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tradition - Page 166

  • 168 veillées de prière pour la vie

    Encore un effort pour arriver à 200 !

    Des villes comme Nantes, Cholet, Ajaccio, Bastia, Le Havre, Brest, Saint Brieuc, Besançon, Amiens, Troyes, Dunkerque, Lourdes ou Pointe-à-Pitre peuvent encore se mobiliser et se joindre au témoignage ecclésial commun voulu par le pape, « pour une culture de la vie et de l’amour« .

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Crèches de Noël : les maires FN quittent l'AMF

    Marc Etienne Lansade, Maire de Cogolin, David Rachline, Maire de Fréjus et Patricia Zirilli, Maire du Luc-en-Provence, quittent l’association des Maires de France, après la préconisation, par François Baroin d’interdiction des crèches de Noël dans les mairies :

    "L’association des maires de France (AMF) a présenté les suites de son travail lancé il y a un an sur la laïcité. Leur « Vade-mecum » se veut un mode d’emploi à l’intention des élus.

    L’AMF, en la personne de François Baroin, a interpellé le ministre de l’intérieur pour « une clarification législative ».

    L’association s’inquiète aussi de « potentielles entorses à la laïcité dans le cadre du soutien apporté à des manifestations considérées comme traditionnelles (processions, baptêmes de navires, bénédiction de bâtiments..). »

    A quand l’interdiction de la procession votive, pendant nos Bravades à Cogolin et à Fréjus ?

    Les élus du Front National défendent avec fermeté le principe de laïcité, mais ils n’ignorent pas l’histoire. Il est incontestable que, le christianisme est une expression de la culture française. Que dire alors de Noël, de Pâques, du Lundi de Pentecôte et du Jeudi de l’Ascension qui sont des jours fériés et dont l’origine est indiscutablement liée à notre histoire chrétienne ?

    C’est dans cet esprit que, Marc Etienne Lansade, David Rachline et Patricia Zirilli, protestent contre l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles et ne souhaitent plus faire partie d’une association qui sous prétexte de respecter la laïcité, bafoue la culture et les traditions de notre pays."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L'agenda des veilleurs et des Sentinelles

    En cas d'annulation, me contacter à tudylsb@gmail.com
     
    Lundi 23 novembre 2015
    • Bergerac - place du palais de justice à 20h
    • Châlons-en-Champagne - face au Palais de Justice, de 18h00 à 19h30 : Sentinelles
    Mardi 24 novembre 2015
    • Beauvais - devant la mairie, place Jeanne Hachette, 21h-22h
    • Bourges - à coté de la mairie, rue Moyenne de 21h à 22h
    • Cherbourg - Sur les marches du Théâtre à 20h30
    • Cholet - place Travot, 21h-22h
    • Limoges - place d'Aine, de 20h30 à 21h30
    • Paris - Place de la République de 20h30 à 22h30

    Rép

    • Reims - Place royale, à 20h

    Mercredi 25 novembre 2015

    • Le Puy en Velay - place Cadelade, 19h à 20h
    • Toulon - face à l’église St François de Paule (pour cause de marché de Noël) de 20h30 à 22h
    Jeudi 26 novembre 2015
    • Aix-en-Provence - devant l'IEP, face à la cathédrale - de 20h30 à 21h30
    • Annecy - devant la mairie à 21h30
    • Châteauroux- veillée place de la République de 20h30 à 21h30
    • Loudéac - bas de l'avenue des Combattants (coté nord de l'église St Nicolas) à 20h
    • Orléans -122° veillée place du Martroi "aux pieds de Jeanne à 20h30 abri si pluie
    Vendredi 27 novembre 2015
    • Bordeaux - place Pey Berland à 18h30 : Sentinelles
    • Carhaix - Place de La Tour d'Auvergne : de 20h30 à 22h
    Samedi 28 novembre 2015
    • Lamotte-Beuvron - Devant la Mairie de 18h à 19h15

    Louise Tudy

  • 135 veillées pour la vie le 28 novembre

    Il y a encore des régions sans veillées : rien dans le nord, dans le pays basque, en basse Normandie, dans l'ouest de la Bretagne, dans le pays angevin, en Franche-Comté... Il n'est jamais trop tard pour relancer la culture de Vie.

