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tradition - Page 363

  • Du Tea Party à la « Manif pour Tous », l'impasse de la droite religieuse

    Au début, j'ai cru à un poisson d'avril avancé pour cause de week-end pascal. Mais le doute n'est plus permis : « Frigide Barjot » a bien participé au Congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), la section française des Frères musulmans (et à ce titre l'homologue  du Hamas).

    En voyant la photo ci-contre, j'ai pensé à un montage : qu'elle porte, à 50 ans révolus, un sweat à capuche rose fluo et un futal moulant de pré-ado, pas étonnant venant d'elle, mais qu'elle s'affiche aux côtés des barbus ? Et pourtant, la « catho-déjantée » est bien allée au Bourget déclarer aux musulmans de France qu'ils sont « notre espérance », « nous » désignant apparemment les opposants français au « mariage » gay. Elle récidivait ainsi par rapport à ses déclarations sur la « France black-blanc-beur » qui, prétendait-elle en dépit de la réalité, l'avait suivie, elle.

    Les vrais destinataires de ce message

    Que les participants à la « Manif pour Tous » fussent dans leur immense majorité des Français de souche, catholiques ou non, n'a pas grande importance : « Frigide Barjot » ne s'adressait pas aux musulmans, qui ne partageront jamais son « engagement », mais  aux catholiques qui ont peur de l'accusation de « racisme » que leur lance la gauche, qui sait quel mot magique prononcer pour faire perdre ses moyens à la droite. Aussi contre-intuitif que cela soit, il ne faut pas oublier que c'est le même procédé qu'ont utilisé aux États-Unis les leaders du Tea Party pour rassurer leurs sympathisants, presque tous Blancs et chrétiens, et qui avaient peur de passer pour « racistes ». Dès qu'ils le pouvaient, ils mettaient un Noir en avant, ne se rendant pas compte que, ce faisant, ils paraissaient condescendants et étaient justement dénoncés à ce titre. Je n'ai pas encore vu de réaction politico-médiatique à la sortie de la catho-festiviste, mais il est certain que ses propos ne modifieront pas l'opinion d'un Yann Galut. La gauche aura beau jeu d'y déceler de l'hypocrisie alors que c'est, hélas, très sincère.

    Les propos de « Frigide Barjot » m'ont immédiatement rappelé ceux de Glenn Beck, présentateur à l'époque d'un talk-show sur Fox News, qui avait enjoint la foule rassemblée à Washington fin août 2010 à « aller à leur église, leur synagogue, leur mosquée », alors que les fidèles des deux derniers lieux de culte sont notoirement hostiles au Parti républicain pour lequel Glenn Beck et Sarah Palin faisaient campagne.

    Le résultat électoral a été désastreux : à l'exception des politiciens déjà connus qui s'étaient affiliés au Tea Party, les candidats issus de la société civile ont été balayés aux élections de mi-mandat de novembre 2010, remportées par le Parti républicain. Une fois les élections terminées, le Tea Party n'a cessé de décliner, au point de ne plus peser grand-chose lors de la nomination du candidat républicain; finalement, c'est Mitt Romney, un mormon social-démocrate, qui a été choisi, et ce sans le moindre suspense.

    Puis il a été battu dans une élection présidentielle qui aurait pu être gagnable. Si les républicains avaient à nouveau obtenu 60 % du vote blanc, comme en 2010, au lieu des 59 % recueillis par Romney, ce dernier aurait pu empêcher Barack Obama d'être réélu.

    Il faut dire que Romney, ancien gouverneur du Massachussets, était le candidat le plus improbable pour convaincre le Midwest blanc et chrétien de choisir le parti à l'éléphant. Au final, l'abstention a eu raison de Romney, comme elle avait eu raison de Sarkozy. Le mouvement spontané du Tea Party avait été transformé en renfort à la machine à perdre.

    Rendre explicite ce qui est implicite

    Cela devrait servir de leçon au million et demi de Français qui ont défilé le 24 mars : un mauvais leader peut tuer un mouvement prometteur, et « Frigide Barjot » est de cette trempe-là. Là où il y a des raisons d'être inquiet, c'est que, comme le disait Alain de Benoist dans cet entretien qui en a défrisé certains, l'homme de droite suit toujours son leader, même quand celui-ci, comme le joueur de flûte de Hamelin, le mène en musique à la noyade.

    Il faudrait changer de leader, mais ça ne s'improvise pas : le leader reflète le mouvement. Tant que le mouvement a pour principal objectif la défense du « mariage traditionnel » (en réalité du mariage révolutionnaire institué pour concurrencer le mariage chrétien), il ne pourra pas y avoir de meilleur leader que « Frigide Barjot ». Les enjeux de l'heure ne sont pas religieux, mais identitaires, et la « Manif pour tous » l'a amplement révélé : en dépit de leur appel aux fidèles de toutes les religions, aux manifestants de toutes les couleurs, ce que les organisateurs ont obtenu, c'est une manif blanche, de même que Romney, malgré ses œillades appuyées envers les minorités, a obtenu 80 % de ses suffrages de ces Blancs qu'il n'a pas estimé nécessaire de convaincre.

    Pour que le mouvement débouche sur autre chose que des « ateliers-sushi », des récitals de gospel et des défilés de schtroumpfettes, il faudra que le caractère ethnique implicite des manifestations soit rendu explicite, et pour ça, il faudra utiliser des thèmes un peu plus significatifs, et donc un peu plus clivants que les marottes de la droite religieuse.

