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Voyage au bout de la machine à migrants - Orages d'acier - 25/095/2016
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Modifier la pensée dominante
"Les 3 et 4 septembre derniers, à l'occasion des 46e Journées Chouannes, la maison de Chiré-en-Montreuil célébrait le cinquantième anniversaire de la fondation de DPF (Diffusion de la Pensée Française). Il ne nous appartient pas de dresser un bilan de ces cinquante années au service de la diffusion de bons livres mais l'occasion nous est ainsi fournie de réfléchir quelques instants aux modes de diffusion d'une pensée.
De Bossuet à Voltaire
Dans la préface de son ouvrage de référence, La crise de la conscience européenne 1680-1715, Paul Hazard observe : « La majorité des français pensait comme Bossuet ; tout d'un coup les Français pensent comme Voltaire : c'est une révolution. » C'est cette révolution intellectuelle, complétée par celle des philosophes des Lumières, qui a rendu possible, quelques décennies plus tard, la révolution politique que fut la Révolution française. Quelles furent les conditions d'une telle révolution et quelles leçons en tirer pour notre temps ?
Il y eut d'abord des hommes de talent, certains atteignant même le génie. Descartes, Malebranche, Leibniz, Locke, Rousseau, Diderot, Montesquieu, Voltaire, etc. Sur la forme et sur le fond ce n'est pas rien. Ces talents sont un don gratuit de Dieu sur lequel nous ne pouvons agir que par la prière.
Ces hommes avaient à leur service un outil merveilleux qu'ils maîtrisaient à la perfection : leur langue maternelle et une ou plusieurs langues apprises, le plus souvent le français et le latin. Victor de l'Aveyron, le célèbre enfant sauvage, avait peut-être un potentiel de prix Nobel de littérature ou de philosophie. Sa désocialisation et sa non maîtrise du langage l'ont rendu incapable de concrétiser ces éventuelles potentialités. Sans outil conceptuel adapté et maîtrisé il est impossible à une pensée personnelle de se déployer. C'était la prédiction de George Orwell dans 1984 : certaines pensées deviendront impensables car les mots pour les conceptualiser et les exprimer auront disparu. C'est aujourd'hui le programme volontaire de déstructuration des intelligences mis en œuvre par le ministère de l'Éducation nationale qui permet à de brillants ingénieurs de confesser douloureusement : « Je voudrais vous dir e quelque chose mais je n'ai pas de mots pour l'exprimer. »
« Travaillez, prenez de la peine »
Mais il ne suffit pas d'être comblé de talents, il faut travailler. L'Encyclopédie – publiée entre 1751 et 1776 sous la direction de Diderot et d'Alembert – fut une œuvre gigantesque de 18 000 pages et 17 volumes d'articles écrits par 140 auteurs. Elle modifia durablement les esprits. L'œuvre de Voltaire est considérable, plus de 21 000 de ses lettres ont été retrouvées.
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Le Manuel d'Épictète
Parmi les philosophies antiques, le stoïcisme tient une grande place. Traversant l'antiquité grecque et l'antiquité romaine sur près de six siècles, symbole du sérieux et de l'abnégation de tout un peuple, l'école du Portique apprend à ses disciples à vivre en harmonie avec l'univers et ses lois. Maîtrise de soi, courage, tenue, éthique, ce sont là quelques mots clés pour comprendre le stoïcisme. Le Manuel 1d'Epictète, condensé de cette sagesse, permet à chaque Européen de renouer avec les plus rigoureuses racines de notre civilisation. Brillant exemple de ce que pouvait produire l'univers mental propre au paganisme européen, le stoïcisme continuera d'irriguer la pensée européenne sur la longue durée (avec notamment le mouvement du néo-stoïcisme de la Renaissance). Et au delà de la longue durée, il est important de souligner l'actualité de la philosophie stoïcienne. Philosophie de temps de crise comme le souligne son histoire, le stoïcisme redirige l'homme vers l'action.
Structure de l’œuvre: Le Manuel est volontairement court. Il s'agit d'un condensé des leçons données par Epictète. Si court qu'il soit, on pourrait s'attendre à une idée différente à chaque aphorisme. Et pourtant les idées centrales ne sont que quelques-unes. Le lecteur ne doit donc pas s'étonner de voir répétées sous des formes différentes, à partir d'observations différentes, les mêmes idées. Ce manuel est un précis de gymnastique, une gymnastique de l'âme. Quelques mouvements y sont codifiés. Ce qui importe n'est pas le nombre mais bien la perfection dans l'exécution. Que chacun puisse donc y voir une porte d'entrée vers une métaphysique de l'absolu, celle de nos origines et qui s'oppose à la métaphysique de l'illimité dans laquelle nous nous perdons aujourd'hui.
Gwendal Crom, pour le SOCLE
La critique positive du Manuel d’Épictète au format .pdf
Le Manuel est l’œuvre attribué à Epictète la plus célèbre. Attribué car tout comme Socrate, il n'écrit rien de son vivant. C'est le disciple d'Epictète, Arrien qui consigna les pensées du maître dans huit à douze œuvres (les Entretiens) dont seuls quatre nous sont parvenus. Le Manuel consiste en un condensé de ces entretiens. Disciple de l'école stoïcienne fondée par Zénon en 301 avant notre ère, Epictète fut par la suite abondamment cité par l'empereur Marc-Aurèle. Epictète forme avec Sénèque (qui le précéda) et Marc-Aurèle la triade du stoïcisme impérial (ou latin). Esclave affranchi né aux alentours de l'an 50 de notre ère, il put suivre durant sa servitude les leçons de Musonius Rufus, grande figure du stoïcisme romain. Une fois libre, il devint un philosophe porté en haute estime par ses contemporains. Epictète vécut dans la pauvreté toute sa vie en ayant pour principale préoccupation de répondre à la question « Comment doit-on vivre sa vie ? ». Il mourut selon toutes vraisemblances aux alentours de l'an 130.
