Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 146

  • Laurence Rossignol invente "l'idéologie de la famille"

    Du Député Jacques Bompard :

    "Laurence Rossignol était sur BFMTV hier. Comme à l’habitude, ce passage n’a pas marqué les esprits. Ce qui est parfaitement malheureux tant la gravité des propos mérite d’être relevée. Pour la ministre, « l’aide médicale à la procréation ne pose plus aucun problème aujourd’hui », une nécessité au jour où il faudrait «  lutter contre l’idéologie de la famille », une idéologie inacceptable puisqu’il faudrait accepter toutes les situations au moment «  de toutes façons les femmes le font quand même ».

    Rappelons que cet entretien fait suite à de nombreuses provocations de ce parangon de l’idéologie libertaire : elle veut que l’Etat « redéfinisse le cadre de l’exercice de l’autorité parentale », qu’un statut du beau parent soit imposé, mais aussiqu’une lutte soit menée contre «  les forces conservatrices et ultra réactionnaires ». Un combat qui s’est très dangereusement accentué avec la loi Egalité et Citoyenneté qui revient sur les libertés scolaires. Il faut dire que ces militants du désordre reçoivent le soutien de certains Républicains, telle NKM qui voulait la veille lutter contre l’hypocrisie des défenseurs de la vie.

    Encore une fois, l’idéologie emporte tout sur son passage. Jusqu’aux avis du Comité consultatif national d’éthique, pourtant loin d’être un vaillant défenseur de l’ordre naturel, et qui s’opposait à l’ouverture de la PMA pour les couples de lesbiennes. La ligue du Sud s’indigne donc de cette nouvelle atteinte faite à l’Homme et sur ces nouveaux crimes qui seront commis contre des enfants.

    Cet Etat intrusif et corrompu cherche à accentuer sa violente politique antifamiliale avec le soutien silencieux de la direction du Front National et de la majeure partie de la rue de Vaugirard. A quand un retour aux fondamentaux de la politique ?"

    Michel Janva

  • Politique magazine, un numéro d'été exceptionnel : « Aujourd’hui, le royalisme »

    1401604080.jpgDécouvrez le numéro d'été ! 

    Où en est, 146 ans après l’établissement de la République, l’idée royale en France ?

    Quelle est aujourd’hui  sa signification et sa portée ? Qui sont les royalistes ? Chroniques, entretiens, reportage au cœur de l’Action Française, Politique magazine mène l’enquête jusqu’ au domaine royal de Dreux où réside l’héritier des rois de France.

    Dossier  

    Retrouvez  les  analyses de Jean Sévillia, historien et rédacteur en chef adjoint au Figaro, Frank Ferrand, historien et animateur sur Europe 1 et France TV ,Jacques Trémolet de Villers, avocat et écrivain,  Christian Franchet d’Esperay, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Universelle,  Philippe Ménard, rédacteur en chef de l’AF 2000

    Un entretien exclusif avec le prince Jean d’Orléans : « La monarchie s’incarne dans la famille  »

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

    Commander ce numéro ou s’abonner à Politique magazine

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Naissance du CLAP

    De Francis Bergeron dans Présent :

    "Vous l’ignorez peut-être, mais votre quotidien Présent est historiquement la propriété d’une association de collaborateurs et amis du journal, réunis sous le nom de Présent-Militant.Cette association était présidée par notre ami Raphaël Dubrule, décédé en mars dernier. J’ai accepté de reprendre cette présidence.

    Et la première décision du bureau de l’association, qui s’est réuni pour la première fois sans Raphaël Dubrule, a été le changement du nom de l’association. Nous parlerons désormais du CLAP, ouClub des Lecteurs et Amis de Présent.

    Tous ceux qui se sentent en forte sympathie pour Présent et pour son équipe sont invités à lire désormais avec attention la rubrique : « Nouvelles du CLAP ». Dans cette rubrique, nous vous tiendrons régulièrement informés de la situation de votre journal ; nous évoquerons les questions et débats que nous font remonter les lecteurs ; nous vous inviterons aux conférences animées par des journalistes de Présent ; nous vous proposerons des rencontres avec la rédaction, à l’occasion de stands dans des manifestations où Présent est invité ; nous vous solliciterons pour des voyages animés par des rédacteurs du journal, comme celui prévu en Espagne du 18 au 22 octobre 2016 ; nous vous obtiendrons (je l’espère) des offres promotionnelles sur certains produits ou services… [...]"

