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tradition - Page 147

  • Nouvelles de Verdun

    Je discutais il y a peu de « l’affaire de Verdun » avec une de mes connaissances. Voici un petit résumé de l’entretien :

    ― Ça t’étonne qu’ils aient prévu ça ? Quand j’ai vu les titres j’ai cru qu’il s’agissait d’un article du Gorafi… Tu sais, c’est comme ça, ils oseront tout.

    Mon ami était d’évidence résigné. Pour ma part je pestais rageusement.

    ― Mais non ! Ça ne doit pas être comme ça ! C’est Verdun ! Verdun, quoi ! Douaumont, Vaux, le Mort-Homme, la Tranchée des Baïonnettes, des milliers de jeunes gars venus des quatre coins de France et d’Allemagne pour se faire tuer au combat !

    ― Tu sembles prendre ça très à cœur. Comment une telle boucherie pourrait-elle être glorieuse ?

    ― Oui, je prends ça très à cœur. Toutes les familles de France ont perdu quelqu’un là-haut. Des dizaines de milliers de corps sont encore dans le sol. Le fait qu’ils aient imaginé de commémorer le centenaire de cette manière est une abomination. Oui, une putain d’abomination… Le simple fait d’avoir pu fantasmer des gesticulations pareilles à Verdun me plonge dans une rage que tu ne peux imaginer.

    ― Je dois bien admettre que je ne connais pas grand-chose sur cette bataille, si ce n’est qu’il y avait beaucoup de boue, que c’était l’horreur…

    ― Ce n’est pas que ça Verdun. Quasiment tous les régiments de l’Armée française sont passés à tour de rôle à Verdun, c’était la noria. Il fallait monter sur les Hauts-de-Meuse, au dessus de la ville, pour défendre les forts et empêcher que les Allemands n’atteignent la rivière. Les Allemands se battaient bien eux aussi. Ils remontaient à l’assaut sans cesse, mais nos vieux poilus s’accrochaient. Ça explosaient de partout, pendant 300 jours près de 50 millions d’obus ont été tirés… 50 millions, c’est inimaginable ! Plus de 80% des 700 000 morts et blessés l’ont été à cause des obus. Ça a vite transformé le tout en un décor lunaire. On parle souvent des tranchées, mais à Verdun il n’y avait plus vraiment de tranchées… juste des trous, des trous partout. Ces trous aujourd’hui recouvert par la forêt de sapins mais qu’on devine encore.

    Les gars des deux camps s’accrochaient, par petits groupes. Ils combattaient là et se faisaient tuer sur place, dans les trous, en attendant la relève pendant trois, voir cinq ou six jours d’affilés.

    La soif, car pas d’eau potable, il valait mieux prendre un ou deux bidons d’avance sur soi, quitte à s’enfoncer un peu plus dans la boue crayeuse. Le manque de sommeil. La pluie. Le soleil. Et puis le combat. Les gaz. Les obus. Les obus en permanence. On dit qu’ils avaient acquis un sixième sens, qu’ils les sentaient arriver sur eux. Les témoignages s’accordent pour dire que cette sensation était indescriptible, sauvage, terrible…

    Et au retour de tout ça l’incompréhension, les mesquineries de la vie ordinaire. Des amis perdus, une gueule fracassée ou un membre sectionné…

    Et encore après tout ça, après ce putain de merdier grandiose, ce déchainement d’énergie inouïe, on ose nous ramener… Black M…

    ― Maintenant tu comprends ce que ça fait que d’avoir une mémoire meurtrie. En gros Verdun, c’est un peu comme Auschwitz pour les juifs ou l’île de Gorée pour les esclaves noirs… C’est normal que tu te sentes touché. Imagine un concert de Black Metal à Treblinka !

    ― Au contraire ! D’ailleurs on parle ici de Black M et non de Black Metal… Les Juifs ou les esclaves noirs ont été des victimes passives, en tout cas symboliquement. Les gars de Verdun, Français ou Allemands, ne sont pas morts en martyrs, ils sont morts en héros. Verdun, c’est un champ de gloire, un champ d’honneur, non seulement pour les deux belligérants de la bataille, mais pour l’ensemble des peuples européens. C’est aussi un symbole de l’absurdité des guerres fratricides.