La pensée stoïcienne dégage à ses origines trois grands axes d'étude: la physique (l'étude du monde environnant), la logique et l'éthique (qui concerne l'action). La pensée d'Epictète a ceci de particulier qu'elle ne s'intéresse pas à l'étude de la physique et ne s'attarde que peu sur celle de la logique, même si Epictète rappelle la prééminence de cette dernière dans l'un de ses aphorismes: Le Manuel, LII, 1-2. Car en effet, toute éthique doit être démontrable.
Et si la pensée d'Epictète peut être considérée comme une pensée de l'action alors son Manuel est un manuel de survie, comme le considérait selon la légende Alexandre le Grand. Le Manuel est dénommé en Grec : Enkheiridion qui signifie également « que l'on garde sous la main » et désigne communément le poignard du soldat. Voilà pourquoi Alexandre le Grand gardait sous son oreiller nous dit-on, un poignard et Le Manuel d'Epictète.
Le stoïcisme a pour tâche de nous faire accéder au divin. Il n'est pas une illumination une révélation. C'est une voie d'accès au bonheur par l'exercice et la maitrise rigoureuse de la (froide) raison. C'est une constante gymnastique de l'esprit, une méditation à laquelle on doit se livrer en permanence pour redresser son esprit, redresser toute son âme vers un seul but : être en harmonie avec les lois de l'univers et accepter la marche de celui-ci sans s'en émouvoir. Ainsi, dans ses Pensées pour moi-même 2 (Livre I, VII), l'Empereur Marc-Aurèle remercie son maitre Julius Rusticus (qui fut vraisemblablement un élève d'Epictète) en ces termes: « De Rusticus : avoir pris conscience que j'avais besoin de redresser et surveiller mon caractère... [et] avoir pu connaître les écrits conservant les leçons d'Epictète, écrits qu'il me communiqua de sa bibliothèque ».
On ne saurait de fait évoquer la pensée d'Epictète sans évoquer la notion de tenue. Car la tenue est une manière d'être, un exemple pour soi et pour les autres comme le souligne Epictète. Ainsi pour le philosophe, il ne faut point attendre pour mettre en pratique ce qui a été appris. La perfection théorique n'a aucune valeur si elle n'est pas suivie d'effets. De plus, le stoïcisme croit aux effets retours du comportement sur l'âme humaine. C'est en effet en s'astreignant chaque jour à la discipline, à la méditation, au maintien d'une tenue que l'âme peut tendre vers la perfection. Simplement théoriser cette perfection ou pire, l'attendre, est vain et puéril. Il faut chaque jour trouver de nouvelles confirmations des enseignements du stoïcisme. Il faut chaque jour méditer cet enseignement comme on pratiquerait un art martial, pour que chaque mouvement appris se fasse naturellement, instinctivement.
Mais avant de pénétrer plus avant la pensée stoïcienne, il convient d'emblée de préciser qu'il ne faut pas confondre la philosophie stoïcienne avec le caractère « stoïque » qui désigne quelqu'un de résigné, faisant preuve d'abnégation et affrontant les coups du sort sans broncher. La philosophie stoïcienne est avant tout une recette du bonheur visant à se libérer totalement de l'emprise des émotions pour atteindre un état dit d'ataraxie, calme absolu de l'âme. Néanmoins, ce bonheur ne sera accessible qu'en étant « stoïque » : l'abnégation étant la base nécessaire pour accéder à la philosophie stoïcienne. De fait, cette recherche du calme absolu, de la maîtrise de soi intégrale ne put que plaire aux Romains comme le souligne Dominique Venner dans Histoire et Tradition des Européens 3. Peuple droit et rigoureux, cette philosophie enseignait entre autres à bien mourir, c'est-à-dire à affronter la mort en face, et au besoin, de se l'administrer soi-même lorsque l'honneur le commandait. Il sera d'ailleurs tentant de remarquer que la philosophie stoïcienne, par son rapport aux émotions, rappelle le bouddhisme là où le sérieux des Romains n'hésitant pas à se donner la mort rappelle étrangement celui des Samouraïs s'infligeant le seppuku. Que serait devenu une Europe où le stoïcisme aurait remplacé la morale chrétienne ? Qu'en serait-il également d'une noblesse européenne qui telle la noblesse japonaise aurait répondu de son honneur sur sa vie ? Ce sont là des pistes que l'historien méditatif saura explorer à bon escient. Mais avant d'entreprendre tel voyage, examinons comme dirait Epictète ses antécédents et ses conséquents.
Car le stoïcisme est une voie dure et qui n'est pas sans risques. Le rejet des émotions et donc de la subjectivité de l'existence expose celui qui s'y livre à une vie terne (car sans émotions) et tourmentée (tourmentée car on ne souffre jamais plus que de ce que l'on cherche à fuir, à nier ou à absolument contrôler). Celui qui recherche le bonheur et la suprême sagesse à travers la philosophie stoïcienne se devra de s'y livrer totalement. Il serrera alors conte lui ses enfants comme des êtres mortels, que l'univers peut à tout moment lui prendre sans que cela ne l'émeuve. Le Manuel, III: « Si tu embrasses ton enfant ou ta femme, dis-toi que c'est un être humain que tu embrasses ; car s'il meurt, tu n'en seras pas troublé ». Mais celui qui ne peut ou ne veut s'engager sur la voie de la philosophie mais recherche un exemple de tenue, une manière de redresser son âme tel l'empereur Marc-Aurèle aura alors à sa disposition les outils d'une puissante et européenne méditation. Tel Marc-Aurèle, il sera en moyen de faire le bien et de s'acquitter de sa tâche en ne cédant pas aux fastes et distractions que la vie pourrait lui offrir. Car c'est également cela la force de la pensée stoïcienne : elle offre deux voies. Une pour le philosophe et une autre pour le citoyen. C'est également en cela qu'elle est une pensée de l'action car elle n'est pas uniquement destinée à un corpus d'intellectuel mais constitue une manière de vivre que chaque Européen, que chaque citoyen peut faire sien. Philosophe et citoyen, tous deux seront en mesure de vivre selon ce qui est élevé. Qu'est ce qui est élevé ? La Sagesse. Que fait l'homme sage ? Le Bien. Comment se reconnaît-il ? Il vit dans l'Honneur.
