Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 148

  • Journées Chouannes 2016

    Chers habitués, chers nouveaux venus sur ce site et, de manière générale, chers nouveaux tout court.

    Chaque année se tiennent les « Journées Chouannes », aux premiers samedi et dimanche du mois de septembre. Journées conviviales qui rassemble ceux et celles qui tiennent à notre beau pays, elles sont aussi l’occasion de trouver d’excellents et rares livres qui vont vous aiguiller dans la pensée politique naturelle, le bon sens et faciliteront le recoupement d’information.

    Que veut dire ce mot « Chouannes » ? Il fait référence aux Chouans, combattants lors de la grande guerre de 1789, lorsque la France a connu le traumatisme du déracinement de la Révolution, l’abandon des principes fondateurs français, l’abandon des réalités spirituelles et naturelles qui la gouvernaient jusqu’alors. Par extension, le terme « chouan » désigne aujourd’hui qui veut et agit dans le combat contrerévolutionnaire.

    En plus de conférences, de tables rondes, de nombreux stands vous attendent ainsi que certains auteurs, prêts à dédicacer leurs ouvrages.

    Le samedi soir, ce sera un débat qui sera proposé cette année.

    Voici une partie des thèmes qui seront abordés pendant ces 48h intenses en curiosités intellectuelles. En bas de page, retrouvez le programme… Plus d’éléments par ici !!!

    http://www.lectures-francaises.info/2016/05/07/journees-chouannes-2016/

  • Italie : CasaPound marche sur Rome

    Le mouvement CasaPound a organisé cet après-midi une grande marche dans les rues de Rome pour dénoncer l’Union Européenne et sa politique migratoire.

    http://www.contre-info.com/

  • A Lyon : le GUD rend hommage à la mémoire de Dominique Venner

    13256150_1715874515359362_6163443496661303952_n.jpg

    Communiqué du Groupe Union Défense (Lyon) :

    Le 21 mai 2013, Dominique Venner se sacrifiait dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Par ce geste sacrificiel, il a voulu réveiller la longue mémoire des Européens en "dormition".

    Ce matin, une banderole en son hommage a été accrochée sur un des ponts du Vieux-Lyon.

    Son message est clair : L'Europe s'insurge contre la fatalité !

    "Concernant les Européens, tout montre selon moi qu'ils seront contraints d'affronter à l'avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l'immigration. Dans ces épreuves, l'occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? je l'ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas."

    Le choc de l'histoire, Dominique Venner, éd. Via Romana, 2011, p. 34

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Dominique Venner : PRESENT !

    Le 21 mai 2013, Dominique Venner choisissait une mort sacrificielle pour réveiller les consciences endormies. Les petits ruisseaux qui sont sortis de terre s'écoulent et deviennent peu à peu des rivières. Nous sommes un certain nombre à poursuivre ou à accomplir notre mue depuis cette événement qui nous a placé face à nous même. Notre rapport au monde, à la vie, aux autres, à l'histoire mais aussi à notre territoire ne peut qu'être bouleversé par un geste d'une telle force. La mort de Dominique Venner était un souffle qui avait pour objet d'influer chez nous une force vitale.

    Trois ans après, souhaitons que ce samedi 21 mai permette à de nombreux camarades de réfléchir sur eux-mêmes en tant que personnes et sur eux-mêmes en tant que militants. Sortez marcher en forêt, écrivez vos réflexions dans votre carnet, relisez Dominique Venner ou l'empereur-philosophe Marc-Aurèle. Le premier combat est contre nous même.

    « Il faut choisir, se reposer ou être libre. » Thucydide

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/05/21/dominique-venner-present-5804762.html

  • Discours de Valérie d'Aubigny à la manifestation contre la loi Taubira : la logique socialiste est partout y compris à droite

    Discours de Valérie d'Aubigny, conseillère municipale Versailles Famille Avenir, à la manifestation organisée par le SIEL contre la loi pour le mariage pour tous, à Paris le 17 mai 2016.

    Les autres discours sont en ligne ici.

    Michel Janva

  • Nos ancêtres ? Rien n’a changé, ce sont toujours les Gaulois !

