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  • Le dieu cornu des Indo-Européens

    Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

    De toutes les figures divines du panthéon proto-indo-européen, celle du dieu « cornu » est la plus complexe et la moins analysée. Elle est pourtant essentielle, même si son importance n’est pas comparable à celle du dieu de l’orage, dont il est souvent le compagnon de lutte mais parfois aussi l’adversaire. On le retrouve chez presque tous les peuples indo-européens, à l’exception notable des Germains même si, on le verra, il est possible d’y retrouver sa trace. Son nom originel était sans doute *Pauson, « celui qui guide ». Représenté avec deux cornes, il fut alors surnommé chez certains peuples le dieu « cornu ».
    Chez les Grecs, l’équivalent en toutes choses de *Pauson était le dieu Pan. Son nom, qui ne signifiait pas « tout », comme une étymologie populaire le proposait, dérive directement de son ancêtre indo-européen. Pan est justement représenté cornu avec des pieds de bouc. Il était le dieu des troupeaux, qu’il protégeait contre les loups. C’est là un de ses rôles les plus anciens. On le dit natif d’Arcadie, une région de collines où il était très sollicité par les bergers du Péloponnèse. Son nom a également donné celui de « panique », car on dotait Pan de la capacité d’effrayer les ennemis.
    Pan n’était pas le fils de n’importe quel dieu. Il était celui d’Hermès avec lequel il se confond. Comme souvent chez les Grecs, un même dieu indo-européen pouvait prendre plusieurs formes. On confondait ainsi Eôs et Aphrodite ou encore Hélios et Apollon. Le premier portait le nom originel, le second celui d’une épiclèse devenue indépendante. Pan et Hermès étaient dans le même cas de figure. Hermès disposait de la plupart des rôles auparavant dévolus à celui dont les Grecs feront paradoxalement le fils. Il était le dieu des chemins et lui aussi conducteur des troupeaux. On raconte que dans ses premières années il déroba le troupeau dont Apollon avait la garde. C’était le dieu des voleurs et le dieu qui protégeait en même temps contre le vol. Il était aussi le gardien des frontières, d’où sa représentation sous forme d’une borne, tout comme le dieu latin Terminus. Il était également le dieu du commerce et de l’échange, le protecteur des marchands. Enfin, Hermès était un dieu psychopompe, conduisant les âmes des morts aux Champs Elyséens ou dans le sombre royaume d’Hadès. 
    En Inde, l’homologue de Pan était le dieu Pusan. A la différence de Pan, Pusan avait conservé l’intégralité de ses prérogatives. Il était dieu psychopompe, emmenant les âmes chez Yama. Il protégeait les voyageurs contre les brigands et les animaux sauvages. Ce dieu offrait à ceux qu’il appréciait sa protection et la richesse symbolisée par la possession de troupeaux. Son chariot était conduit par des boucs, là encore un animal associé au Pan grec. 
    Le dieu latin Faunus, qui fut associé par la suite non sans raison avec Pan, se limitait à protéger les troupeaux contre les loups, d’où son surnom de Lupercus (sans doute « tueur de loup »), alors que Mars était au contraire le protecteur de ces prédateurs. Son rôle était donc mineur. Le dieu des chemins était Terminus et le dieu du commerce, lorsque les Romains s’y adonnèrent, fut Mercure, un néologisme à base de la racine *merk-. Faunus était également le dieu des animaux sauvages auprès de Silvanus, dieu des forêts.
    Enfin, le dieu lituanien Pus(k)aitis était le dieu protecteur du pays et le roi des créatures souterraines, avatar déchu d’une grande divinité indo-européenne mais qui avait conservé son rôle de gardien des routes et donc des frontières.
    Les autres peuples indo-européens, tout en conservant la fonction de ce dieu, oublièrent en revanche son nom. Les Celtes ne le désignèrent plus que par le nom de Cernunnos, le dieu « cornu ». En tant que tel, il était le dieu de la richesse de la nature, le maître des animaux sauvages comme d’élevage, le dieu conducteur des morts et un dieu magicien. Il avait enseigné aux druides son art sacré, d’où son abondante représentation en Gaule notamment. Sous le nom d’Hernè, il a pu s’imposer également chez les Germains voisins. Représenté avec des bois de cerf et non des cornes au sens strict, il était le dieu le plus important après Taranis et Lugus. En revanche, en Bretagne et en Irlande, il était absent. Son culte n’a pas pu traverser la Manche. Chez les Hittites, le dieu cornu Kahruhas était son strict équivalent mais notre connaissance à son sujet est des plus limités.
    Dans le panthéon slave, les deux divinités les plus fondamentales était Perun, maître de l’orage et dieu de la guerre, et Volos, dieu des troupeaux. Même si Volos est absent du panthéon officiel de Kiev établi par Vladimir en 980, son rôle demeura sous les traits de Saint Basile (Vlasios) lorsque la Rous passa au christianisme. Il était notamment le dieu honoré sur les marchés, un lieu central de la vie collective, d’où le fait que la Place Rouge de Moscou est jusqu’à nos jours dédiée à Basile. Volos n’était pas que le dieu des troupeaux. Il était le dieu des morts, ne se contentant pas de les conduire en Nav, le royaume des morts, même si la tradition slave évoque éventuellement un dieu infernal du nom de Viy. Il apportait la richesse et la prospérité en même temps que la fertilité aux femmes. Dieu magicien, il était le dieu spécifique des prêtres slaves, les Volkhvy, même si ces derniers avaient charge d’honorer tous les dieux. Perun et Volos s’opposaient souvent, le dieu du tonnerre n’hésitant pas à le foudroyer car Volos n’était pas nécessairement un dieu bon, et la tradition l’accusait d’avoir volé le troupeau de Perun. Une certaine confusion fit qu’on vit en lui un avatar du serpent maléfique retenant les eaux célestes, qui était Zmiya dans le monde slave, un dragon vaincu par la hache de Perun, tout comme Jormungandr fut terrassé par Thor dans la mythologie scandinave.
    Dans le monde germanique, aucun dieu ne correspond vraiment au *Pauson indo-européen. La société germano-scandinave n’était pas une civilisation de l’élevage, et les fonctions commerciales relevaient du dieu Odin. Wotan-Odhinn, le grand dieu germanique, s’était en effet emparé de fonctions relevant de Tiu-Tyr (en tant que dieu du ciel et roi des dieux), de Donar-Thor (en tant que dieu de la guerre). Il existait certes un Hermod, dont le nom est à rapprocher de celui d’Hermès, mais qui avait comme seul et unique rôle celui de messager des dieux. Mais c’est sans doute Freyr, dont l’animal sacré était le sanglier, qui peut être considéré comme le moins éloigné de *Pauson. Frère jumeau de Freyja, la déesse de l’amour, il incarnait la fertilité sous toutes ses formes mais était aussi un dieu magicien. On ne le connaît néanmoins pas psychopompe, pas spécialement dédié non plus au commerce, ni à conduire des troupeaux. Wotan-Odhinn là encore était sans doute le conducteur des morts, soit en Helheimr, pour les hommes du commun, soit au Valhöll, pour les héros morts au combat. Le *Pauson proto-germanique a probablement disparu de bonne date, remplacé dans tous ses rôles par plusieurs divinités.
    *Pauson était donc un dieu polyvalent. En tant que dieu des chemins, dieu « guide », ce que son nom semble signifier, il patronnait toutes les formes de déplacement, les routes mais aussi les frontières et les échanges. Il était en outre le dieu des animaux sauvages et des troupeaux, qu’il conduisait dans les verts pâturages. Il conduisait même les âmes morts aux Enfers et délivrait aux hommes les messages des dieux, même si ce rôle de dieu messager était partagé avec la déesse de l’arc-en-ciel *Wiris (lituanienne Vaivora, grecque Iris). C’était un dieu qui maîtrisait parfaitement les chemins de la pensée humaine. Les Grecs firent ainsi d’Hermès un dieu créateur et même celui de l’intelligence théorique aux côtés d’Athéna et d’Héphaïstos. Ils lui attribuèrent l’invention de l’écriture et même de la musique. Il est logique d’en avoir fait un magicien, capable de tous les tours et de tous les plans, y compris de s’introduire chez Typhon pour récupérer les chevilles divines de Zeus ou de libérer Arès, prisonnier d’un tonneau gardé par les deux géants Aloades. Sous les traits du romain Mercure, main dans la main avec Mars, il finit par incarner la puissance générée par le commerce, facteur de paix et de prospérité pour la cité autant que les légions à ses frontières.
    Son importance était telle que les chrétiens annoncèrent sa mort, « le grand Pan est mort », pour signifier que le temps du paganisme était révolu. Pourtant il ne disparut pas, alors ils en firent leur Diable cornu et aux pieds de bouc. Il conserva ainsi son rôle de dieu des morts mais uniquement pour les pêcheurs, les vertueux accédant au paradis de Dieu.
    Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/05/18/le-dieu-cornu-des-indo-europeens.html

