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tradition - Page 146

  • LE PROJET DE LA DISSIDENCE FRANÇAISE

    La Dissidence Française publie aujourd’hui son projet politique actualisé. Fruit d’un travail d’élaboration collective, le projet « Révolution Conservatrice » rassemble les trois projets de lois, prêts à être promulgués, portés par notre Mouvement.

    Ces trois projets de lois visent à répondre efficacement et radicalement aux défis auxquels fait face notre pays et qui menace à court terme l’équilibre social, politique et économique de notre Nation.

    Pour découvrir notre projet, cliquez sur l’image ci-dessous :

    IMG PROJET DISSIDENCE FRANCAISE REVOLUTION CONSERVATRICE

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    Notre Mouvement :

    Conseils de lecture :

    Face-couverture-Minuit

     

    https://la-dissidence.org/2016/06/20/le-projet-de-la-dissidence-francaise/

  • CASAPOUND, LES FASCISTES DU TROISIÈME MILLÉNAIRE…

    Le nationalisme italien connaît depuis quelques années un bouillonnement militant, intellectuel et artistique très novateur et dynamique, se revendiquant très expressément du fascisme. Il y a sept ans exactement, le 26 décembre 2003, de jeunes militants néo-fascistes romains décidaient de s’emparer d’un bâtiment vide selon la stratégie mise au point par la droite révolutionnaire italienne dite « Occupation Non Conforme / Occupation à But d’Habitation». La « non conformité » est la revendication affirmée du refus du politiquement correct sur tous les sujets, une revendication hissée au rang de véritable philosophie. L’occupation avait pour but de doter la jeunesse néo-fasciste romaine d’un espace ou elle pourrait organiser l’alternative sociale et culturelle dont elle était privée par ailleurs.

    Reprenant à son compte certaines méthodes d’extrême gauche, elle gagna en efficacité et ringardisa définitivement cette dernière. Le bâtiment fut baptisé du nom du poète américain et soutien inconditionnel du régime fasciste italien, Ezra Pound. La droite révolutionnaire italienne en pleine mutation accorda dès lors une attention particulière à la dimension sociale et culturelle de ses luttes et de ses méthodes afin de séduire la jeunesse italienne.

    Un réseau militant jeune et révolutionnaire qui s’étend

    Casapound, devenue une association qui compte en 2010 plus de 2 000 membres encartés, a depuis essaimé dans toute l’Italie ou elle gère des bars, des clubs de sport, des espaces non-conformes. À Rome, Casapound dispose de points d’appui pour diffuser la nouvelle culture fasciste qu’elle a entrepris de forger et qu’elle adapte aux enjeux du XXIe siècle et à la nouvelle génération qui l’accompagne. Les militants peuvent se retrouver au pub le Cutty Sark, tandis qu’une maison d’édition assure la promotion de la production littéraire et doctrinale du mouvement. Son nom, Quatrocinqueuno, est une allusion au roman Fahrenheit 451, œuvre visionnaire d’une société totalitaire conditionnée par une pensée unique reposant sur la destruction systématique des livres. À la tête du groupe de musique phare de Casapound, Zetazeroalfa, Gianluca Iannone, chef du mouvement. C’est lui parmi d’autres qui donne le ton. À ses yeux, les fascistes doivent rompre avec la logique du ghetto, de l’enfermement sur soi, de l’électoralisme et, comme il l’affirme avec force, « prendre d’assaut le présent ». Sa logique, faire vivre plus que jamais le mythe mussolinien, l’aventure fasciste et nationale-révolutionnaire dans le troisième millénaire qui débute. Pour cela, Casapound privilégie quatre axes que sont culture, solidarité, sport et bien sûr politique.

