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social - Page 416

  • Entrevue avec Angelo, sa femme Elodie et le petit Timothée, SDF français.

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    Propos recueillis le 1er juillet 2015 à Bordeaux par Christine de l’Association des Patriotes Girondins, Valérie et Axel du Renouveau Français, Florent de la Dissidence Française et Christophe du Mouvement d’Action Sociale.

    Christophe : Angelo, vous êtes connu depuis qu’une vidéo vous concernant circule sur la toile. Pouvez-vous vous présenter ?

    Angelo : Je me nomme Angelo Gacem, originaire du Jura, de Saint-Amour plus précisément. J’ai 27 ans, Elodie en a 23. Depuis le 4 décembre dernier nous sommes les parents d’un petit Timothée… Je suis commis de cuisine saisonnier depuis plusieurs années.

    Elodie : Cela fait huit ans que nous sommes ensemble. Pour ma part je suis, enfin j’étais, assistante de vie. Je m’occupais de personnes âgées.

    Christophe : Pouvez-vous nous décrire votre situation actuelle, pour ceux qui n’auraient pas vu la fameuse vidéo ?

    Angelo : Nous sommes, bien malgré-nous, ce qu’on peut appeler des SDF… Nous passons de ville en ville, à travers l’ouest de la France, depuis le mois d’avril.

    Christophe : Comment en êtes-vous arrivés là ? Surtout avec un enfant en bas-âge…

    Angelo : Tout a commencé en mars 2015, lorsque j’ai répondu à une annonce en ligne concernant un restaurant de bord de mer aux Sables-d’Olonne. J’ai été recruté. Moi et ma petite famille sommes venus nous installer en Vendée. Le patronnous payait une studette dans un établissement réservé aux saisonniers, en échange je bénéficiais d’une rémunération quelque peu « allégée »…

    Christophe : C'est-à-dire ?

    Angelo : 50 euros par-ci, 100 euros par-là… à chaque réclamation le patron nous disait : « on ajustera cet été, quand on aura plus de clients… » Je voulais bien le croire, mais j’avais un enfant à nourrir, et l’activité ne me semblait guère rentable. Sans compter le coût de la vie dans une station balnéaire. Nous avons eu une explication sérieuse. Un RDV a été convenu le lendemain, pour la remise d’un chèque.

    Elodie : Oui, c’est ça. On a attendu toute la journée avec le petit à l’endroit convenu… Et personne n’est venu. Nous avons rappelé plusieurs fois. Rien.

    Christophe : Quelle a été votre réaction ?

    Elodie : Nous avons pensé à un malentendu. Nous sommes rentrés à l’hôtel. Le lendemain nous sommes allés au restaurant et avons découvert que ce dernier était fermé… C’est alors que nous avons décidé d’aller prévenir la police.

    Angelo : Les policiers nous ont dit que chaque année c’était la même histoire. Des salariés se font entuber par des patrons pas corrects. On nous a dit de repasser le lendemain car aucun OPJ n’était présent pour enregistrer notre plainte. Le lendemain on nous a expliqué que c’était le tribunal des prud’hommes qui aurait à trancher.

    Elodie : Et le patron était toujours introuvable ! On a fouillé dans toute la ville. Les choses ont vraiment mal tourné quand le gérant de l’hôtel nous a demandé de faire nos valises…

    Christophe : Vous n’avez pas songé à joindre des proches ? Famille, amis ?

    Elodie : J’ai commencé à fréquenter Angelo lorsque j’avais 15 ans. Mes parents ne l’ont jamais accepté. Lorsque j’ai appelé ma mère en décembre pour lui dire qu’elle était grand-mère, on m’a raccroché au nez.

    Angelo : Et puis les amis… Quand on est dans le pétrin…

    Christophe : Donc vous voilà sans argent et nul-part où aller…

    Elodie : Nous ne connaissions rien concernant les services sociaux. Nous nous sommes dirigés vers la mairie avec notre fils pour obtenir de l’aide.  Ils n’avaient aucune solution. C’est alors que nous avons découvert les joies du 115…

    Angelo : Oui, la joie ! On a pu nous placer dans une chambre d’hôtel, pas mal l’hôtel d’ailleurs… mais seulement pour trois nuits, renouvelable une nuit ! Or on nous a donné RDV avec une assistante sociale du SIAO local pour trois semaines après ! Nous avons été néanmoins dirigés temporairement vers une structure baptisée ASPH ou APSH, je ne me souviens plus avec tous ces sigles… Là, surprise de la part du personnel : il y a un enfant ! Panique à bord. « On ne peut pas prendre en charge un enfant ! On vous transfert vers la Maison de la Solidarité. » On l’a bien sentie, la solidarité, lorsqu’on nous a demandé de quitter Les Sables-d’Olonne… « Si on vous voit dormir dehors avec le bébé, nous serons forcé de vous le retirer. »

    Elodie : C’est à ce moment là qu’on a du commencer la manche…

    Christophe : J’imagine que ce cap a du être très dur à franchir.

