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  • LMPT : la France a plus besoin d’une IIe Révolution que d’une VIème République…

    Entretien avec Alain de Benoist

    La Manif pour tous (LMPT), dans sa dernière édition, a récemment rassemblé entre 80.000 et 500.000 personnes à Paris. Une bonne nouvelle, à votre avis ?

    On ne peut que se réjouir de voir défiler dans la rue des foules hostiles à un gouvernement dont la nocivité n’est plus à démontrer. Mais au-delà du spectacle ? Béatrice Bourges, fondatrice du Printemps français, était à la manifestation. « J’en suis revenue, a-t-elle déclaré, non pas galvanisée comme je l’espérais, mais triste et mal à l’aise ». Je la comprends. Toute la question, en effet, est de savoir si les manifestations sont une fin ou un moyen. Si c’est un moyen, le plus élémentaire des réalismes oblige à constater que celle de ces dernières semaines, tout comme les précédentes, n’a strictement rien obtenu : « La vérité oblige même à dire que nous avons tout perdu », dit encore Béatrice Bourges.

    Je vois à cela deux raisons. La première est l’indécrottable naïveté, typiquement droitière et révélatrice d’une absence totale de sens politique, qui porte les animateurs de la Manif à mettre tous leurs espoirs dans « l’aile droite » de l’UMP – cette même UMP qui vient de porter à la tête de la commission des Affaires sociales du Sénat un partisan résolu du mariage gay, de la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes et de la gestation pour autrui, en l’occurrence le sénateur Alain Milon. En oubliant que pratiquement toutes les réformes « sociétales » dont se plaignent aujourd’hui les membres de la Manif pour Tous ont historiquement été réalisées par la droite ! Qu’on en soit encore aujourd’hui à attendre de l’UMP qu’elle « sauve la famille » est plus que pathétique, c’est consternant.

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  • Transition énergétique : le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions ?

    Le projet de loi sur la transition énergétique actuellement étudiée au Parlement se présente comme l’accomplissement d’une des promesses phares du président Hollande. Elle est en l’occurrence portée avec éclat par Ségolène Royal. Si la loi est effectivement dense (64 articles), on y retrouve les contradictions larvées des politiques énergétiques des vingt dernières années, fruits inévitables d’une volonté de satisfaire simultanément les règles du marché libre, les lobbies et les croyances électorales en matière de réchauffement climatique.

    François Hollande et Nicolas Sarkozy avaient bataillé autour de la question de la fermeture de Fessenheim lors du débat d’entre-deux-tours en 2012. Le premier parlait de fermer l’installation au plus vite, le deuxième se montrait outragé, accusant Hollande de sacrifier des emplois et la puissance nucléaire française pour des basses histoires d’accords électoraux avec des Verts ne représentant plus qu’eux-mêmes. Une passe d’armes qui ne doit pas faire oublier qu’en matière de politique énergétique, la « gauche » et la « droite » ont globalement la même vision et les même contraintes (Europe, réalité techniques et terrible mythe médiatique du réchauffement climatique obligent), et sont donc amenées à se chamailler sur d’étroites marges de manœuvre. Le débat se cristallise donc sur les quelques différences entre les deux bords, comme le temps que doit prendre la sortie progressive du nucléaire.

    Quels sont les grands objectifs de la « transition énergétique » ?

    Rappelons les caps fixés en termes de transition énergétique par le président Hollande : baisser de 30 % la consommation d’hydrocarbures d’ici 2030, ramener à 50 % le poids du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025, ou encore diminuer de 30 % les émissions gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990). Au niveau quantitatif, il s’agirait d’aboutir à une baisse totale de la consommation d’énergie de 50 % d’ici 2050.

    Le terme de « transition » énergétique est effectivement adapté à cette vision, car il s’agirait non seulement de baisser la consommation d’énergie en général (comme dit l’adage, le mégawattheure le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne consomme pas), mais surtout de modifier le « mix » énergétique, aujourd’hui dominé par les énergies fossiles (qui représentent 68 % des consommations d’énergie finale) et le nucléaire (75 % de la production d’électricité). Les énergies renouvelables seraient amenées à monter en puissance continuellement ; on parle par exemple d’un objectif de 23 % d’énergie renouvelables dans la consommation finale d’énergie à l’horizon 2020 (contre 10 % aujourd’hui).

    Les moteurs idéologiques de la transition sont connus et n’ont rien de nouveau. Il y a d’abord la volonté, assez logique et louable, de diminuer les dépendances aux importations d’hydrocarbures, et de se détacher du nucléaire (le plan impliquerait l’arrêt d’une vingtaine de réacteur sur les 58 actuellement en service). Mais la raison la plus souvent avancée est aussi celle qui fait le plus débat : la lutte contre le réchauffement climatique.

    Quelles mesures concrètes propose la loi ?

    La batterie de mesures que prévoit la proposition de loi pour accélérer la transition énergétique relève de la dynamique duale et habituelle de la carotte et du bâton : crédit d’impôts, « éco-prêts », « chèques énergie », subventions, mais aussi taxes et réglementations. Il s ‘agit ainsi d’inciter financièrement à la rénovation des logements (pour enfin parvenir à l’objectif fixé de 2012 des 500 000 rénovations par an), de strictement encadrer la construction de bâtiments nouveaux, de mettre en place un système de bonus pour l’achat d’un véhicule électrique, de remplacer progressivement le parc automobile de l’État, de mettre en service 7 millions de bornes de recharge sur les routes…

    La vente directe d’électricité issue d’énergies renouvelables sur le marché fera l’objet d’une nouvelle prime, et une « filière d’excellence » des énergies renouvelables marines va être créée.

