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  • Sortie du livre (en français) de Tom Van Grieken, Président du Vlaams belang, "L'avenir entre nos mains, révolte contre les élites"

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    Tom Van Grieken est le jeune et déjà expérimenté Président du Vlaams belang. Jeune, parce qu'il est né en 1986 ; expérimenté, parce que, alors qu'il était étudiant au début des années 2000, il s'est engagé dans les rangs du mouvement nationaliste flamand...

    Dans un premier temps, il milita dans l'organisation de la jeunesse du VB et, très vite, il en devint responsable, ce qui lui permet de se faire remarquer par ses ainés que sont, entre autres, Filip Dewinter, Philip Claeys ou Gerolf Annemans. Puis, après le départ de ce dernier de la présidence du mouvement, en 2015, il lui succéda donnant ainsi au VB une nouvelle image. Il faut dire que depuis quelques années le mouvement historique, créé par Karel Dillen en 1976, se trouvait concurrencé par un parti nationaliste modéré, le NVA de Bart De Wever, et qu'il était indispensable pour lui de rebondir. 

    C'est sans doute cette préoccupation qui guida Tom Van Grieken dans son action et les résultats commencent à venir. Aujourd'hui, le VB revient sur le devant de la scène politique flamande à l'instar de ce qui se passe un peu partout en Europe. Dans quelques semaines, le 14 octobre, se dérouleront les élections et il y a fort à parier, si l'on en croit les pronostiques, que le Vlaams belang remporte quelques beaux succès. 

    Afin de faire connaitre ses projets et d'échapper à toutes les supputations, Tom Van Grieken vient de publier son premier livre, L'avenir entre nos mains, révolte contre les élites (Editions Egmont, Bruxelles). De plus, il a eu la bonne idée de faire éditer une version française de celui-cii qu'il a eu la gentillesse de nous la faire parvenir.

    Dans cet ouvrage, il dénonce sans réserve les raisons ainsi que les responsables de la situation actuelle et il explique sa conception du renouveau inéluctable à ses yeux de la Flandre. L'auteur se veut optimiste tout en étant conscient des difficultés à affronter pour mettre à bas ce Système sclérosé qui nous impose l'immigration de masse, le mondialisme et la dictature de la pensée dominante. Et, justement, face à ce Système, Tom Van Grieken a deux atouts : sa jeunesse et son expérience...

    R.H.

    L'avenir entre nos mains, révolte contre les élites, Tom Van Grieken, Editions Egmont - Bruxelles, 290 pages, 9,99 € cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • La montée des populismes, fruit de la crise de 2007 ? DSK n’a (encore) rien compris !

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    L’ex-directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn (2007-2011), a estimé devant l’AFP, lors du dixième anniversaire de la faillite de Lehman Brothers, que la montée du populisme était un « produit direct de la crise », dont la gestion a favorisé les inégalités, contribuant notamment à l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.

    La montée des partis dits « populistes » en Europe et aux État-Unis est devenue la préoccupation majeure de ces démocrates éclairés et de ces parangons du libre-échange international. Le retour des préoccupations identitaires est perçu par ces spécialistes comme un inévitable danger. L’avis du bas peuple – mal instruit, réactionnaire, grossier et renfermé sur lui-même -, ces mondialistes passant leur vie entre deux aéroports s’en fichent pas mal. Pire : si leurs mesures ne sont pas acceptées ou pas efficaces, ils pointent du doigt la réticence du peuple et le manque de pédagogie destiné à les instruire au progrès.

    Alors, oui, peut-être, la crise économique de 2007 est une cause de la montée des populismes, mais il ne faut pas réduire le monde à un simple économisme bourgeois. Les causes de la montée des populismes sont tout autres et englobent un nombre de problématiques beaucoup plus important. En réalité, ces peuples qui ont porté les partis populistes au pouvoir sont bien plus soucieux que ces spécialistes de l’entièreté de leur condition, et non pas seulement de leur condition de consommateur.