    Angelo : Oui. Nous avons toujours travaillé et gagné dignement notre vie. Là… c’était nouveau. Mais nous avions Timothée. Nous avons fait cet effort pour lui. Sans l’enfant nous aurions déniché une toile de tente et nous serions repartis dans la vie en quelques semaines, mais avec un bébé… autre paire de manches.

    Elodie : Nous allions au contact des gens, nous refusions de rester assis et d’attendre les piécettes. Nous parlions beaucoup, expliquions notre situation. Parfois nous avions un billet ou des cigarettes… Souvent de l’indifférence. Il m’est aussi arrivé d’entendre des choses très violentes, du style : « il fallait avorter, ma fille », ou encore « je t’offre 5000 euros pour le bébé », et des choses pires encore… Finalement nous parvenions à nous en sortir avec une centaine d’euros par jour, mais quasiment tout partait dans les nuitées…

    Christophe : Et vous êtes partis…

    Elodie : Oui, un SDF que nous avions pris l’habitude de croiser nous a précisé que les services du 115 étaient départementaux et non nationaux comme nous le pensions… En gros il fallait que nous bougions pour pouvoir retourner gratuitement à l’hôtel quelques jours. Au bout d’une semaine de manche nous avons pris le train pour Poitiers. Nous n’avions eu aucun retour des organismes contactés les derniers jours. Un cercle vicieux.

    Christophe : Que s’est-il passé sur Poitiers ?

    Angelo : Nous avons immédiatement contacté le 115 dès notre descente du train, dans l’après-midi. Ils étaient complets. Or nous savions qu’il existait un hôtel dans les parages où séjournaient des demandeurs d’asile… « Mais nous avons un bébé…» - « Désolé madame, recontactez-nous à 22H00, il y aura peut-être une place. » A 22H00 nous n’avons obtenu aucune réponse. J’ai alors utilisé le dernier recours, je suis allé sonner au presbytère. Le prêtre nous a accueilli et a lui-même constaté les résultats du 115… Il nous a trouvé des matelas et des draps. Le lendemain nous partions dans une maison de religieux ou nous sommes restés une dizaine de jours.

    Elodie : Normalement les femmes n’y ont pas accès, mais ils ont fait une exception pour nous. Ils ne nous ont rien demandé.

    Angelo : Puis nous avons décidé de partir, la chambre que nous occupions devait être utilisée par un moine de passage. Nous avons décidé de refaire une tentative avec le 115, cette fois en nous faisant passer pour des gens de l’est… J’ai tâché de prendre mon meilleur accent !

    Christophe : Et ça a fonctionné ?

    Angelo : Pas trop mal… l’hôtel nous a été accordé pour trois jours et une assistante sociale et même venue nous voir ! J’ai du jouer mon rôle ce jour là. Un RDV a été convenu, mais avec nos passeports « polonais »… Nous ne sommes pas allés au RDV, vous comprenez…

    Christophe : Oui, je comprends. Quelle est la suite ?

    Angelo : Nous nous sommes remis en route. Nous sommes passés par Niort, Angoulême, Saintes, Nantes, etc… A chaque fois nous récoltions une amende dans les trains et ne restions parfois que quelques minutes dans la gare, le temps de constater l’absence totale d’appui du 115… Nous faisions la manche pour les hôtels quand nous ne pouvions obtenir les deux ou trois nuits gratuites… Fin mai ou début juin, je ne me souviens plus très bien, nous sommes arrivés à La Rochelle. Nous avons eu la possibilité d’avoir les trois nuits. Nous tournions sur le secteur. Nous sommes allés à la mairie expliquer notre situation. La réponse était invariablement la même…

    Christophe : C’est là que vous êtes tombés sur l’équipe des Contribuables Associés ?

    Angelo : Oui, je venais de finir le tour du centre pour trouver un peu d’argent et j’ai vu cette petite manifestation sur le port. J’ai discuté avec un responsable et ce dernier a vite proposé de me filmer avec son appareil photo. J’ai accepté. C’était début juin.

    Christophe : Quand avez-vous compris que vous étiez devenus « célèbres » ?

    Angelo : Quand on a commencé à nous dévisager dans la rue et que la police s’est intéressée à nous. C’était il y a environ une semaine.

    Christophe : Que vient faire la police là-dedans ?