    Les fossoyeurs de la France qui sont au pouvoir n’ont de cesse de falsifier la mémoire de notre peuple, voire de la souiller ; à preuve l’épisode tragi-comique de la commémoration du centenaire de la bataille de Verdun où nos « élites » n’avaient rien trouvé de plus symbolique que d’inviter à cette occasion un « rappeur » noir antifrançais.
    Cette triste affaire n’est que l’une des nombreuses opérations de harcèlement que mènent nos politiciens de gauche et de droite pour éradiquer de notre mémoire tout ce qui a fait la gloire de notre pays. Ils semblent aussi s’être ligués pour semer la confusion sur les origines de la France afin de mieux la dépouiller de son identité, et c’est ainsi qu’on a pu entendre des déclarations de nos gouvernants qui auraient fait pleurer de rire (ou pleurer tout court) n’importe quel écolier des années 50 ou 60.
    Non, les racines de la France ne sont pas musulmanes, comme l’affirmaient Jacques Attali ou Jacques Chirac, elles ne sont pas plus juives, selon les dires de Nicolas Sarkozy, et le ramadan n’est pas « une fête qui fait partie du patrimoine culturel français », comme le prétend le maire de Paris, Anne Hidalgo.
    Elles ne sont pas non plus « helléno-chrétiennes » ou « judéo-chrétiennes ».
    Les racines sont ce qui nous ramène au plus loin de notre passé et au plus profond de notre vérité et elles ne sont pas fluctuantes. Elles sont le socle immuable de notre croissance.
    Les racines de la France sont gauloises, c’est-à-dire émanant du peuple celte qui s’est établi à partir du VIe siècle avant J.-C. sur la totalité du territoire français actuel et une partie de l’Italie du Nord, et qui s’est battu pour son indépendance contre l’envahisseur romain sous la bannière de son héros, Vercingétorix.
    Ce substrat ethnique originel a, certes, varié tout au long des siècles qui ont suivi son implantation avec les nombreuses migrations de nos cousins indo-européens qui ont traversé notre territoire et y ont laissé leur trace. Des greffes nombreuses, spirituelles avec le christianisme et la monarchie, techniques et politiques avec les Romains, philosophiques avec les Grecs, ont réussi et ont permis à la France de devenir le phare de l’Europe… jusqu’à la Révolution, qui a détruit une grande partie de notre patrimoine humain, architectural, artistique, spirituel et culturel.
    Les universitaires de tous bords (et même du nôtre) évaluent avec condescendance la civilisation celte sous prétexte qu’elle n’a pas utilisé l’écriture (volontairement, pour ne pas figer la mémoire !) et qu’elle n’a pas laissé de grandes œuvres architecturales ou civilisationnelles.
    Nous ne sommes pas pour autant les fils d’Homère ou de la Louve.
    N’allons pas chercher ailleurs notre héritage, nous n’avons pas à rougir de la spiritualité de nos druides anciens, de la vaillance de nos guerriers, de la créativité de nos artisans et de nos artistes qui ont donné à la France son raffinement et sa place dans le monde.

    Pierre-Émile Blairon Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuyFyFFulVeEBmnHzO.shtml

  • Considérations sur la France, de Joseph de Maistre 2/2

    Maistre aborde l'inanité des arguments des républicains, plus doués à brasser de l'air qu'à embrasser la réalité du genre humain, et écrit ces lignes intéressantes, a posteriori : « les écrivains amis de la République (…) s'attachent uniquement à prouver aux Français qu'ils s'exposeraient aux plus grands maux s'ils revenaient à leur ancien gouvernement »… ça ne rappelle à personne la tactique des tenants de l'Union Européenne ?