    Roman Bernard http://criticusleblog.blogspot.ca/

  • L'Existentialisme

    En France ce courant philosophique a été quasiment totalement lié à la personne de Sartre, même si ce dernier s'est inspiré de différents penseurs comme Kierkegaard, Hegel, Husserl, Heidegger... Le livre référence fut l'Être et le Néant mais Sartre développa aussi sa pensée dans la Critique de la raison dialectique. L'Existentialisme connut tous les excès puisque pour certaines femmes il suffisait de s'habiller en bohémienne et fréquenter certains cafés de Saint-Germain des Prés pour se définir comme existentialistes. Ce courant de pensée fut donc aussi une mode d'après guerre.'Qui dit mode dit aussi moment passager et il est vrai que maintenant la philosophie dite « sérieuse » se situe plutôt entre ce qu'on appelle la « continentale » (phénoménologie) et l'analytique. En plus du questionnement sur l'éthique existe aussi une philosophie des sciences.
    Le questionnement sur l'existence, l'intériorité de l'homme a eu ses précédents avec des écrivains-philosophes comme Montaigne et Pascal avant Kierkegaard. La grande question de l'homme est l'existence et non un savoir académique dit objectif, le savoir des professeurs. Sartre postulera : « l'existence précède l'essence ». Cette formule est à l'opposé de tous les déterminismes religieux comme la prédestination, biologiques puisque pour certains biologistes nous sommes nos gènes, ou sociaux. Un sociologue comme Bourdieu considéra qu'on ne peut sortir de nos classes sociales originaires. Il n'existerait que de la reproduction sociale. La thèse de Sartre est donc quasiment un acte de foi même si ce dernier n'aimait sans doute guère cette expression. Il a aussi existé un existentialisme religieux comme celui de Gabriel Marcel à côté de celui de Sartre.
    Sartre :
    Il est difficile de parler de Sartre même des années après sa mort tant il a suscité les passions donc aussi les haines, ceci étant lié à son dévergondage politique. Il reste un grand écrivain au style très classique des romanciers XIXème siècle comme on peut le découvrir dans les chemins de la liberté. Il fut aussi un Narcisse de sa laideur physique qu'il portait comme un étendard. Son aura et sa légitimité intellectuelle, qui a tout écrasé sous lui du temps de son vivant, étaient fondées sur les milliers et milliers de pages qu'il a noircies sous l'effet des dopants. Il n'y a pas que les sportifs qui se dopent.
    II a été considéré comme le pape de l'existentialisme avec quelques phrases-choc qui sont passées chez le public cultivé et même au delà « nous sommes condamnés à la liberté ». Sartre postulait la liberté comme il a beaucoup affirmé, ses affirmations passant pour « la » vérité de l'époque. Beaucoup de lecteurs se sont familiarisés avec la notion de l'en-soi et du pour-soi notions toutes hégéliennes qu'il a transformées, l'en-soi étant du domaine du réalisme, le pour-soi de l'idéalisme.
    Une des grandes idées de Sartre est que nos actes nous fondent. Nous sommes nos actes. De là résulte notre responsabilité liée d'ailleurs à la liberté inhérente à notre existence selon lui. Sartre a voulu relier l'existentialisme au marxisme.
    Dans la Critique de la raison dialectique il essaie de faire cette synthèse a priori contradictoire puisque notre existence et notre subjectivité sont en dehors de toute théorisation et de toute pensée englobante. Sartre est entré en marxisme comme d'autres en religion. « Le marxisme est l'horizon indispensable de notre temps ». Il justifiera même la violence pour se libérer de notre servitude.
    Au delà des provocations et outrances, nous avons en affaires à un esprit brillant dans la lignée de Voltaire comme le système éducatif français de l'époque, très élitiste en fabriquait à Normale Sup rue d'Ulm à la différence d'Outre Rhin où l'on privilégie la profondeur.
    Kierkegaard
    Le philosophe danois est avant tout un penseur religieux.
    Sa problématique est donc la foi, mais il fut avant tout un précurseur de l'existentialisme.
    Au delà de l'aspect religieux de nombreuses réflexions sur l'existence ont amené plusieurs catégories nouvelles.
    L'ennemi de Kierkegaard au départ est Hegel et son système de l'Histoire. Le philosophe réintroduit le subjectif, le seul qui a de la valeur face à la soi-disant objectivité du savoir abstrait ou théorique. L'analyse de l'angoisse sera reprise par Heidegger. L'angoisse vient du péché au départ pour Kierkegaard. Cette angoisse de l'existence ne peut être analysée dans aucune « Science ».
    L'angoisse nous construit, elle fait saisir tous les possibles. Elle donne le vertige de la liberté. Le savoir abstrait, théorique du professeur a fait oublier à l'homme ce que veut dire exister. Semblable à Pascal qui redécouvre le cœur chez l'homme, le philosophe analyse l'intériorité. Kierkegaard valorisera la passion, sentiment de l'être qui existe. Le penseur doit être passionné, pour que tout devienne plus intense. Kierkegaard apposera l'Unique à l'universel de Hegel.
    La foule ne peut être que négative face à la grandeur du solitaire : « l'homme spirituel se sépare de nous autres hommes parce qu'il peut supporter l'isolement ».
    On retrouve les accents du livre de Schopenhauer « Aphorismes sur la sagesse dans la vie » où la solitude est célébrée. Le bavardage perd les humains. La déchéance dans le bavardage sera un thème heideggérien.
    Heidegger
    Le philosophe de Fribourg a repris la phénoménologie là où Husserl s'est arrêté. Après les critiques de l'objectivité et de la Science faites par son prédécesseur Heidegger construit son analyse existentiale.
    II ne se revendiquait pas comme existentialiste. Il a inspiré Sartre et a lui-même repris des thèmes de Kierkegaard. Ce fut un créateur de philosophie.
    Ses néologismes font partie maintenant de la philosophie.
    Les modes d'être de l'homme sont appelés « existentiaux ». L'homme est être-au-monde. Le Dasein heideggérien signifie être là ou existence en allemand.
    Les choses du monde sont en rapport avec nous comme instruments.
    Heidegger réintroduit la situation affective de l'être-jeté ce qui le différencie de la vision scientifique du monde. Cela le distingue aussi de la raison kantienne.
    On retrouve la subjectivité kierkegaardienne.
    Le monde apparaît selon notre disposition : la-joie, la peur, la tristesse, l'ennui… Il n'y a de sujet pur néo-kantien, mais un être-là possédant une historicité.
    L'être-jeté connaît aussi la déchéance dans le bavardage, la dictature du « on ». il est donc inauthentique.
    L'inauthenticité est originaire à notre existence.
    L'être là devient authentique lorsqu'il s'approprie soi-même. Heidegger fera aussi des analyses très fines dans « Sein und Zeit » sur le souci, l'angoisse, la mort qui nous sortent de la quotidienneté et font jaillir l'authenticité et tous nos possibles.
    Conclusion
    L'existentialisme est un courant de pensée lié à Sartre même si l'on peut considérer Kierkegaard comme un précurseur.
    L'homme se construit par ses actes. Il est donc responsable de son essence et donc de tout devant tous.
    « Si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est » (Sartre).
    Philosophie et politique ne font plus qu'un.
    Cet existentialisme athée a sa cohérence puisqu'il faut rejeter selon lui un être supérieur appelé Dieu qui aurait déjà défini notre essence.
    En fin de compte Sartre a crée sa théologie en négativité en inversant Luther.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU

  • Comité d'accueil de Madame Bertinotti hier matin à Rennes

    Au Théâtre National de Bretagne (Ouest-France en parle) :1
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    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mémoire du prolétariat européen combattant…

     

    « Au lieu du mot d’ordre conservateur : “ Un salaire équitable pour une journée de travail équitable ”, les prolétaires  doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire : “ Abolition du salariat ”. »

     

    Karl Marx, Salaire, prix et profit.

     

    « La C.G.T. ne cache pas sa satisfaction. Elle prend position pour la reprise du travail. »

     

    L’Humanité, organe central du Parti Capitaliste Français, du 20 juin 1968.

     

    En un temps où la mondialisation advenue du temps immuable du fétichisme de la marchandise semble avoir pris le contrôle total du devenir humain et alors même que l’immigrationnisme effréné de la classe capitaliste en quête de servilité salariale venue des continents africains et orientaux du temps immobile, pourrait superficiellement faire oublier la tradition insoumise du temps transformable qui est le devenir profond de la tradition communiste de l’être européen contre le despotisme de l’avoir, il n’est pas inutile d’aller parfois feuilleter quelques pages bien oubliées du livre vivant de notre vieille mémoire radicale.

     

    Le 11 juin 1968, une longue journée d’affrontements violents et massifs entre C.R.S. et ouvriers eut lieu autour de l’usine Peugeot de Montbéliard laquelle depuis la mi-mai avait connu un puissant mouvement social. Cette journée – dans le champ historique du prolonger de toutes les jacqueries paysannes de jadis et de tous les troubles ouvriers qui suivirent la révolution capitaliste de 1789 -, est venue démontrer comment et par-delà les premiers moments de la grève, une dialectique des profondeurs du vibrer, du sentir et du comprendre se met en branle contre toutes les impostures et tous les dressages qui voudraient que le désir de l’homme n’exista que pour être reconverti en satisfaction du vendre.

     

    L’important dans la grève, ce n’est pas tant ce qui la déclenche au niveau du mieux sur-vivre dans la misère de l’argent que  ce qui se passe après en ouverture/fracture du quotidien… lorsque dans la rencontre collective des insatisfactions au temps du compter et de l’acquérir, les langues se dé-lient, l’esprit se dé-noue et les corps ressentent le besoin de se laisser aller aux joies spontanées et saines d’un tressaillir et d’un trépider cosmiques qui dé-couvrent existentiellement que être au monde de l’authentique, c’est essentiellement se dégager des spectacles du fallacieux et surgir en affirmation du jubiler l’émotion véridique.

     

    En 1968, on dénombrait en cette vaste, laide, grise et poussiéreuse prison usinière de Franche-Comté  près de 30 000 ouvriers dont un grand nombre d’ailleurs venaient des campagnes environnantes, parfois éloignées. Ce qui les astreignait ainsi en plus du quotidien à la tâche à devoir passer chaque jour plusieurs heures dans les centaines de mornes cars de ramassage affrétés par la direction pour les amener sur le lieu de leur exploitation. La journée de travail étroitement quadrillée dépassait alors les neuf heures pendant que la semaine, elle, approchait les 47 heures.

     

    À la confluence d’une vie rurale qui avait encore une teneur signifiante et d’un monde urbain qui commençait alors seulement à déployer son hégémonie ravageuse, la classe ouvrière du pays de Montbéliard, dans le droit fil des conjonctions qui liaient l’histoire des Chouans des campagnes de l’Ouest à celle des Communards de l’Est parisien, était alors dans son positionnement, ses bouillonnements et ses combats prioritairement attachée à préserver les simples et naturelles solidarités de l’être ensemble.