    ― Oui, je suis d’accord, mais on te rétorquera toujours le sacrifice des troupes coloniales, avec les tirailleurs et les autres. On te dira que Black M est légitime car noir…

    ― Il faut remettre les choses à leur place, et clairement. Les pertes militaires françaises de la Première guerre mondiale s’élèvent à environ 1 400 000 morts et plus de 4 000 000 de blessés. Parmi ces pertes on peut compter environ 80 000 morts issus de l’empire colonial, ça représente environ 5% des morts français. Beaucoup de ces morts étaient des Français blancs qui venaient d’Afrique du nord.

    Ce qui est lourd à digérer c’est le mythe de l’emploi systématique en première ligne, comme boucliers humains, ou pour préparer le terrain. C’est faux, horriblement faux. Les troupes de l’empire se sont battues honorablement, mais dans les mêmes conditions et circonstances que l’immense majorité des soldats.

    De toute façon je me sens aussi proche, quand je songe à cette guerre dégueulasse, d’un français que d’un allemand. Quelles différences entre un paysan du Berry et un autre de Basse-Saxe ? Dans les deux camps l’expérience est similaire. Je sais juste que je suis européen et que Verdun c’est la mémoire des Européens, donc la mienne.

    ― Bien. Mais dans ce cas on mettra en avant la dimension ludique de ce genre de concerts. Tu sais, le « langage universel de la musique » qui lève les frontières et nous fait communier ensemble dans la joie…

    ― On dirait le discours d’un témoin de Jéhovah, sans dec’… Plus sérieusement c’est comme le sport spectacle et ses prétendues « vertus ». Homo Festivus, l’amusement, le divertissement comme seul horizon. Tu le verras à nouveau durant l’euro de football… D’ailleurs le fameux Black M le dit très bien quand on lui demande pourquoi il désirait venir à Verdun : « C’est de la scène, et c’est quelque chose que j’aime énormément alors je réponds présent. Tout simplement. » T’as vu la poésie ! On dirait du Lucchini… On pourrait peut-être lui demander combien il aurait touché pour sa prestation sur la tombe de nos ancêtres. On parle de 150 000 euros…

    Plus sérieusement je ne pense pas que se taper une charge sous les shrapnels pour reprendre Douaumont ou Vaux ressemblait à un concert de Black M...

    Le drame de l’époque, de notre époque, c’est l’oubli total et complet de ce que peut être l’esprit de sacrifice. La souffrance volontaire pour servir un but plus élevé…

    Regarde le regard des gens quand tu leur parles de sacrifices. Ils ne comprennent pas… Ils ont oublié la guerre et ses tourments. Ils ont oublié Vercingétorix déposant ses armes, les charges folles des cuirassiers de Napoléon à Eylau et Waterloo ou encore les kamikazes japonais.

    C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont complètement largués face à des types qui se font péter le bide en hurlant « Dieu est grand ! ». Ils ne comprennent pas, les prennent pour des fous, alors que les gars en question n’accomplissent qu’un sacrifice logique.

    ― Je vois. Et donc, qu’est ce qu’on doit faire ?

    ― Se montrer digne des sacrifices consentis en notre nom.

    Jacques Thomas pour le CNC

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Enracinement, de Christy Wampole, un livre qui doit être traduit en français

    Christy Wampole,professeur adjoint au département de français et d’italien de la prestigieuse université de Princeton, aux Etats-Unis, vient de publier aux Presses de l’université de Chicago un livre important, qui mériterait d’être traduit en français : Rootedness : The Ramifications of a Metaphor(Enracinement : les ramifications d’une métaphore). Son précédent ouvrage, The Other Serious: Essays For The New American Generation (Les Autres Gravités : essais pour la nouvelle génération américaine) paru l’an dernier chez HarperCollins, mériterait lui aussi de traverser l’Atlantique.