    À ses yeux, c'est bien simple : les Républicains sont des guignols. Au début de sesRéflexions, il évoque la capacité de personnages supposément illustres comme Mirabeau et Lafayette à agiter la multitude sans pouvoir la dominer, véritable cachet de la médiocrité dans les troubles politiques. Entre le 1er juillet 1789 et le mois d'octobre 1795, 15479 lois sont votées. Maistre doute que les treize siècles de rois de France aient fait preuve d'un tel zèle… contre-productif : plus on écrit, et plus l'institution est faible, la multiplicité des lois ne prouvant que la multiplicité des chocs et le danger de destruction. Maistre regarde les hommes, et ne voit plus que des enfants qui se font tuer pour élever un grand édifice de cartes. Il jette un œil aux signatures des assemblées primaires qui ont accepté la constitution de Condorcet, et lit sur nombre d'entre elles « acceptée, faute de mieux »… suggérant que c'est là la disposition générale de toute la Nation. Après la terreur, l'apathie. C'est ce qui garde au pouvoir nos dirigeants. Il adjure les Français de se demander s'ils n'ont pas besoin de se faire violence pour donner à ces dirigeants le titre de législateurs, et déplore qu'il n'y ait plus de rang en France, seulement du pouvoir qui ne se tient qu'à la force. Il ne voit plus que mascarade, évoquant « le fonctionnaire public qui, chargé de ces signes déshonorés, ne ressemble pas mal au voleur qui brille sous les habits de l'homme qu'il vient de dépouiller »…

    Maistre casse d'autres idées reçues concernant la monarchie, dans une France républicaine où commence déjà à se former une aristocratie d'un type nouveau. « C'est encore une grande erreur d'imaginer que le peuple ait quelque chose à perdre au rétablissement de la monarchie, car [il] n'a gagné qu'en idée au bouleversement général. Il a droit à toutes les places, dit-on ; qu'importe ! Il s'agit de savoir ce qu'elles valent. » Pour Maistre, « la monarchie est (…) le gouvernement qui donne le plus de distinctions au plus grand nombre de personnes. (…) Qu'on se rappelle cette foule innombrable d'emplois que l'ancien gouvernement de France présentait à l'ambition universelle. Le clergé séculier et régulier, l'épée, la robe, les finances, l'administration, etc., que de portes ouvertes à tous les talents et à tous les genres d'ambition ! » Ces affirmations sont sans doute à étudier avec la plus grande minutie, mais la conclusion de Maistre résonne bruyamment dans notre réalité : « le pouvoir est à la portée de tout le monde depuis qu'il est placé dans la poussière »…

    Constitutions et rois 

    Qui dit république dit constitution écrite par les hommes, et Maistre a un peu de mal avec le concept. Pour lui, aucune constitution ne résulte d'une délibération ; les droits des peuples ne sont jamais écrits, ou du moins les actes constitutifs ne sont jamais que des titres déclaratoires de droits antérieurs dont on ne peut dire autre chose, sinon qu'ils existent parce qu'ils existent. L'ancienne constitution française, la vraie, c'est ce que l'on sentait lorsqu'on était en France, ce « mélange de liberté et d'autorité, de lois et d'opinions, qui faisait croire à l'étranger, sujet d'une monarchie, et voyageant en France, qu'il vivait sous un autre gouvernement que le sien ». On revient à cette prodigieuse abstraction qui ne tient qu'à une chose : Dieu. Ou, en étant un peu moins mystique, le clergé. Maistre trouve à la monarchie française un « certain élément théocratique qui lui est particulier, et lui a donné mille quatre cents ans de durée. » Un élément d'une grande subtilité : tandis que le sacerdoce était en France une des trois colonnes qui soutenaient le trône, et même lorsqu'un prêtre était notre premier ministre, on n'avait point en France de gouvernement de prêtres. Mais Dieu était bien partout, et le roi n'était certainement pas au-dessus de lui.