    Comme aujourd’hui, le développement des énergies renouvelables est censé être financé par les énergies polluantes. La CSPE, taxe sur l’électricité qui n’a cessé de croître ces dernières années, est aujourd’hui de 16,5 €/MWh (contre 4,5 €/MWh en 2010). Coté gaz, pas question de revenir sur l’interdiction d’exploration du gaz de schiste (le présidentiable Sarkozy y est au contraire favorable) mais un accent fort est mis sur le développement du biogaz, censé s’appuyer entre autres sur une taxe spécifique, la CSPG. 

    Les contradictions majeures de la transition énergétique

    La première problématique évoquée dans les médias au sujet du projet de loi est l’argent. On parle d’un plan « flou », surtout pour le nucléaire, et on juge les mesures pour inciter aux rénovations « insuffisantes ». Jusqu’à aujourd’hui, d’ailleurs, le cap des 500 000 rénovations par an est loin d’être atteint. De plus, Ségolène Royal promet l’apport de 10 milliards d’euros pour les trois premières années, ce qui peut laisser perplexe en période de disette budgétaire. Il restera donc à voir si les principes posés par la loi se traduisent bien par les décrets censés les appliquer.

    Mais ce sont aussi les aspects techniques de la transition qui font ricaner certains professionnels du secteur. Outre la contraction latente d’un discours qui prône une baisse drastique de la consommation d’énergie tout en étant obsédé par la croissance du PIB – les processus industriels nécessitent de façon irrémédiable des hydrocarbures –, on peut évoquer certaines situations pour le moins ironiques. Les énergies renouvelables sont par exemple impropres à garantir le passage de la « pointe » de la demande hivernale, qu’aujourd’hui seules les centrales thermiques, par leur démarrage rapide, peuvent assurer. Ainsi, à l’aube même de la « transition », des effets contraires ont déjà été observé : de nombreuses centrales gaz d’appoint étant mises hors service faute de subventions (les financements étant d’abords dédiés à l’éolien ou au solaire), la France et l’Allemagne se retrouvent à devoir s’appuyer sur le charbon, bon marché aujourd’hui (du fait de la baisse de la demande américaine et du niveau bas du marché du CO2), et surtout bien plus polluant que le gaz ! Les acteurs privés ou semi-privés sont en effet maîtres des moyens de production et d’acheminement soumis aux obligations de la rentabilité, et pratiquent ainsi l’arbitrage rationnel.

    Ceci ramène à la problématique de l’actuelle distorsion du prix du gaz entre la zone nord et la zone sud de France, une situation sans précédent au niveau national. Les acteurs privilégient l’exportation de gaz naturel liquéfié vers l’Asie (effet Fukushima et croissance des pays émergents), où le prix de marché est plus haut qu’en Europe, délaissant les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et Fos Tonkin (Bouches-du-Rhône), clefs majeures de l’approvisionnement en gaz de la zone gazière sud.

    Dans un registre plus douteux, on peut rappeler que les mesures visant à s’attaquer au réchauffement climatique (sujet, rappelons-le, scientifiquement très décrié) ont parfois fait l’objet de spéculations incontrôlables ou de prises d’intérêts abusives. On peut par exemple évoquer la taxe carbone ou l’écotaxe. Même si Ségolène Royal parle de créer 100 000 emplois grâce à son plan, il ne faudrait pas oublier que les politiques d’« énergies vertes » ont souvent été exploitées par des intérêts purement spéculatifs et financiers.

    Au final, on peut s’interroger sur la viabilité d’un plan mené par des politiques qui ne peuvent pas toucher au sacro-saint libéralisme imposé par Bruxelles. Les questions énergétiques nécessitent certes des coopérations dépassant le cadre national, mais la loi du libre marché reste la doxa. Il faudrait pourtant un jour trancher : la sécurité d’approvisionnement, la consommation et la production énergétiques sont-elles des affaires d’intérêt général que l’État doit prendre en main, ou sont-elles des questions que peut résoudre le laisser-faire vertueux du marché mondialisé ? À défaut de pouvoir répondre à cette question, ou au moins de trouver un équilibre durable, nos pouvoirs publics sont donc condamnés à ne déployer concrètement que des demi-mesures et des bricolages en tout genre... Malgré l’apparente grande détermination dont ils font preuve lors des débats télévisés.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Transition-energetique-le-gouvernement-a-t-il-les-moyens-de-ses-ambitions-28333.html

  • Le suicide français a commencé à la Révolution

    Dans L'Homme Nouveau, Yves Chiron analyse le livre d'Eric Zemmour, qu'il trouve "décapant mais incomplet". Extrait :

    H"[...] À vrai dire, et c’est peut-être la faiblesse du livre, il aurait fallu remonter bien avant la mort du général De Gaulle. Par exemple, Zemmour insiste sur quelques étapes marquantes de la destruction de la famille, notamment, en juillet 1975, l’instauration du divorce par consentement mutuel. Mais ce n’était là que l’aggravation d’un mal inscrit dans la loi depuis longtemps : la Révolution a autorisé le divorce, la Restauration l’a supprimé, la IIIe République l’a rétabli. Idem, pour l’avortement (janvier 1975) : il aurait fallu remonter au moins à 1967, quand la contraception a été légalisée. On est étonné aussi que la date d’instauration du PACS, le 15 novembre 1999, n’ait pas été retenue. Elle a été le préalable de la loi Taubira (2013). Pareillement le démantèlement de la France paysanne a commencé dès l’époque de De Gaulle, avec le ministre Pisani, la mise en place de la PAC (Politique agricole commune) et le système mortifère des subventions agricoles.

    Cela dit, il y a dans cet ouvrage de nombreuses pages qui ont une belle puissance de démonstration, ainsi celles consacrées au coup d’éclat du 16 juillet 1971 quand le Conseil constitutionnel, pour la première fois, a rejeté une loi, instaurant ainsi un « gouvernement des juges » qui prendra diverses formes. [...]

