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  • Vraie cause de la crise ukrainienne : la guerre économique

    par Guillaume Faye

    Ex: http://www.gfaye.com

    Les sanctions économiques stupides contre la Russie prises par les USA et l’Union européenne sont une énorme erreur qui va d’abord nuire à l’Europe et surtout… à la France. Elles sont un moyen pour Washington de casser le lien économique euro-russe en construction. Voilà les vraies raisons, économiques, de la crise ukrainienne, provoquée par l’Occident (USA et EU soumise) à son bénéfice.  

    Les sanctions anti-russes (complètement contraires au droit international, par ailleurs) nuisent d’abord à l’économie russe, qui souffre de son manque de diversification et de sa trop grande dépendance du secteur énergétique pétrogazier, en favorisant une fuite des capitaux russes. La Banque centrale russe a déjà enregistré 50 milliards de dollars d’actifs désertant Moscou. (1)

     Les États-Unis poussent à l’accord de libre-échange avec l’UE, accord inégal qui les favorisera grandement, et que la Commission européenne n’ose pas contrecarrer. Leur but est d’éviter à tout prix  une zone de libre échange euro-russe incluant l’Ukraine, et la naissance d’un espace économique continental euro-russe qui pourrait marginaliser et affaiblir la position économique dominante américaine.

    L’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine, concocté par la Commission européenne sans mandat clair, fut la provocation  qui déclencha la crise actuelle (voir autres articles de ce blog). Cet accord était économiquement irréalisable, invivable, l’Ukraine n’étant même pas au niveau économique d’un pays émergent. Il violait des conventions passées entre la Russie et l’Ukraine. La crise fut déclenchée lorsque, sous pression du Kremlin, l’ancien pouvoir de Kiev revint en arrière et renonça à l’accord proposé par Bruxelles. Le nouveau pouvoir ukrainien russophobe par idéologie (illégitime au regard du droit international puisque issu d’un coup d’État) entend reprendre cet accord absurde avec l’UE. Les mesures russes de rétorsion contre l’Ukraine (fin du tarif gazier préférentiel et facturations rétroactives) semblent peut-être dures mais elles sont conformes à toutes les pratiques commerciales internationales, par exemple celles qui ont toujours été pratiquées par l’Opep – Organisation des pays exportateurs de pétrole.

    Petit rappel historique : début 2012, une zone de libre échange euro-russe avait été programmée par Paris et Moscou, avec l’accord du gouvernement Sarkozy et du Kremlin, incluant l’Ukraine et la Communauté des États indépendants (CEI). Berlin était d’accord, vu que l’Allemagne est dépendante du gaz russe et investit énormément en Russie. Mais Washington et Londres étaient très inquiets, vieux réflexe géopolitique anglo-saxon. D’autant plus que la France avait passé des accords d’exportation de navires militaires de type BPC Mistral avec la marine russe, ce qui constitue pour l’Otan une entorse aux règles implicites, une ligne rouge à ne pas franchir.

    La Russie était d’accord pour entrer dans l’Organisation mondiale du commerce en échange d’un partenariat privilégié avec l’UE.  Cet objectif est inacceptable pour Washington : en effet, les Américains exigent la signature de l’accord (inégal) de libre échange avec l’UE qui favorise tous leurs intérêts.

    En décembre 2012, Manuel Barroso, président de la Commission européenne,  a rejeté la proposition de M. Poutine d’une zone de libre-échange euro-russe incluant l’Ukraine ; puis, il a proposé  à l’Ukraine de s’associer à l’UE pour une future adhésion, solution qu’il savait impossible. Mais Manuel Barroso, outrepassant ses fonctions et violant juridiquement son mandat, est-il un simple agent de Washington ? N’aurait-t-il pas volontairement provoqué la crise, afin de briser dans l’œuf une union économique euro-russe ?  

    Les intérêts économiques européens en Russie  dépassent de très loin ceux des USA, ce qui dérange ces derniers. La moitié des investissements en Russie sont européens. Même proportion pour les exportations russes.

    Les sanctions contre Moscou, décidées en fait à Washington et à Bruxelles – l’UE jouant le rôle peu reluisant de filiale des USA –  vont d’abord nuire aux investissements européens et français en Russie et à leurs exportations industrielles et de services. Les sanctions anti-russes risquent de mettre en péril non seulement les importations vitales de gaz russe mais de nombreuses participations françaises dans l’économie russe : industries ferroviaire, automobile, pharmaceutique, travaux publics, luxe, viticulture, aéronautique, agro-alimentaire, grande distribution, défense. Au moment même où la France a un besoin vital d’exporter pour rééquilibrer sa balance des paiements déficitaire et créer des emplois.

