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social - Page 420

  • 600 croix pour 600 agriculteurs morts suicidés, l’action choc d’un maraîcher breton

    Le suicide est aujourd'hui la 3ème cause de décès dans le monde agricole. Étranglés par une crise qui perdure, de nombreux agriculteurs français se sentent abandonnés. 

    «Plus de 600 agriculteurs se suicident par an. Cela représente environ deux personnes par jour, soit l’équivalent de quatre Airbus chaque année». Lui même agriculteur, Jacques Jeffredo a mis tout en œuvre pour mettre la lumière sur ce fléau peu médiatisé en France. À l’occasion d’une messe célébrée dans la basilique de Sainte-Anne d’Auvray, dans le Morbihan, ce maraîcher breton a installé sur le parvis du sanctuaire 600 croix blanches pour les 600 agriculteurs se donnant la mort chaque année. 

    Son action choc a rencontré un vif succès puisque près de 1 500 personnes ont répondu à l’appel. «J’ai cru voir de l’émotion sur les visages. C’est une forme de reconnaissance et de réhabilitation pour des gens qui ont donné leur vie dans la misère», a réagi Jacques Jeffredo après la messe. Ce dernier est très attaché à ce problème puisqu'il a lancé, il y a peu, une pétition en ligne pour faire connaître cette journée. Plus de 6 700 signatures ont été collectées depuis le 14 juillet. 

    D’après les chiffres de l’Institut de veille sanitaire, ou INVS, 485 agriculteurs exploitants sont morts par suicide entre 2007 et 2009. Des statistiques bien en-dessous des évaluations de Jacques Jaffredo mais qui représentent tout de même un suicide tous les deux jours. 

    Pour enrayer ce problème, le gouvernement et le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, ont promis de prendre le problème au sérieux. Un numéro national d’appel sera mis en place avec la collaboration avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Manifestation inédite des policiers place Vendôme

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    Les policiers refusant de voir Christiane Taubira, François Hollande a annoncé en Conseil des ministres qu'il recevrait la semaine prochaine les syndicats de la police et de la justice.

    Patrice Ribeiro, commandant de police et secrétaire général de Synergie-Officiers, répond aux questions de Caroline Parmentier dans Présent :

    "[...] Les policiers sont à bout et ne sont plus en mesure d’assurer au quotidien leurs missions. Là-dessus sont venues s’ajouter des charges particulièrement lourdes comme les attentats de Charlie Hebdo et les migrants avec tout ce que cela implique. Nous sommes vraiment à flux tendu.

    Le message est d’abord porté sous les fenêtres de la garde des Sceaux parce qu’elle est l’un des éléments du problème.

    C’est la première fois que tous les corps défilent en même temps ?

    Pour la première fois il y a une intersyndicale. Tout le monde est d’accord quels que soient les obédiences, les oppositions ou les clivages catégoriels. Tous les corps : gardiens, officiers et commissaires en civil sont réunis. Cela fait beaucoup de monde, à la fois Place Vendôme et devant tous les TGI de province. Nous demandons à être reçus dans quelques jours par le président de la République. C’est inédit en effet que le mouvement soit unitaire et c’est cela qui inquiète en haut lieu.

    [...] Il y a un problème de décisions de justice mais qui ne sont que le reflet de la politique pénale menée par la garde des Sceaux. Il y a un problème de financement, de mise en œuvre des moyens. Et il y a un problème de reconnaissance des policiers. C’est pour cela que nous voulons être reçus par le président de la République et par personne d’autre. Taubira a proposé de nous recevoir, ça ne nous intéresse pas. Notre interlocuteur ne peut être que le président de la République. C’est le seul à même d’ériger la sécurité en cause nationale.

    Dans quel but ?

