Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 26

  • Hollande accélère la fin de l’Etat providence !

    Evidemment, le gouvernement se moque du monde quand il assure qu’il maintiendra le principe de l’universalité des allocations familiales. Certes, dans son projet, chaque foyer continuera à percevoir une aide publique. Mais la nouvelle modulation en fonction des revenus aboutira à une réduction par deux ou quatre des sommes perçues.

    En réalité, l’intouchable acquis égalitaire légué par le Conseil national de la Résistance est remis en question par une partie de la gauche. L’avenir du sacro-saint Etat providence, hérité du communisme, est posé par ceux-là mêmes qui ne cessent de jurer vouloir préserver le modèle social français. Il n’est pas certain que le gouvernement, aveuglé par son acharnement à faire les poches des contribuables en laissant la gratuité des soins aux clandestins (AME), ait bien mesuré les conséquences de sa décision.

    En rompant avec le principe de la solidarité nationale et de l’équivalence des droits, il ouvre la porte à la contestation d’un système de protection devenu déséquilibré et perméable au clientélisme. Derrière la mauvaise nouvelle de la modulation des allocs, se cache la bonne nouvelle de l’enterrement programmé d’un Etat mamma coûteux et inégalitaire : l’histoire retiendra, si la réforme annoncée se confirme, que François Hollande en fut le fossoyeur.

    Non contents de cotiser toujours davantage, de plus en plus de foyers toucheront toujours moins. Il n’est pas besoin d’être fin psychologue pour comprendre, dès lors, l’intérêt qu’ils auront à fuir ce mécanisme. L’adhésion au modèle social de l’après guerre, déjà ébranlé par l’hétérogénéité de la société et sa paupérisation, devient de plus en plus fragile.

    Dans une étude de septembre titrée “Le soutien à l’Etat providence vacille”, le Crédoc notait les réticences de l’opinion face à une justice sociale construite seulement sur le prélèvement des riches (L’Opinion, ce lundi). Pour sa part, l’association de DRH Entreprise et Personnel note une demande de plus en plus forte pour un modèle social “cafétéria”, c’est-à-dire où chacun se sert selon ses besoins, sans payer pour les autres.

    Ce modèle est défendu par ceux qui, comme Claude Reichman depuis vingt ans, incitent à sortir de la Sécurité sociale, qui engloutit les deux tiers des dépenses publiques et ponctionne une large partie des salaires bruts. De plus en plus nombreux sont les Français qui quittent la Sécu pour des régimes d’assurances privées, moins chers et plus généreux. C’est ce mouvement qui est amené à s’accélérer, à cause du ras-le-bol social que suscite le hollandisme devenu fada. 
    Ivan Rioufol

    http://francelibre.tumblr.com/post/100538639911/hollande-accelere-la-fin-de-letat-providence#.VEjBuYusViA

  • La dictature du bien-être

    Aldous Huxley pensait avoir fait œuvre de fiction en situant sonBrave new world au IIIe millénaire. Il est mort en constatant que la société sans souffrances et sans besoins insatisfaits était en passe de devenir la triste réalité de notre temps et que, comme dans sonBrave new world, tout individu libre ou faisant preuve de quelque pensée originale était déjà considéré comme malfaisant par des masses conditionnées par ce que le socio-anthropologue Arnold Gehlen a appelé la dictature du bien-être. Car la religion du bien-être est bel et bien devenue dictature.

    Cette volonté, partout affirmée, de satisfaire les désirs matériels et la soif de consommation des hommes de notre temps n’est du reste pas choquante en soi : elle est intrinsèquement liée à l’existence même de la fonction de production telle que la connaissent les sociétés d’origine indo-européenne. Mais dans le système de tripartition du monde indo-européen, tel que l’a dégagé Georges Dumézil, la fonction de production demeure impérativement subordonnée à la fonction guerrière et, surtout, à la fonction de souveraineté. Or le drame est que nous assistons à une inversion de ce rapport de subordination, que la société entière se trouve dominée par ces exigences consuméristes, et que l’économie s’est investie du pouvoir de résoudre tous les problèmes humains.

    En réduisant tous les facteurs sociaux à l’économie, la société marchande fait de celle-ci l’instrument d’un développement global, motivé par une fausse conception du bonheur, mélange illusoire d’abondance matérielle et deloisirs plus ou moins organisés. Ce qui laisse croire qu’il n’existe que des besoins et des désirs matériels, que ceux-ci ne sont qu’individuels, toujours quantitatifs et toujours susceptibles d’être comblés. Certains patrons n’hésitent d’ailleurs pas affirmer que “l’entreprise fait le monde”. Pour Entreprise et progrès, qui se veut le “poil à gratter” du CNPF [ancêtre du MEDEF], les mutations de l’entreprise déterminent les mutations sociales, l’entreprise est le phénomène directeur de la société, phénomène auquel les Français auraient toutefois quelque peine à s’adapter en raison de leurs “tares culturelles” (sic).

    Le pire est sans doute que la plupart des gens se laissent prendre à l’apparente générosité de ce totalitarisme économique. Les arguments de bon sens ne manquent pas. Valéry Giscard d’Estaing écrit : « Seules les économies de marché sont réellement au service du consommateur. Si on laisse de côté les idéologies pour ne considérer que les faits, force est de constater celui-ci : les systèmes économiques dont la régulation est assurée par une planification centrale offrent aux consommateurs des satisfactions incomparablement moins grandes en quantité et en qualité que ceux qui reposent sur le libre jeu du marché ». Mais au nom de la liberté individuelle d’accéder à la consommation de masse, ce totalitarisme diffuse un individualisme forcené — l’hypersubjectivisme dont parle Arnold Gehlen — qui décompose les groupes humains en détruisant les liens sociaux et organiques de leurs membres, en interdisant tout projet collectif, historique ou national.