    Elodie : J’ignore comment la police nous identifie, car nous sommes propres et discrets, mais quasi-systématiquement, dès que nous croisons une patrouille, nous sommes fouillés sans ménagement. Plusieurs fois les affaires du bébé ont même été versées sur le sol. Nous avons commencé à paniquer un peu… De plus les médias ont commencé à s’intéresser à nous. Nous avons vu les articles de Sud-Ouest et de Libé… Ils sont très éloignés de la réalité. Nous sommes harcelés d’appels de journalistes.

    Christophe : Comment êtes-vous arrivés à Bordeaux ?

    Angelo : En revenant de Saintes où nous étions allés chercher le calme quelques jours, en marchant sur l’avenue entre la gare et le port de La Rochelle des cyclistes de la police municipale nous ont interpellés. Ils nous ont dit qu’ils avaient des instructions de la mairie… Ils nous ont conduits à la gare avec notre enfant et nos affaires et, avec la collaboration de la police ferroviaire, nous ont demandé de prendre le train pour Bordeaux. Nous n’avons pas cessé d’être fouillés dans la rue par la police et harcelés au téléphone par les journalistes depuis notre arrivée ici. Ces derniers nous ont même proposé une somme contre une interview, cela m’a tellement choqué que je les ai envoyé paitre ! On a encore notre fierté.

    Elodie : Pour l’instant c’est à Bordeaux que nous avons trouvé la meilleure aide. Un réseau s’est mis en place pour nous aider.

    Christophe : Qu’allez-vous faire à présent ?

    Angelo : Une solution d’hébergement a été trouvée dans une autre région de France. Nous partons demain pour nous installer définitivement dans un nouvel endroit. Cette page se tourne enfin, surtout pour mon fils.

    Christophe : Que retirez-vous de cette expérience ?

    Angelo : Se retrouver impuissant malgré l’ensemble des structures officielles existantes est une chose très dure à expérimenter. Certaines populations bénéficient d’avantages réels, d’autres non. Je ne l’imaginais pas à ce point… Au final se sont des individus et des organismes ne faisant pas partie du « système » qui ont été les plus efficaces. La désinformation médiatique est aussi un facteur difficile à supporter. D’un autre côté, sans cette vidéo, nous ne serions peut-être pas sortis d’affaire... Je compte surtout ne rien oublier et faire valoir nos droits. Des actes impardonnables ont été commis à l’encontre de ma famille.

    Christophe : Le mot de la fin…

    Angelo : Je ne souhaite cela à personne, on bascule très vite, et parfois même la volonté ne peut pas tout… Nous voulions cette entrevue pour replacer les choses dans leur contexte. Et si, il est possible de rester dormir dehors en France en tant que demandeur d’aide Français avec un enfant de moins d’un an.

    Elodie : Un grand merci de ma part et de celle de mon fils.

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    La vidéo: ici.

     

    Christophe pour le C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Le mail prive de travail les facteurs : interdisons-les !

    Jean-Gilles Malliarakis revient sur la révolte des taxis contre Uber :

    "[...] Quelle que soit l’issue des procédures, quel que soit le sort que les juridictions compétentes leur réserveront, on s’enfonce dans les messages désastreux et dommageable. Or, le message désastreux et dommageable de Cazeneuve n’est pas seulement adressé aux Français.

    Il sera entendu par bien des touristes qu’il dissuadera un peu plus de visiter un pays aussi archaïque.Mais il pourrait bien servir, aussi, d’argument dissuasif dans le cadre de la candidature du pays aux Jeux Olympiques de 2024. Le banc d’essai du championnat d’Europe de football de 2016 pourrait bien infliger une leçon à nos législateurs.

    Si énergiques, si inventifs en matière de répression, les représentants de l’ex-UMP en particulier et de la droite en général, n’ont pas su se réveiller pour défendre la liberté d’entreprendre : dans la campagne des régionales on aurait aimé les entendre défendre l’offre privée concurrentielle de transports. Il faudra attendre des jours meilleurs.

    Parmi les rares acquis positifs de  la présidence précédente le statut des auto-entrepreneurs était aussi en cause. Oublié, ce statut ! on a même entendu que le président des républicains regrettait cette réforme.

    [...] D’excellents adeptes pourraient bientôt convaincre les gens de Sud et de la CGT d’exercer, par exemple, les même talents dans les postes, avec l’appui des technocrates de la banque postale : pourquoi ne pas interdire le courrier électronique. Ces innombrables courriels qui arrivent à jet continu, ne se contentent pas de polluer nos boîtes aux lettres. Ils privent d’emploi les facteurs ruraux, aggravant la désertification. Plus de lettres à distribuer ! Bientôt plus de factures non plus ! Notons, autre conséquence d’internet que le commerce en résultant surcharge d’un travail déjà harassant le service public de la distribution des colis.