    Savoir si oui ou non on fait un grand plan Marshall pour la police. Parce que malgré certains efforts (les budgets sont remontés depuis six, sept ans) ce n’est pas suffisant car dans le même temps la situation s’aggrave. C’est même très insuffisant compte tenu des enjeux auxquels nous faisons face. C’est au président de la République de décider s’il met de l’argent sur le budget de la sécurité ou sur le budget de la culture. Nous préférons avoir des voitures de police plutôt que deux ou trois spectacles de rue en plus au Festival d’Avignon.

    Avez-vous des exemples concrets de matériel qui manque à la police de façon criante ?

    Dans le cas des migrants par exemple, le dispositif monte crescendo. A Calais aujourd’hui ils sont 6 000 alors qu’ils étaient 3 000 il y a seulement quelques mois. Il faut le gérer. En plus ils sont de plus en plus agressifs. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car le problème de fond c’est la police du quotidien, c’est la sécurité publique. Si vous prenez la cité des Indes à Sartrouville, il y a un seul véhicule de police qui tourne à Sartrouville toute la journée avec deux policiers dedans. Dans le 93, du côté de Pavillon-sous-Bois, ils sont obligés de prendre un gardien de la paix d’un commissariat, un autre du commissariat d’à côté et encore un autre d’un troisième commissariat pour péniblement équiper une voiture qui va faire police secours sur un secteur qui contient plusieurs villes et plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Il y a un problème très grave. Quand les gens appellent la police elle ne vient plus. [...]"

    Michel Janva

  • Une chemise déchirée annonciatrice de la déculottée des partis aux affaires depuis 40 ans ?

    La France était un modèle, la République prête à rire parce qu’elle n’est que le moyen de gestion d’un pays appelé France.

    Une chemise déchirée par les employés d’une entreprise dont l’actionnaire principal est l’État (17 %) ; un DRH bousculé après avoir annoncé qu’il n’y aurait pas de licenciements quelques semaines avant la réunion ; une société qui remercie par écrit ses employés des efforts entrepris, qui affirme le retour dans le vert pour cette année mais qui veut faire un plan de restructuration avant de diffuser ses chiffres positifs réservés aux actionnaires ; telle est l’image de notre pays qui a perdu ses repères. Alors soit on se ressaisit vite, soit les sans-dents vont s’en prendre aux sans-culottes. Cet épisode très médiatisé de la bousculade affiche la peur d’un gouvernement démasqué. Air France est-il un baromètre annonciateur de la déculottée des partis aux affaires depuis 40 ans ?

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  • Air France : la violence syndicale est-elle défendable ?

    L’urgence n’est pas de faire des gorges chaudes des conditions de leur arrestation mais de sauver une grande compagnie aérienne française.

    Le ridicule tue. Il tue le dialogue et le débat. « Jour de deuil. 4 salariés arrêtés pour fait de lutte. Que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur ! », s’émeut dans un tweet Jean-Luc Mélenchon, après l’arrestation aux aurores de plusieurs suspects dans le cadre des violences syndicales d’Air France. S’il y a un deuil dont on peut se féliciter, c’est celui de l’impunité. « Arrêtés chez eux à 6 h du matin ? Pourquoi ? Pour les humilier devant leurs familles ou parce qu’ils préparaient une fuite à Saint-Martin ? », réagit Cécile Duflot, tandis qu’Olivier Besancenot balance un lapidaire « Relâchez-les ! » Pour le communiste Pierre Laurent, ils sont « traités comme des criminels ». Déjà, quelques jours plus tôt, Clémentine Autain, sur BFM TV, soutenait sans réserves les agitateurs, face à une Laure Adler plus nuancée, préférant y porter un regard d’historienne : les actions de violence ont jalonné de tous temps l’histoire du prolétariat, le phénomène n’a donc rien de nouveau, ce qui ne l’excuse pas pour autant.