    La montée des partis populistes est une réaction au modèle maastrichtien, une réaction à l’immigration massive, une réaction à la perte du pouvoir décisionnel des peuples vis-à-vis d’une Europe de plus en plus fédéraliste et de plus en plus totalitaire.

    L’insécurité culturelle est l’enjeu politique majeur d’aujourd’hui, il suffit de voir le programme et la communication des partis dits populistes arrivés au pouvoir en Europe pour s’en rendre compte. C’est sur l’immigration qu’ils ont été élus, et c’est d’ailleurs l’erreur fatale qu’a commise l’ex-Front national lors de l’élection présidentielle, en estimant que leur base d’électeur voterait quoi qu’il en soit sur leur programme anti-immigration, et qu’il fallait essayer de ratisser large en parlant « insécurité économique ». La vérité est que la copie fut pâle et l’électeur déçu par la faiblesse du projet global sur l’immigration.

    Tous ces éléments montrent bien que l’ancien secrétaire général du FMI se trompe ou, tout du moins, occulte une grande partie de la réalité en parlant de la montée du populisme comme le produit direct de la crise économique de 2007. Le peuple n’est plus perçu que comme une masse d’individus agissant uniquement en fonction de leur statut de consommateur – quel mépris !

    Les élections européennes qui approchent vont être un beau révélateur, l’abstention risque une fois de plus d’être la grande gagnante d’un scrutin qui va ensuite se partager entre, d’un côté, le camp du bien et, de l’autre, le camp du mal. Macron/Merkel contre Salvini/Orbán et les autres. Le 26 mai prochain, la France ne sera peut-être plus la petite dernière de la coalition populiste ; au moins faut-il l’espérer.

    Nicolas Pécari

    http://www.bvoltaire.fr/la-montee-des-populismes-fruit-de-la-crise-de-2007-dsk-na-encore-rien-compris/

  • Maurras et le Fascisme [7]

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    Par Pierre Debray

    C'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

    1584270542.jpgDe nombreux paysans de la plaine de Pô désiraient passer de la condition d’ouvrier agricole à celle de propriétaire. Ils se heurtèrent aux ligues, qui s’opposèrent à l’achat, n’acceptant qu’une location collective. Mussolini prit hardiment le parti des aspirants propriétaires, lançant le mot d’ordre « la terre à ceux qui la travaillent ». En d’autres termes, tout comme Lénine en Russie, il fondait son action sur le mot d’ordre le plus apte à entraîner les paysans pauvres. Ceux-ci rejoignirent les faisceaux à l’appel de deux vieux militants syndicalistes, Umberto Pasella, futur secrétaire général des faisceaux, et Michele Bianchi (photo), qui sera l’un des quadriumvirs de la marche sur Rome. Michele Bianchi, en particulier, était très populaire pour avoir mené dans toute l’Émilie les grèves agricoles entre 1907 et 1913. 

    Dans la plaine du Pô la bataille entre les ligues social-démocrates et les faisceaux fut rude, mais l’appui de la majorité de la petite paysannerie permit à Mussolini de sortir victorieux du conflit. Les socialistes officiels et les communistes commirent l’erreur de tenter de se venger en assassinant des fascistes. Les faisceaux ripostèrent par des expéditions punitives. Tous ceux qui se rendaient compte que l’agitation maximaliste jetait l’Italie dans un chaos dont rien ne sortirait rejoignirent Mussolini. Les statistiques datant de novembre 1912 donnent une image assez exacte de l’origine sociale des fascistes : 15% d’ouvriers des villes, 24% d’ouvriers agricoles, 12% de paysans propriétaires, 13% d’étudiants, 10% d’employés, 10% de commerçants, 3% d’industriels, 10% d’enseignants, 5% de fonctionnaires, etc. 