    Mais il y a chez Zemmour plus que du pessimisme, du désespoir. Il déclarait récemment lors d’une interview télévisée : « Je déteste le XXIe siècle. C’est une époque médiocre, décadente, méprisable. » On ne peut pas détester son époque. On peut constater ses errements, les ravages des idéologies, néanmoins chaque époque a ses héros, ses résistants à la décadence, ses oasis de beauté, ses flambeaux de vérité. Zemmour qui dit ne pas croire en Dieu (mais qui mange casher, va à la synagogue et porte un petit rouleau de la Torah en médaille) méconnaît la tradition catholique et la vitalité catholique : il ignore ou passe sous silence l’oeuvre de défense et de restauration accomplie par Jean-Paul II et Benoît XVI. Il ignore ou passe sous silence ceux qui, dans le champ catholique, ont fait, avant lui et sous des formes différentes de la sienne, des constats souvent identiques (Marcel De Corte, Jean Madiran et d’autres). Il ignore ou passe sous silence la vitalité des écoles hors contrat. Il ignore ou passe sous silence le bonum diffusum sui qui part des monastères et des communautés religieuses. Bref, tout ce qui permet d’espérer encore."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Hamon, Filippetti, etc. : l’art de cracher dans la soupe quand on est parvenu

    Voilà comment la France court à l’abîme, abrutie par les discours romantico-paléo-marxistes de petits marquis parvenus.   

    Ils sont trois ex-ministres, trois « frondeurs » comme ils disent, à avoir refusé de voter le budget : Delphine Batho, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, respectivement sortis du gouvernement le 2 juillet 2013 pour la première, et le 25 août 2014 pour les deux autres.

    Avant de se pencher sur leur geste de frondeurs, il est intéressant de se pencher un instant sur leur passé. Aurélie Filippetti, agrégée de lettres, fait sa carrière politique et littéraire sur le passé familial, celui de mineurs lorrains, communistes de père en fils et filles. Pourquoi pas. Delphine Batho comme Benoît Hamon sont « nés en politique » lors des manifs contre le projet de loi Devaquet, en 1986, elle à Paris, lui à Brest. Batho abandonne, avant de les avoir commencées, de vagues études d’histoire, Hamon obtient une licence du même métal à l’arraché, mais comme les Dray, Désir, Julliard et Compagnie avant eux, ils vont faire carrière au PS.

    La suite, on la connaît : députés, députés européens, porte-parole des candidats en campagne ou du parti, ministres… Preuve s’il en fallait encore que les manifs estudiantines vous ouvrent la carrière bien plus sûrement que les diplômes. Même pour enseigner à l’université ! Car en lisant sa fiche Wikipédia, on découvre, fait ahurissant, que Benoît Hamon fut même membre du conseil d’administration de l’université Paris-VIII (ex-Vincennes) en tant que « personnalité extérieure » durant l’année 2008-2009, avant d’y devenir « professeur associé » à l’Institut d’études européennes.

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  • Tuer les méchants et sales Français.. Tel est le mot d'ordre de l'État islamique

    Lundi 22 septembre, le groupe terroriste « État islamique »(1) a lancé un appel en plusieurs langues à ses partisans à tuer des citoyens, en particulier des Américains et des Français, ressortissants des pays formant la coalition internationale mise en place pour combattre le djihadisme en Irak.

    Cet appel (un long message audio de près de 42 minutes) survient au lendemain des frappes aériennes menées par la France et les États-Unis contre les forces du groupe terroriste dans le nord de l'Irak.

    « La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu 'il soit Français, Américain ou d'un de leurs pays alliés », déclare le porte-parole du groupe, un certain Abou Mohamed al Adnani, dans un message adressé aux musulmans du monde entier.

    Au-delà de l'appel au meurtre, le message donne des détails très précis pour y arriver car tous les moyens sont bons pour mettre à mort un « mécréant » : « Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le. »

    À défaut de tuer...

    Pour ceux qui ne seraient pas capables de tels gestes, l'Etat islamique a d'autres idées. « Si vous êtes incapable de le faire [tuer], alors brûlez sa maison, sa voiture, ou son entreprise, ou détruisez ses cultures. Si vous êtes incapable de le faire, alors crachez-lui au visage. » Si les destinataires de ce message refusent de suivre cette voie, l'Etat islamique leur conteste le droit de se prétendre bons musulmans : « Si vous refusez de le faire alors que vos frères sont bombardés et tués, (...) alors interrogez-vous sur votre religion. »

    Le message affirme par ailleurs que l'intervention militaire conduite par les États-Unis sera « l'ultime campagne des croisés ». « Elle sera détruite et mise en échec, comme l'ont été toutes vos précédentes campagnes », poursuit Adnani. « Nous conquerrons votre Rome, nous briserons vos croix et nous réduirons vos femmes en esclavage. »

    Vigilance accrue

    Selon le site du Figaro, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a demandé aux préfets dès vendredi dernier, « d'élever le niveau de vigilance des forces de sécurité intérieure, notamment vis-à-vis des édifices sensibles ».

    Fustigeant l'« appel au meurtre », dans une déclaration solennelle place Beauvau à Paris, notre bon ministre a martelé, à plusieurs reprises : « La France n'a pas peur. » Ce « n'est pas la première fois qu'elle est menacée par des terroristes (...) la France n'a pas peur car elle sait pouvoir compter » sur la « solidarité de tous les citoyens de France » et la « vigilance » des forces de l'ordre qui sont la « meilleure réponse ». Les enfants de Bernard Cazeneuve et de l'élite rose prennent-ils le métro ? En fait, la France qui se lève tôt a de bonnes raisons de craindre d'être victime d'attentats dans la rue ou dans les transports en commun...

    Les Français ont aussi raison d'avoir peur de la bêtise de ce ministre : bloquer les djihadistes en France et les laisser revenir alors que c'est exactement le contraire qu'il faut faire !