     

    Au début du moi de juin, alors que les négociations entre direction et syndicats pour casser le mouvement de grève qui depuis des semaines refusait de capituler, ne parvenaient pas à démobiliser la large contestation de la base, l’état-major Peugeot, la C.G.T. et les autres organisations de l’entreprise organisèrent alors plusieurs scrutins qui a chaque fois ne mobilisèrent cependant qu’une participation minoritaire mais comme l’appareil central de tous les syndicats présents poussait  de plus en plus énergiquement à la reprise, ceux-ci décidèrent d’appeler sur le terrain à mettre fin à l’occupation et à quitter l’usine.

     

    Le 8 juin, les bureaucrates syndicaux bien décidés à interrompre cette occupation qui durait depuis le 17 mai, convinrent de mettre en scène un type d’exutoire classique en appelant les ouvriers à aller manifester en ville, pour pouvoir plus facilement disperser les piquets de grève qui restaient, eux, à l’usine. Mais ces derniers comprirent rapidement l’objet de la manœuvre. Un groupe d’ouvriers prit donc une voiture équipée d’une sono et parti rejoindre le cortège afin d’expliquer à leurs camarades qui défilaient la manipulation qui se tramait dans leur dos. Ainsi, provisoirement la chausse-trape syndicalo-patronale ne put produire les effets escomptés…

     

    La remise en marche de l’établissement qui fut programmée pour le lundi 10 juin s’effectua donc dans un climat fait à la fois de méfiance, d’indignation et de vigilance. C’est de cette manière dans le doute et sur le qui-vive que plusieurs milliers d’O.S. furent requis pour organiser concrètement les conditions pratiques du redémarrage. La rumeur courant alors que les cadences allaient être très nettement augmentées et que les jours perdus en raison de la grève devraient être rattrapés en temps accéléré, l’amertume persistante devint vite exaspération grossissante et très rapidement des groupes de jeunes commencèrent à spontanément débrayer puis à sillonner les ateliers en appelant à reprendre la grève.

     

    Promptement, le mouvement d’insubordination se répandit dans tous les secteurs et à la mi-journée, des centaines d’ouvriers se mobilisaient pour bloquer les portes de l’usine. La C.G.T. et la C.F.D.T. affolés par ce vent d’insoumission et assurés de ne pouvoir torpiller le mouvement que par une attaque de l’intérieur, se déclarèrent donc trompeusement et comme d’habitude en soutien verbal des ouvriers mais pour mieux évidemment en sous-main le démolir. La bureaucratie syndicale décida en conséquence de soutenir officiellement la grève mais à la condition que « tout se passe dans le calme et la dignité… ».

     

    En début d’après-midi, plus de 10 000 ouvriers ayant voté la confirmation de la grève en assemblée générale, décidaient l’occupation des locaux en prenant le parti de s’organiser en conséquence pour la soirée et la nuit qui venaient.

     

    En fin de journée, les forces de gendarmerie intervenaient pour sécuriser le périmètre pendant que la direction demandait que le travail reprenne normalement dés le lendemain matin.

     

    La mobilisation pour la généralisation de la grève ne cessant de s’étendre, la nuit venue des détachements de C.R.S. commencèrent à encercler l’usine. Après avoir neutralisé un des piquets de grève, ils commencèrent à investir les bâtiments mais très vite la riposte ouvrière s’organisa de manière ferme et coordonnée. Les premiers affrontements commencèrent et très rapidement on dénombra les premiers blessés d’une longue série à venir.

     

    À l’aurore du 11 juin, les ouvriers qui avaient été expulsés de l’usine revinrent l’envelopper, construisirent les premières barricades et décidèrent d’attaquer frontalement les C.R.S. Une véritable bataille rangée opposa alors les forces policières et un flot croissant d’ouvriers. Insensiblement, l’occupation de l’usine tournait à l’émeute et désormais un véritable soulèvement était en train de prendre possession de tout l’espace qui entourait l’usine. Les ouvriers contrôlèrent les routes, les carrefours et la voie de chemin de fer pendant que les barricades se multipliaient et que l’on se battait de plus en plus violemment au point que certains policiers durent tirer à balle réelle pour se dégager de l’encerclement.

     

    Au matin de ce 11 juin, des milliers d’ouvriers convergeaient vers l’usine en refusant d’embaucher sous quadrillage policier. Comme de coutume, les syndicats en parfaits chiens de garde du Capital et afin de détourner les ouvriers du front de lutte, tentèrent une diversion et proposèrent d’enterrer le mouvement par le biais d’une marche vers la sous-préfecture de Montbéliard. Mais la colère était tenace et les ouvriers arrivant, désobéissant aux appels au calme répétés des syndicats, partirent en nombre croissant se battre aux côtés de leurs camarades qui tenaient les premières lignes.

     

    Les combats étaient de plus en plus durs et les C.R.S. d’abord seulement débordés, se retrouvèrent bientôt emportés et submergés. Attaqués à coups de cailloux et de billes d’acier, ils furent contraints de faire usage répété de leurs armes pour se dégager. Une vingtaine d’ouvriers tombèrent. L’un se retrouva dans le coma pendant qu’un autre décédait. En face, un C.R.S. était abattu à coups de barre de fer. Plusieurs autres auraient été tués selon des rumeurs locales jamais officiellement confirmées. Les ouvriers commencèrent ainsi à reprendre le contrôle de l’usine à mesure que se confirmait le désarroi, la dispersion puis la débâcle des forces de police. Un car de C.R.S. était même abandonné à mesure que ceux-ci fuyaient et que certains abandonnaient leurs mousquetons et que les flics syndicaux les récupéraient et les cassaient pour les rendre inutilisables par les ouvriers.

     

    En fin de matinée, affluaient de toutes parts des renforts ouvriers venus des usines proches puis de toute la région dans une ambiance communarde  de joie, de colère, d’impatience et de fraternité… Le cri de mobilisation Aux barricades rythmait ainsi le temps collectif d’un territoire qui s’élargissait et se couvrait sans cesse de nouveaux barrages et d’obstacles qui permirent d’envelopper définitivement les C.R.S. qui malgré quelques contre-attaques ne purent parvenir à reprendre l’avantage.

     

    La tension était de plus en plus extrême… Un ouvrier qui positionné en hauteur sur un pont haranguait ses camarades et assaillait les policiers fut abattu et décéda sur le champ. En fin de journée, les C.R.S. épuisés et incapables de contenir la marée montante, commencèrent à se replier et évacuer les bâtiments qu’ils occupaient. À mesure que la nuit tombait, les ouvriers reprenaient possession de chaque pouce de terrain ainsi abandonné.

     

    Toute la population environnante qui soutenait cette ébullition se mit de la partie et la retraite des forces de police s’effectua alors avec une difficulté considérable car elles furent là systématiquement attaqués de front, de flanc et d’arrière. Ce qui finit en une véritable déroute. Plusieurs centaines de jeunes ouvriers assaillirent alors le bâtiment qui servait de poste de commandement à la direction Peugeot et à l’état-major des C.R.S. Tout fut pillé, brisé, vandalisé, non pas comme durant les émeutes abrutissantes des Banlieues marchandes de 2005 par l’envie de plus de tunes mais par haine assumée des accumulations de l’horreur capitaliste.

     

    En cet instant, c’est toute la population d’une région qui se trouvait en situation de soulèvement… Pendant que les fusils de chasse commençaient à se compter et se préparaient à servir, des cocktails Molotov étaient stockés en préparation des affrontements à venir. La gauche et l’extrême gauche du Capital (la seconde, simple extrémité durcie des pièges réformistes de la première !) étaient complètement dépassées et désormais incapables d’éteindre l’incendie qui couvait. La seule solution fut donc pour le système de prendre la décision d’éloigner les forces de police en les retirant de toutes les zones d’effervescence ouvrière.

     

    Sous le regard inquiet de délégations directement venues de Paris,  toutes les autorités de l’organisation de la misère marchande : partis, syndicats et  institutions siégèrent sans interruption en préfecture afin de trouver les moyens d’étouffer la lutte et de restaurer le calme de l’abêtissement travailliste.