    Les faisceaux constituaient de simples groupements de combat. Mussolini eut le plus grand mal à les transformer en un parti. Il faillit même perdre le contrôle de son organisation. Pourtant, il parvint à franchir le passage toujours délicat de l’action violente à la conquête politique des masses. Ce qui lui donna le Pouvoir. En réalité, il ne disposait que d’un instrument fragile, d’autant que les deux seuls militants de grande valeur dont il disposait moururent prématurément, l’un, Corrodini à la guerre, l’autre, Michele Bianchi, d’épuisement après la prise du pouvoir, dont il avait été l’un des grands artisans. Le parti national fasciste insuffisamment trempé à l’inverse du parti bolchevique de Lénine, s’embourgeoisa rapidement. Mussolini resta toute sa vie un homme seul. Par ailleurs, il lui avait fallu composer d’une part avec la Maison de Savoie, qui conservait la fidélité de l’armée, d’autre part avec l’Église, si bien que le socialisme fasciste dégénéra, à son tour, en mouvement réformiste. 

    À la vérité, l’Italie n’était pas la Russie. Elle manquait des ressources en hommes et en matières premières dont a besoin un pays de vocation mondiale. L’impérialisme fasciste dut prendre un caractère territorial plutôt qu’idéologique. Il se heurta à la Grande-Bretagne. On sait ce qui s’ensuivit et comment l’Italie fut entraînée aux côtés de l’Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale, ce qui provoqua l’effondrement sans gloire du régime.

    Donc le fascisme constitue un mouvement révolutionnaire qui a avorté, non pas de la faute de Mussolini, mais du fait des circonstances contraires. Il est permis de se demander pourquoi un tel mouvement est apparu à la plupart des contemporains comme situé à droite et non pas à gauche ? Il y a deux raisons : d’une part, Mussolini s’est présenté comme un défenseur de l’autorité, d’autre part, comme un adversaire du régime parlementaire. L’autorité, pour quoi faire ? Elle peut être destinée à restaurer un ordre traditionnel ou au contraire à rendre plus efficace une entreprise de subversion. On ne saurait prétendre que l’Union Soviétique soit un pays où l’autorité fasse défaut. L’hostilité au parlementarisme ? Rien que de commun aux révolutionnaires et aux contre-révolutionnaires. Lénine critique la démocratie « libérale » avec autant de violence que Charles Maurras. Le socialisme révolutionnaire auquel appartient Mussolini a toujours affirmé son mépris des députés.

    4053945527.jpgL’équivoque de l’autorité et de l’antiparlementarisme, a été utilisée plus récemment par un autre homme de gauche, Charles De Gaulle, afin de piper l’opinion nationale, de la même manière que Mussolini. Le césarisme, fasciste ou gaulliste, conduit à l’aventure militaire et finalement au désastre, par le mouvement propre au jacobinisme en action. On comprend ainsi l’erreur intellectuelle de ces hommes dont Paul Sérant décrit l’itinéraire politique, qui passèrent de l’Action française ou de ses marges au fascisme sans même se rendre compte qu’ils allaient de la contre-révolution à son contraire (photo)

    Maintenant que nous avons situé les situations respectives de Mussolini et de Maurras, en montrant à quel point elles furent antagonistes, nous pouvons porter un jugement motivé sur un Brasillach, un Drieu la Rochelle, un Abel Bonnard pour ne pas parler d’un autre, dont le cas relève de la morale et non de la politique.  ■  (A suivre)

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/09/11/maurras-et-le-fascisme-7-6083678.html

