Parfois, la conjonction de deux faits est extraordinairement révélatrice. Quand on apprend en même temps que les prix des produits agricoles se sont effondrés en 2015 et que la Commission Européenne lance une enquête sur les accords pour enrayer cette chute en France, la réalité devient criante.
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Les agriculteurs entre l’enclume des marchés et le marteau européen
L’abandon des agriculteursLe sort des agriculteurs est un des scandales de notre époque. Depuis que nos gouvernements les ont abandonnés aux aléas brutaux des marchés en mettant fin aux prix de soutien, les agriculteurs vivent avec le couteau des marchés sous le cou : tous les engagements qu’ils prennent, souvent sous la contrainte de normes changeantes que font souvent peser sur eux les changements législatifs, peuvent être balayés par les oscillations folles des marchés. Voilà le destin que nos sociétés donnent aujourd’hui à ceux qui nous nourrissent, rendant bien légitimes les manifestations de l’été dernier. On ne compte malheureusement plus les cas où les prix des marchés passent sous les prix de revient. Pire, les agriculteurs ne savent pas toujours ce qu’ils tireront des produits qu’ils vendent sur les marchés…Devant cet état d’urgence (les prix ont baissé pour la quatrième année consécutive, 19% en moyenne sur la seule année 2015, 15% pour les céréales, le lait et la viande) le gouvernement avait dégainé des mesures un peu dérisoires, des aides, qui peuvent être ensuite attaquées par cette Europe barbare, qui peut imposer le remboursement plus tard. Après des mois de protestations, le gouvernement avait organisé des tables rondes pour pousser les différents acteurs à remettre en place de facto une sorte de prix minimum à 340 euros la tonne de lait et 1,4 euro le kilo de porc. Mais « la commission enquête sur des comportements anticoncurrentiels allégués dans le secteur du lait en France », ainsi que sur la viande, en infraction avec les traités européens. Les amendes pourraient être salées.Une Europe sans cœur et détestableQuand on connaît (de manière seulement théorique, il faut bien le reconnaître), les souffrance du monde agricole, les suicides, les faillites, le comportement de cette Europe n’en devient que plus détestable. Entre protéger les agriculteurs de la misère et appliquer à la lettre ses traités à l’idéologie sans nuance, cette Europe n’hésite pas et menace aujourd’hui d’amendes des agriculteurs dont le gouvernement tenait tout juste la tête au-dessus de l’eau. Parce que la misère des agriculteurs provoque des suicides, les choix de cette commission européenne inhumaine sont meurtriers, même si c’est de manière indirecte. Où l’on finit par trouver que cette europe finit par fonctionner d’une manière pas si éloignée de celle des djihadistes de Daech, la pureté idéologique passant avant l’humanité.Bien sûr, les tenants de cette europe peuvent tenter de rétorquer que la commission ne fait qu’appliquer les traités que les Etats ont signés, qu’elle n’est pas totalement responsable de ces textes, qui lui imposeraient d’agir. Ce n’est pas totalement faux et il faut bien reconnaître que les gouvernements qui ont appuyé tous ces traités, de l’Acte Unique, à Maastricht en passant le traité de Lisbonne, portent la responsabilité des textes qui permettent de telles choses. Mais parce que la commission en est solidaire et qu’elle a aidé à les faire, elle porte aussi une part de responsabilité. Et de toutes les façons, elle conserve toujours une part de libre-arbitre et pourrait fermer les yeux, d’autant plus qu’elle laisse faire bien des rapprochements dont les conséquences concurrentielles sont autrement plus conséquentes…Le cas de l’agriculture est sans doute un des exemples les plus criants de l’inhumanité de cette construction européenne, qui menace des agriculteurs essorés par quatre années de baisse des prix d’amendes pour avoir demandé au gouvernement de stopper la baisse des prix au nom d’une idéologie mortifère.par (son site) -
Les conséquences sociales des attentats de Paris François Belliot Lucien Cerise
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ZOOM - ERIC VERHAEGHE : NE T'AIDE PAS L'ÉTAT T'AIDERA
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La conduite du changement dans l'ingénierie sociale
La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose toujours au praticien est "Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas une réaction de rejet ?" Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer, comment faire adhérer aux chocs et au reformatage qui s'en suit ? Comment faire aimer l'instabilité, le mouvement, la précarité, le "bougisme" ? Bref, comment inoculer le syndrome de Stockholm à des populations entières ? Un prélude consiste à préparer les esprits en faisant la promotion dans l'espace public de mots-clés tels que nomadisme, dématérialisation, déterritorialisation, mobilité,flexibilité, rupture, réformes, etc. Mais ce n'est nullement suffisant. Dans tous les cas, l'attaque directe, dont la visibilité provoque un cabrage réactif contre-productif, doit être abandonnée au profit d'une tactique indirecte, dite de contournement dans le vocabulaire militaire (Sun-Tzu, Liddell Hart).En termes de management et de sociologie des organisations, cette stratégie du choc indirect est appelée "conduite du changement", ou "management dirigé". Le numéro 645 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo rapporte ces propos de Renaud Dutreil, à l'époque ministre de la Fonction publique, tenus le 20 octobre 2004 dans le cadre d'un déjeuner-débat de la Fondation Concorde sur le thème"Comment insuffler le changement ?" : "Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques (...). Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure, c'est ce que fait très bien Michel Camdessus, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, il se recroquevillent comme des tortues (...)" La méthode illustrée par ce propos résume à elle seule l'esprit de l'ingénierie sociale - faire changer un groupe alors qu'il n'en éprouve pas le besoin puisque, globalement, ça marche pour lui - et la méthode proprement dite : le dysfonctionnement intentionnel de ce qui marche bien mais que l'on ne contrôle pas pour le remplacer par quelque chose que l'on contrôle ; en l'occurrence, la destruction des services publics qui marchent bien mais qui échappent à la spéculation et au marché pour les remplacer par des services privatisés et sur fonds spéculatifs.Pour ne parler que de la France, ce pays est, depuis la prise de pouvoir du gouvernement Sarkozy, l'objet d'une destruction totale, méthodique et méticuleuse, tant de ses structures sociales que politiques et culturelles, destruction accompagnée d'un gros travail de fabrique du consentement de sa population à une dégradation sans précédent de ses conditions de vie afin de les aligner sur celles de la mondialisation libérale. Par le passé, une destruction d'une telle ampleur, à l'échelle d'une nation, nécessitait un coup d'Etat ou une invasion militaire. Ses responsables étaient accusés de crime de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. (Ce que l'exécutif semble effectivement craindre, une révision de février 2007 du statut pénal du chef de l'Etat ayant abandonné l'expression haute trahison pour celle de manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat.) De nos jours, une conduite du changement bien menée réalise la même chose qu'un putsch ou qu'une guerre mais sans coup férir, par petites touches progressives et graduelles, en segmentant et individualisant la population impactée, de sorte que la perception d'ensemble du projet soit brouillée et que la réaction soit rendue plus difficile. Ainsi, Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF écrivait dans le magazine Challenges en octobre 2007 : "Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !"D'autres appellations peuvent encore qualifier cette méthode : stratégie de tension, pompier pyromane, ordre à partir du chaos, destruction créatrice,"dissoudre et coaguler", ou encore la trilogie du problème-réaction-solution. Kurt Lewin et Thomas Moriarty, deux fondateurs de la psychologie sociale, ont théorisé cette méthode en trois temps dans l'articulation entre ce qu'ils ont appelé "effet de gel" et "fluidification". L'effet de gel qualifie la tendance spontanée de l'être humain à ne pas changer ses habitudes et ses structures internes de fonctionnement, à entretenir son "habitus" dirait Bourdieu, tendance qui se trouve au fondement de toute culture et de toute tradition comme ensemble d'habitudes ordonnées propres à un groupe et transmises à l'identique entre générations. La fluidification désigne l'action extérieure au groupe consistant à jeter le trouble dans sa culture et ses traditions, créer des tensions dans le but de déstructurer ses habitudes de fonctionnement et de disloquer ce groupe à plus ou moins brève échéance. Affaibli et vulnérable, ses défenses immunitaires entamées et son niveau de souveraineté abaissé, le groupe peut alors être reconstruit sur la base de nouvelles normes importées, qui implantent un type de régulation exogène permettant d'en prendre le contrôle de l'extérieur.La célèbre phrase de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l'Union européenne, "Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise", pourrait servir de maxime à tous les ingénieurs sociaux. Une conduite du changement bien menée consiste ainsi en trois étapes : fluidifier les structures "gelées" du groupe par l'injection de facteurs de troubles et d'éléments perturbateurs aboutissant à une crise - c'est l'étape 1 de la création du problème, la destruction intentionnelle ou "démolition contrôlée" ;cette déstabilisation provoque inévitablement une réaction de désarroi dans le groupe - c'est l'étape 2, dont la difficulté consiste à doser avec précaution les troubles provoqués, une panique totale risquant de faire échapper le système au contrôle de l'expérimentateur ; enfin, l'étape 3, on apporte une solution de re-stabilisation au groupe, solution hétéronome que le groupe accueillera avec enthousiasme pour calmer son angoisse, sans se rendre compte que, ce faisant, il s'est livré à une ingérence extérieure.
