Le Centre Saint-Paul organise le 23 mars prochain, les premières assises de la Résistance chrétienne. Parce que les temps sont venus pour les chrétiens de tenir un autre langage que celui de l’accommodement à tout prix.
Monde et Vie : Pourquoi maintenant ces premières Assises de la résistance chrétienne ?
Abbé de Tanouarn : Je crois que la situation en France a beaucoup changé entre 2012 et 2013. Le socialisme de François Hollande n'est ni un jacobinisme, ni un collectivisme, ni un libéralisme classique. C'est la mise en œuvre de l'idéologie bobo issue de mai 1968. Non seulement l'individu est roi, mais plus personne n'a le droit de penser le contraire ! La coalition actuelle entre le Pouvoir politique, entièrement détenu par des « hollandistes », et le pouvoir médiatique qui collabore à cette domination politique, représente une force impressionnante : salle de shoot, euthanasie, mariage homosexuel, destruction du système d'allocations familiales, vote des immigrés à majorité musulmane, gouvernement par ordonnances, tout va peu ou prou dans le sens de cette royauté de l'Individu sans héritage, indifférencié, absolu. Mais l'individu qui se prend pour un absolu, c'est la formule même du péché. Face à une telle situation, pouvons-nous ne pas « entrer en résistance » ? L'expression est de Mgr de Germiny, évêque de Blois. Je l'ai trouvée bonne. Oui, nous entrons en résistance : la résistance, c'est maintenant.
Vous déclarez que nous sommes dans une société post-chrétienne et vous voulez nous faire entrer en résistance ?
La résistance, ce n'est pas trop tôt, mais ce n'est pas non plus trop tard. Nous sommes, il est vrai, dans une société post-chrétienne, avec des vertus chrétiennes devenues folles et un matérialisme de plus en plus envahissant, au point que parler de Dieu devient obscène. Eh bien ! Nous prônons plus que jamais la révolution chrétienne, celle de la liberté intérieure, de l'égalité de tous devant Dieu et de la fraternité des hommes sous le Père commun, celle qui nous protégera du « grand ensauvagement » qui nous menace.
On reproche toujours à l’Église d'utiliser un langage trop mou, peu convainquant. Appelons les choses par leur nom : dans une société postchrétienne, le christianisme est une contre-culture ; elle est d'autant plus attractive pour tous qu'elle se présente aujourd'hui non comme la culture dominante, mais comme une culture alternative. On a beaucoup parlé d'inculturation dans les pays en voie de développement. Ce à quoi il faut réfléchir, c'est à l'inculturation de notre foi face à la culture de mort aujourd'hui dominante, avec une conviction: quand on est intelligemment - et je dirais : quand on est spirituellement - dans l'opposition, on finit toujours par gagner.
Finalement ne sommes-nous pas appelés à être le petit reste fidèle ?
Vous savez que cette expression du « petit reste » désigne dans l'Ancien Testament « le petit reste d'Israël », c'est-à-dire les quelques juifs, qui, malgré les événements terribles qui aboutiront à la déportation de Babylone, continuent d'observer la Loi dans tous ses détails. Je crois que les observants sont toujours en petit nombre. Je crois que dans une foule, les convaincus sont toujours un petit noyau. Mais ce petit noyau peut entraîner la foule, s'il est composé de gens vraiment motivés et si les circonstances s'y prêtent. Sur la motivation: je dirais que c'est la première fois que se profile, en France, un divorce dans ce mariage de raison qui unissait l'Église et l'État depuis 1923 (les accords Ceretti-Briand). Le gouvernement de M. Hollande a réalisé ce tour de force de mettre dans l'opposition ces grands loyalistes que sont les catholiques français depuis un siècle. On va pouvoir commencer à dire la vérité sans se faire taxer d'extrémiste. Sur les circonstances... Je crois que l'histoire est un jeu de balancier. On essaie de nous mener le plus loin possible dans l'athéisme socialisé. Voilà de quoi faire repartir le balancier dans l'autre sens.
La résistance chrétienne peut-elle être menée par le plus grand nombre ? N'est-elle pas réservée aux personnes ayant un caractère bien trempé ?
Le million de piétons qui a déferlé sur Paris le 13 janvier et le million et plus attendu le 24 mars montrent bien que tous peuvent être sensibles à ce qui est en question : à travers l'institution chrétienne de la famille, une écologie humaine dont chacun comprend immédiatement l'importance.
Le paradoxe du christianisme c'est qu'à toutes les époques, c'est vrai, l’Église est d'abord l’Église des saints. Mais, en même temps, la vérité à laquelle nous fait accéder la foi concerne tout le monde, notre destinée, notre salut. Souvenez-vous du Prologue de saint Jean : « II était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant au monde ». Tout homme ? Oui, même Hollande a été éclairé. C'est de naissance.
Propos recueillis par Anne-Cécile Foubert monde & vie 19 mars 2013
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Le 23 mars : Premières Assises de la Résistance chrétienne
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Marchandisation libérale de l'embryon
Cardinal André Vingt-Trois : Je pense que c’est une erreur grave par rapport à l’équilibre de notre société. Car quand on donne libre cours à toutes sortes de recherches sur l’embryon cela veut dire que l’on considère que l’embryon n’est rien et que c’est un matériau de laboratoire. Je sais bien qu’il y a des chercheurs qui sont beaucoup plus conscients de l’importance de l’acte qu’ils font et qu’ils ne sont pas tous irresponsables, mais la loi de bioéthique votée en 2011 prévoyait qu’il y ait une autorisation préalable à la dérogation de l’interdit. Ce n’était pas parfait, mais cela avait l’avantage d’une part de maintenir l’interdit de principe, qui rappelle la dignité particulière de l’embryon humain ; et, d’autre part, d’obliger les chercheurs à étayer leur demande sur un certain nombre d’arguments. Et on sait qu’un certain nombre de demandes ont été soit récusées, soit contestées en raison de la faiblesse des arguments qui étaient présentés pour obtenir la dérogation. Le fait que l’on supprime l’interdit a priori, cela veut dire qu’on laisse le champ libre à tous ceux qui voudront essayer quelque chose.
Radio Notre-Dame : Donc cela veut dire que le statut humain de l’embryon est quasiment nié ?
Cardinal André Vingt-Trois : Le statut humain de l’embryon est en tout cas gravement compromis, et en plus c’est, à mon avis, une double erreur. C’est une erreur d’investissement, puisque depuis un certain nombre d’années on nous annonce que les cellules embryonnaires vont être la source de traitement régénératif des maladies nerveuses, et à ce jour il n’y a même pas, dans ce domaine, de protocole d’essai : on est toujours dans la promesse que cela va venir incessamment sous peu, mais cela n’arrive jamais. Et d’autre part, on a d’autres pistes de recherche beaucoup plus prometteuses qui ont été d’ailleurs couronnées par un prix Nobel.
Radio Notre-Dame : Vous pensez aux cellules IPS du Prof. Yamanaka ?
