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tradition - Page 204

  • Autour de la politique religieuse

    On a vu, en ces dernières années, se répandre chez trop de nos catholiques, un singulier état d’esprit ; il consiste à tenir le christianisme pour une panacée politico-sociale, capable de remédier par elle-même à tous les maux politiques. Rien de plus fallacieux et de plus illusoire, si l’on songe que la diffusion du christianisme n’a pas suffi à tout arranger dans la société. C’est risquer de le compromettre que d’en attendre des réalisations parfaites dans un ordre politique et terrestre qui n’est pas sa fin propre.

    Mais cet apparent optimisme religieux ne cacherait- il pas une sorte de renoncement à agir dans le monde, par impuissance à en résoudre les difficultés ? Car cette postulation messianique d’une cité parfaite, dont tous les citoyens seraient des saints, s’accommode fort bien d’un pessimisme catastrophique à l’endroit de la cité présente, que l’on renonce du même coup à organiser et qu’on abandonne « au processus de corruption » qui la travaille. Faudra-t-il donc attendre la conversion de tous les citoyens pour rétablir l’ordre dans la rue, l’honnêteté dans la vie publique, la responsabilité dans les corps de l’État ? Un tel absolutisme politico-religieux mène pratiquement à une sorte d’indifférentisme civique qui fait de ceux qui s’en réclament de véritables émigrés de l’intérieur.

    HENRI MASSIS

    Les idées restent Lyon, Lardanchet, 1941

    Si ces lignes étaient signées Charles Maurras, on crierait au naturalisme, mais elles sortent de la plume d’un écrivain catholique, qui, après L’Enquête d’Agathon avec Alfred de Tarde, a écrit sur Ernest Psichari et Jacques Rivière, qui a composé deux séries de Jugements (Renan, Barrès, Gide etc.), défendu le thomisme avec Maritain, avant de se séparer de lui après 1926, quand Rome crut bon de condamner l’Action française, condamnation fort provisoire levée par Pie XII dès 1939. Henri Massis était rédacteur en chef de la Revue Universelle que dirigeait Jacques Bainville. Sa Défense de l’Occident révèle parfois des accents prophétiques. Henri Massis a rassemblé dans Les idées restent des pages sur l’art, la littérature, la morale, la politique et l’histoire « non pas comme une anthologie, mais comme une somme des réalités essentielles éparses dans ses livres ».

    “Indifférentisme”

    Nous relèverons quelques expressions : « panacée politico-sociale » marque déjà une réserve ; le christianisme est présenté comme le remède miracle de guérisseurs qui ne sont pas des médecins. « C’est risquer de le compromettre » souligne une réserve encore plus grande. La religion en tant que telle ne doit pas être impliquée dans les luttes de la cité qui ne sont point « sa fin propre ». Henri Massis parle ensuite de « postulation messianique » : nous risquons de  sortir de l’ordre politique et naturel pour entrer dans une sorte de "sens de l’histoire"  que le catholicisme traditionnel a toujours r e j e t é . « L a conversion de t o u s l e s c itoyens » pour « l’ordre dans la r u e » r e l è v e d’une utopie moralisante, moralisatrice. L’ordre dans la rue se situe avant la cité de Dieu.

    Mais que deviennent nos catholiques entraînés dans cette nébuleuse ? Ils vont tomber dans un « absolutisme politico-religieux », la pire des attitudes politiques qui les mènera à un « indifférentisme civique » . Ils deviendront naïvement les complices du désordre et de l’erreur puisqu’ils ne prendront pas parti pour ceux qui ont politiquement raison. Qui se résigne à voir la France en république travaille en fait pour le désordre qui est l’anarchie dans les têtes avant même de l’être dans l’État.

    Lisons le De Regno de saint Thomas, nous avons un exposé de politique naturelle. La Politique tirée de l’Écriture sainte de Bossuet ne se réfère pas non plus à l’enseignement de l’Évangile, elle induit des préceptes politiques de l’histoire du peuple hébreu dans l’Ancien Testament à la lumière des principes d’Aristote et de saint Thomas. L’épanouissement spirituel de l’homme suppose l’ordre dans la cité, mais il ne le fonde pas. "Politique d’abord."

