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  • Traité de Lisbonne

    Où sont passés les défenseurs officiels de la démocratie ? 

    « Article 27. Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. » (Constitution de l’an I.) 

    Le traité de Lisbonne est la copie conforme de la Constitution européenne. Tout le monde le sait et personne ne prétend d’ailleurs le contraire.

    Lors de la campagne présidentielle de 2007, le candidat Sarkozy s’était engagé à faire voter un mini-traité, et non le traité de Lisbonne, par le Parlement, et non plus par le peuple, comme cela avait pourtant été le cas pour la Constitution européenne. Le président de la République a donc ouvertement dupé le peuple quand il proposa aux parlementaires de se prononcer sur un texte reprenant la constitution scélérate. Le 4 février 2008, un Congrès servile et hypocrite ratifia le traité de Lisbonne.

    Le Parlement défit ce que le peuple avait réalisé et se transforma ainsi en censeur du peuple. Car ce que le peuple a fait, seul le peuple peut le défaire. S’il existait un contrôle de constitutionnalité digne de ce nom, la ratification parlementaire d’un traité européen devrait être interdite, que celui-ci ait été rejeté préalablement par le peuple ou non. Les traités européens étant ce qu’ils sont, c’est-à-dire des machines à dépouiller les Etats de leur souveraineté, seul le peuple français devrait avoir le droit de se prononcer : selon l’article 3 de la Constitution de la 5ème République, la souveraineté nationale appartient au peuple.

    Qu’un traité engageant une telle part de souveraineté ne soit pas soumis au jugement du peuple est par ailleurs contraire au principe d’autodétermination des peuples. L’entreprise de Nicolas Sarkozy fut donc un viol du peuple français. Autrement dit, un viol de la démocratie. Il y a viol juridiquement et moralement.

    La presse, toujours au garde-à-vous sur la question européenne, a répondu, comme un seul homme, que cela n’était pas si grave. Le président s’était engagé dans la campagne électorale, après tout... Mais en quoi le fait de prévenir à l’avance que l’on violera le peuple et la démocratie atténue le viol en question ?

    A ce stade de la réflexion, une question se pose : où sont passés les défenseurs officiels de la démocratie ? Où sont passés les saintes nitouches du démocratiquement correct, ceux qui voient des atteintes potentielles à la démocratie partout sauf là où elles sont criantes ? Ils ne sont même pas cachés. Ils ne disent rien et approuvent. Pour la pensée officielle et la bobocratie, habituellement et officiellement si « vigilantes » mais néanmoins complètement acquises à l’Union européenne, la ratification parlementaire fut parfaitement normale.

    Le 2 décembre 2007, Hugo Chavez vit rejeter par référendum une réforme constitutionnelle. Que dirait-on de lui si deux ans plus tard il avait fait revoter la réforme par un parlement acquis à sa cause ? Qu’il s’agit d’une méthode dictatoriale. Et pour cause...

    Adrien Abauzit, Né en 1984

    http://www.oragesdacier.info/2014/04/traite-de-lisbonne.html

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    Les thèmes des numéros précédents :

    1. Les 60 ans du dogme de l’Assomption
    2. Jean-Paul II
    3. J’ai voulu avorter, enquête au Planning familial
    4. 10 mythes anti-chrétiens. L’histoire répond.
    5. Pour en finir avec Satan
    6. Quand l’Église en Chine s’éveillera
    7. Les soins palliatifs, répondre à l’euthanasie
    8. Ils ont écrit sur Jeanne d’Arc
    9. 50 ans après Vatican II
    10. Mariage et adoption pour tous ? La vérité sur une manipulation idéologique
    11. De Benoît XVI à François Ier, Habemus Papam
    12. À l’école de la Visitation
    13. Y a-t-il trop d’hommes sur terre ? Enquête au cœur de l’eugénisme
    14. Des martyrs aux dissidents… Ils n’ont rien lâché !

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    Michel Janva

  • « Je n’ai pas manifesté contre la Loi Taubira parce que je suis une catho tolérante»

    Philippe Arino égratine ce genre de "cathos" (et ça soulage....) :

    "[...] Après Frigide Barjot, René Poujol, les « cathos du gouvernement » (Erwann Binet, Cécile Duflot), voici Vanessa Chapuis, cette paroissienne de l’ombre… dans le rôle de la femme meurtrie.

