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  • Pour 2018, que les partis de droite soient vraiment de droite

    6a00d83451619c69e201b7c941c3bb970b-800wi.jpgVoeux de Pascal Gannat, vice-président du groupe FN-RBM au Conseil régional des Pays de la Loire (il fut tête de liste lors des élections) et membre du Bureau Politique du FN, pour 2018 :

    "Mes voeux pour 2018 : que chacun durant cette année nouvelle connaisse la réalisation de ce qui est le plus bénéfique pour soi et ses proches.

    Que les partis de droite soient vraiment de droite, sur des idées de droite, et renoncent à des rénovations et refondations reposant sur des apparences d'appareil, cosmétiques et médiatiques, le ''jeunisme'' la ''modernité'', la ''dédiabolisation-soumission'' par renonciation à toute valeur de droite et alignement sur ce qui ''acceptable'' par les médias. Qu'ils proposent aux français autre chose que des slogans simplistes, mais une reconstruction de la politique sur la réalité vécue par les Français et en rupture totale avec l'étatisme technocratique et les idéologies mortifères de la gauche, en commençant par les lois liberticides Pleven-Gayssot. Qu'ils cessent d'attribuer à l'Europe ou à la mondialisation, pour ou contre, les raisons très françaises depuis 1945 et 1958 de notre décadence politique, démographique, morale, économique et sociale. Qu'ils rompent définitivement avec le politiquement correct concernant notre identité française et européenne, qui est gréco-latine, et chrétienne pour l'essentiel, en proposant de grands programmes de reconstruction de la famille française et de sa démographie, seule possibilité durable d'endiguer l'immigration de peuplement que nous subissons de puis 50 ans, avec le changement de civilisation qui nous est imposé.

    Qu'ils aient le courage de reconnaître qu'ils ont renoncé à être de droite en 2017 parce qu'ils ont eu honte de ce que nous sommes, qu'ils ont cru qu'il est ''moderne'' de reprendre des idées de gauche, et qu'ils ont ainsi permis l'élection du mirobolant mondialiste et de gauche Emmanuel Macron. Qu''ils défendent, représentent et illustrent nos identités régionales et françaises face aux forces de destruction de l'âme française et européenne, en reprenant une politique de civilisation et abandonnant leurs calculs internes dérisoires. Qu'ils acceptent de dire qu'ils sont conservateurs de nos valeurs et traditions culturelles, civiques et morales, pour les libertés locales et économiques, et pour une politique sociale reposant sur la dignité et la responsabilité en supprimant l'assistanat socialiste. Qu'ils préparent ainsi l'union des droites françaises pour vaincre Macron en 2022 ou qu'ils disparaissent, parce qu'alimentaires pour des politiciens, mais inutiles pour les Français...

    Bref que les partis de droite cessent des réseaux électoralistes de boutiquiers et de cadres commerciaux de la politique parlant plus en fonction de leurs intérêts partisans et de leurs carrières personnelles que de l'intérêt de ce qui nous est le plus cher : la France, son peuple, ses familles, ses moeurs collectives et civiques, ses entreprises et ses savoir-faire, son héritage à maintenir et son avenir à construire, au service du bien commun."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • SOUTENONS LA POLICE EN RÉTABLISSANT LES MOYENS LÉGAUX SUPPRIMÉS PAR LA GAUCHE !

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    Lors d’une intervention à Champigny-sur-Marne à cause d’une rixe dans la soirée du 31 décembre, deux fonctionnaires de police – un homme et une femme – ont été gravement molestés et agressés par un groupe au sein duquel deux individus auraient été identifiés et placés en garde à vue (TF1).

    À Aulnay-sous-Bois, le 1er janvier, deux policiers contrôlent le conducteur d’un scooter volé et l’un d’eux est frappé.

    2018 commence comme 2017 n’a pas cessé de se gangrener : la police trop souvent attaquée avec, malheureusement, une présomption de culpabilité qui systématiquement pèse sur elle et le concours, pour tel ou tel motif, de telle ou telle personnalité, de tel artiste qui jugent d’une parfaite élégance de l’insulter par un tweet.

    Sans oublier des sites d’information qui semblent plus détester les policiers que ceux qu’ils sont contraints d’interpeller.

    Pour Champigny, le président de la République a dénoncé « un lynchage lâche ».

    Il y aurait « une vague d’indignations » après cette odieuse péripétie (Le Point).