Gouverner par le chaos -
Qui veut quitter la Sécu (et le RSI) en 2016?
« Quitter la Sécu » est devenu, assez curieusement parce que rien ne l’explique facilement, une idée de plus en plus répandue auprès d’un certain nombre d’assurés. Certes, les méfaits toxiques du RSI encouragent les indépendants à chercher une issue de secours pour échapper au désastre. Mais en dehors de cette visée immédiate, c’est bien le principe même de la liberté d’affiliation qui est de plus en plus revendiqué.
Voici un petit tour d’horizon des mouvements qui livrent une guerre à l’obligation d’affiliation.
La Sécu et Claude Reichman
Historiquement, le combat pour la « libération de la protection sociale » fut porté par Claude Reichman, par ailleurs engagé politiquement sous une étiquette libéral-conservateur qui le conduisit à soutenir l’Union Patriotique, dans la mouvance de Jean-Marie Le Pen. Chirurgien-dentiste de son état, Reichman a surtout acquis une notoriété grâce à son Mouvement pour la Libération de la Protection Sociale (MLPS), qui combat activement l’obligation d’affiliation à la sécurité sociale.
Dans la pratique, la stratégie de Reichman repose largement sur des actions individuelles d’assurés qui tentent de faire valoir leur droit à quitter la sécurité sociale devant les tribunaux auprès desquels ils sont régulièrement condamnés.
Le MLPS ne pratique ni l’action de groupe (difficile à réaliser dans ce domaine) ni la saisine des cours européennes. Une certaine opacité règne sur l’effectivité de son action.
Reichman a néanmoins marqué la lutte contre l’affiliation obligatoire à la sécurité sociale en arguant de la fin de ce monopole du fait du traité de Maastricht.
Le mouvement des libérés contre la Sécu
Dans le sillage de Claude Reichman a pris forme une sorte de collectif de fait appelé le Mouvement des Libérés. Ce regroupement d’assurés engagés dans un processus d’émancipation vis-à-vis de la sécurité sociale donne des conseils sur la meilleure façon de « sortir de la Sécu » et publie des témoignages de cotisants qui ont suivi ce chemin.
D’une certaine façon, le Mouvement des Libérés a la physionomie d’une coordination syndicale telles que certaines sont apparues dans les années 90. Plutôt que de s’organiser de façon rigide autour d’une structure hiérarchisée, ce mouvement privilégie le recueil des bonnes volontés et l’action concrète de terrain.
L’un des enjeux du mouvement consiste désormais à faire reconnaître le caractère mutualiste de la sécurité sociale française, afin de la rattacher à la directive assurances de 1992, affirmant l’application du principe de libre concurrence dans ce secteur.
L’alliance des professions de santé face à la Sécu
Ce combat pour une reconnaissance du statut mutualiste à la sécurité sociale française est désormais mené parallèlement par un syndicat au sens de la loi de 1884 appelé l’alliance des professions de santé. De création récente, ce mouvement très actif vient notamment de déposer une plainte auprès de l’Union Européenne pour violation de l’article 258 du traité.