Et c'est cet Honneur au-dessus de tout, au-dessus de la vie elle-même qui est invoqué par la pensée d'Epictète. Car rappelons-le, la tenue est la base de la pensée stoïcienne. Sans Honneur, point de tenue. Sans tenue, point de voie d'accès à la Sagesse. Et sans Sagesse, on ne saurait faire le Bien. Il faut d'abord et avant tout vivre dans l'honneur et savoir quitter la scène le jour où notre honneur nous le commandera. C'est ce que ce grand Européen que fut Friedrich Nietzsche rappelle dans Le Crépuscule des Idoles 4 (Erreur de la confusion entre la cause et l'effet, 36): Il faut « Mourir fièrement lorsqu'il n'est plus possible de vivre fièrement ». Et s'exercer à contempler la mort jusqu'à ne plus la craindre, jusqu'à lui être supérieur est une des principales méditations stoïciennes : Le Manuel, XXI: « Que la mort, l'exil et tout ce qui paraît effrayant soient sous tes yeux chaque jour ; mais plus que tout, la mort. Jamais plus tu ne diras rien de vil, et tu ne désireras rien outre mesure ». Celui qui se délivrera de l'emprise de la mort sur son existence pourra alors vivre dans l'Honneur jusqu'à sa dernière heure.
Pour bien comprendre Le Manuel, il convient de rappeler les trois disciplines du stoïcisme selon Epictète. Selon lui, toute philosophie se répartie entre ces trois disciplines que sont : la discipline du discernement (le jugement que l'on porte sur soi et le monde environnant), la discipline du désir et des passions (celle qui régit l'être) et la discipline de l'éthique (c'est-à-dire celle qui régit l'action). Et par l'usage de la raison, on part de la première pour arriver à la troisième. Ce qui importe, c'est de pouvoir porter un jugement sûr permettant de régler tout notre être de la meilleure manière qui soit pour pouvoir enfin agir avec sagesse et donc ainsi faire le Bien. La première tâche qui nous incombe est donc de focaliser notre attention (et donc notre jugement) sur les choses qui importent.
Toute la démarche de celui qui s'engage sur la voie du stoïcisme consiste donc d'abord à pouvoir déterminer la nature de l'univers et à pouvoir se situer par rapport à lui. Et le stoïcisme nous enseigne que la première caractéristique de l'univers est qu'il est indifférent à notre sort. Tout est éphémère et n'est que changement. Nous ne pouvons rien contre cela. La marche de l'univers est inéluctable et nous ne sommes qu'une partie d'un grand Tout. Si les Dieux existent, ont prise sur notre existence et doivent être honorés, ils ne sont eux aussi qu'une partie d'un grand Tout et soumis au fatum. Il devient dès lors inutile de pester contre les coups du sort, de maudire les hommes et les Dieux face au malheur. La véritable Sagesse consiste à accepter tout ce qui peut nous arriver et à aller à la rencontre de notre destin le cœur serein. Voilà entre autres pourquoi on ne saurait craindre la mort qui forcément un jour viendra à nous. Prenant l'exemple des bains publiques pour illustrer les torts que notre environnement ou nos contemporains peuvent nous causer, Epictète nous dit (Le Manuel, IV) : « Ainsi, tu seras plus sûr de toi en allant te baigner si tu te dis aussitôt : « Je veux me baigner, mais je veux encore maintenir ma volonté dans un état conforme à la nature ». Et qu'il en soit ainsi pour toutes tes actions. Ainsi s'il te survient au bain quelque traverse, tu auras aussitôt présent à l'esprit : « Mais je ne voulais pas me baigner seulement, je voulais encore maintenir ma volonté dans un état conforme à la nature. Je ne la maintiendrais pas, si je m'irritais de ce qui arrive » ». C'est l'un des pivots de la pensée stoïcienne. Tout comme l'univers est indifférent à notre sort, nous devons être indifférents à sa marche. Mieux encore, épouser la marche du monde, accueillir le destin d'un cœur résolu, c'est faire acte de piété car c'est avoir fait sien le principe directeur qui guide l'univers lui-même. Et l'univers est par définition parfait donc divin. Ce sont ces considérations métaphysiques qui nous amènent à la raison. Et c'est par la raison que nous accéderons en retour au divin.