    Rootedness-233x350.jpgSes propos nous semblent intéressants car Christy Wampole rassemble philosophie, écologie, littérature, histoire et politique pour démontrer comment la métaphore de la racine, de l’arbre généalogique, de la graine, se retrouve dans la culture populaire de l’Europe du XXe siècle. En mettant l’accent sur l’histoire de ce concept en France et en Allemagne, Wampole retrace son influence dans des domaines aussi variés que les origines mystiques de certains mots, le culte de la terre et la rhétorique patriotique. En nous donnant une relecture des œuvres de Martin Heidegger, Simone Weil, Jean-Paul Sartre, Paul Celan etc., Enracinement est une étude novatrice d’un concept dont les conséquences politiques et sociales sont d’une grande actualité.

    Pour l’auteur, les humains sont des créatures liées à un environnement et ce besoin de se sentir rattaché au monde prend des formes diverses : recherches sur les origines familiales ; fierté de sa ville natale, région ou pays et des spécificités de ces lieux qui ont marqué une enfance ; nostalgie d’un passé quand les gens semblaient avoir des destins stables, où les rôles entre les sexes, les hiérarchies sociales et « l’ordre des choses » semblaient plus clairs ; communion perdue avec la terre elle-même. Enracinement est la métaphore la plus flexible pour parler de l’être humain contextualisé. Et pour l’auteur, ce thème est tellement puissant que nous oublions que c’est une métaphore.

    Elle cite ainsi le romancier philosophique et essayiste Michel Tournier, décédé en janvier dernier, qui estimait que presque tous les conflits humains pourraient être attribués à des tensions entre les peuples nomades et sédentarisés. Il en donne de nombreux exemples dans l’essai Le Miroir des idées (Mercure de France, 1994 ; rééd. Gallimard, Folio, 1996), en commençant par le meurtre fratricide de la Genèse où l’agriculteur sédentaire Caïn tue son frère nomade Abel, un berger ; l’invention du fil de fer barbelé en Amérique dans les années 1800, qui a marqué la sédentarisation des pionniers et des massacres avec les Indiens chasseurs occupants historiques des terres ; les conflits entre les Touaregs nomades et les populations sahariennes sédentaires ; et plus récemment la diabolisation par les nazis des Juifs représentés comme « errants ».

    Chaque société, que ce soit une nation, une ethnie ou une tribu, adopte une conception distincte et linéaire de ses racines. Et nous voilà arrivés à un moment étrange dans l’histoire, où deux systèmes du monde se retrouvent en contradiction : le premier, un système racinaire plus âgé qui privilège la hiérarchie « verticale », tradition et souveraineté nationale ; et le second, le treillage globalisé « horizontal » du transfert d’information cybernétique et de la connectivité économique.

    Peut-être est-ce ce que les philosophes français Gilles Deleuze et Félix Guattari avaient prévu dans l’introduction de leur livre Mille Plateaux (éditions de Minuit, 1980), quand ils ont décrit le concept de « rhizome », un système interconnecté sans début ni fin discernables et qui fonctionne sur un principe de prolifération horizontale et imprévisible. Et si notre vie actuelle, avec la multiplication de réseaux technologiques, est devenue rhizomique, cela ne signifie pas que l’enracinement ne soit plus d’actualité. Au contraire, peut-être aujourd’hui plus que jamais, les populations ont des raisons légitimes de se sentir exclues d’un monde qui leur échappe, et plus ce niveau d’aliénation s’accroît, plus précieuses deviennent les racines de chacun.

    Cette détresse protéiforme à de multiples visages : crise des « réfugiés », terrorisme islamiste, immigration, identité-dissolution de l’Union européenne, concurrence mondiale, uniformisation capitaliste ou encore solitude immersive, numérique. Ce n’est pas une simple coïncidence si tant de différents peuples ont répondu à leur manière en lançant tous un appel à l’enracinement – ou plutôt au ré-enracinement. Dans le discours de Donald Trump et de Marine Le Pen on entend le même désir de renaissance des cultures nationales. La célébration des origines est une motivation centrale pour ceux qui souhaitent garder dans le sud des Etats-Unis les symboles sudistes de la guerre de Sécession dans l’espace public.Paradoxalement, ce désir d’enracinement peut également être entendu dans la récupération de l’histoire par des minorités, des voix oubliées par l’histoire et pour le respect des victimes négligées.

