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  • Touche pas à nos fêtes chrétiennes ! Pétition à signer

     

    Lettre de Daniel Hamiche

    Madame, Monsieur,

    Le gouvernement actuel de la France a été manifestement surpris par la vigueur du christianisme français qu’il pensait sans doute agonisant.

    Il semble désormais souhaiter le réveil de la trop fameuse "guerre des deux France", en multipliant les agressions antichrétiennes.

    Dernière agression en date : Mme Dounia Bouzar, récemment nommée par le Premier ministre, souhaite que deux fêtes chrétiennes soient remplacées par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l’Aïd. Nous ne pouvons pas laisser faire cela : nier les racines chrétiennes de notre pays ne peut qu’aggraver l’inquiétante crise morale et spirituelle que la France traverse. Un pays sans mémoire est un pays sans avenir et, comme le disait le général de Gaulle, si l’Etat est laïc, la France est chrétienne.

    Pour le moment, cette "proposition" n’est qu’une initiative privée. Mais il y a fort à parier que ce soit un coup d’essai médiatique pour "tester" les résistances. Si nous restons passifs, nous pouvons être certains que, non seulement cette "suggestion" deviendra rapidement réalité, mais qu’elle sera vite aggravée. On risque d’en arriver rapidement aux délires iconoclastes de la Terreur, visant à éradiquer tout rappel de la présence chrétienne dans l’histoire de France, qu’il s’agisse de "laïcisation du calendrier" (refus de compter les années à partir de la naissance du Christ) ou de "laïcisation des paysages" (destruction des églises de nos villages)... Il faut donc donner un coup d’arrêt à ce processus funeste, tant qu’il en est encore temps.

    C’est pourquoi j’ai pris l’initiative d’une pétition au Premier ministre réclamant un rejet clair et net de cette agression antichrétienne.

    Pour qu’elle soit efficace, nous devons absolument être des milliers à dire notre refus de ce laïcisme sectaire.

    Alors signez vite et faites signer cette lettre, dont voici le texte :

    Monsieur le Premier ministre,

    Mme Dounia Bouzar, que vous venez de nommer à l’Observatoire de la laïcité, vient de "proposer" de remplacer deux fêtes chrétiennes par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l’Aïd.

    Nous notons d’abord que les instances représentant la communauté juive n’ont jamais posé une telle revendication, ce qui laisse à penser que la communauté juive pourrait être instrumentalisée dans cette affaire par Mme Bouzar.

    Mais, surtout, nous constatons, comme toutes les personnes connaissant un tant soit peu l’histoire de notre pays, que, selon le mot fameux du Général de Gaulle, si l’Etat est laïc, la France est chrétienne.

    Violer la société pour en faire un espace religieusement neutre est parfaitement absurde. A moins que vous n’ayez aussi pour projet de raser toutes les églises de village qui offensent sans doute la laïcité, selon les canons de Mme Bouzar.

    Nous pouvons certes comprendre que l’Etat souhaite proposer des jours fériés aux différentes religions existant dans notre société. Mais, dans ce cas, pourquoi discriminer les bouddhistes, les hindouistes, et les fidèles de toutes les autres religions ?

    D’ailleurs, il existe bien des jours fériés religieusement neutres. La France compte 11 jours fériés, dont 6 seulement ont un rapport avec la religion chrétienne - encore que le lundi de Pentecôte ne soit plus qu’un "demi jour férié", puisqu’une importante partie de la population active travaille ce jour-là. Le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre n’ont aucune connotation religieuse. Si votre gouvernement souhaite remplacer des jours fériés par les fêtes de Yom Kippour et de l’Aïd, il peut fort bien utiliser ces jours religieusement neutres. Mais comment ne pas voir dans la proposition de Mme Bouzar un nouvel acte d’agression antichrétienne ?

    Nous tenons donc à vous dire solennellement que, pour nous, chrétiens de France, une telle réforme serait une déclaration de guerre, non pas seulement au christianisme, mais aussi à l’être historique de la France. Pourtant, les Français qui ont voté pour votre majorité n’ont certainement pas voté pour que vous rallumiez la trop fameuse "guerre des deux France".

    Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir dissiper au plus vite nos inquiétudes.

    Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération et de notre vigilante attention.

    Cliquez ici pour signer la pétition et envoyer cette lettre.

    Daniel Hamiche

    Directeur de l’Observatoire de la christianophobie

    PS : Pour lire, diffuser, signer et faire signer notre lettre, vous pouvez soit vous rendre sur notre site, soit sur notre page Facebook.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Touche-pas-a-nos-fetes-chretiennes

  • Les quatre maux de la Défense

    Alors que la passion partisane égare un certain nombre de commentateurs, sur ce blog et ailleurs, qui préfèrent leur frénésie à l'analyse complexe des faits, tentons de voir ce qui ne va pas dans la Défense. Il me semble possible de lister quatre problèmes majeurs : la masse salariale, Louvois, l'entraînement des forces, les exportations. 

    1) La masse salariale du ministère de la Défense augmente alors que les effectifs diminuent. On peut discuter du niveau de cette hausse et de ses causes, mais le fait est là. C'est évidemment un problème structurel considérable. Tout l'édifice construit depuis la professionnalisation de 1996 - et renforcé par la loi de programmation de 2008 - reposait sur l'idée suivante : moins d'hommes mais mieux équipés. Il y a aujourd'hui beaucoup moins d'hommes, mais cette réduction n'a pas permis de dégager des crédits pour financer les équipements. Le gouvernement précédent a été généreux avec les personnels de la Défense en termes de soldes, traitements et primes de départ. La masse salariale globale a donc augmenté. Le ministère du Budget, comme la Cour des comptes, ont à juste titre fait grise mine.   

    On se retrouve aujourd'hui avec des armées et un ministère qu'il faut "repyramider", c'est-à-dire où il faut réduire le poids des catégories supérieures par rapport aux subalternes. Chacun voit bien de quoi il s'agit : combien de colonels font des tâches qui ne sont pas de leur niveau ?  Ce repyramidage  est à la fois compliqué et douloureux. Compliqué ? Prenons l'exemple d'une frégate : l'équipage a été réduit mais il fait appel à des personnels plus qualifiés, donc mieux payés. Douloureux ? C'est le blocage des avancements, naturellement très mal vécu par les intéressés.