    L’association n’entretient aucun lien avec les partis italiens unanimement jugés inefficaces et boutiquiers. Dans chacun de ces domaines, Casapound a trouvé matière à agir. Le sport est un domaine privilégié, pensé comme une alternative à la médiocrité ambiante et à la drogue. À Lecce, Casapound a créé un club de football, un autre de hockey à Bolzano, une école et équipe de rugby à Rome ainsi qu’une autre de water polo bientôt capable d’atteindre le niveau national. Un club de boxe a vu le jour ainsi qu’un club de parachutisme appelé Istincto Rapace et un autre d’alpinisme, La Muvra. Dans le domaine social, Casapound lutte pour obtenir la préférence nationale dans le logement avec sa structure Mutuo Sociale ou encore vient en aide aux familles italiennes en difficulté comme lors du séisme d’Aquilla. Un des intellectuels majeurs du mouvement, Gabriele Adinolfi, raconte à cette occasion comment une paysanne âgée, alors que le maire démocrate dénonçait l’intrusion des secours fascistes, criait à tout le monde « Je le savais que les fascistes étaient des gens bons ! ». De là a découlé la création d’un service de protection civile volontaire au sein de Casapound chargé d’aider les Italiens les plus démunis.

    Pour une esthétique avant-gardiste

    Dans le domaine artistique, Casapound reprend à son compte dans ses publications et affiches l’esthétique produite par les futuristes italiens des années 1920, alors vitrine esthétique du nationalisme de la péninsule. Place donc aux lignes droites, aux angles, au mouvement comme évocateur de l’action, de l’énergie et de l’audace, mais aussi à tout ce qui peut se référer à l’héroïsme, présenté comme vertu suprême d’un art de vivre quotidien. La librairie Testo di Ferro propose les œuvres des grandes figures intellectuelles et politiques de la révolution conservatrice, de Codreanu à Nietzsche en passant par Mishima. On y trouve aussi des auteurs plus sulfureux comme Hitler et bien sûr Mussolini. Partisan de la théorie du « squadrisme médiatique », c’est-à-dire des actions spectaculaires et éclair visant à diffuser les idées forces du mouvement et à impressionner les ennemis politiques. Casapound a par ailleurs créé son propre mouvement artistique, le turbodynamisme. Une des premières performances de cette école artistique alternative et non-conformiste fut la projection d’immenses portraits de Robert Brasillach par rétroprojecteurs sur les murs de Rome. Les affiches de Casapound qui annoncent les réunions, concerts et autres conférences, sont elles-mêmes conçues selon cette volonté de réactualiser l’esthétique fasciste avec les formes nouvelles qu’offrent les outils de création informatiques. Les formes géométriques les plus tranchées s’exposent en noir et blanc avec les portraits de grands hommes de l’histoire du nationalisme, exaltant la liberté, l’imagination, la camaraderie et l’esprit de lutte. Ces affiches sont désormais monnaie courante dans certains quartiers de Rome et admises par la population. Le terme fasciste y est normalisé grâce à l’effort de propagande de Casapound. La cité des Césars renoue progressivement avec sa grande tradition politique, régénérée par la jeune génération. Désireux d’être le cœur d’une alternative culturelle au conformisme de la gauche et de la droite bourgeoises, Casapound offre à plusieurs artistes des espaces d’exposition ainsi qu’une revue artistique. « Renouveler le rêve », telle est la motivation permanente des militants qui cherchent sans cesse à innover dans tous les domaines. L’art et la musique sont les deux puissants instruments qui rendent possible cette démarche en touchant le plus grand nombre, tout spécialement la jeunesse.

    Intensité intellectuelle, activisme et joie de vivre

    La Casapound refuse d’entrer dans le jeu des partis considérés par l’association comme propres à inhiber toutes les audaces au nom d’une modération électoraliste obligatoire. Libérée de toute contrainte en la matière, sa liberté en est d’autant plus grande. L’association possède un mensuel, L’Occidental. Une de ses figures de proue est Gabriele Adinolfi qui anime le Centre d’études Polaris où il développe des propositions politiques novatrices. Il nous explique sa stratégie comme adaptée à chaque public. Sur son site noreporter.org, il s’attache à la seule actualité là où Polaris traite plus volontiers d’histoire et notamment de celle, revue et corrigée, de la seconde guerre mondiale. Dans ses conférences à Casapound il offre ses conseils de militant fasciste expérimenté, Gabriele Adinolfi ayant dû s’exiler vingt ans en France en raison de son engagement durant les « années de plomb » en Italie. La percée la plus significative du mouvement étant peut-être celle du Blocco Studentesco, la formation étudiante de Casapound, qui rassemble en 2010 près de 40% des suffrages dans les établissements romains et ceci en se revendiquant ouvertement du fascisme. Il est devenu chose courante de voir des jeunes de quinze et seize ans issus des couches populaires échanger le salut romain. Début décembre le Blocco Studentesco rassemblait trois mille personnes dans la capitale contre une réforme de l’Instruction Publique. Sa voix est prépondérante face à une gauche étudiante, communiste ou sociale-démocrate, devenue impuissante à enrayer l’engouement général. La joie, la jeunesse, la créativité sont les principes fondamentaux d’un mouvement charpenté presque militairement. Les rues d’orange et d’ocre de Rome sont désormais battues par une jeunesse brandissant à nouveau fièrement le drapeau noir et revendiquant la prestigieuse mémoire de la République Romaine et de son héritier spirituel qu’est le fascisme. L’extension rapide et organique de Casapound Italia laisse entrevoir des succès idéologiques et culturels spectaculaires au sein de la nouvelle génération italienne. Comme le dit Gabriele Adinolfi, « Jamais depuis ma naissance le fascisme n’a été aussi populaire dans l’opinion publique italienne ». Les récoltes seront à n’en pas douter au rendez-vous pour ceux qui se présentent comme les « fascistes du troisième millénaire » et qui démontrent que l’aube viendra avec une saine, intelligente, moderne et intransigeante radicalité. Longue vie à Casapound et aux camerati !