Cette procédure est inspirée de l’arrêt BKK (2013) de la Cour de Justice de l’Union, qui répond à une question préjudicielle allemande, dont la conclusion est la suivante:
la directive sur les pratiques commerciales déloyales doit être interprétée en ce sens que relève de son champ d’application personnel un organisme de droit public en charge d’une mission d’intérêt général, telle que la gestion d’un régime légal d’assurance maladie.
Pour l’APS, cette décision préjudicielle consolide le raisonnement selon lequel la nature mutualiste de la sécurité sociale française oblige à respecter les principes de libre concurrence et rend impossible le monopole de l’affiliation tel qu’il existe. L’intérêt de l’APS est de joindre, à ces contentieux « traditionnels », une vision plus large de réforme en matière de santé publique qui risque de « mordre » sur le syndicalisme médical historique.
Article en intégralité sur Eric-verhaeghe.fr via Business Bourse
http://lesmoutonsenrages.fr/2016/01/05/qui-veut-quitter-la-secu-et-le-rsi-en-2016/#more-90819
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Manipulation en vue des chiffres du chômage
Cela fait déjà 3 ans que François Hollande annonce l'inversion de la courbe du chômage. «S'il n'y a pas de résultat, il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature». Le temps est donc compté et il ne reste donc plus au président qu'une habile manipulation des chiffres pour oser se représenter en 2017.
Dans ses vœux au gouvernement, François Hollande a demandé de travailler sur un plan de formation de 500 000 chômeurs, d'élargir le recours à l'apprentissage, d'élaborer «un dispositif exceptionnel, c'est-à-dire pour un temps limité, destiné à inciter à l'embauche dans les PME».
Charles Wyplosz, professeur d'économie internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, est directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires, analyse dans Le Figaro :
"La formation de 500 000 chômeurs aux «métiers de demain» est un coûteux canular. Personne ne sait au juste ce que sont les métiers de demain, en tout cas pas les politiques et les bureaucrates. On a compris depuis longtemps que la seule formation d'avenir valable consiste à inculquer les bases et la capacité d'analyse. L'Éducation Nationale a échoué, parce qu'elle est trop lourde et trop démotivante pour les enseignants, mais personne au gouvernement ne veut toucher à cette belle endormie qui fournit (fournissait?) les gros bataillons de ses électeurs. On va donc embaucher des armées de formateurs au rabais qui vont occuper les chômeurs le temps qu'on les comptabilise. À la sortie de cette opération, les chômeurs «formés» reviendront à la case départ. Et il restera une facture salée."
Des chômeurs longue durée vont ainsi sortir temporairement de la catégorie A et faire baisser artificiellement les chiffres du chômage.
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Thibaut de la Tocnaye explique comment réindustrialiser la France
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Hollande annonce des mesures pour l'emploi
Formation de 500.000 chômeurs supplémentaires, aides à l'embauche dans les PME, grands travaux... Face à "l'urgence économique et sociale", le président François Hollande a lancé de nouvelles pistes en faveur de l'emploi jeudi lors de ses voeux aux Français.
"La lutte contre le chômage reste ma première priorité", a déclaré le président, évoquant "un état d’urgence économique et social" à côté de l'urgence sécuritaire.
"Un plan massif de formation des demandeurs d’emploi sera lancé : 500.000 personnes de plus seront accompagnées vers les métiers de demain", a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur le financement et les secteurs concernés.
En octobre, lors de la conférence sociale, le président avait déjà annoncé le renouvellement en 2016 d'un plan de formations prioritaires à destination de 150.000 chômeurs, dans la lignée des plans successifs lancés en ce sens depuis 2013.
Autre champ d'action: les PME, où "se créent les emplois", comme "chacun sait", selon François Hollande, promettant de nouvelles aides à l'embauche "dès le début de la nouvelle année".
De quoi compléter "le small business act" dévoilé en juin dernier par le Premier ministre Manuel Valls en faveur des PME. Ce plan prévoit notamment une prime de 4.000 euros pour une première embauche dans les entreprises sans salarié.