    2) Louvois. Pas besoin de faire un dessin : il ne se passe pas une semaine sans que des situations ubuesques soient rapportées, en ce qui concerne le versement des soldes. Parmi les témoignages que je reçois, en voici un qui résume le problème : " Jeune retraité de l'armée de terre et rayé des contrôles depuis le 1er mai dernier, j'ai eu la joie de découvrir dans ma boite à lettres un courrier de mon ancienne administration. J'ai été étonné, j'ai reconnu l'envoi caractéristique des bulletins de solde. Et c'était bien un bulletin de solde. J'ai été soldé pour le mois de septembre de... roulement de tambour : 1 centime d'euro !"

    Entre les impayés et les trop-perçus (ces derniers étant apparemment supérieurs aux premiers), les relations compliquées avec le fisc, les bricolages de garnison pour trouver des solutions (des bons d'achat dans des grandes surfaces ! Allez réinscrire cela dans la comptabilité publique...), la situation est lamentable. C'est un véritable scandale national, dont on ne voit pas l'issue. S'il avait touché une autre population que les militaires (ou les petites entreprises victimes des défaillances du système de paiement Chorus), le pays aurait été secoué par des vagues de protestation. Je  laisse imaginer aux usagers quotidiens du chemin de fer les conséquences sur la circulation des trains d'un tel fiasco à la SNCF...
    Jean-Dominique Merchet - La suite ici

  • Des quotas raciaux sous couvert de diversité sociale (arch 2010)

    Alors que sous le poids de l'immigration, de plus en plus d'établissements scolaires deviennent d'ingérables zones de non-droit, Nicolas Sarkozy profitait le 11 janvier de la présentation de ses vœux au « monde de l'éducation et de la recherche » pour réaffirmer sa volonté d'obtenir une plus grande diversité sociale dans les Grandes Écoles et les facultés de droit et de médecine. Chacune d'entre elles devant accueillir 30 % de boursiers.
    Les classements aux concours d'entrée aux Grandes Écoles ou en deuxième année d'études de médecine se jouent au dixième de point et entre dans ces classements une part non négligeable et inévitable de hasard et d'injustice auxquels, boursiers ou pas, les candidats, y compris les meilleurs, n'échappent pas. Et ça, aucune loi, aucune volonté présidentielle ne l'éviteront. Du reste, l'examinateur ignore si le candidat à qui il attribue une bonne note s'engage en toute connaissance de cause dans la voie pour laquelle il postule, s'il est capable d'adaptation, possède les qualités morales, la volonté, la résistance physique, la dextérité manuelle requises pour occuper et s'épanouir dans les emplois auxquels sa réussite au concours lui ouvre l'accès. Autrement dit, un candidat reçu en deuxième année peut renoncer et priver le candidat qu'il précédait d'un dixième de point d'un métier dont il possédait toutes les qualités.
    STATISTIQUES ETHNIQUES ET DISCRIMINATIONS POSITIVES
    Mais la volonté du président ne vise évidemment pas, comme il le prétend, à ce que « tout [soit] mis en œuvre pour faire comprendre à tous les jeunes que les grandes écoles ne sont pas réservées à quelques enfants de la grande bourgeoisie ». Car voilà qu'en plein débat sur l'identité nationale réapparaissent les statistiques ethniques. Le Comité pour la mesure et l'évaluation de la diversité et des discriminations, créé en mars 2009 par Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité, a présenté un certain nombre de recommandations dont une estimant que les statistiques sont nécessaires pour mesurer les discriminations mais en évitant toute référence "ethno-raciale". Le pays de naissance des individus et celui de leurs parents, leur nationalité à la naissance seraient des renseignements suffisants. Car le Comité affirme un dogme : « Les discriminations frappent au premier chef les descendants d'immigrés et des Français d'outre-mer. »
    Si certains observateurs s'inquiètent « des graves conséquences de cette obsession ethnique maquillée sous de bons sentiments », d'autres estiment au contraire que les statistiques ethniques « n'ont de légitimité et de sens que pour accompagner des politiques de discrimination positive ». En plus, le Comité plaide pour la création d'un Observatoire des discriminations, venant s'ajouter à la HALDE et chargé de superviser des enquêtes, mais également de surveiller les entreprises ! Histoire de compliquer encore plus les contraintes sociales, le Comité propose l'obligation pour toutes les entreprises de plus de cent salariés d'afficher « la distribution du personnel par origines, uniquement d'après les pays de naissance ou les nationalités sur deux générations ». À croire que les membres de ce Comité sont les derniers représentants d'un régime totalitaire hors d'âge, une comparaison sera faite « entre la structure du personnel et la main-d'œuvre disponible, en fonction du vivier environnant ».
    Eric Besson adhère évidemment à certaines propositions du Comité, notamment, en accord et en communion avec Sarkozy, sur le recueil des origines nationales. Si ce n'est pas, comme s'en défendent les services de M. Besson, pour "trier" les individus sur deux générations les parents, puis leurs enfants - leur donner des passe-droits et favoriser leur installation au détriment de ceux qui sont Français et en France depuis des siècles, à quoi servent alors ces statistiques sur la diversité ?
    L'objectif sarkozyen d'obtenir une plus grande diversité sociale dans les Grandes Écoles a suscité les commentaires de quelques patrons qui en sont issus ou de membres de l'enseignement. Quasiment tous font une remarque de bon sens : pourquoi débattre de mesures qui visent quelques milliers de jeunes parmi les 10 % d'une génération qui accède aux Grandes Écoles, quand on oublie de s'attaquer aux 20 % d'une génération incapables de maîtriser les savoir de base puisque 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans le moindre diplôme ?
    PRIORITÉ À LA LUTTE CONTRE L'ÉCHEC SCOLAIRE ET L'ILLETTRISME
    Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, l'avoue : « Oui, notre pays a un problème avec l'illettrisme. Il nous faut aujourd'hui le reconnaître et briser ce tabou qui représente une barrière impitoyable quand on perd son emploi ou on en recherche un. »
    Selon une étude de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, 4,5 millions de personnes auraient des difficultés pour lire et écrire. Soit 9 % de la population ayant été scolarisée. Côté demandeurs d'emploi, 15 % des chômeurs seraient en situation d'illettrisme.
    Soit 300 000 personnes ! Il est évidemment plus facile pour Nicolas Sarkozy de tenir des propos démagogiques que de s'attaquer à ce réel problème qui concerne les programmes dès le primaire et d'identifier, sans démagogie, les raisons du fléau de l'illettrisme.
    Alors quotas pour quotas, pour éviter la concentration des handicaps dans certains quartiers ou écoles, Michel Godet, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers pose dans une tribune du Figaro la question très Politiquement Incorrecte : pourquoi ne pas imposer un quota minimum de 80 % d'enfants de langue maternelle française dans les classes ? Encore faudrait-il évidemment trouver ces 80 % d'enfants, ce qui est de plus en plus difficile non seulement dans les banlieues, mais au centre de Paris même où petits Turcs, petits Chinois et petits Africains sont majoritaires.
    La directrice de l'École normale supérieure considère quant à elle que « les quotas de boursiers menacent l'équité ». Son argument est imparable : « On juge des performances sans rien savoir du candidat, sans faire de discriminations, conformément au principe d'équité ayant présidé à la mise en place de ces concours. Comment pourrait-il en être autrement ? Des milliers de candidats, moins de deux cents reçus. Avec une si faible proportion d'admis, l'équité n'est possible qu'à cette condition. » Elle s'interroge également : « Apprendre sérieusement aux élèves, surtout les plus modestes, l'orthographe, la grammaire, la maîtrise de la langue et les connaissances de base, n'est-ce pas le meilleur moyen de les mettre sur la voie de la réussite aux concours ? ».
    Rien n'est immuable, il est parfaitement possible de renoncer à des concours de ce type. Les Grandes Écoles ne sélectionneraient plus les élèves, elles les choisiraient individuellement en fonction moins de leurs aptitudes que de leur origine, voire de leur personnalité. Une suggestion : pour modifier le recrutement, il existe une solution très simple : organiser un cross de 10 à 15 km ; comme - on le voit dans nos équipes nationales d'athlétisme - les de souche sont à la fois minoritaires et moins performants, le recrutement de nos Grandes Écoles serait modifié de fond en comble !
    RÉINVENTER LES CHANTIERS DE JEUNESSE ?
    Nous laisserons la conclusion à Jean-Robert Pitte de l'Institut, ancien président de l'université Paris-Sorbonne qui suggère d'inviter tous les parents à éduquer leurs enfants, dès leur plus jeune âge, à structurer leur personnalité et à comprendre que la rue, la télévision et les jeux vidéo leur assurent la paix, mais leur préparent, à eux comme à leur progéniture, des lendemains difficiles. Car, dit M. Pitte, « la France a grand besoin de sa jeunesse, mais d'une jeunesse encadrée, stimulée, joyeusement encouragée à donner le meilleur d'elle-même ». Alors oui, réinventons les Chantiers de Jeunesse !
    Pierre PERALDI. RIVAROL 26 FÉVRIER 2010