    En union avec le Pape et de nombreux diocèses de France et du monde, il s’agit de demander au Seigneur « sa grâce et sa lumière pour la conversion des cœurs et donner un témoignage ecclésial commun pour une culture de la vie et de l’amour. »

    Michel Janva

  • Premier Forum de la dissidence de Polémia – Introduction de Jean-Yves Le Gallou

    Année 2015, année radicale ! Attentats, invasion migratoire, guerre en Europe, guerre au Proche-Orient.
    2015, année radicale parce que l’histoire revient au grand galop.
    2015, année radicale parce que des cycles historiques s’achèvent.

    Allons du moins important vers le plus profond.

    Le petit cycle historique des petites alternances à répétition s’achève.

    Un coup les socialistes, un coup les centristes du RPR, de l’UMP puis des Républicains : voilà un spectacle qui lasse, un spectacle qui n’aura plus cours dans les années qui viennent malgré l’inertie d’un électorat ahuri par les MédiasDePropagande.

    Le cycle historique de déconstruction de toutes les traditions.

    Enfanté à Berkeley et Woodstock, propulsé en France par Mai-68, il s’épuise lui aussi. La loi Taubira sur le « mariage gay » aura été son chant du cygne. Des forces immenses se sont levées. C’est le réveil des permanences anthropologiques dont nous parlerons lors de la première table ronde, animée par Philippe Christèle et Gabrielle Cluzel, avec Béatrice Bourges, Charlotte d’Ornellas et Thibaud Degarde.

    Le cycle de culpabilisation commencé en 1945 a terminé son expansion !

    Au départ, il a concerné l’Allemagne et sa responsabilité dans la « Shoah ». Puis, curieusement, cette culpabilité s’est étendue à tous les pays d’Europe appelés à partager la culpabilité allemande à laquelle on a ajouté, pour faire bonne mesure, les crimes de la colonisation et de l’esclavage. Les peuples d’Europe de l’Est refusent aujourd’hui ce fardeau. Partout à l’Ouest des mouvements identitaires se réveillent et retrouvent la fierté d’être européen, la fierté de notre histoire, de notre civilisation. Ce sera l’un des sujets de la table ronde sur l’identité avec Renaud Camus, Julien Rochedy, Damien Rieu.

    Le cycle de 1914 analysé par Dominique Venner dans son maître ouvrage, Le Siècle de 1914.

    A l’issue du désastre de la première guerre mondiale plusieurs idéologies ont prospéré : le fascisme et le nazisme, le communisme soviétique, le mondialisme marchand américain. Fascisme et nazisme ont disparu en 1945. Le communisme soviétique s’est effondré sur lui-même en 1989. Reste Le Mur de l’Ouest [qui] n’est pas tombé, selon le titre du livre d’Hervé Juvin. Pas tombé ou plutôt pas encore tombé. Car la révolte gronde contre l’américanisation du monde. Les frontières font leur grand retour : entre les Etats au sud et à l’est de l’Europe ; entre les civilisations à l’intérieur des territoires nationaux. Et malgré la superpuissance américaine c’est le retour de la multipolarité du monde : les BRICS (Brésil, Russise, Inde, Chine, Afrique du Sud) pèsent plus de 3 milliards d’habitants ! Retournement impensable, il y a seulement un an : François Hollande se tourne vers la Russie, alliée de Bachar el-Assad, pour bombarder les positions de l’Etat islamique.

    Allons plus loin ! Un autre cycle touche à son terme : le cycle des Lumières. Il a promu la laïcisation de l’universel. Mais c’est au retour des particularités et des communautarismes que nous assistons. Qui ne voit en France que la sacro-sainte assimilation « républicaine » est un leurre ? et qu’elle est balayée par la grammaire des civilisations.