    [...] Et tout cela se passe dans un pays qui se réclame de la liberté et qui a fait de la liberté du commerce et de l’industrie ce que les juristes appellent un principe général du droit. Bastiat reviens, ils sont devenus fous !"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Frédéric Lordon : Valeur travail, capitalisme et angle Alpha

    À travers une vidéo exploratoire de la pensée de Frédéric Lordon, Usul nous offre l’occasion de revenir sur la « valeur travail » omniprésente dans les discours politiques et sur les conflits d’intérêts qui séparent travailleurs et patrons.

    Avez-vous déjà entendu parler de l’angle Alpha ? Cette théorie développée par M. Lordon décrit l’angle Alpha comme étant l’écart entre le désir maître (celui de l’employeur) qui a enrôlé des puissances d’agir (les employés) au service des objectifs de l’entreprise et les désirs de ces mêmes employés.

    Il en résulte un écart de volontés, une zone d’incertitude, cause de dissonance pour le travailleur. Compliqué ? L’angle alpha, c’est un peu votre personnalité dissidente, votre faculté à dire « non » lorsque vous ne désirez pas étouffer vos désirs personnels au profit de désirs autres que les vôtres, le plus souvent à des fins marchandes.

    Moins politique que philosophique, cette vidéo d’Usul tente, grâce aux thèses de Frédéric Lordon, de nous montrer de quelle manière les grandes entreprises nous saisissent, nous investissent et nous façonnent. Pour se faire, Usul analyse les propos tenus lors d’une émission tournée il y a quelques années alors que Frédéric Lordon était l’invité de Judith Bernard, venu pour parler du travail et du capitalisme d’un point de vue Spinoziste.

    http://fortune.fdesouche.com/386031-frederic-lordon-valeur-travail-capitalisme-et-angle-alpha#more-386031

  • « Nuit de l’élevage en détresse » : les agriculteurs en colère

    Plusieurs milliers d’agriculteurs, éleveurs et producteurs de lait, ont manifesté jeudi dans toute la France pour crier leur « ras-le-bol » face à l’absence de remontée des prix de leur production. La manifestation baptisée, « Nuit de l’élevage en détresse », s’est tenue principalement dans l’Ouest.

    Reinformation.tv était également sur place :

    http://www.contre-info.com/

  • La France rurale est plus pauvre que les banlieues mais on n’y brûle pas de voitures…

    Un criminologue tient à l’antenne des propos de bons sens qui font du bien. Il a analysé la répartition de la pauvreté en France et constate que les zones les plus pauvres ne sont pas les banlieues mais la France rurale, notamment le Cantal. Et pourtant on n’y brûle pas de voitures et on n’y constate pas d’augmentation de la délinquance.

    Expliquer la délinquance des personnes d’origine immigrée par la pauvreté est donc bien un mensonge et une manipulation.

    http://www.medias-presse.info/la-france-rurale-est-plus-pauvre-que-les-banlieues-mais-on-ny-brule-pas-de-voitures/34316

  • Quel avenir pour les retraites complémentaires

    Le débat sur les retraites semble ne jamais devoir trouver son épilogue tant, d'année en année, il égrène un peu toujours les mêmes alertes, inquiétudes, arguments et hypothèses ressassées à l'infini, sans que pour autant ne paresse jamais advenir le naufrage annoncé. Menace lointaine pour les uns, marronnier journalistique pour d'autres mais, surtout, perspective de l'indigence d'une retraite qu'il convient de dénier pour écarter de sombres perspectives. Pourtant, l’avenir des retraites se précise à mesure du déficit de leurs régimes.

    Les données les plus conventionnelles du problème sont connues, principalement l'allongement de l'espérance et de la durée de vie, d'autres, plus gênantes, se trouvent prudemment écartées du débat et des analyses prétendument éclairées des spécialistes agréés sur le sujet, telles les incidences de la dénatalité et de son corollaire, l'immigration, sur lesquelles nous reviendrons.

    Il est indéniable que l'espérance de vie à la naissance continue d'augmenter légèrement pour atteindre en 2014, 85,4 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes. En vingt années, l'espérance de vie a donc crû de 5,6 années pour les hommes et de 3,6 pour les femmes, réduisant progressivement l'écart entre les hommes et les femmes. Cet écart entre les sexes s'élevait à 8,2 ans en 1994, 7,1 ans en 2004 pour se réduire à 6,2 ans en 2014. L'égalitarisme obsessionnel ambiant et la course à la parité finiront-ils par obtenir jusqu'à une stricte égalité de l'espérance de vie entre les hommes et les femmes ?