    Maistre est un royaliste, mais un royaliste français, c'est-à-dire un qui, a priori, n'a rien à voir avec un khmer rouge, fier d'entendre, de la bouche d'un Machiavel, que le gouvernement de son royaume est « le plus tempéré par les lois ». Il cite plusieurs passages du Développement des principes fondamentaux de la monarchie française, publié en 1795 par des magistrats sans doute royalistes : « il est des lois que les rois eux-mêmes s'avouent dans l'heureuse impuissance de violer, [ce sont] les lois du royaume »… « la nécessité du consentement de la nation à l'établissement des impôts est une vérité incontestable reconnue par les rois »… « le roi défend d'obéir à l'homme, il n'a pas de plus grand ennemi »… etc. Quelqu'un a-t-il l'impression d'entendre les caractéristiques d'un despotisme ? Maistre écrit : « Dira-t-on que ces belles lois n'étaient point exécutées ? Dans ce cas, c'était la faute des Français, et il n'y a plus pour eux d'espérance de liberté, car lorsqu'un peuple ne sait pas tirer parti de ses lois fondamentales, il est fort inutile qu'il en cherche d'autres. » Machiavel a dit : « Nulle nation ne peut se donner la liberté si elle ne l'a pas ». Et c'est parce que sa soif est difficilement étanchée que la quête conduit souvent à la folie meurtrière. Mais les fantasmes idéologiques ont la peau dure, et le Français contemporain de Maistre est piégé par les grandes idées d'une république qui se sert précisément de ces dernières pour le traiter comme un chien. « Français, c'est au bruit des chants infernaux, des blasphèmes de l'athéisme, des cris de mort et des longs gémissements de l'innocence égorgée (…), sur les débris du trône et des autels, arrosés par le sang du meilleur des rois et par celui d'une foule innombrable d'autres victimes, au mépris des mœurs et de la foi publique, et au milieu de tous les forfaits, que vos séducteurs et vos tyrans ont fondé ce qu'ils appellent votre liberté. (…) Peuple français, écrira-t-il ailleurs, n'écoute plus les raisonneurs : on ne raisonne que trop en France, et le raisonnement en bannit la raison. » Maistre descend cette crapule opportuniste de Voltaire et son Essai sur les mœurs où l'histoire, circonscrite à l'homme et expliquée par sa seule action, est mue par diverses déterminations en l'absence de toute cause transcendante – cette absence de transcendance semble être, pour lui, une cause de violences – comme il s'efforcera de réfuter les arguments développés par Rousseau dans le Contrat Social, et ne loupera jamais un moyen de tirer en ridicule les libéraux Benjamin Constant et Mme de Staël.

    De la contre-révolution

    Le chapitre IX des Considérations sur la France, jugé prophétique par bien des lecteurs au moment de la Restauration de 1814, fera la réputation de Maistre. On y trouve ce qui est peut-être la phrase la plus emblématique de cet essai, du moins dans le cadre de nos études : « Le rétablissement de la Monarchie, qu'on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire d'une révolution. » On reviendra là-dessus.

    On a évoqué, plus haut, l'apathie des Français sur laquelle compte le pouvoir. Maistre y revient en étendant l'inertie à la Nation entière, qui ne désire plus que le repos. « Celui même qui préfère la république à la monarchie préfère (…) le repos à la république », écrit-il. Puis le lecteur a droit au récit d'un possible scénario de restauration, selon lequel tout se passerait comme sur des roulettes – et le pire, c'est que l'histoire lui donnerait (à peu près) raison. Une faction s'emparerait du pouvoir et annoncerait aux quatre coins de la France que le roi y est reconnu, et à partir de là, le château de carte s'abattrait : le peuple de province, majoritairement royaliste, s'empresserait de crier « vive le roy ! », les officiers de l'armée s'imagineraient déjà « général des armées de Sa Majesté Très-Chrétienne » et trouveraient que ça a plus d'allure, les Républicains terrifiés se joindraient hypocritement au concert ou fuiraient à toutes jambes… tout se jouerait en haut. Tout se JOUERA en haut. En bon royaliste, Maistre, tout attaché au peuple français qu'il soit, ne fait pas pour autant de lui l'acteur principal des événements. « On commet trop souvent la faute de raisonner comme si la contre-révolution (…) ne pouvait être que le résultat d'une délibération populaire. (…) Le peuple n'est pour rien dans les révolutions, ou du moins, il n'y entre que comme instrument passif. Quatre ou cinq personnes, peut-être, donneront un roi à la France. »