    Pourtant, à force de promettre le bonheur pour tous et tout de suite, le libéralisme marchand finit par engendrer des espoirs déçus et une ambiance d’insatisfaction collective. Le mythe égalitaire du bonheur obligatoire s’est ici couplé avec celui de la progression indéfinie du niveau de vie individuel, quelle que soit la prospérité des circuits économiques. Paradoxalement, chaque accroissement quantitatif de ce niveau de vie renforce l’insatisfaction psychologique qu’il était censé éliminer, provoquant dans le corps social une dépendance quasi physiologique à l’égard des désirs économiques, avec les multiples conséquences pathologiques qui en découlent. « La fausse libération du bien-être — écrit Pasolini — a créé une situation tout aussi folle et peut-être davantage que celle du temps de la pauvreté » (Écrits corsaires).

    L’attente d’un progrès automatique et mécaniquement acquis rend les hommes esclaves du système et les dispense de faire preuve d’imagination et de volonté. La dictature du bien-être use les sensations et finit par user l’homme. Konrad Lorenz écrit : « Dans un passé lointain, les sages de l’humanité avaient déjà reconnu fort justement qu’il n’était pas bon pour l’homme de parvenir trop bien à son aspiration instinctive à atteindre au plaisir et à se soustraire à la peine ». Émoussé par l’habitude, le plaisir exige alors une surenchère permanente et entraîne à la perversion. Les consommateurs modernes veulent impatiemment avoir tout et tout de suite, mais cette hypersensibilité à la privation les rend en réalité incapables de goûter les joies de l’acquisition. Konrad Lorenz précise encore : « Le plaisir n’est que l’acte du consommateur. La joie est le plaisir de l’acte créateur ».

    Arnold Gehlen a nommé pléonexie cette aliénation psychologique par laquelle la satisfaction d’une revendication égalitaire provoque un surcroît de désir égalitaire. Et il a nommé néophilie cette incapacité profonde des mentalités soumises à l’esprit marchand à se satisfaire d’une situation acquise. Ce qui conduit le système à entretenir un état de rébellion permanent, d’autant plus vif que cette insatisfaction paraît toujours plus insupportable. C’est une spirale sans fin. La hausse indéfinie du niveau de vie, promise et revendiquée dans n’importe quelle conjoncture, est un facteur de crise, tant et si bien qu’à la limite, cette dictature du bien-être menace le système même qui l’a engendrée tout en aliénant toujours plus profondément ses sujets.

    Asservis au mythe égalitaire du bien-être, les consommateurs sont en effet en voie de domestication rapide. L’éthologie nous a enseigné l’histoire du Sacculina carcini, ce crabe d’apparence normale qui, dès qu’il se fixe en parasite sur un autre crabe, perd ses yeux, ses pattes et ses articulations pour devenir une créature en forme de sac — ou de champignon — dont les tentacules souples plongent dans le corps de l’animal parasité. « Horrible dégénérescence », s’écrit Konrad Lorenz qui ne peut s’empêcher d’observer déjà des « phénomènes de domestication corporelle chez l’homme ». Ainsi l’humanité s’est-elle engagée dans une voie qui la laisse survivre mais qui la prive de sensibilité, vers une sorte de Brave new world peuplé de parasites “vulgarisés”…

    Cet asservissement mental aux bienfaits illusoires du progrès continu fabrique, selon Raymond Ruyer, des peuplescourts-vivants. Repliés dans leur cocon douillet et préservés du monde extérieur, ces peuples s’accrochent à des valeurs à court terme et se contentent d’actes aux conséquences immédiatement et directement mesurables ou quantifiables, exprimées en valeurs économiques convenues. Ce qui conduit nos hommes d’État à se définir comme “de bons gestionnaires de l’affaire France”, assimilant ainsi le pays à une sorte de “société anonyme par actions-bulletins de vote”.

    L’individu court-vivant n’envisage plus son héritage et son après-mort : sa descendance et sa lignée deviennent pour lui des concepts incompréhensibles. Il gère au jour le jour son destin étroit et limité, se contentant de rendre des comptes sur ses activités aux gestionnaires placés plus haut que lui. Il navigue à vue, calculant même — grâce auxnouveaux économistes à qui rien n’est impossible — le prix de son enfant jusqu’à sa majorité. L’affection, non mesurable, est ainsi remplacée par des liens contractuels.

    Dans le Manifeste du Parti Communiste (1848), Karl Marx écrit :

    « La bourgeoisie a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité à quatre sous dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange et, à la place des libertés si chèrement acquises, elle a substitué l’unique et impitoyable liberté du commerce (…) Elle force toutes les nations à adopter le style de production de la bourgeoisie, même si elles ne veulent pas y venir. Elle les force à introduire chez elles la prétendue civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle forme le monde à son image ».