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  • «La violence est partout», note Éric Zemmour

    « Il fut un temps, pas si lointain, où la gauche avait une sainte révérence pour la violence : la violence était révolutionnaire », rappelle Éric Zemmour. Mais ce temps-là est révolu, la violence n’est plus tendance ». Notant une « pacification des relations sociales » dans notre pays, il affirme : « Une révolte sans violence s’appelle une réforme, et violence subie sans réaction violente s’appelle une soumission ».
    Mais la violence n’est pas que physique, elle s’est déplacée sur le terrain des relations sociales et économiques, bref, Zemmour dénonce la violence de notre société déchirée entre le libéralisme sans foi ni loi et les corporatismes cyniques.


    Air France : "La violence est partout", note… par rtl-fr

    http://fr.novopress.info/

  • Entendez-vous cette colère qui monte, sur terre et dans les airs ?

    Les incidents survenus ce lundi midi lors du Comité central d’entreprise de la compagnie Air France ont choqué le gouvernement et une classe politique soudain inquiets, non devant un chômage devenu structurel et bon allié d’un capitalisme libéral plus souvent maître-chanteur que véritable capitaine d’entreprise, mais devant la colère de salariés menacés de perdre leur gagne-pain et prêts à en découdre, au risque de déchirer quelques chemises et de briser quelques vitres… La même peur que devant le soulèvement des Bonnets rouges ou la révolte des ouvriers de Continental il y a quelques années ; la même peur que, tout d’un coup, « l’ordre républicain » soit bousculé ou qu’il n’intimide plus personne, perdu à tout jamais dans l’esprit de Français actifs qui comprennent trop bien que « la vérité est ailleurs » et la justice sociale encore plus ! Bien sûr, parmi les révoltés du jour, il y avait aussi des larrons qui ont profité de l’occasion pour user d’une violence qui reste malheureuse. Bien sûr… Mais la première violence n’est-elle pas celle d’un libéralisme qui oublie trop souvent les hommes pour ne s’intéresser qu’aux profits ?

    En disant cela, certains croiront entendre quelque militant d’extrême gauche et m’accuseront de légèreté, de démagogie ou de « communisme » : ils se trompent, et je n’ai aucune tendresse pour les Besancenot et consorts qui font tant de mal à la cause ouvrière qu’ils voudraient annexer et, qu’en définitive, ils ne font que desservir, faute de propositions crédibles et de lucidité politique.

    Je ne méconnais pas les problèmes de la compagnie aérienne et je ne suis pas non plus un client habituel de celle-ci ni des autres, préférant le plancher des vaches au plafond d’Icare… Mais je constate que, dans le cas présent, ce sont les personnels de l’entreprise qui font les frais d’une stratégie hasardeuse de la part du groupe et de l’Etat, actionnaire à 17 % de celui-ci et bien peu « stratège » ! Il faudra bien en reparler pour dénoncer cette absence de perspective qui, en définitive, ne surprend plus vraiment de la part d’un Etat dont l’autorité suprême légale est remise en jeu tous les cinq ans, au risque de ne pouvoir incarner une continuité pourtant bien nécessaire en ces temps de mondialisation et de puissances économiques et financières de type néo-féodal.

    Ce qui m’énerve dans cette affaire, c’est l’attitude quasi-unanime de la classe politique dirigeante ou de l’opposition dite républicaine, si promptes à condamner des travailleurs exaspérés et tentés par une violence passagère et illégale quand elles protestent mollement lorsqu’un dirigeant de grande entreprise, malgré un échec économique flagrant et après avoir licencié nombre de salariés, quitte son poste avec un pactole souvent injustifié et démesuré : « selon que vous serez puissant ou misérable… », rapporte la fable célèbre et toujours actuelle.

    Ce qui « m’amuse » dans cette même affaire, c’est cette grande peur des bien-pensants, selon l’heureuse et cruelle formule de Bernanos, devant l’émeute des salariés : une grande peur qui se marque aussi par une certaine censure sur les sites de certains journaux quand le propos ne condamne pas les émeutiers mais interroge sur les responsabilités. Ainsi, Le Figaro a-t-il « refusé » mon commentaire de ce soir sur les violences (légitimes ?) des salariés d’Air France, commentaire que je reproduis ci-dessous, à titre d’information.