    Voilà l’arrière-plan de nos travaux, pendant que sur le devant de la scène deux séries de forces s’affrontent :

    – du côté du monde dominant, le MIM, le Matérialisme immigrationniste marchand, la finance et les banques qui achètent les consciences et les MédiasDePropagande qui ahurissent l’opinion ; des médias qui ont une vision congelée de la situation et imposent le politiquement correct aux partis politiques (tous les partis sont à des degrés divers média-dépendants) ;

    – du côté du monde dominé, trois acteurs se lèvent :

    –le peuple sous le choc des réalités économiques, sociales, migratoires ;

    -les vrais intellectuels qui rompent avec la vulgate médiatique ;

    –la « Génération 2013 », ces jeunes militants nés des combats de la Manif pour tous et des actions identitaires.

    Une triple révolte survient :

    – celle de l’opinion, frappée par le choc des faits ;

    – celle des intellectuels qui acceptent de penser la réalité hors des bornes fixées par le politiquement correct ;

    – une révolte générationnelle aussi, bien exprimée par Julien Langella, dans son livre manifeste La Jeunesse au pouvoir, où cet identitaire dresse un constat lucide sur la manière dont les « vieux » (qu’il oppose à la figure respectable des « aînés ») ont dilapidé l’héritage qui leur avait été transmis et contribué aux difficultés que traverse la jeunesse – une jeunesse qui peut se reconnaître dans cette formule de Marion Maréchal Le Pen : « Je ne serai pas de la génération qui s’excuse mais de celle qui revendique son héritage. »

    Les dominants ont le pouvoir et l’argent. Les dominés s’appuient sur le réel, l’intelligence, la jeunesse et l’enthousiasme de ceux habitués à combattre du faible au fort. L’objectif de la Journée de la dissidence est précisément de réunir autour des grands bouleversements qui viennent des intellectuels dissidents et des acteurs de la « Génération 2013 ».

    Leur arme ce n’est pas seulement le bulletin de vote, c’est la dissidence de tous les jours !

    La dissidence c’est un art, une attitude, dont nous parlera Robert Ménard. Ménard, le Cyrano de Bergerac des batailles municipales :

    J’aime raréfier sur mes pas les saluts,
    Et m’écrie avec joie : un ennemi de plus !

    La dissidence, c’est désobéir aux faiseurs d’opinion. « Etre dissident aujourd’hui c’est refuser de ne pas voir et même de ne pas dire. C’est faire sécession », selon Renaud Camus. Etre dissident aujourd’hui, je cite ici, Béatrice Bourges : « c’est aller à l’encontre de l’historiquement correct, de l’économiquement correct, du politiquement correct, du religieusement correct, de l’artistiquement correct. Etre dissident aujourd’hui, c’est arrêter de faire acte de repentance par haine de la France, c’est être patriote et en être fier. »

    La dissidence, c’est penser et agir autrement. Marcher en forêt plutôt que déambuler dans les grandes surfaces commerciales. Monter dans les arbres pour empêcher leur abattage pour construire des parkings. Eteindre la télévision. Grimper sur les toits des mosquées pour s’opposer à la colonisation musulmane. Occuper une église pour éviter sa destruction. Apprendre aux enfants qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on leur raconte à l’école. Moquer les lubies des pédagogues. Respecter et faire respecter les règles de politesse. La dissidence c’est combattre la novlangue : utiliser le mot de clandestin, non celui de migrant ; dire que le mariage pour tous est une foutaise ; reconnaître à la suite du général De Gaulle, repris par Nadine Morano, que « les Français sont avant tout un peuple de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne ».

    La dissidence c’est montrer qu’on n’est pas dupe des fumisteries de l’art dit contemporain qui n’est que l’art comptant pour rien.

    La dissidence c’est prendre de la distance vis-à-vis des règles managériales des grandes entreprises et du jargon des grands cabinets conseils anglo-saxons. Se méfier de leur « déontologie », arme de tromperie et de conformisme. S’émanciper de la tyrannie des chiffres, de la dictature des procédures, du « reporting », des tableaux Excel et des Powerpoint. S’efforcer de parler français et délaisser le franglais et le basic English. Vaste programme, voyez-vous !