    Comment mieux décrire les effets destructeurs, pour les cultures, de l’esprit marchand propagé par la bourgeoisie ? Ces cultures se trouvent ainsi réduites à de simples comportements de consommation et le seul langage admis est celui du pouvoir d’achat, potentiellement égal chez tous les peuples et sur toute la Terre. Cette volonté de diffusion d’un seul mode de vie menace à terme la richesse culturelle de l’humanité. De même que pour les marchands classiques, les frontières et les mœurs variées constituaient des obstacles intolérables, pour la société marchande, les différences ethniques, culturelles, nationales, sociales et même personnelles, doivent être inexorablement résolues. Le rêve universaliste d’un vaste et homogène marché mondial de la consommation annonce l’avènement de l'homo œconomicus.

    Dépassant ainsi largement sa fonction de satisfaction des besoins matériels essentiels, l’économie est devenue le fondement même de la nouvelle “culture” universelle. Cette mutation a réduit l’homme à n’être plus que ce qu’il achète : pour employer un mot à la mode, il s’est réifié. Et Valéry Giscard d’Estaing de définir en ces termes son projet politique : « Promouvoir une immense classe moyenne de consommateurs ». Dictature du bien-être ? Dès 1927, Drieu La Rochelle nous mettait en garde :

    « L’étouffement des désirs par la satisfaction des besoins, telle est l’économie sordide, découlant des facilités dont nous accablent les machines, qui viendra à bout de nos races. L’abondance de l’épicerie tue les passions. Bourrée de conserves, il se fait dans la bouche de l’homme une mauvaise chimie qui corrompt les vocables. Plus de religions, plus d’arts, plus de langages. Assommé, l’homme n’exprime plus rien » (Le Jeune Européen).

    ► Guillaume Faye, éléments n°28, 1979.

    https://web.archive.org/web/20141018052826/http://www.archiveseroe.eu/bourgeoisisme-a48290670

  • Moyen-Orient : au lieu d'encourager l'émigration des chrétiens, il faut assurer leur sécurité

    Au lendemain du synode sur la famille, 86 cardinaux et patriarches étaient réunis en consistoire autour du pape François, le 20 octobre, pour échanger sur la situation du Moyen-Orient. Le cardinal secrétaire d’État Mgr Pietro Parolin y a présenté un compte-rendu de la réunion des nonces apostoliques au Moyen-Orient qui avait eu lieu au début du mois (2-4 octobre).

    Mgr Parolin a fait état d’une situation « inacceptable », induite notamment par les extrémistes de ‘l’État islamique’ en Irak et en Syrie,

    « qui ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir de leurs maisons et à chercher refuge ailleurs dans des conditions de précarité, soumises à des souffrances physiques et morales ».

    Ces conflits régionaux « constituent l’une des plus sérieuses menaces à la stabilité internationale ». Pour le Saint-Siège, « une solution politique, juste et durable, au conflit israélo-palestinien » contribuerait à « la paix et la stabilité de la région ».

    Les participants ont aussi évoqué le rôle de l’Iran dans la résolution de la crise syrienne et irakienne, ainsi que la situation du Liban, qui ressent lourdement ces conflits, en accueillant un million et demi de réfugiés.

    Dans ce contexte, la communauté internationale « doit garantir le droit des réfugiés à retourner et à vivre dans la dignité et la sécurité dans leur pays et leur environnement ». Elle est appelée à « prévenir de nouveaux génocides », à « assister les réfugiés » en impliquant les États de la région, et à oeuvrer pour « faire déposer les armes » et « dialoguer ».

    « Il ne s’agit pas de protéger l’une ou l’autre communauté religieuse ou l’un ou l’autre groupe ethnique, mais de porter secours à des personnes qui font partie de l’unique famille humaine et dont les droits fondamentaux sont systématiquement violés ».

    Quant au choix des moyens, s’il est « licite d’arrêter l’agresseur injuste », cela doit se faire « dans le respect du droit international ». Et « la résolution du problème ne peut être confiée à la seule force militaire ».

    La communauté internationale est appelée à « affronter les causes du conflit », entre autres

    « l’idéologie fondamentaliste et l’encouragement au terrorisme nourri par la politique, le commerce illégal de pétrole, la fourniture d’armes et de technologie, le trafic d’armes ».

    « Nous ne pouvons nous résigner à penser le Moyen-Orient sans les chrétiens, qui jouent un rôle fondamental comme artisans de paix, de réconciliation et de développement. »

    Au lieu d’encourager l’émigration en accordant des visas aux chrétiens persécutés, l’Église invite à les aider à « trouver des conditions de vie, de sécurité, de travail, d’avenir dans la région ».

    Enfin, l’Église tente de faire mûrir les consciences sur un « problème de fond » représenté par « le nœud inextricable entre religion et politique, c’est-à-dire le manque de séparation entre religion et État, entre domaine religieux et domaine civil » au Moyen-Orient, « ce qui rend difficile la vie des minorités non musulmanes ».

    Le cardinal a conclu en exhortant les chrétiens à

    « ne pas oublier que tout dépend de Dieu et de sa grâce, mais à agir comme si tout dépendait de nous, de notre prière et de notre solidarité ».

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Non, M. Sarkozy, 2017 ne sera pas 2007 !

    Nicolas Sarkozy a ressorti la grosse artillerie des plus belles heures de sa campagne présidentielle 2007. Après tout, puisque ça a déjà marché une fois, pourquoi ne pas retenter le coup ?   