  • Le PCD s'insurge contre les Gay Games

    Charles-Henri Jamin, Président du Parti Chrétien-Démocrate s’insurge contre le projet d'organisation de GayGames en 2018 à Paris :

    « Dans une tradition multiséculaire, les jeux olympiques sont porteurs de valeurs universelles liées au goût de l'effort et à la fraternité. Aucune déclinaison communautariste ne peut se justifier autrement que par une manipulation de l’esprit du sport et des Jeux Olympiques au profit de revendications qui n'ont rien à voir. Indéniablement, l’organisation des GayGames constitue une promotion de lobbies gays et lesbiens qui utilisent à des fins militantes la beauté et la notoriété d'un rendez-vous sportif qui appartient au patrimoine mondial. Le Parti Chrétien-Démocrate appelle les Français, et plus spécialement les Parisiens, qui financeraient sur leurs impôts, cette manifestation en 2018, si Paris était retenu comme ville d'accueil, à résister là aussi à une dérive inacceptable »

    Et devinez qui est le président d’honneur de l’organisation française ? Pierre Bergé. Encore lui. Et le parrain : le grand couturier et militant LGBT Jean-Paul Gaultier.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/

  • Erckmann-Chatrian : leçons de la bataille de Leipzig en 1813

    « Maintenant tout l’univers est contre nous, tous
    les peuples demandent notre extermination...
    ils ne veulent plus de notre gloire !
     »

    On a beaucoup parlé de la retraite de Russie et de la Berezina, mais c’est la bataille de Leipzig et l’année 1813 qui sont importantes pour bien comprendre la chute du napoléonisme. Je n’ai aucune envie de faire une leçon d’histoire, mais en feuilletant sur <ebookgratuits.com> les petits classiques d’Erckmann-Chatrian que je n’avais faits qu’en dictée à l’école, je suis tombé sur le très bon roman "Histoire d’un conscrit de 1813", un de ces pauvres Français qui servirent de chair à canon pendant vingt ans à la Révolution et à l’Empire.

    En une phrase, nos pacifistes et républicains alsaciens, qui écrivent pourtant sous le second empire, justifient l’impossible résistance à l’ogre napoléonien et à son culte :

    « Ceux qui n’ont pas vu la gloire de l’Empereur Napoléon dans les années 1810, 1811 et 1812 ne sauront jamais à quel degré de puissance peut monter un homme. »

    L’empereur est ce pourquoi il faut mourir, un nouveau pharaon en quelque sorte.