Cardinal André Vingt-Trois : Bien sûr. Et donc cela veut dire que ce combat est un combat d’arrière-garde, qui ne se livre que pour contester la valeur intrinsèque de l’embryon. Il n’y a pas de justification scientifique avérée : donc c’est une tromperie à l’égard des gens que de leur faire croire que, grâce à cela, ils vont avoir des traitements pour Alzheimer, Parkinson, etc. Cela n’aboutira pas. On le dit, on l’a dit, on l’a répété, et maintenant dans d’autres pays, et même en France dans certains laboratoires de recherche, d’autres pistes sont explorées. Alors évidemment, la deuxième question qu’il faut bien se poser quand même, c’est : qui a intérêt ? C’est-à-dire : qui a intérêt à drainer les financements et les subventions à la recherche sur tel ou tel laboratoire plutôt que sur tel autre ? Et là-dessus on a aucune information claire ni transparente... Il faudra donc bien un jour que l’on sache pourquoi ce pouvoir économique des laboratoires pharmaceutiques ou des laboratoires de recherche reste obstinément dans l’ombre - quand il n’utilise pas les fonds de collecte publique qui sont recueillis avec des procédés de mobilisation affective considérable, mais dont finalement l’investissement n’est pas toujours absolument contrôlable.
Radio Notre-Dame : Gare à l’arnaque idéologique et l’arnaque financière ?
Cardinal André Vingt-Trois : Oui.
Radio Notre-Dame : Plusieurs associations ont lancé des dispositifs : la campagne "Vous trouvez cela normal ?", également une autre campagne à l’échelle européenne. La Conférence des évêques de France soutient ces opérations ?
Cardinal André Vingt-Trois : Bien sûr, j’aurai l’occasion de le rappeler au cours de la prochaine assemblée plénière qui se tiendra au mois d’avril.
Radio Notre-Dame : Concrètement, là, l’heure est grave, le 2 avril vote solennel. Que faire ?
Cardinal André Vingt-Trois : On ne peut que protester et rappeler incidemment quand même que dans le vote des lois dites de bioéthique en 2011, il était inclus que les amendements à ces lois seraient soumis au même processus d’états généraux que l’avait été l’établissement de la loi. Or là, non seulement on n’a pas procédé aux consultations minimales, mais on l’a logé, en tout cas dans le calendrier du Sénat et le calendrier de l’Assemblée nationale, dans ce qu’on appelle une « niche parlementaire », c’est-à-dire un tiroir où on recueille un certain nombre de projets de loi sans importance que l’on fait passer à 2 heures du matin, quand la séance arrive à sa fin.
Radio Notre-Dame : Comment ne pas tomber dans la colère et dans le découragement ?
Cardinal André Vingt-Trois : Il n’y a pas objet de colère ou ni de découragement c’est l’objet d’indignation et de protestation. Mais encore une fois, si je puis dire, les Français doivent être conséquents avec leur droit de vote. Quand ils élisent des gens, ils doivent savoir qu’il y a un certain nombre de projets qui sont inscrits dans les programmes ou dans les entours des candidats. S’ils ne prennent pas conscience de cela et s’ils estiment plus important de croire qu’ils auront des rabais d’impôt fût-ce au prix de lois qui détruisent la dignité humaine c’est un problème qui dépasse largement le cadre du débat parlementaire. -
Manif pour tous : Pourquoi le 24 mars 2013 va entrer dans l’Histoire de France
Par Jean-Baptiste Giraud , directeur de la rédaction
Non, ce n’est pas une incatation auto-suggestive, mais une analyse politique réflechie de la situation pré-révolutionnaire dans laquelle notre pays, la France, se trouve désormais, quatre jours après la manifestation historique du 24 mars 2013,...
...et à quelques heures [publié le 28 mars] de l’intervention télévisée du président de la Républiquedont personne n’attend rien. En particulier pas les 51 % de Français qui pensent que François Hollande est un mauvais président, selon un sondage CSA pour BFM TV.
Dimanche, 300 000 Français - selon l’estimation des commissaires politiques de la Stadt Sicherheit (Stasi) parisienne, 1,7 million selon les organisateurs bénévoles improvisés de la Manif pour tous - 1 million si l’on accepte le principe d’un compromis en faisant la moyenne des deux, sont "montés" à Paris pour défendre... non pas des intérêts catégoriels mais un principe, une vision de la Société.
Retenez bien ceci : pour la première fois, un mouvement populaire, assis sur une myriade de structures associatives embryonnaires, dont aucune n’a été conçue pour organiser et piloter un mouvement de cette ampleur, a su lever une armée d’hommes, accompagnés de leurs femmes, enfants et parents puisque la manifestation était prévue et présentée comme "familiale".
Une armée qui, jusqu’au 24 mars 15h00, était effectivement totalement pacifique, bien que déjà considérablement échauffée par le camouflet de Valls Mielke (Erich Mielke était ministre de la sécurité intérieure de la RDA en 1989, NDLR) qui a fait interdire les Champs-Elysées, mais aussi la moitié de la place de l’Etoile, pourtant promise par le préfet de police de Paris, moins de quatre jours avant la manifestation. [...]
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CHARLES PÉGUY : UN MÉCONTEMPORAIN PLUS ACTUEL QUE JAMAIS
Péguy dévoyé, Péguy discrédité, mais Péguy restauré ! Il n’y a pas si longtemps, tout boursouflé de sa fatuité légendaire, Bernard-Henri Lévy s’échinait à vouloir faire de Péguy un héraut du « national-socialisme à la française. » Péguy le paysan, Péguy le débris d’une « vielle France », Péguy le représentant d’une « France moisie. » Ils furent plusieurs à vitupérer ainsi contre Péguy, à afficher leur mépris pour ce poète mort au champ d’honneur, à, finalement, le cribler de délit de patriotisme, d’exigence, de fidélité. « Ces gens-là », arrogants « modernes », si prompts à s’acoquiner avec la première vermine venue, ne supportent pas les dissonances affirmées par ce « mécontemporain ». Un certain conservatisme, le rejet d’un monde moderne dégradé, son côté franc-tireur agacent. Quelques irréductibles osèrent, cependant, réhabiliter Péguy. Il y eut Alain Finkelkraut et son Mécontemporain dans lequel il fit acte de résistance en reformulant la juste pensée de Péguy. Il y eut également le grand Georges Steiner qui, en honnête lecteur, n’hésita pas à avouer son attachement et son admiration pour ce paysan disciple de Bergson. Georges Steiner, celui-là même qui déclarait « préférer Boutang aux staliniens qui renient Paul Morand », ou qui voyait dans Les Deux Etendards de Lucien Rebatet, « le chef d’œuvre secret de la littérature moderne. » Nul doute que Steiner et Finkelkraut avaient bien compris ce mot d’Henri Massis : il y a une certaine « investiture à recevoir de Péguy. » (1926 dans Le Roseau d’or.)