    Le gouvernement socialiste français, dont la diplomatie est dirigée par l’atlantiste Laurent Fabius (qui n’a pas de doctrine précise à part la vacuité des ”Droits de l’homme”) a enterré la position gaullienne et indépendante de la France. Il s’est aligné, contre les intérêts de la France et de l’Europe (la vraie, pas celle de l’UE) sur la position de Washington. En réalité, Washington et l’UE ont instrumentalisé l’Ukraine au seul bénéfice des intérêts économiques américains.

    Il existe un autre aspect fondamental : tout se passe, par ces sanctions économiques anti russes,  comme si Washington voulait créer une crise des approvisionnements gaziers russe en Europe, afin d’y substituer les exportations américaines de gaz de schiste liquéfié, nouvelle source d’énergie extrêmement juteuse pour l’économie américaine. 

     D’un point de vue géostratégique, l’axe Paris-Berlin-Moscou est le cauchemar  des milieux atlantistes, ainsi que son corollaire, un espace économique de complémentarité mutuelle ”eurosibérien”, ainsi qu’une coopération militaro-industrielle franco-russe. Le président russe a eu le tort pour Washington de vouloir esquisser cette politique.

    C’est pourquoi la crise ukrainienne – latente depuis longtemps – a été instrumentalisée, entretenue, amplifiée par les réseaux washingtoniens (2) pour tuer dans l’œuf un grand partenariat économique et stratégique euro-russe. Pour découpler l’Europe de la Fédération de Russie.

    N’en voulons pas aux USA et ne sombrons pas dans l’anti-américanisme dogmatique. Ils jouent leur carte dans le poker mondial. Seuls responsables : les Européens, qui sont trop mous, faibles, pusillanimes pour défendre leurs intérêts, qui laissent la Commission européenne  décider – illégalement – à leur place.  De Gaulle doit se retourner dans sa tombe.

    Mais il n’est pas évident que cette stratégie de la tension avec la Russie et que cette réactivation de la guerre froide soient dans l’intérêt des USA eux-mêmes.  Car cette russophobie – qui prend prétexte du prétendu ”impérialisme” de M. Poutine (3), cette désignation implicite de la Russie comme ennemi principal ne sont pas intelligentes à long terme pour les Etats-Unis. Pour eux, le principal défi au XXIe siècle est la Chine, sur les plans économique, géopolitique et stratégique globaux. Pékin se frotte les mains de cette crise, en spectateur amusé.

    Dans l’idéal, il reviendrait à la France et à l’Allemagne (négligeant le Royaume–Uni aligné sur les USA et la Pologne aveuglée par une russophobie émotionnelle et contre-productive) de négocier, seules, avec Moscou, un compromis sur la crise ukrainienne. En passant par dessus la technocratie bruxelloise qui usurpe la diplomatie européenne et qui, comme toujours, marque des buts contre le camp européen. On peut toujours rêver.   

    Notes:

    1. AFP, 15/04/2014

    2. Barack Obama, qui est un président faible de caractère et indécis, ne voulait plus impliquer son pays dans les affaires européennes et russes, préférant se tourner vers l’Asie. Ce qui était réaliste. Mais il a dû s’incliner devant les lobbies qui ont toujours  dirigé la politique étrangère américaine, souvent plus pour le pire que pour le meilleur.

    3. ”Impérialisme” minuscule face aux interventions armées des USA et de l’Otan (mais toujours pour la bonne cause) depuis la fin de l’URSS.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/04/23/vraie-cause-de-la-crise-ukrainienne-la-guerre-economique-5353650.html

  • L'euthanasie "non volontaire"

    L'euthanasie non volontaire est un traitement médical acceptable, selon un récent communiqué de la Société belge de médecine intensive.  Bien que, dans certaines circonstances, l'euthanasie volontaire soit légale en Belgique, l'euthanasie non volontaire est fondamentalement illégale.  Mais la société veut être en mesure d'euthanasier les patients qui ne semblent pas avoir longtemps à vivre. 