    Il nous avait pourtant dit qu’il avait changé mais, manifestement, il s’agissait d’une des nombreuses paroles de Nicolas Sarkozy à laquelle il vaut mieux ne pas apporter de crédit… Car ce mardi 21 octobre, lors d’une réunion publique à Nice, Nicolas Sarkozy a ressorti la grosse artillerie des plus belles heures de sa campagne présidentielle 2007. Après tout, puisque ça a déjà marché une fois, pourquoi ne pas retenter le coup ?

    Alors que son retour, à peine un mois après son annonce, semble de plus en plus compliqué, voici donc Nicolas Sarkozy consacrant les deux tiers de son intervention à l’immigration. Tout y est passé, l’ancien président évoquant « l’immigration qui menace notre façon de vivre » ou encore la défense de « nos valeurs face à un islamisme fanatisé qui rêve de semer la terreur en Occident », puis appelant à « refonder » l’espace Schengen ou encore mettant en cause l’Aide médicale d’État responsable d’un « tourisme médical sous prétexte d’urgence » . Le verbe se fait dur, comme quoi s’être débarrassé de son conseiller Buissonnier ne lui a pas pour autant passé ses envies de braconnage électoral… Car on nous annonce des discours de la même teneur à Toulon puis Marseille, après Nice, ce qui ne doit sans doute rien au hasard dans une région PACA plaçant le FN en tête des sondages pour les prochaines élections régionales.

    Lire la suite

  • La Aubry revient sur l'eau


    Pendant deux ans, depuis 2012, la fille de Jacques Delors avait boudé dans son coin. Cela nous faisait des vacances. Malheureusement, avec certains professionnels du spectacle, il faut savoir que les adieux se prolongent et se renouvellent, d'années en années, de salles en salles.

    L'entracte est terminé. Elle réapparaît, plus Aubry que jamais.

    En 2011 elle avait imaginé l'emporter lors des primaires communes au parti socialiste et aux radicaux. Cette opération avait été réalisée au sein de l'électorat "de gauche". Nous mettons des guillemets car, au sein de celui-ci pouvaient s'inscrire, en payant une somme symbolique, quiconque se disait "de gauche", y compris toute la frange cégétiste et même les vieux rogatons de l'appareil stalinien.

    Sur les 2,7 millions de gens, qui participèrent au premier tour, il est probable que ces infiltrés auront voté Montebourg. À l’époque, le futur champion ministériel du protectionnisme n'existait que dans sa tête personnelle, déjà assez enflée. Il s'était rendu, en septembre, à la fête de "l'Humanité" pour faire passer le message de sa convergence. Ce candidat à la candidature, "le plus à gauche", rassembla sur son nom 455 000 voix. Or, cette planche pourrie se rallia à Hollande, contre Aubry. Et, sur les 2,9 millions de votants du second tour, il manqua 374 000 voix à la première secrétaire en place du parti pour recevoir l'investiture.

    Rappelons que cette gifle et cette trahison amenèrent, à la candidature et à la présidence, un personnage auquel personne ne croyait, et dont la popularité, depuis, est retombée, d'ailleurs, comme un soufflet.

    Aubry croyait pouvoir compter sur sa position de départ : comme patronne du PS, comme maire d'une métropole, comme ancienne numéro deux du gouvernement Jospin de 1997 à 2000. Souvenons-nous que, de cette galère, elle s'était retirée à temps. Assurée de sa popularité supposée en tant que responsable des 35 heures, elle semblait invincible.

    L'élimination de Dominique Strauss-Kahn, du fait de ses frasques new-yorkaises en mai, avait dégagé le terrain. Il s'agissait en effet de son seul rival, au point qu'elle n'envisageait même pas de l'affronter.

    L'impopularité du président sortant semblait lui assurer un triomphe facile.

    Elle paraît trop intelligente pour ne pas avoir tiré certaines leçons de son amère déconvenue : il lui faut à tout prix empêcher de perdre les voix les plus à gauche. Le prochain Montebourg sera obligé de se rallier à elle.

    La prochaine échéance, en 2016 pour les primaires, en 2017 pour l'élection elle-même, représente sa dernière chance d'accomplir à la fois son rêve, car elle sera âgée de 67 ans, et celui de son vieux père, qui pourrait alors fêter ses 92 printemps en même temps que le 25e anniversaire du traité de Maastricht.

    Son ambition, depuis ses jeunes années, n'a jamais varié. Depuis toujours Madame Aubry, aux encouragements paternels, vise la présidence de la république et toute son action n'a jamais tendu que vers cet objectif.

    Elle réapparaît tout simplement parce qu'elle croit possible d'utiliser une fenêtre de tir, entre l'impopularité de ses rivaux, l'inexistence de l’opposition sur le terrain et le désarroi des électeurs de gauche.

    Ne doutons ni de sa capacité de nuisance, ni de son véritable projet.

    Son calcul consiste dès maintenant en une double et oblique manœuvre.

    Elle vise d'abord à représenter une "autre politique", définie comme plus "à gauche". Elle la suppose susceptible de rallier à la fois les frondeurs au sein du parti socialiste et les électeurs des deux forces qui se sont, d'ores et déjà séparées, en fait de la majorité gouvernementale : les communistes du front de gauche et les écolos, avec lesquels elle avait négocié le si avantageux accord électoral qui leur a permis d'entrer au parlement.