Nous devons donc ne nous préoccuper que de ce qui ne dépend que de nous car selon Epictète, l'une des plus grandes dichotomies à réaliser c'est celle existante entre les choses qui dépendent de nous et celles qui n'en dépendent pas. Parmi les choses qui dépendent de nous, le jugement que l'on se fait de soi et de l'univers qui nous entoure. Ce qui dépend de nous, c'est tout ce qui a trait à notre âme et à notre libre-arbitre. Et parmi les choses qui ne dépendent pas de nous : la mort, la maladie, la gloire, les honneurs et les richesses, les coups du sort tout comme les actions et pensées de nos contemporains. L'homme sage ne s'attachera donc qu'à ce qui dépend de lui et ne souciera point de ce qui n'en dépend point. C'est là la seule manière d'être libéré de toute forme de servilité. Car l'on peut courir après richesses et gloires mais elles sont par définition éphémères. Elles ne trouvent pas leur origine dans notre être profond et lorsque la mort viendra nous trouver, à quoi nous serviront-elles ? Pour être libre, il convient donc de d'abord s'attacher à découvrir ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas. C'est bel et bien la première discipline du stoïcisme : celle du discernement. En se plongeant dans Le Manuel d'Epictète, on apprendra vite qu'il faut d'abord et avant tout s'attacher à ce que l'on peut et au rôle dont le destin nous a gratifié. Le rôle qui nous est donné l'a été par l'univers (que ce soit par l'entremise des Dieux ou par la voie des causes et des conséquences) et c'est donc avec ferveur que nous devons le remplir. C'est en faisant ainsi, cheminant aux côtés de ses semblables, modeste et loyal, que l'on sera le plus utile aux siens et à sa patrie. C'est bel et bien une vision fataliste de l'existence, un amor fati très européen. Rappelons-nous qu'aller à l'encontre du destin, c'est défier les Dieux et l'univers. Et pourtant... cela nous est bel et bien permis à nous Européens. La Sagesse consiste à savoir que cela ne peut se faire que lorsque tel acte est commandé par l'absolue nécessité et en étant prêt à en payer le prix. On se replongera dans l'Iliade pour se le remémorer. Mais comme il est donné à bien peu d'entre nous de connaître ce que le destin leur réserve, notre existence reste toujours ouverte. Il n'y a pas de fatalité, seulement un appel à ne jamais se dérober lorsque l'histoire nous appelle. Voici une autre raison de s'exercer chaque jour à contempler la mort. Car si nous ne nous livrons pas quotidiennement à cette méditation, comment réagirons-nous le jour où il nous faudra prendre de véritables risques, voir mettre notre peau au bout de nos idées ? Lorsque le Destin frappera à notre porte, qu'il n'y aura d'autre choix possible qu'entre l'affrontement et la soumission, le stoïcien n'hésitera pas. Que seul le premier choix nous soit accessible, voici le présent que nous fait le stoïcisme. Le Manuel, XXXII, 3: « Ainsi donc, lorsqu'il faut s'exposer au danger pour un ami ou pour sa patrie, ne va pas demander au devin s'il faut s'exposer au danger. Car si le devin te déclare que les augures sont mauvais, il est évident qu'il t'annonce, ou la mort, ou la mutilation de quelque membre du corps, ou l'exil. Mais la raison prescrit, même avec de telles perspectives, de secourir un ami et de s'exposer au danger pour sa patrie. Prends garde donc au plus grand des devins, à Apollon Pythien, qui chassa de son temple celui qui n'avait point porté secours à l'ami que l'on assassinait ».
Qu'en est-il à présent des trois disciplines du stoïcisme. Comme il a été dit précédemment, être et action découlent du discernement et l'on peut ainsi affiner la définition des trois disciplines du stoïcisme:
- Discernement: On s'attachera à déterminer les choses qui dépendent de nous et celles qui n'en dépendent pas.
- Être: On se bornera à ne point désirer ce qui ne dépend pas de nous et inversement à désirer ce qui en dépend.
- Action: On pourra alors agir selon ce que notre être nous commande et ne pas aller vers ce qui nous en détournerait.
Il convient de s'attarder maintenant sur ces définitions de l'être et de l'action. Comme nous le voyons, non seulement nous devons aller dans la bonne direction mais qui plus est nous interdire tout ce qui pourrait nous en détourner. Vivre en stoïque, c'est vivre de manière radicale. Que l'on vive le stoïcisme en philosophe ou en citoyen ne change rien à cela. Il n'y a pas de place pour la demi-mesure. Une droite parfaitement rectiligne, c'est ce qui doit symboliser le chemin parcouru par l'homme antique, l'homme stoïque. Il a été dit plus haut que tout était éphémère, que tout n'était que changement. A partir de cette constatation, sachant que nous ne devons point désirer et accorder d'importance à ce qui ne dépend point de nous, il devient dès lors impossible de s'attacher à ses possessions, à ses amis, à sa famille. Ceux-ci ne nous appartiennent pas et rien de ces choses et de ces personnes ne sont une extension de nous-même. Hommes ou objets, nous n'en jouissons que temporairement. Et cela ne doit pas être vu comme un appel à l'indifférence et à l'égoïsme. L'enseignement qui doit en être retiré est que la vérité et l'exigence de tenue ne doivent pas tenir compte de ces que nos contemporains, si proches soient-ils de nous, peuvent en penser. De même, l'argent et les biens matériels ne sont que des outils. Des outils au service du bien, de la cité, de la patrie. Celui qui se laisse posséder par ce qui est extérieur à lui-même ne mérite pas le titre de stoïcien, le qualificatif de stoïque. Et à ceux qui verront le stoïcisme comme trop dur, Epictète répond que la Sagesse a un prix. Nous ne pouvons désirer la paix de l'âme et les fruits d'une vie de servitude. A vrai dire, à vouloir les deux à la fois, on n'obtient bien souvent ni l'un ni l'autre. Et à ceux qui se décourageront en chemin, Epictète rappelle que nous pouvons trouver en nous tous les outils pour persévérer. Face à l'abattement, invoquons la ferveur, face à la fatigue, invoquons l'endurance, face aux insultes et aux coups, invoquons le courage.
Quelles sont alors les valeurs qui doivent être invoquées en toutes circonstances par l'Européen sur la voie du stoïcisme ? Puisque tout n'est qu'éthique, puisque tout n'est que tenue, que doit-on se dire inlassablement pour être prêt le jour où le destin nous appellera ?