  • Près d'un employeur sur trois peine à... recruter

    En France, malgré un taux de chômage au plus haut, 29% des chefs d'entreprise interrogés par Manpower éprouvent des difficultés à trouver les compétences qu'ils recherchent.
    Près d'un employeur sur trois en France affirme en 2015 rencontrer des difficultés à recruter, notamment des artisans et ouvriers qualifiés, des chauffeurs et du personnel administratif, d'après une enquête du groupe de travail temporaire Manpower publiée dimanche.
    En France, malgré un taux de chômage au plus haut, "29% des chefs d'entreprise interrogés ont des difficultés à trouver les compétences qu'ils recherchent", contre 21% l'année précédente.
    Au niveau mondial, la proportion est encore plus importante, puisque 38% des employeurs sondés dans une quarantaine de pays font le même constat, selon le communiqué. C'est au Japon que les "pénuries de talents" déclarées sont les plus fortes. Elles sont les plus faibles au Royaume-Uni et en Irlande.
    Comme raisons, les employeurs avancent principalement un "manque de compétences techniques", loin devant un problème de candidats "disponibles", un manque de savoir-être, d'expérience ou des "prétentions salariales trop élevées".
    La difficulté va croissant avec la taille de l'entreprise, constate par ailleurs l'enquête.
    Face au problème, "seules 59% des entreprises déclarent adopter des stratégies RH pour y remédier", comme chercher à recruter "des profils atypiques" ou former en interne du personnel aux compétences recherchées.
    "Aujourd'hui beaucoup de postes non pourvus ne nécessitent pas des compétences si qualifiées que cela... A nous de relever le défi en développant des formations courtes et individualisées mais surtout qui reposent sur les besoins réels et exprimés par les entreprises", estime Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup, dans le communiqué.
    Pour cette enquête, Manpower dit avoir interrogé 41.748 employeurs dans 42 pays au cours du premier trimestre 2015. Pour le volet francais, un échantillon de 1.002 entreprises de toutes tailles a été interrogé (AFP).

    latribune.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFkVFlpVknOtawLNr.shtml

  • Trois questions à Lucien Cerise (1/3)

    img6.pngDes lecteurs de Scriptoblog et des éditions Le Retour aux Sources adressent parfois des questions aux auteurs et membres de l’équipe. Deux personnes qui souhaitent rester anonymes et Lucien Cerise vous proposent des extraits de cette correspondance privée qui pourront intéresser un plus large public.


    La page Wikipédia sur Gouverner par le chaos vous accuse de faire de l’entrisme à l’extrême-gauche. Que répondez-vous à cela ?

    Lucien Cerise. Je fais de l’entrisme absolument partout, parce que tout m’intéresse. Quand on fait des études de terrain en observation participante, on doit fréquenter tous les milieux, tous les groupes sociologiques, sans exclusive et sans a priori idéologique. En outre, je dirai toujours « oui » à toutes les propositions de conférences et sollicitations médiatiques d’où qu’elles viennent car les informations que j’ai à diffuser intéressent tout le monde, même le diable. Je fais donc de l’entrisme partout, mais aussi du « sortisme » partout. Conséquence : les gens de droite pensent que je suis de gauche, et les gens de gauche pensent que je suis de droite. Cela marche à tous les coups et c’est plutôt bon signe, une garantie d’objectivité. Évidemment, la police de la pensée a horreur des gens qui bougent, qui restent curieux dans leur tête et libres dans leurs fréquentations. Les flics veulent développer le communautarisme, que les gens restent à leur place, les gauchistes à gauche, les droitistes à droite, et surtout que les groupes ethniques ou religieux ne se rencontrent pas, car ils sont plus faciles à gérer et à utiliser ainsi. Dans ces conditions, c’est un acte politique critique que d’aller partout et de parler avec tout le monde, de l’ultra-droite à l’ultragauche et avec toutes les communautés identitaires.

    Je dis ceci bien que le militantisme politique soit secondaire pour moi, ma priorité étant de respecter une bonne méthodologie scientifique. En effet, ce qui m’intéresse en premier lieu en politique est de comprendre comment fonctionnent les diverses cultures, de l’ultragauche à l’ultra-droite, quels sont leurs mythes fondateurs et comment certains lobbies s’en emparent et les piratent pour les manipuler. Au-dessus des organisations politiques, il y a les organisations d’influence, les fameuses minorités agissantes, ou minorités actives, dont parlait Serge Moscovici en 1976, qu’on appelle encore des lobbies, ou groupes de pression. Quand on étudie ce domaine, il devient clair que si les tendances politiques qui vont de l’UMP à l’ultragauche se rejoignent finalement au-delà d’un clivage apparent, c’est parce que les groupes d’influence qui les dirigent sont d’accord sur l’essentiel du dogme libéral-libertaire, qui se résume ainsi : « Il faut ouvrir toujours plus la société, sans jamais commencer à la refermer un peu pour se protéger ». C’est d’ailleurs ça, le capitalisme : l’abolition de toutes les frontières et de toutes les limites, au moyen des traités de libre-échange européens et transatlantiques, TAFTA, TISA, CETA, ou par la marchandisation du vivant, les OGM, le « mariage homo », la PMA, la GPA, l’euthanasie, etc. Les milieux souverainistes sont encore préservés de ce fanatisme de l’ouverture totale ; le bon sens, le sens des limites, c’est-à-dire la nécessité du protectionnisme et de la fermeture sélective, ne les a pas encore quittés.