    Mais parallèlement elle ne démentira pas, du moins dans l'immédiat, sa prétendue filiation "européenne", non plus que son étiquette "sociale-démocrate". Elle les réaffirme même en dépit des contradictions évidentes entre ce qu'elle préconise concrètement et les engagements européens de la France

    Tout le monde se souvient de sa formule "quand il y a du flou c'est qu'il y a un loup". Elle fut lancée par deux fois à l'encontre de Hollande en octobre 2011. Cette phrase, qu'elle attribue à sa grand-mère lui convient, en fait, parfaitement.

    Avec elle il y aura toujours du flou, parce qu'elle est une louve.

    Ses oscillations cependant ne devraient plus passer inaperçues.

    Le 7 octobre par exemple elle affirmait, peut-être sur le coup de l'une de ses habituelles colères, ne pas avoir le temps de recevoir le Premier ministre s'il venait à Lille. Puis, le même jour, elle se serait accordée avec Jean-Marc Ayrault. Et dans la soirée son service de presse installé à la mairie de Lille démentait la bourde du matin :"Si Manuel Valls vient, bien évidemment, Martine Aubry ira à sa rencontre". Et, deux jours plus tard, le 9 octobre, ils déjeunaient ensemble dans un salon de thé de la capitale des Flandres.

    Le 19 octobre le Journal du Dimanche titrait : "Aubry défie Hollande". Or la lecture de sa longue interview, tissue des lieux communs et demi-vérités dont la gauche de la gauche fait sa rhétorique se révèle fort instructive.

    En apparence, elle tient le discours qu'aiment entendre ses supposés partisans, l'aile marchante du PS comme les sous-marins du PC.

    En réalité elle ménage explicitement les gens pour qui Hollande et Valls font actuellement figure de moindre mal.

    Écoutons-la : "Entendons-nous bien : la question n’est pas de renoncer à réduire les déficits. Je sais de quoi je parle : pour moi, bien utiliser chaque euro qui nous est confié par les Français est une obligation. J’ai rétabli les comptes de la Sécurité sociale, ma ville est bien gérée…"

    Mais qui donc croit-elle tromper ?

    Peut-être son état-major juge-t-il intelligent de prendre les Français, qu'ils soient gauchistes, sociaux-démocrates ou de droite, pour des crétins. C'est le pari que fait la camarade Aubry. Elle se dit "candidate au débat". Eh bien, chiche, débattons…

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2014/10/la-aubry-revient-sur-leau.html

  • La musique la sort du coma

    Lu ici :

    "Cheryl, une Britannique âgée de 53 ans, est sortie du coma grâce à une méthode originale. Cette femme avait été victime d'une grave crise cardiaque et son coeur s'était arrêté de battre l'espace de quelques minutes. Le personnel hospitalier ne pensait pas qu'elle émergerait un jour de son son état comateux.

    Alors que Cheryl était inconsciente depuis déjà plusieurs semaines,sa fille a eu une idée de génie. Elle a placé sur les oreilles de la patiente un casque audio pour lui faire écouter de la musique. En entendant son morceau préféré, "Dynamo" de Si Cranstoun, la quinquagénaire est revenue à la vie. "J'ai toujours aimé le rockabilly. Je pense que ça a déclenché quelque chose dans mon cerveau, en lien avec mon enfance. Si m'a ramené à la vie, je lui suis tellement reconnaissante", a témoigné par la suite la miraculée. Trois jours après son réveil, elle a retrouvé l'usage de la parole et deux semaines plus tard, elle sortait de l'hôpital.Le pouvoir de la musique..."

    Michel Janva

  • Vingt-huit produits d’hygiène pour les bébés à bannir

    Ce n’est pas nouveau, beaucoup de grands industriels se moquent de la santé de leurs clients même s’il s’agit de nouveau-nés. Les grandes marques spécialisées dans l’hygiène des bébés ne se privent pas pour mettre une bonne dose de produits chimiques même s’ils sont déconseillés par les autorités sanitaires.

    L’association 60 Millions de consommateurs a passé au crible 52 produits d’hygiène et de soin pour bébé. Résultats: il faudrait en éviter 28. Ils contiennent des substances chimiques problématiques, à l’instar du propylparaben, phénoxyéthanol, méthylisothiazolinone… Des perturbateurs endocriniens, des molécules toxiques et des substances allergisantes qui représentent des risques pour les bébés qui «sont particulièrement sensibles, parce qu’ils sont en plein développement et ont une faible capacité de détoxication», souligne le magazine.

    D’ailleurs, les autorités sanitaires ont récemment émis plusieurs recommandations à ce sujet. «Il est par exemple conseillé de ne plus utiliser de phénoxyéthanol, suspecté d’être toxique, dans les produits pour le siège et, à partir du 16 avril 2015, le propylparaben, perturbateur endocrinien potentiel, sera interdit dans les produits sans rinçage à appliquer sur le siège des enfants de moins de 3 ans», rappelle le magazine. Des alertes que semblent ignorer les industriels.

    Les grandes marques pointées doigt

    Fait étonnant : les produits épinglés appartiennent à des grandes marques. Le magazine pointe notamment les lingettes Pampers et Mixa bébé, qui contiennent du phénoxyéthanol ou l’eau nettoyante Biolane «bourrée de composés allergisants et sensibilisants.». Les résultats sont tout aussi négatifs pour les laits nettoyants puisque60 Millions de consommateurs  en déconseille sept sur les dix testés (dont Mixa Bébé, Poupina, Carrefour baby, Auchan Baby…) et les crèmes hydratantes dont cinq sur sept ne passent pas la barre des tests (Bébé cadum, Nivea Baby, Pommette, Corine de Farme, Prim’âge).