    Ce que ces « cathos ouverts » n’ont toujours pas compris (donc on va le re-expliquer pour la énième fois), c’est que :

    1)la tolérance n’était pas une valeur positive à promouvoir(elle devient même très mauvaise quand elle se fige en poncif positif obligatoire). Il faut bien comprendre que la tolérance, en soi, c’est neutre. Ce qui compte, c’est ce qui la charge, autrement dit c’est ce qu’on tolère. Et si on tolère le mal, les injustices, les fascismes, les intégrismes religieux, notre tolérance méritera de s’appeler laisser-faire, collaboration, complicité, crime, péché par omission, lâcheté, etc.Toutes les dictatures s’appuient d’ailleurs sur la tolérance des peuples pour les soumettre à leur relativisme destructeur, au silence et à leur « jugement-phobie »(car« juger », ce n’est pas que synonyme de « condamner » ; ça signifie beaucoup plus positivement « penser par soi-même » ; et nous sommes tous appelés par Jésus à ne pas juger des personnes mais à juger des actes).

    2) la Charité (ce qu’ils appellent rapidement « amour ») ne se vit pas sans la Vérité, ne pourra jamais faire l’économie de la reconnaissance des personnes et des faits. La Charité sans la Vérité, c’est de l’indifférence, de l’amour puant, du respect désincarné, de la sensiblerie et du jugement injuste. On le voit bien dans le cas de cette femme « catholique » sur France Info (Vanessa) : elle juge la soi-disant « fermeture des opposants au mariage gay » sur un ressenti infondé et mensonger (« J’ai vécu ça comme un rejet de l’autre. ») car elle ne dénonce pas concrètement la fermeture à la différence des sexes que constitue toute union homosexuelle et toute loi nationale qui la justifie (et ça, c’est une réelle discrimination violente !),elle ne voit pas que le rejet réel vient d’elle(qui se fout éperdument de la réalité des personnes homosexuelles et de leurs souffrances) et de cette loi du « mariage pour tous » qui de facto raye de la carte un des deux parents biologiques de beaucoup d’enfants concernés par les situations « homoparentales », ou tout du moins qui supprime la condition d’amour entre les deux parents biologiques dont tout être humain a besoin (suppression qui est intimement et socialement gravissime).

    Alors quand ces cathos beaufland jouent les victimes indignées, les « exceptions tolérantes de l’Église », font la leçon à tout le monde, se montrent gay friendly, alors que ce sont eux les persécuteurs, les condamnants, les jugeants, les homophobes, t’as juste envie de leur dire :au lieu de traiter tous vos frères cathos de « réacs » et d’ « homophobes », allez d’abord vous acheter un cerveau et un cœur !Et plutôt que de changer de paroisse, vous feriez mieux d’essayer de changer un peu votre manière étriquée et idéologique de considérer l’Église et l’homosexualité ! Et après on en reparle.Ces moutons n’écoutent pas les enseignements ecclésiaux sur le sens de la sexualité. Ils ne connaissent rien à l’homosexualité et à ses conséquences dramatiques. Ils dénaturent le message d’amour et d’exigence de l’Église, en parodiant l’amour en bons sentiments vidés d’actes et de Réel. Honte à ces pharisiens gauchistes et passifs !"