    La Société définit sa politique très soigneusement.  Il ne s'agit pas de zones grises, comme le retrait du traitement onéreux ou futile ou l'arbitrage du soulagement de la douleur face à l’abrègement de la vie du patient.  Elle affirme clairement que

    «raccourcir le processus de mort par l'administration de sédatifs au-delà ce qui est nécessaire pour le confort du patient peut être non seulement acceptable, mais dans de nombreux cas souhaitable".

    "Raccourcir le processus du mourir" est un euphémisme pour l'administration d'une injection létale

    Réponse d'un médecin :

    "Je suis profondément choqué et révolté par la prise de position der la Société Belge de Médecine-de-Soins-Intensifs, qui veut que ses membres s'arrogent le droit de tuer.

    Il ne s'agit pas d'arrêter des soins qui seraient déraisonnables ou relèveraient de l'« acharnement thérapeutique », il ne s'agit pas de débrancher des appareils maintenant artificiellement en vie un patient qui sans cela serait mort, il ne s'agit pas d'arbitrer entre soulagement de la douleur et l'abrègement de la vie, il s'agit purement et simplement de faire une injection létale « pour le bien du malade », adultes, enfants, et bébés.

    Il s'agit de faire cette injection létale sans aucun accord du patient, ni de sa famille, ni de ses proches, sur décision unilatérale du médecin agissant « en conscience » lorsque lui seul juge souverainement qu'une vie « ne vaut plus la peine d'être vécue » !

    Il s'agit même de faire cette injection mortelle contre l'accord du patient « les directives anticipées sont pires qu'inutiles ». Que ces directives puissent être un (bien faible) obstacle à la toute puissance médicale ne fait pas de doute. Les argumentations sont particulièrement foireuses, et relevant de l'enfumage idéologique. Les techniques et méthodes existent pour soulager toute douleur, fut-ce au prix d'un obscurcissement de la conscience et éventuellement d'un raccourcissement secondaire de la vie, accepté mais non recherché. 

    Les ressources médicales sont toujours limitées. Si dans une unité de réanimation et soins intensif il y a toujours lieu pour le médecin de choisir le patient qui a le plus de chance de s'en sortir au mieux, faut-il pour cela « exécuter » la personne transférée au lieu de lui permettre de mourir « naturellement ».  Le cas échéant se trouvant dans une situation où il n'est plus à même de s'exprimer, un patient a-t-il le droit de dire auparavant, qu'il ne veut pas être,abruti de stupéfiants, neuroleptiques et calmants en tout genre. Et si un patient n'a rien exprimé ou ne peut plus rien exprimer, pourquoi ne pas tenir compte de l'avis de la famille, de l'entourage, d'une personne de confiance, si ce n'est parce que cela risque d'être un frein à la toute puissance du médecin. L'éthique médicale est de soigner si possible, soulager toujours, tuer jamais. Ce n'est pas le rôle d'un médecin, mais celui d'un bourreau ou d'un exécuteur de donner la mort. Dans les pays où existent encore des exécutions capitales, ce n'est jamais un médecin qui tue sur ordre mais un exécutant qui exécute l'exécuté. 

    Certes les avortement, les euthanasies, les infanticides et parricides existaient avant toute dépénalisation et existeront toujours. Mais au nom du principe de réalité et du confort moral des transgresseurs faut-il considérer que tout est acceptable ? Faut-il parce que le vol existe et qu'il est difficile de le contrôler le déclarer acceptable ? Ce qui est inacceptable c'est le relativisme moral d'une partie de la société occidentale, ou le profit justifie tout."

    Michel Janva

  • MONSTRUEUX ! Les amis de BHL auraient gazé des enfants, enlevés à leurs parents, 2 semaines avant !

    Mme Boussaïna Chaabane a confirmé que les enfants tués dans l’attaque chimique présumée du 21 août dernier sont les mêmes qui avaient été enlevés par les miliciens des villages de Lattaquié.

    « Le gouvernement syrien n’est pas responsable de l’attaque du 21 août dernier, mais c’est l’opposition qui a enlevé des enfants et des hommes des villages de Lattaquié et les a apportés vers la Ghouta pour les entasser dans un seul endroit et les gazer », a-t-elle indiqué dans un entretien accordé à la chaine arabophone de Sky News, diffusé jeudi.

    Dans la première semaine du mois d’aout, des centaines de miliciens ont pris d’assaut une douzaine de villages alaouites dans la province de Lattaquié, y ont commis des massacres et enlevé quelque 120 hommes, femmes et enfants.