  • Le nationalisme c’est la vie

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    Lors de son discours devant le Congrès, le 9 juillet 2018, puis à la réunion des ambassadeurs le 27 août, Emmanuel Macron, qui ne fait que répéter ce qu’on lui a enseigné jadis à Sciences Po – l’école de formatage à la pensée unique-, a déclaré que la « véritable frontière qui traverse l’Europe est celle qui sépare les progressistes des nationalistes ». 
    Tout le système est là. C’est une idéologie qui s’installe dans une optique manichéenne faussée. Il travestit les termes, il appelle progressisme ce qui n’est en réalité qu’un européisme maniaque. Et il désigne l’ennemi : le nationalisme. Autoproclamé nouveau champion de l’Europe ; Emmanuel Macron oppose l’européisme et le nationalisme. L’Europe, c’est le bien, le nationalisme le mal. C’est évidemment de la mauvaise foi surtout si l’on veut bien considérer que l’européisme n’est qu’un succédané de la mondialisation dont on nous rebat les oreilles. On aura compris que Macron est le champion  de la « mondialisation heureuse » contre tous les laissés pour compte de ce système qui est une machine à broyer les peuples. L’erreur ici serait de distinguer la mondialisation qui serait une notion économique désignant le marché mondial et unifié, et le mondialisme qui serait un terme polémique utilisé par quelques extrémistes. C’est naturellement la même chose. Tout est fait pour gommer les références nationales. 
    Qui sont les extrêmes ?
    Selon la doxa en vigueur, le progressisme serait donc l’eurocratie tandis que le nationalisme serait le recours aux « extrêmes » incarnés par MM. Orban, Salvini, Kurtz et quelques autres. À vrai dire c’est un artifice un peu grossier qui consiste à caricaturer ceux qui ont l’insolence de ne pas adhérer aveuglément à une pensée unique éradicatrice des diversités nationales. C’est ainsi qu’un nouvel « axe du mal » est pointé du doigt : les nationalismes. 
    Pourtant ne pourrait-on pas traiter d’extrêmes ceux qui veulent détruire les nations, ceux qui veulent imposer un nouvel empire ; ceux qui ne croient qu’à la finance anonyme et vagabonde ; ceux qui méprisent les peuples au point de traiter de populisme toute action visant à les défendre contre les prédateurs supranationaux ? Ne sont-ils pas extrémistes ceux qui se sont faits les champions d’un dangereux laisser faire, laisser passer qui conduit à nier les identités nationales sacrifiées aux billevesées mondialistes et européistes ? N’est-il pas extrémiste de continuer à entretenir le mythe d’un prétendu couple franco-allemand alors que la chancelière du Reich ne dissimule pas son ambition de rendre l’Europe encore plus allemande et faire de Berlin la capitale  d’une eurocratie confiée à un président allemand de la commission européenne. Progressisme contre nationalisme ? Ce n’est pas seulement une querelle de mots. Si le terme nationaliste est marqué par une connotation dévalorisante, du fait de ses ennemis, il reste que le nationalisme représente la conception la plus achevée du combat pour la nation. 
    Bien entendu, le nationalisme ne peut s’assimiler à une fantasmagorique stratégie d’enfermement,  il n’a jamais entretenu la prétention de tout décider comme si le monde extérieur n’existait pas, ce n’est pas un chauvinisme, un patriotisme exacerbé, encore moins un racisme.
    Un combat d’idées
    De fait la querelle entre les nationalistes et les cosmopolites est un combat d’idées. Or, comme l’écrit Bonald, ce sont les idées et les livres qui font les révolutions et doivent faire les contre-révolutions. L’éternel enjeu consiste à réaffirmer le primat de l’homme, de la civilisation, des forces de la vie contre le nivellement matérialiste, les nuées cosmopolites, les forces de la mort.
    C’est un combat existentiel. Ce qui est en cause est le respect de la diversité des nations, c’est-à-dire celle des civilisations, face à la menace d’un monde globalisé qui serait celui d’une uniformisation synonyme de totalitarisme et de régression. Le dogme d’un libre-échange gagnant-gagnant prédisait l’avènement du meilleur des mondes dans lequel les pauvres deviendraient riches et les riches encore plus prospères. On connait le résultat, en particulier la désindustrialisation due aux délocalisations massives, provoquant le malaise des classes moyennes déclassées. Plus encore, la mondialisation doit être conçue comme un bouleversement des valeurs avec la prédominance sur le Politique de l’économique, c’est-à-dire du Marché, de la finance « anonyme et vagabonde ».
    Finalement, ce qui est en cause n’est pas la capacité matérielle d’agir, c’est le courage en politique. En bref, c’est le caractère, « cette vertu des temps difficiles ». C’est, hélas, cette vertu qui fait le plus souvent défaut, surtout lorsque les partis de l’étranger tiennent le haut du pavé.  Pourtant, il ne faut jamais se résigner à laisser les autres être les seuls acteurs de l’Histoire, jamais  cesser d’imaginer les moyens de faire entendre sa petite musique différente dans le concert des nations. C’est cette conviction qui conduit de nombreux peuples à se réveiller : un peu partout dans le monde, nous assistons au retour des identités et un réveil des peuples  en Europe de l’Est (Hongrie, Autriche…), en Grande-Bretagne avec le Brexit, aux États-Unis, en  Russie, dans beaucoup de pays en développement….
    La nation donne à l’homme sa dignité
    Il s’agit de concevoir les hommes comme appartenant d’abord à une nation. Il faut avoir la conviction d’une unité de destin pour faire quelque chose ensemble. Cela s’appelle l’Histoire. 
    C’est la nation qui donne à l’homme sa dignité en lui permettant d’être non seulement un animal social mais plus encore un animal historique. Par la nation, l’individu périssable et la société périssable défient la mort et le néant.  Dès lors, les idéologies supranationales, celles du renoncement et celles des rêves d’empire (financier, militaire, religieux ou autres), incarnent la mort et c’est bien le nationalisme qui incarne la vie et l’espérance L’indépendance est la seule garantie de la dignité du peuple.  Sauvegardant le citoyen enraciné plutôt que l’individu sans feu ni lieu, la nation relève la valeur de l’homme dans la mesure où elle constitue une communauté de destin dans l’universel. Elle est la condition de l’Histoire. 
    Ainsi, il faut bien en conclure que le nationalisme bien compris est un humanisme. 
  • Maurras et le Fascisme [6]