    Etre dissident aujourd’hui c’est prendre la parole partout et ne pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe, d’homophobe, de xénophobe, d’intégriste et de fasciste ! C’est demander des comptes aux responsables du chaos, hommes politiques impuissants ou hommes de médias arrogants. Etre dissident c’est entarter ceux qui le méritent. Etre dissident c’est ne pas s’écarter au passage des cortèges officiels toutes sirènes hurlantes : nos insignifiances ne le méritent pas.

    Etre dissident c’est courir le risque des poursuites judiciaires, des interpellations, des gardes à vue, des condamnations. Etre dissident c’est ne pas faire confiance à la justice de son pays et à ces juges chamarrés qui arborent à leur boutonnière des Légions d’honneur comme des crachats sanglants sur leur indépendance.

    Voilà pourquoi nous avons placé cette journée sous le triple magistère de Raspail, Soljenitsyne et Snowden.

    Jean Raspail qui a prophétisé ce qui arrive dans Le Camp des saints, un livre génial qu’il a payé de 40 ans d’ostracisme.

    Alexandre Soljenitsyne, dissident de l’Est, puis de l’Ouest, qui a connu le goulag soviétique et le moulag occidental.

    Edward Snowden qui a révélé les écoutes mondiales de la NSA américaine et à qui la France a refusé l’asile politique !

    Voilà des figures tutélaires du courage et de la lucidité. Bref de la dissidence.

    Sortez de vos tanières ! Bougez-vous ! Prenez des risques ! Le temps est venu de l’offensive. Ce n’est pas à vous d’avoir peur. Nous sommes l’avant-garde !

    Jean-Yves Le Gallou, 21/11/2015

    http://www.polemia.com/premier-forum-de-la-dissidence-de-polemia-introduction-de-jean-yves-le-gallou/

  • La culture française est imprégnée de catholicisme : donc certaines revendications musulmanes n'ont pas droit de cité en France

    Marion Maréchal Le Pen était l'invitée de TF1 LCI RTL le Figaro. A partir de la 7e minute, elle revient sur son entretien donné à Présent :

    Michel Janva

  • Gabriele D’Annunzio : «Entre la lumière d’Homère et l’ombre de Dante»

    « En quelque sorte, un dialogue d'esprit, une provocation, un appel... »

    Friedrich Nietzsche

    Ex: http://scorpionwind.hautetfort.com/

    Né en 1863, à Pescara, sur les rivages de l'Adriatique, D'Annunzio sera le plus glorieux des jeunes poètes de son temps. Son premier recueil paraît en 1878, inspiré des Odes Barbares de Carducci. Dans L'Enfant de volupté, son premier roman, qu'il publie à l'âge de vingt-quatre ans, l'audace immoraliste affirme le principe d'une guerre sans merci à la médiocrité. Chantre des ardeurs des sens et de l'Intellect, D'Annunzio entre dans la voie royale de l'Art dont l'ambition est de fonder une civilisation neuve et infiniment ancienne.

    Le paradoxe n'est qu'apparent. Ce qui échappe à la logique aristotélicienne rejoint une logique nietzschéenne, toute flamboyante du heurt des contraires. Si l'on discerne les influences de Huysmans, de Baudelaire, de Gautier, de Flaubert ou de Maeterlinck, il n'en faut pas moins lire les romans, tels que Triomphe de la Mort ou Le Feu, comme de vibrants hommages au pressentiment nietzschéen du Surhomme.