    Michel Janva

  • Civitas en politique : le débat sera "plus animé et plus libéré"

  • MATÉRIALISME OU L’ESSENTIEL ?

    Retrouver l’homme et la part de l’invisible.

    « C’est pourquoi nous ne faiblissons pas. Au contraire, même si notre homme extérieur s’en va en ruine, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour ». (2 Corinthiens, ch.IV,16) « A nous qui ne regardons pas aux choses visibles, mais aux invisibles ; les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens, ch.IV,18)

    L’ « essentiel » est invisible parce que les yeux ne peuvent le percevoir. La majorité des gens ne voient que le palpable, parce que l’esprit et le cœur sont obstrués par le matérialisme ambiant. L’essence même de la vie ne se distingue pas. Comment percevoir les choses lorsque l’on priorise l’argent, le gain et tout ce qui tourne autour : profit, usure avec ses avatars le mensonge et la fourberie. Ce nouveau Dieu a remplacé ce qui pour les yeux des hommes jadis était primordial : la vie communautaire, telle qu’elle était vécue par les anciens, pétrie de valeurs, tourné vers l’élévation et l’exemple. Nous avons simplement remplacé le Christ par Juda…

    Qu’a-t-on fait de l’amour, de la communion des êtres, de cette rencontre entre deux âmes. Ces instants de courtoisie et d’approche, de passion. Ce jeu des sens, d’amitié, de dialogue et de partage. Apprivoiser un esprit en respectant son caractère, sans le frustrer. Du mystère qui fait que deux êtres choisissent de faire ce chemin de la vie ensemble jusqu’à se confondre…

    Prenons-nous le temps pour faire chaque chose, ce temps en dehors du temps qui file dans notre monde moderne avec la montre qui nous emprisonne. Avons-nous assez de recul pour apprécier encore le chant naturel des oiseaux, le bruit des arbres sous le vent où le clapotis des ruisseaux… Qu’avons-nous fait de la gratuité, ce service cher à nos aïeux, qui entretenait les rapports entre les humains et assurait la charité indispensable à la société organique…

    Oh, je sais, certains diront : encore du passéisme champêtre ou de l’écologie, mais réfléchissons un peu, n’est-ce pas indispensable à l’équilibre de tout être humain que de pouvoir se ressourcer et trouver à un instant de sa vie, cet espace nous redonnant toute notre dimension humaine ?
    Une sorte de confrontation entre nous-même et la création. Le dos collé à un arbre, regarder ce ciel comme une fusion entre le sang qui nous irrigue et la sève qui va des racines aux branches. Une sorte de sérénité nous envahit devant les merveilles qui s’offrent à nous, la paix de notre être et le silence qui suit la profondeur des bois. Voit-on cette tranquillité intérieure que l’on trouve en nous, comme un apaisement recherché mais que l’on ne trouve plus dans nos vies bruyantes, minutés d’un quotidien pollué et stressant. Sait-on encore trouver cet apaisement, cette plénitude que l’on avait autrefois et que l’on redécouvre par des pratiques venues de l’Asie !

    Où se trouve la richesse essentielle de l’homme, si ce n’est dans son regard envers l’autre, la charité et la compassion, quand la justice s’est au préalable épuisé. Ce qui fait partie de l’invisible, de ce qui est en nous, la beauté intérieure supérieure au visible. Ce qui est vrai, le bon, le bien, la richesse que l’autre dégage semblant sortir du fond de son être. Ce trésor qui ne se quantifie pas, dont l’or du monde ne peut acheter fera souvent d’un ami qui le possède, la perle rare d’une vie. Ces valeurs sont celles qui firent la grandeur de notre civilisation, dont nous nous sommes détournés lorsque nous avons préféré le visible à l’invisible, l’argent à la spiritualité, Juda au Christ. C’est à la portée de chacun de redécouvrir ce jus précieux, cette essence qui est en nous. Redynamiser cette énergie intérieure, la nature même de l’homme qui donne un sens à sa vie. Ce pourquoi il est né, d’où il est venu et la fin qui l’attend, tout le respect envers la création et les êtres qui l’on bâtit, conseillé. Cette part qu’il prendra envers ceux à qui, il transmettra ces connaissances et son appui…

    F. Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/

  • Une université d’été pour les jeunes patriotes !