    Ces réalités imposées par la démographie, seule science humaine intégralement scientifique, ont abouti au déséquilibre que l'on sait des différentes caisses de retraite par répartition dont le principe repose sur la cotation des actifs a» bénéfice des retraités du moment selon un principe de solidarité sur lequel repose l'ensemble de notre système de protection sociale. Pareil principe présuppose, cela va sans dire, une certaine homogénéité des cotisants, un relatif équilibre entre cotisants et bénéficiaires et une situation économique à peu près stable.

    De réforme en réforme des retraites, rien n'y fait et le lent naufrage de notre système par répartition se confirme au fil des différents rapports officiels sur le sujet. En première ligne, les déficits des régimes de retraite complémentaire promettent des débats épiques tant la situation s'avère inquiétante. Ces régimes piochent allègrement dans leurs réserves depuis des années mais, hélas, il n'est de réserve qui ne finisse par s'épuiser comme s'épuisera un jour l'épargne de nos concitoyens, de plus en plus sollicitée pour maintenir un niveau de vie qu'il leur importe d'assurer à tout prix malgré l'étau fiscal et le gel voire la régression des ressources.

    Sur le sujet, les curseurs ne sont pas légion puisqu'ils se limitent à trois entre lesquels les autorités compétentes ont toujours feint de croire qu'il suffirait de choisir. Augmentation de la durée de cotisation avec comme pendant le recul du départ à la retraite, augmentation des cotisations et baisse des pensions versées. II était déjà prévisible, il y a plus de dix ans, qu'il ne suffirait évidemment pas de choisir mais qu'il conviendrait d'actionner les trois leviers simultanément et de plus en plus fort, ce qui commence enfin à être ouvertement évoqué par les parties prenantes du débat. Nos élites démocratiquement élues et bonimenteuses à souhait ont préféré celer ces évidences le plus longtemps possible, conscientes de la sensibilité du sujet et surtout soucieuses qu'elles étaient de leur réélection à venir.

    Aujourd'hui les régimes de retraite complémentaire AGIRC, pour les cadres et ARRCO pour les non-cadres sont en déroute. Malgré l'ensemble des restrictions et rabotages de ces dernières années, l’AGIRC aura épuisé ses réserves en 2018, dans trois petites années et l'ARRCO en 2027, dans une douzaine d'années.

    Le leurre de l’allongement de la durée de cotisation

    Selon les tenants du dossier, partenaires sociaux et représentants du patronat, l'arithmétique imposerait un allongement progressif de la durée de vie au travail jusqu'à sans doute 67 ans, comme s'y sont déjà résignés certains de nos voisins européens. Fort bien mais il faudra alors expliquer à nos concitoyens salariés du privé comment atteindre le fameux mât de cocagne de la retraite à taux plein dans un pays où l'on se retrouve étiqueté "senior*1 à 45 ans et dans lequel il devient quasiment impossible de trouver un emploi passé cet âge. Où le salarié de 50 ans, victime d'un licenciement, d'un plan social ou d'un accident de parcours ira-t-il chercher la quinzaine d'années de cotisations lui manquant pour espérer une retraite à taux plein ? Ajoutons à cette situation la multiplication des contrats à durée indéterminée, les inévitables périodes de chômage en résultant, la folle pression sur les salaires qui diminuent d'autant la rémunération globale d'une retraite calculée sur les vingt-cinq meilleures années. Quand certains s'extasient de la progression du taux d'actifs à 60 ans, atteignant aujourd'hui péniblement 40 % en 2014, cela signifie quand même que 60 % de la population active de cette tranche d'âge ne sont pas ou plus en activité. C'est le grand tabou des négociations actuelles sur l'avenir de la retraite dans lesquelles chacun fait feint d'oublier cette donnée fondamentale pour faire semblant de croire à un rééquilibrage arithmétique des caisses de retraite par un allongement de la durée de cotisation alors qu'il se fera, dans les faits, sur le dos des retraités dont les pensions seront amputées par un nombre croissant de trimestres manquants. C'est pourquoi le Medef ne manque pas d'air lorsqu'il réclame un âge minimum de départ en retraite passant de 62 à 65 ans, à compter de la génération née en 1961, ce qui, sur un plan strictement arithmétique et théorique, permettrait de renvoyer l'épuisement des réserves AGIRC-ARRCO à 2040. Même cette mesure ne suffirait pas et de loin. Les pistes en cours de discussion concernent maintenant des abattements temporaires ou permanents des pensions complémentaires, le gel des pensions pour, a minima, les trois prochaines années, la révision à la baisse des pensions de réversion, une hausse exponentielle du prix d'achat des points de retraite manquants par les cotisants. Sans parler d'une hausse des cotisations réclamée par certaines organisations syndicales.