    Je crains, si nous ne restaurons pas les grands moyens légaux qui ont été supprimés au fil du temps par une gauche dogmatique – prête à tout pour contester l’enseignement d’un réel qui avait le front de ne pas correspondre à ses principes -, que nous soyons condamnés à perpétuité à ressasser, agression après agression, notre révolte puis notre impuissance en espérant de l’autorité judiciaire la fermeté et la répression qui conviendraient, la culpabilité établie.

    Ce serait déjà ne pas mesurer le gouffre qui sépare la police d’une part politisée de la magistrature. Et, par conséquent, l’obstination de certains magistrats à incriminer la police… alors qu’ils ne seraient sans doute pas capables d’affronter les épreuves que ces policiers doivent surmonter et les défis que sans cesse ils ont à relever.

    À partir du moment où le président de la République a construit sa fulgurante victoire et nourri ses huit premiers mois par le dépassement de la droite et de la gauche (puis heureusement par une influence prépondérante de la droite !), on peut se permettre de suggérer à Emmanuel Macron des avancées positives faciles à accomplir, parce qu’il s’agirait de bienfaisants retours en arrière. Le progrès, en effet, peut être derrière nous.

    J’approuve le syndicat Alliance qui aspire au rétablissement des peines plancher. Je les ai toujours soutenues, contre le corporatisme judiciaire préférant son amour-propre à l’efficacité des lois, et la gauche qui a supprimé sans vergogne ce que Nicolas Sarkozy avait inspiré et qui était une arme pour la Justice et au bénéfice de la société. Il n’y avait pas tant à applaudir sous son quinquennat pour qu’on puisse ainsi se priver de sa très heureuse initiative législative.

    Retournons encore plus en arrière.

    Il convient également de faire revenir, du fond de l’opprobre où la gauche idéaliste l’avait fait tomber, la loi anti-casseurs. En effet, alors que la police est de plus en plus confrontée à des groupes violents et anonymes dans la concrétisation de leur haine, il n’est plus possible de se satisfaire d’une procédure qui ne parvient pas à individualiser les responsabilités. Avec l’extrême difficulté d’identifications rendues quasiment impossibles par un conglomérat massif et fuyant. Trop de transgresseurs échappent à la répression, protégés par les modalités d’une enquête qui devrait les accabler.

    La loi anti-casseurs serait parfaitement adaptée à ces multitudes disparates, improvisées ou organisées, insaisissables grâce à leur nombre, animées par le seul objectif de « casser du flic », voire de tuer, ces flics que le citoyen n’apprécie et ne remercie que lorsqu’il a besoin d’eux.

    Pour que l’année 2018 ne soit pas seulement la continuation d’une autorité et d’une allure présidentielles mais la restauration ferme, persévérante et jamais honteuse d’une autorité de l’État, la police devra être au premier plan des préoccupations.

    Dans un registre « extra-ordinaire », l’état de droit s’est armé contre le terrorisme. Sur un plan ordinaire, il ne serait pas inutile de le renforcer, notamment au bénéfice de la police et de sa sauvegarde.

    Pour savoir si on peut la lyncher impunément ou si c’est un devoir et un honneur de la soutenir.

    Extrait de : Justice au Singulier

    http://www.bvoltaire.fr/soutenons-police-retablissant-moyens-legaux-supprimes-gauche/

  • Triste période !

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    Bernard Plouvier

    La jonction 2017-2018 a été fêtée à sa façon par la racaille de nos cités : 40% de voitures brûlées de plus qu’un an plus tôt. Et cela mérite quelques réflexions.

    D’abord et à l’évidence, « l’état d’urgence » macronien n’est pas plus efficace que le soi-disant état d’urgence du mol Hollande... pour la bonne et simple raison que d’état d’urgence, il n’y a point.

    On ne peut faire durer un tel système qu’en y intégrant les meilleurs citoyens et les plus actifs et ce n’est nullement « à gauche », au marais ou dans la droite évanescente qu’il faut les chercher !

    En outre, fin décembre, le très chenu ministre de l’Intérieur, payé, et même grassement, pour faire régner l’Ordre (qui n’est pas plus républicain qu’impérial ou monarchique : l’Ordre, c’est avant tout l’ordre public, dans les rues, sur les marchés etc.), déclare qu’il ne « veut plus passer pour le ‘’facho’’ de service ».

