La coalition de la droite et de la gauche prônée par M. Raffarin produit la désagréable impression qu'on prend les électeurs pour des imbéciles.
Que la lutte contre le chômage doive être une des préoccupations essentielles de nos dirigeants est une évidence. Même minimisés par des calculs avantageux, les chiffres sont catastrophiques.
Mais la coalition de la droite et de la gauche prônée à cet effet par M. Raffarin produit la désagréable impression qu’on prend les électeurs pour des imbéciles.
Depuis trente ans, aucun de ces partis alternativement au pouvoir n’a réussi à endiguer le fléau, et l’efficacité d’un « travail collaboratif », très à la mode dans l’entreprise, laisse sceptique. Peut-on raisonnablement espérer que le remède surgira miraculeusement de la réunion des têtes pensantes de droite et de gauche ?
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Une coalition gauche-droite pour lutter contre le chômage : de qui se moque-t-on ?
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Nouvelle enquête de l’Insee : les séparations appauvrissent et déstabilisent les familles
(NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
Nombre croissant de familles recomposées, multiplication des histoires d’amour brèves, forte hausse de la garde partagée… voilà ce qui appauvrit et déstabilise les familles selon l’étude publiée par l’Insee le 16 décembre.
Quelles tendances mettent en avant cette étude ?
L’étude de l’Insee montre notamment que c’est le modèle des familles monoparentales qui se sont développées au détriment des familles traditionnelles. Les familles recomposées augmentent, elles aussi. Autre fait marquant, de plus en plus de couples éclatent : entre 2009 et 2012, en moyenne, 253 000 couples se sont séparés chaque année. Entre 1993 et 1996, on en comptait 155 000. Soit plus de 59 % !Qui sont les plus touchés par ces changements ?
L’étude souligne que ce sont les femmes qui pâtissent les premières des divorces et des séparations. 20 % de baisse de niveau de vie : c’est le prix de la séparation pour les femmes dans l’année qui suit un divorce ou une rupture de Pacs. La monoparentalité reste essentiellement maternelle (85 %) et s’est surtout répandue parmi les femmes les moins diplômées. Particulièrement touchées par la précarité, 40 % des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté. Ce mouvement serait européen : la part de ces familles monoparentales a également augmenté de 14 % en 1996, contre 19 % en 2012, en Europe. Notons également que l’étude ne pipe pas un mot de l’impact de tels bouleversements pour l’équilibre des enfants.Quelles sont les observations faites sur les couples plus jeunes ?
Sans surprise, la vie de couple est plus instable. Vivre plusieurs histoires d’amour successives et partager le même toit au cours de sa vie devient de plus en plus fréquent. Ces unions successives touchent aussi les plus jeunes. Les premières histoires sont devenues plus courtes et 30 % des 26/35 ans ont rompu après 5 ans de vie commune contre 9 % de leurs aînés. -
Le Zapping (V2) du Mensonge du Monopole de la sécu
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Migrants: ils repartent quand les aides sociales ne leur plaisent pas
La situation vécue pour le moment en Autriche montre qu’un shopping migratoire s’organise par les soi-disant « réfugiés ».: Un retour est donc possible
La situation d’aujourd’hui en Autriche montre que les migrants peuvent repartir s’ils ne trouvent pas dans le pays où ils se trouvent une situation d’aides sociales qui leur convient et si cela prend trop de temps pour faire venir leur smalah.
Des migrants kosovars, irakiens et afghans se sont mis à quitter l’Autriche car ce pays ne répondait pas à leurs attentes. Selon les migrants, ils pensaient être mieux traités par ce pays et obtenir plus facilement le statut de réfugié.
Martin Gantner, représentant de l’association caritative Caritas, a expliqué que certains réfugiés rentraient chez eux à cause de la peur d’être renvoyés et humiliés, pour les autres leurs familles leur manquaient ou ils imaginaient différemment l’Autriche et l’Europe, rappelle le site d’actualité en ligne The Local.