    « Au risque de choquer, je me demande pourquoi cela n'arrive pas plus souvent ! La brutalité de ce plan de licenciements me rappelle la formule du royaliste Bernanos, reprise par Maurice Clavel, sur "l'économie sauvage"... Alors, qui sont les vrais coupables de cette violence ? "Qui a commencé ?", s'exclamait Maurras en attaquant un certain patronat peu social au début du XXe siècle... »

    Robert Aron écrivait, il y a bien longtemps, une formule toute maurrassienne et que le vieux royaliste social que je suis peut reprendre à son tour : « Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il est dans la révolution ». Quand la République n’ose plus protéger les salariés de peur d’effrayer les actionnaires et les investisseurs, il est temps de lui signifier son congé, y compris en déchirant sa chemise…

    (à suivre : quelles propositions pour une compagnie aérienne nationale française ? Quelles protections pour les travailleurs du ciel dans un espace aérien mondialisé ?)

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Les Français malades de la Sécu

    François Hollande vient de célébrer le 70e anniversaire de la Sécurité sociale, cette « conquête de la Libération » que le monde nous enviait. Si l’on demandait aux Français de revisiter ces sept décennies, la plupart diraient sans doute que l’on paye toujours plus et que l’on est de moins en moins remboursé. Si naguère on pouvait se passer d’une mutuelle, elle est aujourd’hui nécessaire et de plus en plus coûteuse. Le chef de l’État, en guise de cadeau d’anniversaire, promet une carte Vitale à vie distribuée dès l’âge de 12 ans ! Des gadgets eu égard à la dégradation des comptes sociaux. À l’occasion de cette célébration, la Sécurité sociale s’est dotée d’une Charte de la laïcité dont elle s’est très bien passée pendant 70 ans, mais il est vrai qu’avec un islam envahissant ce qui allait naguère sans le dire va mieux en le disant désormais.

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    Avec la célébration de la « Sécu » on exalte bien entendu 1945, les acquis sociaux dans l’élan révolutionnaire de la Libération qui du passé a fait table rase en prétendant que le système de protection sociale était né dans le sillage de la résistance à partir de rien. Or, le socle a été bâti par l’État français, sous le Maréchal Pétain. On lui doit les Comités sociaux d’entreprise, le « salaire minimum vital », la création de la retraite par répartition, l’« allocation du vieux travailleur salarié », l’extension des allocations familiales à toutes les familles comme des assurances sociales, la création de la médecine du travail, etc.

    La Sécurité sociale de 1945 n’a pu prospérer qu’à la faveur des 30 glorieuses, quand la croissance continue abondait ses caisses. On nous l’enviait, mais ne pouvaient nous imiter que les pays en ayant les moyens. Aujourd’hui, les caisses sont plus que vides, nous n’avons plus les moyens de ce coûteux système, mais nous continuons comme si ce n’était pas le cas, ce sont les emprunts sur les marchés financiers qui font ses fins de mois. Tous les ministres de la Santé nous présentent un plan de retour à l’équilibre annoncé solennellement comme la der des ders, tous échouent et cela finit en économies de bouts de chandelle, dont les Français malades de la Sécu font les frais.

    Si l’on réduit le montant des remboursements, si l’on impose aux laboratoires une baisse drastique du prix de leurs médicaments et si les médecins sont sous surveillance, la Sécurité sociale accepte néanmoins des dépenses indues. Rappelons qu’il s’agit à l’origine d’une assurance maladie, la fécondité n’est pas une maladie, c’en est même le contraire ; or, on rembourse la pilule et l’avortement. Pendant ce temps-là les lunettes, les prothèses dentaires ou auditives sont remboursées de façon dérisoire de même que certains matériels pour handicapés. Le principe de base est que les cotisations ouvrent droit à prestations. Or, ni les bénéficiaires de la CMU ni de la scandaleuse AME pour les clandestins, ne cotisent et sont néanmoins remboursés à 100 % contrairement à la plupart des assujettis qui, eux, paient. Cela ne peut pas durer encore 70 ans !