    C’est assez dire à quel point dé décrépitude est tombée la Ve République, agonisant dans la médiocrité, la corruption, la faiblesse tous azimuts. Même de Gaulle, qui n’était pourtant pas un homme d’État, n’aurait jamais accepté le désordre de deux mille cités de non-droit et un aveu de mollesse d’un ministre, davantage occupé de son ego que de maintenir le Bien commun.

    En réalité, le titulaire de l’Intérieur, dans la VeRipoublique, comme dans les IIIe et IVe de lamentable mémoire, a surtout pour but de préparer les nouvelles échéances électorales, de façon à maintenir les prébendiers du régime dans leurs sinécures... et le seul ennemi dangereux du macronisme, platement soumis à l’Internationale de la Finance, c’est ce populisme qui ne règne pour l’heure qu’en quelques États d’Europe danubienne et de l’Est.

    Il est plus urgent pour les princes qui font semblant de nous gouverner, à coup d’effets d’annonce et de tweets, de faire passer Poutine et sa Russie pour le Grand Méchant Loup de service, qu’il faut absolument abattre, plutôt que de protéger la Nation française et faire ce pourquoi on les paie : assurer l’Ordre et la protection du Bien commun.

    En outre, la chienlit du passage 2017-18 annonce-t-elle un regain d’activité, en France, de la racaille la plus dangereuse : l’islamique ? Nul ne sait comment les maîtres du lobby de la haine anti-européenne vont orienter les fous furieux, maintenant que les terres pétrolifères en milieu mahométan sont presque toutes reprises en mains par la finance cosmopolite et que le tracé des oléoducs a été modifié pour ne plus être une cible facile pour des maîtres-chanteurs utilisant l’islam comme arme.

    Ou bien les maîtres vont tenter de déstabiliser l’Europe danubienne, en excitant les haines ancestrales ou en multipliant les actes terroristes de mahométans (mais les pays populistes sont réfractaires à l’immigration bizarre et n’hésitent pas à donner l’ordre à leurs polices de « traquer au faciès »), et tenter de gêner le colosse russe par l’action de ses minorités mahométanes.

    Ou bien, constatant l’état d’aveulissement extrême des populations d’Europe occidentale, encore amollies moralement par les prêches d’un pape fou d’amour mal ciblé ou vendu à la finance cosmopolite, les maîtres vont frapper et rudement, en activant davantage les réseaux de trafic de drogues pour détruire la jeunesse en voie de crétinisation accélérée par la propagande scolaire et télévisée, et en reprenant la série d’attentats mahométans, auxquels les molles populations occidentales réagissent par des pleurs et des paroles œcuméniques.

    Il faut reconnaître qu’avec les Français, les Belges, les Allemands et les Scandinaves actuels, les nouveaux maîtres jouent gagnants sans prendre trop de risques. Comment leur reprocher de vouloir transformer en esclaves d’ignobles créatures qui ne demandent que de manger, boire et s’amuser. Face au consommateur idiot à force de béatitude, il y a peu, très peu, de citoyens en Europe occidentale.

    Quant à la France, le mouvement populiste, sottement confié à une femme médiocre et à un dévirilisé roublard, il a été savamment démoli de l’intérieur... sans que personne ne veuille comprendre que là aussi s’applique l’adage : cherchez à qui profite le crime.

  • Les chrétiens doivent se montrer bien plus fermes face à la modernité

    6a00d83451619c69e201b7c941a10a970b-250wi.jpgAuteur du Pari bénédictin, Rod Dreher a été interrogé dans le numéro de janvier du mensuel La Nef. Extrait :

    "[...] Le pari bénédictin est une stratégie pour vivre sa foi chrétienne dans un monde qui y est de plus en plus hostile. Les chrétiens, d’après moi, doivent se montrer bien plus fermes face à la modernité que ce qu’ils ont fait jusqu’à présent. Longtemps, l’Eglise a tâché de s’accommoder à la vie moderne, reprenant notamment à son compte l’égalitarisme et l’individualisme. C’est un désastre, non seulement pour elle, mais encore pour l’Occident, qui revit spirituellement ce que Rome a connu lors de sa chute. J’invite les chrétiens désireux de survivre à devenir des versions laïques des moines bénédictins, qui se sont dressés au milieu des ruines de l’Empire romain. Nous ne sommes pas appelés à la vie monacale, mais la Règle de saint Benoît contient nombre de leçons et de pratiques adaptables à la vie laïque et utiles pour faire face aux défis, voire aux persécutions modernes. Comme me le disait le père Cassien Folsom, fondateur d’une communauté bénédictine à Nursie, la ville natale de saint Benoît, les chrétiens qui ne font pas, d’une manière ou d’une autre, le pari bénédictin, ne parviendront pas à remporter les épreuves à venir.