    Gérard Bauddin L’Action Française 2000 n° 2748 – du 15 mai au 4 juin 2008

  • Amin Maalouf, Alain Finkielkraut : la France est leur terre d’élection

    À force de savoir qu’avec la fin des colonies, on n’est plus chez soi chez les autres, on finit par ne plus se sentir chez soi à la maison.   

    Amin Maalouf est franco-libanais et issu d’une famille tissée de la diversité des chrétiens d’Orient. Alain Finkielkraut est un Français dont la famille juive polonaise a subi la persécution nazie. Tous deux sont venus d’ailleurs, mais l’un et l’autre participent à l’enrichissement du trésor qui leur est commun : la langue française. Au-delà de leurs communautés nationales ou religieuses d’origine, à l’égard desquelles ils cultivent l’un et l’autre une lucidité distante mais nullement indifférente, la France est leur terre d’élection, parce que c’est celle qui a accueilli et abrité leur pensée. Or, leur réflexion a abordé le même rivage : celui, passionnant ou inquiétant, de l’identité. Pour le premier, qui se voudrait sans doute citoyen du monde, elle est meurtrière, pour le second, elle est devenue malheureuse.

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  • En souvenir de Dominique Venner

    Ce « cri » qui a résonné sous les voûtes de Notre-Dame de Paris me remplit de crainte.   

    Sur le site qui publia son ultime lettre il y a un an, je veux célébrer Dominique Venner.

    Jusqu’à ce jour du 21 mai 2013, il m’était inconnu. Son geste dans la cathédrale avait été sommairement qualifié de « suicide d’un intellectuel de droite, sans lien avec le terrorisme », ce qui permettait aux médias bien-pensants de passer sereinement à la météo et aux résultats sportifs.

    Pourtant, j’étais intrigué par l’exposition délibérée d’un geste essentiellement privé. En lisant sa lettre, puis son dernier livre, je comprenais que son acte final était un sacrifice destiné à réveiller tous ceux atteints par son information.

    J’étais de ceux-ci et certainement aussi endormi que d’autres par le césarisme d’une époque finissante qui a perdu beaucoup des vertus qui marquent les grandes œuvres de notre passé, notamment l’enthousiasme, le sentiment de la transcendance, et le courage. « Toute collectivité sans cohésion sacrificielle, si efficace qu’en soit l’organisation, n’est qu’un agrégat sans volonté commune, anonyme et sans responsabilité » (Pierre Emmanuel).

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  • Le RF Rouen érige un calvaire pour Pâques

    Bravo les jeunes !

    Les militants rouennais du mouvement nationaliste Renouveau français ont « érigé un calvaire dans la journée du dimanche de Pâques pour commémorer la résurrection du Christ et pour rappeler aux passants que si la république est laïque, la France, n’en déplaise à l’oligarchie au pouvoir, est catholique.
    Face à l’islamisation galopante de la société et face à un laïcisme républicain toujours plus haineux envers les catholiques, c’est un geste fort pour réaffirmer que nous serons toujours présents pour défendre l’identité chrétienne de la France. »

     
    Le RF Rouen et la jeunesse au travail !
     
    Le calvaire terminé

    « Alors que la section bordelaise a restauré un calvaire il y a quelques mois (voir ici), le RF Rouen en érige un ! »

    http://www.contre-info.com/le-rf-rouen-erige-un-calvaire-pour-paques

  • Roumanie – Un prêtre orthodoxe candidat aux élections européennes pour défendre la Famille contre la culture homosexuelle et mortifère

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    Roumanie – Iulian Capsali est un prêtre orthodoxe roumain qui sera candidat indépendant aux élections européennes pour défendre la Famille. Il a obtenu suffisamment de signatures pour se présenter. Il se présente comme « le candidat de la famille roumaine » et va faire campagne contre l’avortement, l’idéologie du genre et « la culture homosexuelle ».