    La peur est sur toutes les lèvres : finir conscrit et en chair à canon, d’autant que l’on se rend compte que, comme pour l’Allemagne plus tard, il y aura des comptes à rendre après la défaite finale de l’empire branlant :

    « Oui, je savais cela, dit-il tristement, mais ce n’est que le commencement de plus grands malheurs : ces Prussiens, ces Autrichiens, ces Russes, ces Espagnols, et tous ces peuples que nous avons pillés depuis 1804, vont profiter de notre misère pour tomber sur nous. »

    Certains tentent de résister à la conscription par la mutilation ; voilà qui tranche avec le culte impérial et la Grandeur de la France :

    « En cette année beaucoup de jeunes gens refusèrent de partir : les uns se cassaient les dents, pour s’empêcher de pouvoir déchirer la cartouche, les autres se faisaient sauter le pouce avec des pistolets, pour s’empêcher de pouvoir tenir le fusil ; d’autres se sauvaient dans les bois, on les appelait les réfractaires, et l’on ne trouvait plus assez de gendarmes pour courir après eux. »

    Un personnage plus lucide explique que maintenant ce sont les Allemands et les peuples d’Europe qui ont le Droit pour eux (même s’ils ne savent pas encore qu’ils ne font que servir un Ancien Régime qui mettra encore cent-cinquante ans - selon l’historien contemporain Arno Mayer - à disparaître complètement - c’est du reste aussi ce que pense Kojève) :

    « Aujourd’hui, c’est bien différent ; toute l’Allemagne va marcher, toute la jeunesse va se lever, et c’est nous qui parlerons de Liberté, de Vertu, de Justice à la France. Celui qui parle de ces choses est toujours le plus fort, parce qu’il n’a contre lui que les gueux de tous les pays, et parce qu’il a pour lui la jeunesse, le courage, les grandes idées, tout ce qui vous élève l’âme au-dessus de l’égoïsme, et qui vous fait sacrifier la vie sans regret. »

    Un vieux soldat, Zimmer, est lui partisan de la manière forte pour soumettre ce qui reste de l’Europe occupée :

    « Au lieu de nous ordonner de respecter les populations, on devrait nous laisser pleins pouvoirs sur le monde ; alors tous ces bandits changeraient de figure et nous feraient bonne mine comme en 1806. La force est tout..., et alors les gens vous donnent tout par force : ils vous dressent des arcs de triomphe et vous appellent des héros, parce qu’ils ont peur. Voilà ! »

    ***

    Le napoléonisme aura abouti comme on le sait à la naissance du sentiment national en Allemagne. On en est parfaitement conscient en Alsace :

    « Vous croyez avoir pour vous les Saxons, les Bavarois, les Badois et les Hessois ; détrompez-vous : les enfants de la vieille Allemagne savent bien que le plus grand crime et la plus grande honte, c’est de se battre contre ses frères. »

    Pourtant, même sans trop de convictions idéologiques, il faut se battre. Le conscrit explique très bien pourquoi avec ses mots à lui :

    « Moi, je ne pensais plus à rien qu’à me venger. J’étais devenu pour ainsi dire fou de colère et d’indignation contre ceux qui voulaient m’ôter la vie, le bien de tous les hommes, que chacun doit conserver comme il peut. J’éprouvais une sorte de haine contre ces Prussiens, dont les cris et l’air d’insolence me révoltaient le coeur. »

    C’est l’hormone de la rage et de la mort. Le livre est écrit dans les années 1860, mais la haine du Prussien et du Boche est déjà bien là :

    « Les Prussiens étaient déjà sur nous, que nous les voyions à peine avec leurs yeux furieux, leurs bouches tirées et leur air de bêtes sauvages. On aurait dit qu’ils voulaient nous manger... C’est une vilaine race... »

    Mais certains soldats Français ne valent guère mieux, ceux surtout qui furent employés lors de la déshonorante guerre d’Espagne :

    « L’arrivée des vétérans d’Espagne, des hommes terribles, habitués au pillage et qui montraient aux jeunes à vivre sur le paysan. »

    ***

    On dénote un certain ras-le-bol dans ce bouquin, qui n’est pas sans annoncer Céline et les passages belliqueux-pacifistes du "Voyage". Voyez ces descriptions écoeurées d’une campagne vouées aux destructions de la Guerre :

    « Nous revoyions au bout du village, la grande route s’étendre à perte de vue, les nuages gris se traîner sur les champs dépouillés, et quelques maigres corbeaux s’éloigner à tire d’aile en jetant leur cri mélancolique. »

    Ici je cite Céline, le début du "Voyage" :

    « Moi d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons où les gens n’y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. »

    ***

    La dimension surnaturelle et eschatologique de la guerre n’échappe pas non plus à notre valeureux (et chanceux) soldat :

    « Cela me paraissait quelque chose d’épouvantable et pour ainsi dire de surnaturel ; l’air était plein de fumée de poudre, la terre tremblait sous nos pieds ; les vieux soldats comme Pinto disaient qu’ils n’avaient jamais rien entendu de pareil. »

    C’est que la bataille de Leipzig valait le déplacement. Tout l’héroïsme français contre l’Europe toute entière liguée :

    « Ainsi notre armée, après avoir livré trois batailles en un seul jour, et réduite à cent trente mille combattants, allait être prise dans un cercle de trois cent mille baïonnettes, sans compter cinquante mille chevaux et douze cents canons ! »

    L’excitation guerrière, la légendaire Furia Francese, guettent alors nos preux soldats, surtout après la trahison fameuse des Saxons :

    « Cette trahison, au lieu de nous abattre, augmenta tellement notre fureur que, si l’on nous avait écoutés, nous aurions traversé la rivière pour tout exterminer. »

    ***

    A l’heure du bilan, notre narrateur, qui attend impatiemment lui aussi la Fin de l’Histoire (pour se marier et ouvrir son commerce) se montre très lucide :

    « Ainsi, tant de souffrances, tant de larmes, deux millions d’hommes sacrifiés sur les champs de bataille, tout cela n’avait abouti qu’à faire envahir notre patrie !... »

    A comparer avec le bilan de la dernière guerre pour l’Allemagne, censée récupérer des champs de blé en Ukraine ! Napoléon, nous apprend cet ouvrage de qualité, aurait pu discuter et s’en tirer à bonne enseigne :

    « Mais ne parlons pas de ces choses, l’avenir les jugera : il dira qu’après Lützen et Bautzen, les ennemis offraient de nous laisser la Belgique, une partie de la Hollande, toute la rive gauche du Rhin jusqu’à Bâle, avec la Savoie et le royaume d’Italie, et que l’Empereur a refusé d’accepter ces conditions - qui étaient pourtant très belles -, parce qu’il mettait la satisfaction de son orgueil avant le bonheur de la France ! »

    Mais, finalement, qu’est-ce que cela aurait changé ?