    Paradoxalement, ces idées de base de la lutte contre le capitalisme sont aujourd’hui minoritaires à gauche. Qui comprend encore à gauche qu’il faut sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et relocaliser la production, c’est-à-dire limiter drastiquement l’immigration et annuler la dette du Tiers-monde pour en tarir les flux ? L’anticapitalisme a donc migré. L’échiquier politique a bougé. Si un jour, la critique authentique du capitalisme renaît dans les organisations de gauche, j’y retournerai. Et si des médias ou des organisations de gauche me proposaient aujourd’hui des créneaux d’expression, je les saisirai volontiers, pour les raisons exprimées plus haut. Mais que voit-on depuis les années 1980 ? Des communistes qui passent au Front national par centaines de milliers et qui ne reviennent pas en arrière. Il faut dire que le terrain intellectuel de la Gauche a été entièrement stérilisé par Terra Nova et le GODF. Conséquence : les seuls individus, médias et organisations qui se sont intéressés à mon livre sont ceux que le politiquement correct diabolise en les qualifiant d’extrême-droite. Mais je récuse également cette étiquette réductrice qui n’est qu’un stéréotype. Aujourd’hui, il faut avancer et porter la critique sociale par-delà la Droite et la Gauche, c’est-à-dire dans les faits et au-delà des idées. Alors, on découvre quelle est vraiment l’idéologie au pouvoir en Europe, en Amérique du Nord et en Israël : c’est le transhumanisme, c’est-à-dire le capitalisme intégral.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1704-trois-questions-a-lucien-cerise-1-3

  • Peut-on détruire l’identité française ?

    Nos gouvernants - fausse droite et vraie gauche confondues – ne se posent plus la question depuis très longtemps et s’y emploient avec un zèle inégalé.

    Assurément, oui.

    Nos gouvernants – fausse droite et vraie gauche confondues – ne se posent plus la question depuis très longtemps et s’y emploient avec un zèle inégalé, chaque gouvernement prenant le relais du précédent afin de poursuivre et amplifier pour mener jusqu’à son terme, une politique ségrégationniste en faveur des banlieues.

    Comment s’y prennent-ils ?

    Tout simplement en s’en prenant à l’Ecole.

    Jean Macé, fondateur de la ligue de l’enseignement, disait : « Qui tient les écoles, tient la France ». Ceux qui sont censés nous gouverner l’ont bien compris.

    Ainsi, depuis le début des années 2000, deux systèmes éducatifs parallèles sont à l’œuvre et dont les objectifs se croisent dangereusement, mettant gravement en péril l’avenir de la société française.

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  • Najat Vallaud-Belkacem compare l'école de la République à une famille nombreuse

    NVB se déploie tous azimuts pour tenter de faire accepter sa conception de l'école. Elle était samedi à Reims au congrès de l'organisation de parents d'élèves, où elle s'est voulue rassurante et a défendu une nouvelle fois sa réforme du collège après la journée d'action de mardi.

    Comparant l'école de la République à une famille nombreuse, elle a expliqué que les parents d'une telle famille répartissaient leurs efforts pour permettre à ceux qui sont le plus en difficulté de s'élever et à ceux qui sont en avance d'aller plus loin. Dans l'idée, très bien.

    Ce sont juste les moyens choisis qui sont mauvais. Car il est évident que l'égalitarisme à tous crins n'est pas un but en soi, et si votre petit dernier est plutôt doué pour la mécanique, il est abusif de la part de maman de vouloir en faire un polytechnicien, et plus abusif encore de baisser le niveau de Polytechnique pour y parvenir. Décidément, pas sûr que NVB soit une très bonne mère de famille nombreuse. En fait, son école pourrait bien ressembler à ça :

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    Marie Bethanie

  • Pendant que des renégats partent assassiner pour l’EI, le FN pousuit sa course en tête des sondages

    Un jeune Toulousain, parmi ceux qui furent encouragés par le gouvernement français à faire le djihad, est allé se faire sauter en Irak dans le but de tuer le maximum d’Irakiens. Ce misérable renégat, ce terroriste et cet assassin islamiste, avait brûlé son passeport français dans une vidéo. Son père et son frère, interrogés, étaient en liaison avec lui jusqu’au jour de son attentat terroriste. Son frère fait part de sa fascination pour la violence. Cette famille vivait dans une de ces cités où les jeunes influençables, avec des références identitaires détruites, peut-être aussi des familles brisées ou inexistantes, en arrivent à trahir leur pays et leurs ancêtres avec les valeurs traditionnelles de la civilisation chrétienne de la France. 

    Sans rien excuser de leurs crimes ni de leur trahison, ils ne sont pas aidés par les circonstances, ni par l’exemple des autorités de la République, force est de le reconnaître:

    « Deux hommes présentés comme français par l’Etat islamique auraient mené pour le compte du groupe terroriste des attentats contre des casernes de milices sunnites et chiites près de la ville d’Haditha, dans l’ouest de l’Irak. », « L’un d’entre eux désigné comme « Abou Maryam » serait Kevin Chassin, un jeune Toulousain, qui après s’être converti à l’islam, s’est radicalisé jusqu’à partir rejoindre les rangs de l’Etat islamique. »  (Source)

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  • Le double discours de Christian Estrosi à propos du collège islamique à Nice dénoncé par Marie-Christine Arnautu

     

    Suite aux propositions de Jean-Claude Juncker de répartir les migrants entre les différents pays d’Europe, Eric Ciotti a une nouvelle fois fait des déclarations martiales contre l’immigration. Pourtant, son comparse Christian Estrosi n’hésite pas à frayer avec les islamistes radicaux de l’UOIF. Marie-Christine Arnautu dénonce ce double discours.

    http://www.medias-presse.info/le-double-discours-de-christian-estrosi-a-propos-du-college-islamique-a-nice-denonce-par-marie-christine-arnautu/31947

  • CRITIQUE DE LA GÉOPOLITIQUE

    La géopolitique est une science controversée. Même s’il est trop tôt pour parler d’une renaissance durable, même si l’institutionnalisation universitaire se fait toujours attendre (en dehors de quelques chaires ou centres de recherches isolés), nous sommes en présence d’un véritable mouvement de fond.

    L’incertitude épistémologique et théorique demeure. On ne sait pas très bien ce qu’est la géopolitique. En tout cas, ses multiples définitions sont, soit vagues ou équivoques, soit contradictoires. Au-delà cette incertitude, reste le besoin, confusément ressenti, d’une explication globale. Le progrès des sciences sociales a pour contrepartie inévitable leur spécialisation, leur atomisation : chaque spécialiste en sait de plus en plus, mais sur un domaine de plus en plus restreint. La géopolitique peut être comprise comme une tentative de suggérer des grands cadres d’explication qui, à défaut d’être d’une grande solidité théorique, ont le mérite de rendre intelligible la masse des phénomènes contemporains et de définir des orientations, positives ou négatives. Elle reprend, en somme, le programme qui fut celui de la sociologie à ses débuts. Aucune objection ne pourra jamais prévaloir contre cette volonté d’ordre et de compréhension globale des phénomènes sociaux.

    Le XIXe siècle a été celui du scientisme : la science triomphante prétendait pouvoir tout expliquer. On a alors vu proliférer des systèmes d’explication tous aussi dogmatiques et déterministes les uns que les autres. Parmi ces déterminismes, trois ont connu, au XXe siècle, une fortune particulière : le déterminisme racial, théorisé par des auteurs comme Vacher de Lapouge, Chamberlain … et repris à son compte par le national-socialisme allemand ; le déterminisme économique, porté à son point de perfection par Marx et ses innombrables successeurs ; le déterminisme physique ou environnemental, théorisé par de multiples penseurs réunis sous l’appellation globale de géopolitique.