    Le père Iulian Capsali est parvenu à rassembler plus de 120 000 signatures afin de pouvoir se présenter aux élections européennes de mai 2014. L’Église orthodoxe a largement contribué à cette récolte de signatures. La Roumanie fait partie des sept États membres ( Bulgarie, Chypre, l’Estonie, l’Irlande, Malte et le Royaume-Uni) où des candidats indépendants peuvent se présenter pour les européennes.

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  • Poutine, l'anti-politiquement correct

    Malgré ses défauts, la Russie fait front aujourd'hui contre un Occident qui voudrait lui voir adopter le libéralisme à tout crin qui lui tient lieu désormais de philosophie, sinon de colonne vertébrale. Car Moscou n'entend pas se sacrifier dans une espèce de grand tout mondialisé où son identité, l'Europe en donne aujourd'hui l'exemple, serait condamnée à disparaître.

    Le 5 décembre 2013, recevant sur Europe 1 l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach lui demandait avec sa finesse coutumière : « Quel est finalement l'ennemi actuel de la Russie ? » Question à laquelle le diplomate répondit : « La Russie n'a pas d'ennemis. Mais je crois, si vous voulez, que les adversaires que nous avons tous en commun, ce sont des gens qui défient nos valeurs judéo-chrétiennes, qui veulent imposer leur idéologie par la force. Ce sont les adversaires de la Russie mais aussi de l'Europe tout entière. » Et comme le journaliste lui demandait s'il voulait parler « de tous ceux qui représentent les intégrismes djihadistes, salafistes ? », Alexandre Orlov précisa : « Oui, et tous les intégrismes, de tout ordre, aussi bien musulmans que d'autres. »

    Peut-être à cet instant pensait-il aux « Pussy Riots », par exemple, ces militantes appartenant à un groupe de punk-rock féministe russe qui furent condamnées en août 2012 à deux ans d'emprisonnement pour vandalisme et incitation à la haine religieuse, après s'être livrées à une « prière punk » dans une église orthodoxe ?

    Nouvelle résistance

    Ou bien aux « Femen » qui, en France, ont pu vandaliser impunément, en février 2013, les nouvelles cloches de Notre-Dame de Paris exposées dans la cathédrale, ou qui, le 20 décembre, ont organisé un « avortement de Jésus » dans l'église de la Madeleine ? A cette dernière occasion, le cardinal-archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois, avait regretté le manque de réactions au plus haut niveau de l'Etat, en particulier de la part du ministre de l'Intérieur et des cultes, Manuel Valls...

    Aujourd'hui, par un incroyable renversement de situation si l'on songe à ce qu'il en était voilà seulement un quart de siècle, c'est la Russie qui devient le pôle de résistance des valeurs traditionnelles, face à un « Occident » qui les a sacrifiées sur l'autel du politiquement correct.

    Bien sûr, tout est loin d'être parfait en Russie. Ainsi, l'avortement y est plus couramment pratiqué qu'en France. Mais les autorités russes tentent de le combattre: alors que F avortement était depuis l'Union soviétique complètement « libéralisé », une loi votée en novembre 2013 interdit ainsi toute publicité en sa faveur, instaure un délai entre la visite chez le médecin et l'acte de mort, d'autres mesures sont proposées, concernant la suppression de sa gratuité dans les cliniques publiques, ou durcissant les conditions dans lesquelles la pilule du lendemain peut être prescrite aux mineures et aux femmes mariées (accord des parents pour les premières et du mari pour les secondes).

    Un patriotisme à « contre-sens de l'histoire »

    Vladimir Poutine ne mène pas lui-même la vie d'un saint de vitrail, mais il est ferme sur les principes. En septembre 2013, à Novgorod, lors de la 10e réunion du Club Valdaï, qui réunit des hommes politiques russes et étrangers, il critiquait l'excessive « correction politique » de l'Occident, en lui reprochant de rejeter « les principes moraux et toute identité traditionnelle, au 'elle soit nationale, culturelle, religieuse ou même sexuelle... On mène des politiques mettant sur un pied d'égalité les familles nombreuses et les familles homoparentales, la foi en Dieu et la foi en Satan... »

    Les réserves du président russe sur le pseudo « mariage » homosexuel et sur l'adoption des enfants par les prétendues « familles homoparentales » sont connues et lui ont valu, par exemple lors des jeux de Sotchi, l'hostilité des médias français. En juin 2013, la Russie a prohibé l'adoption d'enfants russes par les couples de même sexe, russes ou étrangers ; et le 13 février dernier, un décret signé par le premier ministre Medvedev a également interdit l'adoption aux célibataires originaires des pays ayant autorisé les unions entre personnes de même sexe. La Russie se présente ainsi comme l'adversaire résolue des tendances qui prévalent aux Nations-Unies ou au sein de l'Union européenne, et qui tendent, au nom de l'Egalité, à la dissolution de la famille traditionnelle.