Normalien, écrivain, poète, pamphlétaire, ce demi-boursier d’Etat fut sans conteste l’une des plus justes expressions de l’âme française. Maurice Barrès vit d’ailleurs en lui « une humanité à la française. » (sous-titre du livre d’Arnaud Teyssier sur Péguy) Elève de Romain Rolland et Bergson à Normale sup’ – qui eurent sur lui une influence évidente – Péguy fut d’abord de conviction socialiste. La découverte de la misère ouvrière planant dans les rues de Paris décida de cet engagement. Pour lui, le socialisme était seul capable de transformer le monde. Il soutint longtemps Jaurès avant de lui reprocher sa trahison envers la nation. Parallèlement, Péguy va écrire une Jeanne d’Arc qui sera publiée en juin 1897 et qui est pour lui « la première incarnation de l’âme socialiste. » Ulcéré par l’antisémitisme, Péguy va, en janvier 1898, signer les protestations que publie L’Aurore pour demander la révision du procès Dreyfus. Le déchaînement des passions pendant l’Affaire l’ébranlera véritablement. Il sera de toutes les confrontations entre dreyfusards et antidreyfusards. Mais l’aventure socialiste va vite s’essouffler. Le rejet du monde moderne éprouvé par Péguy va venir s’y greffer. La réforme scolaire de 1902, portant sur l’enseignement secondaire unique et les humanités modernes sera l’occasion pour Péguy d’exprimer ses premiers désaccords. Jaurès prend ses distances avec lui. Et inversement. Péguy dénonce l’effritement des justes principes républicains au profit d’une politique partisane. Ce qui l’accable, c’est la dominance d’un discours anticlérical, antimilitariste et matérialiste dans la pensée socialiste. Péguy est rebuté par la prééminence d’un dogmatisme suffisant et d’un certain anticatholicisme. L’expérience de la solitude se rapproche. La mutation du socialiste athée en nationaliste chrétien n’est pas loin. « Le mouvement de dérépublicanisation de la France est profondément le même mouvement que le mouvement de sa déchristianisation. C’est ensemble un même, un seul mouvement de démystication. C’est du même mouvement profond, d’un seul mouvement, que ce peuple ne croit plus à la République et qu’il ne croit plus à Dieu. Une même stérilité dessèche la cité politique et la cité chrétienne. C’est proprement la stérilité moderne. » écrit-il dans Notre Jeunesse.
Dans Notre Jeunesse, Péguy tire le bilan de son aventure socialiste et de son engagement dreyfusard avec lucidité, sans complaisance. En réhabilitant l’affaire Dreyfus, « Péguy analyse comment en exploitant un grand moment historique, on dégringole d’héroïsme en combine. » (Jean Bastaire, auteur de la préface de Notre Jeunesse) Péguy vise bien sûr le pouvoir socialiste, Jaurès en tête. Mais Péguy amorce aussi un discours visant à critiquer la modernité. Selon lui, le monde moderne est dégradé, avili. « Tout commence par la mystique et finit en politique » écrit-il avant de rajouter : « La mystique républicaine, c’était quand on mourait pour la République ; la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit.» Péguy souffrit véritablement de voir la politique dévoyée. Il s’insurgeait contre ce qu’on appelle aujourd’hui la « politique politicienne. » C’est-à-dire comment une politique coupée de son inspiration, – de sa mystique – ne peut que s’affaisser, et même, devenir aliénation. LE politique n’est alors plus un moyen de transcendance pour servir un peuple et un pays, mais devient une besogne journalière, sillonnée par le cynisme, afin de garder le pouvoir. La politique dévoyée, c’est-à-dire la pratique politicienne, est pour Péguy « le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l’athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien. Exactement : le monde de ceux qui n’ont pas de mystique. »
Péguy se tourmente sur le devenir de la France, craint une perte progressive de son identité. Il souhaitera même bientôt la guerre avec l’Allemagne pour que la France retrouve l’intégrité de son territoire. Le but de Péguy est de poser les jalons d’une « mystique républicaine et nationaliste ensemble, inséparablement patriotique. » La conception qu’il se fait de la France se rapproche de celle d’un Bernanos et, plus tard, d’un de Gaulle qui confiera à Alain Peyrefitte : « Aucun auteur n’a eu autant d’influence sur moi dans ma jeunesse que Péguy ; aucun ne m’a autant inspiré dans ce que j’ai entrepris de faire ; l’esprit de la Vè République, vous le trouverez dans Les Cahiers de la Quinzaine. » Selon Péguy, la République est monarchique et le peuple français une harmonie entre un peuple et une terre travaillée par des siècles de christianisme. Il s’oppose également avec virulence à l’étendard moderne de l’universalisme : « Je ne veux pas que l’autre soit le même, je veux que l’autre soit autre. C’est à Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin. ».
Après avoir rompu avec le socialisme Péguy va désormais consacrer sa vie aux Cahiers de la Quinzaine, revue indépendante fondée en 1900. Avec des amis fidèles et désireux de proposer une nouvelle vision du monde – comme Romain Rolland, André Suarès, Georges Sorel ou Julien Benda – Péguy va, malgré les déboires financiers et les luttes perpétuelles, imposer sa revue sur la scène littéraire, politique et sociale. Réunis chaque jeudi dans cette « boutique » en face de la Sorbonne, Péguy et ses amis n’ont d’autres ambitions que celle de « Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste. » Exigence et refus de la moindre concession, « les Cahiers sont, sans exception, faits pour mécontenter au moins un tiers de la clientèle. Mécontenter, c’est-à-dire heurter, remuer, faire travailler. » Les Cahiers sont finalement le terreau idéal pour l’homme de combat qu’est Charles Péguy. Et qui dit combat dit vigueur, volonté, violence, le tout nimbé de profondes méditations : Situations, De la grippe. « Du vitriol dans de l’eau bénite » pour reprendre Lavisse. Si Les Cahiers deviennent l’instrument idoine pour la défense de valeurs chères à Péguy ainsi qu’un moyen de faire découvrir de nouveaux auteurs, ils garantissent aussi à Péguy la diffusion de son œuvre. Ainsi se succèdent pamphlets et méditations religieuses : Jeanne d’Arc, drame en trois pièces (Domremy, Les Batailles, Rouen) Notre Patrie (1905), Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (1910), Le Mystère des saints Innocents (1912), L’Argent (1912)…Dans Notre Patrie, Péguy pointe le danger allemand et la menace de guerre. Ce pamphlet répond au pamphlet de Gustave Hervé, socialiste antimilitariste et auteur de Leur Patrie…Cette réplique de Péguy confirme, en 1905, une rupture définitive avec le camp socialiste. Dans l’Argent, Péguy relate le monde de son enfance, un monde pas encore gangréné par l’argent. A travers la lecture des œuvres religieuses de Péguy, on observe comment l’écrivain opère un « ressourcement. » Il confie en 1908 à son ami Joseph Lotte : « Je ne t’ai pas tout dit…J’ai retrouvé la foi…Je suis catholique… » Ce sont de ses méditations que naissent les œuvres poétiques telles que Le Mystère de la charité Jeanne d’Arc (que Barrès admirait) et le Mystère des saints-innocents. En 1912, Péguy effectuera plusieurs pèlerinages à Chartes ; on en retrouvera l’écho dans La Tapisserie de Sainte-Geneviève notamment.