    Patronat et partenaires sociaux unis dans la régression 

    Les plans et mesures en faveur des retraites se succèdent sans jamais arriver même à stabiliser la situation, ni à sécuriser en rien l'avenir et ce grignotage progressif paupérise jour aptes jour les retraités dont le sentiment d'injustice et d'iniquité grandit à mesure de l'amère impression d'avoir été dupés.

    Ainsi, par exemple, un an après la présentation par Jean-Marc Ayrault de sa réforme des retraites au titre prometteur, « Loi garantissant l'avenir et la justice du système de retraites » dont certaines mesures s'avéraient pourtant loin d'être indolores, force est de constater que la situation a continué à se dégrader au point de la rendre complètement inefficace. Le brave ministre annonçait fièrement que « (Notre) projet de loi permettra de garantir la pérennité financière de notre système de retraite ». Moins d'une année plus tard, force était de reconnaître l'insuffisance de ladite loi adossée à des hypothèses de croissance économique fantaisistes et à un taux de chômage de trois points inférieur à la réalité. Dans le monde de l’entreprise privée, pareilles sous-estimations auraient immédiatement valu à leur auteur un débarquement avec pertes et fracas, sans le moindre parachute, fût-il doré ou non. La réforme dite Ayrault omettait de plus la simple évocation du comblement du trou des retraites des fonctionnaires pour la bagatelle de 8,6 milliards d'euros à l'horizon rapproché de 2020. Les mesures envisagées n'étaient même pas financées au moment du vote de la loi mais, de plus, ne visaient qu'à équilibrer le régime général en négligeant d'aborder le sujet du financement global de l'ensemble du système qui s'élèvera à 13 milliards d'euros par an dans cinq petites années. Tout se passe donc comme si la facture des retraites n'existait pas et comme si l'ultime enjeu consistait à dissimuler le plus longtemps possible à nos concitoyens la réalité présente et à cacher ce qui les attend en matière de retraite. La vérité obligerait pourtant à expliquer que les hausses de cotisation vont se poursuivre, au détriment d'une compétitivité de nos entreprises pourtant bien mal en point, tandis qu'une baisse du taux de remplacement — c'est-à-dire du rapport entre le montant de la retraite et celui de la dernière rémunération perçue — continuera d'entamer le pouvoir d'achat des retraités. Le gel partiel des pensions est d'ailleurs déjà acté et envisagé pour au moins les trois prochaines années et vient aggraver leur désindexation, c'est-à-dire leur déconnexion d'une inflation officielle pourtant modérée ces dernières années. Les futurs retraités mariés risquent de payer le prix fort d'une révision des règles de la réversion puisque le Medef propose que, dès le 1er janvier 2016, les cotisants expriment le choix, au moment de leur retraite, d'assurer au conjoint survivant une réversion identique à celle d'aujourd'hui, en acceptant en contrepartie une baisse de pension de 2,4 ou 5,5 % ou alors de conserver une pension complète mais en acceptant que le conjoint ne touche qu'une réversion comprise entre un tiers et la moitié de la pension du défunt. La mesure pourrait rapporter 300 millions à l'État-vampire. C'est une spoliation d'une ampleur sans précédent qui s'annonce, dans la quasi-indifférence générale.

    L’avortement cause majeure de l’effondrement démographique 

    La dynamique démographique, qu'elle soit positive ou négative, relève d'un ensemble de phénomènes complexes au rang desquels la légalisation de l'avortement puis sa libéralisation figurent incontestablement au premier rang. Les tenants de la culture de mort auront beau psalmodier à l'infini le droit des femmes, la liberté de disposer de son corps et tous ces mensonges qui nous ont fait tant de mal, le constat est là, accablant, effrayant, du suicide d'une nation par anéantissement, par auto-destruction même, de sa population qu'il convenait pour certains groupes d'influence de remplacer en l'espace de quelques décennies par des populations venues d'ailleurs. On ne devrait jamais plus omettre d'associer le débat sur l'avortement à celui sur l'immigration. L'effondrement à venir, inscrit dans les données chiffrées les plus officielles, de notre système de retraite ne modère en rien l'opiniâtreté des sectateurs de la culture de mort à vouloir libéraliser toujours plus le meurtre des enfants à naître. Une partie d'entre eux feint de réclamer à cor et à cri, le sauvetage de notre système de protection sociale dont leurs folles aspirations cèlent pourtant radicalement le sort Suppression de la notion de situation de détresse, de la clause de conscience pour le corps médical, rallongement des délais pour un possible avortement, leur frénésie meurtrière semble ne jamais devoir rencontrer de limites. Tout cela au nom des droits de l’homme et de la femme en l’occurence bien entendu.