    La suite ici

     
  • L’Europe de l’UMP est une auberge espagnole

    Lu dans Présent :

    "A un mois des élections du 25 mai prochain, l’UMP est plus que jamais à hue et à dia sur la question européenne. Les hiérarques du parti en font la démonstration chaque fois que l’un d’eux s’exprime dans un média. Europe fédérale, confédération d’Etats-nations ? Arrêter l’élargissement ou le poursuivre ? Et jusqu’où ? Maintenir l’espace Schenguen ou rétablir des frontières ? Protectionnisme, immigration, monnaie unique, justice, déferlement des Roms, « l’Eurabie » en pleine expansion…Autant de sujets où les ténors du parti, ses têtes de liste et ses têtes pensantes sont à l’opposé des uns et des autres.

    Xavier Bertrand, Luc Chatel, Jean-François Copé, François Fillon, Henri Guaino, Alain Juppé, Alain Lamassoure, Bruno Lemaire, Nadine Morano, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, sont, chaque fois qu’ils s’expriment sur des thèmes européens, les solistes d’une cacophonie particulièrement dissonante et confuse. Toutes les nuances des opinions qu’inspirent la construction européenne — et la destruction des indépendances nationales qui s’en suivent —  se trouvent déclinées dans le parti de Jean-François Copé et de François Fillon. Un camaïeu tout en grisaille.

    [...] Effrayé par les conséquences de ce pandémonium, l’ancien ministre des Finances François Baroin demandait dimanche dernier à Nicolas Sarkozy, au Grand Jury RTL, de « s’exprimer sur l’Europe » pour faire taire les « divergences » en train de submerger l’ex-parti majoritaire. Le député maire de Troyes, dont la compagne actuelle, Michèle Laroque, est une fantaisiste reconnue, ferait-il également dans le comique ? Par mimétisme conjugal peut-être ? Nicolas Sarkozy « s’exprimant sur l’Europe » pour réunifier l’UMP ? Exhilarant! Même Pierre Palmade, l’ancien partenaire sur scène de Michèle Laroque n’aurait pas trouvé un gag aussi désopilant.

    Le discours de Nicolas Sarkozy sur l’Europe est en fait aussi divers et varié (avec volte-faces et entrechats) que celui des caciques de l’actuel UMP. Contre l’entrée de la Turquie et jugeant Bruxelles trop interventionniste durant sa campagne présidentielle de 2007, Sarko, une fois élu, s’est dépêché de jouer les sauveurs de l’UE et de faire ratifier à la sauvette le traité de Lisbonne rejeté par le peuple français lors du référendum de 2005, rendant ainsi le pouvoir bruxellois encore plus interventionniste et hégémonique. Avant de redevenir, en 2012, pour essayer de reconquérir la confiance perdue d’une grande partie de ses électeurs, à une vision plus critique des institutions européennes. Sarkozy, c’est le salmigondis européen de l’UMP à lui seul. [...]"

    Michel Janva

  • Nos otages en Syrie ? Une classique affaire de « gangsterrorisme »…

    Nos quatre journalistes retenus otages en Syrie sont enfin libres. Qui les a enlevés ? Pour quelles raisons, politiques, religieuses, ethniques ou simplement financières ? Et, surtout, y a-t-il eu rançon versée par la France ?

    D’abord, le fondamental. 

    La guerre civile syrienne est la parfaite prolongation de celle qui sévit au Liban voisin (1975-1990), les fondamentaux de cette guerre civile fondatrice valant toujours aujourd’hui. Or, depuis, une constante – en fait, l’unique bouée de sauvetage du régime alaouite des Assad, de père en fils – est celle-ci : un contrôle systématique, au pire une « influence » sur tout groupe terroriste, guérilla, groupe insurgé opérant dans la région. Ce, grâce aux redoutables et forts experts des services spéciaux du régime de Damas. En son temps, ces services ont manipulé des groupes palestiniens, jihadis sunnites, chiites et chrétiens libanais, arméniens chrétiens (ASALA) – même la « légion étrangère » (commandement des opérations spéciales à l’étranger) du FPLP, avec bien sûr Carlos, mais aussi des Japonais, des Allemands, etc. À l’époque, le responsable de ces « opérations spéciales » était le colonel Haïtham Saïd, du SR de l’armée de l’air syrienne.