    Yann Kermadec (Rivarol)

    https://la-dissidence.org/2016/06/16/casapound-les-fascistes-du-troisieme-millenaire/

  • Les Ducs et Duchesses de Bretagne (Philippe Tourault)

    Philippe Tourault est un historien spécialiste de la Bretagne et de l’Anjou.

    ducs-duchesses-bretagne-183x300.jpgCet ouvrage tente de dégager les lignes de force du pouvoir ducal de la Bretagne, du Xe au XVIe siècle.

    Après une naissance difficile en 936, à l’issue d’une éphémère monarchie de Bretagne et des invasions vikings, la période ducale se prolonge en Armorique jusqu’en 1532, soit près de six siècles. Elle connaît un âge ingrat jusqu’au début du XIIIe siècle, puis son affermissement et son rayonnement jusqu’aux années 1450, avant son apogée jusqu’à la fin de l’Etat breton dans la seconde moitié du XVe siècle et au début du XVIe siècle.

    Car c’est bien un Etat breton que forme le duché cent ans avant sa chute : l’ancienne Armorique est gouvernée par de véritables souverains qui développent, en toute indépendance, une idéologie et des structures de gouvernement adaptées. Mais l’auteur nous montre que cet Etat breton finit par attiser la convoitise de la France.

    Un ouvrage passionnant et un sujet méconnu et peu traité. 

    Les ducs et duchesses de Bretagne, Philippe Tourault, éditions Perrin, collection Tempus, 406 pages, 10 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/les-ducs-et-duchesses-de-bretagne-philippe-tourault/56765

  • Les écoles libres menacées

    Communiqué de l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X :

    « Ce jeudi 9 juin Mme Najat VALLAUD-BELKACEM a annoncé une réforme des modalités d’ouverture des établissements d’enseignement privés hors contrat.

    Il  ne s’agira plus simplement d’informer d’une ouverture d’une école à l’Académie, mais de demander une autorisation qui sera ou non accordée dans un délai maximum de quatre mois.

    De plus, si cette réforme était adoptée, elle obligerait nos écoles à s’aligner presque intégralement sur les programmes du public pour avoir le droit d’exister !

    La deuxième quinzaine de juin, Madame Le ministre envisage de faire adopter un amendement lui permettant de mener cette réforme par voie d’ordonnance sans  passer par le Parlement. Un 49.3 qui ne dit pas son nom et donc un passage en force.

    Ces réformes projetées  portent non seulement une atteinte grave à la liberté scolaire mais aussi mettraient en péril l’existence même de nos écoles catholiques.

    Nous ne pouvons souscrire à un tel projet et nous invitons  les parents d’élèves et  tous nos fidèles à prier afin que cette réforme ne passe pas ou, si elle venait à passer, pour qu’elle puisse être invalidée et ne pas entrer en vigueur. »

    http://www.contre-info.com/

  • La Manif Pour Tous est bien vivante

    Ludovine de La Rochère a été interrogée sur Radio Notre-Dame :

    Que reprochez-vous à la politique française concernant la GPA ?