     

    La formation est essentielle pour comprendre le monde qui nous entoure. Et il est difficile et périlleux de se la procurer soi-même.

    Or, le mouvement Renouveau français (une organisation politique sérieuse, avec d’excellentes idées) propose sa traditionnelle Université d’été (où règnent moralité et bonne ambiance), qui pourra légitimement intéresser certains de nos jeunes lecteurs (ou des lecteurs connaissant des jeunes) :

    visuudt2016

    « Le programme sera riche et des personnalités qualifiées interviendront (auteurs, conférenciers, etc., tels que Marion Sigaut, Thibaut de Chassey…). Participation de délégations étrangères. »

    Une bonne occasion de franchir le cap du virtuel, de rencontrer d’autres jeunes partageant les mêmes aspirations, et de profiter d’une formation politique et historique de qualité !

    Détails en cliquant ici.

    http://www.contre-info.com/

  • Carl Schmitt : le nomos de la terre ou l’enracinement du droit

    Dans Le Nomos de la Terre (1950), Carl Schmitt montre qu’il ne peut exister d’ordre sans enracinement. Contre la pensée positiviste et l’idéal cosmopolitique, il en appelle à la terre, substrat élémentaire de toute société, pour comprendre le rapport de l’humanité au monde.
    [Article initialement paru dans la revue PHILITT #2 consacrée à la terre et à l’enracinement.]
    Grande figure de la Révolution conservatrice allemande, Carl Schmitt s’oppose aux héritiers du positivisme d’Auguste Comte, et plus spécifiquement au positivisme juridique dont Hans Kelsen (d’ailleurs contradicteur de Schmitt) est le théoricien le plus célèbre. Celui-ci, dans sa Théorie pure du droit, n’étudie et ne reconnaît comme tel que le droit en vigueur édicté par l’homme, que l’on appelle droit positif, occultant l’origine profonde de ces normes et rejetant l’idée même d’un droit naturel qui serait fondé sur des valeurs éminentes. À l’inverse, s’attachant à en retrouver la source, Schmitt ressuscite la conception d’un droit inhérent à la terre. Si la localisation, l’espace géopolitique délimité, prime dans son étude des rapports de force, sa philosophie du droit nous invite à une lecture très organique, à la connotation écologiste. Alors, sans même invoquer de quelconques valeurs morales, que les positivistes qualifient d’extrinsèques à la matière juridique pour mieux les mépriser, Le Nomos de la Terre met la logique de ces légalistes à l’épreuve du bon sens du paysan : « En premier lieu, la terre féconde porte en elle-même, au sein de sa fécondité, une mesure intérieure. Car la fatigue et le labeur, les semailles et le labour que l’homme consacre à la terre féconde sont rétribués équitablement par la terre sous la forme d’une pousse et d’une récolte. Tout paysan connaît la mesure intérieure de cette justice. »

    Lire la suite

  • Quand le consul Marius a sauvé la civilisation face aux barbares il y a 21 siècles

    Une méditation pour le temps présent, où nous sommes, comme jadis, menacés par les barbares et par une nouvelle barbarie...

    En évoquant ce haut fait romain d'il y a vingt et un siècles, l'exploit du consul Caïus Marius, on parle aussi, en réalité, d'aujourd'hui, de notre présent et de ses immenses dangers....

    De sorte qu'en racontant ce qui s'est passé hier, c'est une allégorie de notre aujourd'hui qui transparaît.

    Notre aujourd'hui réel : inquiétude(s), doute(s), angoisse(s), défaitisme.

    Et notre aujourd'hui rêvé, et possible : l'espérance inébranlable, la foi en nos valeurs, la lutte et... la victoire !

    Cette évocation a été faite aux Baux, en public et en plein air, dans le cadre d'unRassemblement Royaliste, dans les années 1990.

    Caïus MARIUS from Lafautearousseau on Vimeo

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Civitas sur le terrain politique ?

    Ces jours-ci, les médias ont abondamment parlé de la transformation de Civitas en parti politique. L’expression est impropre. Les partis ont l’habitude de placer des intérêts particuliers au-dessus de l’intérêt général. Au contraire, Civitas veut agir en politique à la façon d’une ligue au service du Bien commun.