    L'autre reproche adressé à Vladimir Poutine est son patriotisme, qui le conduit aujourd'hui à répondre à l'appel de la population de Crimée, très majoritairement russe et demandant à réintégrer le giron de mère Russie.

    A l'heure où l'élite occidentale rêve de vider les nations de leur substance au bénéfice d'un utopique gouvernement mondial (le nouveau « sens de l'histoire »), et où l'Union européenne, qui apparaît comme la première étape de ce projet, tente de s'étendre au moment même où les peuples qui y sont entrés de longue date, français, britannique, hollandais, lui signifient leur dés-amour, voilà qui ne fait pas bon effet.

    Si Poutine est si unanimement critiqué parles adeptes du politiquement correct, c'est parceque la Russie est devenue au temporel, commele Vatican au spirituel, le principal pôle de résistance au monde qu'ils espèrent.

    Hervé Bizien monde & vie 9 avril 2014 

  • Pâques, la trahison et la résurrection

    Dans son édition de ce 18 avril, vendredi saint, la feuille la plus répandue parmi les Franciliens prétendait répondre pour le lendemain à la question "que faire à Paris ?" Et elle nous indiquait que le véritable événement se déroulerait place des Abbesses. (1)⇓

    Le lieu paraît particulièrement bien choisi.

    C'est sur cette colline, en effet, qu'en 1534 Ignace de Loyola et ses sept premiers compagnons prononcèrent leurs vœux incluant le projet de se rendre à Jérusalem pour y convertir les musulmans. Vocation spirituelle de la France, dédicace ancienne de la colline de Montmartre, qu'êtes-vous devenues ?

    Si notre société manifestait, en effet, le moindre respect des valeurs fondatrices de notre civilisation elle évoquerait, pendant cette semaine au moins, les récits évangéliques.

    Les fidèles des églises chrétiennes les ont, avec plus ou moins d'intensité, relus, réentendus, remémorés pendant cette semaine, et tout au long de la Quarantaine qui l'a précédée. (2)⇓

    Or, un aspect de ce drame antique a tourmenté la conscience des croyants pendant des siècles : la trahison d'un des disciples.

    Il ne faut pas, pourtant, voir dans cette dénonciation la cause de la condamnation et du supplice de Jésus de Nazareth. (3)⇓

    Le dénonciateur, celui que l'on surnomme "l'Iscariote" n'a été qu'un agent, sinon mineur, du moins "fongible" d'un projet bien identifié, dont on ne peut pas le considérer comme l'auteur. Autrefois on soulignait dans les catéchismes élémentaires que sa damnation définitive ne tient pas à son acte, dont il aurait pu se repentir, mais à son suicide. (4)⇓

    Sa trahison ne résulte pas d'une quelconque prédestination, elle appartient au champ de sa liberté et de sa responsabilité. Si l'on entre dans les récits évangéliques on découvre que le Maître souligne lui-même, qu'ayant choisi les Douze, il déplore que l'un d'eux se révèle un "démon". La traduction du mot n'est pas indifférente. "Un être démoniaque", ou plutôt un "possédé" sonnerait mieux en français contemporain. Il s'agit d'un homme perverti par une forme de haine, et néanmoins, chose essentielle aux yeux du christianisme, toujours rachetable. Qu'on me permette d'insister, de me référer à ce mystérieux épisode évangélique du "possédé gérasénien". Les lecteurs de Dostoïevski peuvent remarquer qu'il voisine, avec un poème de Pouchkine, en exergue de son grand roman "les Démons", titre traduit justement dans la tradition intellectuelle française par "les Possédés". Tout cela veut dire qu'à nos yeux le dernier des hommes vaut toujours mieux qu'un troupeau de cochons et qu'il reste libre de retrouver la voie juste.

