Aux heures sombres de 1181, le jeune Philippe était enfermé dans Compiègne tandis que les comtes de Flandre et de Hainaut ravageaient les terres voisines. Le comte de Sancerre menaçait Bourges et le duc de Bourgogne attaquait Sens.
Un chroniqueur anonyme met alors cette exclamation dans la bouche du jeune prince : « Quoi qu’il advienne à présent, les barons décroîtront en âge et en forces, quant à moi, avec l’aide de Dieu, je croîtrai en force, en âge et en sagesse. » Cette anecdote, parmi d’autres, renvoie l’image bien connue d’un prince très tôt convaincu de sa mission royale, appelé à devenir l’homme d’État habile à sortir à son profit de toutes les embûches. Il est vrai qu’au regard de l’œuvre accomplie, bien mieux connue que l’homme, il est difficile de ne pas suivre ce témoin quand il souligne que les événements lui donnèrent raison.