M.Gantner a ajouté qu' »il y a tant d’incertitudes pour les migrants, la plupart d’entre eux sont traumatisés et ont besoin d’un sentiment de sécurité ».
Selon The Local, les données du ministère autrichien de l’Intérieur justifient cette tendance. Ainsi, entre janvier et novembre derniers environ 1.100 Kosovars, 530 Irakiens et 120 Afghans ont volontairement quitté l’Autriche. En comparaison, une dizaine de migrants étaient arrivés en 2014.
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25% des Européens risquent de franchir le seuil de pauvreté en 2016
La banque danoise Saxo Bank, en la personne de son économiste en chef de Steen Jakobsen, a présenté une série de "prévisions choquantes" pour 2016.
L'analyste estime que l'année prochaine sera déterminante pour la proposition d'un revenu garanti en tant que remède contre l'inégalité et la pauvreté. La banque relève cependant que ces "prévisions choquantes pour 2016" n'étaient pas ses propres prévisions officielles.
"Depuis le début de la crise financière mondiale, la pauvreté a progressé en Europe suite à une récession économique et à des restrictions fiscales. Selon les estimations de l'Organisation internationale du travail, 123 millions d'habitants de l'Union européenne risquent de se retrouver au-dessous du seuil de pauvreté. En 2008, cet indice était inférieur à 116 millions. Face aux inégalités croissantes et à un taux de chômage de plus de 10%, l'Europe se propose d'introduire un revenu de base universel qui garantirait à ses habitants la possibilité de satisfaire leurs besoins fondamentaux, indépendamment du fait qu'ils aient ou non un emploi", écrit Steen Jakobsen.
Il note que des mesures similaires sont discutées partout en Europe. Ainsi, en Espagne, le revenu de base est prôné par le parti de gauche Podemos. En 2016, la Finlande l'introduira en régime de test, la Suisse y consacrera un référendum et la France l'envisage aussi.
Steen Jakobsen trouve que les dépenses pour des articles de luxe sont dénuées de bon sens car cet argent aurait pu être destiné à des fins d'infrastructure, d'instruction et de lutte contre la misère. Selon lui, une baisse des ventes d'articles de luxe s'observe déjà dans certaines "sociétés plus égalitaires". -
Chômage: Wauquiez (LR) "prêt à travailler avec le gouvernement"
Le nouveau président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez s'est dit "prêt à travailler avec le gouvernement sur les questions de chômage", mardi matin sur RMC.
"Mais il y a la théorie et la pratique, je ne suis pas favorable à ce qu'on dilue la politique dans une espèce de ventre mou", a mis en garde le numéro 3 des Républicains, qui incarne la ligne droitière au sein du parti.
Lundi soir, Manuel Valls avait expliqué vouloir réunir "régulièrement" l'ensemble des présidents de région quelle que soit leur étiquette, notamment pour améliorer les politiques en matière d'emploi.
"S'il s'agit de nous proposer une énième mesure de traitement social du chômage, consistant à mettre les gens en formation pour le sortir des statistiques du chômage, c'est sans moi", a prévenu Laurent Wauquiez, insistant sur sa vision du "social par le travail" et non par "l'assistanat".le nouvel obs :: lien
http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuVpEZVAVpltftRIda.shtml
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Dans les villes gérées par le Front national, on vit bien, aussi…
Décidément, les médias dominants ont encore des progrès à faire pour mieux comprendre ce peuple qu’ils redoutent tant.
Le Parti socialiste, qui n’a sûrement que ça à faire, vient de publier un « livre noir », forcément « noir », sur la gestion lepéniste des municipalités tombées dans l’escarcelle du Front national.