    Mais de quelle nature relève, dans le récit de la Passion, cette "possession", à quoi s'identifie sa passion destructrice ?

    Une certaine exégèse contemporaine s'emploie curieusement à l'identifier à une cause qui, finalement, l'excuserait peu ou prou, celle des zélotes. On nous affirme ainsi que le surnom "Iscariote", équivaudrait aux "sicaires" c'est-à-dire à ces "dissidents extrémistes" qui entreprirent "d'expulser les Romains et leurs partisans", par la violence "au moyen de l'assassinat."

    Cette thèse pourrait se parer de tous les avantages de la séduction, si elle ne souffrait d'un cruel défaut d'anachronisme par rapport à la mort de l'adhérent supposé. On ne trouve d'ailleurs aucune trace d'un tel soupçon dans les évangiles. (5)⇓

    L'Écriture et la Tradition assignent, en effet, à cette trahison une cause beaucoup plus simple, vieille comme le monde et les passions humaines : l'appât de l'argent, cette malédiction qui frappe autant les pauvres que les riches.

    Resurrection2Oublions donc les traîtres, les assassins et les indifférents. Rappelons en effet aujourd'hui à tous les amis, même agnostiques, même incrédules, le point essentiel, l'événement pascal, la Résurrection.

    Elle doit annoncer pour chacun d'entre nous la montée sacrificielle vers l'Absolu, vers la Vérité, vers la vie, dans la liberté.

    Désormais, pour toute personne libre et responsable qui se respecte, "plus est en nous", toutes les médiocrités peuvent être effacées, tout le poids du passé disparaît. Cette certitude millénaire a façonné l'âme de nos peuples. Et c'est elle qui donne tout son sens à l'exclamation joyeuse des croyants au temps pascal : "le Christ est ressuscité — Il est vraiment ressuscité."

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  Je laisse à mes lecteurs le soin d'en découvrir, sur le site du journal le bon goût et l'opportunité.
    2.  Rappelons à ce sujet que la durée de 40 jours se calque sur celle du début de l'action publique du Christ. Elle évoque la période de 40 ans au Désert. Elle reprend une idée centrale de la foi judéo-chrétienne : la Terre ne sera donnée qu'à un peuple purifié.
    3.  Tout ceci est parfaitement expliqué par les quatre témoignages dont nous disposons. Elle découle de la volonté des autorités politico-religieuses du royaume hérodien de désigner comme bouc émissaire à l'occupant romain "un seul homme pour sauver tout un peuple". Celui-ci ne comprend pas la manœuvre, il "s'en lave les mains", ce que la Mémoire lui reproche depuis deux mille ans. En même temps elles entendaient se débarrasser d'un gêneur dans lequel on commence à voir le restaurateur du Royaume de David. Je me dispense aujourd'hui, par respect, de donner les références scripturaires. Je précise simplement pour le lecteur peu familier de ces aspects historiques que les Actes des Apôtres nous montre les piliers de l'Église naissante identifiant encore l'œuvre messianique à ce projet politique ethnocentrique, alors que les dernières paroles [Mt 28,17] leur disent exactement le contraire, en leur enjoignant de "prêcher toutes les nations" et de les baptiser. 
    4.  Ce geste de désespoir est strictement condamné par la foi chrétienne, qui aujourd'hui n'accepte de l'excuser que comme manifestation dramatique des cas de pathologie mentale incluant ce qu'on appelle aujourd'hui la "dépression nerveuse". Tout en respectant, bien évidemment, les victimes de cette affreuse maladie contemporaine, j'avoue m'interroger sur l'efficacité des traitements "psychologiques" ou pharmaceutiques de ce qu'on l'on devrait avoir le droit de considérer, aussi, comme des "Maladies spirituelles", ce qu'explore Jean-Claude Larchet dans sa "Thérapeutique des maladies spirituelles" (Cerf, 1997). En tout état de cause, dans la culture occidentale, aucun chrétien ne peut en conscience trouver la moindre exemplarité à un cri de désespoir, qui relève au mieux de la pitié.
    5.  On pourra, pour une fois, se référer à l'article de "l'encyclopédie" fantaisiste "Wikipedia" qui fait tant de mal. http://www.insolent.fr/2014/04/paques-la-trahison-et-la-resurrection.html
  • Julius Evola : "La culture contemporaine"