    Parce que nos histoires et nos sociétés diffèrent, le pari bénédictin ne sera pas le même en France qu’aux Etats-Unis. Dans tous les cas, il s’agira de bâtir des communautés au sein desquelles les chrétiens pourront, ensemble, étudier les Ecritures, méditer sur la tradition, prier le rosaire, jeûner, partir en pèlerinage… La pratique ne peut être une partie de notre vie : elle doit en être le tout. Pas de compromis : le compromis est un aveu de défaite ; il conduit à l’assimilation. Ces propos sont durs, je le sais, mais nous ne pouvons nous permettre de nous voiler la face. L’optimisme mal placé ne vaut pas mieux que le désespoir.

    Récemment, je discutais par e-mail avec l’un des plus grands théologiens américains actuels, pour lui raconter la visite que j’ai effectuée en France en septembre. Je lui disais à quel point j’aimais la France et redoutais pour son avenir et celui de son Eglise. Sa réponse était pleine de sagesse :

    « Les païens peuvent devenir chrétiens ; les nihilistes post-chrétiens sont incapables de redevenir chrétiens. Mais il vient une génération qui a oublié ce que signifiait rejeter le christianisme, et qui est, en un sens, redevenue païenne. Donc apte à devenir chrétienne.

    « La postmodernité finira par disparaître, et avec elle le ressentiment et le désenchantement qui l’ont fait naître, concluait-il. Laissons à la France un siècle. Les changements culturels se mesurent en générations, non en décennies. »

    La stratégie du pari bénédictin s’applique donc aussi bien en France : elle permettra à la foi de survivre à l’obscurité, jusqu’à ce que les générations futures s’ouvrent à la grâce de la conversion.

    En France, la revue Catholica vous accuse de favoriser « un communautarisme chrétien très œcuménique » en incitant les chrétiens à « délaisser le terrain politique » pour retourner « dans les catacombes » : que lui répondez-vous ?

    C’est absurde. Je n’ai jamais incité les chrétiens à s’enfermer au monastère : au contraire, je les appelle clairement à vivre dans le monde. Mais pour ce faire, pour vivre en chrétiens dans un monde qui ne l’est plus, il nous faut redoubler d’ardeur dans notre foi, dans nos vies personnelles et familiales, dans nos paroisses. Les croyants ne doivent pas déserter la politique, mais ils doivent cesser de croire que la politique suffira à protéger l’Eglise. Aux Etats-Unis, les chrétiens conservateurs se sont imaginé qu’il suffisait d’élire des républicains pour que tout aille bien. Leur stratégie a échoué. Les républicains, depuis trente ans, se sont maintenus au pouvoir la plupart du temps, mais ça n’a pas enrayé la dégénérescence de la culture américaine. La génération du millénaire abandonne massivement le christianisme. Pour paraphraser Soljenitsyne, les chrétiens américains pensaient que la ligne de partage entre le bien et le mal séparait l’Eglise et le monde, quand elle traverse en réalité le cœur de chaque homme.

    Pour ce qui est du « communautarisme », je comprends que la notion fasse peur en France. Mais je maintiens : a-t-on vraiment le choix ? Allons-nous couler avec le navire parce que la seule idée de grimper dans des chaloupes nous effraie ? Personne n’est capable de résister seul, tant sont puissantes les forces à l’œuvre contre le christianisme authentique. N’aurions-nous pas fait des idoles de la République et de ses principes ? Si l’on doit choisir entre être un bon républicain français et un bon chrétien français, le choix est évident pour tout vrai disciple du Christ. Le monde moderne nous pousse de plus en plus à faire ce choix, même si nous ne le voyons pas. [...]