Figure gémellaire et bien que divergente de Barrès, Péguy fut un représentant emblématique du patriotisme français, l’idée même, peut-être, du « miracle français. » Lorsque survint la guerre de 14, Péguy travaillait à un poème évoquant le Paradis. Il sera tué le premier jour de la bataille de la Marne, d’une balle au front. Celui qui « ameutait toute l’histoire de France qu’il portait en lui » (Barrès) était parti pour la guerre avec la conscience de servir une juste cause. « Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle » écrivait-il déjà dans Notre Patrie. Heureux sont ceux qui lisent Péguy, car dans cette époque décadente, celui qui a toujours honni la tiédeur apparaît plus que jamais comme le guide qu’il faut à notre temps, riche d’une œuvre faite pour (ré)concilier la « vielle France » et la « France actuelle. »
« Pouvons-nous, en effet, oublier que c’est sur notre génération – celle qui eut ses vingt ans vers 1905, l’année où parut Notre Patrie – que Péguy avait reporté toute son espérance ? C’est pour nous qu’il avait travaillé, pour que nous nous installions dans son travail, pressentant quelle serait la mission de notre jeunesse, et qu’il fallait lui déblayer la route, lui découvrir le dépôt sacré et français. « Il ne faut pas désespérer, écrivait-il en 1913, à son ami Lotte. Notre pays a des ressources inépuisables. La jeunesse qui vient est admirable. » Henri Massis.
Par Alexandre Le Dinh http://www.avenirfrance.fr/ -
L'avènement de l'ethno-socialisme
Dr. Pierre Krebs
Genève, 20 Janvier, 2013
Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie, disait Jacques Prévert. Et il clignait de l’œil. Mais notre peuple à qui on a désappris les valeurs essentielles de la vérité et les règles élémentaires de la liberté ne comprend même plus les clins d’oeil et il se laisse hacher menu, chaque matin, dans la machine-à-mentir du Système quand il ne se couche pas à plat ventre, le visage dans la poussière, devant les idoles en matière plastique de Mammon.
Que faire alors? interroge l’homme révolté.
Et le sage de lui répondre : Traque le mensonge et laisse éclater la vérité sur la place publique! – Fort bien. Seulement, lorsque la vérité a été dite et les mensonges oubliés, il reste encore les menteurs, rétorque l’homme révolté.
Mais l’homme sage se tait. Le rebelle, alors, de lui dire : Écrase l’échine des pleutres de tes bottes et marche droit quand tous se couchent! – Excellente idée. Mais la rébellion d’un desperado ne transforme pas pour autant les lâches en héros, ni une société de cloportes en un peuple brave et fier ni une capitulation en victoire, riposte l’homme révolté!
Mais le rebelle se tait. Le révolutionnaire, alors, prend la parole : Ne perds pas de temps à traquer le mensonge. Laisse les cloportes pourrir dans les poubelles de leur destin. Crée un ordre hiérarchisé de cadres. Délimite les buts. Mets les idées et les valeurs au-dessus des hommes. Pose les jalons de la nouvelle époque!
Révolution! Le mot est lâché. Il résonne du cliquetis des armes et de l’entrechoc des idées, les idées qui sont au monde ce que la musique est à l’orchestre. Les révolutions, qui sont les forceps de l’histoire, accouchent, elles, les idées. Leur dénouement n’est jamais que l’aboutissement d’une longue période préparatoire, rebelle par nature au dilettantisme.
De fait : une révolution ne s’improvise pas.
Les révolutionnaires sont des gens sérieux, rigoureux, conséquents et disciplinés. Les charlots finissent vite dans les poubelles! Car une révolution, "il faut la gagner! Une révolution ne se fait qu’une seule fois" prévient Moeller van den Bruck. Le révolutionnaire, préfiguration de l’homme nouveau, a effacé en lui-même tous les stigmates de l’homme ancien.
Il réunit la foi du missionnaire, semeur d’idées et le pragmatisme de l’homme d’action, qui les applique. Son parcours est difficile, laborieux, périlleux. Aucune pression ne peut le faire plier, aucune intrigue le diviser, aucun opportunisme ne peut lui faire changer de cap. Pour l’unique raison qu’il ne cesse, un seul instant, de croire à l’unité incorruptible de sa communauté, à la force rédemptrice de ses idées et à leur accomplissement dans la révolution!
Quant à nous, ce n’est ni à Rome, ni à Berlin, et encore moins à Moscou que ce cheminement a commencé, mais sous le soleil torride de l’Algérie enfiévrée et ensanglantée des années 50.
C’est en effet dans le chaudron de la passionaria algérienne, rempli à ras bord d’une mixture explosive s’il en fut, brassage innommable d’espérances trahies et de trahisons décorées, de courage inutile et de lâchetés récompensées, de fidélités trompées et d’injustices impunies que devaient poindre les premiers ébats d’un révolte immature, prise au piège de sa passion, si latine et de sa jactance, si méditerranéenne. L’arbre de l’utopie coloniale lui cachait encore toute la forêt de la logique racialiste que Terre et Peuple a résumée dans un slogan qui claque aux vents de l’évidence sa vérité tellement simple : À chaque peuple, sa terre !
ABC du droit des peuples, ABC du respect envers le peuples, ABC de la paix entre les peuples.
Ces rebelles étaient sans le savoir des révoltés d’arrière-garde qui se battaient pour une cause sans avenir parce qu’il manquait à la revendication du sol la légitimité supérieure : le droit du sang. Et cependant : ces révoltés de l’Algérie française, victorieux sur le terrain mais défaits par la politique, ignoraient encore que ce traumatisme les aiderait à transformer une défaite passagère en victoire intérieure, celle-là capitale pour l’avenir.
Les plus intelligents, rescapés du Front Nationaliste, allaient en effet passer sans transition à une vitesse supérieure de la réflexion. Un manuel de réflexion, Pour une Critique Positive, pose dès 1964 les bases de la théorie et de l’action pré-révolutionnaires. Ce sera le Que faire? Des Nationalistes. Une analyse sévère et précise des causes de l’échec algérien, la mise à nu des tares de l’opposition nationale, la dissection du mécanisme des événements et des rouages de la société métamorphose d’un coup les motifs d’une révolte contre un régime en principes d’action contre un Système. C’est le premier cocon révolutionnaire.
Dans l’approche qu’elle porte sur les événements, les idées et les hommes, la critique positive applique le paramètre du réalisme biologique entrevu à la dimension du monde blanc, autrement dit de la conscience raciale. Ce nouveau paramètre qui transcende dorénavant toute la démarche critique, bouleverse les frontières nationales arbitraires qu’il replace sur leurs lignes de front naturelles : celles du sang, deuxième cocon révolutionnaire.
Le réalisme biologique détient en effet la clé déterminante qui permet de saisir et de comprendre tous les points d’appui idéologiques du puzzle religieux, culturel et politique du Système, ses tenants et aboutissants. La conscience révolutionnaire identitaire européenne vient d’éclore, troisième cocon révolutionnaire.