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • La Sécu en son anniversaire mensonger

    La présidence de la république a cru opportun de commémorer le 70e anniversaire des décrets de 1945 instituant ce que l'on nomme, en France, sécurité sociale.

    Mitterrand avait inventé de se rendre chaque année au congrès des mutuelles, sachant le poids "philosophique" de ces organisations ; Chirac l'a imité. Le même Chirac prétendit célébrer aussi, lorsqu'il fut à son tour élu chef de l'État, le 50e anniversaire des textes arbitrairement considérés comme fondateurs de la sécurité sociale.

    Il osa les présenter en septembre 1995, comme constitutifs de l'identité française.

    Afin de sauver le monopole, il décida de réformer la constitution en février 1996. Les nouvelles dispositions créaient un monstre juridique, qu'on appela d'abord loi d'équilibre, puis loi de financement de la sécurité sociale. Plus lourde que le budget de l'État elle pèse 476 milliards de dépenses prévues pour 2015 contre 373 milliards de dépenses de l'État.

    Vingt ans plus tard, Hollande imite lui aussi ses prédécesseurs.

    À son tour, le 6 octobre, il a présenté ce dispositif comme "pilier de la république". Il y voit, de toute évidence, une sorte de petit gage moral donné à l'aile gauche de son électorat futur en vue des élections de 2017, s'il parvient à se présenter. L'union de la gauche serait ainsi scellée par la conservation du prétendu "modèle social français".

    Tout cela appelle par conséquent quelques remarques de la part de votre chroniqueur.

    D'abord la ficelle paraît un peu grosse de fêter ce 70e anniversaire, comme on a fêté celui de la fin de la seconde guerre mondiale.

    Les décrets Parodi, contresignés par le général De Gaulle, ne constituent qu'un maillon dans une chaîne, entre les assurances sociales de 1928, la charte du travail de 1941 et la loi communiste de 1946, puis les ordonnances de 1967, et enfin le plan Juppé de 1995.

    La première affirmation à corriger est celle selon laquelle il s'agirait d'un "modèle".

    Chacun sait que l'embarcation prend l'eau de toutes parts. Chacun pourrait savoir aussi que la législation n'a cessé d'évoluer depuis la loi Ambroise Croizat, ministre PCF. Celle-ci tendait en 1946 à généraliser le système. Mais cette loi ne demeura en vigueur que quelques jours en juillet de la même année, échouant alors du fait de la grève des cadres.

    Cette idée de l'invariance d'un prétendu "modèle" n'a guère commencé à se construire que dans les années 1990 et sous l'influence du parti communiste.

    C'est à cette époque, avec pour effet de parvenir à une convergence avec les chiraquiens, qu'a été tiré des oubliettes le prétendu "programme du CNR".

    Sous cette appellation on s'est employé à confondre le travail du "Comité des experts" créé par Jean Moulin, avec ce qui n'était en réalité qu'un tract de quelques pages, tract intitulé "les Jours heureux", rédigé en 1944 par quatre dirigeants de l'appareil stalinien en France, Duclos, Frachon, Villon et Meunier.

    Ce document restait extrêmement évasif, bien évidemment, sur ce qu'il appelait simplement un "plan de sécurité sociale".

    On doit aussi se départir, par ailleurs, 70 ans plus tard, de toute fixation sur les chiffres tels qu'ils sont fournis, de façon très grossière, par les administrations (in)compétentes et que l'on voit répercutés par les gros moyens de désinformation. Même lorsqu'ils se proposent de donner une vue réaliste, c'est-à-dire pessimiste sinon alarmiste, de la situation, ces agrégats comptables n'ont guère de signification.