    Les tentatives par moult intellectuels de persuader les Français de s'en tenir à la république, en plus d'être (donc) inutiles, recouraient souvent à une logique absurde : comme la révolution a été un carnage, la contre-révolution en sera un tout pareil. Mais comme le souligne Maistre, « se persuaderait-on que le retour de la maladie à la santé est aussi pénible que le passage de la santé à la maladie ? (…) Pour faire la Révolution française, il a fallu renverser la religion, outrager la morale, violer toutes les propriétés, et commettre tous les crimes. (…) Au contraire, pour rétablir l'ordre, le roi convoquera toutes les vertus (…), et il y sera forcé, [car] son intérêt le plus pressant sera d'allier la justice à la miséricorde. » Il évoque les Observation sur la conduite des puissances coalisées du comte d'Antraigues, dans lesquelles ce dernier explique qu'un pouvoir assis sur des bases sacrées peut, grâce à sa légitimité, se montrer implacable sans choquer ses sujets. Maistre précisera dans une note : « Depuis que cet ouvrage est achevé, le gouvernement français a publié les pièces de deux conspirations découvertes, et qui se jugent d'une manière un peu différente : l'une, jacobine, et l'autre royaliste. Dans le drapeau du jacobinisme, il était écrit : mort à tous nos ennemis ; et dans celui du royalisme, grâce à tous ceux qui ne la refuseront pas. » Décidément, un camp sera toujours plus doué à la violence que l'autre. L'auteur mentionne, non sans pertinence, l'exemple des royalistes anglais qui ont vécu l'exécution de Charles 1er : « Malgré le fanatisme brûlant des républicains, la fermeté réfléchie du caractère national, les terreurs trop motivées des nombreux coupables et surtout de l'armée, le rétablissement de la monarchie causa-t-il, en Angleterre, des déchirements semblables à ceux qu'avait enfanté une révolution régicide ? Qu'on nous montre les vengeances atroces des royalistes ! » Pour Maistre, en aidant à faire tomber la république, le peuple français n'aidera qu'à détruire la destruction. 

    Comment avoir peur du chaos lorsqu'on vit déjà en enfer ? Dans la France de 1797, « il n'y a plus d'autorité paternelle, plus d'effroi pour le crime, plus d'asile pour l'indigence. (…) Le peuple se démoralise de la manière la plus effrayante, et l'abolition du culte, jointe à l'absence totale d'éducation publique, prépare à la France une génération dont l'idée seule fait frissonner ». Face à ce péril historique, ce père de la Contre-révolution n'aura jamais attendu que l'action des hommes de bonne volonté. Comme il l'a écrit lui-même, il suffirait d'une poignée d'entre eux. Il suffirait de la trouver. « Les poltrons qui repoussent le roi de peur de la guerre civile en prépare justement les matériaux. C'est parce qu'ils veulent follement le repos et la constitution qu'ils n'auront ni le repos, ni la constitution. » Ça ne vous fait-il pas penser à l'illustre citation de Churchill sur le déshonneur et la guerre ? C'est probablement à la même espèce misérable de gouvernants que les deux hommes s'adressèrent ; une espèce aux commandes de notre civilisation depuis maintenant plus de deux siècles.

    Pour le SOCLE

    - Il est déconseillé de compter sur la majorité pour faire la contre-révolution.

    - Si contre-révolution il y a, elle devra être le contraire d'une révolution (à méditer).

    - Le succès de la reconquête dépendra peut-être du degré de violence de son exécution.

    - La santé du clergé est cruciale à la survie de la France.

    - Un roi n'est pas intrinsèquement un despote.

    - Les institutions qui suivront la reconquête devront reposer sur une idée spirituelle.