    On frémit en pensant à tout ce sang versé en vain pendant des siècles, alors que de nos jours nous n’avons plus les nerfs ou cette inspiration pour nous défendre d’un envahisseur autrement plus dangereux que le Russe d’alors.

    On aura compris que je parle bien sûr du racisme.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/?p=1489#suite

  • Il n'y aura pas de Putsch

     

    Tout le monde parle de révolution, de résistance, de dissidence… Ces notions impliquent mécaniquement qu’à un moment ou un autre, les « dissidents » entreront en lutte physique contre le régime en place.

    Les antimondialistes savent que la mafia au pouvoir s’incarne par le gouvernement et tous ceux qui le servent (journalistes, etc). Les gens qui privilégient la lutte sociale savent que les flics, les militaires et les gouvernements sont les bras armés du patronnât. Pourtant, chez les patriotes, cette idée a encore du mal à faire jour. Ceci constitue la raison de l’article présent : démystifier quelques vieux fantasmes nationalistes, qui gênent la diffusion de l’idée révolutionnaire.
    L’Armée, c’était mieux avant.
    On ne và pas se mentir. Depuis 1940, l’armée française, c’est plutôt la misère.
    Pourquoi depuis 1940 ? En 1940, nous avions l’une des armées les plus puissantes d’Europe, tant par le nombre de ses hommes que par la modernité de son matériel. Le char Renaud était même supérieur au panzer allemand de l’époque. Si l’armée française a été balayée en 1940, ce n’est en rien à cause de sa qualité, mais surtout à cause des erreurs de la doctrine de son commandement. Les généraux français, d’Azincourt à Verdun, semblent toujours avoir une guerre de retard… Bref, depuis la seconde guerre mondiale, on peut dire de manière très certaine que la France n’a pas eu d’armée digne d’elle-même.
    Directement après la guerre, les conflits coloniaux commencent en Indochine, contre le Viet-Minh et plus tard encore, en Algérie. L’armée française est alors en reconstruction. Sous-financée, elle est équipée de matériel très disparate revendu par les alliés anglais et surtout américains. Les pénuries sont diverses. Le bricolage s’impose. Le mythe du « perdant glorieux », le cliché de Camerone se renforce durant toute cette période coloniale. En effet, le soldat français, souvent un aventurier, se retrouve isolé à l’autre bout du monde, coupé de tout soutien politique et social (on ne rappellera pas que la majorité de la population française était soit indifférente soit hostile aux guerres coloniales) et surtout, face à un ennemi différent : le guerrilleros nationaliste.
    On résume : une armée en reconstruction, bricolée, sous-équipée, sous-formée, loin de chez elle, commandée par des officiers au nom à particule selon une doctrine de combat dépassée, se retrouvant face à une guérilla nationaliste moderne, fanatique, enracinée, soutenue par une part de la population française (le PCF), entraînée et armée par des grandes puissances concurrentes : le Viet-Minh et le FLN. Le résultat, c’est Dien-Bien-Phu. Mais pas seulement. C’est aussi « la 317ème section », pour les amoureux du folklore. Les actes d’héroïsme isolés, le « tenir coûte que coûte », l’aventure, le baroud d’honneur. Il y a encore des guerriers modernes. Bigeard et ses paras, le putsch manqué des généraux d’Alger, et l’ultime épopée de l’OAS. Il restait au moins çà…

     

    Mais après les dernières cartouches de l’Algérie, liquidation totale.

     

    « Do the job » La guerre un boulot comme les autres ?

     

    L’intégration dans l’OTAN et toute la guerre froide est une période catastrophique. Les effectifs s’appuient encore largement sur le service militaire.

     

    Une masse de conscrits au moral et à la discipline proche du néant, et quelques pros dépassés (eux-mêmes parasités par des carriéristes qui sont prêts à se débiner au moindre coup de feu).
    L’armée de terre reste sous-financée jusqu’à nos jours. La modernisation amorcée dans les années 70 avec la production d’équipements nationaux (le FAMAS et plus tard le Leclerc étant les plus emblématiques) n’arrivent pas à cacher un criant manque de moyens. L’armée de terre, la plus pauvre, n’a pas de quoi entraîner ni équiper correctement ses troupes.
    Vient la fin du service militaire obligatoire et le retour progressif de la France dans l’OTAN, avec le prélude des Balkans et de l’engagement français contre la Serbie. Les missions de l’Armée Française s’alignent sur la nouvelle entreprise de conquête du moyen-Orient. L’enjeu sécuritaire est exalté. On voit l’armée de plus en plus comme une sorte de super-police chargée de sauver des civils ou de sécuriser des zones internationales. Ces missions ne sont pas neuves, déjà à Kolwezi, les paras avaient combattus dans ce cadre. Mais désormais, ce rôle d’une armée réduite, uniquement destinée à des opérations extérieurs à caractère policier, s’accentue, le tout sous la férule des anglo-saxons.
    On en arrive à la conception basique que n’importe quel militaire récite machinalement :
    L’armée est un métier, réservé à des professionnels. Les politiciens prennent les décisions, ils les exécutent sans discuter. « It is the job ». « C’est le boulot ». « C’est comme çà. ». Même si « le job » consiste à aller bombarder nos frères européens pour défendre des islamistes… L’armée perd son prestige, on la cache. Ce n’est qu’un métier, un métier honteux. Quand un soldat tombe au combat, la famille envisage çà comme un accident de travail, et parle même de poursuivre l’employeur. On enterre le gars discrètement. Les vieux combattants viennent une ou deux fois par an, étaler leurs médailles prés des monuments aux morts au son des pouët-pouët de la fanfare municipale. Et tout le monde s’en fout.