    « L'Amérique descendra au sol »

    S'adressant à Barack Obama, le message raille la décision du président américain de ne mener que des frappes aériennes et de ne pas envoyer de troupes au contact au sol. L'Amérique et ses alliés sont-ils encore capables de se battre sur le terrain ? Obama est prévenu : « L'Amérique descendra au sol et y sera conduit à sa tombe et à la destruction. »

    L'enlèvement dimanche d'un touriste françaisdans l'est de l'Algérie par le groupe djihadistealgérien Jund al-Khilafa (« les soldats duCalifat ») est la première mise à exécution desmenaces de l'État islamique. Le Quai d'Orsayinvite les Français « à la plus grande prudence »partout dans le monde.

    Henri Malfilatre monde & vie  1 octobre 2014

    I. Par « respect pour l'Islam », le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé à ne pas utiliser l'expression « État islamique » (El) pour désigner le groupe djihadiste qui a pris possession d'une partie de l'Irak et de la Syrie...

  • Les 100 ans du suicide de l'Europe : 1914- 2014

    La Guerre de 1914-1918 est fondamentale dans l'Histoire de l'Europe. Avant cet affrontement terrible, la Japhétie domine clairement le monde, directement, notamment par l'emprise coloniale, ou indirectement, par ses capitaux et ses contrôles des marchés extérieurs, des flux commerciaux aux entreprises locales bien souvent. Et sur tous les continents, du Chili à la Chine. Ne lui échappent que deux puissances, encore perçues comme secondaires ou régionales avant 1914, les États-Unis et le Japon. Ce n'est plus le cas en 1918, et encore moins après le deuxième épisode en 1945. La guerre qui éclate à l'été 1914 marque la première étape d'un processus d'effondrement de notre continent, qui non seulement ne pèse plus guère depuis des décennies sur le plan géopolitique, mais perd même sa substance biologique, chose la plus grave et véritablement mortelle. En 1914, il n'y a absolument que des Blancs en Europe. Les rares personnes de couleur sont souvent présentées comme des curiosités dans des spectacles ou des foires, ce qui n'est pas toujours du meilleur goût. Depuis, les choses ont bien changé, pour le pire.

    L'équilibre des forces en 1914, fondement d'une guerre longue

    La première guerre mondiale éclate en août 1914. Elle débute par une agression claire, mais pas injustifiée, de l'Autriche-Hongrie contre la Serbie, après sa déclaration de guerre le 28 juillet 1914. Les déclarations de guerre se succèdent entre grands États européens jusqu'au 4 août 1914. La Serbie avait toléré en son sein des activités terroristes dirigées contre l'Autriche-Hongrie, autour de la peu discrète organisation secrète panserbe « Main Noire » du colonel Apis (Dimitrijevic). Chose peu connue, le personnage, insupportable, dangereux pour tous, finit fusillé par les Serbes eux-mêmes, en exil à Thessalonique, en juin 1917. Par le jeu des alliances, et les traditions panslavistes et panorthodoxes, la Russie soutient la Serbie. Suivant des promesses explicites de Guillaume II d'Allemagne à François-Joseph, l'Allemagne se décide à venir en aide militairement à l'Autriche-Hongrie, pas de taille à lutter seule contre la Russie. Enfin les imprudences allemandes aidant, la France et le Royaume-Uni entrent en guerre à leur tour contre Berlin, puis Vienne. Sans un ultimatum absolument inacceptable adressé à la France, ou l'invasion de la Belgique, dans les premiers jours d'août 1914, la guerre aurait peut-être pu être restreinte à l'Est de l'Europe, débouchant alors sur une victoire des Puissances Centrales, à l'automne 1914 ou au printemps 1915 au plus tard. Les conséquences auraient été dramatiques alors pour la Serbie, significatives pour la Russie, mais sans commune mesure avec l'ébranlement continental de 1914-1918. Les dirigeants allemands, le haut état-major formulant ses exigences et les politiques les suivant docilement, dont on ne saurait faire les seuls responsables de la guerre, ont clairement manqué de prudence au moment décisif.

    En 1914, aucune alliance n'est en mesure de gagner la guerre. À l'Ouest, les armées allemandes l'emportent en août en Belgique et dans le Nord de la France, mais sont battues en septembre 1914 sur la Marne, sans qu'il s'agisse pour autant d'une défaite décisive. À l'Est, après des succès initiaux, les Russes sont battus dès la fin août 1914 en Prusse Orientale, près du site historique médiéval de Tannenberg ; en revanche en septembre-octobre, ils l'emportent sur les Austro-Hongrois en Gallicie. En Serbie victoire autrichienne éclair est manquée à l'automne 1914. Le pays n'est envahi en sa totalité qu'un an plus tard, avec l'entrée en guerre de la Bulgarie.

    Aussi, dès l'automne 1914, à l'Ouest, de la Mer du Nord à la frontière suisse, le front s'enterre, la guerre de tranchées s'installe, qui empêche toute percée décisive. L'entrée en guerre de l'Italie au printemps 1915 ne change rien non plus, ses armées se trouvant bloquées par le relief et une défense opiniâtre. Les défenseurs, soldats allemands d'Autriche comme croates, détestent en effet les Italiens et leurs ambitions territoriales sur ce qu'ils estiment être leurs terres. Les réseaux profonds de tranchées demeurent infranchissables, du moins jusqu'à l'invention d'une nouvelle arme, le char d'assaut, enfin à peu près fiable, fonctionnel et, nombreux lors de l'été 1918, typiquement le Renault FT-17. À l'Est, même si les tranchées apparaissent aussi, de la Baltique aux Carpates, le front demeure plus fluide, marqué dans la durée par une progression des Allemands. Toutefois, les généraux allemands commettent l'erreur de ne pas risquer d'offensive potentiellement décisive en 1916 ou 1917, visant Moscou ou Saint-Pétersbourg. Ils maintiennent aussi relativement trop de forces à l'Ouest, l'un étant lié à l'autre. À quoi s'ajoute l'erreur fatale de la guerre sous-marine poussée jusqu'à causer l'entrée en guerre des États-Unis au printemps 1917, après des avertissements explicites pourtant.