    - Sans céder au providentialisme, croire est peut-être un prérequis de la contre-révolution.

    http://lesocle.hautetfort.com/archive/2016/03/22/considerations-sur-la-france-de-joseph-de-maistre.html

  • Considérations sur la France, de Joseph de Maistre 1/2

    Le comte Joseph de Maistre est un homme politique, historien et écrivain savoyard né en 1753. En 1792, il doit fuir la France pour échapper aux révolutionnaires et change de nationalité durant sa résidence dans le royaume de Sardaigne ; c'est pourquoi il répètera, dans ses écrits, qu'il n'est techniquement pas français. Mais son cœur n'aura assurément jamais quitté la mère-patrie. Bien que les Lumières gagnent toute l'Europe, c'est sa profonde fibre française qui saigne face au spectacle cataclysmique de la Révolution, que ce traditionaliste voit comme un fait du plus haut degré de corruption connu dont le « caractère satanique (…) le distingue de (…) peut-être tout ce qu'on verra ». Et c'est ce qui motivera son œuvre, au sommet de laquelle se trouve Considérations sur la France. 

    Félix Croissant, pour le SOCLE

    La critique positive de Considérations sur la France au format .pdf

    2559955490.jpgLadite œuvre a fait de lui l'un des plus ardents partisans de ce qu'on appelle la contre-révolution. Une ardeur qui a pu lui donner une image de radical, de sectaire. Ce qui est certain, c'est que les Lumières sont, pour lui, le Mal incarné, et qu'il a tiré de cet antagonisme une opposition frontale à la démocratie, aux sacrosaints droits de l'homme, et au rationalisme du XVIIIème siècle, pour la défense du sens commun, de la foi, et des lois non-écrites. Tourné comme ça, son portrait peut donc choquer l'esprit moderne, mais comme ces deux derniers siècles ont prouvé maintes fois que les pessimistes ont plus souvent raison que les idéalistes, on peut partager l'opinion de l'écrivain George Steiner qui voit dans Maistre un prophète annonçant le malaise idéologique de la modernité en montrant la violence inscrite dès l'origine dans l'émancipation révolutionnaire.

    Dieu et le petit théâtre humain 

    Les Considérations sur la France sont publiées pour la première fois en 1796. Le tumulte de la 1789 s'estompe et les vallées entières de sang versé par la Terreur a enfin séché. La Révolution est achevée par la volonté même de ses héritiers et les débats vont bon train sur la nature du régime qui va lui succéder.

    Voici une des premiers témoignages que Maistre rapporte du bas-monde en ces temps historiques : « Je n'y comprends rien. » C'est ce qu'il entend, dans la rue, autour de lui, encore et encore. Personne n'y comprend rien. Personne n'a rien vu venir. Dans son chapitre intitulé Des révolutions, l'auteur affirme que « La Révolution française mène les hommes plus que les hommes ne la mènent. » Ceux qui ont bâti la république l'ont fait sans le vouloir et sans savoir ce qu'ils faisaient ; ils y ont été conduits par les événements ; un projet antérieur n'aurait pas réussi. « La première condition d'une révolution décrétée, c'est que tout ce qui pouvait la prévenir n'existe pas, et que rien ne réussisse à ceux qui veulent l'empêcher. »

    Le seul point de divergence fondamental que j'ai avec Maistre est son providentialisme, croyance selon laquelle la volonté de Dieu est évidente en chaque événement. Cette posture aiguillera une bonne partie de sa pensée, et y faire abstraction n'aura pas été chose aisée. Il n'y a rien à faire : l'homme a la foi. Il croit tellement à la mécanique divine que pour lui, la Révolution est l'œuvre de Dieu, inspiré par Burke, dont les lectures le convainquent que ce moment de l'histoire, loin de se réduire à une folie vide de sens, peut être considéré comme un châtiment régénérateur. « Si la divinité emploie les instruments les plus vils, écrit-il, c'est qu'elle punit pour régénérer. » En 1796, nombre des commissaires de la révolution sont passés à leur propre guillotine. Un début de justice divine pointe à l'horizon, et conforte Maistre dans cette disposition. C'était écrit. Les souffrances du peuple français étaient écrites. Elles l'étaient d'autant plus que le peuple n'aura pas été un parfait innocent dans cette tragique histoire. « Jamais un plus grand crime n'eut plus de complices », écrit l'auteur, avant de poursuivre : « tout attentat commis contre la souveraineté au nom de la nation est toujours plus ou moins un crime national, car c'est toujours plus ou moins la faute de la Nation si un nombre quelconque de factieux s'est mis en état de commettre le crime en son nom. » La majorité des Français ne voulut peut-être pas la mort de Louis XVI, mais elle ne fit rien pour empêcher le carnage. Maistre ne parle de rien de moins que de karma.