La théorie a désormais trouvé ses assises. Merci Dominique Venner !
Le sacrifice aura été lourd : une défaite, des victimes et des tragédies par milliers, des condamnations, des remises en question et des revirements doctrinaux radicaux. Mais la métamorphose est un succès : les rebelles désordonnés, parfois burlesques d’une Algérie française désormais incompatible avec les nouveaux axiomes, ont mué en révolutionnaires d’avant-garde, en une élite capable de juger et d’expliquer les événements parce que maître d’une doctrine de la connaissance, c’est-à-dire maître d’une vue-du-monde.
Et c’est cela, désormais, qui comptera.
C’est à cette époque que beaucoup parmi nous sont entrés dans le combat révolutionnaire, comme d'autres, il faut bien le dire, entrent dans un ordre. La foi en la révolution, la vision d’un monde nouveau, la certitude d’incarner une idée juste et nécessaire devenaient le moteur de tout ce à quoi, désormais, nous aspirions : abattre dès que possible un Système qui condamne l’idéal européen d’un type humain supérieur qui voue les masses ahuries au culte suicidaire du métissage, qui déclare hors-la-loi les valeurs les plus élémentaires de l’esprit européen classique : le culte des valeurs viriles, le courage, le goût du risque, l’esprit de discipline et de maîtrise de soi, la loyauté, la fidélité au serment, la soumission au devoir, la noblesse du travail, le mépris du lucre.
Rongée par les métastases du Système l’Europe a dégringolé, en un temps record, les marches de l’Olympe et elle n’en finit plus de végéter dans quelques sous-sols Monoprix de la société marchande, tandis que les grands mythes conducteurs de notre culture s’évanouissent dans la mémoire des nouvelles générations à proportion égale des ahurissements multiformes qui les broient, à l’âge judéo-américain qui a troqué Périclès, Faust ou Mozart contre les pitres shootés du show-business, les zombies en matière plastique repeints en blanc à la Michael Jackson. Puis, au fil du temps, la notion de Révolution s’est encore métamorphosée dans une idée enchanteresse, un peu comme si Merlin l’avait enfouie dans quelque tréfonds de notre conscience, aussi insaisissable et aussi mystérieuse qu'un archétype, à cheval sur la prise de conscience intolérable d'une réalité humaine, politique, sociale, culturelle de plus en plus abjecte – et une vision du monde qui nous emplit, comme un empire intérieur, nous guide et nous oriente à travers les déchets biologiques d’une société moribonde effondrée au milieu de ses ruines que l’on évalue à leur pesant de surconsumérisme adipeux, d’individualisme termitophile, de couardise épidermique, de soumission mécanique, de bêtise cultivée, à force de pousser les ténèbres dans les catacombes d'une Europe qui s'éloigne à pas de métis de son sang, de son esprit et de ses dieux.
La révolution, ironise Dominique Venner, n’est ni un bal costumé ni un exutoire pour mythomanes. Depuis maintenant un demi-siècle que nous ruminons ce mot, nous avons appris à mesurer l’importance qu’il faut donner aux idées, l’efficacité qu’il faut donner à l’organisation et le sérieux qu’il faut consacrer à la tactique et à la stratégie, toutes choses déjà écrites dans Critique Positive, plus actuelle que jamais depuis que des nationaux de carton à la Poujade ou de plastique à la Le Pen n’ont cessé d’illustrer et de confirmer les tares de ce qu’il faut bien appeler la maladie infantile du nationalisme. Mais Révolution n’est encore que le prénom de la révolution identitaire encore à l’affût de l’étincelle qui fera s’embraser le volcan.
L’Action Européenne veut être précisément la synergie des ateliers révolutionnaires pour nous équiper de concepts et d’idées qui sont à la Résistance ce que les munitions sont aux armes, pour mieux organiser les moyens de la Résistance, pour mieux renforcer l’efficacité de cette Résistance. Elle veut rassembler tous ceux qui savent que si la nation s’est transformée en fonds de boutique ou en bazar d’Anatolie, l’âme du peuple, son histoire, sa conscience, sa pensée, continuent de palpiter, de battre, de vivre dans l’âme, dans la conscience et dans la volonté de celles et de ceux qui en sont devenus les gardiens et les éveilleurs!
Nous sommes mes amis les éveilleurs de l’âme de notre race et les gardiens de son sang! A ceux qui l'auraient peut-être oublié, rappelons-le : nous sommes en guerre !
Une guerre à mort, la guerre du globalisme contre les Peuples, la guerre de l’arbitraire contre le droit, la guerre du nomadisme contre l'enracinement, la guerre de l'or et de la marchandise contre le Sang et le Sol, la guerre des planétariens contre les identitaires. La même guerre, deux fois millénaire, qui commença entre Athènes et Jérusalem et qui se poursuit avec des moyens autrement efficaces et décuplés entre une Jerusalem washingtonisée et une Athènes élargie au monde blanc tout entier.
Une guerre de tous les instants, de tous les lieux, de tous les pays qui soumet nos peuples au harcèlement permanent d'un ennemi pluriforme qui parle toutes les langues et porte toutes les peaux, qui colporte tous les mensonges, même les plus invraisemblables, qui s’adonne à toutes les perfidies, même les plus inimaginables, et qui mène, d'un bout à l'autre du globe, la guerre la plus dangereuse, la plus barbare, la plus totale que de mémoire d’homme on n’ait jamais connue.
Une guerre qui laisse abdiquer la raison des plus faibles, fait vaciller leurs consciences, endort leurs instincts, leur fait oublier les racines, empoisonne leurs organismes.
Guerre politique, par le biais des gouvernements au pouvoir et des partis à la laisse du pouvoir ; guerre juridique, par le biais de magistrats métamorphosés en inquisiteurs ; guerre répressive, par le vote de lois de plus en plus arbitraires ; guerre professionnelle, par le biais des dénonciations qui mettent en péril les salaires ; guerre publicitaire généralisée qui fait la promotion du métissage à tous les degrés et à tous les endroits, sur l'affiche du métro comme dans la salle d'attente de la gare, dans le catalogue de la Redoute ou le prospectus du supermarché, le commentaire du musée ou la lettre pastorale du village ; guerre nutritionnelle et énergétique, que mènent des sociétés criminelles à la Monsanto, qui pillent les ressources pour imposer des aliments manipulés ; guerre médiatique de la presse écrite, parlée, télévisée ; guerre culturelle, par le biais du cinéma, du théâtre, de la peinture, de l'architecture ou des arts en général, lesquels ne sont plus valorisés pour leur qualité intrinsèque mais admis ou refusés selon qu'ils sont ou non "politiquement corrects" ; guerre pédagogique, qui soumet les enfants au pilonnage des éducateurs du Système ; je vous ferai grâce du sermon du dimanche auquel, vous avez, j’espère, militants identitaires, le privilège insigne d'échapper!