    A priori, ces différents déterminismes sont exclusifs l’un de l’autre, puisque chacun prétend détenir la clef du comportement des acteurs internationaux. Dans la pratique, ils ont souvent trouvé des accommodements. Le déterminisme racial s’est ainsi combiné avec le déterminisme physique, sinon dans les travaux de Haushofer, du moins dans la vulgate que le régime nazi en a tirée : le peuple les plus doué par la nature a vocation à occuper tout l’espace désigné par la géographie. Les passerelles entre le déterminisme économique et le déterminisme physique sont plus difficiles à établir. À première vue, les deux systèmes d’explication semblent incompatibles et ils ont eu tendance à se définir comme ennemis : la géopolitique allemande a été une réaction contre le danger bolchevique et la géopolitique a été officiellement condamnée dans la Russie soviétique, pour des raisons à la fois théoriques (le rejet de tout déterminisme autre qu’économique) et historiques (la confrontation entre les deux totalitarismes communiste et national-socialiste).

    Néanmoins, il est possible de déceler une matrice de raisonnement semblable : sans nier la multiplicité des facteurs intervenant dans la vie sociale, tant le marxisme que la géopolitique prétendent placer au cœur de l’analyse un facteur déterminant. Et de la même manière qu’il y a un marxisme primaire, dogmatique, et un marxisme “évolué”, qui ne fait plus intervenir le déterminisme économique qu'« en dernière instance », la géopolitique se décline sur une gamme extrêmement diversifiée, qui va de l’explication par les strictes données géographiques à la prise en compte de toutes les données de l’environnement physique ou humain. D’ailleurs, quelques auteurs marxistes célèbres se sont dangereusement approchés des eaux troubles de la géopolitique, il suffit de songer aux thèses célèbres de Karl Wittfogelsur le despotisme hydraulique (1).

    Cette vision sera jugée simpliste par les géopoliticiens contemporains, qui s’efforcent de promouvoir une géopolitique complexe, éloignée de tout déterminisme, s’attachant à rendre compte de la globalité d’un système. Cette tendance a notamment été illustrée en France, de manière différente, par Yves Lacoste et l’école d’Herodote, qui a ressuscité la discipline après une longue éclipse, et par François Thual dont l’œuvre abondante sur les constructions identitaires et le désir de territoire a suscité un écho certain. Mais on se heurte alors à l’objection centrale qui était déjà celle que Fernand Braudel adressait à la géographie : « S’il n'y a plus de déterminisme, il n'y a plus de géographie » (2). Propos excessifs, inspirés par le souvenir de disputes corporatistes datant, sinon du déluge, du moins des passes d’armes feutrées entre Lucien Febvre et l’école de géographie humaine de Vidal de la Blache et d’Emmanuel de Martonne (3). Mais il n’est pas abusif de transposer l’objection à la fille naturelle, ou adultérine, de la géographie : s’il n’y a plus de déterminisme, il n’y a plus de géopolitique. En quoi, en effet, se distinguerait-elle de la géographie intelligemment pratiquée ? Et si elle prend en compte la globalité des facteurs, pourquoi faut-il lui donner un intitulé commençant par géo, donc renvoyant à un ordre précis de facteurs ? Autant de questions qui renvoient á l’indétermination du champ et du statut de la géopolitique.

    Une géopolitique mal connue

    Le fondement géographique de la politique et de la stratégie est connu de toute éternité, il était déjà affirmé par Sun Zi au IVe s. avant notre ère et on retrouve le thème tant chez les théoriciens politiques, avec la justification des guerres de conquête, que chez les géographes militaires (4). Mais c’est au XXe siècle que la géopolitique se constitue véritablement : Le Suédois Kjellen lui donne son nom en 1916 et plusieurs géographes lui donnent, par des voies indépendantes, mais à peu près simultanément, ses textes fondateurs : Mackinder (5), avec sa célèbre conférence de 1904 sur le pivot géographique de l’histoire (6) ; Ratzel, avec sa Politische Geographie (7), en attendant les développements de l’entre-deux-guerres qui culmineront en Allemagne avec l’école du général-docteur Karl Haushofer (8), et dans le monde anglo-saxon, avec Mackinder toujours, qui fait le bilan de la Première Guerre mondiale dans Democratic Ideals and Reality(1922), puis esquisse les perspectives de l’après Deuxième Guerre mondiale avec son non moins célèbre article « The round world and the winning of the peace » (1943) (9). Les États-Unis prennent le relais de la Grande-Bretagne déclinante (tant sur un plan pratique que théorique) avec le plus grand des successeurs de Mackinder, Nicholas J. Spykman, professeur à Yale, qui pose le programme d’action globale des États-Unis face à l’axe germano-japonais dans America’s Strategy in World Politics (1942) avant d’esquisser l’équivalent face à l’Union soviétique dans l’ouvrage posthume et inachevé, The Geography of the Peace (1943) (10).

    Suivra ensuite une longue période de discrédit de la géopolitique, tant du fait de sa collusion avec l’expansionnisme hitlérien ou japonais que du surclassement du facteur territorial par le facteur économique durant les Trente Glorieuses. La riche école américaine s’interrompt brutalement à la fin des années 40 (11). En France, le Que sais-je ? du contre-amiral Pierre Célérier, Géopolitique et géostratégie (1955, 3e éd. 1969) va longtemps rester la référence unique. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que s’amorcera un retour de faveur, grâce notamment à l’action de géographes venus de l’extrême-gauche qui laveront ainsi la géopolitique de sa souillure originelle : Peter Taylor et sa revue Political Geography en Grande Bretagne, Yves Lacoste et sa revue Hérodote en France.

    Telles sont les grandes lignes d’un tableau largement accepté, mais sommaire et, pour tout dire, caricatural. En fait, le bilan de la géopolitique n’est pas seulement celui du passif des géopoliticiens, il est d’abord le constat de nos ignorances qui sont immenses, tant d’un point de vue historique qu’épistémologique.

    Pour une histoire de la géopolitique

    Sur un plan historique, les présentations habituelles de la géopolitique tombent dans le travers fréquent qui consiste à réduire un courant de pensée à quelques grands noms qui ont réussi et, plus encore, à réduire des pensées complexes à quelques formules sonores, mais mal comprises et vite transformées en caricatures : le Heartland de Mackinder, les panrégions de Haushofer, le Rimland de Spykman…

    Il n'y a pas lieu de s’en étonner, car le géopolitique se veut opératoire : elle n’est pas une science pure, elle doit déboucher sur des programmes d’action.

    On pourrait lui appliquer la formule de Raymond Aron relative au marxisme : « la doctrine contient une théorie et fonde une propagande ». Bien évidemment, ce sont les aspects simplifiés de la doctrine ou même la caricature de la propagande qui retiennent l’attention. Mackinder n’a-t-il pas donné un encouragement à cette dérive avec sa célèbre formule : « celui qui domine le Heartland contrôle la World Island, celui qui domine la World Island contrôle le monde » ? Formule inepte et viciée dans son énoncé même, avec le glissement pervers entre to rule et to control, mais qui a connu une éclatante fortune. Ratzel n’est-il pas à l’origine des pires excès hitlériens, avec son fameux Lebensraum que l’on traduit généralement par espace vital ? Pourtant, André-Louis Sanguin a bien montré, mais sans beaucoup d’échos, que Ratzel pensait plutôt à un espace de vie sans la connotation raciste et agressive que lui donneront ses successeurs. C’est le devoir de l’historien d’aller au delà des clichés pour rétablir le contexte historique et la diversité d’un courant de pensée. La géopolitique ne fut pas unitaire : le seul affrontement théorique entre l’école anglo-saxonne et l’école allemande suffit à le montrer et même à l’intérieur de ces écoles, on pouvait trouver plus que des nuances (Mackinder vs Fairgrieve et Amery ; Haushofer vs Niedermayer…). Elle ne l’est pas davantage aujourd’hui : la géopolitique française contemporaineoffre une palette idéologique complète, d’Aymeric Chauprade à Yves Lacoste, en passant par François Thual et le général Gallois.