Et quoi de neuf sous le soleil ? Finalement que de bonnes nouvelles ; enfin, comme toujours, ça dépend toujours du point de vue. Fini l’assistanat subventionné pour des bidules sociaux aux intitulés les plus vagues. Pour résumer, l’argent du contribuable ne servira plus à financer des cours d’arabe pour rappeurs unijambistes éructant du Kurde sur une unique gambette. Idem et itou pour l’art conceptuel, à base d’exposition de tampons hygiéniques, de plugs anaux et de pelles à tarte.
Idem pour les associations destinées à apprendre le turc à des Maghrébines en prison. Itou pour leurs homologues enseignant tatouages au henné et danse des sept voiles. Enfin, rien qui ne puisse relever du bon sens le plus élémentaire.
Pour aborder les sujets qui fâchent, dont l’avortement, extrait de cette prose de combat : « Malgré ses dénégations, le Front national défend une vision traditionnelle de la société… » Ben oui, ducon, c’est un peu son rôle. Mais « vision de la société » dans « laquelle les droits des femmes sont réduits à la portion congrue… » T’as raison mon pote ! Dans un parti tenu de main de fer par des nénettes prêtes à s’égorger à grands coups de sacs à main, c’est plutôt des droits des hommes dont nous serions en légitime droit de nous inquiéter. -
Ingénierie sociale, politique et mondialisation
Jacques Attali, un des plus fins observateurs socio-politiques de l'époque, ne cesse de le rappeler, que ce soit dans ses publications ou ses interventions médiatiques : la plupart des dirigeants contemporains ne poursuivent fondamentalement que deux buts, le premier étant de mettre sur pied un gouvernement mondial ; le deuxième, afin de protéger ce gouvernement mondial de tout renversement par ses ennemis, étant de créer un système technique mondialisé de surveillance généralisée fondé sur la traçabilité totale des objets et des personnes. Ce système global de surveillance est déjà fort avancé grâce à l'informatique, à la téléphonie mobile et aux dispositifs de caméras, statiques ou embarquées dans des drones, en nombre toujours croissant dans nos villes. Un pas supplémentaire sera bientôt franchi avec la technologie RFID et les implants corporels de composants électroniques émetteurs de signaux qui assureront notre géolocalisation permanente. Ce tatouage numérique, plus qu'indélébile puisqu'enfoui dans nos chairs et sous forme de puce miniaturisées jusqu'au nanomètre, contiendra en outre les informations biographiques et biométriques suffisantes pour autoriser le profilage à distance de son porteur et permettre ainsi d'anticiper sur tout comportement évalué comme potentiellement dangereux de sa part.Profondément travaillé par ce fantasme d'ubiquité sécuritaire, le pouvoir politique se limite aujourd'hui à l'application du principe de précaution et à une recherche effrénée de réduction de l'incertitude et du risque zéro. L'intégration mondialiste, comme projet politique imposé par certaines élites aux populations, n'est ainsi rien d'autre que la mise en place d'un vaste système de prévisibilité et de réduction de l'incertitude des comportements de ces populations, autrement dit un système de contrôle total des contre-pouvoirs. Il y a en effet équivalence entre imprévisibilité et pouvoir, ainsi que que le notent Michel Crozier et Erhard Friedberg dans un ouvrage fondateur de la sociologie des organisations : "(...) le seul moyen que j'ai pour éviter que l'autre me traite comme un moyen, comme une simple chose, c'est de rendre mon comportement imprévisible, c'est-à-dire d'exercer du pouvoir. (...) Dans le cadre de la relation de pouvoir la plus simple, telle que nous avons pu la découvrir sous-jacente à toute situation d'organisation, nous avons montré que la négociation pouvait être reconstruite en logique à partir d'un raisonnement sur la prévisibilité. Chacun cherche à enfermer l'autre dans un raisonnement prévisible, tout en gardant la liberté de son propre comportement. Celui qui gagne, celui qui peut manipuler l'autre, donc orienter la relation à son avantage, est celui qui dispose d'une plus grande marge de manoeuvre. Tout se passe donc comme s'il y avait équivalence entre prévisibilité et infériorité."Ces enjeux de pouvoir politique s'inscrivent dans une lutte des classes sociales. L'homme d'affaires et milliardaire Warren Buffett confiait en 2006 auNew York Times : "Il y a une guerre des classes, c'est sûr, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous sommes en train de gagner."