     

    Réduction des effectifs : logique sécuritaire.

     

    Les coupes drastiques dans les effectifs de l’armée sont comme des marronniers. On en voit tous les 2 ou 3 ans. L’objectif est clairement posé : redéfinir l’armée française selon sa nouvelle utilité comme force de police auxiliaire de l’OTAN. Moins d’hommes, plus spécialisés, focalisés sur la « lutte contre le terrorisme » ou encore la guerre virtuelle…
    -Ajoutez à cela la purge de plus en plus systématique des officiers et des soldats nationalistes, voir même patriotes ou au moins contestataires… Et leur remplacement par des officiers franc-maçons.
    -Ajoutez à cela le bourrage de crâne pro-régime et pro-européiste, pro-OTAN…
    -Ajoutez à cela la proportion de plus en plus énorme de recrues issues de l’immigration récente, nord-africaine ou africaine (donc encore plus détachée de la Nation charnelle et historique).
    -Ajoutez à cela la professionnalisation et le détachement qui transforment le soldat en un mercenaire (un mercenaire mal payé…).
    Nous obtenons la presque parfaite armée d’occupation et de répression des révoltes populaires à venir. En collaboration avec l’EuroGendFor, les forces de police et pourquoi pas l’OTAN (ne rigolez pas, elle a bien bombardé Belgrade, à une heure de Paris).
    Une force réduite, réactive, équipée technologiquement, sans états d’âmes. Imaginons qu’une insurrection populaire ait lieue, et déborde les forces de police ou la gendarmerie. Elle est armée, pille les dépôts logistiques et s’empare de quelques bâtiments administratifs. Elle veut renverser le Régime.
    Intervient alors l’Armée moderne, professionnelle. Il faut « « faire le boulot » . Des « éléments hostiles » ou des « insurgés » (le peuple français, quoi), composé « d’infanterie légère » menaceraient des « objectifs stratégiques » (la villa d’Edith Cresson ?), voire mèneraient des « exactions contre des civils » (deux ou trois huissiers ou policiers lynchés). Et bien, en réponse, une « force de réaction rapide » serait chargée « d’établir un périmètre » et « d’intercepter les éléments hostiles » voir de les « détruite » ou les « éliminer ».
    En gros, le peuple français en révolte, balayé par quelques tirs, menés depuis 2 km avec des équipements infrarouges, proprement. Sans trop de « dommages collatéraux ». Ils n’hésiteront pas une seconde, ils ont signé pour çà.

    Une armée d’occupation PRESQUE parfaite.

     

    IL N’Y AURA PAS DE PUTSH.
    Imaginons une situation d’écroulement menant à un chaos en France. Une pénurie, des émeutes généralisées, paralysie du pays, massacres et pillages se produisent sur l’ensemble du territoire. Peu à peu, au sein du bordel, des forces révolutionnaires saisissent l’occasion pour déclarer le début de la lutte contre le Régime et la construction d’une société. Face à cela, que deviennent les flics, les gendarmes et l’armée ?
    Premièrement, on peut imaginer un redéploiement des forces du régime sur une ligne de défense. Défense des bâtiments administratifs, des dépôts d’essence, des réserves, des nœuds logistiques, des bases militaires, etc.. Cela veut dire qu’il n’y aura pas assez de forces, quoiqu’il arrive, pour tenir le terrain ou protéger les français (c’est là ou les révolutionnaires voient s’ouvrir une opportunité : remplacer l’Etat et combler le vide, mais c’est un autre sujet.).

     

    Ce déploiement « passif » pose déjà problème. Le policier ou le gendarme de base, il a une famille et un salaire de merde, comme le militaire. On peut donc prévoir, aux moindres troubles sérieux, des désertions massives et anarchiques, parfois avec armes et bagages. Seul les unités d’élites (Légion, paras) resteraient un tant sois peu intègres. On peut aussi pronostiquer des conflits internes, confessionnels ou moraux. Bref, et selon les prévisions de la plupart de nos camarades « anciens militaires », dans une telle situation, l’armée française moderne se désagrègerait, petit à petit.
    Les unités qui ne se désagrègeraient pas, parmi les plus professionnelles et les plus fidèles à la république, tenteraient elles un putsh ? Rien n’est moins sûr.
    Un putsh pour faire quoi ? Pour mettre qui au pouvoir ? Avec quel programme ? Si putsch il y avait, il serait donc celui d’un « faux » sauveur se substitution, un libéral ou un politicien de secours. Ensuite, une opération militaire moderne ne s’improvise pas. On est plus au temps de la commune, ou il suffisait de distribuer des fusils et des cartouchières à la populace. Une projection militaire nécessite un système fonctionnel pour établir des relais logistiques, il faut aussi des réserves de carburant, de munitions, de matériel divers. On pourrait imaginer une action isolée d’une unité particulière, mais les chances sont tellement faibles…
    En fait, il y a beaucoup plus de probabilités pour que nos soldats nous tirent dessus.
    Il faut se représenter le fait que les mentalités les plus contre-révolutionnaires, les plus hostiles à l’initiative, sont aujourd’hui dans l’armée, malgré sa « grogne apparente ». Il suffit de regarder les réactions, sur internet, face aux appels à refuser de combattre en Syrie. La majorité des militaires sont prêts à y aller. Ils condamnent les dissensions au nom du « devoir de réserve ». Ils ont signés pour çà. Leur fierté c’est de pouvoir être envoyés combattre n’ importe où sans discuter, et de laisser les politiciens prendre les décisions. On retrouve à la fois le produit du bourrage de crâne, mais aussi la conséquence du professionnalisme.