     

    Cette journée du 11 juin a montré la capacité de résistance de la réalité du vivre-l’être face aux décisions prises par tous les représentants de la société de l’avoir. Les forces de police ont abandonné le terrain et les ouvriers de la première usine automobile française ont durant une journée d’émeute radicale été totalement in-maîtrisables… Pour neutraliser les derniers bastions de combativité ouvrière à l’heure où déjà s’annonçait le reflux au niveau national de la dynamique de contestation que gauche et gauchistes fourvoyaient sur le terrain politique, les syndicats épaulés par leurs cadres nationaux et la direction générale de Peugeot allaient dé-bloquer la situation par un travail d’isolement méthodique des secteurs les plus radicaux progressivement marginalisés.

     

    Faire croire à ceux-ci qu’il faut reprendre le travail sous prétexte que ceux-là l’ont déjà fait alors que c’est pourtant faux est une vieille recette syndicale connue pour ensevelir la lutte et à mesure que de-ci de-là, l’intoxication des fausses nouvelles se répand avec toutes les complicités orchestratives que l’on connaît, l’on finit par réduire les combats de plus en plus confinés à la définitive mise en quarantaine.

     

    À la fin juin, dans un climat de défaite ouvrière de plus en plus certaine, la C.G.T. qui venait d’obtenir du patronat reconnaissant le droit de constituer des sections disciplinaires syndicales d’entreprise, était aux anges et elle appelait partout à la reprise du travail. Concernant Sochaux, L’Humanité qui dressait des couronnes à la C.G.T. pour son sang froid se louait alors que les interventions de cette dernière « auprès du Premier ministre » aient permis d’éviter le pire.

     

    Après avoir disloqué la lutte dans l’automobile et la métallurgie, les syndicats parvenaient ainsi à briser l’esprit de combat des ouvriers de chez Renault qui pliaient le 18 juin après avoir un mois plus tôt conspué Séguy à l’île Seguin. À partir de là, les derniers bastions tomberont les uns après les autres… La reprise du travail à Sochaux sera finalement votée sous haute protection syndicalo-patronale par à peine la moitié des salariés qui, amers et sans illusion sur les miettes de Grenelle, se rendaient bien compte que l’on avait ainsi transformé leur victoire de rue en capitulation sociale.

     

    En envoyant ainsi les C.R.S. contre les ouvriers de Peugeot, le gouvernement entendait essentiellement faire une démonstration de force, destinée d’abord aux salariés qui restaient encore en grève et ce pour les fatiguer, les affaiblir et enfin les faire flancher.

     

    Ayant tout normalement choisi de démanteler la contestation ouvrière et de pousser partout à la reprise du travail, la C.G.T. (et avec elle le P.« C ».F.) comme les autres centrales syndicales avaient systématiquement cloisonné, désarmé, découragé  et  désorienté  les grévistes de chaque entreprise pour les séparer, les diviser et les compartimenter  dans l’horizon étroit de leurs seules forces locales, qui plus est  souterrainement fragilisées par l’étouffoir bureaucratique.

     

    L’échec des C.R.S. à mettre fin aux occupations d’usine à Peugeot Sochaux, comme à Renault-Flins d’ailleurs,  souligna manifestement  qu’en Mai-Juin 68, ce n’était pas la combativité prolétarienne qui manquait à l’appel, mais la capacité objective de généralisation unitaire et homogène d’un mouvement décidé à aller jusqu’au bout des possibilités de sa dynamique.

     

    Le mouvement du prolétariat en lutte tant qu’il ne peut produire les conditions matérielles de sa propre auto-abolition vers la communauté  humaine ne peut  qu’échouer à être autre chose que le mouvement de dynamisation par lequel le Capital se transforme et se rénove pour s’accomplir comme total arraisonnement de la vie. Les événements de mai 1968 étaient ici l’expression du passage décisif par lequel la société du spectacle marchand se constituait comme empire de la passivité indépassable, éliminait les vestiges des continences morales du passé et se posait comme éternité abondante de la débauche chosiste dans la misère infinie du désir consommatoire.

     

    De la sorte, l’époque n’était pas alors celle de la crise finale du Capital mais celle de la crise de ses archaïsmes subsistants. 1968 ne marquait pas le commencement de la fin mais seulement la fin du commencement. Avant 1968, le Capital régnait en asservissant ce qui l’avait précédé. Après 1968, le Capital qui va réussir à faire de l’échange démocratique des atomes narcissiques, la base vivante de l’économie politique de la servitude, va digérer toute son antériorité pour la remodeler selon les nécessités du libre-esclavage désirant dans le travail du consommer. C’est le moment où la domination de la valeur sur le monde s’arrête de dominer le monde comme une extériorité à conquérir, ce que le capitalisme depuis des siècles ne cessait de faire à travers son expansion dissolvante de longue durée – mais où l’argent accomplit enfin sa totale domination réalisée de la vie en tant que parachèvement moderniste de la dictature démocratique du marché.

     

    Tout ce qui est, est et ne peut plus être désormais qu’appendice de la valeur puisque le règne du quantitatif à rentabiliser aliénatoirement s’est emparé de la totalité du monde. La marchandise est devenue le tout de l’économie, de la politique, de l’art et de la religion. L’économie du faire-valoir de l’angoisse erratique ne cesse dorénavant de produire sa reproduction au diapason de l’économie de la valeur. Et de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, il est clair que tous les projets de réorganiser l’économie (en tant que production pour l’argent !) et toutes les spéculations de refondation de la politique (en tant qu’assujetissement à la soumission !) ne sont que des mystifications de maintenance de la domestication.

     

    À partir de 1968, les désirs de l’économie se sont faits organisation concentrationnaire de  l’économie des désirs puisque l’histoire du monde a pu enfin devenir le devenir du Capital a sa totalité. Désormais, et à partir de là, la marche en avant de la mondialisation cosmopolitique prévue par Marx va tout balayer en démembrant les peuples et en dispersant les enracinements prolétaires pour permettre l’irruption triomphante des populations solitaires de la grande foule du hors-sol universel.

     

    Après avoir désagrégé les anciens pays et les ancestrales régions pour constituer les nations, la marchandise qui n’a plus besoin de s’appuyer que sur elle-même se débarrasse de tout ce sur quoi elle s’adossait avant de pouvoir devenir réalisation absolue de son autocratie fétichiste. Rien ne sert de fantasmer des réactions ou des restaurations qui pourraient préserver quoi que ce soit de l’hier face à la grande destruction qui s’annonce. Rien ne subsistera de ce qui fut l’avant-mondialisation totalitaire de la marchandise.

     

    Tout sera emporté par la vague conquérante de l’artificiel illimité et de l’homme réifié. Mais au terme de sa course effrénée, la logique de l’accumulation capitaliste échouera immanquablement sur les contradictions de la pléthore de sa propre pléthore et là sera enfin posée la question du pouvoir de la vie de l’être qui doit détruire internationalement tous les pouvoirs de la société de l’avoir en tant que  négation de la vie.

     

    Le Capital ne sera pas éradiqué par un retour constructiviste et nostalgiste à un type de communauté antérieure et tout combat qui regarde derrière est perdu par avance car l’histoire ne repasse jamais les plats. S’émanciper des bases matérielles de la vérité inversée par le cours totalitaire de la communication aliénée, implique de regarder loin devant en se positionnant en avant en un tenir debout radical qui saura exprimer que les prolétaires (c’est-à-dire l’ensemble des êtres qui n’ont aucun pouvoir sur leur vie !) décident de liquider toutes les catégories de l’avoir en ramenant tout le pouvoir à la forme dés-aliénante de la communauté humaine de l’être mondialement réalisée.

     

    Les prolétaires de Sochaux en 68 surent dire la rage du vrai jouir en un temps qui n’était là que celui de la consécration spectaculaire des consommations du faux plaisir. Le 23 mars 1979, soit dix ans plus tard, à Paris, la marche des sidérurgistes lorrains tournait à l’émeute contre la Sainte-Alliance capitaliste des syndicats, des partis, de la police et de l’État. C’était la fin d’un cycle… Dès lors, le poids des maux, le choc du faux ne pouvaient qu’avoir le dernier mot. À l’avenir et pour de longues années, la défense première de l’outil de travail qui débouchait parfois – en cas de conflit – sur la remise en cause du travail lui-même, disparu de la ligne d’horizon historique pour céder majoritairement place à la généralisation des quêtes complaisantes pour l’enveloppe indemnitaire.