    Et la mécanique divine continue, sous la forme de l'ordre dans le désordre. Pour Maistre, les coupables de la Révolution ne pouvaient tomber que sous les coups de leurs complices. Si la force seule avait opéré ce qu'on appelle la contre-révolution et replacé le roi sur le trône, il n'y aurait eu aucun moyen de faire justice : l'appareil judiciaire, majoritairement composé de royalistes, aurait eu l'air de se venger, et considérant l'ampleur du crime, la vengeance aurait été un massacre de trois siècles qui aurait gravement terni la Restauration. « Il fallait que le métal français, dégagé de ses scories aigres et impures, parvint plus net et plus malléable entre les mains du roi futur. »

    Maistre se montrera un peu trop optimiste, tout au long de son essai. Son providentialisme le persuade que le retour du roi arrivera au plus tard avant la sortie du film éponyme. Tout va bien se passer. Et c'est peut-être pourquoi il est si serein face aux scélérats. « Toute révolution royaliste est impossible avant la paix », écrit-il. La conclusion qu'il en tire n'en est pas moins fondée : si le roi veut réussir son retour, il faut que son règne commence sur de bonnes bases, et donc que la République ait, au préalable, réussi la paix. Quant au clergé de France, il lui recommande de ne point s'endormir. « [ce dernier] a mille raisons de croire qu'il est appelé à une grande mission. (…) S'il ne se fait pas une révolution morale en Europe, si l'esprit religieux n'est pas renforcé dans cette partie du monde, le lien social est dissous ; on ne peut rien deviner, et il faut s'attendre à tout. »

    Maistre compte d'autant plus sur la paix qu'il la sait fragile. En fait, il estime que la guerre est l'état habituel du genre humain et que la paix, pour chaque nation, n'est qu'un répit. « Lorsque l'âme humaine a perdu son ressort par la mollesse, l'incrédulité et les vices gangreneux qui suivent l'excès de civilisation, elle ne peut être retrempée que dans le sang. » Il conclue qu'il n'y a qu'un moyen de comprimer le fléau de la guerre : comprimer les désordres qui amènent cette terrible purification. « Nous sommes gâtés par la philosophie moderne qui a dit que tout est bien, tandis que le mal a tout souillé, et que, dans un sens très vrai, tout est mal, puisque rien n'est à sa place. (…) Mais gardons-nous de perdre courage : il n'y a point de châtiment qui ne purifie, ni de désordre que l'amour éternel ne tourne contre le principe du mal. Il est doux, au milieu du renversement général, de pressentir les plans de la Divinité. » 

    Digressions sur le christianisme

    Pour Maistre, toutes les institutions imaginables reposent sur une idée religieuse ou ne font que passer. Le penseur ne croit pas à la fécondité du néant. Il opposera à plusieurs reprises, dans son essai, le christianisme à la philosophie, puissance essentiellement désorganisatrice. La durabilité de ce qui est repose sur la force qui le sous-tend. De Maistre se lance dans une ode émouvante aux fêtes saintes… pour mieux fustiger, par la suite, l'inanité des puissants républicains, pas fichus d'organiser une simple fête municipale. Deux siècles plus tard, qu'a-t-on de plus que le 14 juillet ? 