    Étant donné ce que la culture et l’intellectualité signifient dans le monde contemporain, on est en droit de s’opposer à leur surévaluation. Le culte qu’on leur voue au point d’en faire les traits distinctifs d’une classe supérieure, presque d’une aristocratie – l’ « aristocratie de la pensée » qui serait la seule authentique et aurait le droit de supplanter les formes antérieures d’élite et de noblesse –, dénote un préjugé caractéristique de l’époque bourgeoise dans ses aspects d’humanisme libéral. La vérité est au contraire que cette culture et cette intellectualité ne sont que des produits de dissociation et de neutralisation par rapport à un tout.
    […] Normalement, la vision du monde n’est pas quelque chose d’individuel, mais procède d’une tradition ; elle est la résultante organique des forces auxquelles un type de civilisation doit la forme qui lui est propre. En même temps, a parte subjecti, elle apparaît comme une sorte de "race intérieure", de structure existentielle. Dans toutes les civilisations, autres que la civilisation moderne, a existé précisément une "vision du monde", et non pas une "culture", qui pénétrait les couches les plus diverses de la société. Et là où il y eut une culture et une pensée conceptuelle, elles n’avaient pas la primauté ; elles étaient de simples moyens d’expression, des organes au service de la vision du monde. [...] Dans les civilisations prémodernes, [les formes d'expression] consistaient plutôt en images évocatrices, en symboles au sens propre du terme, en mythes. Aujourd’hui, les choses peuvent se présenter différemment, à cause de l’hypercérébralité de l’homme occidental. Mais il importe de ne pas troquer l’essentiel contre l’accessoire ; il faut que les vrais rapports soient reconnus et maintenus, que, là où existent la "culture" et l’"intellectualité", elles servent d’instrument et d’expression à quelque chose de plus profond et de plus organique, qui est précisément la vision du monde. Et la vision du monde peut être plus précise chez un homme sans instruction que chez un écrivain, plus ferme chez le soldat, le membre d’une souche aristocratique ou le paysan fidèle à la terre, que chez l’intellectuel bourgeois, le "professeur" ou le journaliste.
    […] Ces évidences ont été systématiquement méconnues par la pensée libérale et individualiste. Une des pires conséquences de la "libre culture" mise à la portée de tous et soutenue par cette pensée est que des esprits incapables de discriminer selon un jugement droit, des esprits qui n’ont pas encore une forme propre, une "vision du monde", se trouvent, sur le plan spirituel, fondamentalement désarmés, face à des influences de tous genres. Cette inquiétante situation délétère, qualifiée de conquête et de progrès, résulte d’un postulat diamétralement faux : on estime qu’à la différence de celui qui vivait aux époque dites "obscurantistes", l’homme moderne est spirituellement adulte, donc capable de juger et d’agir par lui-même. (C’est sur la même prémisse que se fonde la polémique de la "démocratie" moderne contre tout principe d’autorité.) Il s’agit là d’infatuation pure : jamais il n’y a eu, autant qu’aujourd’hui, d’individus amorphes, ouverts à toutes les suggestions et à toutes les intoxications idéologiques, au point qu’ils deviennent les succubes, souvent sans s’en douter le moins du monde, des courants psychiques et des manipulations engendrés par l’ambiance intellectuelle, politique et sociale dans laquelle nous vivons.