     

    Le temps présent des stratégies capitalistes de l’immigration et de la délocalisation a substitué aux banlieues frondeuses de la lutte des classes et de la pensée ouverte  les banlieues du culte du fric et du trafic dans la pensée fermée. Mais tout ceci n’aura qu’un temps : celui de l’usure sociale et de l’érosion financière à mesure que l’économie du crédit va faire s’écrouler le crédit de l’économie. Et là, dans la perspective historique de la seule contradiction qui vaille, c’est à dire de celle qui oppose les joies puissantes du vouloir vivre l’être aux enfermements dans les nausées et l’obscénité de l’avoir, il est clair que le surgir de l’existence pour être l’être de lui-même ne pourra que récuser toute scission en lui et donc dans le vivre ensemble.

     

    Demain, ce que furent les entrailles profondes du ressentir de la journée du 11 juin 1968 à Montbéliard en tant que conscience limitée d’une échappée nécessairement circonscrite, reviendra sous une forme étendue, immense et riche pour signifier que la mort de l’universalité totalitaire de la pseudo-vie en tant que décès du devenir-monde de la marchandise est avant tout et à titre humain le devenir conscient de l’anti-marchandisation du monde.

     

    La pire des maladies de l’esprit qu’a su générer la société du fétichisme marchand, c’est celle de cette irrépressible impatience narcissique qui conduit absolument à vouloir être spectaculairement reconnu dans l’actualité de ce qui se passe. Or, se perdre dans la recherche de l’image des notoriétés théâtrale des lieux de pouvoir et de contre-pouvoir, c’est d’abord avouer le décorer de l’impuissance, c’est ensuite indéfiniment continuer la mise en scène des apparences fétichistes de la vie enchaînée et ne pas comprendre que tant que l’homme ne s’est pas constitué en communauté révolutionnaire de l’être, la vie concrète ne peut pas être chose qu’une errance dégradée en l’univers spéculatif de la sordide quantité tyrannique et des pitoyables chimères onanistes.

     

    Entre le tout de la vraie vie de l’être et le rien d’humain du marché mondial de la fausse existence, toutes les gesticulations du prétendu moindre mal pour se montrer utile aux yeux de l’accumulation événementielle du fallacieux rayonnant, n’aboutissent en préférant tel camp de la domination de la vie inversée à telle domination du camp de l’inversion de la vie qu’à perpétuer l’abondance de la misère.

     

    Ce jour du 11 juin 1968 à Montbéliard et par-delà son incomplétude même, nous ramène finalement à cette essentialité qui veut que le Tout de la vie authentique soit principiellement ce qui s’épanouit directement en un vécu de chair et de ressentir qui refuse de s’éloigner et de se dissiper dans le factice et le fictif de la représentation. Le spectacle du mensonge économique et politique en tant que lieu central du regard tordu et de la vie abusée est par essence production d’existence mutilée et de conscience fausse. En tant qu’inversion concrète de la vérité de vie, c’est partout et toujours le mouvement autonome du non-vivant qui pour se distraire, réécrit sans cesse le verbe de son incapacité à saisir la radicalité des vraies sensualités de sens.

     

    Lorsque la réalisation toujours plus accrue de la mondialisation de l’aliénation marchande à tous les niveaux de l’incarcération quotidienne,  rend toujours plus difficile aux êtres asservis par le spectacle de l’avoir d’appréhender  et de désigner leur propre misère, cela les positionne irrémédiablement dans l’alternative soit de continuer à en accepter la totalité éventuellement repeinte, ou de ne plus rien en tolérer. C’est ainsi qu’au fil du temps, l’organisation de la passion révolutionnaire a dû apprendre qu’elle ne pouvait plus combattre la domestication sous aucune des formes domesticatoires de ce que justement elle récuse.

     

    La communauté de l’être telle qu’elle fut très courtement entr’aperçue ce 11 juin 1968, a clairement signifié en négatif que la théorie révolutionnaire de l’advenir à l’humain ne pouvait être  qu’absolument et définitivement ennemie de toute idéologie révolutionnaire d’amélioration des politiques et des économies de la société de l’avoir. Hier, était encore le temps du déploiement de tous les possible du Capital. Demain qui sera le temps de son im-possible déploiement, la communauté de l’humain pour surgir en satisfaction de vivre, devra savoir ce qu’elle est dans la dialectique même de l’essence de l’être, autrement dit en négation jouissive de toutes les   pourritures gouvernementalistes.

     

    NI DROITE, NI GAUCHE, À BAS TOUS LES PARTIS ET TOUS LES SYNDICATS !

     

    CONTRE LA DICTATURE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE, À BAS TOUS LES ÉTATS !

     

    LA MARCHANDISE EST EN CRISE ACCÉLÉRÉE, QU’ELLE CRÈVE !

     

    VIVE LA COMMUNAUTÉ DE L’ÊTRE POUR LE SEUL PRODUIRE DE SES BESOINS HUMAINS !

     

    Gustave Lefrançais http://www.europemaxima.com

  • Oui à l’unité alsacienne ! par Georges FELTIN-TRACOL

    Les Français ignorent que le 7 avril 2013, les électeurs des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont convoqués à un scrutin référendaire régional. On leur demande d’approuver ou non la fusion dans une collectivité territoriale unique du conseil régional d’Alsace et des deux conseils généraux départementaux. Le succès de cette consultation dépend d’un oui majoritaire dans les deux départements et d’une participation minimale de 25 % sous peine de nullité.

     

    Si les Alsaciens entérinent cette mesure audacieuse, le conseil régional deviendra un conseil exécutif régional à Colmar. Elle désignera une assemblée territoriale siégeant à Strasbourg. Quant à Mulhouse, des instances locales s’y installeront. Afin de ménager toutes les susceptibilités, des « conférences départementales » sont maintenues alors qu’il faudrait les supprimer, et sont prévus entre huit et douze « territoires de proximité » qui correspondent aux divers terroirs alsaciens (l’« Alsace bossue » du Nord-Ouest n’est ni le Sundgau, ni les vallées vosgiennes…).

     

    L’idée de soumettre ce projet à un référendum régional revient à Philippe Richert, le président U.M.P. du conseil régional et ancien ministre aux Collectivités locales de Sarközy de 2010 à 2012. Il a bénéficié, d’une part, d’une concertation favorable avec ses homologues présidents de conseil général qui sont eux aussi à l’U.M.P., et, d’autre part, de l’accord du nouveau locataire de l’Élysée qui souhaite ainsi anticiper le fameux « Acte III de la décentralisation ».

     

    Le oui alsacien fera de l’Alsace la deuxième région de la Métropole, après la Corse, à obtenir une plus grande liberté locale. Les institutions régionales unitaires d’Alsace s’inspirent d’ailleurs largement de la collectivité territoriale corse. Bien sûr, le projet Richert n’est pas parfait d’autant que le texte approuvé devra ensuite être voté par le Parlement. Il faut cependant en saluer la portée et le caractère novateur qui inaugure une timide et légère réduction du millefeuille administratif français.

     

    La marche inéluctable vers l’unité alsacienne est entravée par l’existence même de partis politiques et de politiciens qui sont pour le moins les produits d’une contre-sélection ou d’une sélection négative, d’où les inévitables excès propres à la démocratie de marché (incompétence, bureaucratie, clientélisme, rançonnage des contribuables, gaspillage financier, etc.). Ce ne sont pas les institutions qui sont intrinsèquement mauvaises, mais les individus qui les dirigent.