     

    Donc, selon toute probabilité, il y a beaucoup plus de chance pour qu’un jour nous nous retrouvions à combattre nos (derniers) soldats que ceux-ci ne nous sauvent par un putsch providentiel, fantasme impossible du droitard catholico-réac’.
    J’engage amicalement tous mes camarades sociaux-nationalistes à ne pas croire en de telles sornettes. Ce n’est pas parce que tel ou tel général catholique en retraite fait des manigances, ou que tel homme de troupe râle parce que son équipement TTA est pourri, que l’Armée va concrètement se mutiner, rouler jusqu’à l’Elysée, VAB en tête, et renverser le régime. Il ne faut pas rêver.

    (Ceci est une réponse fraternelle et bien attentionnée à l’ouvrage de mon camarade V.V., que je respecte pour son honnêteté et son engagement pertinent).

     

    D’une manière générale, il faut que tout révolutionnaire français, même s’il est patriote et croyant, comprenne que l’armée française moderne, de par sa configuration tactique, idéologique, doctrinale et organisationnelle, est clairement notre ennemie.
    Vers d’autres horizons ?
    Nous, nationaux-révolutionnaires, avons toujours opposé à ce modèle mercenaire notre propre conception de l’armée. Une armée consciente, une armée de citoyens soldats. Peut être moins professionnelle, certes. Mais aux effectifs bien plus massifs, appuyés sur le service militaire obligatoire et les unités de volontaires, et une garde nationale permanente comme réserve.
    Une armée équipée correctement, avec un matériel moins technologique/avantgardiste (le FELIN, c’est de la merde), mais abondant, rustique et fiable.
    Une armée consciente de sa mission première : protéger l’intégrité du territoire français, et non les intérêts privés des trusts apatrides et des capitalistes néocoloniaux.
    Une armée comme apprentissage social et citoyen, une armée au centre de la société et du peuple français. Une armée fière, qui ne se cache pas.
    Enfin, une armée respectée car légitime, et dont les vétérans obtiendraient des droits et un statut particulier.

     

    Guillaume Lenormand

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/10/06/il-n-y-aura-pas-de-putsch-5189846.html

  • Une société de simulation

    Koert van Mensvoort (@mensvoort) est un artiste, chercheur et philosophe hollandais. Il anime depuis plusieurs années l’excellent Next Nature (@nextnature), qui n’est pas seulement un site d’information qui interroge notre rapport au monde (dont a été tiré récemment un livre, le Next Nature Book), mais aussi un laboratoire de designers qui proposent d’étonnantes interventions pour interroger notre rapport à la technologie. C’est le cas du Nano Supermarket, une collection de prototypes censée utiliser les nanotechnologies pour nous faire réfléchir à leur impact ; et In-Vitro Meat, une passionnante réflexion sur notre rapport à la nourriture à l’heure où les technologies permettent de la produire artificiellement.

    L’un des thèmes que le site explore activement depuis de nombreuses années est ce que Koert van Mensvoort appelle la société de simulation (voir également les brèves sur ce sujet) qui s’appuie sur une réflexion de l’auteur qui date de 2009, mais qui demeure toujours aussi stimulante.

    Qu’ont en commun Tenet (vidéo), le simulateur de nourriture imaginé par les jeunes designers Renata Kuramsbina et Caroline Woortmann Lima, les magasins virtuels hors ligne que l’on trouve dans le métro coréen (des magasins physiques où l’on achète des produits à partir de leurs images, comme on le fait sur des catalogues ou sur l’internet), la ceinture de grossesse imaginée par Huggies pour que les pères puissent faire l’expérience de la grossesse, ou les fausses vitrines de commerce déployées en Irlande du Nord lors du G8 de juin 2013 pour cacher la misère bien réelle des populations, ou encore le sniffer (vidéo) du designer Lloyd Alberts, cet add-on aux Google Glass pour augmenter notre odorat, ou enfin cette étude qui montre que dans World of Warcraft, les joueurs s’identifient si fortement à leur avatar que cognitivement ils ressentent pour lui les mêmes émotions que celles qu’ils portent à leurs meilleurs amis…

    Ils témoignent du rôle et de l’importance prise par la simulation informatique et combien elle est un support à notre stimulation sociale et cognitive…

    Quand j’étais enfant, je pensais que les gens que je voyais à la télévision étaient vraiment vivant à l’intérieur du poste, se souvient Koert van Mensvoort… Le philosophe a grandi et a appris, comme chacun d’entre nous, comment la magie de la technologie fonctionnait. Depuis la photo, le cinéma et la télévision, les images ont envahi notre vie.

    La reproduction d’images par la technologie a explosé nous documentant de notre naissance à la veille de notre mort. Et les images occupent une place toujours plus importante dans notre manière de communiquer et transmettre de l’information. De plus en plus souvent, elles deviennent le facteur décisif de notre rapport au monde, explique-t-il. Tous nos objets sont devenus porteurs d’images et ces images sont toutes devenues un moyen de communication social… tant et si bien que les entreprises de chaussures de sport ne vendent pas des chaussures, ils vendent de l’image.

    En même temps, notre monde est devenu si complexe que nous cherchons en permanence l’image mentale pour nous aider à comprendre les choses. “La chose la plus extraordinaire de notre culture visuelle n’est pas le nombre d’images que nous produisons, mais notre besoin profondément ancré de visualiser tout ce qui pourrait être important. Plus une chose est visible, plus elle semble réelle, authentique. Sans images, il semble n’y avoir aucune réalité.”

    Dans le mythe de la caverne, rappelle Koert van Mensvoort, Platon nous décrit comme regardant des ombres sur les murs, des représentations d’un monde qui est au-delà de notre perception sensorielle. Aujourd’hui, les murs de nos cavernes sont pleins de projecteurs, d’écrans et de spots tant et si bien que nous ne voyons même plus les ombres sur les murs. Les simulations nous empêchent de reconnaître la réalité, comme l’explique Guy Debord dans la société du spectacle ou Jean Baudrillard dans Simulacres et simulation. Nous vivons dans un monde où les simulations et les imitations sont devenues plus réelles que la réalité elle-même, nous vivons dans le monde de l’”hyperréalité”, du faux authentique.