    Une sinistre volonté mutuelle d'anéantissement

    Domine, dès l'été 1914, et ce jusqu'à l'automne 1918, voire le printemps 1919 lors de l'élaboration des traités de paix, une volonté mutuelle d'anéantissement. Les Puissances Centrales comme les Alliés ne tendent à considérer comme acceptable qu'une victoire décisive, ôtant tout danger pour l'avenir. Selon un cercle vicieux, les souffrances endurées justifieraient leur prolongement, afin qu'elles ne se reproduisent plus jamais. Ceci obéit à une certaine logique, mais aboutit largement à l'anéantissement mutuel.

    En 1914, un fort patriotisme domine dans les Nations authentiques, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Serbie, en Russie. De façon plus complexe un certain loyalisme envers la dynastie des Habsbourg et l'Etat supranational en place subsistent encore en Autriche-Hongrie, doublé de la crainte d'une invasion russe, partagée par la majorité des peuples. Ce patriotisme dépasse les idéologies, y compris parfois explicitement internationalistes, comme les socialistes allemands et français, premiers partis politiques de leurs pays réciproques, qui se rallient sans difficultés à « l'Union Sacrée ». Le célèbre, du fait de la suite, déserteur russe Lénine, réfugié en Suisse, n'est alors qu'un surexcité sectaire très marginal au sein même du socialisme russe, très majoritairement loyaliste envers sa Nation, et ce jusqu'à l'automne 1917. Ce patriotisme, en soi sain, et l'on en souhaiterait bien davantage aujourd'hui, souffre d'un esprit sinon ouvertement agressif, du moins conspirationniste contre d'autres peuples européens : les Allemands d'Autriche ou d'Allemagne dénoncent le complot panslaviste russe, ou russo-serbe, contre la germanité ; les Russes s'alarment du complot pangermaniste, voire judéo-allemand, contre la Russie ; les Français et les Britanniques craignent le complot allemand contre leurs pays, avec des arguments tirés de la domination croissante des marchés, y compris nationaux, par des grandes entreprises industrielles allemandes. Sur ce thème se développent des haines raciales et nationales suicidaires entre Européens : les pangermanistes tendent à théoriser une prétendue animalité slave, tandis que des scientifiques français de renom se ridiculisent entre 1914 et 1918 en prétendant faire des Allemands des hommes-singes, descendants de Néandertal. Ce dernier est lui-même représenté de façon encore outrageusement simiesque à l'époque.

    À côté de ce racisme agressif absurde entre Européens, se développe l'idée que tous les moyens sont permis pour vaincre. Sur le plan strictement tactique, c'est l'usage des gaz de combats. Sur le plan stratégique, c'est l'appel à des Nord-Africains, des Noirs, des Indiens, pour compléter massivement les rangs des armées françaises et britanniques. Dans le camp opposé, les Allemands réussissent à entraîner l'Empire ottoman à leurs côtés dans la guerre en novembre 1914, ce qui se traduit par un appel au djihad mondial par le sultan-calife d'Istanbul. Il n'a heureusement pas été entendu par les musulmans hors de son empire. Mais le calcul n'avait pas paru absurde et il aurait entraîné en cas de réussite de grands massacres de Blancs en Afrique du Nord. De même, Berlin et Vienne sont complices, au moins passives, du génocide arménien, accompli par l'armée turque et ses auxiliaires kurdes à partir de 1915. La France, effectivement en gros besoin de main d'œuvre, inaugure l'immigration extra-européenne sur notre continent, d'une ampleur encore réduite mais déjà significative, avec toutes les perspectives dramatiques de long terme que nous subissons. Pour se détruire réciproquement, les Blancs d'Europe déchaînent des forces qui, sur le long terme, se retourneront contre eux. Chaque camp dénonce alors avec virulence le manque de discernement de l'autre, et celui-là seul, alors qu'ils sont également coupables.

    Le premier des trois suicides de l'Europe

    Cette lutte à mort, avec pour seule perspective admissible la victoire, empêche toute paix de compromis, malgré de discrètes tentatives allemandes ou austro-hongroises à l'hiver 1916-1917. En 1917, la Russie s'effondre, avec deux révolutions successives, libérale puis bolchevique, en mars et novembre, dites de Février et d'Octobre. L'Autriche-Hongrie frôle déjà l'effondrement intérieur et l'éclatement dans une ambiance dramatique de famine. Les Alliés, grâce à la prépondérance navale britannique, réalisent en effet un strict blocus des Puissances Centrales, effectif en 1915, dont sont victimes avant tout les enfants, nettement moins les soldats adverses, prioritaires dans l'attribution du peu de nourriture disponible. La France et l'Allemagne subissent d'importantes grèves ouvrières, doublées même de mutineries dans l'armée française, vite réduites, avec fermeté et humanité par le général Pétain. L'Italie frôle l'effondrement complet, militaire, politique, économique, suite au désastre de Caporetto d'octobre-novembre 1917. En mars 1918, les Allemands, vainqueurs à l'Est, imposent au gouvernement russe bolchevique le traité de Brest-Litovsk, très dur pour la Russie, reculant ses frontières de 1000 kilomètres vers l'Est. Il sépare les Baltes et Slaves non-Russes, Polonais, Biélorusses, Ukrainiens, de Moscou.

    À l'été 1918, l'Allemagne perd militairement la guerre à l'Ouest, du fait de la supériorité technique française avec les chars FT-17, et de l'arrivée de plus en plus massive de divisions fraîches d'infanterie américaine. À défaut d'avoir sur le terrain un rôle stricto sensu décisif, elles créent assurément un grand choc psychologique. Ces réserves humaines considérables rendent toute résistance allemande impossible au-delà du printemps 1919, même en cas de prolongation obstinée de la lutte, chose comprise par les stratèges allemands dès septembre 1918, et connue de tous les milieux dirigeants ou parlementaires.