- Méprise mort, maladie, honneurs, richesses
- Ne te lamente de rien qui puisse t'arriver
- Maîtrise-toi car tu es le seul responsable de tes actes
- Joue à fond le rôle qui t'es donné
- Agis ou lieu de décréter
- Respecte les liens du sang, de hiérarchie et les serments
- Ne te détourne jamais de ton devoir
- Ne te justifie jamais, ris des éloges que tu reçois
- Ne parle que lorsque cela est nécessaire
- Ne commet rien d'indigne
- Par ta conduite, amène les autres à la dignité
- Ne fréquente pas ceux qui sont souillés
- Modération en tout. Accepte les bonnes choses de la vie sans les rechercher. Enfin, ne les désire plus
- Les Dieux gouvernent avec sagesse et justice :
« Sache que le plus important de la piété envers les Dieux est d'avoir sur eux de justes conceptions, qu'ils existent et qu'ils gouvernent toutes choses avec sagesse et justice, et par conséquent, d'être disposé à leur obéir, à leur céder en tout ce qui arrive, et à les suivre de bon gré avec la pensée qu'ils ont tout accompli pour le mieux. Ainsi, tu ne t'en prendras jamais aux Dieux et tu ne les accuseras point de te négliger »
Epictète, Le Manuel, XXXI
Aller au-devant du monde le cœur serein. Rester droit face aux pires menaces et affronter la mort sans faillir, voilà la grande ambition du stoïcisme. En des temps troublés, l'Européen, quel que soit son rang, trouvera dans le Manuel tous les outils pour y arriver. Par la méditation, la raison et la maîtrise de soi il pourra se forger jour après jour une antique et véritable tenue. Le stoïcisme est également l'une des traditions par laquelle on peut se rapprocher du divin puis enfin mériter soi-même ce qualificatif. Devenir « pareil au Dieux » fut l'une des grandes inspirations de nos plus lointains ancêtres au sein de toute l'Europe. Germains et Celtes aux ancêtres divins ou Latins et Hellènes rêvant de prendre place à la table des Dieux, tous étaient habités par cette métaphysique de l'absolu qui guide nos âmes depuis nos origines. Une métaphysique de l'absolu qui les poussait à rechercher la perfection, l'harmonie, la beauté. Avec la raison menant au divin et le divin menant à la raison, le stoïcisme réussit un syncrétisme que beaucoup ont cherché à réaliser en vain pendant des siècles. Et cette sagesse n'est nullement incompatible avec les fois chrétiennes comme avec nos antiques fois européennes. Le libre penseur, l'incroyant lui-même n'en est pas exclu. Voilà pourquoi celui qui ouvre Le Manuel aura alors pour horizon l'Europe toute entière et ce, à travers toutes ses époques. Que celui qui contemple alors notre histoire se rappelle ces paroles d'Hector dans L'Iliade 5 (XII, 243) : « Il n'est qu'un bon présage, celui de combattre pour sa patrie ».
Pour le SOCLE :
De la critique positive du Manuel, les enseignements suivants peuvent être tirés :
- Le Manuel dicte la tenue idéale à tenir pour un certain type d'Européen.
- C'est un devoir sacré pour chacun d'être utile là où il est.
- Il ne saurait y avoir de réflexion sans action.
- L'honneur est au-dessus de la vie.
- L'hubris doit être condamné.
- On doit être guidé par une métaphysique de l'absolu.
- Le divin mène à la raison. La raison mène au divin.
Bibliographie
- Le Manuel. Epictète. GF-Flammarion.
- Pensées pour moi-même. Marc-Aurèle. GF-Flammarion.
- Histoire et tradition des Européens. 30 000 ans d'identité. Dominique Venner. Editions du Rocher.
- Le crépuscule des idoles. Friedrich Nietzsche. Folio Essais.
- L'Iliade. Homère. Traduit du grec par Fréréric Mugler. Babel.
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Provence : L'Action française fait sa rentrée le 8 octobre ! Vous êtes attendus !
Jeunes et anciens de Marseille, de Provence ou même des régions voisines, seront bienvenus, sont même attendus, à cette réunion de rentrée qu'annonce - et à laquelle invite - la très esthétique affiche ci-dessus.
La réunion se tiendra donc au local d'Action Française Provence, 14 rue Navarin à Marseille, le samedi 8 octobre à 16 heures, et se prolongera en soirée où sera proposé un programme à la fois intéressant et sympathique ...
Vous en saurez plus dans les jours qui viennent. Mais, dès à présent, nous conseillons à nos lecteurs et amis désireux de participer, de réserver leur après-midi et leur soirée du samedi 8 octobre ...
Une invitation par courriel sera diffusée prochainement. • LFAR
Pour de premiers renseignements : 06 08 31 54 97
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#JESUISLA ... et vous ? (Paris - 16 octobre 2016)
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Samedi à Lyon, ouverture du Pavillon noir
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Mensonges et politique
Bernard Plouvier
Qui n’a pas entendu la scie italienne, popularisée et adaptée à diverses sauces sur toute la planète : « Toutes les femmes sont des p…, sauf ma mère qui est une sainte » ? C’est à peu près la même chose que l’on perçoit, en tous pays, à chaque époque électorale : tous les politiciens sont des menteurs [variantes : des canailles financières, voire des crapules perverses], sauf celui que je soutiens.
Lorsque le sentiment l’emporte sur la froide raison, l’on accepte volontairement une vision sélective des personnages et une approche manichéenne de leur propagande : vérité de son bord, erreur ou malhonnêteté chez les adversaires. Cela débouche automatiquement sur le fanatisme, puisque celui qui détient « La Vérité » se sent investi de la mission de l’imposer à autrui. Pour ce faire tout est permis, du mensonge à la violence.
Les individus fiers de leur appartenance à une Nation et qui se sentent solidaires de son histoire sont présentés comme des « fascistes » et les marxistes comme des héros idéalistes, tout au plus un peu maladroits ou excités, de la promotion du monde ouvrier et paysan. Ceux qui combattent l’immigration-invasion, par des Extra-Européens, d’une Europe occidentale et scandinave, à l’évidence victime d’un chômage d’ampleur gigantesque, deviennent automatiquement des « racistes ». De même, les opposants à la religion islamiste, qui a amplement fait étalage, depuis l’année 2014, de ses prodigieuses facultés de haine meurtrière et conquérante, sont des « sectaires intolérants ».