1. La révolution identitaire – son nom l’indique – sera d’abord une révolution du Sang et du Sol. Le Sang est l'alpha de la vie d'un Peuple et de sa culture mais il peut devenu aussi l'omega de sa dégénérescence et de sa mort si le peuple ne respecte plus les lois naturelles de son homogénéité. Le sol est le corps spatial du Sang dont il importe de circonscrire les frontières et d'assurer la protection. L’éthologue de pointe Irenäus Eibl-Eibesfeldt le dit clairement : les ethnies obéissent, pour se développer et pour survivre, à des mécanismes d’auto-protection identitaire et territoriale qui sont le moteur de l’évolution. La révolution identitaire sera une révolution ethnopolitique qui bouleversera les données habituelles de la géopolitique. Car nous sommes conscients d'appartenir au même phylum génétique, quelles que soient ses variantes germaniques, celtiques, grecques, romaines ou slaves. Eibl-Eibesfeldt est là aussi catégorique : la population européenne est encore, aux plan biologique et anthropologique, homogène et parfaitement bien caractérisée.
2. La révolution identitaire sera une révolution religieuse, parce que fidèle à la plus longue mémoire indo-européenne, et culturelle, parce que organique et enracinée par opposition à la civilisation planétaire égalitariste américano-occidentale, civilisation cosmopolite du capitalisme apatride et sauvage, de l’économie et du matérialisme érigés en valeur absolue. Une civilisation qui a décrété, ignominie suprême, par un retournement spectaculaire des valeurs européennes, que le destin des hommes, dorénavant, serait assujetti à celui des marchands!
3. La révolution identitaire sera une révolution écologique qui mettra fin au mythe mortifère de la croissance continue qui fait courir le monde à la catastrophe et qui est, pour reprendre une phrase de Gustave Thibon le propre des chutes plus que des ascensions. Favorable à la théorie de la décroissance, elle s’emploiera à mettre un frein radical aussi bien à la surconsommation absurde qu’au néo-barbarisme de l’exploitation inconsidérée qui saccagent et polluent l’environnement, épuisent les ressources, menacent la santé. L’environnement n’est pas seulement un espace de vie, l’environnement donne un sens à notre vie. Il est à notre corps, à notre esprit et à notre âme ce que sont les arbres pour la forêt.
4. La révolution identitaire sera une révolution économique : nous sommes tous conscients que le capitalisme apatride et marchand est une des têtes du Mal absolu. Il faut trancher impérativement cette tête monstrueuse si l’on veut rendre justice aux hommes et à la terre. Nous déclarons la guerre à l'évangile du Profit et nous condamnons le veau d'Or à l'abattage. Le socialisme "qui est pour nous l'enracinement, la hiérarchie, l'organisation" commence, là où finit le marxisme, constatait Moeller van den Bruck. Pour ajouter qu’il "ne peut être compris qu’en se plaçant à un point de vue juif. Ce n’est pas par hasard que tous les traits de Marx sont mosaïques, macchabéiques, talmudique". Le libéralisme qui "a miné les civilisations, détruit les religions, ruiné des patries" a pris la relève du marxisme. Le cosmopolitisme continue l'internationale, les technocrates ont pris la place des bureaucrates et ce sont, encore et toujours, les mêmes lobbies macchabéiques qui continuent d’exploiter la planète et d’assujettir les peuples. La révolution identitaire saura s’inspirer du socialisme français dans la tradition de Proudhon et de Sorel et du socialisme allemand organique. Ce socialisme identitaire, sera, mes amis, le principe du nouvel Empire européen, fondé sur une définition de l’homme dans laquelle l’éthique de l’honneur, le courage, l’énergie, la loyauté, le civisme retrouveront les rôles naturels qu’ils ont perdus. Le socialisme identitaire, au service exclusif de la Communauté du Peuple, sera consubstantiel de l'économie organique, elle-même conçue comme un organisme vivant et hiérarchisé, soumis à la volonté du Politique. Voilà pourquoi notre révolution sera une révolution ethno-socialiste! C’est à Pierre Vial que nous devons cette définition.
Je décèle dans l’immédiat 3 priorités majeures :
1. La création d’une Académie Identitaire.
2. La coordination d’actions communes dans tous les pays où notre mouvance a pris pied. Eugène Krampon propose aussi la création d’un Komintern identitaire.
3. Pour être opératifs demain, il est impératif que les Lois du nouvel État soient déjà formulées. Des spécialistes du Droit Constitutionnel peuvent déjà formuler les axiomes et les lois du nouveau Droit identitaire. Y compris les chefs d’accusation qui permettraient d’assigner devant les nouveaux tribunaux les apprentis sorciers du métissage organisé.
Sachons être donc la minorité agissante qui a compris, comme le disait Maurice Bardèche, que "cette tâche immense nécessite un vaste outil de travail de préparation et de formation", qui a su forger une conscience révolutionnaire, qui sait que "rien ne sera fait tant que les germes du régime ne seront pas extirpés jusqu’à la dernière racine", tant que l’on n’aura pas expliqué "au peuple combien on l’a trompé", et comment on le mène sur le bûcher de son éradication raciale ; la minorité agissante "pénétrée d’une nouvelle conception du monde", maîtresse d’une doctrine claire qui réussit à convaincre les plus incrédules par "sa mystique, son exemple, sa sincérité", qui enseigne "un ordre politique fondé sur la hiérarchie du mérite et de la valeur et qui apporte une solution universelle aux problèmes posés à l’homme par la révolution technique" (critique positive).
Devenons pour cela les nouveaux corps francs de la Révolution, soyons les éveilleurs de notre peuple, forgé par le même sang, soudé dans la même volonté, uni autour du même destin! Le défi est immense, certes, à la limite de la raison, mais qu’importe, mes amis, car c’est de cette folie que la sagesse accouche, c’est de cette volonté que la vie se garde et c’est de ce désespoir que rejaillit l’espérance!
À condition de le savoir, à condition d’y croire, à condition de le vouloir.
>>> http://www.europaeische-aktion.org/Artikel/fr/Lavenement-...
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Le rapporteur du projet de loi sur le « mariage homo », obligé de s’enfuir sous protection policière au milieu de sa conférence
Le député PS Erwann Binet, rapporteur du projet de loi sur le mariage homosexuel, a été empêché mardi de poursuivre son intervention à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Après une demi-heure d’intervention dans un amphithéâtre, plutôt rempli de personnes défavorables au projet de mariage pour tous, « la porte a été forcée » et « une vingtaine d’opposants violents » a perturbé la conférence que le député, à partir de là, n’a pas pu achever. Déployant des »banderoles » hostiles au « mariage » homosexuel, ils « criaient nous sommes le peuple, nous sommes le peuple » ou « Erwann Binet dehors! » et « ont empêché le débat » de se tenir, a rapporté le député. « J’ai ensuite été exfiltré », a-t-il enfin conclu, ayant dû partir effectivement sous protection policière.