     

    Cette objection qui n’infirme en rien la pertinence du projet Richert n’est nullement reprise par une coalition circonstancielle du non. Bouleversant les habitudes et les routines, l’unité alsacienne envisagée a suscité l’« union sacrée » d’une opposition hétéroclite. Sans surprise, on y retrouve les sans-culottards du Front de Gauche, du N.P.A., du P.O.I. (Parti ouvrier indépendant), de Lutte ouvrière, de la C.G.T., de S.U.D., de F.O. et du M’PEP (Mouvement politique d’émancipation populaire). Ces nostalgiques d’un Hexagone aux ordres d’une capitale toute-puissante, en appellent à la constitution de « brigades républicaines ». Ils oublient en revanche que la Convention adopta une constitution en l’An I qui permettait une relative décentralisation. Ces sans-culottes de 2013 ne doivent pas non plus connaître l’existence des « jacobins fédéralistes ». Ils ignorent aussi probablement les fructueux travaux sur le fédéralisme, la décentralisation et l’autonomie culturelle de l’austro-marxisme avec Karl Renner et Otto Bauer. On décèle bien ici la sclérose intellectuelle avancée de ces associations folkloriques arrêtées à 1968, 1936, 1917 ou 1793…

     

    Toujours à gauche, le P.S. est profondément divisé. Si la fédération du Haut-Rhin fait campagne pour le oui, les socialistes du Bas-Rhin, furieux que Strasbourg ne concentre pas tous les organismes régionaux, se prononcent pour le non. Ces socialistes bas-rhinois démontrent leur inculture profonde à l’égard de la longue histoire de leur région. Avant l’annexion française en 1648, l’Alsace, territoire du Saint-Empire constitué d’une Haute-Alsace, d’une Basse-Alsace et de la République libre de Mulhouse, était structurée par la Décapole. Voulue en 1354 par Charles IV et dissoute en 1679, c’était une une alliance militaire et financière entre dix cités. Le polycentrisme urbain du projet Richert réactive une vieille structuration de l’espace alsacien.

     

    Aux côtés de ces adversaires du oui, signalons la présence de quelques élus du MoDem, du centre-droit et de Debout la République (tout un programme !). À Paris, les laïcards islamophobes et néo-conservateurs de Riposte laïque dénoncent eux aussi la consultation et ressortent les poncifs éculés d’une « Europe allemande des régions ». Reconnaissons-leur toutefois leur croyance constante dans une conception fumeuse du Français hors-sol. Avant d’être le sujet (ou le citoyen) d’un État à vocation universaliste, l’homme français est d’abord et avant tout un être européen inscrit dans une culture régionale, fut-elle moribonde du fait d’un parisianisme exacerbé et génocidaire.

     

    Riposte laïque rejoint sans surprise l’hostilité du F.N. Néanmoins, il y a eu du tangage, voire de sévères frictions, entre le « Carré » à Nanterre et les militants alsaciens. Au début, le président du groupe frontiste au conseil régional, Patrick Binder, soutenait la fusion au nom du particularisme local. Mais cette attitude courageuse contrevenait le discours anti-décentralisateur de son parti. Il dut ensuite envisager l’abstention avant que le Politburo de la rue des Suisses exige un non catégorique. Fort heureusement, d’après de récents sondages, deux tiers des électeurs frontistes voteraient en faveur du oui.

     

    Cette attitude n’est pas surprenante, venant d’un parti dont la présidente condamne les langues régionales, veut proscrire dans la Constitution la moindre communauté charnelle (et pourquoi pas y inclure la prohibition de la gravitation et l’interdiction de la grippe ?), soutient la suppression des régions et maintient une perception obsolète de la géographie administrative hexagonale. Marine Le Pen confirme son virage radical-socialiste digne de Clemenceau.

     

    Ce positionnement très IIIe République est néanmoins paradoxal parce que depuis trois décennies, le F.N. réalise ses meilleurs résultats électoraux dans des territoires qui tentent vaille que vaille de préserver leurs singularités (Lorraine, Alsace, Franche-Comté, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Provence, Pays nissart…). Lors de la campagne présidentielle de 2012, Marine Le Pen ne s’y trompa point puisqu’en Corse, elle salua la spécificité de l’île.

     

    La présence de nombreux orphelins chevènementistes dans la direction du F.N. et du Rassemblement bleu marine accentue le tropisme parisien et francilien d’un parti qui s’est toujours défié du réveil des peuples vernaculaires enracinés. Plutôt que de combattre la fusion alsacienne ou de garder un silence préjudiciable sur l’impérieuse réunification normande, le F.N. aurait pu avec ses victoires législatives dans le Vaucluse et dans le Gard organiser un Front national des identités, des régions et de la colère populaire. Par souci de respectabilité médiatique et désir de se conformer aux oukases de la « rebellitude », cette formation politicienne préfère combattre une bonne initiative. C’est regrettable, car, en se focalisant sur ce référendum et sans disposer de conseillers compétents en territorialité, elle ne voit pas la montée en puissance – discrète – d’un autre projet en préparation, vraiment mortifère celui-ci : l’émergence programmée des métropoles et des pôles métropolitains destinés à remplacer à terme les départements et les régions.

     

    Face à cette nouvelle menace majeure, porteuse de lourds déséquilibres territoriaux, il est impératif de disposer d’une France des régions fortes. Il faut par conséquent voter et faire voter oui, le 7 avril prochain.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

  • Sommes-nous vraiment ce que nous sommes ? (archive 1995)