    Médecins, démographes et observateurs ont été nombreux à dénoncer pareille inconséquence s'étalant au mépris de la plus élémentaire logique. « À quel degré place-t-on le niveau d'intelligence du Français moyen pour oser lui assurer, avec une certitude qui fait redouter l'inconscience ou la mauvaise foi, que des centaines de milliers d'embryons et de fœtus jetés dans les incinérateurs des hôpitaux ou des cliniques ne peuvent manquer dans le maintien au taux de natalité ? » écrivait le Professeur J.H. Soutoul dans son ouvrage Conséquences d'une loi — Avortement an II (p. 215) en dressant un constat terrifiant, moins de deux années après la vote de la loi légalisant l'avortement. La chute de la natalité avait d'ailleurs accompagné les débats en faveur de l’avortement, dès l’année 1973, environ deux ans avant le vote de la loi. Les régressions sociales et surtout financières évoquées suffiront-elles à assurer enfin l'équilibre des caisses de retraite complémentaire ? Sans doute pas si l’on se réfère aux différents rapports du Conseil d'orientation des retraites (COR) dont les projections financières reposent sur des estimations infiniment plus réalistes que celles proposées par la classe politique. Après le temps des folles utopies soixante-huitardes, meurtrières en l'occurrence, voici venu le moment de régler la facture. Au temps de disposer librement de son corps succédera celui de ne plus disposer d'un niveau de vie convenable pour ses vieux jours.

     

    Arnaud RAFFARD de BRIENNE. Rivarol du 28 mai 2015

  • Des personnes âgées miséreuses privées de nourriture à cause des migrants

    Selon Charlie Hebdo :

    VNtD2YS

    Michel Janva

  • "Ce que les taxis reprochent aux chauffeurs UberPop, ils le font aussi"

    Un chauffeur d'UberPOP (forcément ultra voire turbolibéral...) témoigne :

    "J'exerçais une activité et j'ai été licencié de mon travail. Être chauffeur UberPop, c'était uniquement une transition, une activité pour arrondir mes fins de mois en attendant de retrouver un emploi dans mon secteur de prédilection. Mais il y a quelques mois, j'ai décidé d'arrêter.

    Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision?

    J'ai été interpellé une première fois par les Boers, la police des taxis. J'ai été interrogé au commissariat mais pas placé en garde à vue. Ils m'ont relâché en me précisant que je serai convoqué au tribunal. Du coup, j'ai arrêté mes courses pendant quelques temps. Puis j'ai repris. Et j'ai été interpellé une seconde fois. Cette fois-ci, j'ai fait 24 heures de garde à vue, ma cliente a été elle aussi interrogée par la police. Je suis sorti avec une convocation au tribunal pour exercice illégal de l'activité de taxi.

    Trouvez-vous cela injuste?

    Sur le plan du droit le plus strict, je comprends ces contrôles. Le seul argument à l'encontre d'UberPop que je peux entendre, c'est la question des assurances. Quand j'ai commencé, les avocats d'Uber m'ont affirmé que mon assurance personnelle couvrait mes passagers alors que si l'on est dans le cadre d'une activité rémunérée, je ne pense pas que ce soit le cas. Je n'ai quand même pas l'impression d'être un délinquant. Les policiers m'ont confirmé que les Boers se concentraient exclusivement sur UberPop, alors qu'ils ont quand même pour mission première de vérifier que les taxis fassent aussi leur travail dans les règles. Ce que les taxis reprochent aux chauffeurs UberPop, ils le font aussi! Ne pas prendre la carte bancaire pour pouvoir travailler au noir, c'est du travail dissimulé parce qu'ils ne le déclarent pas. L'acharnement sur UberPop est donc excessif. [...]

    Je souhaite avant tout retrouver un emploi dans mon domaine de prédilection. Mais si jamais je dois me reconvertir, pourquoi pas.UberPop donne la possibilité à des gens sans diplôme ou peu qualifiés d'avoir un emploi. Et il faut quand même savoir qu'aujourd'hui, un chauffeur de taxi gagne trois fois mieux sa vie qu'un chauffeur de VTC et quatre fois mieux qu'un chauffeur UberPop."

    Michel Janva

  • L’industrialisation favorise-t-elle la prospérité à long terme ?

    Certaines caractéristiques géographiques qui ont été propices au développement économique lors de l’étape agricole se sont révélées être des obstacles à la transition vers l’étape industrielle du développement. Pourtant, selon la croyance conventionnelle partagée par de nombreux économistes, la prospérité a persisté dans les économies qui ont connu une industrialisation précoce.