    D’où la nécessité de dépasser les figures emblématiques pour retrouver quantité d’auteurs, de revues, d’écoles nationales tombés dans l’oubli ou marginalisés par l’obstacle linguistique. Malgré la surabondance de la littérature sur la géopolitique, on ne dispose d’aucune histoire sérieuse qui permette d’avoir une idée de son développement réel. Le travail de recensement des auteurs et des écoles est à faire entièrement. Il est le préalable indispensable à une “pesée globale” de la géopolitique. On ne peut ici donner que quelques pistes (12).

    La France, traditionnellement réticente à l’égard du déterminisme géographique (elle préfère le possibilisme théorisé par Vidal de La Blache) (13), n’a pas fourni une contribution de première grandeur à la géopolitique. Elle s’est plutôt inscrite en contrepoint de la pensée allemande, avec La France de l’Est de Vidal de La Blache (1917), publié en pleine guerre pour justifier la revendication du retour de l’Alsace-Lorraine, ou avec la Géopolitique (1936) de Jacques Ancel, qui est une réaction face à la montée du péril nazi. Mais elle a aussi fourni quelques essais géopolitiques de valeur, par ex. celui de l’amiral Castex qui, dans le tome V de ses Théories Stratégiques – « la Terre contre la Mer » dans De Gengis Khan à Staline (1935) (14), a proposé une vision dialectique de l’affrontement entre puissance maritime et puissance continentale, bien plus riche que l’unilatéralisme anglo-saxon hérité de Seeley (historien britannique aujourd’hui trop oublié) et de Mahan. Mais on trouve aussi de véritables écoles géopolitiques en Italie, autour de la problématique méditerranéenne, du début du XXe siècle jusqu’à l’intéressant petit livre de l’amiral di Giamberardino, Mediterraneo centro strategico del mondo (1942) (15) ; au Japon avec la Chiseigaku, restée à peu près inconnue à cause de la langue alors qu’elle a connu un fort développement dans les années 30 (16) ; en Amérique latine, avec une littérature d’une profusion étourdissante, dominée par quelques auteurs de grande valeur, trop peu connus : le Brésilien Mario Travassos, maréchal de son état, dont le livre Projecao continental do Brasil (1931, 1938) a été directement à l’origine des politiques ultérieures de colonisation de l’Amazonie. Il a ouvert une voie qui a été poursuivie par les généraux Golbery (Geopolitica do Brasil, 1952, 1967) et Meira Mattos (Projeçao mundial do Brasil, 1960) et par le professeur Theresinha de Castro. L’école argentine a été fondée par l’amiral Segundo Storni, avec son livre Intereses Argentinos en el mar (1916) et elle s’est poursuivie, avec des aléas, jusqu’à nos jours, par ex. à travers la revue Estrategia du géneral Guglialmelli (17). Le Chili, lui aussi, a développé sa propre école : le général Augusto Pinochet Ugarte est l’auteur d’un estimable manuel de géopolitique (Geopolitica, 1964), même s’il est connu pour d’autres raisons. Il n’est aucun pays d’Amérique latine qui ait échappé à cet engouement, y compris la Bolivie enclavée qui a développé une production indigène dominée par Alipio Valencia Vega (18). On pourrait multiplier les exemples. Tout cet immense corpus devra être au moins survolé avant de prétendre porter un jugement un tant soit peu argumenté.

    Une géopolitique mal définie

    Mais le travail de recensement des auteurs, d’identification de leurs discours, n’est qu’un aspect du problème. Pas d’histoire sans théorie dit-on souvent. Combien plus encore cette maxime trouve-t-elle à s’appliquer à la géopolitique ! En effet, la question centrale est de savoir de quoi on parle : toute géographie politique est-elle géopolitique ? Ou, à l’inverse, faut-il limiter l’étiquette aux seuls auteurs qui s’en sont réclamés, ce qui réduit singulièrement (et abusivement) le champ d’investigation ? Comme toujours, la vérité se situe probablement dans un juste milieu, mais où situer celui-ci ? La géopolitique n’a pratiquement jamais reçu de consécration universitaire, de sorte qu’elle n’est qu’un rejeton plus ou moins bâtard de la géographie. En tout cas, elle n’est pas une discipline institutionnalisée.

    Serait-elle alors un champ d’investigation ? Il semble difficile de ranger sous sa bannière tous les géographes (ou autres) qui se sont intéressés aux rapports entre l’espace et la puissance, et dont certains ont catégoriquement récusé le concept même de géopolitique.

    Une méthode peut-être ? Saül B. Cohen, l’un des rares géopoliticiens américains des années 60, n'a pas recensé moins de six méthodes géopolitiques (19), confirmant par là la conviction de Haushofer, lequel s'était toujours refusé à écrire un traité de géopolitique : il n'y a pas de la méthode géopolitique en soi (20). La géopolitique fait usage de diverses méthodes qu’utilisent les sciences sociales et notamment la géographie.

    La solution la plus expédiente ne serait-elle point alors de dire que la géopolitique ne fut qu’un moment, peu glorieux, de la géographie qui se serait compromise avec le fascisme ? Mackinder et Spykman n’ont jamais revendiqué l’appellation et ce serait par un abus de langage qu'on les qualifierait de géopoliticiens. Malheureusement, l’obstination d’Yves Lacoste à revendiquer aujourd'hui l’appellation géopolitique (et il n’est pas le seul) suffit à ruiner cette solution trop simple. La géopolitique est toujours là, son retour en force depuis une vingtaine d’années dans de nombreux pays est un fait incontestable et elle a même suscité une discipline sœur (ou filiale) avec la géostratégie qui connaît un certain développement aux États-Unis, avec, entre autres, Colin Gray (maintenant installé en Grande-Bretagne) (21), Zbigniew Brzezinski (qui s'inscrit beaucoup plus, tant par son approche globale que par son dogmatisme, dans la tradition géopolitique que dans celle de la géostratégie dont il se réclame) (22).

    Au passage, on notera que si le développement de la géostratégie est récent depuis son lancement par le géographe américain John B. Cressey en 1944, celui-ci a repris sans le savoir une concept qui préexistait à celui de géopolitique : le mot de géostratégie a, en effet, été forgé par un auteur italien, le général Giacomo Durando (23), dès 1846 et il a survécu, modestement, sur le pourtour méditerranéen : ou le retrouve en espagnol dans les années 1890 chez le colonel Castaňos y Montijanos, puis en 1932 en portugais chez un géographe militaire de première ordre, le colonel Miranda Cabral. Le constat est identique pour la géoéconomie, récemment mise à la mode par Edward Luttwak aux États-Unis, Pascal Lorot (24) en France ; tout le monde ignore qu’ils ne font que reprendre un concept forgé dès 1930 par un auteur grec, Konstantin Sfyris (Geoikonomia tai ikonomia). Simples exemples du travail qui reste à faire pour établir les généalogies intellectuelles, préalable indispensable à toute définition compréhensive, comme dirait Max Weber.