    Les statuts de Civitas ont donc été modifiés. Civitas peut désormais soutenir ou présenter des candidats lors des élections.

    Que tout le monde se rassure, Civitas n’a nulle intention de se prostituer pour quelques bulletins de vote. Mais nous pensons que ce statut peut nous apporter une tribune plus importante pour exposer nos idées.

    En septembre, Civitas présentera donc sa stratégie à cet effet ainsi qu’un programme affranchi de tout politiquement correct.

    Le 8 mai 2016, lors de l’hommage national à Sainte Jeanne d’Arc, je concluais mon discours par un appel à la convergence. Il ne s’agissait pas d’une simple formule de convenance. Il ne faut pas non plus qu’il s’agisse d’un vœu pieux sans lendemain.

    Les circonstances difficiles que traversent la France et toutes les nations d’Europe reflètent une impitoyable convergence des catastrophes qui semble irrépressible. La tyrannie du mondialisme et de sa vassale république maçonnique se renforce de jour en jour. Le déferlement migratoire orchestré pour remplacer nos populations ne rencontre quasi aucune résistance d’une population anesthésiée par une société de consommation qui la tient en esclavage. Le vice et la dévirilisation de notre civilisation finissent d’achever ses capacités à affronter les évènements. Quant au dévoiement de la foi et de la doctrine catholiques par une Rome conciliaire devenue complice du nouvel ordre mondial, il ne fait qu’accentuer la déchristianisation de notre société.

    Ce terrible constat devrait avoir pour effet indirect de mettre fin à tout orgueil de ceux qui refusent de se soumettre. Aucun parti, aucun mouvement, aucune association ne peut raisonnablement croire qu’il parviendra seul et par ses propres moyens à restaurer la France. Seule la convergence des forces peut apporter un mince espoir. Encore faut-il pour cela que cette convergence se fasse sur un socle solide qui relie la foi du moine à la volonté du guerrier et à l’imagination du dissident dans le respect de l’héritage d’une France dont la grandeur a réellement démarré avec le baptême de Clovis.

    D’emblée, il faut désamorcer une crainte : la convergence n’est pas l’uniformité. La convergence est la coordination de l’agir au service d’un bien commun.

    Il faut obtenir que tous ceux qui aiment sincèrement la France et admettent que celle-ci est une terre chrétienne parviennent à conjuguer leurs efforts.

    Civitas peut jouer un rôle moteur dans ce domaine. Il faut que dans les mois qui viennent, cette convergence prenne une forme concrète. Que des conférences, des colloques, des congrès, des manifestations, soient autant d’occasion de convergence. Que des projets communs se mettent en place, au niveau local comme au niveau national. Que des médias alternatifs viennent les relayer. Qu’un réseau prenne forme. Et que Civitas y veille à ce que la défense de la Vérité y prime sur la loi du nombre.

    En savoir plus cliquez ici

    2709419064.jpg

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Mathieu Slama : « Le grand drame de la modernité »

    Mathieu Slama, essayiste, vient de publier son premier livre : La guerre des mondes : réflexions sur la croisade idéologique de Poutine contre l’Occident. Nous publions d'autant plus volontiers l'entretien qu'il vient de donner à Boulevard Voltaire [23.06] qu'il y exprime des idées tout à fait essentielles qui sont nôtres et qu'en peu de mots il définit la nature de l'affrontement entre la modernité et la tradition. Soit, « deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement. » Qu'on veuille bien lire cet entretien et l'on comprendra davantage encore pourquoi nous avons écrit le 27 mai dernier, à propos de son premier livre : « Nous prévenons les lecteurs de Lafautearousseau; ces réflexions sont importantes. Il faudra être attentifs désormais aux publications de Mathieu Slama ! ». Nous confirmons. LFAR  

    Vous parlez d’une croisade de Moscou contre l’Occident, mais l’offensive n’est-elle pas plutôt menée par les États-Unis, Poutine se bornant à défendre les traditions ?