Qu’en 2016 (en attendant mieux, durant l’année à venir), l’on nous resserve ces stéréotypes éculés, ces clichés absurdes, n’est pas étonnant : la bêtise populaire est insondable et la malignité des propagandistes s’adapte merveilleusement à la sottise ambiante.
Il est logique que les gentils employés des maîtres de l’économie globale ressassent ces injures envers leurs adversaires, dits « altermondialistes », que l’on ferait beaucoup mieux de nommer populistes ou continentalistes. On n’est pas surpris des éléments du programme des gentils toutous du globalo-mondialisme, exploitant depuis des lustres le même filon démagogique : intégration des immigrés, création d’emplois, baisse des impôts et augmentation des prestations publiques.
Que l’expérience malheureuse des trente dernières années contredise aussi bien la promesse d’une modification du comportement des immigrés d’origine africaine, proche- et moyen-orientale, que l’offre d’emplois ou la fin des « délocalisations d’entreprises ». Que la baisse des impôts et l’augmentation des dépenses publiques d’intérêt général soient deux groupes de mesures strictement antagonistes. Tout cela ne perturbe nullement auditeurs et lecteurs de blogs débiles sur le Net. Le principe de la propagande démagogique restera éternellement : « Plus c’est gros, plus c’est con, plus ça passe ».
On imagine sans peine ce que pourrait être une opération de désintoxication de l’opinion publique, menée à vive allure par des populistes solidement ancrés dans la civilisation européenne. Après tout, il est simple de démonter les grossiers mensonges de la politicaille globalo-mondialiste… c’est d’ailleurs ce que font un Poutine en Russie, un Trump aux USA.
Il faut croire qu’il n’existe, en France, aucun parti solidement implanté, au point d’avoir une représentation parlementaire et un accès aisé aux grands media, car même la droite dite extrême ne sert à son auditoire que des arguments de centre-droit.
Pourtant les problèmes majeurs qui se posent aux Français de souche européenne (problèmes communs d’ailleurs à toutes les Nations européennes) sont énormes et nécessitent une réponse adaptée rapide :
- lutte puissante contre le terrorisme islamique et la violence des immigrés, ce qui nécessite la réintroduction de la peine de mort dans l’arsenal répressif et l’interdiction faite aux immigrés ou à leurs rejetons d’entrer dans les forces de l’ordre et l’Armée
- retour immédiat dans leurs continents d’origine des immigrés délinquants ou chômeurs
- contrôle draconien des frontières, avec un filtre sélectif, différenciant les Européens de souche des migrants d’origine extra-européenne et de leurs rejetons
- priorité aux Européens de souche en matière d’embauche
- rupture avec divers règlements du pseudo-gouvernement européen - quelle peut être la légitimité d’un gouvernement non désigné directement par le peuple ? -, lorsqu’ils diminuent la compétitivité des industries, de l’agriculture et du commerce d’un État européen
- pleine liberté pour un État de moduler sa monnaie en fonction des aléas du commerce international
- gestion entièrement libre pour chaque État des relations étrangères et de la défense du sol national… après tout, la Communauté économique européenne, en 1960, n’avait pas pour objectif de placer les États européens sous la tutelle absolue des USA et de leurs maîtres, les patrons des multinationales. L’on est passé trop vite du concept de marché commun à celui de gentil toutou du globalo-mondialisme.
Tous les politiciens qui ont exercé une part de pouvoir depuis 1981 – droite molle, centre marécageux, pseudo-gauche friquée et communistes, tous voués à l’affairisme politique) ont trahi la Nation française. En saine logique, ils devraient passer en Haute-Cour - certains y ont échappé par l’effet de la sélection naturelle et le sieur Chirac, l’un des deux responsables de la forfaiture de 1976 (soit le décret de regroupement familial des immigrés), est bien placé pour l’éviter.
Le plus drôle, dans l’affaire, c’est que l’un d’entre ces politiciens, en 2017, emportera le jackpot, adoptant la même attitude de soumission aux maîtres de l’économie globale, et distribuant les sinécures dorées de l’État à ses féaux ou à ceux de ses ennemis intimes qui auront une trop forte capacité de nuisance pour être négligés. Et la France s’enfoncera un peu plus dans l’abjection, jusqu’au jour de l’insurrection nationale, libératrice autant qu’épuratrice.
L’année 2017 sera, d’une façon ou d’une autre, annonciatrice d’un changement radical dans la vie de la Nation française.
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Histoire approximative pour politicien médiocre par Georges FELTIN-TRACOL
Le 19 septembre dernier à Franconville dans le Val-d’Oise, un bateleur sur le retour, exceptionnel bonimenteur et ancien « résident » élyséen pendant cinq pitoyables années lançait une polémique vite reprise et amplifiée par le système politico-médiatique. Naguère chantre du métissage imposé (qu’on se souvienne de son lamentable discours du 17 décembre 2008) (1), Nicolas Sarközy lança à un auditoire toujours ravi d’être cocufié : « Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont Gaulois. »
La sortie calculée de l’ancien gouverneur du district hexagonal de l’Occident globalitaire – qui aspire à le redevenir par simple désir d’effacer un formidable échec (battu, pensez donc par Flamby !) – souleva l’indignation des belles âmes. Jamais en reste dans le conformisme le plus rance, l’une d’elles, Laurent Joffrin, répliqua doctement que « la véritable identité française […] est celle du mélange (2) ». Et pourtant, entre le politicien et le journaliste bien-pensant, les divergences ne sont que superficielles. En multiculturaliste zélé, Joffrin penche pour l’intégration tandis que l’ancien président soutient, lui, l’assimilation, ce qui rend les deux discours de 2008 et de 2016 parfaitement compatibles. Quelques jours plus tard, le 24 septembre, à Perpignan, Sarközy ajoutait que « nos ancêtres étaient les troupes coloniales mortes au Chemin des Dames lors de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs musulmans morts à Monte Cassino ».