    Je suis un lecteur de Michel Houellebecq, qui me semble avoir très bien diagnostiqué la civilisation post-chrétienne. Dans Soumission, il dépeint une France incapable de se soigner, qui se soumet à l’islam parce qu’elle a définitivement abandonné Dieu. Le libéralisme et le consumérisme sont les deux maux qui affaiblissent l’Occident et le rendent vulnérable à l’islam. On ne peut résister si l’on n’a rien, et une vie guidée par l’athéisme et l’hédonisme est exactement cela : rien. Pour lutter contre la menace islamiste, les Français doivent commencer par retourner à la messe, revenir à la foi de leurs pères. S’ils ne sont pas prêts à suivre la voie du fils prodigue, qu’ils se préparent à se courber devant Allah. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • « Radicalisation » de la laïcité: les propos ambigus du président Macron parCatherine Kintzler

    Le président de la République a convié, en fin d’année, des dignitaires religieux. Certains d’entre eux ont fait état de propos qu’il aurait tenus en leur présence. Emmanuel Macron aurait notamment mis en garde contre une « radicalisation » de la laïcité, et résumé sa doctrine par la maxime « la République est laïque, mais non la société ». Quelle que soit la manière dont je les envisage, ces propos rapportés et fragmentaires me semblent mal ficelés.

    Voici, de manière succincte, comment j’ai maintes fois caractérisé le fonctionnement du régime de laïcité, composé de deux volets. D’une part le principe de laïcité (principe d’abstention de la puissance publique en matière de cultes, de croyances et d’incroyances) est « radical » en un sens étymologique : il mène jusqu’à ses racines la disjonctin entre foi et loi ; le moment politique ne recourt pas au modèle de la foi, il ne s’inspire d’aucun lien préexistant et ne suppose aucune forme de croyance ou d’appartenance préalable, il ne dit rien des croyances et des incroyances. D’autre part ce principe d’abstention, ne s’appliquant qu’au moment politique, au domaine de la puissance publique et à ce qui participe d’elle, a une portée limitée et n’a de sens qu’à libérer tout ce qu’il ne gouverne pas : l’infinité de la société civile jouit de la liberté d’expression dans le cadre du droit commun, y compris bien sûr en public. Autrement dit, le régime de laïcité n’est pas épuisé par le seul principe de laïcité, il articule deux éléments.

    C’est à partir de là que je m’interroge sur les propos attribués au président de la République.

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  • St Sylvestre : feu d’artifice de violences - Journal du Mardi 02 Janvier 2018

  • Conservatisme

    4029490237.jpgEst-il vrai que le conservatisme est à la mode ? Un certain nombre de signes pourrait plaider en ce sens. On est même allé jusqu’à prétendre que la tendance sinistrogyre (c’est-à-dire en faveur d’une pensée de gauche) établie naguère par Albert Thibaudet pour caractériser le mouvement des idées politiques en France, était désormais démentie par une nette tendance dextrogyre. On peut objecter à cela la victoire d’Emmanuel Macron, proclamant haut et fort son progressisme, mais la nature du macronisme est encore en suspens, sa prétention à dépasser le clivage gauche-droite attendant une véritable confirmation. Le débat intellectuel demeure largement ouvert, et il l’est d’autant plus que la notion même de conservatisme a toujours eu beaucoup de mal à être définie et à trouver droit de cité dans ce pays. Thierry Maulnier n’aimait-il pas rappeler la formule du duc d’Orléans pour qui « le mot commençait vraiment trop mal ». Beaucoup de réactionnaires se sont moqués, tel Bernanos, de ces braves gens qui « se sont appelés eux-mêmes, tour à tour, conservateurs, libéraux ou modérés, dans l’espoir que ces sobriquets, qui suaient la paresse et la peur, allaient leur assurer infailliblement l’estime et l’amour du peuple français». Il y a donc beaucoup de travail pour assurer au conservatisme un statut à la fois honorable et crédible. C’est pourquoi Frédéric Rouvillois, Olivier Dard et Christophe Boutin ont préféré la formule du dictionnaire à celle du manifeste pour faire un peu plus de clarté et apporter un peu de rigueur à ce qui pourrait être autre chose qu’« un simple ramassis de préjugés bourgeois agités comme des épouvantails contre ceux qui se réclament de la Justice et du Progrès, mais un ensemble extrêmement riche ».