Toujours en cohérence avec ses précédentes mesures, François Hollande a en outre promis que "les filières de l’apprentissage ser(aient) largement ouvertes", avec "l’objectif qu’aucun apprenti ne soit sans employeur et qu’aucun employeur ne demeure sans apprenti. Tout jeune doit être en formation ou en emploi, quelle qu’en soit la forme", a insisté le président, invoquant un "devoir sacré".
Enfin, la "cause du climat" doit devenir "un grand chantier pour l'emploi et pour la qualité de la vie" avec le lancement d'"un programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la croissance verte", a fait valoir le chef de l'Etat.
Il a aussi rappelé que le gouvernement avait plusieurs textes en préparation pour "simplifier le Code du travail, instaurer une nouvelle Sécurité sociale professionnelle et saisir les opportunités économiques offertes par la révolution numérique".
En insistant sur ces questions, François Hollande a tenté de répondre aux attentes des Français. La baisse du chômage arrive en effet en tête de leurs voeux pour 2016, devant la lutte contre "le terrorisme, l'insécurité et la délinquance", selon un sondage publié jeudi.
Malgré un petit répit en novembre, le chômage reste à un niveau record, avec 3,57 millions de personnes sans aucune activité. François Hollande a laissé entendre à plusieurs reprises qu'il ne se représenterait pas en 2017 s'il ne parvenait pas à infléchir cette tendance.Afp via l'obs :: lien
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L’AF et la question sociale
Maurras a toujours affirmé que la question sociale, le problème posé par la destruction des corps intermédiaires au profit de la bourgeoisie et au détriment du peuple par la révolution de 1789, était avant tout une question politique.
Le prolétariat a été séparé du corps national au XIXème siècle parce que les prolétaires ne possédant plus rien, même pas leur propre force de travail, étaient livrés par l’exploitation capitaliste à toutes les tentations révolutionnaires et internationalistes. L’AF, à la suite de la Maison de France (le comte de Chambord dès 1865 dans sa « Lettre aux ouvriers »), à la suite également des catholiques sociaux et de certains positivistes, a affirmé très tôt la nécessité de réintégrer le prolétariat à la nation.
Le programme de l’AF en la matière est également lié aux grandes articulations du discours maurrassien que sont la décentralisation et la monarchie : les corporations qu’il s’agit de créer formant des « républiques professionnelles » s’administrant elles-mêmes (assistance, retraites, formation professionnelle) face à un État rendu à ses fonctions régaliennes par la restauration.
Du côté de la stratégie, après une tentative audacieuse, avant 1914, de rapprochement avec le syndicalisme (quand celui-ci n’était pas encore inféodé aux partis politiques du système), l’AF s’est tournée ensuite, dans les années 20, vers la mise en place d’expériences corporatistes en lançant plusieurs confédérations mixtes (associant employés et patrons) comme le CIPF et l’UCF. [....]
Stéphane BLANCHONNET
La suite sur A rebours
Article paru sur a-rebours.fr et dans L’AF2000
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-AF-et-la-question-sociale
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Les charges sociales n’existent pas !
Nous sommes à la fin de l'année 2015.
Et depuis des décennies, j'entends des hommes politiques de gauche comme de droite, des journalistes de toutes opinions, des économistes de toutes obédiences, mâcher à chaque interview qu'ils accordent, avec onctuosité, le vocable de “ charges sociales ” : « Il y a trop de charges sociales, il faut baisser les charges sociales, il faut exonérer de charges sociales, etc. »
J'ai l'étrange et terrible impression que ces doctes personnes ne connaissent pas le sens de la première lettre du premier mot de ce vocable. Il est vrai que la plupart n'ont jamais mis les pieds dans une véritable entreprise et que la majorité n'en ont jamais créée. Ils ne savent donc pas ce qu'est de remplir un bordereau Urssaf et d'y agrafer le chèque qui vous plombe une trésorerie. Demander aux hommes politiques d'expliquer ce que sont les charges sociales, dans le concret, c'est un peu comme si vous demandiez à la sortie de la messe aux fidèles la signification du Kyrie Eleison. Tous savent le chanter, mais sans doute pas plus d'un sur mille serait capable de traduire et s'explique cette prière.