La référence aux Gaulois ne date pas d’Ernest Lavisse et du dessein uniformisateur des caciques de la IIIe République balbutiante (3). Accaparée par le projet prométhéen de forger un type unique d’« homme français », la « République des Jules » privilégia l’antériorité gauloise à une époque où l’origine romaine rappelait trop la présence catholique et l’apport franc l’Allemand détesté. Pour l’occasion, les républicains pillèrent sans hésiter dans les recherches effectuées sur les fonds propres d’un passionné d’archéologie gauloise, l’Empereur des Français Napoléon III.
L’affirmation péremptoire et vaguement historique « Nos ancêtres les Gaulois » connut sa consécration officielle avec la parution en 1959 du premier album d’Astérix. Le petit et courageux Gaulois de l’irréductible village armoricain aurait symbolisé l’âpre résistance de Charles De Gaulle aux menées atlantistes et assimilationnistes alors en cours en Algérie encore française. On ne sait pas en revanche que la formulation contribua à l’arasement voulu des cultures vernaculaires ainsi qu’à l’amalgame fragile et provisoire des populations les plus instruites de l’empire colonial français. Des instituteurs zélés faisaient apprendre à leurs élèves africains, indochinois ou océaniens que leurs aïeux se nommaient Brennus et Vercingétorix au mépris de tout fondement ethno-culturel réel.
Grossière approximation historique, « Nos ancêtres les Gaulois » incarne surtout la formule assimilatrice par excellence qui nie et écarte les cultures populaires. On entend sans cesse que la France aurait une tradition assimilatrice. Erreur, c’est l’immonde et abjecte République qui assure cette funeste et détestable pratique. À l’âge industriel, si elle excluait les cultures régionales et les patois paysans, l’assimilation parvenait parfois avec difficulté à inclure de petites minorités étrangères (italienne, polonaise, espagnole, portugaise…) guère distantes du modèle socio-culturel dominant. Ce contexte n’est maintenant plus valable. « L’assimilation est aujourd’hui un mirage, reconnaît Laurent Joffrin, qui voudrait que les minorités se coupent totalement de leur culture d’origine (4). » Auparavant, si les populations provenant d’Europe acceptaient de se fondre dans la culture française, c’est parce qu’elles y trouvaient de nombreuses correspondances. Ce temps est dorénavant révolu en raison du trop grand écart culturel entre les Européens et des immigrés venus d’Afrique et d’Asie.
Prôner l’assimilation signifie promouvoir et encourager le métissage, c’est-à-dire accepter la fin définitive de la France européenne. Cet effacement s’accompagne de la célébration jusqu’à la nausée des sempiternelles valeurs républicaines parmi lesquelles se place désormais en pointe une affligeante laïcité. Le récent débat sur le voile musulman démontre la difficulté qu’a l’idéologie républicaine de s’extraire de son moule uniforme et centralisateur.
La laïcité et sa manifestation politique, le laïcisme, travaillent à l’indifférenciation du monde, à la réification des peuples et à la marchandisation des cultures. En portant le voile qu’elles estiment être un gage de pudeur, les musulmanes refusent de se prendre pour des « Vercingétorixettes ». Elles ont raison ! Plus elles seront nombreuses à porter hijab et niqab, plus l’opinion prendra peut-être conscience que, d’une part, le « Grand Remplacement » (Renaud Camus) agit au quotidien dans les rues, les transports en commun, les salles de classe, et que, d’autre part, la réémigration sera à terme inévitable.
Dans la bouche du candidat démagogique de la « primaire de la droite et du centre », « Nos ancêtres les Gaulois » instaure la primauté d’une laïcité hostile à toutes les singularités communautaires. Le modeste héritage gaulois se retrouve ainsi instrumentalisé au profit d’une exécrable idéologie cosmopolite. Par-delà les Gaulois, les Grecs, les Romains, les Francs, les Burgondes, les Wisigoths, les ancêtres de la majorité des Français en 2016 n’en demeurent pas moins des Borées !
Georges Feltin-Tracol
Notes
1 : « Quel est l’objectif ? Cela va faire parler, mais l’objectif c’est de relever le défi du métissage, déclarait le futur mec de Carla. Défi du métissage que nous adresse le XXIe siècle. Ce n’est pas un choix, c’est une obligation. C’est un impératif : on ne peut pas faire autrement au risque de nous retrouver confrontés à des problèmes considérables. Nous devons changer, alors nous allons changer. On va changer partout en même temps : dans l’entreprise, dans les administrations, à l’éducation, dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultat.
Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore. » Qu’en pensent donc les éternels grandes gueules droitardes prêtes à voter une nouvelle fois pour ce sycophante madré ?
2 : Laurent Joffrin, « Sarkozix le Gaulois », dans Libération, le 21 septembre 2016.
3 : Dans les banlieues de l’immigration, les racailles allogènes n’hésitent plus à qualifier les ultimes Européens de France de « fromage » et de « Gaulois » pour exprimer tout leur mépris. Ces deux mots sont honorables et montrent que certains conservent une claire conscience de leur appartenance ethnique. En 1998, dans son Archéofuturisme, Guillaume Faye retournait ce qualificatif et annonçait vouloir remplacer la France multiculturalisée par une Gaule enfin ré-européanisée. C’était bien vu.
4 : Laurent Joffrin, art. cit.