    En novembre 1918 ont lieu des révolutions en Allemagne et en Autriche-Hongrie, renversant les monarchies et provoquant l'explosion territoriale de cette dernière. La certitude de la défaite, discutée dans les parlements, répercutée dans les journaux, précède la révolution et non l'inverse. Toutefois, les élites traditionnelles allemandes, hongroises ou autrichiennes, ont été lamentables, en abandonnant le pouvoir à des libéraux et socialistes, avec un danger communiste réel en perspective.

    Les traités dits de la banlieue parisienne de 1919-1920,   Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Trianon, Sèvres, sont pensés dans la logique d'un affaiblissement durable, voire définitif, des vaincus. Ils s'en approchent sans jamais y parvenir vraiment, d'où le germe de nouvelles guerres, immédiates en Asie Mineure, ou différée de vingt ans ailleurs. Toutefois, il faut reconnaître que les Allemands ont fait subir la même chose un an plus tôt à la Russie. Une paix plus équilibrée, n'imposant pas de recul allemand à l'Est, et préservant la Hongrie historique, aurait été infiniment préférable. Il n'est envisagé par aucun des protagonistes alliés. La guerre a tué plus de 9 millions de soldats européens ; la grippe espagnole frappe en 1918-1919 et emporte autant de vies humaines. La dynamique démographique du continent est brisée. Le discours sur l'immigration nécessaire pour redresser notre démographie domine déjà dans les années 1920, même s'il est encore entendu alors que les immigrés blancs sont plus désirables, ou seuls désirables, selon les couleurs politiques.

    Le deuxième suicide de l'Europe est donc la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). Elle reprend l'intensité de la première, en pire. Il est courant d'insister sur l'aspect idéologique de ce conflit, par contraste avec le premier. Ce qui est vrai s'agissant du pouvoir américain, sous l'impulsion de l'idéologue fanatique Roosevelt, franc-maçon spiritualiste et mondialiste, rêvant la future ONU en république universelle, dès 1941. Mais cela est moins pertinent pour les protagonistes européens, tout comme d'ailleurs nippons ou chinois. Significativement le conflit éclate sur la volonté réciproque d'une explication finale entre nations allemande et polonaise. De façon étonnante, les Polonais ont gagné, compensant à l'Ouest les pertes à l'Est face aux Russes, suivant l'échange imposé par Staline. Même l'URSS de Staline bâtit l'essentiel de sa propagande de guerre sur le nationalisme russe, certainement pas le communisme, nullement oublié mais jugé peu mobilisateur, et effrayant potentiellement pour Churchill et Roosevelt. Les pertes humaines sont absolument considérables en URSS, en Allemagne, en Pologne, en Croatie et en Serbie. L'Allemagne ne se remet jamais de ses 8 à 9 millions de morts.

    Le troisième suicide n'est pas lié à une guerre, mais offre un exemple unique dans l'Histoire de capitulation sans cause rationnelle. C'est l'ouverture totale des frontières européennes à l'immigration allochtone, non leucoderme, de peuplement. Cette absurdité suicidaire est provoquée certes par l'endoctrinement idéologique imposé après 1945 à travers notamment le mondialisme de l'ONU. Toutefois, les discours sur l'accueil des populations de couleur, ou de sympathie pour l'Islam, prononcés par des officiels, à Paris comme à Berlin, remontent largement à 1914-18, chose trop oubliée.La première mosquée en France, à Paris, date significativement de 1920. Maurras avait eu raison à l'époque de s'y opposer prévoyant la suite.

    Toute l'Europe Occidentale est concernée par la colonisation africaine à partir des années 1950, en particulier la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne. Le phénomène s'étend des années 1970 à 1990 de la Norvège au Portugal. Seul l'Est du continent, ruiné durablement par le communisme, et pas rétabli par l'ultralibéralisme, demeure à peu près épargné, pour l'instant.

    Avec le recul on comprend mieux à quel point 1914 marque la fin d'un monde et le début de la longue et douloureuse agonie de la civilisation blanche, européenne et chrétienne. Cette guerre fut une folie, un suicide dont nous n'avons pas fini de payer le prix un siècle plus tard.

    Scipion de SALM. Rivarol du 11 septembre 2014

  • Tuerie d'Ottawa : des convertis à l'islam

    Lu sur l'Observatoire de l'islamisation :

    "Michael Zehaf-Bibeau est un Montréalais né au Canada en 1982. Né Michael Joseph Hall, converti à l'islam, il était connu des autorités, son passeport ayant été saisi avant l'attentat.

    Martin Couture-Rouleau  Québécois converti à l'islam depuis avril 2013, qui a percuté deux militaires (un est mort) mardi dans le stationnement d'un édifice de la défense militaire à St-Jean sur Richelieu avec sa voiture, était lui aussi interdit de sortie de territoire, et n’a pu rejoindre l’Etat islamique comme son camarade Zehaf-Bibeau.

    Ils ont donc déclenché à un jour près avec d’autres djihadistes non encore identifiés, des attaques contre les intérêts canadiens. Les deux djihadistes suivaient le même compte Twitter, celui de @Islamic Media qui a le premier révélé l’identité de Zehaf-Bibeau.

    Couture-Rouleau était dans la mire des autorités fédérales, et ses comptes Facebook et Twitter indiquent qu'il était un partisan de l'État islamique…Bizarrement, les médias français ont été très discret sur l'attaque de mardi contre les militaires à St-Jean sur Richelieu.

    Les deux fous d’Allah sont  connus  : Zehaf-Bibeau a été condamné pour des vols et Couture-Rouleau était suivi depuis sa radicalisation islamique.