    Le problème est que le vers est dans le fruit. L'irréligion bat son plein. Il n'y a plus de prêtres, on les a massacrés. Au moment où Maistre écrit son essai, rien n'est écrit, mais il semble n'y avoir plus rien. Il s'adresse à ceux qui ont appelé ce rien de leurs vœux : « Vous craigniez la force de la coutume, l'ascendant de l'autorité, les illusions de l'imagination : il n'y a plus rien de tout cela ; il n'y a plus de coutume ; il n'y a plus de maître ; l'esprit de chaque homme est à lui. La philosophie ayant rongé le ciment qui unissait les hommes, il n'y a plus d'agrégations morales. » Mais la nature a horreur du vide. « Il me semble que tout philosophe doit opter entre deux hypothèses : ou qu'il va se former une nouvelle religion, ou que le christianisme sera rajeuni de quelque manière extravagante. »

    Citons cette déclaration qui ne manque pas de flamboyance : « La génération présente est témoin de l'un des plus grands spectacles qui ait jamais occupé l'œil humain : c'est le combat à outrance du christianisme et du philosophisme. La lice est ouverte, les deux ennemis sont aux prises, et l'univers regarde. »

    L'impossibilité de la « Grande république » et la nullité de la République française

    Dès le début de son chapitre La République française peut-elle durer ?, Maistre annonce la couleur : « la nature et l'histoire se réunissent pour établir qu'une grande république indivisible est une chose impossible. » Il cite deux fadaises que les tenants de la République répètent au peuple français : petit a, rien n'empêche qu'on ne voit ce qu'on n'a jamais vu ; petit b, la découverte du système représentatif rend possible pour nous ce qui ne l'était pas pour nos devanciers.

    Au premier point, l'auteur répond par la théorie des probabilités : en plusieurs milliers d'années d'histoire, la grande république n'est jamais arrivée ; elle n'est qu'un fantasme. Il revient à nous, lecteurs câblés, de déterminer si les républiques qui sont apparues dans les deux siècles suivants étaient des grandes ou non.

    Au deuxième point, le système représentatif chéri, Maistre rappelle qu'il est une pièce du gouvernement féodal. S'ensuit un cassage en règle des préjugés à l'encontre du Moyen-âge, dans lequel de Maistre rappelle que le système représentatif vient de la création par l'autorité royale des communes, qu'elle appela dans les assemblées nationales par leurs mandataires. Au sujet de la démocratie, ce système dans lequel TOUT le peuple serait représenté, Maistre est catégorique : ça ne réussira jamais. Quand on fait mention de l'Amérique, il traite cette dernière d'« enfant en maillot ».

    Et de toute façon, même si elle était possible, la chose ne ressemblerait à rien, en France : « si la république est dans la capitale et que le reste de la France est sujet de la république, ce n'est pas le compte du peuple souverain. » À partir de là, Maistre se demande s'il est de l'intérêt du peuple français d'être sujet d'un directoire exécutif et de deux conseils institués suivant la constitution de 1795 plutôt que d'un roi régnant suivant les formes anciennes. Pour de Maistre, la réponse à cette question se situe dans le mal fondé de la république : comment la liberté pourrait-elle naître d'un système né du crime ? « La barbarie savante, l'atrocité systématique, la corruption calculée et l'irréligion n'ont jamais rien produit. »

    À suivre 

    http://lesocle.hautetfort.com/archive/2016/03/22/considerations-sur-la-france-de-joseph-de-maistre.html

     

  • Retour sur le colloque « Je suis royaliste, pour quoi pas vous ? » de l’Action Française

    Le colloque de l’Action Française, le samedi 7 mai dernier, a réuni plus de 500 participants. Il proposait un débat de haute volée entre royalistes avisés et républicains intelligents.

     

    On pouvait compter parmi les 20 invités le constitutionnaliste Frédéric Rouvillois, le rédacteur en chef du service politique de Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune, le philosophe Yves-Marie Adelein, le député Marion Maréchal-Le Pen, le maire de Bézier Robert Ménard (en duplex) et le vice président de Debout La France Dominique Jamet.

    Lors d’une première table ronde ont été abordés les constats et l’analyse des causes de la crise du système actuel, avec l’élargissement du fossé entre le pays légal et le pays réel comme l’avait prédit Charles Maurras en son temps. L’Homme révolté de 1789 a-t-il accouché d’un Homme libre ? La crise anthropologique est-elle irrémédiable ? Peut-on vivre la « fraternité » dans une société qui a tué le(s) père(s) ? Que reste-il du lien État-Nation ? [....]

    La suite sur Le Rouge & Le Noir

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Retour-sur-le-colloque-Je-suis