Gouverner par le chaos -
L’engagement syndicaliste s’accompagne du combat identitaire (entretien avec Roberto Fiorini)
On présente ici un entretien avec Roberto Fiorini, réalisée le 6 novembre 2015, préalablement à sa conférence donnée dans le Comté de Nice.
Nice Provence Info : Quel est votre sentiment sur la crise migratoire que l’Europe traverse actuellement ?
Roberto Fiorini : Tout d’abord, il faut se poser les bonnes questions. La première est celle des moyens mis à disposition de ces populations pour arriver en Europe. Comment se fait-il qu’elles puissent violer les frontières aussi aisément et que des moyens de transports comme des bus par exemple soient mis à leur disposition ? Comment passent-elles d’un poste frontière fermé à un autre ouvert. Qui les informe ?
Tout cela arrive avec la complaisance politique et économique de l’Allemagne, véritable tête de pont de cette immigration de masse, motivée par des raisons purement comptables. Ce pays connaît un déficit démographique important qui ne lui permettra pas d’assurer le paiement de ses retraites. Les technocrates qui la gouvernent sont donc persuadés qu’il suffit d’assurer le remplacement de la population « de souche » par des travailleurs immigrés. Cette vision économique ne tient pas compte des facteurs sociaux et identitaires, comme le montre la situation dans de trop nombreux pays d’Europe. En outre, le modèle social de l’Allemagne est réduit à peau de chagrin et le capitalisme a très bien compris que cette immigration de masse permettra de faire sauter les dernières barrières sociales. Le patronat déjà réclame la suppression du SMIC… qu’ils n’ont pas encore mis en place, au prétexte de faciliter leur intégration. Immigration arme du capital pour faire baisser les salaire.
Nice Provence Info : Quid de l’intégration de ces populations alors ?
Roberto Fiorini : Michèle Tribalat, de l’Institut national d’études démographiques, a récemment mis en avant la fin du modèle français d’assimilation. Elle qui a tant voulu y croire, elle regarde désormais la réalité en face. Elle estime que l’afflux d’immigrés n’est plus supportable, mais surtout, que les immigrés ne veulent pas s’intégrer, ce qui pose d’énormes problèmes cultuels et culturels.
J’ajouterai que nous n’assistons aujourd’hui qu’à l’arrivée de l’avant-garde, puisqu’un quart de la population mondiale sera africaine en 2050. Cette population devrait doubler et atteindre 2 milliards à cette échéance. À l’inverse, la population européenne devrait avoir perdu 20 millions d’habitants en 2050. Elle sera remplacée sur son propre sol, et en plus sera vieillissante. Il est temps de prendre conscience que « l’avenir prend racine dans le présent ».
Nice Provence Info : Vous ne prenez pas en compte le drame humain ?
Roberto Fiorini : J’en tiens d’autant plus compte que je suis fils d’immigré italien. Mais mes parents étaient venus chercher du travail, pas des aides sociales. 10 % seulement de l’immigration est une immigration de travail : les 90 % restant pèsent sur les comptes sociaux. C’est un débat interdit : pour autant, il faut être lucide et admettre que l’on a une population de souche déjà en grande difficulté. Économiquement, l’intégration de ces populations est tout simplement impossible. Et de toute façon dans leur majorité, ils ne le veulent pas ! C’est pour cette raison qu’il faut désormais privilégier l’argument identitaire sur l’argument émotionnel.
Je ne crois pas à un scénario de décroissance ou de remigration en l’état actuel des choses. Tant que les gens ne sont pas confrontés à la réalité des choses, ils ne peuvent pas avoir de réaction. Et quand cela arrive, il est souvent trop tard pour réagir.