    Plus globalement, l’association de consommateurs dénonce la mention hypoallergénique qui peut «induire en erreur les consommateurs sur l’absence d’ingrédients à risque». Des constats qui risquent d’avoir une forte résonance tant chez les parents que chez les industriels.

    Source : 20minutes

    http://www.contre-info.com/

  • Une antiquité tellement actuelle

    C'est sous le titre de "l'Actualité d’une antiquité" qu'ont été rassemblées les observations que m'ont semblé appeler la guerre que nous mène un certain islamisme totalitaire, ceci pour introduire les travaux anciens, mais d'une si étonnante actualité de Henri Lammens sur l'islam.

    Pour comprendre l'islamisme il faut en effet, rappelons-le, connaître l'islam. Si un certain islamisme nous a déclaré la guerre.

    Certes le poète kabyle Fehrat Mehenni  a pu écrire : « l’islam, c’est l’islamisme au repos, l’islamisme, c’est l’islam en action. »

    On doit donc s'efforcer de pénétrer cette logique.

    Si le salafisme prétend revenir plus de 1 400 ans en arrière au temps des pieux ancêtres, leur antiquité se révèle d'une totale actualité.

    Les Éditions du Trident vous proposent de découvrir deux livres:

    - Nouveau titre : "Qui était Mahomet ?" par Henri Lammens ("Mahomet fut-il sincère ?" avec, en introduction "Actualité d'une Antiquité") (1)

    À une époque où, enfin se libère la recherche sur l'origine du Coran, sujet tabou même en occident, Henri Lammens recourt aux données connues, celles qui "objectivement" construisent de façon précise la pensée, la morale, la démarche sociale, le rapport à la violence, etc. du monde islamique.

    - Le précédent titre, "L’Islam Croyances et institutions" du même auteur, appelait une nouvelle édition, mettant notamment à jour l'orthographe romanisée des mots orientaux dans l'usage français actuel. (2)

    Dans ce livre, aux antipodes de toute polémique inutile, sont expliquées clairement les notions nécessaires à la connaissance objective et réaliste de l’islam.  

    À l’heure où l’occident se trouve en guerre avec un certain islamisme totalitaire, il devient urgent de recourir à une connaissance fondamentale de l’islam dont il dérive.

    La première édition de ce livre datait de 1926, et la seconde, à peine retouchée, de 1943. Nous avons commencer à l'étudier il y a maintenant un quart de siècle, en 1989.

    Les années n’en ont altéré ni le sens, ni les éléments essentiels, ni la force. C’est, selon l’auteur lui-même, un ouvrage de bonne foi.

    Tous ont cru que l’islamisme céderait le pas, en orient, devant les nationalismes laïcs, arabe, persan, turc, kurde, etc. Dès les années 1920, Henri Lammens concluait que cette vue était erronée. Tous, ou presque, croyaient entre les deux guerres que le sentiment religieux, chez les peuples de l’Islam, irait en se laïcisant. Notre auteur démontrait sobrement le contraire.

    Henri Lammens (1937) islamologue, arabisant, orientaliste, pouvait être gratifié de toutes les qualités professionnelles qui caractérisent ces domaines. Sans doute possédait-il, en plus de ces connaissances, la Connaissance fondamentale, qui vient du cœur. Le Proche Orient arabe a vu naître une religion aujourd’hui répandue du Maroc à l’Indonésie, pour ne parler que des nations où elle est aujourd’hui majoritaire.

    De l’ensemble de ces peuples la religion islamique est devenue, en somme, l’identité culturelle commune.

    Comment parler à ces peuples, comment prétendre même à l’Universel sans entreprendre une découverte de l’islam ?

    (1) "Qui était Mahomet ?" par Henri Lammens  128 pages 15 euros.

    (2) "L'islam croyances et institutions" 234 pages 20 euros.

    Offre de lancement : les deux livres au prix de 28 euros

    À commander par internet sur la page catalogue des Éditions du Trident.

    http://www.insolent.fr/2014/10/une-antiquite-si-actuelle.html

  • Chronique de livre : Laurent Ozon "France, les années décisives"

    L'ouvrage, imprimé à Halluin (Nord) aux Editions BIOS, se compose d'entretiens. Ce système de questions réponses permet des développements concis et plutôt agréables à la lecture. Le format qui en fait un livre assez court (en dessous de 100 pages si on enlève les pages blanches) et pour une somme raisonnable (15 euros) peut-être mis entre de nombreuses mains. Cependant, Laurent Ozon utilise un vocabulaire soutenu qui pourrait limiter sa portée vers les plus jeunes. Ce n'est pas un manifeste car ni la forme, ni le fond ne s'y prêtent mais il sera utile aux militants qui veulent sortir des sentiers battus et à tous ceux qui veulent aborder certains sujets traditionnels qui animent leur environnent politique de façon audacieuse.

    Le livre est en quelque sorte une synthèse de l'action et des réflexions de Laurent Ozon. Outre son engagement militant aux Verts ou au FN, il y aborde un certain nombre de concepts comme le localisme, la souveraineté, l'identité ou la remigration. « France, les années décisives » est en somme l'occasion d'éclairer certains concepts et de proposer quelques grands axes. Il pourra aisément servir de boîte à idées et prolonger les cycles de conférences et de formations de Laurent Ozon depuis 2 ou 3 ans.