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L'islam raconté avec complaisance à nos enfants à l'école : "De telles erreurs dans des manuels d'histoire laissent perplexe"
Oui à l'éducation familiale! Parents, premiers éducateurs de vos enfants et responsables de leur éducation, lisez cette analyse et posez-vous les vraies questions :
"En outre, les objectifs de la conquête ne sont jamais exposés aux élèves, or la conquête territoriale est consubstantielle à la naissance de l'islam et les propos de Mohamed dans le Coran et la Sunna sont sans ambiguïté: l'islam est prosélyte, a vocation à éclairer l'humanité, la conquête territoriale en est le principal instrument. Cette fusion du politique et du religieux doit être soulignée si l'on veut éclairer certains discours fondamentalistes actuels pour les déconstruire. Ici la notion de jihad devrait être abordée, elle sert dès le début de l'islam à une justification religieuse de la conquête de type impérialiste - tout à fait banale à l'époque - constituée de pillages, de massacres et de colonisation. L'ouvrage de Sabrina Mervin est utilisé à plusieurs reprises pour présenter les conquêtes, mais cet ouvrage n'est pas un livre d'histoire factuelle, il a un objet d'étude singulier à savoir l'histoire des doctrines de l'islam et leurs représentations. Elle insiste dans sa préface sur le fait que son livre ne retrace «pas l'histoire politique ou sociale du monde musulman» or c'est exactement ainsi que des extraits sont utilisés dans les manuels, pervertissant le travail de l'historienne. Les citations de l'ouvrage montrent un projet théocratique parfait, réalisé sans entrave, là où l'historienne décrit une représentation sociale de ce projet par les doctrinaires musulmans. La partie leçon d'un manuel [Hachette] va plus loin dans l'approximation: «Les califes musulmans prennent le contrôle d'un très vaste territoire peuplé de populations nomades. Pour contrôler cet ensemble ils développent les villes où s'installent les émirs». En quoi les peuples d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient préislamique [judaïsme, christianisme, empires perse ou romain], sédentaires depuis des siècles, ayant développé des civilisations urbaines prestigieuses furent-ils des «nomades» à l'instar des tribus bédouines d'Arabie islamisées par Mohamed? Alexandrie, Jérusalem, Damas, Yarmouk, Le Caire, Mossoul et tant d'autres ne sont pas des villes fondées par les conquérants arabes à ma connaissance. Ils ont redessiné le paysage urbain pour l'islamiser mais n'ont pas fondé ces villes qui ont gardé de nombreuses traces, notamment archéologiques, d'un glorieux passé préislamique. De telles erreurs dans des manuels d'histoire laissent perplexe.
Il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont le contact belliqueux entre Chrétienté et Islam est décrit autour de l'épisode des croisades. On retiendra notamment dans un manuel [Hatier] que dans la leçon titrée «La violence des guerres saintes», les auteurs ne rendent compte que de la Reconquista espagnole et des croisades, à travers par exemple les crimes des Croisés comme le sac de Constantinople en 1204. Le jihad n'est pas du tout évoqué dans cette leçon inscrite pourtant dans le chapitre sur l'islam (...)
"Il est déconcertant de voir que les manuels utilisent la source musulmane sans appareil critique pour offrir une vision idyllique des relations entre Musulmans et non Musulmans. On trouve des textes de différents auteurs arabes médiévaux que l'élève est amené à accepter de facto. Par exemple, cette citation d'Al-Baladhuri datant du 9è siècle est utilisée dans plusieurs manuels et dépeint juifs et chrétiens acceptant l'invasion musulmane de la Syrie comme une bénédiction: «Les habitants ouvrirent les portes de leur ville sortir avec les chanteurs et les musiciens qui commencèrent à jouer et payèrent la capitation».La seule question posée à l'élève est «Comment les musulmans sont-ils accueillis?». L'élève doit paraphraser l'auteur, prenant ses dires pour une vérité, objet d'une généralisation plus loin dans la leçon du manuel. C'est comme si on apprenait la vie de Charlemagne uniquement à travers la chronique d'Eginhard! D'autres textes arabes sont exploités présentant la conquête de Jérusalem par Omar puis Saladin comme une libération des oppresseurs byzantins ou un acte de pacification.
On passe sous silence que pour les chrétiens, majoritaires dans ces régions au haut Moyen Âge, la conquête islamique signifiait la perte de souveraineté, et pour les nombreuses communautés juives il s'agissait de passer d'un oppresseur à un autre. Donc quand on lit: «dans les territoires dominés par les Arabes, les populations se convertissent peu à peu à l'islam» [Belin ; Hatier], on a le sentiment que rien n'est fait pour éclairer les conditions de cette islamisation qui, à l'instar d'autres conquêtes antiques ou médiévales, signifiait la dépossession des autochtones de leur souveraineté, de leur droit de propriété, leur soumission sociale et culturelle. En Espagne, par exemple, les Chrétiens ont résisté comme à Tolède en 713, et les représailles furent féroces avec mutilations et crucifixions publiques. La façon dont les manuels évoquent la «coexistence» entre les trois religions sous domination musulmane est sinon fausse du moins partiale car elle n'éclaire pas les conditions de la soumission en parlant de «coexistence» (...)
Dans un des manuels [Hachette], on cite un chroniqueur arabe du 11e siècle, Saïd al-Andalusi, sans distance critique pour l'élève qui ainsi apprendra qu'avant l'arrivée des Arabes «ce pays ne savait pas ce qu'était la science et ceux qui l'habitait ne connaissaient personne qui se fut rendu illustre par son amour pour le savoir». Puis vient un passage sur l'apport des Arabes aux sciences anciennes et modernes par la traduction des savants grecs. Cette lecture apologique est corroborée par une consigne d'activité: «Montrer que la présence des musulmans d'Andalousie permet de développer les sciences et la philosophie grecque en Occident» et par la leçon qui répète que «les textes des auteurs antiques sont redécouverts en Occident par l'intermédiaire de leur traduction en arabe». On passe sous silence un fait majeur: nombre de ces traducteurs étaient de langue arabe mais n'étaient ni des Arabes, ni musulmans. Ce furent des Juifs comme Maïmonide, ibn Tibbon ou Yossef Kimhi et surtout des Chrétiens principalement syriaques qui réalisèrent cette translation des savoirs antiques vers l'Occident. On sait de différentes sources, que des califes, comme al-Mahdi ou al-Rashid, commandaient aux chrétiens syriaques des traductions d'Aristote par exemple".