    Le journal La Presse a publié un article citant le président de la mosquée al-Imane de St-Jean sur Richelieu (un dénommé Abdel Hamid Bekkari) disant que Rouleau venait «à peu près» trois fois par semaine à cette mosquée.

    Rappel: le porte-parole de l'État islamique, le cheikh Al-Adnani, a émis en septembre une fatwa ordonnant aux musulmans du Canada d'y massacrer les incroyants: «Si tu peux tuer un mécréant canadien, alors tue-le par n’importe quel moyen»."

    Michel Janva

  • Pour l'écologie aussi, "Politique d'abord" !

    J'étais dimanche au Festival du livre et de la presse d'écologie, dans le quartier de Belleville, et j'en suis revenu avec les bras chargés de littérature scientifique, militante ou simplement informative, après avoir longuement discuté avec quelques exposants et écrivains présents. Le fait de me présenter comme royaliste, professeur d'histoire de surcroît, n'a guère choqué, même si j'ai parfois senti, au début, quelques crispations chez des militants plus habitués à la conversation avec libertaires ou « zadistes »...

    En fait, il n'y a rien d'étonnant à ce que les royalistes soient des partisans, sinon de la décroissance (même si, personnellement, je suis proche de ce courant de pensée et de pratique), en tout cas de la préservation de l'environnement et de ses équilibres nécessaires, de la biodiversité comme de ses espaces : quoi de plus naturel pour des royalistes qui, depuis plus d'un siècle, répètent dans leurs cercles d'études que « l'on ne commande à la nature qu'en lui obéissant » ! C'est d'ailleurs une des premières citations que j'ai retenues des cours de formation politique de l'Action Française du début des années 1980, sans doute au détour d'une page du fameux cahier bleu rédigé par Bernard Pascaud sur « l'empirisme organisateur », et que je n'avais de cesse de répéter lors des discussions politiques au lycée Chateaubriand de Rennes, comme une sorte de sésame...

    Or, aujourd'hui, et malgré tous les avertissements des « amis de la nature » (qui ne sont pas forcément favorables à « l'impuissance face à la nature », cette dérive qui déifie la nature au détriment de toute humanité et de toute intégration de cette dernière dans un écosystème terrien), nos sociétés industrialisées ou post-industrielles (ou les deux à la fois) ne savent pas s'entendre avec l'environnement et ne savent plus l'écouter : l'Homme se fait démiurge et ne veut accepter aucune limite à sa toute-puissance, asservissant complètement la nature quand il faudrait s'en faire une alliée, notre amie... C'est la démesure arrogante et destructrice de l'Homme contemporain, cette fameuse hubris que dénonçaient déjà nos ancêtres grecs depuis Homère !

    En feuilletant les livres et revues achetées ce dimanche, je relève quelques excellentes propositions et initiatives, dont certaines sont déjà pratiquées depuis quelques temps, et je note les appels à changer de logiciel idéologique sur la question économique et au regard des enjeux environnementaux. Mais, souvent, et au-delà des appels libertaires à « rompre avec le Système » (Système dont la définition varie selon les interlocuteurs et les doctrines, mais qui paraît porter le plus souvent les traits du capitalisme et du libéralisme, parfois confondus dans la même entité...), les uns et les autres butent sur la question politique, certains la négligeant carrément quand d'autres la maximisent au détriment de « l'état d'esprit » qui, pourtant, ne peut être si facilement contourné.

    Pour ma part, je reste persuadé que le « Politique d'abord » (à ne pas confondre avec le « Tout est politique » des gauchistes de l'après-Mai 68) cher à Maurras doit être considéré comme le moyen de résoudre la délicate équation entre le bien-être des populations et le respect des équilibres écologiques. En effet, c'est l’État qui peut agir, en politique et non en simple gestionnaire d'une gouvernance qui n'est rien d'autre que la soumission du pouvoir politique aux puissances de la Finance et de l’Économie. C'est l’État qui peut imposer, au nom du Bien commun, des limites aux féodalités actionnariales et économiques qui ont tendance, aujourd'hui, à s'émanciper de toute contrainte et, surtout, de tout devoir et de tout sens du service, prises qu'elles sont dans une logique du « Toujours plus » que notre bonne vieille Terre ne peut supporter éternellement, quelles que soient ses capacités exceptionnelles à s'adapter et à réagir.

    Encore faut-il que l’État soit libre de ses décisions, de ses actions, et qu'il ne doive rien à des commanditaires qui ne seraient rien d'autre que ses véritables maîtres ! La crainte des libertaires à l'égard d'un État qui soit le simple représentant des puissances matérialistes et capitalistes se comprend, au regard de ce qu'est la République quand elle n'a que la démocratie représentative pour se légitimer, cette forme de démocratie (qui peut néanmoins convenir pour certaines assemblées ou pour les communes) « achetant » l’État (par le jeu des partis et des groupes de pression auxquels ils peuvent être redevables d'un succès souvent temporaire, d'une élection à une autre) plus que le servant, et pouvant prêter le flanc à diverses formes de corruption néfastes pour l’État et la nation elle-même. L'exception d'un de Gaulle est justement liée au fait que sa propre légitimité venait d'abord de l'événement fondateur du 18 juin 1940 et non d'une élection (celle-ci ne venant « qu'après »...), ce qui lui donnait une grande liberté, quasiment capétienne, pour « parler et décider »...

    Or, aujourd'hui, pour rendre sa liberté à l’État, il faut d'abord la rendre à sa magistrature suprême : c'est la fonction même d'une Monarchie qui ne doit rien aux jeux de partis ou à « l'entretien des clientèles » ! Et, qu'y a-t-il de plus naturel que la transmission de cette magistrature suprême du père au fils (ou à la fille) ? Un Pouvoir à ce point marqué et légitimé par le fait naturel de la naissance, de l'apparition d'une vie nouvelle au cœur d'une famille, n'oublie pas ce qu'il doit, justement, à la nature, au cycle éternel de la vie, ce qu'il faut préserver et transmettre aux générations à venir...