    L'important consistera à partir d'un constat : face aux diverses formes d'assurances, vieillesse, maladie, mais aussi accidents du travail, invalidité, maternité, etc., les Français incorporés de force dans des "régimes" c'est-à-dire des "contrats" non négociables, des règlements, unilatéralement imposés et monopolistes, ont cessé de croire à la pérennité du système en général.

    Les sondages les plus récents confirment en effet ce qu'on appelle "inquiétude". Ce sentiment est éprouvé par 80 % de nos concitoyens c'est-à-dire exactement le contraire de ce que suggère le mot "assurance".

    Autre indice de la faillite psychologique et même morale de l'assurance-maladie l'obligation récente faite aux entreprises de contracter au nom de leurs salariés une assurance complémentaire.

    Cette réforme patronnée par Marisol Touraine ne sera pas comptabilisée au titre des prélèvements obligatoires : mais cette création d'une nouvelle obligation reviendra au même qu'une augmentation, car elle  aggravera encore le coefficient multiplicateur du coût du travail, alors même qu'on prétend, par ailleurs, l'abaisser.

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Sécurité sociale et comment s'en sortir" par G Lane à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    http://www.insolent.fr/

  • Maurice Allais et les causes du chômage français

    La relecture des textes de Maurice Allais, seul prix Nobel d’économie français est lumineuse. Les causes du chômage y sont clairement identifiées : le libre-échange mondial, les effets pervers de la protection sociale, l’immigration extracommunautaire.
    Philippe Bourcier de Carbon, président de l’AIRAMA, l’association des amis de Maurice Allai, présente ici un bref résumé des thèses du Prix Nobel
    Polémia
    Dans son allocution solennelle devant l’UNESCO à Paris d’avril 1999 (1) Maurice Allais rappelle les cinq dimensions du chômage en précisant:
    « Le chômage est un phénomène très complexe qui trouve son origine dans différentes causes et dont l'analyse peut se ramener, pour l'essentiel, à celle de cinq facteurs fondamentaux :
    1. le chômage chronique induit dans le cadre national, indépendamment du commerce extérieur, par des modalités de protection sociale ;
    2. le chômage induit par le libre-échange mondialiste et un système monétaire international générateur de déséquilibres ;
    3. le chômage induit par l'immigration extra communautaire ;
    4. le chômage technologique;
    5. le chômage conjoncturel.
    Libération mondiale des échanges et disparités des salaires réels
    En fait, la cause majeure du chômage que l'on constate aujourd'hui est la libéralisation mondiale des échanges dans un monde caractérisé par de considérables disparités de salaires réels. Ces effets pervers en sont aggravés par le système des taux de change flottants, la déréglementation totale des mouvements de capitaux, et le "dumping monétaire" d'un grand nombre de pays par suite de la sous-évaluation de leurs monnaies. »
    Dans un autre ouvrage, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence,empirique, Maurice Allais a poussé plus loin son analyse (2). Ses évaluations économétriques entreprises à partir des chiffres officiels du Ministère du Travail et de l’Emploi français conduisent Maurice Allais à quantifier ainsi la répartition du sous-emploi total en France en 1999 
    1. 24,5% pour le chômage chronique induit dans le cadre national, indépendamment du commerce extérieur, par des modalités de protection sociale ;
    2. 50,7% pour le chômage induit par le libre-échange mondialiste et un système monétaire international générateur de déséquilibres ;
    3. 17,0% pour le chômage induit par l'immigration extra communautaire ;
    4. 5,2% pour le chômage technologique;
    5. 2,6% pour le chômage conjoncturel.
    Philippe Bourcier de Carbon 23/12/2009
    (1) Maurice Allais:  La Mondialisation, le chômage et les impératifs de l’humanisme, « Science et Humanisme  Un siècle de Prix Nobel, UNESCO, PARIS, 9-10 avril 1999
    (2) Maurice Allais:  La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance  : l’évidence empirique, Editions Clément Juglar, page 180.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2625