    Il n'est point rare que les toutes premières influences d'un auteur témoignent d'une compréhension plus profonde que les savants travaux qui s'ensuivent. Le premier livre consacré à Nietzsche (celui de Daniel Halévy publié en 1909 ) est aussi celui qui d'emblée évite les mésinterprétations où s'embrouilleront des générations de commentateurs. L'écrivain D'Annunzio, à l'instar d'Oscar Wilde ou de Hugues Rebell, demeurera plus proche de la pensée de Nietzsche,- alors même qu'il ignore certains aspects de l'œuvre,- que beaucoup de spécialistes, précisément car il inscrit l'œuvre dans sa propre destinée poétique au lieu d'en faire un objet d'études méthodiques.

    On mesure mal à quel point la rigueur méthodique nuit à l'exactitude de la pensée. Le rigorisme du système explicatif dont usent les universitaires obscurcit leur entendement aux nuances plus subtiles, aux éclats brefs, aux beaux silences. « Les grandes idées viennent sur des pattes de colombe » écrivait Nietzsche qui recommandait aussi à son ami Peter Gast un art de lire bien oublié des adeptes des « méthodes critiques »: « Lorsque l'exemplaire d'Aurores vous arrivera en mains, allez avec celui-ci au Lido, lisez le comme un tout et essayez de vous en faire un tout, c'est-à-dire un état passionnel ».

    L'influence de Nietzsche sur D'Annunzio, pour n'être pas d'ordre scolaire ou scolastique, n'en est pas pour autant superficielle. D'Annunzio ne cherche point à conformer son point de vue à celui de Nietzsche sur telle ou telle question d'historiographie philosophique, il s'exalte, plus simplement, d'une rencontre. D'Annunzio est « nietzschéen » comme le sera plus tard Zorba le Grec. Par les amours glorieuses, les combats, les défis de toutes sortes, D'annunzio poursuit le Songe ensoleillé d'une invitation au voyage victorieuse de la mélancolie baudelairienne.

    L'enlèvement de la jeune duchesse de Gallese, que D'Annunzio épouse en 1883 est du même excellent aloi que les pièces de l'Intermezzo di Rime, qui font scandale auprès des bien-pensants. L'œuvre entière de D'Annunzio, si vaste, si généreuse, sera d'ailleurs frappée d'un interdit épiscopal dont la moderne suspicion, laïque et progressiste est l'exacte continuatrice. Peu importe qu'ils puisent leurs prétextes dans le Dogme ou dans le « Sens de l'Histoire », les clercs demeurent inépuisablement moralisateurs.

    Au-delà des polémiques de circonstance, nous lisons aujourd'hui l'œuvre de D'Annunzio comme un rituel magique, d'inspiration présocratique, destiné à éveiller de son immobilité dormante cette âme odysséenne, principe de la spiritualité européenne en ses aventures et créations. La vie et l'œuvre, disions-nous, obéissent à la même logique nietzschéenne,- au sens ou la logique, désentravée de ses applications subalternes, redevient épreuve du Logos, conquête d'une souveraineté intérieure et non plus soumission au rationalisme. Par l'alternance des formes brèves et de l'ampleur musicale du chant, Nietzsche déjouait l'emprise que la pensée systématique tend à exercer sur l'Intellect.

    De même, D'Annunzio, en alternant formes théâtrales, romanesques et poétiques, en multipliant les modes de réalisation d'une poésie qui est , selon le mot de Rimbaud, « en avant de l'action » va déjouer les complots de l'appesantissement et du consentement aux formes inférieures du destin, que l'on nomme habitude ou résignation.

    Ce que D'Annunzio refuse dans la pensée systématique, ce n'est point tant la volonté de puissance qu'elle manifeste que le déterminisme auquel elle nous soumet. Alors qu'une certaine morale « chrétienne » - ou prétendue telle - n'en finit plus de donner des lettres de noblesse à ce qui, en nous, consent à la pesanteur, la morale d’annunzienne incite aux ruptures, aux arrachements, aux audaces qui nous sauveront de la déréliction et de l'oubli. Le déterminisme est un nihilisme. La « liberté » qu'il nous confère est, selon le mot de Bloy « celle du chien mort coulant au fil du fleuve ».