    The-Other-Serious-229x350.jpgAlors que le patriotisme est généralement vilipendé comme aux antipodes du multiculturalisme axé sur la diversité, on y retrouve pourtant des désirs très similaires.Chaque groupe espère préserver ou récupérer un sentiment d’enracinement qui leur permettra de s’affirmer et d’exister en propre. Compte tenu de la grande confusion sur la façon de célébrer ses propres racines sans insulter quelqu’un d’autre, cette lutte continuera certainement dans les prochaines décennies.

    La nation, bien sûr, est encore une unité significative. Pendant des siècles, les gens sont morts et continuent à mourir, pour leur nation. Nul, en revanche, ne sera jamais prêt à mourir pour la « diversité » ou le « multiculturalisme ». En fait, le mondialisme semble contester la possibilité même d’enracinement, au moins le genre invoqué par les Etats-nations pour leur puissance symbolique. A quoi pourront se rattacher les gens dans l’avenir si les réseaux mondiaux remplacent tout ? Par des pratiques consuméristes ? Des affinités communautaristes ? Des marques commerciales ? Le nouvel enracinement deviendra-t-il un enracinement hors sol ?

    Ces questions vont de pair avec des incertitudes sur la santé de la planète. Notre relation avec la terre est lourde d’angoisse : il suffit de voir l’intérêt soutenu dans l’anthropocène qui décrit l’impact de l’humanité dans le monde naturel.

    Tout au long de l’histoire, beaucoup de philosophes – y compris, par exemple, Montesquieu, Rousseau et Heidegger – ont cru que la terre et le climat d’une région particulière donnent certaines caractéristiques à ses habitants, dont tempéraments, la langue et la production culturelle sont fortement influencées par les caractéristiques topographiques, météorologiques et botaniques du lieu. Ce biorégionalisme ressemble au concept français de « terroir », un terme utilisé dans l’agriculture et la gastronomie pour décrire la relation entre la saveur et le lieu.

    Notre système inédit de réseaux a rapetissé le monde entier mais il reste à voir comment cette connectivité sera conciliée avec des identités individuelles, avec des marques anciennes et profondes d’attachement et de nostalgie pour le premier jardin de nos origines.

    http://fr.novopress.info/201446/enracinement-de-christy-wampole-livre-etre-traduit-francais/

  • La victoire idéologique du rendez-vous de Béziers

    Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, estime que le rendez vous de Béziers constitue une victoire idéologique. Extraits :

    ♦ A Béziers des hommes et des femmes politiques, venus pour les uns des rives de Les Républicains (Jean-Frédéric Poisson, Xavier Lemoine, Jérome Rivière, Christian Vanneste), les autres des berges du Front national (Marion Maréchal-Le Pen, Louis Aliot, Karim Ouchikh), se sont croisés et rencontrés lors d’une manifestation publique.

    Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps. Et les esprits chagrins regretteront l’absence de Philippe de Villiers et de Nicolas Dupont-Aignan comme le départ précipité de Marion Maréchal-Le Pen.

    Il n’empêche que cette rencontre par-delà les frontières de la diabolisation est une première dans le champ politique.

    Victoire idéologique et « hégémonie culturelle »

    La victoire idéologique, elle, est incontestable. Les pages « Débats et Analyses » du Monde, paru le samedi 29 mai 2016, le soulignait à leur manière. En page de droite, on s’interrogeait sur tous ces politiques qui, de Fabius à Macron, revendiquaient l’héritage de Jeanne d’Arc. Victoire incontestable des défilés du Front national organisés chaque année jusqu’en 2015. En page de gauche, Le Monde qualifiait l’opération Oz ta droite de Robert Ménard de « démarche d’hégémonie culturelle »

    A leur manière tous les journalistes ont accepté cette victoire gramscienne parlant d’un rassemblement d’  « intellectuels de droite et d’extrême droite ». Le vocabulaire reste diabolisant, bien sûr. Mais alors que les intellectuels de gauche semblent passés à la trappe on note l’existence d’ « intellectuels de droite ». Et on ne parle plus des gros bras de « l’extrême droite » (qui au demeurant pourraient rester utiles…) mais de ses intellectuels. Désormais c’est officiel pour les médias bien-pensants : il y a des « Intellectuels d’extrême droite » ! Quelle reconnaissance, quand même ! [...]