    Pour ma part j'y ai donc retrouvé des réflexions qui me sont devenues familières et que je rejoins en grande partie. J'ai trouvé très intéressant que l'auteur développe certaines de ses conceptions les plus polémiques dans le livre, comme sa réflexion sur l'enracinement (j'y viendrai). Il y exploite également un grand nombre de ses théories clefs comme celle sur la « chaîne de conduction de stress » ou la remigration. J'aurais cependant apprécié y trouver un véritable développement sur l'effondrement des sociétés complexes car le livre du même nom est assez pointu. Au final, la première moitié du livre « France, les années décisives » m'aura plus intéressée que la seconde car je trouve très important aujourd'hui de replacer l'écologie au cœur du combat politique et idéologique. L'auteur considère d'ailleurs que l'écologie est une discipline pertinente dans la critique du système actuel et dans la perspective de refondation en cela qu'elle pose le rapport de l'homme avec la nature (son environnement, les ressources, l'ensemble du vivant, …). Sur la décroissance, Laurent Ozon estime qu'il « ne trouve pas intéressant le concept de décroissance » (p. 10), car « il est publicitaire et polémique et me semble induire une sorte de linéarité du temps humain qui nous empêche de concevoir qu'il s'agit d'un dépassement, d'une réposne et non d'une réaction ou d 'un retour » pp. 10/11. Voila qui risque d'irriter un Vincent Cheynet ayant déjà brocardé Laurent Ozon comme un « écotartuffe ». S'il fait l'effort de lire le livre. Laurent Ozon considère à l'inverse que le terme de localisme est plus pertinent. Je partage un grand nombre de ses remarques. Pour lui « le localisme part de la base vers l'Etat par délégation de compétences, c'est ce que l'on nomme le principe de subsidiarité ». (p. 11). Soit l'exact contraire de la « décentralisation » qui n'est que la contamination de la bureaucratie étatique à l'ensemble des échelons comme l'avait très bien noté Jacques Ellul. Par l'ensemble des développements de cette première partie, nous comprenons au final que l'écologie est probablement bien plus intéressante que ne l'est le socialisme pour abattre le système de domination capitaliste. Tout le problème réside dans la récupération de ce terme par la une certaine gauche. C'est pour cette raison que nous avons demandé à Guillaume Le Carbonel de porter la contradiction à Michel Geoffroy et que nous militons pour une convergence de luttes sur ce sujet. Nous devons nous (ré)emparer de l'écologie, car l'écologie est fondamentalement « conservatrice » au sens de la « révolution conservatrice » et fondamentalement « identitaire » au sens de la préservation des européens comme « peuples distincts », pour paraphraser Laurent Ozon. L'écologie est un levier majeur de la lutte contre la mondialisation et pour la réintroduction du lien social, de la vitalité locale et de l'existence de solidarités communautaires authentiques. Cela doit passer par des mesures très concrètes et Laurent Ozon propose par exemple la détaxation de proximité et considère (comme nous) qu'il faut une « décolonisation économique », c'est à dire une relocalisation des activités et des hommes. Processus qui a court dans la « France périphérique » qu'étudie Christophe Guilluy dans l'ouvrage du même nom. A travers le localisme, c'est à une « révolution par le bas » que nous pouvons assister.

    Certains propos tenus par L.O. susciteront nécessairement des réactions, l'un d'entre-eux, pages 76 et 77 concerne la question des racines et donc de l'enracinement. A rebours de certaines conceptions réactionnaires, il considère que les « peuples européens ont l'esprit du large », que « nous ne sommes pas des arbres, c'est à dire que nous n'avons pas de racines. Nous sommes des peuples qui ont conquis le monde, nous sommes les peuples qui ont envoyé des hommes sur la lune, nous sommes des peuples de « marcheurs », de conquérants, d'inventeurs. Finalement, ce qui fait la tradition de l'Europe, la tradition historique et multimillénaire de l'Europe, c'est précisément le renouvellement permanent, la métamorphose de ses formes historiques, c'est aussi ça la tradition de l'Europe. ». J'avais abordé cette thématique dans un texte sur l'enracinement que j'avais justement mûri à la suite d'une conférence de Laurent Ozon. La notion d'enracinement a cela de problématique qu'elle n'est pas dynamique. Je n'irai pas aussi loin que Laurent Ozon car je pense que si les Européens se déplacent, il ne sont pas non plus « sans racine » et que l'attachement à un territoire sanctuaire demeure primordial. Je serai plus dans l'optique de Guillaume Faye ou de Dominique Venner en envisageant les racines et la tradition de façon dynamique et équilibrée. Le propos récent de Gabriel Robin à la journée de réinformation de Polémia va d'ailleurs dans ce sens. Mais il faut reconnaître également que les migrations sont inhérentes à l'histoire européenne, depuis celle des « indo-européens », jusqu'au jeune diplômé d'école de commerce s'installant à Montréal, New-York ou Hong-Kong. On songera spontanément aux colonisations grecques, romaines, germaniques, aux « vikings », aux « Grandes découvertes », à la colonisation européenne, aux irlandais, aux italiens, aux huguenots, à tous ceux qui sont « montés à Paris » ou « allé à la ville » et aujourd'hui aussi à tous ceux qui « retournent à la campagne ». Cela illustre toute l’ambiguïté du « combat identitaire » qui célèbre le génie de l'Europe en oubliant parfois que ce sont les mobilités et les dynamiques humaines qui ont pu favoriser le « génie européen ». Comment avoir Athènes sans la ligue de Délos ? Rome dans son empire ? La Renaissance sans le commerce des villes italiennes ou de la Flandre ? L'expansion du XVIIIe et du XIXe siècle sans les empires coloniaux, la Marine, les scientifiques de terrain et les explorateurs ? Cela ne légitime aucunement le processus colonial et n'a pas pour objectif de le réactiver, Laurent Ozon est d'ailleurs fermement anti-colonialiste, mais il nous fait prendre conscience que l'Europe est un équilibre entre les cultures locales, les coutumes et l'esprit d'aventure et d'invention. La tradition européenne n'est pas figée et jamais nous n'avons envisagé pour notre part l'identité et la tradition comme une donnée muséographique qu'il faudrait maintenir sous cloche. C'est d'ailleurs également ce qui participe de l'esprit particulier de Casapound où un personnage comme Antoine de Saint-Exupéry se trouve inscrit en lettres colorées sur le mur d'entrée de l'immeuble.