    Cette façon d’annunzienne de faire sienne la démarche de Nietzsche par une méditation sur le dépassement du nihilisme apparaît rétrospectivement comme infiniment plus féconde que l'étude, à laquelle les universitaires français nous ont habitués, de « l'anti-platonisme » nietzschéen,- lequel se réduit, en l'occurrence, à n'être que le faire valoir théorique d'une sorte de matérialisme darwiniste, comble de cette superstition « scientifique » que l'œuvre de Nietzsche précisément récuse: « Ce qui me surprend le plus lorsque je passe en revue les grandes destinées de l'humanité, c'est d'avoir toujours sous les yeux le contraire de ce que voient ou veulent voir aujourd'hui Darwin et son école. Eux constatent la sélection en faveur des êtres plus forts et mieux venus, le progrès de l'espèce. Mais c'est précisément le contraire qui saute aux yeux: la suppression des cas heureux, l'inutilité des types mieux venus, la domination inévitable des types moyens et même de ceux qui sont au-dessous de la moyenne... Les plus forts et les plus heureux sont faibles lorsqu'ils ont contre eux les instincts de troupeaux organisés, la pusallinimité des faibles et le grand nombre. »

    Le Surhomme que D'Annunzio exalte n'est pas davantage l'aboutissement d'une évolution que le fruit ultime d'un déterminisme heureux. Il est l'exception magnifique à la loi de l'espèce. Les héros duTriomphe de la Mort ou du Feu sont des exceptions magnifiques. Hommes différenciés, selon le mot d'Evola, la vie leur est plus difficile, plus intense et plus inquiétante qu'elle ne l'est au médiocre. Le héros et le poète luttent contre ce qui est, par nature, plus fort qu'eux. Leur art instaure une légitimité nouvelle contre les prodigieuses forces adverses de l'état de fait. Le héros est celui qui comprend l'état de fait sans y consentir. Son bonheur est dans son dessein. Cette puissance créatrice,- qui est une ivresse,- s'oppose aux instincts du troupeau, à la morale de l'homme bénin et utile.

    Les livres de D'Annunzio sont l'éloge des hautes flammes des ivresses. D'Annunzio s'enivre de désir, de vitesse, de musique et de courage car l'ivresse est la seule arme dont nous disposions contre le nihilisme. Le mouvement tournoyant de la phrase évoque la solennité, les lumières de Venise la nuit, l'échange d'un regard ou la vitesse physique du pilote d'une machine (encore parée, alors, des prestiges mythologiques de la nouveauté). Ce qui, aux natures bénignes, paraît outrance devient juste accord si l'on se hausse à ces autres états de conscience qui furent de tous temps la principale source d'inspiration des poètes. Filles de Zeus et de Mnémosyne, c'est-à-dire du Feu et de la Mémoire, les Muses Héliconiennes, amies d'Hésiode, éveillent en nous le ressouvenir de la race d'ordont les pensées s'approfondissent dans les transparences pures de l'Ether !

    « Veut-on, écrit Nietzsche, la preuve la plus éclatante qui démontre jusqu'où va la force transfiguratrice de l'ivresse ?- L'amour fournit cette preuve, ce qu'on appelle l'amour dans tous les langages, dans tous les silences du monde. L'ivresse s'accommode de la réalité à tel point que dans la conscience de celui qui aime la cause est effacée et que quelque chose d'autre semble se trouver à la place de celle-ci,- un scintillement et un éclat de tous les miroirs magiques de Circé... »