    Pour 2017 en tout cas, les débouchés politiques des Journées de Béziers ne doivent pas être cherchés du côté d’on ne sait quel homme (ou femme) politique providentiel. Pas davantage du côté d’un nouvel appareil partisan. En revanche, Béziers devrait servir à aider les partis politiques à mieux comprendre leur époque.

    Historiquement le cycle de Mai-1968 touche à sa fin : les déconstructionnistes ont fait leur temps. Le cycle des Lumières montre aussi des signes d’épuisement et l’idéologie individualiste des droits de l’homme marque le pas. Les partis politiques doivent tenir compte de ces tendances et s’affranchir des logiques antérieures. Les mantras « républicains », indéfiniment répétés, ne peuvent plus servir à suppléer l’absence de pensée.

    Culturellement le modèle jacobin des partis est percuté de plein fouet par l’efflorescence des réseaux. Que pèsent encore des notes technocratiques ou les « éléments de langage » des bureaucrates d’état-major quand chacun peut faire son marché intellectuel sur les médias alternatifs et les réseaux sociaux ? A cet égard la démarche de Ménard est singulièrement plus dans son temps que certains réflexes paléo-jacobins du Front national.

    Plus globalement les partis ont pris l’habitude paresseuse de se soumettre peu ou prou à la doxa médiatique : très largement pour les dirigeants de Les Républicains ; un peu moins pour ceux duFront national. Il est important qu’à côté de ces pressions qui viennent du haut, de la classe médiatique, les partis prennent davantage en compte un autre monde : celui des intellectuels, celui des médias alternatifs et des réseaux, celui de l’opinion de base. Tout ce qui a fait le succès des journées de Béziers."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Après le succès de leur premier album, Les Brigandes récidivent avec un nouveau CD intitulé "France notre Terre"...

    Image France notre Terre.jpg

    Thierry Bouzard EuroLibertés cliquez ici

    Les Brigandes sortent leur 2e CD avec 14 nouvelles chansons, toujours aussi fortes, mais avec une évolution dans leur thématique. Deux CDs en huit mois, c’est quasiment un exploit. Une partie des chansons est déjà en ligne et si certaines, au lieu de chorégraphie n’ont droit qu’à une simple animation, elles ont toutes des vidéos.

    Avec humour et sourire, elles s’en prennent à une génération qui « a fait le vide » avec Les Soixante-huitards, un des titres qui n’a pas encore été mis en ligne : « Ô vous les soixante-huitards/ Je vous vois dans vos beaux costards/ Qui parlez maintenant/ Au nom du gouvernement. »

    Jakadi des millions est aussi une découverte. Elle chante l’hypocrisie des vedettes du show-biz qui font la leçon, mais ne veulent surtout pas donner l’exemple. L’inventaire est large et tous en prennent pour leur grade « On en veut des millions, Jakadi des millions/ Mais pas dans ma maison. »

    Les Brigandes en veulent aux fossoyeurs, aux révolutionnaires et aux transhumanitaires de tous poils, elles les veulent En Enfer, « les jacobins génocidaires, les bétonneurs de l’équerre, les maîtres des secrets bancaires… en enfer ». Tout cela dit avec gentillesse, accompagné au piano, à la guitare et à la clarinette, les Brigandes sont aussi des musiciennes.

    Pas vraiment optimiste mais lucide, leurs jolies voix décrivent le temps de l’Antéchrist : « Si on désire un monde meilleur/ Il faut s’attendre à des malheurs/ Une aggravation de la laideur/ De nos vies. » Nul besoin d’être prophète pour s’en rendre compte, mais trop nombreux sont encore ceux qui ne veulent pas l’envisager.