Un incident qui provoque une interrogation chez Erwann Binnet. Il a expliqué en effet qu’il faisait régulièrement des conférences et des interventions depuis le début du projet de loi, lequel sera en discussion à partir du 4 avril au Sénat. Mais « c’est la première fois » qu’il est empêché de poursuivre le débat dans de telles circonstances. Et le rapporteur du projet de loi de s’inquiéter, faisant allusion par ailleurs à la manifestation de dimanche : « J’espère que ce n’est pas le signe d’une radicalisation« …
Il est certain que lorsque le pouvoir, passant outre les limites et le cadre de son autorité, veut bousculer les fondements et les assises d’une civilisation, il sombre dans l’illégitimité et suscite un vent de révolte populaire dont il apparaît clairement que la France a ressenti les prémisses dimanche dernier… Une France traditionnelle, attachée aux valeurs sur lesquelles elle s’est construite, et qui ne veut plus négocier avec la Révolution ce qui n’est plus négociable. Un point de rupture, à l’évidence, auquel vont désormais devoir se heurter les autorités si elles persévèrent à prendre le masque des fossoyeurs de la Civilisation !
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La Manif pour tous prête à recommencer
Gonflés à bloc par le succès de la manifestation de dimanche, les opposants au mariage pour tous rêvent de fédérer 2 millions de mécontents dans la rue.Le jour d'après, le collectif de la Manif pour tous oscille entre émerveillement devant la «communion populaire» de dimanche et agacement face aux polémiques sur le comptage et les «débordements». Le succès inattendu de la mobilisation contre le mariage pour tous donne des ailes à ses organisateurs. «Nous envisageons une troisième manifestation nationale lorsque le texte reviendra à l'Assemblée, après le vote du Sénat, avance Frigide Barjot, principale porte-parole du mouvement. Les gens ont été sensibles au ton plus social et plus politique du rassemblement. Comment ne le seraient-ils pas, alors que le président reste sourd aux appels, semant la discorde civile et la crise sociale? Ce virage peut s'accentuer. Nous pouvons faire encore mieux la prochaine fois.»Chômeurs et travailleurs en difficulté pourraient venir grossir les troupes des défenseurs de la famille «traditionnelle», espère un membre du collectif, désireux de sensibiliser une nouvelle catégorie de mécontents. «Nous sentons une colère qui monte en réponse au mépris croissant du gouvernement», insiste un autre organisateur. Tout à leur succès, les opposants au mariage pour tous se prennent à rêver de plus de deux millions de Français dans la rue. Arguant que le 24 mars, tous les facteurs étaient réunis pour leur faire échec: le vote du texte à l'Assemblée, le parcours changé à la dernière minute, le «silence des médias» et la faible mobilisation dans les églises en ce jour des Rameaux…«Mais qui s'est laissé déborder ?»
Ce dimanche, en tout cas, ils étaient, selon eux, autour de 1,4 million. «Un ratio entre la surface au sol et la densité de population observée en différents points nous permet d'établir un chiffre incontestable, explique Albéric Dumont, coordinateur général de la manifestation. Si on fait le calcul de toutes les avenues remplies, en mettant trois à quatre personnes par mètre carré, on arrive entre 1,1 et 1,6 million.» La préfecture de police, qui a annoncé 300 000 manifestants dimanche, affinera son chiffre cette semaine.Les manifestants reconnaissent-ils avoir été débordés, comme le leur suggère le premier ministre, Jean-Marc Ayrault? «Mais qui s'est laissé déborder ?, s'insurge le coordinateur. Quand j'ai demandé à la Préfecture de police,“une fois que l'on aura rempli l'axe Grande-Armée jusqu'à la Défense, où va-t-on stocker les gens?”, un haut fonctionnaire m'a ri au nez, pariant même une caisse de champagne! Les lacunes du dispositif du ministère de l'Intérieur nous sont reprochées aujourd'hui: c'est extrêmement insultant!» Des sources policières ont admis qu'il y avait eu un «vrai phénomène de masse, parfois difficile à gérer» pour les forces de l'ordre, qui avaient prévu une foule de 100 000 personnes seulement. «À un moment, les policiers ont ouvert l'axe de l'avenue des Ternes pour le désengorger, raconte Albéric Dumont. Des gens parfaitement pacifiques, stationnant place de l'Étoile, ont été encerclés, puis, sans aucune sommation, aspergés de gaz lacrymogènes. Quinze enfants ont dû être évacués. Puis une quarantaine d'individus ont forcé des barrages et lancé quelques pétards et des bouteilles en verre. Nous, on les avait repérés depuis le début, et signalés à plusieurs reprises à la préfecture. Pourquoi n'a-t-elle pas pris ses responsabilités en les isolant?»En pleine polémique, le dialogue de sourds se poursuit entre les opposants au mariage gay et l'Élysée. Le collectif souhaite être reçu avant l'intervention télévisée de François Hollande jeudi soir. Mais l'Élysée a écarté l'idée d'un rendez-vous. La Manif pour tous pourrait bien lui préparer un comité d'accueil devant France Télévisions.Les porte-parole du mouvement ont par ailleurs adressé une nouvelle lettre au président de la République pour demander le retrait du projet de loi ou «a minima» un référendum. Une requête irréaliste? «Il y a des précédents, se défend Frigide Barjot. Jacques Chirac est revenu sur le CPE (contrat première embauche) et François Mitterrand a retiré le projet de loi sur l'école libre. À force de nous mépriser, c'est la France qui va déborder de tous les côtés.» -
L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner
PARIS (via le site officiel de Dominique Venner) - Le 24 mars 2013, en interdisant les Champs Élysées à l’immense manifestation des familles françaises contre le mariage gay, le pouvoir a commis une erreur. Les centaines de milliers de manifestants (1 million 400 000 selon les organisateurs) confinés sur l’avenue de la Grande Armée ont vu dans ce nom un symbole : ils se sont sentis comme la « grande armée » des familles françaises qui se lève contre la « loi Taubira » destructrice de notre civilisation !
On peut détruire une civilisation en un instant, d’un trait de plume. Les Français savent cela pour l’avoir éprouvé plusieurs fois dans leur histoire depuis 1789. Ils savent aussi par expérience qu’il faut plusieurs siècles pour rebâtir une civilisation.
Mme Taubira (élue indépendantiste de la Gouadeloupe) est contestée au sein de son propre cabinet ministériel, comme l’avait été Mme Rachida Dati, autre gadget exotique du président précédant. C’est un signe des temps de décadence que de nommer à un ministère aussi symbolique que celui de la Justice des personnes si peu concernées par l’identité française et européenne, que leur intention affichée est de la bouleverser.
Après la manifestation du 13 janvier (1 million de participants « blancs de blanc », dont beaucoup de femmes et d’enfants), la manifestation du 24 mars a réuni plus de participants encore et toujours aussi blancs. Elle a même débordé largement sur l’avenue Foch et occupé finalement une partie des Champs-Elysées en fin de soirée, au cours d’un « sit-in » à la barbe des CRS impuissants.