    En été, nous skions sur les routes et en hiver nous projetons de la neige sur les pistes. Les chirurgiens plastiques sculptent la chair pour la faire correspondre aux images retouchées des magazines… Nos outils façonnent la réalité et celle-ci est façonnée en retour. C’est d’ailleurs là tout l’enjeu de Next Nature, décrire comment notre empreinte culturelle transforme une nature définitivement perdue puisque nulle part elle n’échappe à la main de l’homme qui la façonne.

    Le schème de médias (un terme qui fait référence à la théorie des schèmes de Jean Piaget, qui explique que tout humain possède des règles ou des scénarios catégoriques qu’il utilise pour interpréter le monde : les nouvelles informations sont traitées en fonction de la façon dont elles s’intègrent dans ces règles) se définit comme la connaissance que nous possédons sur ce qu’un média est capable de faire et ce qu’on attend de lui. Cette connaissance nous permet de réagir de façon appropriée à un média : n’ayons pas peur de l’entrée du train en garde de La Ciotat, ce n’est qu’un film !

    Mais nos cerveaux ont des capacités limitées pour comprendre les médias, rappelle Koert van Mensvoort. “Bien que nous semblons avoir acquis une certaine sensibilisation aux médias au cours des années, une partie de notre impulsion originelle – en dépit de toutes nos connaissances – réagit toujours automatiquement et inconsciemment aux phénomènes que nous percevons”. Une image de nourriture à tendance à nous donner faim. Celle de l’arrivée du train à nous faire nous en écarter quand bien même nous savons que ce n’est qu’une image. Nos simulations sont autant de stimulations. Nos schèmes de médias ne sont pas innés, mais culturellement déterminés. C’est pour cela que chaque fois que la technologie nous propose quelque chose de nouveau, nous sommes dans un premier temps temporairement déconcertés… même si le plus souvent nous nous y adoptons plutôt bien.

    Nous vivons dans un espace médiatisé par la technologie. Nous nous y sommes adaptés. “Aujourd’hui, les images et les simulations sont souvent plus influentes, satisfaisantes et significatives que les choses qu’elles sont présumées représenter”. Nous consommons des illusions. Les images sont devenues partie intégrante du cycle qui détermine les significations. Elles ont une incidence sur nos jugements, nos identités, notre économie. En d’autres termes, nous vivons la simulation !

    “Alors que certains chiens ont une intelligence si limitée qu’ils pourchassent leurs propres queues ou ombres, nous les humains, aimons à penser que nous sommes plus intelligents parce que nous sommes habitués à vivre dans un monde de langues et d’abstractions symboliques complexes. Alors qu’un chien reste dupé par sa propre ombre, un être humain sait effectuer une vérification de la réalité. Nous pesons les phénomènes de notre environnement par rapport à nos actions pour former une image de ce que nous appelons la réalité. Nous le faisons non seulement individuellement, mais aussi socialement.”

    Or les notions de réalité et d’autorité sont beaucoup plus étroitement liées que nous nous en rendons compte, estime Koert van Mensvoort. Les technologies des médias ont atteint un niveau d’autorité au sein de notre société qui augmente leur réalisme et les réalités qu’elles produisent augmentent leur autorité. Faisant référence au télescope de Galilée qui a fait basculer notre vision du monde, nos outils numériques sont devenus nos nouveaux télescopes, nos moyens pour observer notre univers. Nous saluons nos amis via nos webcams, nous trouvons notre chemin grâce aux GPS, nous inspectons le toit de notre maison avec Google Earth… “Notre vision du monde est façonnée par les interfaces de nos médias”.

    L’ethnographe Sherry Turckle dans Life on the screen, ne disait pas autre chose, rappelle le philosophe et designer Stéphane Vial (@svial) dans son livre L’être et l’écran, comment le numérique change la perception. Nous sommes “de plus en plus à l’aise dans le fait de substituer des représentations de la réalité à la réalité”, c’est-à-dire avec le fait de considérer des réalités simulationnelles comme des réalités tout court. Les interfaces numériques, et notre consommation d’images qui vont avec, constituent une nouvelle matrice, une nouvelle forme où se coule notre perception.

    “S’envoyer des messages, faire des achats en ligne, échanger sur Twitter, tout cela ne résonne plus pour nous comme des pratiques relevant d’un cyberspace, mais comme des pratiques relevant du même espace que l’espace du monde”, rappelle le philosophe. La culture de la simulation nous a appris à prendre ce que nous voyons sous l’angle de l’interface, c’est-à-dire percevoir de manière nouvelle, acquérir une manière nouvelle “de se-sentir-au-monde”. Nous ne sommes plus projetés dans la rêverie du virtuel, mais nous vivons avec des interfaces numériques… Bref, “nous reconnaissons de plus en plus le phénomène informatisé dans son objectivité technique et sa matérialité bien réelle.”

    L’hypothèse du virtuel, c’est-à-dire cette opposition entre réel et virtuel que nous avons longtemps pratiqué, et que Stéphane Vial démonte dans son livre (ce qu’il faisait également d’une manière plus synthétique encore dans Place de la Toile), n’aura été qu’un premier pas pour comprendre la manifestation induite par le système technique numérique.

    Reste à comprendre ce que cette société de simulation veut de nous. Ce qu’elle nous apprend. Si ce qu’elle nous apprend peut nous servir dans le monde physique (à l’image de cet enfant suédois qui utilisa son savoir-faire acquis dans World of Warcraft pour sauver sa soeur d’une attaque d’élan), ou si elle ne cherche qu’à le subvertir, qu’à le transformer, à l’image de ces faux réels que nous ne cessons d’inventer ? Qu’est-ce que cette société de simulation tente de nous faire accepter d’autre que “transformer le réel en objet fétiche” ? Que d’être nous-mêmes l’objet de cette simulation et donc d’une stimulation incessante ?

    internet ACTU.net

    http://fortune.fdesouche.com/326429-une-societe-de-simulation