    Cette persistante mémoire du monde grec, à travers les œuvres de Nietzsche et de D'Annunzio nous donne l'idée de cette connaissance enivrée que fut, peut-être, la toute première herméneutique homérique dont les œuvres hélas disparurent avec la bibliothèque d'Alexandrie. L'Ame est tout ce qui nous importe. Mais est-elle l'otage de quelque réglementation morale édictée par des envieux ou bien le pressentiment d'un accord profond avec l'Ame du monde ? « Il s'entend, écrit Nietzsche, que seuls les hommes les plus rares et les mieux venus arrivent aux joies humaines les plus hautes et les plus altières, alors que l'existence célèbre sa propre transfiguration: et cela aussi seulement après que leurs ancêtres ont mené une longue vie préparatoire en vue de ce but qu'ils ignoraient même. Alors une richesse débordante de forces multiples, et la puissance la plus agile d'une volonté libre et d'un crédit souverains habitent affectueusement chez un même homme; l'esprit se sent alors à l'aise et chez lui dans les sens, tout aussi bien que les sens sont à l'aise et chez eux dans l'esprit. » Que nous importerait une Ame qui ne serait point le principe du bonheur le plus grand, le plus intense et le plus profond ? Evoquant Goethe, Nietzsche précise : « Il est probable que chez de pareils hommes parfaits, et bien venus, les jeux les plus sensuels sont transfigurés par une ivresse des symboles propres à l'intellectualité la plus haute. »

    La connaissance heureuse, enivrée, telle est la voie élue de l'âme odysséenne. Nous donnons ce nom d'âme odysséenne, et nous y reviendrons, à ce dessein secret qui est le cœur lucide et immémorial des œuvres qui nous guident, et dont, à notre tour, nous ferons des romans et des poèmes. Cette Ame est l'aurore boréale de notre mémoire. Un hommage à Nietzsche et à D'Annunzio a pour nous le sens d'une fidélité à cette tradition qui fait de nous à la fois des héritiers et deshommes libres. Maurras souligne avec pertinence que « le vrai caractère de toute civilisation consiste dans un fait et un seul fait, très frappant et très général. L'individu qui vient au monde dans une civilisation trouve incomparablement davantage qu'il n'apporte. »

    Ecrivain français, je dois tout à cet immémorial privilège de la franchise, qui n'est lui-même que la conquête d'autres individus, également libres. Toute véritable civilisation accomplit ce mouvement circulaire de renouvellement où l'individu ni la communauté ne sont les finalités du Politique. Un échange s'établit, qui est sans fin, car en perpétuel recommencement, à l'exemple du cycle des saisons.

    La philosophie et la philologie nous enseignent qu'il n'est point de mouvement, ni de renouvellement sans âme. L'Ame elle-même n'a point de fin, car elle n'a point de limites, étant le principe, l'élan, la légèreté du don, le rire des dieux. Un monde sans âme est un monde où les individus ne savent plus recevoir ni donner. L'individualisme radical est absurde car l'individu qui ne veut plus être responsable de rien se réduit lui-même à n'être qu'une unité quantitative,- cela même à quoi tendrait à le contraindre un collectivisme excessif. Or, l'âme odysséenne est ce qui nous anime dans l'œuvre plus vaste d'une civilisation. Si cette Ame fait défaut, ou plutôt si nous faisons défaut à cette âme, la tradition ne se renouvelle plus: ce qui nous laisse comprendre pourquoi nos temps profanés sont à la fois si individualistes et si uniformisateurs. La liberté nietzschéenne qu'exigent les héros des romans de D’annunzio n'est autre que la liberté supérieure de servir magnifiquement la Tradition. Ce pourquoi, surtout en des époques cléricales et bourgeoises, il importe de bousculer quelque peu les morales et les moralisateurs.

    L'âme odysséenne nomme cette quête d'une connaissance qui refuse de se heurter à des finalités sommaires. Odysséenne est l'Ame de l'interprétation infinie,- que nulle explication « totale » ne saurait jamais satisfaire car la finalité du « tout » est toujours un crime contre l'esprit d'aventure, ainsi que nous incite à le croire le Laus Vitae:

    « Entre la lumière d'Homère

    et l'ombre de Dante

    semblaient vivre et rêver

    en discordante concorde

    ces jeunes héros de la pensée

    balancés entre le certitude

    et le mystère, entre l'acte présent

    et l'acte futur... »

    Victorieuse de la lassitude qui veut nous soumettre aux convictions unilatérales, l'âme odysséenne, dont vivent et rêvent les « jeunes héros de la pensée », nous requiert comme un appel divin, une fulgurance de l'Intellect pur, à la lisière des choses connues ou inconnues.