    Autant dire que toute tentative de définition de la géopolitique serait, pour l’instant, prématurée. Le mot se rapproche davantage des pré-notions chères à la sociologie durkheimienne que des concepts hérités de la philosophie, enfermés dans un entrelacs rigoureux de définitions, de relations et de dérivés.

    Science globale ou science partielle ?

    L’inventeur du mot, le Suédois Rudolf Kjellén, plaidait pour une science totale de l’État organique dont la géopolitique ne devait être qu’une composante. À côté de la géopolitique, il envisageait une science sur la composante démographique : la démopolitique, une science centrée sur la structure sociale : la sociopolitique, une science centrée sur les structures économiques : l’écopolitique, et enfin une science politique au sens strict, qu’il avait d’abord curieusement appelée politique de régiment et que ses successeurs ont plus élégamment rebaptisée kratopolitique (25). La géopolitique n'était donc qu’un élément d’une science beaucoup plus vaste.

    Pourquoi donc la partie s’est-elle substituée au tout ? C’est l'un des grands problèmes de l’histoire des idées contemporaines et l'on ne peut encore, en l’absence de biographies et de monographies nationales ou catégorielles en nombre suffisant, que hasarder des hypothèses bien incertaines. Le projet d’une science totale de l’État était bien trop ambitieux, surtout lorsque Kjellén écrivait, et il n’avait aucune chance d’aboutir. Par la suite, lorsque les progrès de l’épistémologie et de la recherche auraient pu le rendre plus crédible, la conception organiciste qui le sous-tendait était passée de mode et l’État n’était plus nécessairement le pivot de l’analyse globale : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, priorité était plutôt donnée aux facteurs économiques dorénavant perçus comme centraux, l’interrogation des sociologues portait plutôt sur l’éventuel déclin des idéologies (question posée par Edward Shils dès 1956) (26) et, plus généralement, de la politique. Le problème d’une science totale ne se posait donc plus dans les mêmes termes.

    Géopolitique et géographie

    En laissant de côté la question d’une science globale, on retrouve la question initiale : pourquoi la géopolitique plutôt que la démopolitique ou l’écopolitique ? La réponse semble liée à l’orientation et à l’institutionnalisation de la science géographique au sein du monde universitaire. L’université ne crée pas nécessairement les grands courants de pensée dans le monde contemporain, mais elle leur donne une légitimité scientifique et les ancre dans la longue durée (27).

    La géographie, à la fin du XIXe siècle, était une discipline en plein essor, bien enracinée dans l’Université et les grands fondateurs de la géopolitique (qu’ils aient ou non revendiqué l’appellation) étaient souvent des géographes (Ratzel en Allemagne, Mackinder en Grande-Bretagne, Kjellèn en Suède). Ils ont fourni une contribution majeure parce que leur discipline les préparait, mieux que les autres, à cette compréhension des grands problèmes mondiaux. L’économie, également en plein essor et tout à fait institutionnalisée au sein de l’enseignement supérieur, était plutôt centrée sur l’entreprise (avec l’analyse marginaliste d’Alfred Marshall), donc moins sensible à ce que nous appelons aujourd’hui la théorie macroéconomique. La science historique, alors dominée par l’école positiviste, était surtout soucieuse d’objectivé des sources et répugnait aux synthèses trop englobantes, qu’elle jugeait non scientifiques. Quant à la démographie ou à la science politique, leur institutionnalisation était encore embryonnaire et la deuxième était plutôt tournée vers les problèmes internes aux États. Elle ne s’intéressait guère aux relations internationales, qui resteront sous la coupe des juristes jusqu’aux années 1930-1940 (28).

    Mais cette avance relative de la géographie, si elle a permis l’essor initial de la géopolitique dans les premières décennies du XXe siècle, s’est retournée contre celle-ci lorsqu’elle a prétendu acquérir une légitimité académique. Les géographes n’ont pas accepté de se voir supplantés par des géopoliticiens plus proches du pouvoir politique, mais moins sensibles aux enjeux d’objectivité et d’indépendance de l’analyse. Pour la corporation des géographes universitaires, la géopolitique était une doctrine au service d’une visée politique, plus qu’une théorie susceptible de fonder un champ académique du savoir. Cette résistance corporatiste a été couronnée de succès : la géopolitique n’a jamais acquis de véritable statut académique. Même dans l’Allemagne nazie, Haushofer a obtenu des moyens substantiels, une grande notoriété, mais la corporation des géographes ne s’est pas rangée sous sa bannière. Les chaires de géopolitique ont plutôt été créées, quant il y en a eu (particulièrement en Amérique latine), dans le cadre des écoles de guerre, c’est-à-dire de l’enseignement militaire supérieur.

    Géopolitique et politique

    Cette ambiguïté n’a pas seulement joué contre la géopolitique dans ses relations avec l'université. Trop peu scientifique aux yeux des universitaires, elle l’était encore trop aux yeux du pouvoir politique, qui ne s’en est jamais servi que lorsque cela correspondait à ses propres conceptions. On sait aujourd’hui que Haushofer n’a jamais été l’inspirateur du programme hitlérien et que ses relations avec la hiérarchie nazie ont été pour le moins compliquées : comblé d’honneurs et de subsides d’un côté, il était marginalisé de l’autre, quand sa revendication du Tyrol peuplé de germanophones allait à l’encontre de l’alliance avec l’Italie fasciste ou quand son plaidoyer pour un bloc continental germano-soviétique heurtait l’obsession anti-bolchévique de Hitler (29).

    On retrouve cette ambiguïté dans toutes les écoles de géopolitique. La Chiseigaku (mot japonais pour géopolitique) a théorisé l’idée de sphère de co-prospérité, mais celle-ci avait d’abord été conçue dans les milieux militaires et laChiseigaku n'est intervenue qu’après coup. En outre, si elle a bien mis en lumière les conséquences diplomatiques et stratégiques de cette politique, rejoignant le point de vue de la marine, elle n’a jamais réussi à les faire admettre par l’armée de terre, qui est restée jusqu’au bout dominante dans l’appareil militaire japonais. Il en a résulté une sous-estimation du risque de guerre et, une fois celle-ci déclenchée, une sous-estimation du théâtre Pacifique (ce que les Occidentaux appellent guerre du Pacifique était pour les Japonais la guerre de la grande Asie) qui s’est révélée fatale (30).

    On ne peut guère citer qu’un seul cas véritablement probant de vision géopolitique ayant fondé une politique suivie : c’est celui de la colonisation de l’Amazonie, directement issue des travaux de l’école du général Travassos et de ses successeurs mais, il faut le souligner, cette école était presque exclusivement militaire et les géographes civils, à quelques exceptions près (le professeur Therezhina de Castro), sont restés très en retrait.