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans cette mobilisation sa réalité : une calme révolte de masse contre la destruction de la famille, pilier ultime de notre civilisation européenne. Tout enfant a le droit de savoir d’où il vient, quel est son père et quelle est sa mère. Il n’est pas inutile de rappeler que, très symboliquement, voici 33 siècles, la guerre de Troie avait été provoquée pour faire respecter l’union du roi achéen Ménélas et de son épouse Hélène, enlevée par un prince troyen. Tous les rois de la fédération achéenne avaient fait serment de protéger le mariage d’Hélène et de Mélénas. Aussi s’unirent-ils pour ramener Hélène à son foyer. Et leur guerre eut pour conclusion la destruction de Troie. Elle fut aussi le prétexte de l’Iliade, poème fondateur de notre civilisation.
La première grande manifestation du 13 janvier s’était déroulée dans une atmosphère plutôt ludique. Les privilégiés qui nous gouvernent ont traité par le mépris l’appel qui leur était ainsi adressé par cette imposante manifestation contre la loi Taubira. Et pourtant, aucun parti politique dans la France d’aujourd’hui n’aurait pu réunir un million de manifestants dans Paris. Il y avait là matière à réflexion.
C’est pourquoi la seconde manifestation du 24 mars, regroupant une nouvelle fois des familles entières, de jeunes mères et leurs enfants, a été plus tendue que la première. Les aveugles repus qui nous gouvernent, prendront sans doute exemples sur leurs devanciers soviétiques pour traiter avec le même mépris cette indignation populaire qu’ils ne contrôlent pas.
Ils commettront là une nouvelle faute. Quand l’indignation mobilise de telles masses, des familles entières, des femmes et de jeunes mères en charge d’enfants, c’est le signe que se trouve transgressée au-delà du supportable une part sacrée de la nation. Il est dangereux de provoquer la révolte des mères !
Dominique Venner http://fr.novopress.info
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Après la prise de la Bastille, la prise de l’Elysée
Voici quelques images et des réactions sur les débordements de la manifestation contre le mariage pour tous porté par le gouvernement, alors que le projet de loi arrive au Sénat le 4 avril. Plusieurs interpellations ont eut lieu.
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Civitas appelle à la mobilisation !
Nous relayons bien volontiers le communiqué de Civitas, qui appelle à poursuivre la mobilisation contre le « mariage » homosexuel :
Le vrai printemps français, ce sera avec CIVITAS devant le Sénat
La journée du 24 mars a démontré que la mobilisation nationale et populaire contre le projet de loi Taubira ne faiblit pas. Mieux encore, on constate que le ton de beaucoup de ses participants se radicalise.
Non, les défenseurs de la famille ne sont pas des « casseurs »
Hélas, comme c’était prévisible, celle qui prétend incarner cette mobilisation a trahi ceux qui lui avaient fait confiance.
Elle qui, il y a quelques semaines, avec des accents matamoresques, devant de nombreux journalistes, encourageait les Français à squatter les Champs-Elysées le temps qu’il faudrait pour faire cèder François Hollande, s’est rapidement désolidarisée de ceux qui ont cru à son discours de « printemps français » et ont subi les lacrymogènes et parfois les matraques de policiers et gendarmes. Celle qui se fait appeler Barjot a traité de « casseurs », d’ « extrémistes », de « fachos », ces Français de tous âges, qui n’avaient fait qu’agir selon ses propres consignes.Récupération politique et supercherie
Les interventions à la tribune ont par ailleurs témoigné de la manoeuvre de récupération politique négociée avec Mme Barjot au profit d’une UMP désormais omniprésente.
Pour faire bonne mesure, la parole a bien été donnée à quelques élus de gauche dont un trotskyste, mais c’est l’UMP qui eut la part belle, avec notamment les discours d’Henri Guaino et de Jean-Pierre Raffarin, tandis que Jean-François Coppé se dressait au premier rang de la foule, place de choix pour répondre aux questions des médias. Une « manif pour tous » désormais au service de simples calculs électoralistes, entre préparation des esprits à la candidature de Mme Barjot et promotion d’un pseudo-engagement de l’UMP.
Cette UMP qui a pour chef de groupe au Sénat le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin dont Le Canard enchaîné affirmait il y a peu qu’il avait proposé aux socialistes de liquider en quatre jours à peine le débat en séance plénière du projet de loi Taubira. Ce qui n’étonne guère quand on sait que Jean-Claude Gaudin est un grand ami du lobby homosexuel marseillais. Il a par exemple accordé une importante subvention publique à l’Europride qui se déroulera du 10 au 20 juillet à Marseille et au cours de laquelle une cérémonie baptisée « Les Mariés de l’an 1″ devrait unir symboliquement 2013 duos homosexuels !Nouvelle mobilisation devant le Sénat
Le vote au Sénat est annoncé comme serré. Des sénateurs de gauche élus de l’Outre-Mer pourraient voter contre le projet de loi Taubira mais font l’objet d’une pression importante. A l’inverse, des élus UMP pourraient voter en faveur de la dénaturation du mariage et de la parenté et c’est eux qu’il faut mettre sous pression.
Il faut être sans aucune illusion à l’égard de ce système parlementaire et des girouettes politiques qui le composent. Mais le vent de colère qui s’exprime peut parfois souffler suffisamment fort pour momentanément orienter les girouettes dans la bonne direction. C’est pourquoi CIVITAS appelle les défenseurs de la Famille à venir faire preuve d’une sainte colère devant le Sénat à partir du 4 avril.Prière et sainte colère
Le mot d’ordre que CIVITAS lance est clair : ni ballons, ni flonflons, prière et sainte colère.
Ainsi, si des chants doivent précéder discours et prières durant nos rassemblements prochains devant le Sénat, nous choisirons parmi La Blanche Hermine, Les Bleus sont là ou encore Les lansquenets plutôt que le hit-parade mondialiste. Et nos drapeaux ne seront pas roses mais marqués du Sacré-Coeur.
Mais nous tenons avant tout à donner à notre action une dimension spirituelle, convaincus qu’aucune victoire ne sera possible sans le secours divin.
Je rappelle ces mots de Charles Péguy : « Ô mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, vaillant comme un archange et qui sache prier, pareil aux chevaliers qui sur le mont naguère terrassaient les Anglais. Qu’il soit chef de bataille et chef de prière. »Le programme des mobilisations devant le Sénat est le suivant :
- Les jeudi 4 et vendredi 5 avril, rdv devant le Sénat, place Pierre Dux / Square Francis Poulenc (face entrée principale du Sénat), dès 19h. Manifestations statiques. Discours suivi de la récitation du chapelet.- Les samedi 6 et dimanche 7 avril, rdv Place Paul Claudel (devant Théâtre de l’Odéon) à 15h. Nous marcherons tout autour du Sénat.
Le samedi 6 avril fera office de rendez-vous national. Des cars s’organisent de province.
Discours suivi d’un chemin de croix autour du Sénat.CIVITAS organisera de tels rassemblements tant que le Sénat discutera de ce projet de loi. Les autres rendez-vous seront communiqués le 7 avril en fonction du calendrier sénatorial.
Alain Escada,
président de CIVITAS http://www.contre-info.com