Ces gens qui prétendent nous gouverner et influencer notre opinion parlent de charges sociales comme si c'était un morceau de jambon dans lequel on pourrait tailler du gras selon les aléas de l'économie. Et surtout il semble fort qu'aucun d'entre eux, jamais, n'a cherché à savoir à quoi pouvaient bien correspondre ces fameuses charges sociales, et quelle mystérieuse entité se cachait dessous… Car s'ils l'avaient fait, voilà bien longtemps qu'on aurait changé de vocabulaire et que notre pays se porterait mieux.
Refluons une centaine d'années en arrière et imaginons la tête d'un honnête laboureur auquel un homme en noir aurait annoncé tout de go : « À partir de maintenant tu vas payer des charges sociales sur ton revenu ». Le mot “charge” lui aurait rappelé le contenu d'une charrette, pour l'adjectif “social” il aurait fait la grimace, quant à l'assemblage des deux termes, notre homme de la terre aurait soulevé son béret pour se gratter longtemps l'occiput. Et puis, au moment où l'homme en noir lui aurait susurré qu'en fait on allait lui enlever, pour son bonheur bien sûr, la moitié de son revenu, le laboureur aurait empoigné son tromblon et chevrotiné sans pitié l'escroc.
Dans le même registre, tentez d'expliquer aujourd'hui à un Américain que vous allez lui soustraire la moitié de son gain en “cotisations sociales” et apprenez à courir plus vite qu'il ne tire… Car il a le droit de tirer sur un voleur, lui…
Revenons à aujourd'hui et, si vous le voulez bien, décortiquons en choses compréhensibles ce que sont réellement les charges sociales. Il s'agit tout simplement d'assurances obligatoires mises en place après la dernière guerre, et prélevées sur le salaire pour les salariés et sur le bénéfice pour les indépendants. Une assurance contre la maladie, une assurance contre la vieillesse, une assurance contre la perte d'emploi, une assurance contre la perte de revenu en cas de maternité, une pseudo-assurance pour se payer un éventuel temps de formation, une seconde assurance complémentaire contre la vieillesse car la première n'est pas suffisante, une assurance contre le veuvage, une assurance garantie des salaires si l'entreprise disparaît, et tout récemment une assurance mutualiste obligatoire car la première assurance contre la maladie n'est pas suffisante, etc. Dans ce monde dangereux, voyez-vous, il est important d'être bien assuré contre tout ! Ne manque plus qu'une assurance contre la famine et des magasins d'Etat chargés de nous fournir à manger… Ça ressemble furieusement au paradis soviétique tout ça…
Bien évidemment, on n'a jamais demandé leur avis aux gens qui allaient devoir payer ces assurances toute leur vie. Ils n'auraient pas compris, les pauvres. Il importe en effet que le prolétariat laborieux soit guidé par la lumière fulgurante des camarades cadres… On a seulement demandé, à chaque réforme, l'avis des “partenaires sociaux” (encore l'adjectif “social”, décidément…), qui ont applaudi à tout rompre, d'autant que c'est à eux qu'on a confié les clés des organismes chargés de gérer les milliards de ces fameuses charges… Quand la soupe est bonne, on ne va pas cracher dedans…
Bien évidemment (bis), ce qui devait arriver arriva : quand on donne un capital à faire fructifier à un incompétent, il le gaspille. Et il demande encore plus de sous pour boucher le trou qu'il a creusé. On est à 250 milliards d'euros de pertes cumulées rien que pour l'assurance-maladie… Brillante gestion…
Bien évidemment (ter), il est totalement inacceptable de critiquer quoi que ce soit dans le système, sous peine de passer pour un individu réactionnaire et antisocial. Depuis un amendement de l'automne 2014 proposé par une brouettée de députés socialement corrects, c'est même devenu un délit passible de 15.000 € d'amende et six mois de prison.
Bien évidemment (quater), il devient de facto impossible de modifier ou de réformer, puisqu'on touche alors à un “acquit social” conquis de haute lutte ou imposé par un quelconque gouvernement progressiste (“progressiste”, pour celui qui paie, ça signifie progresser dans le pourcentage de taxes). Inutile de discuter avec un syndicaliste : il vous répondra que ce système est excellent et qu'il protège les salariés contre les aléas de la vie en obligeant les patrons à mettre la main à la poche. Il vous rajoutera sans doute un couplet sur le Conseil National de la Résistance. N'essayez pas de lui prouver que ledit système met ses enfants au chômage et ruine ses petits-enfants, il ne vous écoutera pas.