    La preuve en est faite grâce à cette publication d’un bon millier de pages, dont la fonction est plutôt de donner infiniment à penser quant à une tradition qui pourrait bien trouver aujourd’hui le terrain propice à une refondation « qui reprendrait l’héritage des conservatismes anciens, mais qui implique aussi de prendre en compte des éléments qui n’avaient pas été intégrés aux programmes conservateurs des XIXe ou XXe siècles tant qu’ils semblaient ne jamais devoir être menacés, alors que la démesure moderne risque de les faire disparaître eux aussi ». Les trois responsables du dictionnaire soulignent ainsi d’emblée en quoi le conservatisme pourrait trouver une actualité bien supérieure aux modes éphémères, dès lors qu’il affronterait non pas une menace contre un ordre bourgeoisement établi mais une atteinte à la substance de notre humanité, en ce qu’elle a de plus exposée. Mais avant d’en arriver à cette ultime conclusion, il était nécessaire de refaire tout un parcours historique, afin de saisir à travers quelles étapes, quelles difficultés s’était constitué un courant conservateur aux multiples déclinaisons, toujours confronté à des difficultés tenant à la complexité d’une réalité rebelle aux réductions idéologiques.

    Il fallait bien partir d’une définition minimale. Celle-ci semble correctement formulée par Philippe Bénéton : « Le conservatisme est un mouvement intellectuel (et politique) de l’ère moderne qui naît avec elle puisque contre elle ; la doctrine conservatrice s’est constituée pour la défense de l’ordre politique et social traditionnel des nations européennes, elle est fondamentalement anti-moderne. Le conservatisme est donc un traditionalisme. Dans la mesure où il a une filiation qui, tout en restant fidèle aux valeurs du conservatisme, s’est détachée, histoire oblige, de la tradition pré-moderne et du modèle historique qu’elle incarne, l’on parlera alors de néo-traditionalisme. » Ce simple point de départ indique déjà la difficulté d’une pensée qui, en dépit de sa volonté d’assurer le pérenne, se trouve contrainte d’assumer la nouveauté, au risque de sérieuses contradictions. De là, par exemple, ses rapports indécis avec le libéralisme. Peut-on être à la fois conservateur et libéral ? La réponse ne va pas de soi, car s’il semble y avoir des incompatibilités doctrinales, il y aussi d’évidentes complicités. Ainsi que le remarque Lucien Jaume : « Le libéralisme peut se montrer aussi bien conservateur (contre les idéologies égalitaires ou “régénératrices” au sein de la Révolution française) que révolutionnaire. L’“appel au ciel” chez Locke, le soutien à la révolution de 1830 chez les orléanistes… » (article Libéralisme). L’ambiguïté est déjà manifeste chez Chateaubriand, qui fut le premier à se faire le porte-drapeau de la réaction à la Révolution, en figure de proue d’un journal qui s’appelait Le conservateur, mais qui, en même temps, veut comprendre une certaine inspiration de 1789, tout en ayant subi aussi le choc, avant son neveu Tocqueville, de la découverte du Nouveau monde. Autre ambiguïté : le conservatisme est très souvent accusé d’indifférence à l’égard de la question sociale, et il serait suspect, à l’instar du libéralisme, de préférer les lois du marché à une politique de justice sociale. Mais c’est oublier l’extrême sensibilité de beaucoup de conservateurs, tel Albert de Mun, à combattre une pauvreté, qui tenait aux excès du système capitaliste et industriel, provoquant « la déliquescence des liens sociaux, et, en premier lieu, l’érosion du lien familial, par l’amenuisement de l’humain et son exploitation » (Claire Araujo Da Justa, article Pauvre, pauvreté).

    Ce n’est là qu’un faible aperçu de la richesse de ce dictionnaire qui, par ses développements, ne cesse d’inciter à toujours plus creuser et complexifier la réflexion. On prêtera, notamment, attention aux liens qu’une tradition politique entretient avec des courants philosophiques aussi caractéristiques que le thomisme et plus généralement avec le christianisme. De sa part, on ne saurait admettre nulle neutralité axiologique, ce qui l’éloigne de l’ère du vide dans toutes ses désinences, d’un libéralisme incertain («Le libéral, disait le général de Gaulle, est celui qui pense que son adversaire a raison ») mais qui pourrait le rendre apte à affronter un des défis les plus graves, « le remplacement d’un monde par une réalité virtuelle qui dissimule mal les risques d’un nouveau totalitarisme ». Ainsi pourrait enfin se détacher « une volonté de perdurer dans l’être, ancrée aux coeurs des hommes » qui permette « de fédérer des axes et, peut-être, de rassembler une famille ». 

    Le dictionnaire du conservatismesous la direction de Frédéric Rouvillois, Olivier Dard et Christophe Boutin, Les Éditions du Cerf.

    Royaliste

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