    Une politique européenne aussi ambiguë sur la GPA? Cette mobilisation intervient alors que deux députés ont proposé deux lois entérinant l'illégalité de la GPA... Après les grandes Manifs, qu'est-ce que la Manif pour Tous aujourd'hui ?

    Michel Janva

  • JULIUS EVOLA OU LA MYSTIQUE DU DÉTACHEMENT

    À mi-chemin entre le métaphysicien et le samouraï, Julius Evola a élaboré une vision de la politique et de la Tradition qui l’éloigne de la plupart des théoriciens politiques et des tenants du traditionalisme. Son approche repose sur un principe intangible : se détacher du monde tel qu’il est.

    À l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est décidé à mettre fin « librement » à ses jours, à la façon des philosophes Otto Weininger et Carlo Michelstaedter, Julius Evola a une illumination en lisant un texte du Majjhima Nikaya : « Celui qui prend l’extinction comme extinction, qui pense l’extinction, qui pense à l’extinction, qui pense ‘L’extinction est mienne’ et se réjouit de l’extinction, celui-là, je le dis, ne connaît pas l’extinction. » Evola comprend que la liberté par laquelle il désire en finir est encore un lien, une ignorance opposée à la vraie liberté. Dès lors, il sent naître en lui une « fermeté capable de résister à toute crise » existentielle et, plus largement, à la crise du monde moderne.

    Julius Evola soumettra ainsi ses connaissances et expériences, si diverses, à cette seule discipline : le détachement ferme. Lorsqu’il sera victime d’un bombardement à Vienne, qui lui causera une lésion partielle et une paralysie des membres inférieurs, il ne se sentira pas particulièrement touché par cette incapacité physique, son activité spirituelle et intellectuelle n’en étant en aucune façon compromise. Il manifestera également très tôt une insensibilité, voire une certaine froideur d’âme, envers la manière de vivre de ses contemporains. Son souci de considérer les arts, la philosophie, la politique, le sacré, malgré son détachement intérieur, s’expliquent par ce qu’il appelle son « équation personnelle » : une impulsion, dès sa prime jeunesse, vers la transcendance ; et une disposition de kshatriya, terme hindou désignant un type humain « guerrier », enclin à l’action et à l’affirmation, par opposition au brahmâna, type sacerdotal ou contemplatif. Ces deux tendances détermineront entièrement Evola dans son rapport au monde.

    • De l’Individu absolu à la Tradition

    On retrouve nettement dans ses écrits l’influence de trois philosophes : Carlo Michelstaedter, sur la question de l’autonomie de l’être (Phénoménologie de l’Individu Absolu) ; Otto Weininger, sur sa lecture de la déviation matriarcale de la spiritualité (Révolte contre le monde moderne) ; et enfin Friedrich Nietzsche, dans sa vision antibourgeoise de l’homme différencié (Chevaucher le tigre).

    Si Evola naît dans une famille catholique et bourgeoise, il en rejette rapidement ces deux aspects. Le catholicisme, moral et sentimental, lui semble étranger à une véritable sacralité et une haute ascèse, loin de l’idéal « viril et aristocratique » du bouddhisme aryen. Son mépris de la vie bourgeoise lui fait refuser une chaire universitaire.

    En marge de l’existentialisme, Evola développe une phénoménologie complexe de l’Individu absolu. Introduction philosophique à un monde non philosophique, il s’agit d’un retour à l’être transpersonnel, « sous le signe de la liberté réelle et de la puissance ». Selon Evola, la philosophie, qui culmine dans l’idéalisme transcendantal, fait inévitablement banqueroute dans l’idéalisme magique. Son idée consiste donc à penser à un développement qui, sans retomber dans la philosophie, fait franchir un pas, le dernier pas, à la spéculation occidentale. La théorie de l’Individu absolu est une sorte d’existentialisme positif. L’homme n’y est pas brisé par sa situation métaphysique.