  • Jean-Paul Mongin de SOS Éducation commente l'exposition "Le zizi sexuel"

  • Recul du "modèle social" dans l'opinion

    Puisque Mme Aubry croit gagner le cœur des Français avec le discours coutumier de la gauche, à base de réglementation redistributrice, de misérabilisme et d'étatisme, essayons de mesurer ses chances de succès auprès du public. Je voudrais donner une part d'espoir aux lecteurs de cette chronique : car je les crois minces désormais.

    Le débat social de fond, dans notre pays, tourne toujours autour de ce qu'on appelle, son "modèle". Il s'agit pourtant d'un mot, et plus exactement : d'un double concept dont on devrait mesurer la nocive ambiguïté.

    Si par "modèle" en effet, on entend ce que l'on donne à admirer, il faudrait s'empresser de reconnaître actuellement le peu de succès du nôtre. Fort peu nombreux, en effet, se comptent les pays, parmi les 193 siégeant à ce jour aux Nations-Unies, qui se préoccupent de l'adopter.

    Si au contraire on appelle "modèle" une sorte de donnée invariante, structure fixe, figure imposée à partir de laquelle le législateur même réformateur reste, quoiqu'il advienne, contraint de s'inscrire, nous devons convenir que la définition semble malheureusement s'appliquer.

    Or, ceci dure depuis fort longtemps, trop longtemps.

    Il y a quelque 25 ans, MM. Balladur et Juppé s'employaient à définir les logiciels sur lesquels travaille, aujourd'hui encore, ce qu'on appelle la droite.

    En cette époque un peu oubliée, ils partaient d'un postulat, – non démontré, on me pardonnera ce pléonasme – selon lequel "les Français sont très attachés à leur système de protection sociale".

    Premier ministre "droit dans ses bottes" de 1995 à 1997, Juppé allait donc s'employer à sauver ce merveilleux système monopoliste, au prix d'un plan annoncé en 1995, d'une réforme constitutionnelle votée en 1996, d'une dissolution et d'un échec électoral en 1997.

    S'agissant de son prédécesseur Édouard Balladur, et alors que celui-ci dirigeait le gouvernement, L'Humanité portait étrangement une telle analyse à son crédit. Déjà d'ailleurs ce journal esquissait un mot d'ordre de soupçon "anti-européen". Celui-ci a, depuis lors, fait florès, et il s'est amplifié. Les communistes usaient alors d'une timide litote, ils ne parlaient que de prétendues "réflexions de la CEE".

    Quelle horreur en effet : "quelques experts de la Commission économique européenne suggèrent aux États membres de réduire les charges sociales des employeurs et de partager le travail et les salaires. Ces mêmes experts estiment que la protection sociale serait un frein à la création d'emplois." (1)⇓

    La dénonciation du "complot contre notre beau modèle social" allait prendre son essor. Et Mme Aubry n'avait pas fait encore voter ses deux lois désastreuses de juin 1998 et de janvier 2000 instituant la réduction du temps de travail. De même que l'ordonnance de mai 1982 abaissant à 60 ans l'âge de la retraite (2)⇓, toutes ces dispositions démagogiques et ruineuses avait été conçues par les socialistes dans le but de "partager le travail". Et cette conception arithmétique d'une redistribution absurde guide encore la "contribution au débat" de la maire de Lille.

    En 2002 pourtant ni la courbe du chômage ni le résultat des élections n'avaient donné raison au gouvernement Jospin.

    Parallèlement en Allemagne Gerhard Schröder allait entreprendre de réformer en profondeur la législation sociale, ce qui allait redresser l'économie, sans recourir d'ailleurs à aucun technocrate "expert", sinon Peter Hartz directeur du personnel deVolkswagen.

    Aujourd'hui, la "gauche de la gauche", se trouve confrontée à de surprenants reculs électoraux réitérés.

    Son point faible essentiel consiste à méconnaître l'évolution évidente de l'opinion populaire, quant à ce que les bons esprits appelaient autrefois "la question sociale" : le peuple français n'est "attaché" à son prétendu "modèle social" que par les chaînes du monopole, de la contrainte et de la désinformation. Une certaine droite dirigiste en partage la responsabilité avec la gauche archaïque dont "la" Aubry vise à reprendre la tête.

    Soulignons aujourd'hui que deux études officielles sont venues prendre acte de cette évolution du sentiments populaire. En septembre, une note de synthèse N° 11 du Credoc établissait que "soutien à l’État-Providence vacille" : par exemple 64 % de l'opinion "pense que s’ils le voulaient vraiment, la plupart des chômeurs pourraient retrouver un emploi". Puis, en octobre son rapport N° 312 réalisé à la demande de la Direction Générale de la Cohésion Sociale faisait état, sur 77 pages de sondages, du souhait grandissant des Français "d’un modèle social où l’individu jouerait un plus grand rôle."

    Cette évolution n'a cessé de s'affirmer depuis 15 ans. Et on note que ceux qui prennent le plus rapidement conscience des méfaits du "modèle social" se recrutent précisément chez ceux que celui-ci est supposé protéger : les titulaires de bas revenus, les personnes au foyer, les non-diplômés et les handicapés.

    Il est vrai que la gauche caviar dispose d'une solution de rechange en recherchant un autre peuple, et peut-être même d'autres populations.

    Les gens comme Aubry ne comprennent pas l'évolution du peuple comme ils ignorent la marche du monde.

    Le camp de la liberté doit au contraire y voir les raisons d'espérer.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. L'Humanité du 24 mai 1993
    2.  qui avait été fixé à 65 ans en 1910 quand l'espérance de vie des Français était évaluée à 65 ans… 

    http://www.insolent.fr/