    La France est devenue ce qu'elle est grâce aux intuitions providentielles de rois qui ont su accorder dans leur projet la nature d'un peuple à celle d'un sol. Et se garder de rêves irréalisables. Comme quoi être, c'est inclure, et c'est exclure.
    Une main secourable m'adresse un grand article de Taguieff sur l'identité française. La thèse en est en gros que, si on la fonde si peu que ce soit sur la religion, l'ethnie et les similitudes de comportement qu'elles engendrent, il s'agit d'un mythe, mais que, sous couleur de détruire ce mythe, les "antiracistes" ordinaires détruisent la nation, c'est-à-dire la faculté pour un groupe d'hommes de vivre ensemble dans le cadre politique le plus performant, l'utopie mondialiste demeurant une utopie.
    ✑ André Taguieff est un adversaire, mais un adversaire qui tâche de réfléchir. Tâchons de lui répondre, puisque nous sommes au moins d'accord sur l'action destructrice et hypocrite des «antiracistes». Il rappelle fort opportunément que la nation est un phénomène formé par l'histoire et que le sentiment national n'apparaît pas d'emblée (Encore d'ailleurs en situe-t-il trop tardivement la naissance à la Révolution. Il faudrait faire une étude plus poussée des mentalités, selon les lieux, les classes, les ordres : la guerre de Cent ans n'attendit pas Michelet pour révéler à certains qu'ils étaient Français.) Quoiqu'iI en soit, là où Taguieff caricature franchement, c'est en présentant Le Pen et ceux qui le suivent comme des idolâtres benêts d'une inexistante « France éternelle » donnée une fois pour toutes dès l'origine des temps. Il est évident qu'en attribuant à l'adversaire de telles énormités, il n'est pas difficile de le convaincre ensuite d'erreur.
    ✑ Roger Nimier, patriote ombrageux qui mettait son béret basque pour les matchs de rugby et dont l'abandon de l'Algérie rongeait le cœur, n'en ironisait pas moins sur la « France éternelle ». Pour en faire sentir l'incongruité, il proposait, selon un procédé cher aux manuels de grammaire, de la remplacer par un équivalent. Par exemple : Le Honduras For ever. L'expression France éternelle appartient d'ailleurs moins au vocabulaire lepéniste qu'au vocabulaire gaullien. Le général l'accompagnait d'une belle image : « La France, cette princesse venue du fond des âges. »
    Ces façons de parler, que certains trouveront touchantes et d'autres ridicules, veulent dire que la France n'est pas seulement une entité administrative et politique, mais qu'elle existe réellement. Que c'est un organisme vivant, sinon fixé depuis l'origine du monde, du moins reconnaissable depuis le commencement de l'Histoire, même si celle-ci en a retardé la cristallisation (pour parler comme Stendhal) à la fin du Moyen-Âge ou à l'Epoque moderne.
    Cette réalité organique, l'historien Fernand Braudel la postule dans son monumental ouvrage L'Identité de la France, même s'il peine à en préciser les contours. Et l'enseignement de la République l'affirme aussi : « Nos ancêtres les Gaulois » ne doit pas s'entendre comme une simple métaphore, Si la phrase de Léopold Senghor, « Nous sommes les fils de la Grèce », n'est vraie que d'un point de vue purement intellectuel lorsqu'on l'applique aux universitaires sénégalais, il existe des liens charnels entre les contemporains de Vercingétorix et nous ; de même que d'autres liens vous unissent à Rome, aux envahisseurs germains. Et les lieux, les bâtiments, l'aménagement des campagnes, bref, le sol répondent aux hommes. Il n'est pas indifférent que nombre de nos chemins remontent au néolithique, que certaines de nos forêts aient dépendu directement de l'administration royale. L'identité française est une réalité organique complexe qui célèbre les noces d'un sang et d'un sol.
    ✑ Quel sang, bon Dieu, répond Taguieff ! Toutes les études sérieuses montrent la diversité des peuplements en France, et, jusqu'à une date assez récente, la juxtaposition des ethnies. Malgré l'exode rural qui a modifié les choses, il n'est pas malaisé, aujourd'hui encore, de discerner dans beaucoup de Lillois de véritables modèles de Fouquet et sous certains Niçois de purs Ligures. Certes, mais répondons avec Lévi-Strauss que, si ce n'est pas la race qui fait l'Histoire, l'Histoire, peu à peu, pour toutes sortes de raisons, sélectionne une race dans un peuple donné. (Et ajoutons ce que l'évidence nous dicte : que ce soit pendant la protohistoire, dans l'Antiquité, au Moyen-Âge ou à l'Époque moderne, la race française (au sens de Barrès) s'est constituée d'ethnies assez proches les unes des autres. C'est un melting pot en camaïeu. Avec bien sûr des apports contrastés, mais statistiquement peu importants. À l'époque, les chansonniers eurent beau noter que Clemenceau avait des pommettes de Mongol et Laval une tête de Maure, cela ne nous dit pas comment furent peuplées la Vendée ou l'Auvergne.
    Aussi, l'opinion suivante : « Nous sommes une nation de métèques marquée par une forte idéologie anti-métèque », citée par Taguieff ne reflète-t-elle pas la réalité, la formation progressive de la France, et le sentiment de ceux qui étaient en train de la former.
    Nous sommes d'accord avec Taguieff pour demander qu'en ces matières délicates on avance avec la prudence d'un chat sur des œufs de caille et que l'on pèse certaines influences aussi ineffables que déterminantes dans des balances de toile d'araignée. Il est d'autant plus nécessaire de poser des repères très nets. Pourquoi sommes-nous les fils de Clovis ? Parce que le conquérant franc a passé avec le sol et le ciel qui le couronne un pacte fondateur. Pour se rendre maître d'un peuple majoritairement celte, l'envahisseur germain s'est glissé dans un rêve romain (le patrice Aétius se sentait le défenseur de l'empire contre Attila aux Champs Catalauniques, Clovis fit de même à Tolbiac contre les Alamans) dont l'expression la plus caractéristique fut la conversion au christianisme orthodoxe. En écrasant les ariens, Clovis, secondant par le glaive le concile de Chalcédoine qui précisait celui de Nicée, fondait l'Europe que nous connaissons, et la fondait sur l'alliance intime de la France et de Rome. Cette alliance intime fera que la première croisade sera prêchée par le pape Gerbert, à Clermont-Ferrand. Et, bien avant, que la France, dès Pépin le Bref, s'introduit en Terre Sainte : elle demeurera jusqu'à nos jours la protectrice des chrétiens du Levant.
    ✑ Notre deuxième père est Hugues Capet. Son pouvoir fut fragile et son œuvre petite, mais son intuition juste. A Bouvines. Philippe Auguste la traduira dans les faits : il s'agissait de refuser les illusions symétriques que furent à des moments divers le Saint Empire romain germanique et le conglomérat britanno-neustrien, l'empire Plantagenêt. On peut rêver sur la figure incroyable d'Henri Il Hohenstauffen ; on peut apprécier Jersey, l'abbaye de Fontevrault et un certain air que les Anglo-Normands ont donné à la Charente ou au Bordelais, mais l'Histoire a tranché, refusant ces chimères. Les Capétiens, avec leur pré carré, ont senti que la géographie suggérait de borner à la Gaule les conquêtes franques - et cela fut la France.
    Et Charlemagne dans tout ça ? Alain Peyrefitte vient de préfacer un bouquin de Marc Rousset intitulé La nouvelle Europe de Charlemagne, qui, derrière une foule d'arguments inégaux, révèle une nostalgie active de la splendeur carolingienne. Sans doute celle-ci inspira-t-elle les fondateurs de la CECA. Hélas Bismarck a détruit pour toujours l'idée carolingienne. Celle-ci regroupe, avec les régions qui forment aujourd'hui la France, l'Italie et le Bénélux, la part de la Germanie colonisée par les Romains. Certes l'empereur à la barbe fleurie pacifia-t-il les Saxons, mais cela fut dur et fragile. Pas plus que l'Angleterre Le Reich allemand, avec ses provinces du Nord et de l'Est, ne peut s'intégrer dans l'espace carolingien. Charlemagne était roi des Francs, et le royaume des Francs se dit en allemand : Frankreich, la France. D'ailleurs, la papauté ne s'y est pas trompée en choisissant pour interlocuteur, parmi les enfants de Charlemagne, Charles le Chauve, roi de France.
    ✑ Depuis lors, nous sommes simplement devenus ce que nous étions, ce que de géniales intuitions sur la nature des choses nous conduisaient à devenir. Chacun dans son cœur peut garder une nostalgie supplémentaire, une tendresse pour un rêve inabouti (moi, c'est la Lotharingie et les Royaumes francs du Levant, d'autres, c'est l'Empire) mais voilà ce que nous sommes. Ce que la réalité nous a faits, pour le meilleur et pour le pire.
    ✍ Martin PELTIER National Hebdo du 24 au 30 août 1995

  • Ce dimanche sur Méridien Zéro : Survivre en ville

    Ce dimanche sur Méridien Zéro : Survivre en ville

    PARIS (NOVOpress) - Ce dimanche, de 23 heures à 00h30, Méridien Zéro reçoit Piero San Giorgio, auteur de l’ouvrage “Rues Barbares : Survivre en Ville” et Michel Drac, fondateur de Scriptoblog, essayiste et analyste économique pour évoquer avec eux la survie urbaine.

    A la barre le Lt Sturm accompagné de Jean-Louis Roumégace. A la technique Lord Igor.

    À écouter sur les sites :
    http://meridienzero.hautetfort.com/
    - ou http://www.radiobandieranera.org/
    - ou http://europaradio.hautetfort.com/

    http://fr.novopress.info/

  • Mariage homo : Un comité d’accueil attendait Najat Vallaud-Belkacem à Rennes

    Mariage homo : Un comité d’accueil attendait Najat Vallaud-Belkacem à Rennes

    RENNES (NOVOpress Breizh) – « On veut du boulot, pas du mariage homo ! », « Hollande, ta loi on n’en veut pas ! » Hier après-midi en gare de Rennes plus de 200 personnes du collectif « La manif pour tous » – parmi lesquelles de nombreux militants identitaires bretons – ont réservé à Najat Vallaud Belkacem un accueil dont elle se souviendra longtemps.

    C’est en effet sous les huées, les sifflets et au milieu d’une grande bousculade que la porte-parole du gouvernement, a pu gagner – au pas de charge et sous forte escorte policière – la voiture qui devait la conduire au Théâtre national de Bretagne, où elle devait prendre la parole, dans le cadre du forum Libération, sur le thème de… la « présidence normale » (!).

    Intervenant, le 15 octobre dernier, au collège André Chêne de Fleury-les-Aubrais, dans le Loiret, la ministre des Droits de la femme s’était fait remarquer en n’hésitant pas à déclarer devant de jeunes élèves de 4ème : « Le mariage pour tous, cela veut dire que pourront se marier des gens qui s’aiment même s’ils sont de même sexe, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Ca va permettre plus d’épanouissement, plus de liberté, plus d’égalité dans la société. Il faut comprendre ça comme une avancée. » Ce discours de propagande, tenu devant de jeunes adolescents, avait été filmé par BFMTV. Jugé gênant par la ministre, son service de communication avait, selon cette chaîne, demandé – en vain – la suppression de ce reportage.