    Julius Evola,

    Extrait de "Les Hommes au milieu des ruines" (1984)

    http://la-dissidence.org/2014/04/16/julius-evola-la-culture-contemporaine/

  • Faire sa révolution intérieure :

    Le système sait bien que rien ne bouleversera son pouvoir tant que la société de consommation « noiera » le peuple dans un conformisme entraînant l’abdication lente de nos spécificités citoyennes et humaines. « Mais si certaines sociétés et certaines nations ont donné le spectacle, à maintes époques, de l’ordre sage, de l’équilibre et de la prospérité, il faut donc que le triomphe du bien soit possible, il faut donc que l’homme ait le pouvoir de vaincre le mal ou du moins de limiter ses méfaits. Et ainsi, pour que, depuis 1789, les doctrines de sagesse et d’ordre n’aient jamais eu d’influence, que celles de mort aient continûment triomphé, pour que tous les sursauts en faveur des résurrections aient été étouffés ou voués à l’échec, il faut que l’effort des « réactionnaires » ait été, quelque peu, ou irrationnel, ou maladroit, ou désorganisé, ou mené trop faiblement, car la nocivité même des doctrines triomphantes aurait dû les annihiler bien souvent, malgré les formidables moyens de succès mis à leur service. » (M-M. Martin)

    Tant que le pain sera sur la table, symbolisé par l’époque romaine « du pain et des jeux », les rayons des supermarchés pleins, la télévision en fonction, l’essence disponible, de l’énergie et de l’eau dans les robinets ainsi qu’un minimum d’argent distribué pour vivre et consommer, rien ne bougera. Seule une crise changera les choses, lorsque l’on aura faim et froid, plus d’argent, lorsque l’on aura plus rien, Alors le peuple réfléchira et remettra peut être en cause ce qui jusqu’à maintenant l’a entraîné dans un doux esclavage. Il remettra peut être en cause ses erreurs, son subjectivisme, son laisser–aller, son hédonisme.

    Alors que faire en attendant ?

    Réveiller ceux qui donnent des signes de résistance et de libertés. Créer des réseaux d’information, d’alternative au monde consumériste, agir avec son porte-monnaie en sélectionnant ses achats en fonction des relations communautaires, éviter les grands réseaux de distribution. Nous écrivions dans la revue « Brisez vos chaînes » que le système génère des assistés afin de mieux les contrôler. La télévision, les portables, consoles, internet…etc., sont également des facteurs qui forcent les gens à rester chez eux, en privilégiant la virtualité, plutôt que de chercher à avoir de vrais contacts humains. S’en suit alors tout un monde virtuel qui s’établit dans leur quotidien, ne les mettant nullement à l’épreuve, donc sans combativité pour affronter les difficultés de la vie réelle. La machine est au service de l’homme et non l’inverse. Privilégiez la rue ! Sortez. Allez dans les cafés, les bars, faites des activités associatives et sportives. Votre indépendance et liberté mais aussi votre santé doit passer par le choix de votre alimentation, celle-ci est essentielle à votre survie et à ceux qui vous entourent. Comment peut-on imaginer se nourrir de produits gazés chimiquement et traité sans à aucun moment ne pas subir et quelquefois sur une autre génération les conséquences néfastes de la chimie ? Comment êtes-vous assez inconscient pour vous nourrir de produits n’ayant quelquefois plus le goût d’antan où manger des animaux ne voyant que la lumière artificielle, ne pouvant plus se déplacer et vivant dans des conditions telles, que l’esprit s’il ne se voilait la face condamnerait par simple humanisme. Il vous faut donc comprendre qu’il n’y a d’alternative que dans le contact avec les producteurs directement et ainsi vous éloigner des centres commerciaux, fer de lance du mondialisme, chez qui nous nous soumettons chaque jour ! Court-circuitez les réseaux de distribution, ce sera d’ailleurs plus sain pour vous et vos enfants, en apprenant à connaître des petits producteurs (viandes, fruits et légumes...), achetez directement chez eux. Vous retrouverez de vrais contacts avec le « Pays Réel », retissez des liens efficaces avec le sens de la parole et la qualité. Concrètement ensuite, faire en sorte sur le plan de la santé d’éviter les pièges des trusts pharmaceutiques qui, loin du serment d’Hippocrate, nous endorment de médicaments et calmants afin de faire de nous les cobayes de multinationales pour mieux nous manipuler demain. Non qu’il faille se détourner de la médecine mais plutôt d’une certaine médecine plus orientée vers le gain que la santé des citoyens. Les travaux jadis du Docteur Paul Carton avaient largement montré combien l’observation de chaque corps, comme les remèdes suivant les personnes pouvaient être différents. Les remèdes dits de « Grand-mères », même s’ils avaient quelques lacunes, avaient prouvé sur le temps leur redoutable efficacité naturelle. D’autant que nous ne connaissons pas toujours les effets secondaires des médicaments, qu’à grands coups de publicité, la finance désire nous faire absorber chaque jour…