    Michel Janva

  • Nouvelle carte des régions: le chantier est ouvert

    La nouvelle carte des régions voulue par Manuel Valls commence à peine à prendre forme. Si une poignée dit "banco!", la majorité des présidents de région s'engage avec précaution, un changement de frontières n'étant pas la priorité à ses yeux.
    Dans son discours-programme à l'Assemblée nationale le 8 avril, le Premier ministre a déclaré vouloir "réduire de moitié le nombre de régions dans l'Hexagone" (22 actuellement, dont la Corse dotée d'un statut particulier) pour qu'elles atteignent "une taille critique".
    M. Valls veut aller vite et a mis une épée dans les reins des "barons" régionaux - tous à gauche, sauf en Alsace. Soit les régions s'entendent entre elles pour "fusionner", soit le Parlement sera saisi après les régionales de mars 2015 d'un projet de nouvelle carte. Le nouveau découpage s'appliquerait au 1er janvier 2017.
    Le dossier est à haut risque.
    En privé, les présidents de région relèvent "la dimension symbolique" de l'annonce primo-ministérielle. Quoi de plus parlant, comme marque d'un changement profond, que de redessiner les frontières administratives de l'Hexagone ?
    Chez les présidents de région, on trouve un peu tous les sons de cloche.
    Il y a d'abord les pionniers, Bourgogne et Franche-Comté. Dès le 14 avril, voulant saisir "cette occasion historique", leurs présidents respectifs, François Patriat et Marie-Guite Dufay, ont tenu une conférence de presse pour annoncer un "rapprochement administratif" visant à une "fusion des deux collectivités" à la fin du prochain mandat, en 2021. A leurs yeux, ce serait le moyen de disposer d'un "territoire qui pèse en France et en Europe", et de "faire des économies fonctionnelles".
    Leur homologue de Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, a proposé un mariage à trois - Haute et Basse-Normandie, plus Picardie - après avoir pris soin d'en parler à ses collègues directement concernés.
    J. M. Cornu/P. Defosseux/AFP Graphique des des multiples scénarios envisagés pour réduire la France à une dizaine de régions comme le souhaite le Premier ministre, Manuel Valls
    Mais d'après Claude Gewerc (Picardie), "selon un schéma de Matignon, la région Picardie dans son intégralité (les trois départements actuels de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne) fusionnerait avec le Nord-Pas-de-Calais". En tout état de cause, "la Picardie doit rester entière", exige-t-il.
    En Bretagne, on applaudit et un projet de voeu encore en chantier à la Région voit dans l'initiative de Manuel Valls "une opportunité historique en faveur de la réunification de la Bretagne" que rejoindrait la Loire-Atlantique, actuellement rattachée aux Pays de la Loire. Sauf que le président de cette région, Jacques Auxiette, refuse toute "vente à la découpe".
    Deuxième catégorie, les tièdes ou les circonspects. Seul président de droite, l'UMP Philippe Richert a été échaudé par l'échec du référendum d'avril 2013 sur la création d'une collectivité unique incluant l'Alsace et ses deux départements. Cette fois, c'est d'une union Alsace-Lorraine dont il est question. "On change de dimension. Cela mérite qu'on s'y prépare, en partant de la base", insiste-t-il. Son collègue lorrain Jean-Pierre Masseret, pour qui fusionner est "une exigence d'efficacité de la dépense publique", est plus enthousiaste.

    Chateau

    - Une initiative qui fera pschitt -
    Perplexe, le président auvergnat René Souchon, vient de demander l'avis du Conseil économique régional. Il avance l'idée, après 2017, d'un "grand Massif central" incluant notamment le Limousin.
    Michel Vauzelle, à la tête de PACA, se dit convaincu qu'"il faut réduire le nombre des régions" puis supprimer les départements, tout en mettant en garde contre des regroupements trop vastes.
    Même approche chez son voisin Jean-Jacques Queyranne, qui dirige la région la plus riche après l'Ile-de-France. "Rhône-Alpes a la taille de la Suisse", a-t-il coutume de répéter.
    Président du Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin a peu goûté l'initiative de Manuel Valls. "Ce genre de vélléités fera pschitt" dans sa région, pronostique-t-il.
    Plus diplomate, Alain Rousset (Aquitaine), qui préside l'association des régions, résume le sentiment général en soulignant que le problème est d'abord "celui des moyens et du champ de compétences". "Une région française dépense en moyenne 400 euros par habitant, en Allemagne c'est 3.500 et même, en Autriche, 5.000". "La fusion des régions, je dis +go!+ dès lors qu'elles ont les moyens et les compétences pour améliorer la vie des gens", renchérit Jean-Paul Huchon.
    Il ne s'agit pas de jouer au Meccano ni de partir d'une "vision géostratégique de géographes parisiens", dit Claude Gewerc.

    Source : Afp via http://www.lechorepublicain.fr/france-monde/actualites/a-la-une/national/2013/01/14/nouvelle-carte-des-regions-le-chantier-est-ouvert_1970906.html

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZAZulkFrpzgxZXy.shtml

  • Autour de la politique religieuse

    On a vu, en ces dernières années, se répandre chez trop de nos catholiques, un singulier état d’esprit ; il consiste à tenir le christianisme pour une panacée politico-sociale, capable de remédier par elle-même à tous les maux politiques. Rien de plus fallacieux et de plus illusoire, si l’on songe que la diffusion du christianisme n’a pas suffi à tout arranger dans la société. C’est risquer de le compromettre que d’en attendre des réalisations parfaites dans un ordre politique et terrestre qui n’est pas sa fin propre.

    Mais cet apparent optimisme religieux ne cacherait- il pas une sorte de renoncement à agir dans le monde, par impuissance à en résoudre les difficultés ? Car cette postulation messianique d’une cité parfaite, dont tous les citoyens seraient des saints, s’accommode fort bien d’un pessimisme catastrophique à l’endroit de la cité présente, que l’on renonce du même coup à organiser et qu’on abandonne « au processus de corruption » qui la travaille. Faudra-t-il donc attendre la conversion de tous les citoyens pour rétablir l’ordre dans la rue, l’honnêteté dans la vie publique, la responsabilité dans les corps de l’État ? Un tel absolutisme politico-religieux mène pratiquement à une sorte d’indifférentisme civique qui fait de ceux qui s’en réclament de véritables émigrés de l’intérieur.