    Répartition de la puissance totale des machines à vapeur entre 1960 et 1965

    En l’occurrence, le développement industriel est un catalyseur pour la croissance économique, dans la mesure où il aurait un effet persistant sur la prospérité économique. Pourtant, les régions industrielles qui étaient prospères en Europe occidentale et aux États-Unis au dix-neuvième siècle ont connu un déclin relatif par rapport aux autres régions de leur pays respectif. C’est le cas des Midlands au Royaume-Uni, de la Ruhr en Allemagne ou encore de la Rust Belt aux États-Unis.

    De leur côté, Raphaël Franck et Oded Galor (2015) suggèrent que l’adoption de technologie industrielle est certes initialement favorable au développement économique, mais qu’elle exerce par contre un effet nuisible sur les niveaux de vie à long terme.

    Après avoir recueilli des données allant du dix-neuvième siècle jusqu’au début du vingt-et-unième, les auteurs observent les différences régionales dans l’adoption des machines à vapeur durant la Révolution industrielle en France, avant d’observer les différences régionales dans les performances macroéconomiques, avec en tête l’idée de rechercher comment l’écart de revenu entre les départements qui se sont le plus rapidement industrialisés et les autres départements a évolué au cours du temps.
    Le degré d’avancement dans le processus d’industrialisation atteint par chaque département est déterminé à partir de la prévalence de machines à vapeur sur la période 1860-1865 (cf. graphique ci-dessous). C’est à Fresnes-sur-Escaut, en 1732, qu’une machine à vapeur fut pour la première utilisée à des fins commerciales.

    L’analyse prend en compte l’impact potentiel des caractéristiques géographiques de chaque département sur la relation entre l’industrialisation et le développement économique, notamment le climat, la pluviosité, la latitude, etc. En l’occurrence, elle prend en compte l’impact de ces facteurs spatiaux sur la profitabilité de l’adoption de la machine à vapeur, sur le rythme de sa diffusion d’une région à l’autre, etc.

    Elle prend également en compte l’emplacement  de chaque département, en l’occurrence son éloignement par rapport à la bordure maritime, son éloignement par rapport à Paris, les départements et pays qui le côtoient, etc. Enfin, l’analyse prend en compte les différences de développement initiales durant l’ère préindustrielle qui sont susceptibles d’affecter le processus d’industrialisation et le développement économique.

    Franck et Galor constatent que les régions qui se sont industrialisées le plus tôt ont connu une hausse des taux d’alphabétisation plus rapidement que les autres régions et qu’elles générèrent des revenus par tête plus élevés que ces dernières aux cours des décennies suivantes.

    En effet, l’analyse établit que la puissance des machines à vapeur de chaque département sur la période 1860-1865 a un impact positif et significatif sur son revenu par tête en 1872, en 1901 et en 1930. Par contre, l’industrialisation précoce exerce un impact négatif sur le revenu par tête, l’emploi et l’égalité dans la période consécutive à 2000.

    Les deux auteurs poursuivent leur analyse en explorant les possibles canaux à travers lesquels le développement industriel précoce peut avoir un impact négatif sur le niveau actuel de développement. Ils estiment que le déclin actuel des zones industrielles ne s’explique ni par une plus forte syndicalisation, ni par des salaires plus élevés, ni même par des restrictions aux échanges.

    Selon Franck et Galor, l’effet négatif de l’industrialisation précoce sur l’accumulation du capital humain est la principale force à l’origine du déclin relatif des régions industrielles. En l’occurrence, les zones qui ont connu une industrialisation précoce ont peut-être connu les plus gros progrès en termes d’alphabétisation et de scolarité au cours de celle-ci, mais ces zones ont par la suite été dépassées en termes de niveau scolaire par le reste du territoire.

    Une interprétation pourrait être que la prime industrialisation nécessitait à l’époque des travailleurs plus qualifiés que ceux employés dans les autres secteurs de l’économie, notamment l’agriculture. Savoir lire et compter reflétait peut-être alors un capital humain plutôt élevé. Mais aujourd’hui, non seulement ce savoir de base est peut-être considéré comme un faible capital humain, mais les autres secteurs de l’économie (en particulier le tertiaire) exigent peut-être davantage de qualifications que l’industrie.

    Ces constats amènent au final Franck et Galor à conclure que ce n’est pas l’adoption de technologies industrielles en tant que telle, mais les forces qui amorcèrent l’industrialisation qui ont été la source de prospérité parmi les économies que l’on considère aujourd’hui comme développées.

    Notes :

    FRANCK, Raphaël, & Oded GALOR (2015), « Is industrialization conducive to long-run prosperity? », document de travail.

    D’un champ l’autre

    http://fortune.fdesouche.com/385739-lindustrialisation-favorise-t-elle-la-prosperite-long-terme#more-385739