    Aujourd’hui, les services d’Assad fils opèrent toujours de même – demandez-vous pourquoi des groupes jihadis, mobilisés pour abattre le régime hérétique des Assad, s’entretuent aujourd’hui avec férocité –, pas vraiment l’effet du hasard. Donc, dans la libération d’otages détenus par des fanatiques sunnites, le régime alaouite laïc des Assad joue aussi un rôle…

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  • Le vrai visage de Manuel Valls : interview choc de 30 minutes d'Emmanuel Ratier

  • Hollande ignore Pâques

    Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame. Il vient d’être interrogé par "Le Figaro" au sujet du nouvel "oubli" par François Hollande de l’existence de la fête de Pâque, un élément supplémentaire dans l’action cathophobe des milieux dirigeants.

    François Hollande oublie Pâques : faut-il renier les racines chrétiennes de la France ?

     

    François Hollande n’a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. Rien d’étonnant à première vue, car la France est un pays laïque. Néanmoins, on se souvient qu’il avait adressé ses « vœux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France » pour la fête de l’Aïd qui clôture le ramadan. Que vous inspire ce deux poids, deux mesures ?

    Gérard Leclerc : Le salut aux musulmans de François Hollande est de nature opportuniste et politique. C’est une clientèle électorale essentielle au Parti socialiste, qui est en train de lui échapper à cause des réformes sociétales, et qu’il s’agit de bien soigner.

    Cela témoigne-t-il d’une hostilité particulière que vouerait le président aux catholiques suite à l’affaire du mariage pour tous, ou plus généralement une indifférence de la classe politique française à l’égard des catholiques ?

    Je pense qu’il s’agit d’un problème propre à François Hollande, mais qui rejoint également une tradition et une culture française. Comme l’a souligné Samuel Pruvot dans son livre "François Hollande, Dieu et la République"(Salvator, 2013), François Hollande s’est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l’égard de toute inquiétude religieuse.

    Il rejoint ainsi une tradition française positiviste née avec les Lumières qui ont eu en France une tonalité bien particulière par rapport à d’autres pays européens, celle d’une philosophie antichrétienne et anticatholique qui a débouché sur la déchristianisation entreprise par la Révolution française. De là provient l’ambiguïté fondamentale de la notion de laïcité dont on ne sait pas si elle traduit une neutralité du pouvoir ou la promotion délibérée d’un athéisme d’État.

    De l’autre coté de la Manche, David Cameron s’est fait tacler par des intellectuels pour avoir parlé de l’Angleterre comme d’un « pays chrétien ». Selon vous, David Cameron a-t-il raison d’assumer le caractère chrétien de son pays ?

    David Cameron fait preuve d’indépendance et de liberté en osant rappeler de telles vérités. Il y a fort à parier que, hormis la fronde d’intellectuels et d’artistes qui s’est déclenchée contre lui, l’opinion publique, elle, le suit.

    En France, il serait très difficile pour un homme politique de droite de tenir un tel discours. Il y a une pudeur, pour ne pas dire une gêne à droite sur ce sujet. Le premier à avoir manifesté son hostilité à la mention des « racines chrétiennes de l’Europe », c’est Jacques Chirac, dans la lignée du radical-socialisme plutôt que dans celle du gaullisme (« Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », disait le Général) dont il se voulait l’héritier.

    Ce rejet des racines chrétiennes est une triste exception française due à notre histoire très conflictuelle et à la rupture de la Révolution française. En Allemagne, Angela Merkel, fille de pasteur, n’hésite pas à employer le langage religieux dans ses discours et plaide pour des « racines chrétiennes de l’Europe ».

    La suite sur le blog de l’Action française Provence

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Hollande-ignore-Paques

  • Néoprofs, un forum LGBT

    Dans Le Point, Jean-Paul Brighelli dénonce les forums de professeurs, et notamment le principal forum fréquenté par les professeurs de l'enseignement secondaire. En effet, l'administrateur de ce forum est un fervent défenseur de la dénaturation du mariage. Il tient par exemple ici le compte minutieux des pays qui se sont livrés à cette mascarade (en passant délibérément sous silence le fait que plus de 180 pays n'autorisent pas cette aberration anthropologique). Ce n'est là qu'un exemple parmi les dizaines de sujets qu'il consacre à ce thème, toujours sous le même angle orienté !

    Cet homme cite aussi l'Inter-LGBT avec grand enthousiasme. Néoprofs fonctionne selon les règles énoncées par George Orwell dans 1984 : si vous enfreignez la "charte", vous disparaissez - vous et vos interventions.