    HENRI MASSIS

    Les idées restent Lyon, Lardanchet, 1941

    Si ces lignes étaient signées Charles Maurras, on crierait au naturalisme, mais elles sortent de la plume d’un écrivain catholique, qui, après L’Enquête d’Agathon avec Alfred de Tarde, a écrit sur Ernest Psichari et Jacques Rivière, qui a composé deux séries de Jugements (Renan, Barrès, Gide etc.), défendu le thomisme avec Maritain, avant de se séparer de lui après 1926, quand Rome crut bon de condamner l’Action française, condamnation fort provisoire levée par Pie XII dès 1939. Henri Massis était rédacteur en chef de la Revue Universelle que dirigeait Jacques Bainville. Sa Défense de l’Occident révèle parfois des accents prophétiques. Henri Massis a rassemblé dans Les idées restent des pages sur l’art, la littérature, la morale, la politique et l’histoire « non pas comme une anthologie, mais comme une somme des réalités essentielles éparses dans ses livres ».

    “Indifférentisme”

    Nous relèverons quelques expressions : « panacée politico-sociale » marque déjà une réserve ; le christianisme est présenté comme le remède miracle de guérisseurs qui ne sont pas des médecins. « C’est risquer de le compromettre » souligne une réserve encore plus grande. La religion en tant que telle ne doit pas être impliquée dans les luttes de la cité qui ne sont point « sa fin propre ». Henri Massis parle ensuite de « postulation messianique » : nous risquons de  sortir de l’ordre politique et naturel pour entrer dans une sorte de "sens de l’histoire"  que le catholicisme traditionnel a toujours r e j e t é . « L a conversion de t o u s l e s c itoyens » pour « l’ordre dans la r u e » r e l è v e d’une utopie moralisante, moralisatrice. L’ordre dans la rue se situe avant la cité de Dieu.

    Mais que deviennent nos catholiques entraînés dans cette nébuleuse ? Ils vont tomber dans un « absolutisme politico-religieux », la pire des attitudes politiques qui les mènera à un « indifférentisme civique » . Ils deviendront naïvement les complices du désordre et de l’erreur puisqu’ils ne prendront pas parti pour ceux qui ont politiquement raison. Qui se résigne à voir la France en république travaille en fait pour le désordre qui est l’anarchie dans les têtes avant même de l’être dans l’État.

    Lisons le De Regno de saint Thomas, nous avons un exposé de politique naturelle. La Politique tirée de l’Écriture sainte de Bossuet ne se réfère pas non plus à l’enseignement de l’Évangile, elle induit des préceptes politiques de l’histoire du peuple hébreu dans l’Ancien Testament à la lumière des principes d’Aristote et de saint Thomas. L’épanouissement spirituel de l’homme suppose l’ordre dans la cité, mais il ne le fonde pas. "Politique d’abord."

    Gérard Bauddin L’Action Française 2000 n° 2748 – du 15 mai au 4 juin 2008

  • Autour de la politique religieuse

    On a vu, en ces dernières années, se répandre chez trop de nos catholiques, un singulier état d’esprit ; il consiste à tenir le christianisme pour une panacée politico-sociale, capable de remédier par elle-même à tous les maux politiques. Rien de plus fallacieux et de plus illusoire, si l’on songe que la diffusion du christianisme n’a pas suffi à tout arranger dans la société. C’est risquer de le compromettre que d’en attendre des réalisations parfaites dans un ordre politique et terrestre qui n’est pas sa fin propre.

    Mais cet apparent optimisme religieux ne cacherait- il pas une sorte de renoncement à agir dans le monde, par impuissance à en résoudre les difficultés ? Car cette postulation messianique d’une cité parfaite, dont tous les citoyens seraient des saints, s’accommode fort bien d’un pessimisme catastrophique à l’endroit de la cité présente, que l’on renonce du même coup à organiser et qu’on abandonne « au processus de corruption » qui la travaille. Faudra-t-il donc attendre la conversion de tous les citoyens pour rétablir l’ordre dans la rue, l’honnêteté dans la vie publique, la responsabilité dans les corps de l’État ? Un tel absolutisme politico-religieux mène pratiquement à une sorte d’indifférentisme civique qui fait de ceux qui s’en réclament de véritables émigrés de l’intérieur.