    Elles dézinguent les médias avec Cerveau lavé : « Un journaliste qui prend sa plume, pour écrire/ Se demande avec amertume, comment mentir ». Dommage qu’elles s’en prennent à l’Inquisition, la sainte Inquisition devrait-on dire puisque c’est une œuvre d’Église et qu’elle a introduit la procédure contradictoire dans les procès, ce qui a constitué un progrès avec une réelle prise en compte des droits de la défense. Quand désinformé rime avec télé, ce qui n’est pas assez répété, on ne peut que les approuver.

    La Nuit où ils ont serré Jack, fait un rapprochement entre un célèbre assassin londonien du XIXe siècle et les figures médiatiques actuelles. Son sort pourrait être celui qui serait réservé à tous les « juges compromis… psys chabraques… journalistes… flics et complices » qui couvrent les infâmes.

    Francis Cabrel serait-il une référence pour les Brigandes ? Pour la musique et le style peut-être, pas pour ses engagements, c’est sûr. Si Une Chanson pour Cabrel est quand même lucide « Mais quand on trime dans le mainstream/ Y’a pas d’erreur, on s’abîme/ Et Francis, n’y échappe pas », elle n’exclut pas une certaine reconnaissance.

    L’évolution de leur nouvel album vient dans la place faite aux titres dont le thème se retrouvait précédemment dans Jeanne et France notre terre. C’est-à-dire des titres qui ne se contentent pas de s’en prendre à l’adversaire, mais fournissent des motifs d’espoir ou des modèles positifs comme dans Le Retour des héros qui évoque les figures de Charlotte Corday, Alexandre, Patton et Rommel.

    Rêve de reconquête est celui de la reprise d’Algéziras (pour Alger ?) par des hommes venus du Nord : « Nous reviendrons du Nord sauvage/ Comme les loups pour un carnage/ Sonnez trompettes de la reconquête. »

    Dans le style musical et poétique des ballades du temps jadis, le Rondeau de France évoque les couleurs de l’ancienne France, quand les chevaliers lançaient Montjoie-Saint-Denis en montant à l’assaut. On en aurait bien besoin. « Quand je vois flotter le drapeau de la France/ Dans l’or et l’azur mon cœur revit/ Par les temps de peine renaît l’espérance. »

    Plus ancienne car elle remonte à octobre 2015 et avait été chantée lors du concert de Rungis, France notre terre est un plaidoyer pour l’amour de notre terre ancestrale, « France, notre mère/ On ne peut te laisser humiliée et vaincue. »

    On est pas mécontentes d’être des Brigandes fait partie des nouveaux titres. À travers un inventaire de chansons traditionnelles françaises (la Bourgogne, la Paimpolaise, le P’tit Quinquin…), c’est une revendication à s’inscrire dans la continuité des chansonniers populaires anonymes ou célèbres et exprimer la joie de chanter. C’est aussi un appel pour éviter que les anciens répertoires soient remplacés par d’autres venus d’ailleurs : « Ils sont descendus du Nord y’a plus de mille ans/ Pour nous crier haut et fort : « Debout là-dedans ! »/ Ma parole, est-ce qu’ils sont morts, que font les Normands ? »

    Seigneur, je ne veux pas devenir Charlie est un appel à se lever pour ne pas sombrer avec ceux qui sont dans le déni de réalité. « Demain l’âme qui vient au monde cherchera cet endroit béni/ Hors des cités nauséabondes où vit la race de Charlie. »

    Jèze Society est la réponse des Brigandes aux attaques que le groupe a eues à subir récemment. On peut discuter certaines options des Brigandes, leur fixation sur les jésuites, leurs références au symbolisme ou à l’eschatologie, mais en cela elles sont bien de leur époque, celle du complot, des illuminatis ou du secret des francs-maçons. Et leurs chansons ne font que suivre l’évolution de nos sociétés, d’un certain point de vue de la dissidence. Quoi qu’il en soit de leurs options personnelles, elles savent faire passer avec douceur et poésie des paroles de combat et d’espoir. C’est un beau projet comme il n’y en a pas eu depuis bien longtemps dans la chanson qui défend notre identité.