    Récemment, la ministre s’est encore illustrée en déclarant, à propos du projet de loi sur le mariage forcé, que « ça ne concerne pas que les sociétés musulmanes, vous voyez. C’est aussi de ce point de vue-là qu’il faut, je pense, arrêter les amalgames ou la stigmatisation : le mariage forcé, ça peut concerner des sociétés catholiques (sic). » Des propos qui avaient sidérés tous ceux qui connaissent la doctrine catholique en matière de mariage, fondée justement sur la liberté du consentement (“Si cette liberté manque, le mariage est invalide”)

    Porte-parole d’un gouvernement dont l’identité de « gauche » ne tient plus que grâce à quelques mesures « sociétales » – mariage gay, salles de shoot etc. – à défaut de pouvoir mettre en place d’authentiques mesures sociales, madame Vallaud Belkacem, qui maîtrise par ailleurs parfaitement la novlangue du Système, semble donc tout à fait à sa place dans cet emploi. Pas certain, toutefois, que ce soit précisément ce qu’attendent aujourd’hui les Français.

    Crédit photo : DR.

    http://fr.novopress.info

  • Manif Pout Tous : la photo qui dérange

    Près d’une semaine après « L’ÉVÉNEMENT », il est grand temps de dire la VERITÉ. Mais elle dérange !

     

    VALLS, AYRAULT ET HOLLANDE ONT MENTI : LES MANIFESTANTS ÉTAIENT 1,8 MILLIONS SELON DES PHOTOS MISES AU SECRET ET CONFISQUÉES PAR LA POLICE.

    Tout le monde a vu, dimanche 24 mars, un hélicoptère de la sécurité civile survoler la Manif pour tous. Mais, les photos qu’il a prises ont été confisquées car très révélatrices ... Le service de Police qui a intercepté et confisqué ces images après l’atterrissage de l’hélicoptère a estimé la participation réelle du rassemblement à 1,8 million de personnes.
    Tout finit par se savoir ! La vue aérienne permet en effet de voir l’étendue de la foule depuis les points de départ jusqu’aux différentes avenues et rues adjacentes, au-delà donc du comptage au mètre carré. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) et l’Élysée ont les chiffres sur leur bureau.¢
    AUTRE PREUVE FLAGRANTE
    Autre comparaison qui disqualifie les chiffres annoncés par la préfecture. Après la finale de la coupe du monde en 1998, les autorités et les médias annonçaient 2 millions de personnes sur une artère plus petite, allant d’un bout à l’autre de l’avenue des Champs Élysées jusque l’Arc de triomphe, mais avec le même taux de remplissage au mètre carré.

    VITE ! PARTAGEZ CET ARTICLE MASSIVEMENT. ENVOYEZ-LE PAR MAIL À VOS CONTACTS. Le mariage de quelques-uns est imposé à tous avec la censure de l'État PS

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Se convertir ou crever


    Ce matin, sur un site nationaliste, j'ai vu une photo de musulmanes en foulards (pas le niqab ni la burka !), photo prise à la sauvette, avec le commentaire : photo prise dans un bus marseillais, comme si on avait pris en flagrant délit une bande de délinquants (quel scandale !).

    Alors je le dis pour les "modernes" qui se prétendent "traditionnels", mais qui réagissent comme des porcs consuméristes hyper modernes : QUAND J'ETAIS ENFANT, J'AI TOUJOURS VU MA MERE ET MES TANTES PORTANT DES FOULARDS.

    ET ELLES ETAIENT TOUT CE QU'IL Y A DE PLUS "desouche" et chrétiennes !!!!

    Le plus important, c'est la pudeur. Même pour les hommes. La retenue, la discrétion, sont des signes de piété et de dignité.

    C'est au moins une preuve de modestie, le contraire du narcissisme actuel. Je hais mon époque.

    Au fond, la détestation du musulman, par exemple de leur mode d'habillement, de leurs coutumes, de leurs croyance, c'est le réflexe de gens hyper modernes, qui haïssent la tradition et toute espèce de différenciation. Rien qui les sépare du Monsieur Homais, du voltairien le plus épaissement stupide. La preuve est l'invocation de cette infâme laïcité, qui n'est que la revendication à l'indifférence. "Laissez-moi consommer en paix, et ne m'emmerdez pas avec vos impératifs spirituels !' brame le marché. Soyez certes "différents", mais seulement au niveau de la casquette. Les mines de vierges farouches de certains face à l'engagement intégral de personnes croyantes (ce que nous ne sommes plus depuis belle lurette, nous, le peuple français qui avons vendu notre droit d'aînesse pour une platée de hamburger - que ça l'étouffe, le gros !) me rappelle ces petits bourgeois qui, devant leur télé, poussent des beuglements de veaux en regardant un reportage sur les kamikazes nippons. Il est sûr que ces nains dodus tiennent trop à leur petite vie minable pour comprendre qu'on puisse se sacrifier pour des principes supra-humains !

    Nous vivons une période de confusion et d'oubli des principes, même si l'on se réfère à des traditions, qui sont ce que sont les pseudos aux noms authentiques. Je ne cesse de le répéter. Canada dry à la place de l'alcool, esthétique du simulacre publicitaire par rapport à la vraie vie... beaucoup d'"identitaires" se croient ancrés dans le terreau national, mais ils sont résolument postmodernes, américains, si l'on veut. C'est désespérant. Et personne ne veut faire l'effort de réfléchir, de creuser, de peser. On se contente de formules, de slogans, et on s'agite comme des lapins au crépuscule. Une culture de petits rongeurs politiques.

    Et ils m'emmerdent, ceux qui brament obsessionnellement au "remplacement de population" et autre substitution.

    Chaque peuple n'a que ce qu'il mérite. Et il ne faudrait pas tout mettre sur le dos des pourris de politiciens, qui ne sont pas les seuls salopards dans l'affaire Certes, ils ont fait entrer des millions de migrants, pour faire éclater la société européenne, et arrondir leurs fins de mois ; mais sans vraie protestation du peuple. Ou trop tard.

    Ne s'agirait-il d'ailleurs que d'un refus de l'immigration incontrôlée ? La critique est un tout. Il faut percevoir clairement toutes les ramifications qui ont noué les lacets qui nous empiègent. Les racines seraient lointaines, mais regardons les dernières années.

    Qui a plébiscité l'avortement et la contraception ? Qui s'est rué avec ivresse vers la société de consommation avachissante, individualiste et matérialiste ?

    Qui a, avec enthousiasme voltairien, abandonné les traditions, l'Eglise, avec ou sans majuscule, en jouissant aux propos et chansonnettes anticléricales ?

    Qui a voté sans cesse pour les traîtres, les vendus et les pourris (58% aux dernières élection présidentielles pour l'UMPS, avec un fort taux de participations) ?

    Qui regarde les feuilletons les plus nuls, les émissions sous-américanisées, au lieu de faire des mômes capables d'apprendre à vivre aux Yankees ?

    En attendant, ce sont eux qui ont mené la danse. Ou plus certainement certaines opérations de protestation actuelles, qui fleurent un parfum libertarien.

    Que les manifestants « pour tous » montrent leur lucidité en virant les vendus aux yankees.

    La "manif pour tous" ne deviendra sérieusement dangereuse pour le système que quand la contestation de l'ordre libéral mondialiste (dont le mariage gay est une application), et de la servitude par rapport à l'empire américain, deviendra un mot d'ordre central.

    Vu les leaders de ce mouvement, ce n'est pas demain la veille.

    La plupart des "nationalistes" sont des héritiers de la vieille extrême droite occidentaliste et sécuritaire, anticommuniste et libérale, ce qui ne les sépare de la "droite de la droite" que d'un papier à joint. Il n'y a pas un abîme entre le moralisme le plus obtus et la corruption. Los Angeles n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres de La Vegas !

    Si les centaines de milliers de défenseurs de la tradition qui manifestent contre la loi gay étaient conséquents, ils se rendraient en masse à la messe, ou dans la mosquée ou la synagogue, et restaureraient, dans leur comportement, leurs réflexes, leurs paroles et leurs actes, les vertus ancestrales de la spiritualité. Il n'y a pas à barguigner ! C'est plus important que de mettre un ballot de papier dans une boîte, même « républicaine » !

    Ce papier est mon dernier éditorial.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com