    HENRI MASSIS

    Les idées restent Lyon, Lardanchet, 1941

    Si ces lignes étaient signées Charles Maurras, on crierait au naturalisme, mais elles sortent de la plume d’un écrivain catholique, qui, après L’Enquête d’Agathon avec Alfred de Tarde, a écrit sur Ernest Psichari et Jacques Rivière, qui a composé deux séries de Jugements (Renan, Barrès, Gide etc.), défendu le thomisme avec Maritain, avant de se séparer de lui après 1926, quand Rome crut bon de condamner l’Action française, condamnation fort provisoire levée par Pie XII dès 1939. Henri Massis était rédacteur en chef de la Revue Universelle que dirigeait Jacques Bainville. Sa Défense de l’Occident révèle parfois des accents prophétiques. Henri Massis a rassemblé dans Les idées restent des pages sur l’art, la littérature, la morale, la politique et l’histoire « non pas comme une anthologie, mais comme une somme des réalités essentielles éparses dans ses livres ».

    “Indifférentisme”

    Nous relèverons quelques expressions : « panacée politico-sociale » marque déjà une réserve ; le christianisme est présenté comme le remède miracle de guérisseurs qui ne sont pas des médecins. « C’est risquer de le compromettre » souligne une réserve encore plus grande. La religion en tant que telle ne doit pas être impliquée dans les luttes de la cité qui ne sont point « sa fin propre ». Henri Massis parle ensuite de « postulation messianique » : nous risquons de  sortir de l’ordre politique et naturel pour entrer dans une sorte de "sens de l’histoire"  que le catholicisme traditionnel a toujours r e j e t é . « L a conversion de t o u s l e s c itoyens » pour « l’ordre dans la r u e » r e l è v e d’une utopie moralisante, moralisatrice. L’ordre dans la rue se situe avant la cité de Dieu.

    Mais que deviennent nos catholiques entraînés dans cette nébuleuse ? Ils vont tomber dans un « absolutisme politico-religieux », la pire des attitudes politiques qui les mènera à un « indifférentisme civique » . Ils deviendront naïvement les complices du désordre et de l’erreur puisqu’ils ne prendront pas parti pour ceux qui ont politiquement raison. Qui se résigne à voir la France en république travaille en fait pour le désordre qui est l’anarchie dans les têtes avant même de l’être dans l’État.

    Lisons le De Regno de saint Thomas, nous avons un exposé de politique naturelle. La Politique tirée de l’Écriture sainte de Bossuet ne se réfère pas non plus à l’enseignement de l’Évangile, elle induit des préceptes politiques de l’histoire du peuple hébreu dans l’Ancien Testament à la lumière des principes d’Aristote et de saint Thomas. L’épanouissement spirituel de l’homme suppose l’ordre dans la cité, mais il ne le fonde pas. "Politique d’abord."

    Gérard Bauddin L’Action Française 2000 n° 2748 – du 15 mai au 4 juin 2008

  • De la Syrie à l’Ukraine : le double-emploi du terme « terroriste »

    Dans les conflits, qui s’apparentent à des guerres civiles avec une implication de la force internationale, on voit comme habituellement ils prennent aussi une dimension sémantique. On le retrouve ainsi dans l’utilisation du terme « terroriste » que ce soit du côté des médias ou des politiques. On a deux dimensions différentes avec la guerre en Syrie et les événements en Ukraine.

    Au début du conflit syrien, les médias nous dépeignent deux camps qui s’affrontent : le régime syrien tyrannique d’Assad et les combattants pour la démocratie, qui forment bientôt l’ASL. Au fur et à mesure, la situation change avec l’apparition de djihadistes du front Al-Nosra à l’Etat islamique en Irak et au Levant. Pendant un certain temps, on a voulu minimiser mais il apparait désormais clairement que ces forces ont un poids très important, ouvrant un troisième front. On ne peut plus l’ignorer mais c’est bien gênant. En effet, cela favorise Assad face aux exactions djihadistes et aux attentats suicides. Du coup, on a un changement de discours. On ne retrouve pas plus tard que le 21 avril, un article du Monde intitulé : « le calvaire des otages conforte Assad dans sa théorie anti-terroriste ».  Assad utiliserait le terme terroriste pour discréditer la révolution syrienne, mélangeant modérés et extrémistes. Le fait que les otages français aient été retenus par des djihadistes, qui plus est des ressortissants français, ne va redorer l’image d’une révolution syrienne démocratique. C’est bien pour ça que désormais, les accusations vis-à-vis du président syrien ont changé. Ce dernier aurait des connivences avec les djihadistes, mieux il les aurait favorisés pour se maintenir au pouvoir et pour ainsi se donner une meilleure image surtout à une époque où le terrorisme est devenu une peur frénétique et mondiale des pays occidentaux.

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  • Miss Helium - Tolerance zero