    Après un intérêt vif pour le tantrisme et le paganisme, Julius Evola découvre l’œuvre de René Guénon. Si son équation personnelle l’éloigne de l’orientation essentiellement intellectuelle de Guénon, il comprend néanmoins l’intérêt d’une critique cartésienne du monde moderne, le monde anormal, et la contre-partie positive de cette critique : le monde normal au sens supérieur, celui de la Tradition. Le monde de la Tradition, dont les différentes traditions particulières pré-modernes sont des émanations, des reflets ou des adaptations, désigne la civilisation organique, hiérarchisée, où toutes les activités humaines sont orientées vers le haut, avec à sa tête une élite qui incarne l’autorité légitime et impersonnelle. Dès lors, Evola cherche non seulement à concilier l’idée de l’Individu absolu, « sans lois, destructeur de tout lien », avec l’idée de Tradition, qui lui semble opposée ; mais aussi à recourir davantage dans son œuvre à l’idée de mythologie, à travers l’origine nordique, hyperboréenne, de la Tradition primordiale.

    Evola emprunte à Johann Jakob Bachofen sa lecture de la morphologie des civilisations, en rejetant l’aspect évolutionniste, y préférant la thèse involutive de Guénon. Tout au long de l’histoire connue, on a assisté à une altération du monde de la Tradition, avec notamment la dissociation entre autorité spirituelle et pouvoir temporel, inséparables aux origines. La civilisation, à l’origine, est patriarcale, héroïque, solaire, olympienne, virile ; elle se détériore sous les influences altératrices de la civilisation matriarcale, lunaire, tellurique, chtonienne, et aboutit à l’âge sombre, au kali-yuga.

    • De la révolte à l’apoliteia

    Pour Evola, l’idée de Tradition est, surtout au sein du monde moderne, proprement révolutionnaire. S’il a d’abord vu dans le fascisme et le national-socialisme de possibles moyens d’expression des valeurs de la Tradition hyperboréenne, il ne ménage guère ses critiques envers les deux tendances. Dans un ouvrage au titre amusant, Le fascisme vu de droite, il ira même jusqu’à leur reprocher, outre leur nationalisme étriqué et leur racisme biologique, leur culte typiquement plébéien du travail. Après un procès dans lequel on l’accuse d’être le maître à penser de mouvements activistes néo-fascistes, Evola, relaxé, rédige un ouvrage dans lequel il transpose politiquement les idées de la Tradition. Son objectif est de promouvoir la formation d’un rassemblement de Droite authentique (au sens spirituel, pas uniquement politique), par rattachement aux principes contre-révolutionnaires. Cependant, malgré la bonne réception de l’ouvrage au sein de la droite radicale, Evola ne croit plus en la solution politique.

    Son ouvrage Chevaucher le tigre est un bilan de ses expériences, et un constat de réalisme ferme : rien ne peut être fait, ni artistiquement, ni religieusement, ni politiquement, pour provoquer un bouleversement positif au sein du monde moderne. Le seul horizon, c’est le chaos. Ce livre s’adresse aux hommes différenciés, ceux qui n’appartiennent pas intérieurement au monde moderne, qui sont de l’autre civilisation. Selon une image extrême-orientale, « si l’on réussit à chevaucher un tigre, on l’empêche de se jeter sur vous et, […] en outre, si l’on ne descend pas, si l’on maintient la prise, il se peut que l’on ait, à la fin, raison de lui. » Evola s’adresse aux « convives de pierre », aux Individus absolus, ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se détacher du monde actuel, et qui sont prêts à y vivre « sous les formes les plus paroxystiques ». Evola y examine, sous formes d’orientations existentielles, les possibilités d’émancipation totale de l’être par la mise en confrontation avec les processus destructeurs du monde moderne.

    Mais surtout, on retrouve là, comme magnifiée, la constante du cheminement spirituel et intellectuel de Julius Evola, le détachement, expression parfaite de son équation personnelle : inclination à l’action, détachement affectif. Pour Evola, l’homme différencié doit faire ce qui doit être fait, de façon impersonnelle, sans égard pour la victoire ou la défaite d’une action, sans le souci d’être approuvé ou désapprouvé. Une « action sans désir ». Dans Chevaucher le tigre, Evola recourt au principe d’apoliteia, « l’irrévocable distance intérieure à l’égard de la société moderne et de ses valeurs ». Le refus du « moindre lien spirituel ou moral » avec elle. Avant d’être un penseur de la Tradition et un théoricien politique, Julius Evola est avant tout un apôtre de la mystique du détachement.

    Thomas Julien

    Source : PHILITT

    Via le Front de la Contre-Subversion

    https://la-dissidence.org/2016/06/08/julius-evola-ou-la-mystique-du-detachement/