    On y défend l'idéologie du genre, et on y fait sans vergogne la promotion de l'homosexualité. Ce forum prétendument pédagogique a en réalité un but idéologique : il cherche à lutter contre les défenseurs de la vie et de la civilisation, et à promouvoir les "sexualités alternatives" que nous sommes aujourd'hui poussés à accepter au même titre le couple homme-femme. Il voue aux gémonies les personnes qui pensent "mal", que ce soit les maires pro-famille ou Farida Belghoul. Et là, il n'y a pas de discussion possible. Les mouvements comme les Veilleurs et le Printemps Français y sont systématiquement critiqués, raillés et caricaturés, dans des proportions assurément insupportables. La chasseaux prétendus "homophobes" y est ouverte, jusque dans les classes de ces enseignants, dont je plains les élèves, soumis à leur diktat totalitaire.

    Ce forum ne sert qu'à propager les théories délétères des LGBT ; il est l'une des émanations de ce lobby nuisible qui tente d'influencer les esprits et les consciences de nos enfants. 

    Jean-Paul Brighelli termine ainsi :

    "Mais j'oubliais : les profs sont déjà au pouvoir - enfin, certains profs. Ils sont 130, dans l'Assemblée actuelle, à appartenir à ce corps, de près ou de loin - et ils ne sont pas à l'UMP en majorité, figurez-vous. Ma foi, peut-être interviennent-ils sur Néoprofs, sous pseudonyme - c'est si pratique pour y défendre les ABCD de l'égalité et toutes ces belles réformes pensées par une gauche folle, qui fait dans le "sociétal" faute d'avoir des idées dans le domaine économique."

    Michel Janva

  • La monarchie, spectacle nécessaire ?

    Il y a trois semaines environ, une internaute m’a posé quelques questions sur ma conception de la monarchie pour la France, et j’avais alors commencé à y répondre, me promettant bien de poursuivre ce petit travail de présentation des idées que je défends ici et dans la rue, voire par le jeu des urnes. Voici donc la suite des questions et mes tentatives de réponses :

    « Dans les modèles espagnol et anglais, la royauté à un rôle plutôt de spectacle. Est-ce le rôle que vous souhaitez à votre roi ? (…) Et si vous voulez un rôle plus fort, lequel ? Monarchie absolue ? », me demande mon interlocutrice.

    Chaque pays a son histoire et ses traditions politiques, et l’Europe est riche de ses diversités, y compris monarchiques. La France n’est ni l’Espagne ni le Royaume-Uni, même si notre pays a souvent eu maille à partir ou, au contraire, des liens d’amitié, voire familiaux (et je pense surtout à l’Espagne…), avec ces nations voisines. Mais, bien sûr, je ne méconnais pas les formes que la monarchie a pu prendre de l’autre côté de la Manche ou des Pyrénées, et je ne mésestime ni leurs qualités ni leurs difficultés actuelles : l’Espagne et le Royaume-Uni, comme les Pays-Bas, la Belgique ou, hors Union européenne, la Norvège, peuvent être vus comme des exemples de monarchie, beaucoup plus que comme des modèles pour la France.

    Il est bien vrai que les monarchies européennes contemporaines sont avant tout parlementaires et que le rôle du souverain, roi ou reine, prince ou grand-duc, apparaît désormais limité : il n’en reste pas moins, au-delà du seul spectacle familial qui ravit (ou scandalise parfois, comme au moment de la mort de Diana, au risque de déstabiliser la monarchie toute entière, ce que montre intelligemment l’excellent film « The Queen », de Stephen Frears…), une réalité politique, celle d’une magistrature suprême, plus morale ou symbolique que véritablement politique ou gouvernementale, mais toujours utile, ne serait-ce que sur le plan de la représentation diplomatique qui apparaît plus incontestable quand il s’agit d’une famille royale reconnue par la longue histoire d’un Etat mais aussi de la reconnaissance des habitants du pays en leur souverain, cette reconnaissance d’une forme d’incarnation de la nation et de sa continuité, le roi ou la reine n’étant pas le fruit d’un déchirement électoral mais d’une suite dynastique, de père et mère en fils ou fille : en somme, une forme de spectacle politique ou la mise en spectacle du politique (spectacle que l’on nommait jadis le prestige), à ne pas forcément confondre avec la politique-spectacle, avec cette « pipolisation » qui fait tant de mal à la classe politique actuelle qui devrait en être pourtant éloignée, par son principe électoral même...

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin