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  • Sébastien Meurant : « Il y a un lien entre immigration et délinquance »

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    Rapporteur spécial au Sénat du projet de loi Asile et immigration, Sébastien Meurant, sénateur LR du Val d’Oise, est revenu sur la politique française en matière d’immigration et d’asile.

    Que pensez-vous de la loi Asile et immigration ?

    La loi qui a été votée n’est pas du tout à la hauteur des enjeux.
    Or, ce sont des enjeux majeurs pour l’avenir de la France et de l’Europe. Nous l’avons vu récemment avec les élections successives. Ce qui s’est passé en Italie est également très intéressant. C’est un enjeu qui risque de faire éclater l’Europe.
    Avant tout, si on se place du point de vue français qui m’intéresse en premier lieu, c’est un enjeu civilisationnel. Sur un certain nombre de territoires, la France et les lois de la République ne sont plus respectées. Cet état de fait est directement lié à l’immigration.
    Le texte voté ne répondra à rien de tout cela. Pire, il élargit le regroupement familial. Cette loi favorisera l’envoi de mineurs qui seront exploités. On subventionne tout un tas d’associations dont le fonds de commerce est cette misère humaine. Nous sommes donc aujourd’hui complices du trafic d’êtres humains. C’est dramatique et tragique.
    L’État français est complice de cela. Nous savons très bien qu’en envoyant des signaux forts, comme le disait l’Italie ou comme l’avait proposé un Général italien, en une semaine les flux irréguliers en Méditerranée sont réglés.
    La France qui a une politique ambiguë est complice de cela. On ne veut pas accueillir l’Aquarius, mais on va accueillir les personnes qui sont dans l’Aquarius et qui veulent quitter l’Espagne pour venir en France. Et c’est bien normal qu’ils le veuillent puisque notre modèle social, qui prend l’eau de toutes parts, est une pompe aspirante énorme. C’est humainement compréhensible. En revanche, politiquement c’est suicidaire.
    Demain, l’Afrique doublera sa population. Que fait-on ?
    Devons-nous continuer à nous voiler la face en mettant de l’argent et des moyens qui sont évidemment insuffisants, car la misère dans le monde est grande ? Nous jouissons en France d’un modèle extrêmement généreux. Or, ce modèle-là est déficitaire et la perpétuation de ce système se fait à l’encontre des Français, car il y a un appauvrissement généralisé.
    Ce refus de voir la réalité est politiquement terrible. Je suis allé voir France terre d’asile. Cette association de 35 personnes en 1997 et aujourd’hui à plus de 900 personnes. Ce sont des fonds publics. Le rôle des parlementaires est d’aller voir comment sont utilisés les fonds publics, notamment en matière migratoire.
    La réalité est que l’immigration conduit à un appauvrissement du pays et à une augmentation de la délinquance. Évidemment, l’immigration n’est pas gratuite. Lorsqu’on supprime des classes dans certaines zones rurales, on en crée dans certaines zones périphériques. Évidemment lorsqu’aucun parent ne parle français, c’est plus difficile pour les enseignants. Il faut donc mettre des moyens, mais malheureusement, nous n’avons plus ces moyens actuellement.

    Faites-vous un lien entre immigration est délinquance ?

    Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles et de visiter les prisons. Évidemment, on peut faire un lien entre immigration, délinquance et pauvreté. On peut également faire un lien avec les attentats terroristes islamistes. Évidemment qu’il y a un lien. Je rappelle simplement ce que monsieur Valls avait déclaré en octobre 2015. Il déclarait que nous ne faisions pas de tri entre migrants. Et peu de temps après, en novembre, il déclarait que des terroristes s’étaient glissés parmi les migrants.
    La réalité qui n’est autre que celle-ci, même si elle déplaît à certaines personnes. Croyez-vous que cela va s’améliorer si on ne change rien ?
    Cette question-là est majeure pour l’Europe, un continent vieillissant qui subit une immigration de masse. Ce qui se passe en Italie et en Allemagne est très intéressant.
    L’échec de Merkel en 2015, et de l’Europe, est d’avoir annoncé que nous allions accueillir 1 million de personnes sans demander aux pays membres. Or, une fois entrées dans l’espace Schengen, ces personnes vont où elles veulent. Et actuellement, l’Europe n’assure pas la sécurité des peuples européens. Nous avons confié à la Turquie l’essence même de ce que peut faire l’Europe, la sécurité, avec 6 milliards d’euros pour assurer la gestion des flux.
    La raison d’être de l’Etat est d’assurer la sécurité intérieure et extérieure du pays. Les deux sont liées. On voit que des personnes venant de l’extérieur peuvent perpétrer des meurtres de masse. Il suffit de revenir 20 ou 30 ans en arrière, c’était inenvisageable. On ne peut pas continuer comme cela. On ne peut pas continuer à accueillir comme cela des gens de l’extérieur qui veulent nous imposer leur façon de vivre, avec une vision de la femme incroyable et une religion qui pour certains est une religion du pré-Moyen-âge.
    Les questions de l’identité, de la religion, de la sécurité sont des questions majeures et essentielles.
    La loi immigration qui vient d’être votée ne changera rien. Elle peut apparaître avec la complicité des médias et de la gauche comme trop restrictive alors qu’en réalité, elle est plus permissive que ce qui existe. On est dans la communication et le » en même temps ». On essaie de séduire un peu la gauche et un peu la droite. Il ne faut pas prendre les Français pour des gogos.

  • Affaire Benalla : un sbire de Macron pris la main dans le SAC ? – JT TVL 19 juillet 2018

    1) Politique / Affaire Benalla : un sbire de Macron pris la main dans le SAC ?

    Alexandre Benalla, un membre de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron, est accusé de violences en marge des manifestations du 1er mai. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire ce jeudi, plus de deux mois et demi après les faits.

    2) Politique-media / Loi contre les Fake-News : un rejet de plus  

    Le projet de loi contre les fake news s’est fait un nouvel ennemi. Mercredi, la commission des loi du Sénat a rejeté les deux propositions de texte et dénonce un danger pour la liberté d’expression.

    3) Economie / Bruxelles s’attaque à Google

    4) L’actualité en bref

    Pour ceux qui n’arrivent pas à lire cette vidéo, regardez là sur RuTube (juste en dessous)

    Vidéo RuTube :
    https://www.tvlibertes.com/2018/07/19/24407/affaire-benalla-sbire-de-macron-pris-main-sac-jt-tvl-19-juillet-2018

  • Le phénomène Trump ? Un éléphant dans un magasin de porcelaine ou bien autre chose ?

    Les dernières prestations de Donald Trump - c'est bien ainsi qu'on peut les désigner- ont ce double caractère, que Christian Vaneste a fait judicieusement remarquer dans Boulevard Voltaire, d'être à la fois horripilantes et ... réjouissantes. Ainsi, au dernier sommet de l'OTAN, face à une Angela Merkel chancelante, de sa nouvelle charge contre l'Allemagne accusée d'enrichir la Russie, d'en être prisonnière et d'être complètement contrôlée par elle. Ainsi de son tempétueux passage à Londres où il a carrément agressé la pauvre Theresa May, tancé le gouvernement britannique coupable de préparer un Brexit mou, lui qui en veut un dur, et s'est même ingéré sans vergogne dans les affaires politiques de la plus vieille démocratie du monde, au point de marquer - sans égards pour aucun usage - que Boris Johnson, le bouillant épigone de Churchill, ferait un excellent Premier Ministre du royaume, le tout avant un thé peu protocolaire avec la reine Elizabeth II à Windsor. Ainsi, pour finir - provisoirement - de sa rencontre, choquante tous médias confondus, avec Vladimir Poutine à Helsinki. Trump secoue l'Europe comme un prunier, avons-nous écrit le 26 juin dernier. Mais pas seulement et si l'on veut bien nous lire, ou nous relire, peut-être reconnaîtra-t-on que nous n'avions pas trop mal analysé le phénomène Trump et en avions, en quelque sorte, prévu la suite ... Il reste que ce qui change en ce moment en Europe et dans le monde est d'une extrême importance pour la France et pour l'Europe.   LFAR     

    En deux mots.

    Le vent a tourné. Il souffle dans la direction des peuples qui ne veulent pas mourir  

    Trump défraye la chronique et il est assez patent qu'il y prend plaisir. Ancien acteur de télé-réalité, on ne s'étonnera pas qu'il raffole d'être vu et entendu. On dit qu'il adore être seul contre tous. Si omnes, ego non*. 

    Désormais son théâtre est le monde. Il y parle fort et - ce n'est pas nouveau - la parole du président des Etats-Unis porte loin. Son langage est rude, cru, sans nuance, manichéen. Celui qui plaît à l'Amérique profonde. Et que l'on comprend au comptoir des saloons sauvages, où l'on boit, selon Brasillach, l'alcool de grain des hommes forts**. Trump a dû goûter de ce breuvage viril - dans les verres grossiers - plus souvent qu'à son tour et de l'énergie qu'il y a puisée il fait profiter son pays et le monde. 

    Il réenracine l'Amérique. Il restaure le vieux nationalisme américain et rompt avec l'humanitarisme universaliste de son prédécesseur. Il ne rêve sûrement pas d'un prix Nobel de la Paix, tel celui notoirement ridicule que le jury de Stockholm avait inconsidérément attribué à Barak Obama à l'orée de son mandat. De toute évidence, ce n'est pas le genre de rêve qui pourrait hanter le sommeil de Donald Trump. Pareil risque ne le guette pas. 

    Il renoue avec l'appétit américain de richesse, de puissance et de liberté. Entendons : La liberté de l'Amérique. « Pour être libre, dit Bainville, il faut être fort ». Telle est même la définition vraie de la liberté. Et Maurras dit quelque part qu’une liberté c’est un pouvoir. Ni plus ni moins. Trump le sait mieux que personne. Ses conseillers maurrassiens - Steve Banon, Stephen Miller … - n'auront qu'à lui confirmer ce qu'il a appris en naissant, comme l'Amérique profonde soudain réveillée par ce soudard capricieux qui siffle la fin du libre-échange. Il  punit la Chine et l'Allemagne de leurs succès commerciaux qui ruinent l'Amérique, détruisent son industrie et ses emplois. Il déchire les traités. Il arrive au G7 canadien en réclamant à cor et à cri la réintégration de la Russie. Il déménage son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Il engage avec Kim Jong un, un processus de paix hautement improbable il n'y a pas six mois. Si son pouvoir se renforce à l'intérieur, demain, il se rapprochera de Poutine et, après-demain de Téhéran. Enfin - impardonnable transgression - il expulse les migrants ... Il nous conseille d’en faire autant, nous reproche de n’en rien faire … 

    Donald Trump a torpillé le dernier G7 parce qu'il déteste ces grand-messes ridicules et vaines et parce qu'il préfère négocier pour le compte des États-Unis avec chaque partenaire pris séparément. Finies les décisions censément collectives. Fini le semblant de gouvernance mondiale où rien ne se décide jamais. Retour aux nations ! Après l'esclandre canadien, les futurs G7 ne seront sans-doute plus jamais comme avant... L'Amérique de Trump reprend sa liberté. Elle a les moyens de l'exercer. Les Etats-Unis sont forts.  

    Et Trump secoue l'Europe comme un prunier. Il lui dit ses quatre vérités. Il taxe son aluminium et son acier. Le secteur automobile allemand n'a qu'à bien se tenir. Angela Merkel n'ignore pas que Trump l'a en ligne de mire. Et Trump dit à l'Europe sa faiblesse et sa lâcheté. En matière de défense [au fait, contre qui ?] mais aussi en matière d'immigration. Que l'on y regarde bien : à sa manière Trump intervient dans les affaires européennes. Son America first n'est pas nécessairement synonyme de l'isolationnisme d'antan. Trump remue la pâte européenne. Il en discerne les failles, les tendances lourdes. La permanence des nations ne lui échappe pas. La volonté identitaire des peuples non plus. Il distribue blâmes et bons points en conséquence. Il jouera des divisions inter européennes. Au besoin il les attisera. Il en tirera pour les États-Unis tout le parti qu'il pourra. « Les nations n'ont pas d'amitiés, elles ont des intérêts ». Trump ne ménagera pas les nôtres, mieux vaut le savoir. Mais sa sympathie et - en un sens à prendre avec des pincettes - son soutien va, de toute évidence, à ceux qui refusent comme lui la submersion migratoire et le nivellement des identités. A ceux qui ne veulent pas mourir.  

    Certes, ceux qui ne veulent pas mourir, qui veulent rester ce qu'ils sont, n'ont pas encore partie gagnée. Mais on voit mal aujourd’hui comment le mouvement protestataire engagé dans toute l'Europe pourrait être stoppé. Il connaîtra des avancées et des reculs. Mais des deux côtés de l'Atlantique, le vent a tourné. Désormais, il souffle dans la direction des peuples qui ne veulent pas mourir. 

    * Devise de la Maison de Clermont-Tonnerre

    ** Le jugement des juges, Poèmes de Fresnes 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... :

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La gueule des pilleurs et saccageurs fêtant la coupe du monde de foot… Vidéo-reportages amateurs

    Pillage-intermarché-paris-191x300.jpgDeux vidéos comme exemples : La première a été tournée lors du pillage d’un magasin Intermarché situé avenue de la Grande armée à Paris .  Mais bien d’autres images semblables sont rapportées par la presse ou Internet. Et dans les principales villes de France aussi.

    La seconde ci-dessous a été prise sur le vif du pillage d’un magasin de scooters  prés de l’Arc de Triomphe, « Toujours par les mêmes »indique le tweet  de Donatien Véret.

    Des Images qui semblent ne jamais prendre fin en France nouvelle, quand l’incendie s’éteint d’un côté il renaît de l’autre plus vif que la fois précédente. Entre les blaks blocks gauchistes et écologistes chers au régime qui ont semé la pagaille et les cocktails molotov à propos de Notre-Dame des Landes, les mécontents des actions de la police qui ont fait éclater plusieurs jours durant leur « juste » colère à Nantes, et les gais lurons du championnat de foot, maillot de l’équipe de France sur le dos,  un peu partout où la France fêtaient leur victoire sportive à leur façon. Tous les prétextes sont bons: colère ou liesse! La France est grande et généreuse!

    Le pouvoir d’Emmanuel Macron ne sévit que contre ceux qui disent la vérité à travers une traque des prétendues « fausses nouvelles » [fakes news], c’est-à-dire les vérités qui dérangent Jupiter. D’autant plus que le régime à travers ses caisses de résonances médiatiques comptait sur la victoire de la Coupe du monde de foot en Russie pour redorer son blason qui se ternit à vive allure selon tous les derniers sondages d’opinion.

    Lire la suite sur Media presse.info

  • Une taupe démasquée au Camp Jeune Nation…vigilance !

    Ce tweet a été publié le 16 juillet à 12 h 34  sur le compte de Yann Benedetti :

    « Une salope de journaleux de TV Presse Prod infiltrée au Camp Jeune Nation pour un reportage pré-vendu à C8, débusqué et chassé avec tout son attirail de James Bond, dont 2 montres et 3 stylos caméras ! C’est la même équipe qui avait dupé les identitaires niçois du Front National. »

    espion_taupe.png

    Il ne faut pas oublier que Civitas a aussi été victime de ce genre de tentatives d’infiltrations. J’avais dit alors ce qu’il y avait à dire sur le sujet. Vigilance, vigilance et encore vigilance. La pratique d’infiltration va revenir en masse depuis que de plus en plus de gens de nos milieux refusent de donner la moindre interview aux torchons que sont, en vrac, ViceBuzzfeed (aujourd’hui défuncté) et autre Streetpress ou Slate. Partis, écoles, églises, associations, personne n’est à l’abri. C’est pour cela que les informations doivent être échangées afin d’éviter que les taupes n’aillent creuser leur galerie ailleurs…

    Hristo XIEP

    http://www.medias-presse.info/une-taupe-demasquee-au-camp-jeune-nationvigilance/95045/

  • VAGUE D'AGRESSIONS SEXUELLES APRÈS LA VICTOIRE DES BLEUS

  • Sparte, cité des arts, de la guerre et des lois

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    Face à la lumineuse Athènes, baignant sous le soleil de l’Egée, communément représentée comme l’archétype de la cité grecque, il est de coutume d’opposer la sombre image de Sparte, austère et rude caserne aux mœurs barbares, retranchée derrière les montagnes du Péloponnèse, longtemps décrite comme le modèle des dictatures militaristes voire la matrice des régimes totalitaires.

    Loin de ces préjugés, les éditions Perrin ont publié récemment un gros livre passionnant de Nicolas Richer, Sparte, cité des arts, de la guerre et des lois, qui fera date dans l’historiographie consacrée à l’antique Lacédémone. A travers une très complète synthèse richement documentée, son auteur remet les idées à l’endroit au bénéfice de la patrie de Lycurgue tout en retraçant l’histoire et le fonctionnement de Sparte depuis la Laconie homérique jusqu’à ses derniers feux, à l’aube de l’époque hellénistique.

    « Une cité grecque de Grecs en Grèce »

    Dès l’introduction, Nicolas Richer souligne que Sparte est d’abord « une cité grecque de Grecs en Grèce. En d’autres termes, la culture des hommes de Sparte dans l’Antiquité était très semblable à celle des autres Grecs, bien que leurs organisations et leurs priorités différaient ». Homère et Hésiode étaient lus et étudiés à Sparte, de même que les auteurs lacédémoniens, comme Tyrtée ou Alcman, étaient reconnus dans les autres cités grecques. La cité de Lycurgue ne fut pas toujours le fruste Etat rétif aux arts que l’on décrit, connaissant une intense activité artistique au VIe siècle av. J.C., notamment avec ses bronzes et céramiques exportés dans tout le bassin méditerranéen. En matière architecturale enfin, les bâtiments publics étaient semblables aux autres cités grecques. C’est seulement à la fin du VIe siècle av. J.-C. que l’austérité s’installe, fruit d’une volonté politique privilégiant la seule valeur civique et la force virile des citoyens lacédémoniens. Sparte en effet, c’est d’abord la cité des homoioi, c’est-à-dire des « semblables » plutôt que des « égaux ». Si les différences de fortune et d’origine sont présentes à Sparte, rappelle Nicolas Richer, il y règne, comme l’écrit Thucydide, une « égalité plus forte qu’ailleurs dans la façon de vivre » où chacun s’efface au service de la cité et de l’obéissance à ses lois.

    La rude école

    Cet égalitarisme s’exprime notamment à travers les syssities (repas pris en commun), le port d’une tenue identique pour tous et un système éducatif obligatoire. De sept à vingt ans, le jeune Spartiate est retiré à ses parents pour recevoir une éducation collective, la paiédéia, se déroulant par étapes, inculquant un grand sens du devoir et une forte maîtrise de soi à travers la règle des pathémata. Habitués aux coups et aux privations, soumis à une forte émulation, les meilleurs d’entre eux pratiquaient ensuite l’épreuve initiatique de la cryptie qui leur permettait d’intégrer le corps des hippeis, garde d’élite de l’armée spartiate. Au sein de cette rude école, Nicolas Richer rappelle que la formation intellectuelle n’était pas négligée, bien au contraire.

    Les jeunes filles s’astreignent également à cette discipline des esprits et des corps. Les exercices gymniques et la pratique collective auxquels elles participent comme leurs frères visent à former des femmes robustes aptes à faire de beaux et solides enfants dans une perspective clairement eugéniste (qui n’est pas propre à Sparte). Le rôle des épouses et des mères dans l’exaltation des vertus guerrières est aussi primordial : elles devaient « tourner en dérision les médiocres et exalter les meilleurs », incitant leurs époux et leurs fils à la « belle mort » (khalos thanatos), toujours préférable à une vie honteuse.

    C’est seulement après ses trente ans que l’homoioi n’est plus soumis aux règles d’existence commune ; « on pouvait alors estimer qu’il avait pleinement fait sienne les valeurs requises. » Le citoyen reste cependant mobilisable jusqu’à soixante ans et doit conserver sa condition physique et morale, notamment par la pratique de la chasse, considérée comme l’exercice le plus proche de la guerre.

    Sous la menace d’un horizon de guerre

    Cette dure discipline explique pourquoi les Spartiates étaient considérés « comme des guerriers sinon invincibles, du moins redoutablement efficaces ». Petite cité aux effectifs réduits, dépourvue de murailles protectrices au coeur d’un vaste territoire peuplé par les Hilotes, populations asservies mais hostiles, Sparte vivait constamment menacée. Cet « horizon de guerre » explique aussi pourquoi les vertus militaires représentaient la colonne vertébrale de la philosophie spartiate. Nicolas Richer rappelle toutefois que « Sparte ne peut être assimilé à une cité militariste, au sens où l’armée, constituée à part dans le système social, exercerait une influence prépondérante sur la vie collective. Ce sont les citoyens-soldats qui étaient mobilisables en fonction des décisions qu’ils prenaient eux-mêmes, lors des réunions de l’assemblée. »

    La phalange où « chaque soldat aurait, de son bouclier (hoplon) tenu au bras gauche, protégé le flanc droit de son voisin de gauche » est à l’image de cette société où le singulier doit se sacrifier au Tout. Au-delà de la sublimation des valeurs guerrières érigée en règle de vie, « exaltant les vaillants et avilissant les défaillants », Nicolas Richer considère que la supériorité de Sparte dans l’art militaire reposait également sur le caractère systématique d’une organisation très hiérarchisée et soudée par un puissant esprit de corps, forgé au sein des syssition.

    Cette vocation militaire permettra à Sparte de demeurer invaincue jusqu’ à la bataille de Leuctres, en 371 av. J.-C, malgré une forte oliganthropie qui réduira les effectifs spartiates de 10 000 à moins de 700 hommes en l’espace de quelques générations, et sur laquelle le livre apporte d’intéressants éclairages.

    * * * *

    Au contraire des vestiges orgueilleux de l’Acropole d’Athènes, rien ne laisse deviner aujourd’hui dans la plaine de Sparte la présence lointaine de la cité guerrière qui semble s’être évanouie au vent de l’Histoire. Le livre de Nicolas Richer fait justice de cet oubli. La vision d’une Sparte conservatrice et figée laisse place aux aspects novateurs et originaux de la cité des Lacédémoniens, offrant un modèle alternatif de gouvernement qui fascinera les Grecs. Il rappelle également que sans les phalanges spartiates, à l’origine de la révolution hoplitique, c’est la Grèce tout entière qui aurait été submergée par la Perse.

    Dans son essai intitulé Sparte et les Sudistes, Maurice Bardèche écrivait que « rien ne doit nous faire oublier que Sparte, c’est avant tout une certaine idée du monde et une certaine idée de l’homme ». Il rejoignait en cela, à 2 300 ans de distance, les écrits de Xénophon affirmant que « Sparte l’emporte en vertu sur toutes les cités, car elle est la seule où se conduire vertueusement soit une obligation publique ». Loin des fantasmes et clichés, à nous autres Européens bien-nés, telle doit être la leçon à retenir, que Sparte continue de nous adresser par-delà les siècles.

    Benoît Couëtoux du Tertre

    Tribune reprise de institut-iliade.com

  • Polémique sur la limitation de vitesse : Édouard Philippe perd le premier round

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    Édouard Philippe, ce boxeur amateur, s’est pris un crochet qui le conduira peut-être à réfléchir. On vient d’apprendre que le nombre de morts sur les routes de France a baissé de 9,3 % en juin par rapport à l’année précédente : on roulait pourtant encore à 90 km/h. Nous n’aurons pas le mauvais goût de ne pas nous réjouir de cette baisse de la mortalité routière, qui confirme une tendance générale observée depuis 2017. Il n’empêche que cette courbe descendante prouve que le nombre de morts peut diminuer sans une mise en œuvre généralisée des 80 km/h.

    En dépit des protestations des associations d’automobilistes et de motards, des appels de nombreux parlementaires et élus locaux, le Premier ministre a imposé cette limitation sur 400.000 kilomètres de routes secondaires, sans compter toutes les routes départementales et vicinales. C’est à croire qu’il veut imposer sa marque et défendre cette mesure envers et contre tous pour montrer qu’il n’est pas une potiche, bien que le président de la République ait usurpé la plupart de ses prérogatives.

    À moins qu’il n’ait cédé à la facilité en se dispensant d’étudier les véritables solutions pour réduire le taux d’accidents, à commencer par l’entretien des routes et une politique de prévention et d’éducation efficace dans la lutte contre l’alcool et la drogue au volant. Il est vrai que, lorsqu’on diminue les subventions attribuées aux départements et qu’on soutient un président qui a une position fluctuante sur l’usage du cannabis, il est difficile de proposer de telles mesures.

    « L’objectif, ça n’est pas d’emmerder le monde » a-t-il souligné à la fin du mois de juin, « c’est de faire en sorte qu’il y ait moins de morts et moins de blessés graves ». Et pourtant, il emmerde le monde, notamment les Français des territoires ruraux, qui n’ont souvent aucun moyen de transport alternatif. Rien ne prouve, au demeurant, que la limitation de vitesse à 80 km/h permettra de sauver des vies supplémentaires, malgré les spots publicitaires à la télévision. De mauvais esprits pensent même qu’elle pourrait inciter à des imprudences, pour effectuer un dépassement par exemple, et causer autant, voire davantage d’accidents.

    Le plus grave, dans cette affaire, c’est la volonté d’imposer d’en haut une limitation uniforme, quand le bon sens indique qu’il faudrait adapter la vitesse aux conditions locales, que les élus de proximité connaissent mieux que des énarques dans leurs bureaux. Et si le Premier ministre ne fait pas confiance aux élus, il pouvait missionner les Préfets pour chapeauter cette opération.

    L’obstination dans l’erreur n’est pas une qualité. Édouard Philippe a beau se dire prêt à assumer l’impopularité sur ce sujet, il gagnerait un capital de sympathie s’il déléguait aux départements la mission de réguler la vitesse. Ce juppéiste, devenu conseiller stratégique de François Fillon après la primaire, a bien accepté, sans état d’âme, de devenir le Premier ministre d’Emmanuel Macron : il ne perdrait pas sa dignité, s’il venait à changer d’opinion sur la limitation de vitesse, et prouverait, par la même occasion, qu’il n’est pas un simple fantoche qui veut passer pour un dur.

    Philippe Kerlouan

    http://www.bvoltaire.fr/polemique-sur-la-limitation-de-vitesse-edouard-philippe-perd-le-premier-round/

  • Soljenitsyne, le Vendéen [4]

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    25 septembre 1993, Les Lucs-sur-Boulogne

     

    par Dominique Souchet

    Comment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps  l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites cent fois répétées ? Le superbe récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée de Dominique Souchet que le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle vient de publier répond à ce souci de façon passionnante. On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre. Du XVIIIe au XXe. Nous avons entrepris dimanche dernier la publication de ce récit qui s'étendra aux jours suivants. En remerciant Dominique Souchet et la N.R.U. de nous l'avoir donné.  LFAR 

    Le récit

    GÉNÉALOGIE DE LA TERREUR

    Aux yeux de Soljenitsyne, la Vendée, comme laboratoire de la première Terreur idéologique, a incontestablement un caractère matriciel. Pour lui, les deux Terreurs s'emboîtent. 

    Lénine sera hanté par la nécessité d'éviter à tout prix Thermidor — d'où la suppression de toute assemblée, au profit d'un organe au fonctionnement secret, le parti. Et par la nécessité de susciter sans cesse de nouvelles Vendées, pour alimenter en continu le processus révolutionnaire et entretenir l'indispensable surenchère. Dès 1905, il a reconnu dans « les Vendéens » les adversaires les plus redouta­bles de l'idée révolutionnaire. Soljenitsyne le souligne aux Lucs : Thermidor fut la chance de la France, en empêchant le régime terroriste de déployer ses conséquences dans le temps long, en privant le moment Robespierre de la possibilité de se pérenniser en système durable.

    Pourtant, s'exclame Soljenitsyne, « l'expérience de da Révolution française aurait dû suffire. » Mais non, l'horreur de la Terreur jacobine n'a pas suffi à dissuader les repreneurs : « Nos organisateurs rationa­listes du "bonheur du peuple" »,comme il les définit, vont en déployer les déclinaisons « à une échelle incomparable. »

    À partir de cette même expérience vécue par les Vendéens et par les Russes, Soljenitsyne en vient à définir le processus révolu­tionnaire lui-même, qu'il caractérise comme intrinsèquement des­tructeur : « Jamais, à aucun pays, lance-t-il aux Lucs, je ne pourrais souhaiter de "grande révolution". Il veut dire qu'il n'y a pas de « grande » révolution.

    Au terme du XXe siècle — « de part en part un siècle de terreur » on peut faire le bilan, et il est temps de le faire. Il est temps, dit-il, d'arracher à la Révolution «l'auréole romantique » dont l'avaient parée les Lumières et les artisans autoproclamés du « bonheur du peuple » au XVIIIe siècle. Il est temps de traiter lucidement de la question des origines des régimes terroristes : la Terreur du XXe siècle est l'accom­plissement, « l'effroyable couronnement, dit Soljenitsyne — ce sont les der­niers mots de son discours —, de ce Progrès auquel on avait tant rêvé au XVIIIe siècle » et qui a débouché sur les charniers de l'avenir radieux et la liquidation de ceux qui ont refusé de devenir des « hommes nouveaux ».

    C'est une véritable description clinique de la désarticulation des sociétés par le processus révolutionnaire, que Soljenitsyne effectue aux Lucs : « Les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leurs propres malheurs, que les révolutions détruisent le caractère organique de la société et qu'elles ruinent le cours naturel de la vie... Toute révolution déchaîne chez les hommes les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l'envie, de la rapacité et de la haine... »

    Mais les malheurs générateurs de lucidité s'oublient. L'aspiration utopique demeure comme une tentation sans cesse renaissante. La Révolution, sous quelque avatar que ce soit, est toujours prête à prendre la place du souci du bien commun. Alors quels garde-fous Soljenitsyne propose-t-il ? Il préconise, aux Lucs, un double contre­poison.

    D'une part, il ne faut pas cesser, il ne faut jamais cesser de regarder la réalité de la Révolution, là où elle a sévi, comment elle a effective­ment fonctionné, comment elle a broyé les hommes et les sociétés. C'est ce que fait aujourd'hui la Vendée, constate-t-il. Il vient le ratifier en espérant que la Russie sera capable demain d'en faire autant.

    D'autre part, il faut mettre en œuvre ce qu'il appelle « un déve­loppement évolutif normal » de la société. Au processus infernal de la « Roue rouge », il oppose une ligne empreinte de sagesse. Une ligne qu'il proposera à la Douma un an plus tard, pour permettre à la Russie de sortir de « 70 ans d'extermination spirituelle » : « Il faut savoir, dit-il aux Lucs avec beaucoup d'humilité et de modestie, améliorer avec patience ce que nous offre chaque "aujourd'hui". »

    Soljenitsyne est stupéfait par cette « révérence » persistante à l'égard de la Révolution qu'il observe avec consternation au sein de l'élite française. Elle crée chez lui un véritable malaise. Pourquoi, demande-t-il, règne-t-elle toujours en maître dans l'intelligentsia et les médias, alors que les travaux des historiens ont mis à nu les mécanismes de l'extermination ? Pourquoi, s'étonne-t-il, l'écrivez-vous toujours, cette Révolution, avec une majuscule, ainsi d'ailleurs que la Terreur ? Il aurait certainement approuvé les propos tenus à l'Ices lors de la Nuit de l'Histoire par Stéphane Courtois, montrant à quel point la France demeurait le conservatoire, non seulement du communisme, mais de l'idée révolutionnaire.

    2242478359.jpgLors de son passage à Paris, Soljenitsyne, invité à l'émission Apostrophes, a été profondément choqué que Bernard Pivot tente de le dissuader de se rendre en Vendée. Outré que l'on ne comprenne pas l'importance qu'il attache au geste qu'il vient y accomplir, il répond avec vigueur devant les caméras : «Je n'ai pas eu le moindre doute, la moindre hésitation quand j'ai reçu l'invitation à me rendre en Vendée. Au contraire, j'ai estimé que c'était un honneur pour moi. » Fermez le ban.

    Pour lui, le sens de sa venue est clair et non dissimulé. Il se rend dans un lieu-origine, un lieu-source. Il vient saluer une terre de résis­tance. Il vient rendre hommage, sur les lieux mêmes où il a surgi, à ce « premier sursaut de liberté »,qui fit que la Terreur, la première terreur idéologique, ne put l'emporter impunément, longuement, définitivement. Et il écrira plus tard : « Je mesure à présent combien mon projet de voyage en Vendée était exaspérant pour les cercles français de gauche, si aveugle est leur admiration, encore aujourd’hui, pour leur cruelle révolution. » Un cercle, en réalité, plus large encore qu'il ne le pensait...    

    A suivre, demain jeudi.

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    Soljenitsyne, le Vendéen [1]

    Soljenitsyne, le Vendéen [2]

    Soljenitsyne, le Vendéen [3]

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