    Luc-Olivier d'Algange

    source: Le cygne noir numéro 1

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/11/13/gabriele-d-annunzio-entre-la-lumiere-d-homere-et-l-ombre-de-5715529.html

  • Action Française [Lille] Cercle

    Après la vente devant Science-Po à midi, une dizaine de jeunes se sont réunis pour réfléchir sur la police politique.

     

  • 28 novembre : 113 veillées pour la vie

    Il est toujours temps d'en organiser pour le renouveau de la culture de Vie.

    Michel Janva

  • Des hymnes orphiques aux prières druidiques

    Aucun texte ne nous est parvenu des Druides qui considéraient que l’écrit était une parole morte. Les prières qui sont dites aujourd’hui par les suivants de la Voie des hommes du Chêne ont donc été inventées, avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins récemment. Les plus anciennes remontent à Iolo Morganwng (1747-1826), personnage controversé qui est l’auteur notamment de la Grande prière des druides qu’on retrouve dans la rituélie de la plupart des groupes (néo) druidiques.Il en est de même pour les rituels proprement dits.
    Pourtant le druidisme n’est pas une tradition isolée. Il est l’aspect celtique d’une tradition et d’une religion qui s’étendaient toutes deux sur la totalité du domaine indo-européen. C’est pourquoi notre tradition est parente de la tradition germanique, de la tradition slave de la tradition grecque, de la tradition romaine et encore de la tradition védique.
    La comparaison de ces traditions soeurs permet de trouver des éléments identiques entre elles et sans problème nous autorise, nous druides d’aujourd’hui, à des emprunts légitimes aux prières védiques qui, elles, nous sont parvenues dans leur état originel. Même remarque en ce qui concerne les prières grecques avec, notamment, ce très bel hymne Orphique adressé à Nature :

    O Nature, déesse qui enfantes toutes choses,
    mère inventive,
    céleste, vénérable, divinité fondatrice, ô souveraine!
    Indomptable, tu domptes tout, et splendide
    tu gouvernes,
    maîtresse universelle, à jamais honorée, la suprême,
    impérissable, née la première, célébrée
    depuis toujours, illustre,
    nocturne, habile, porte-lumière, irrépressible.
    Tu tournes, laissant la trace silencieuse de tes pas,
    pure ordonnatrice des dieux, fin qui n’a pas de fin.
    Commune à tous mais seule incommunicable,
    sans père, par toi même enfantée,désirable,
    délicieuse, grande et fleurie,
    amoureusement tu tresses et mélanges, ô savante !
    Conductrice et maîtresse, jeune fille qui donnes la vie
    et nourris tout,
    tu te suffis à toi-même, tu es Justice et des Grâces
    la persuasion aux mille noms
    régnant sur la mer, le ciel et la terre
    amère aux mauvais, douce à ceux qui t’obéissent.
    Tu es toute sagesse, don, sollicitude, ô reine absolue !
    Opulente, tu fais croître et tu dissous ce qui a mûri.
    Père et mère de toutes choses, tu élèves, tu nourris,
    et tu hâtes les naissances, ô Bienheureuse, riche
    en semences, élan des saisons !
    Utile à tous les arts, ouvrière universelle, fondatrice,
    divinité souveraine !
    Eternelle, habile et très sage, tu meus tout,
    et roules dans un tourbillon inépuisable le torrent
    rapide;
    tu coules en toutes choses, ronde, nouvelle
    sous des formes changeantes.
    Honorée sur ton beau trône, et, seule accomplissant
    ton dessein
    grondant au-dessus des porte-sceptres,
    la plus puissante,
    intrépide, dompteuse de tout, destin inéluctable,
    souffle de feu,
    tu es la vie éternelle et la providence immortelle.
    À toi tout appartient, car toi seule as tout fait.
    Je te supplie, ô déesse, d’amener avec les saisons
    heureuses
    la paix, la santé et la croissance de toutes choses.

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