Si vous demandez à un salarié lambda comment se passe d'un point de vue financier le transfert des charges sociales, il saura vous dire qu'on lui prélève des cotisations pour sa maladie et ses vieux jours, toujours trop à son goût. Il ajoutera dans la plupart des cas qu’heureusement le patron paye aussi sa part. Il n'imaginera pas une seconde qu'en réalité c'est à lui qu'on vole tout cet argent, qui normalement devrait aller dans sa poche. Et que si on le lui laissait, il en ferait bien meilleur usage que les guignols incapables qui le spolient dans le système actuel.
Voilà comment, sous couvert d'une expression absconse, “charges sociales”, s'est mise lentement en place, entre 1945 et 2015, la plus monstrueuse escroquerie du siècle, la plus efficace machine à créer du chômage de masse, la plus belle mécanique à casser du pouvoir d'achat. Et curieusement, plus le terme demeure vague, plus il porte cette onctuosité sociale et protectrice, moins il devient possible d'en discuter sereinement. Et si toutefois, par le plus grand des hasards, on trouvait un jour dans un gouvernement un ministre qui ait quelques notions d'économie réelle, sa volonté de réforme serait immédiatement bloquée par les “partenaires sociaux” auxquels il ne manquerait pas de demander leur avis…
C'est comme si, en 1945, les Alliés découvrant les camps de la mort avaient demandé aux SS de réorganiser le système concentrationnaire pour le rendre plus humain… Bien heureusement, ils ont procédé de la façon la plus logique et la plus simple qui soit : ils ont fusillé les SS et libéré les détenus.
Sans aller jusqu'au peloton d'exécution, si on veut transformer aujourd'hui la France en pays efficace, la solution est simple, et de nombreux grands pays l'ont adoptée, qui nous dépassent désormais dans les classements internationaux : on raye du vocabulaire le terme de charges sociales, on supprime d'un trait de plume l'ensemble des organismes paraétatiques qui gèrent si mal le risque de maladie, de vieillesse et de chômage. On dissout l'Urssaf, la sinistre police politique qui terrorise les entreprises et les mène à la ruine, ainsi que Pôle-Emploi, qui n'a jamais créé d'emploi. On donne au salarié la totalité de son salaire, c'est-à-dire le net à payer + les cotisations salariales + les cotisations patronales, et on laisse au travailleur indépendant l'intégralité de son revenu. Ensuite chaque citoyen s'assure librement contre les risques qu'il souhaite couvrir auprès de la compagnie d'assurance de son choix. Dans les dictionnaires, on nomme tout ça d'un joli mot : la liberté... Pourquoi diable les Français se sont-ils laissé voler cette liberté pour laquelle ont combattu leurs ancêtres ?
Quant aux hommes politiques, ils ont une peur bleue de toute réforme sur le sujet de la “Sécurité sociale”. Posez la question à l'immense majorité d'entre eux, et vous aurez toujours la même réponse, copiée-collée sur le trouillomètre : « La Sécurité sociale, à laquelle les Français sont très attachés… », le tout accompagné d'un sourire docte et mielleux. Ils y sont même tellement menottés, ces pauvres Français, qu'on leur interdit de la quitter…
La Sécurité sociale est le dernier monopole d'état communiste encore en place. Elle fait très mal son boulot d'assureur, elle engendre la ruine et la misère des entreprises, elle crée un chômage massif, elle décourage le courage et l'initiative en spoliant la moitié de la richesse produite par tous les travailleurs de France, au nom d'une solidarité qui ne protège que les plus abrités des citoyens.
Les charges sociales n'existent pas. Il n'y a pas de charges sociales. Il n'y a qu'une mafia qui vit sur le dos des travailleurs français et qui les ponctionne, chaque mois, de la moitié de leurs revenus. On ne négocie pas avec une mafia !
Jacques Clouteau