    Cela veut dire que même dans ce domaine, méfiance nous devons garder et je prends pour l’illustrer l’affaire de la grippe aviaire, l’obligation à tous alors de se faire vacciner, où en sommes-nous aujourd’hui ? Faudrait-il parler de l’affaire du sang contaminé, responsables mais pas coupables, les familles subissant des pressions pour se taire, afin de permettre à des responsables de trôner encore aujourd’hui dans les allées du pouvoir. La justice est à deux vitesses ! C’est cela la vraie résistance…La politique du « chacun pour soi» n’a jamais rien engendré de bon et brise les liens entre les personnes…Cet individualisme a également pour conséquence d’engendrer, un repli sur soi ou chacun n’a le souci que de sa petite personne sans égards aux autres et gros problèmes qui ruinent les forces de notre pays. Il s’en suit alors un esprit fataliste ou personne ne souhaite s’engager, préférant la facilité de considérer que tout est perdu d’avance et la naïveté de croire à ce qui est donné «gratuitement » par les médias.

    A suivre...

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/etre-royaliste/1344-faire-sa-revolution-interieure-

  • Réveil des consciences : nos évêques verront-ils les signes des temps ?

    De Jean-Marie Guénois dans Le Figaro Magazine :

    "L'Eglise de France traîne une mauvaise conscience. Elle ­regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse! La cécité d'une partie des évêques à ne pas lire ce que leur vocabulaire appelle pourtant les ­ «signes des temps» est accablante. Depuis des mois, en ­effet, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des ­familles, se sont mobilisés par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement…

    Une partie des évêques a certes compris et accompagné cette indignation massive en encourageant ouvertement la résistance, et en allant même manifester en personne. Mais une autre, dont l'actuelle direction de l'épiscopat français, est restée sur la réserve. En considérant que l'enjeu-la survie ou la disparition de la cellule familiale composée d'un homme et d'une femme et de ses enfants-ne ­valait pas ce dérangement. Pour trois raisons. L'Eglise, selon eux, avait d'abord tout à perdre, en termes d'image, dans ce combat «perdu d'avance» et d'arrière-garde, parce qu'il importerait, aujourd'hui, de «faire avec» l'évolution de la société. En s'engageant, l'Eglise risquait ensuite, d'après eux, de se faire récupérer, dans un combat purement politique, par la droite et l'extrême droite. Certains évêques, enfin, plutôt bienveillants pour le gouvernement socialiste, ne voulaient pas gêner son action, considérant la question du mariage homosexuel comme un débat de société mineur.

    Seul problème : en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes qui, loin d'être «réacs», sont devenus d'authentiques «rebelles». Des insoumis «intérieurs» qui n'entrent dans aucune catégorie politique, encore moins celles de l'extrême droite. Mais qui comprennent mal pourquoi la hiérarchie catholique est si réticente à s'engager franchement sur les grands sujets de société, préférant se réfugier dans le non-dit plutôt que de mettre sur la table les désaccords qui divisent entre eux les évêques. [...]

    La discussion franche de Lourdes, le 8 avril, n'a rien changé. Si les évêques partent du même constat - la famille classique est battue en brèche par les évolutions de société -, les uns, comme les cardinaux Vingt-Trois et Barbarin et beaucoup d'évêques, tels Mgr Brouwet et Mgr Rey, pensent que c'est une raison de ne pas baisser les bras ; d'autres, comme Mgr Brunin, estiment que l'Eglise ne doit plus privilégier une vision unique de la famille, mais prendre en compte toutes ses formes en les mettant sur même plan. Cette prudence, voire cette peur, la jeune génération des catholiques français ne la comprend pas.

    Michel Janva