    Cet exemple brésilien est d’autant plus significatif que ses auteurs ont tenté un réel effort théorique, le général Golbery do Couto e Silva a vraiment essayé de définir la géopolitique et la géostratégie (31). Mais ils n’ont guère eu d’écho hors d’Amérique latine et, avec le temps, il est permis de se demander s’ils n’ont pas développé ce que l’on pourrait appeler une stratégie de substitution : faute de disposer des moyens modernes de la puissance (la technique, l’économie), ils se sont rabattus sur le seul facteur dont leur pays disposaient en abondance : l’espace. Ils n’étaient pas les seuls à procéder ainsi. On pourrait citer quantité de géopolitiques « du pauvre » : les théories sur le triangle stratégique portugais à la charnière des mondes européen, atlantique et méditerranéen ou point de liaison entre les espaces nord-atlantique, sud-américain, européen et africain procèdent de la même démarche (32).

    Ici la question devient plus globale et aucun discours géopolitique ne peut y échapper : peut-on fixer la puissance, notion par essence dynamique, sur un centre statique ? C’était déjà la difficulté à laquelle se heurtait Mackinder avec sa zone pivot, son heartland qu’il prétendait fixer, en 1904, dans les marches eurasiatiques, dans les zones de contact entre le monde des nomades et le monde sédentaire. Le problème est qu’il s’agissait d’une zone désertique et glacée, à peu près inhabitable et d’un intérêt stratégique discutable, sauf à appeler à la rescousse le souvenir des invasions mongoles ou timourides. Il en avait d’ailleurs bien conscience et, dans son dernier grand texte, le célèbre article de 1943, il a déplacé le Heartland vers l’ouest, pour le faire coïncider avec les frontières de la Russie soviétique. Ce léger décalage signifiait qu’à la logique géographique de 1904, il substituait une autre logique stratégique, plus mouvante. Le problème s’accentue encore avec ses successeurs, lorsqu’ils prétendent concilier l’analyse géopolitique et l’analyse culturaliste, alors que les deux sont sinon inconciliables, du moins largement opposées. La première prétend définir des constantes alors que la seconde souligne la variabilité des comportements et des situations. La rationalité géopolitique s’avère problématique.

    Il faut incriminer l’héritage du fixisme géographique que reprendra encore Spykman durant la Deuxième Guerre mondiale lorsqu’il esquissera la perspective d’un changement d’alliances pour faire face à un éventuel hégémonisme soviétique après la guerre : « les régimes changent, les dictateurs passent mais les montagnes sont toujours à la même place ». Conception réductrice qui ne tient pas compte du fait que le rapport à l’espace se modifie en fonction des moyens disponibles, comme l’avait déjà pressenti le géographe militaire russe Yazikov dans les années 1830, intuition développée un siècle plus tard par l’amiral Castex.

    Géopolitique et déterminisme

    Cela ne veut pas dire que la géopolitique ne soit qu’une rationalisation de l’esprit de conquête et condamnée au dogmatisme : si les pères fondateurs ont conçu une géopolitique quelque peu olympienne, raisonnant à l’échelle des continents, des océans et finalement du monde, sans beaucoup d’égards pour la complexité du réel, les tendances actuelles se montrent plus sensibles au détail du terrain, aux relations entre territoire et culture, aux différences d’échelle... Surtout, alors que l’on raisonnait auparavant d’abord en vue de l’accroissement de l’espace, la leçon principale du XXe siècle a été qu’il fallait penser en termes d’organisation plutôt que d’extension.

    Tout au plus est-il permis de penser que la géopolitique est, même si Yves Lacoste récuse fortement cette idée, une pensée déterministe. Elle établit une relation privilégiée entre l’espace et la politique. De par son intitulé même, la géopolitique place nécessairement au centre de son analyse le facteur spatial et lui confère une influence privilégiée, certes multiforme, concurrencée ou partiellement annihilée par d’autres facteurs, mais engendrant tout de même, « en dernière instance » si l’on ose dire, sinon des relations mécaniques, au moins des constantes. C’est d’ailleurs le sous-titre du traité d’Aymeric Chauprade, Géopolitique (2001) dans lequel on trouve une allusion aux « lois d’airain de la geopolitique ». Refuser ce lien revient à vider la géopolitique de tout contenu spécifique pour en faire une science globale, à l’instar de Marcel Mauss qui disait : « J’appelle sociologie toute science bien faite ». Les appellations sont ainsi relativisées et réduites à une simple marque que chacun peut choisir à sa guise, solution un peu trop simple.

    La géopolitique aujourd’hui

    La géopolitique est revenue en force aux États-Unis après un effacement complet depuis la fin des années 40. Elle sert, chez Zbigniew Brzezinski, à affirmer le bien-fondé de la suprématie mondiale des États-Unis, ou chez Samuel Huntington, à accréditer l’idée d’un « choc des civilisations », discours aujourd’hui dominant même si la globalisation suscite des thèses antagonistes. En Europe occidentale, parti de France et de Grande-Bretagne, le mouvement a gagné les autres pays européens dans les années 1990 : on trouve une revue Geopolitika en Grèce (33), des travaux de géopolitique variés en Italie (de la revue Limes aux ouvrages du général Carlo Jean) (34). Sur les ruines de la défunte Union soviétique, la Russie cherche une nouvelle voie : l’eurasisme d’Alexandre Douguine lui en suggère une, qui reprend les thèmes géopolitiques les plus traditionnels. Même s’il est trop tôt pour parler d’une renaissance durable, même si l’institutionnalisation universitaire se fait toujours attendre (en dehors de quelques chaires ou centres de recherches isolés), nous sommes en présence d’un véritable mouvement de fond.

    L’appréciation que l’on peut porter sur ledit mouvement varie en fonction des inclinations idéologiques et scientifiques. Certains déploreront le retour des vieux démons ou au moins le retour à des explications monocausales qui ne devraient plus avoir cours, alors que toutes les sciences tentent à démontrer la complexité du réel. D’autres soulignent la mutation de cette nouvelle géopolitique, qui est à l’ancienne ce que l’école des Annales était à l’histoire positiviste. Les paradigmes ont changé, la vision olympienne des grands fondateurs a cédé la place à des approches plus subtiles, moins centrées sur les seuls aspects physiques pour prendre en compte la globalité de la position structurelle des acteurs ; au risque de retomber sur l’écueil précédemment signalé : pourquoi qualifier de géopolitique une explication globale ? La référence au cadre mondial suffirait-elle à justifier l’appellation ? Paul Kennedy est-il historien ou géopoliticien quand il analyse le déclin inévitable des grandes puissances ? Samuel Huntington a-t-il abandonné la science politique pour rallier le camp de la géopolitique pour parler du choc des civilisations ?

    L’incertitude épistémologique et théorique demeure. On ne sait pas très bien ce qu’est la géopolitique. En tout cas, ses multiples définitions sont, soit vagues ou équivoques, soit contradictoires. Yves Lacoste, qui est celui qui a poussé le plus loin la réflexion géopolitique en France depuis son célèbre essai La géographie ça sert d’abord à faire la guerre (1976), semble avoir renoncé à l’idée d’un traité de géopolitique qui essaierait de fixer une matière décidément insaisissable.

    Au-delà cette incertitude, reste le besoin, confusément ressenti, d’une explication globale. Le progrès des sciences sociales a pour contrepartie inévitable leur spécialisation, leur atomisation : chaque spécialiste en sait de plus en plus, mais sur un domaine de plus en plus restreint. La géopolitique peut être comprise comme une tentative de se soustraire à la loi d’airain de l’éclatement du savoir, pour suggérer des grands cadres d’explication qui, à défaut d’être d’une grande solidité théorique, ont le mérite de rendre intelligible la masse des phénomènes contemporains et de définir des orientations, positives ou négatives. Elle reprend, en somme, le programme qui fut celui de la sociologie à ses débuts. Aucune objection ne pourra jamais prévaloir contre cette volonté d’ordre et de compréhension globale des phénomènes sociaux.