    Sur un autre sujet, je serais en revanche en désaccord avec l'auteur, page 93 il écrit « « […] je prône surtout un réalisme un politique. Trop de militants s'engagent en politique sans comprendre ce qui est le propre de cette activité humaine. On n'entre pas en politique pour défendre des idées mais pour prendre de la puissance et faire dominer dans la sphère sociale ses vues et sa capacité opérationnelle. Sinon on se trompe d'engagement. » Le propos paraît d'emblée péremptoire et problématique. En effet, à moins que nous ayons une définition différente du terme « idée », il paraît au contraire que les militants et les structures politiques existent pour incarner et institutionnaliser des idées. A la suite de Dominique Venner, je dirais au contraire que c'est l'idée qui est à la base de tout. L'idée ne devant pas être confondue avec l'opinion. C'est « l'idée » qu'on se fait des « choses », du monde, qui nous conduit à nous engager et à nous projeter dans le réel. Alors certes « les mots ne sont pas les choses » mais cela est également valable pour l'intégralité des concepts du livre de Laurent Ozon : localisme, remigration, souveraineté, ce sont d'abord des concepts, des idées, avant d'être des réalités. Par ailleurs, l'idée ne s'oppose pas à la puissance, « l'idée impériale » est par exemple liée ontologiquement à la question de la puissance et « l'idée qu'on se fait de la France » est derrière l'existence et la réussite d'un parti comme le Front National. Limiter l'action politique à la mise en œuvre de capacités dans la sphère sociale comme cela est le cas dans le monde de l'entreprise me semble assez réducteur. Par ailleurs que sont des « vues » si ce n'est finalement des idées et des conceptions que nous nous faisons du réel ? Par ailleurs, pour paraphraser Xavier Eman, « le réalisme n'est pas la réalité », réalisme et pragmatisme peuvent également devenir synonymes de reniement et d'opportunisme. C'est précisément celui qui n'est pas suffisamment structuré et verticalisé par des idées et des principes qui peut en venir par confondre le réalisme et la réalité en nouant des alliances de circonstances, au final peu pertinentes. Il ne faut pas confondre le réalisme avec l'efficacité. Prôner l'efficacité en politique c'est conserver ce qui est utile et mettre de côté ce qui ne l'est pas, mais cela ne revient pas à opposer le réel aux idées et le réalisme à l'idéalisme. Nous pourrions même dire qu'avoir des idées ne conduit pas nécessairement à être « idéaliste » au sens de « rêver d'un l'idéal ». L'idéalisme est plus lié à l'idéal, c'est à dire la façon dont on aimerait que les choses soient et se passent, qu'aux idées. On peut être autant attaché aux idées qu'à l'efficacité. Il ne faut pas dissocier le monde des idées, du monde réel. Les idées ne sont pour moi en définitive qu'une façon d'appréhender le réel et l'élément essentiel pour envisager un commencement de stratégie politique. Je conclurai en rappelant que, en définitive, l'action politique a pour but le bien commun de la Cité et donc l'existence du politique, c'est à dire l'inverse de ce que nous connaissons aujourd'hui où il y a l'omniprésence de la politique au détriment du politique. Et je pense que c'est au nom du réalisme, du pragmatisme et donc, comme je l'ai écrit plus haut, au final, de l'opportunisme, que le politique a disparu au détriment de la politique. C'est parce que nous n'avons plus l'idée de ce que doit être la Cité, que nous ne savons plus comment agir en son sein. Il me paraît donc assez cavalier de balayer au nom du réalisme ceux qui seraient attachées au idées comme se trompant d'engagement ou comme n'ayant pas compris le but de la politique.

    D'autres sujets pourront susciter votre intérêt comme la réponse à Aymeric Chauprade ou à Egalité et Réconciliation. En définitive, l'ouvrage de Laurent Ozon se révèle vivifiant, fécond et peut contribuer à sa façon à une actualisation du logiciel politique contemporain. Nous vous le conseillons.

    Jean/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

    Laurent Ozon sera en conférence et dédicacera ses livres:

    Strasbourg: 5 novembre
    Nice: 10 novembre
    Paris: 15 novembre
    Lille: 18 novembre
    Montpellier: 27 novembre