À un problème global, il ne peut y avoir que de solution globale. L’Afrique est en réalité un continent très riche pillé par une oligarchie, et il serait temps que ce continent et ses différents peuples prennent en main leur destin et leur histoire. Malheureusement, je pense que l’oligarchie n’a pas pour dessein de rendre la liberté et l’autodétermination à l’Afrique. L’histoire est là pour en attester. Alors il faudra que cela passe par la violence des peuples, car la démocratie est sous contrôle.
En outre, je pense que l’oligarchie capitaliste et mondialisée a tout à gagner dans la destruction de la spécificité des peuples à commencer par les peuples de l’Europe car leur histoire est celle d’une perpétuelle résistance :
• Résistance à l’environnement : l’Européen a dû sans cesse s’adapter à son milieu et notamment à la longue nuit d’hiver (réussir à passer l’hiver pour être vivant l’année d’après).
• Et résistance aux diverses formes d’oppressions sociale et économique (révolutions, jacqueries et autres révoltes paysannes, etc.)
Cette révolte permanente n’entre pas dans la tradition de l’homme oriental, et l’on peut constater aujourd’hui que ces populations fuient leur pays au lieu de se battre pour gagner leur liberté.
L’enjeu est donc de mettre fin à la cupidité et à la mainmise d’une très petite partie de la population mondiale sur les richesses de l’Afrique et du reste du monde. N’oublions pas que quand on parlait d’effacer la dette des Africains, cela nous semblait loin. Désormais nous sommes nous aussi dans la nasse.
Autre précision de taille : le projet multiculturel global passe par la destruction des identités et de la diversité : en refusant de nous métisser nous seuls les seuls véritables défenseurs de la diversité des peuples. Mais Big Brother est habile dans sa communication.
Nice Provence Info : Quelle doit donc être la réaction de l’Europe ?
Roberto Fiorini : Il faut verrouiller la Méditerranée et rétablir de vrais contrôles à nos frontières comme le font les États-Unis et Israël par exemple. Chacun doit s’occuper de sa propre démographie. Pour ce qui est des pensées humanitaires, personne n’en a le monopole ni l’exclusivité. Nous ne sommes pas moins humains que les autres, nous pensons simplement qu’il y a des limites à notre générosité, et que si notre hospitalité n’est pas respectée, alors il faut en tirer les conséquences. Si l’Europe veut survivre, et mettre fin au pillage économique qu’elle subit, elle devra mettre en place un protectionnisme économique. Un protectionnisme européen bien pensé était réclamé en son temps par Maurice Allais, prix Nobel d’économie. Cela sonnera le réveil d’une Europe mettra fin au pillage généralisé de nos entreprises et de nos richesses.
Nice Provence Info : Revenons à l’action syndicale pure. Quel est son avenir compte tenu notamment de la diminution constante des effectifs syndiqués ?
Roberto Fiorini : Je pense qu’il s’agit d’un faux argument propagé par ceux qui veulent salir le monde ouvrier. Cette situation résulte d’un choix fait après-guerre. En France, que tu sois syndiqué ou pas, tu bénéficies des accords de branches conclus entre les organisations syndicales patronales et salariales. Dans d’autres pays, le taux de syndicalisation est plus important certes. C’est le cas de la Belgique avec un taux de 54 %, conséquence du « Système de Gand ». Le système de Gand est un système de relations professionnelles où l’appartenance à un syndicat conditionne l’accès à certains droits sociaux tels que l’assurance chômage ou l’assurance maladie. Il y a donc un taux de syndicalisation plus fort car ce sont les syndicats qui reversent l’assurance chômage. De même, aux États-Unis, pour bénéficier des avantages obtenus par les syndicats, il faut être syndiqué. Vous observerez au demeurant que les syndicats patronaux comptent aussi peu de syndiqués en France et que pourtant ils donnent des leçons à tout le monde…
Dans leur ensemble les salariés ne se tournent pas spontanément tant qu’ils ne sont pas menacés. Par contre ils sont bien contents de trouver des hommes et des femmes dévoués pour leur venir en aide lorsque la rigueur frappe.
Au demeurant, je pense que le capitalisme libéral fait tout pour jeter l’opprobre sur les syndicats de salariés dont la mission est de s’assurer du respect du droit du travail. Rien ne doit entraver la « main libre du marché », alors tuons le droit du travail et ceux qui le font respecter.
Nice Provence Info : N’y a-t-il pas une différence entre les petits patrons et les grandes multinationales dans les relations patron-salariés ?
Roberto Fiorini : Effectivement, on a un régime à deux vitesses. D’une part, les multinationales dont les actionnaires poursuivent un résultat boursier. Les gouvernements successifs sont à leurs ordres. Ceux-là mènent la lutte des classes et poursuivent la déréglementation constante du droit du travail (travail nocturne et dominical, baisse des salaires, etc.). Un patron de petite entreprise essaye déjà de survivre, et c’est souvent un crève-cœur que de devoir se séparer d’un des siens. Pour ces entreprises, artisans et commerçants, la taxation sur les bénéfices est proche de 30 %. Les multinationales ne le sont qu’à 8 % ! Vous comprenez qui est aux ordres de qui ? C’est pour cela que le libéralisme contrôle le processus démocratique. La musique doit continuer.
L’économiste autrichien Friedrich von Hayek a parfaitement expliqué que la suppression des interventions sociales et économiques publiques, incarné dans la théorie libérale de l’État minimal, est un moyen d’échapper au pouvoir de la classe moyenne qui contrôle le processus démocratique. La classe moyenne peut ainsi imposer des politiques de taxation fiscales puis de redistribution. Par conséquent, l’objectif est d’affaiblir cette classe moyenne en la paupérisant, mais pas trop, afin qu’elle ne conduise pas la rébellion. Le grand capital est en train de gagner cette lutte des classes, qu’elle est par ailleurs la seule à mener, car les autres « internationalistes, ou altermondialistes » rêvaient de redistribution à travers une autre mondialisation. Ils ont perdu, et les peuples payent la facture.
Nice Provence Info : Pourquoi les syndicats semblent-ils si passifs aujourd’hui ?
Roberto Fiorini : La réponse se trouve dans le processus de construction de l’Union européenne qui a été accompagné par quasiment tous les syndicats et même Lutte Ouvrière. Ils ont cru à la supranationalité du droit syndical, et trop souvent celui-ci est insuffisant. Ce faisant, ils se sont passés la corde au cou et demeurent aujourd’hui impuissants face aux dérives capitalistes et technocratiques de cette supranationalité bruxelloise. Ils n’ont d’autres choix que de subir les règles de la mondialisation économique dérégulée et sans entraves, après avoir sacrifiés les nations et le système des frontières fermées. Les salariés et les entreprises crèvent de cette concurrence déloyale. Et les syndicats sont des acteurs impuissants qui essayent localement de retarder la chute.
L’Europe vit une réelle offensive néolibérale. Mais on peut cependant faire du syndicalisme intelligemment. C’est pour cela qu’il faut s’engager localement et combattre pour aider ceux qui souffrent. En faisant cela on contribue à notre échelle, à mettre en place un ordre social plus juste. Et puis on réapprend à se battre pour les autres. L’altruisme est véritablement la tare du camp national, identitaire ou patriote. S’engager, avec discipline, sans rien attendre en retour. C’est déjà beaucoup.
Dans nos entreprises, localement, on peut être raisonnable et signer des accords, si l’accord est gagnant/gagnant . Mais l’offensive libérale, voulue par Macron et Hollande à travers la rapport Combrexelles, propose le remplacement de la hiérarchie normative d’essence pyramidale par l’accord d’entreprise avec toutes les inégalités que cela peut entraîner. Pour faire simple ils voudraient qu’un accord signé dans l’entreprise soit plus fort que le code du travail ou que la convention collective ! Exit l’égalité entre les salariés et les entreprises, et bonjour la concurrence entre les salariés. Le danger est énorme !
L’offensive avait commencé dès 2013, avec l’Accord national interprofessionnel de janvier 2013 prévoyant la conclusion d’accords majoritaires pour établir un plan de sauvegarde de l’emploi en matière de licenciements économiques. Ces accords dits « défensifs » prévoyaient de permettre la baisse des salaires si l’entreprise allait mal.
Désormais, la déconstruction sournoise du droit du travail est encore plus forte avec la loi Macron (passée en force grâce au 49.3), qui autorise dorénavant les entreprises à passer des accords offensifs qui permettent de baisser les salaires même si l’entreprise va bien. Tout cela est rendu possible si des syndicats le signent localement. Voilà pourquoi j’invite vos lecteurs à s’intéresser aux questions syndicales dans les entreprises privées !
Enfin, on peut citer le projet de traité transatlantique en cours de négociation entre l’Europe et les USA qui prévoirait la possibilité pour une multinationale d’attaquer la France ou l’Union européenne devant un tribunal arbitral international privé. On assiste réellement à une contre révolution néo-libérale, en vue de nous déposséder du pouvoir de légiférer, et de transférer cette compétence aux entreprises, c’est très grave.
Nice Provence Info : Que vous inspire alors la directive « Bank Recovery », transposée discrètement par une ordonnance du mois d’août 2015 ? Rappelons que cette directive dite BRRD permet la ponction des comptes bancaires au-delà de 100 000 euros en cas de difficultés ou en cas de faillite de la banque.
Roberto Fiorini : Cela s’inscrit dans la droite ligne que ce que nous avons précédemment dénoncé. En réalité, cette directive est le fruit d’une dictature économique et financière. Chypre a été le laboratoire de ce qui est aujourd’hui étendu à l’ensemble de l’Europe avec la directive « Bank Recovery ». Toutes velléités de rébellion des Chypriotes ayant été asséchées par la tutelle/contrôle/Diktat bancaire de la BCE. L’Union européenne en a conclu qu’elle pouvait étendre cette mesure à l’ensemble des pays de la Zone euro. Ce qui est « dictatorial », c’est que la finance se fait voter les lois dont elle a besoin, pour se sauver. Elle et elle seule. Si vous êtes entrepreneur dans le commerce, l’agriculture, l’industrie ou le bâtiment, vous ne bénéficiez d’aucun système pour vous sauver… Votre seul droit est de payer, et de voter pour être mal représenté.
La finance est endettée au-delà de l’imaginable, mais voudrait nous faire croire que tout est sous contrôle. L’économie ne repart pas car les 2 000 milliards imprimés par la BCE n’ont pas été réinjectés dans l’économie réelle, pour créer de l’investissement ou des emplois. Cet argent sert à renflouer la finance. Alors, on nous dit que tout va bien, mais l’image à retenir est celle d’ une cordée en alpinisme. Si la Grèce ou une banque fait faillite, ce sont tous les autres pays de la Zone euro qui tombent, car ils ont tous acheté de la dette du voisin.
Nice Provence Info : Oui, mais cette directive touche peu de personnes puisqu’elle fixe un plafond à 100 000 € ?
Roberto Fiorini : C’est une technique largement éprouvée au niveau de l’Union européenne. D’abord, on plante le clou (on fait admettre le principe pour les plus riches) avec une assiette étroite, et on l’enfonce petit à petit en élargissant cette assiette aux plus humbles qui n’y voient que du feu. Face au prochain danger de séisme de l’économie mondiale, on fera admettre au bon peuple qu’on va puiser dans son argent, sinon ce sera le chaos. On est donc clairement dans une dictature économique où une minorité se fait voter les lois dont elle a besoin.
C’est exactement le même mécanisme avec la dette perpétuelle. Nous sommes éternellement prisonniers de l’usure et donc de la dette grâce à la loi du 10 janvier 1973, perpétuée dans les textes européens. Des générations entières payent des intérêts alors que nos banques nationales ou notre épargne a très bien fait l’affaire pendant la période d’après-guerre. Depuis nous nous sommes soumis à la théorie libérale et nous sommes esclaves des rentiers de l’usure. On tape souvent sur le peuple, qualifié de parasite social. N’oublions pas que les parasites en cols blancs font bien plus de mal. Nos démocraties leurs servent la soupe, et ne servent qu’à maintenir l’ordre établi.
Nice Provence Info : Une fois que l’on en a conscience de tout cela, que fait-on ?
Roberto Fiorini : On commence par devenir un missionnaire en informant et en éveillant les consciences. Il ne sert donc pas à grand-chose d’être passéiste, il faut être révolutionnaire et plaider pour une économie protectionniste où l’usure serait interdite dès le premier pour cent. L’objectif final étant de combattre toutes les idéologies et tous ceux qui veulent nous asservir à l’économie, qu’ils se disent capitalistes ou communistes. L’avenir des hommes doit passer avant celui de l’argent.
Nice Provence Info : Merci Monsieur Fiorini.
• D’abord mise en ligne sur Nice Provence Info, le 27 novembre 2015.
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France : le taux de chômage au plus haut depuis fin 1997
Le taux de chômage, calculé au sens du BIT, atteint 10,2 % de la population active en France métropolitaine au troisième trimestre, selon l'Insee. Les jeunes et les seniors sont les plus touchés par la hausse.
Ce n'est pas une grande surprise, mais une confirmation. Selon les chiffres publiés ce jeudi par l'Insee , le taux de chômage, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT), a bondi de 0,2 point au troisième trimestre 2015 pour atteindre 10,2% de la population active en France métropolitaine. Avec plus de 2,9 millions de personnes sans emploi, la France affiche désormais son plus haut niveau de chômage depuis le quatrième trimestre 1997. En incluant l'outre-mer, le taux de chômage, toujours au sens du BIT, s'élève à 10,6% de la population active.
"La hausse concerne l'ensemble des tranches d'âge, mais plus particulièrement les jeunes", détaillent les experts de l'Insee. De fait, selon les chiffres publiés sur un an, le taux de chômage des 15-24 ans augmente de 0,8 point. Largement plus que pour les seniors (50 ans et plus), dont le taux de chômage progresse de 0,5 point. Seuls les 25-49 ans tirent un peu leur épingle du jeu, avec une hausse de "seulement" 0,1 point sur un an.
Légère amélioration pour les femmes
Seule "bonne surprise" peut-être de ces chiffres : si, toujours sur un an, le chômage des hommes progresse de 0,6 point, dans le même temps celui des femmes baisse de 0,1 point. Un repli qui s'explique avant tout par le reflux constaté de 0,5% des chômeuses de plus de 50 ans et la stabilité pour celles de 25 à 49 ans.
Au final, alors que, toujours en France métropolitaine, le taux de chômage atteint 10,8% pour les hommes (en hausse de 0,6 point sur un an), il s'élève à 9,7% pour les femmes.
Hausse du taux d'emploi en CDD et intérim
Par ailleurs, le taux d'emploi reste stable et le taux d'activité augmente légèrement, souligne l'Insee. De fait, "au troisième trimestre 2015, le taux d'emploi des 15-64 ans s'établit à 64,2%, comme au trimestre précédent et un an auparavant", expliquent les statisticiens publics. Dans le détail, le taux d'emploi en CDI baisse de 0,3 point sur un an, tandis que celui des CDD et de l'intérim progresse de 0,6 point.Claude Fouquet
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