    CD est à 20€ + 3€ de frais de port = 23 €.

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Un demi-millier de jeunes identitaires investissent la place Monge à Paris

    Un demi-millier de jeunes identitaires investissent la place Monge à Paris

    La manifestation "On est chez nous !" cliquez ici a rassemblé 500 jeunes identitaires hier samedi dans le centre de Paris. Partout, après Rome, Madrid, Athènes et Bruxelles la semaine dernière, le mouvement d'opposition à l'islamisation de l'Europe se fait entendre...

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  • Le cocktail électoral gagnant, c’est l’alliance du combat pour l’identité et du combat pour les valeurs

    Jean-Yves Le Gallou livre son analyse sur le résultat de l'élection présidentielle en Autriche pour Boulevard Voltaire :

    "Caramba ! Encore raté ! Norbert Hofer manque à 30.000 voix près l’accès à la Hofburg. Grâce au vote par correspondance des expats et des maisons de retraite, le système sauve la mise. De fort peu toutefois. Mais pour la première fois à une élection nationale en Europe de l’Ouest, un candidat populiste mobilise la moitié de l’électorat pour sa cause. C’est un fait majeur.

    C’est l’invasion migratoire qui fournit la première explication de ce succès : l’Autriche a été le point de passage des migrants venus de Grèce. Son gouvernement de coalition démocrate-chrétien/socialiste a payé au prix fort son soutien initial (...) à la folle politique d’Angela Merkel : ses candidats ont été éliminés dès le premier tour de l’élection présidentielle, incapables de réunir à eux deux plus de 22 %. A contrario, le FPÖ a capitalisé sur son opposition sans faille à l’immigration, premier point de son programme.

    Norbert Hofer – un patronyme historique en Autriche – s’est révélé un bon candidat. 45 ans, ingénieur aéronautique de formation, amateur de sports aériens (grièvement blessé en 2003), vice-président du Parlement, c’est un homme d’allure modérée mais ferme dans ses convictions : militant depuis plus de 20 ans au FPÖ, c’est le principal rédacteur de son programme de 2011.

    Le FPÖ est d’abord un parti identitaire, qui considère l’Autriche comme une composante de la « communauté de langue, de peuple et de culture allemande ». Beaucoup de ses dirigeants sont issus des corporations étudiantes héritières de la culture nationale du XIXe siècle. Le point 1 du programme du FPÖ est l’arrêt de l’immigration. Il est aussi partisan, selon l’exemple suisse, de la démocratie directe et propose notamment d’interdire par référendum les minarets et le voile islamique dans l’espace public. Le FPÖ est aussi farouchement hostile à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Ces positions expliquent son succès dans les couches populaires.

    C’est ensuite un parti conservateur, défenseur de la famille traditionnelle. Le FPÖ se montre très critique sur les évolutions sociétales prônant le mariage homosexuel ou la théorie du genre. Comme héritier assumé des révolutions « bourgeoises démocratiques » de 1848, il adhère aux valeurs morales du petit peuple d’artisans, de commerçants et de petits entrepreneurs qui ont constitué sa base électorale d’origine. Il est attaché à la liberté d’entreprendre.

    Enfin, sur les questions européennes, c’est un parti eurosceptique mais pas europhobe, Il en tient pour une autre Europe : ses principes sont« l’Autriche d’abord » et la subsidiarité. Très critique à l’égard de la Commission européenne, le FPÖ ne prône pour autant ni sortie de l’Union ni de l’euro. Il est pour une « Europe des peuples ».

    Le succès du Parti de la Liberté d’Autriche est une leçon pour tous les partis populistes européens. Elle montre que :
    La lutte contre l’immigration et la défense de l’identité constitue un ressort électoral bien plus puissant que la critique de l’Union européenne ou de l’euro ;
    – C’est cet axe programmatique qui permet de conquérir un électorat populaire sans recourir à des annonces démagogiques effrayantes pour l’électorat modéré ;
    – À l’aube du XXIe siècle, le cocktail électoral gagnant, c’est l’alliance du combat pour l’identité et du combat pour les valeurs."

    Philippe Carhon

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