    ► Dr. Hervé COUTAU-BÉGARIE, Strategic Impact n°2, 2006.

    • Cet article est issu de deux études préliminaires, « Bilan de la géopolitique » dans Géopolitique et conflits au XXe siècle, actes du 27e Colloque international d’histoire militaire, Athènes, 2001, et « L’aventure de la géopolitique », Relations internationales n°109, juin 2002, en attendant une très improbable synthèse.

    Auteur d'ouvrages importants traitant de la théorie de la stratégie, notamment Traité de stratégie etBréviaire stratégique, directeur de la revue Stratégique, Hervé Coutau-Bégarie (1956-2012) était directeur du cycle de stratégie au Collège Interarmées de Défense – Paris, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études et président de l’Institut de Stratégie Comparée et de la Commission française d'histoire militaire. Le professeur Hervé Coutau-Bégarie était docteur en science politique et membre correspondant de l'Académie royale des sciences navales de Suède.

    Notes :

    1 Karl WITTFOGEL, Le despotisme oriental, Minuit, 1960.
    2 Fernand BRAUDEL, Une leçon d’histoire, Arthaud, 1985.
    3 Cf. H. COUTAU-BÉGARIE, Le phénomène Nouvelle histoire : Grandeur et décadence de l’École des Annales, Économica, 2e éd., 1989.
    4 Cf. H. COUTAU-BÉGARIE, Traité de stratégie, ISC-Économica, 4e éd., 2003.
    5 Sur MACKINDER, W.H.PARKER, Mackinder : Geography as an aid to statecraft, Oxford, Clarendon Press, 1982 et Brian W. BLOUET, Halford Mackinder : A Biography, College Station (Texas), A & M Univ. Press, 1987.
    6 Halford J. MACKINDER , « Le pivot géographique de l’histoire », Stratégique n°55, 1992-3, pp. 11-29.
    7 Friedrich RATZEL, Géographie politique, Genève, Éd. régionales européennes, 1988 (traduction abrégée ; manque not. le texte sur « la mer comme source de grandeur des peuples »).
    8 Cf. les travaux de Michel KORINMAN, Continents perdus : Les précurseurs de la géopolitique allemande, Économica, 1991 et Quand l’Allemagne pensait le monde : Grandeur et décadence d’une géopolitique, Fayard, 1989.
    9 Halford J. MACKINDER, « Une vision globale du monde pour le conquête de la paix », Stratégique n°57, 1995‑1, pp. 7-20.
    10 Il n’existe pas encore de biographie intellectuelle de Nicholas Spykman.
    11 En français, la référence la plus sûre et la plus complète sur le geopolitique aux États-Unis est l’article d’un chercheur italien, Marco ANTONSICH, « De la Geopolitik à la Geopolitics : Transformation historique d’une doctrine de puissance »,Stratégique n°60, 1995-4, pp.53-87.
    12 Signalons tout de même deux articles fondamentaux : Ladis K.D. KRISTOF, « The Origins and Evolution of Geopolitics »,Journal of Conflict Resolution, 1960 et Marco ANTONSICH, « Itinerari di geopolitica contemporanea », Quaderni del dottorato di riserca in geografia politica, 1995. Ces deux articles seront prochainement traduits dans Hervé COUTAU-BÉGARIE et Martin MOTTE, Aspects de la pensée géopolitique, ISC-Économica, 2006.
    13 Réédité avec une riche préface de Béatrice GIBLIN, La Découverte, 198…
    14 Amiral CASTEX, Théories Stratégiques, édition complète, ISC-Économica, 1997, 7 volumes.
    15 Ezio FERRANTE, « Domenico Bonamico et la naissance de la pensée géopolitique navale italienne » et Marco ANTONSICH, « La géopolitique méditeranéenne de l’Italie fasciste » dans H. COUTAU-BÉGARIE, La pensée géopolitique navale : L’évolution de la pensée navale V, ISC-Économica, 1995, pp.151-162 et 163-190.
    16 Kyoichi TASHIKAWA, « La politique de la sphère de co-prospérité de la grande Asie orientale au Japon », Stratégique n°81, 2001-1, pp. 155-165.
    17 H. COUTAU-BÉGARIE, « Géopolitique théorique et géopolitique appliquée en Amérique latine », Hérodote n°57, avril-juin 1990, pp. 160-179.
    18 Panorama bibliographique très complet dans John CHILD, « Geopolitical Thinking in Latin America », Latin American Research Review, 1976, pp.84-111.
    19 Saül B. COHEN, Geography and Politics in a World Divided, Londres, Methuen, 2e ed, 1973.
    20 Parmi les essais de réflexion sur ce point, François THUAL, Méthodes de la géopolitique, Ellipses, 1996.
    21 Qui a donné l’élan initial avec son petit livre Geopolitics of Nuclear Era, New York, Crane Russak, 1977.
    22 Zbigniew BRZEZINSKI, Le grand échiquier, Bayard, 1998.
    23 Ferruccio BOTTI, « Le concept de géostratégie et son application à la nation italienne dans les théories du général Durando (1846) », Stratégique n° 58, 1995-2, pp.121-137.
    24 Pascal LOROT (dir.), Introduction à la géoéconomie, Économica, 1998.
    25 Cf. Lars WEDIN, « Kjellèn. La naissance de la géopolitique et la pensée navale suédoise », dans H. COUTAU-BÉGARIE, La pensée géopolitique navale : L’évolution de la pensée navale V, ISC‑Économica, 1995, pp.227-244.
    26 Cf. Pierre BIRNBAUM, La fin du politique, Seuil, 1980.
    27 Songeons simplement au triomphe de la sociologie durkheimienne sur ses rivales, comme la psychologie sociale de Théodule Ribot ou Gustave Le Bon ou la sociologie de Le Play ou Worms, qui ont eu une grande influence en leur temps, mais qui n’ont pas eu de postérité.
    28 Le livre fondateur étant celui de Hans J. MORGENTHAU, Politics among Nations, 1948. Avant lui, Spykman avait apporté une contribution importante avec International Politics, 1933.
    29 Cf. les préfaces de Hans Adolf JACOBSEN et Jean KLEIN à Karl HAUSHOFER, De la géopolitique, Fayard, 1987.
    30 Cf. H.P. WILLMOTT, La guerre du Pacifique 1941-1945, Autrement, coll. Atlas des guerres, 2001.
    31 Cf. Golbery do COUTO e SILVA, Geopolitica do Brasil & Conjuntura politica nacional o poder executivo, Rio de Janeiro, Libraria Jose Olympio, 3e ed., 1980.
    32 Cf. H. COUTAU-BÉGARIE, Traité de stratégie, op.cit., pp.751-754.
    33 Ioannis LOUCAS a écrit un essai de géopolitique (1999), malheureusement réservé aux érudits (fort rares) capables de lire le grec moderne.
    34 Not. C. JEAN, Geopolitica, Rome, Laterza, 1995. Cf. M. Antonsich, Geografia politica e Geopolitica in Italia dal 1945 ad oggi, Trieste, Quaderni di ricerca del dottorato in Geografia Politica, 1996.

    http://www.archiveseroe.eu/geopolitique-a117541086