    Il y a sans doute une part de provocation dans le choix du mot « croisade », mais aussi deux raisons essentielles : d’abord, Poutine lui-même a décidé, depuis quelques années, de s’attaquer frontalement au modèle libéral des sociétés occidentales. Non seulement il défend les valeurs traditionnelles de la Russie, mais il s’en prend explicitement aux pays euro-atlantiques, et à l’Europe tout particulièrement, qu’il accuse de rejeter ses racines et de tomber dans le « primitivisme », au mépris des « valeurs spirituelles de l’humanité ». Ensuite, le mot « croisade » contient une dimension éminemment religieuse, et il se trouve que c’est aussi sur ce terrain que Poutine s’en prend à l’Occident. Défendant « les valeurs de la famille traditionnelle, de la vie humaine authentique, y compris de la vie religieuse des individus », il s’est attaqué à plusieurs reprises à la conception européenne de la laïcité. On connaît aussi sa proximité affichée avec l’Église orthodoxe, qu’il lie étroitement, dans ses discours, au destin national de la Russie. 

    Voici l’intuition de mon livre : ce qui se joue dans le conflit entre Poutine et les pays occidentaux est bien plus fondamental qu’un simple conflit d’intérêts sur les dossiers syrien ou ukrainien. Il y a, en arrière-plan de tout cela, le retour d’un vieil affrontement entre deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement.

    Vous présentez Poutine comme une personnalité attachée à l’égalité entre les nations. Mais est-il vraiment cet apôtre du droit international et de la non-ingérence ? Nous pensons à la Géorgie, à l’Ukraine. Stratégie rhétorique ?

    Un des mots les plus souvent utilisés par Poutine est « diversité du monde ». Dans son discours, l’Occident se rend coupable de vouloir modeler le monde à son image. Il y a là un argument essentiel qu’il faut entendre (stratégie rhétorique ou non) : l’Occident est persuadé que son modèle libéral est applicable au monde entier. Il suffit de feuilleter les reportages dans les médias français sur l’Iran, par exemple : on célèbre ce pays parce qu’il s’occidentalise ! Mais on crie à l’obscurantisme dès qu’il s’agit d’évoquer ses composantes traditionnelles. C’est tout le paradoxe de nos sociétés libérales : nous exaltons l’Autre mais ce n’est que pour annihiler son altérité. Il y a, dans cet universalisme occidental, un mélange d’incompréhension et de mépris. Cet universalisme est aussi dangereux quand il se transforme en action extérieure (cf. les ingérences occidentales catastrophiques au Moyen-Orient).

    En revanche, il est exact que Poutine ne s’applique pas forcément cette règle de non-ingérence. Poutine n’est pas un saint : il y a, chez lui, une ambition impériale, liée à une volonté de protéger les intérêts stratégiques de la Russie face à une Amérique agressive et intrusive. Comme le disait Soljenitsyne, qui s’inquiétait du renouveau impérialiste russe, plutôt que de chercher à s’étendre, la Russie devrait plutôt s’attacher à conserver l’âme du territoire qu’il lui reste. 

    Faisant l’éloge de l’enracinement, vous prenez l’exemple de Bilbo, un Hobbit frileux à l’idée de quitter sa terre natale pour partir à l’aventure. Attachement que vous qualifiez de « noble ». Or, il me semble plutôt que les Hobbits incarnent cette prudence petite-bourgeoise, aux antipodes de la vraie noblesse qui est lutte pour la vie, mépris du confort matériel et passion pour les équipées lointaines.

    Pour illustrer les limites du modèle libéral occidental, j’évoque, en effet, la belle parabole de Tolkien sur le combat de plusieurs communautés fictives qui luttent pour leur survie face à un ennemi technicien et guerrier. Les Hobbits sont des personnages intéressants car ils vivent en vase clos, selon des rites traditionnels immémoriaux. Ils partent à l’aventure à contrecœur, ayant sans cesse la nostalgie de leur terre durant leur voyage. C’est cette nostalgie que je trouve formidable, parce qu’elle représente tout ce que nous avons perdu en Occident. Le rapport à la terre, au lieu, comme disait Levinas, le sens de la mesure, la perpétuation de vieilles traditions qui donnent un sens à notre existence : tout cela ne veut plus rien dire pour nous autres Occidentaux. Les Européens ne comprennent plus qu’un seul langage, celui des libertés individuelles. C’est cela, le grand drame de la modernité.

    Entretien réalisé par Romain d’Aspremont 

     Essayiste

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/