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    Par Pierre Debray

    C'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

    Mussolini a justifié son attitude par un article prophétique, quand on songe qu’il date de 1915 : « Notre intervention a un double but : national et international... Elle signifie : contribution à la désagrégation de l’empire austro-hongrois, peut-être révolution en Allemagne et par un contrecoup inévitable, révolution en Russie. Elle signifie, en somme, un pas en avant pour la cause de la liberté et de la révolution...» Et le 12 juin 1914 déjà : « Nous comprenons les craintes du réformiste et de la démocratie devant une telle situation. » 

    Après la victoire, il pourra affirmer : « Nous, les partisans de l’intervention, nous sommes les seuls à avoir le droit de parler de révolution en Italie. » Et il explique que « la guerre a appelé les masses prolétariennes au premier plan. Elle a brisé leurs chaînes. Elle les a extrêmement valorisées. Une guerre de masse se conclut par le triomphe des masses. Si la révolution de 1789 - qui fut en même temps révolution et guerre - ouvrit les portes et les voies du monde à la bourgeoisie, la révolution actuelle qui est aussi une guerre, paraît devoir ouvrir les portes de l’avenir aux masses qui ont fait leur dur noviciat du sang et de la mort dans les tranchées. » 

    Le Mussolini de 1919 qui reconstitue ses faisceaux se donne un programme anarcho-syndicaliste. À la fin de l’année de 1919, il envoie d’ailleurs son « salut cordial » au chef anarchiste Malatesta. Que réclament les faisceaux ? Le suffrage universel avec vote des femmes, la suppression du sénat, vieille revendication de la gauche ; la journée de huit heures avec retraite à 65 ans ; la création de conseils ouvriers pour « perfectionner les démocraties politiques » et permettre la participation du travail à la gestion de l’économie ; le remplacement de l’armée permanente par une milice nationale « purement défensive » avec de courtes périodes d’instruction. Il est remarquable que lors du congrès de Vérone, du 17 novembre 1943, Mussolini, libéré par les Allemands de sa prison, reprendra son programme originel. 

    Le mot de faisceau n’a du reste pas été forgé par lui. Il est apparu pour la première fois en Sicile aux alentours de 1890, où il désignait des groupes d’anarcho-syndicalistes, qui s’attaquaient aux féodaux. Ainsi que l’écrit M. Prelot, les premiers fascistes « sortis du socialisme par la porte de gauche, celle du syndicalisme révolutionnaire, ces soréliens, ces blanquistes reprochent surtout aux “ officiels ” d’être des révolutionnaires pour rire qui dissertent et palabrent toujours sur legrand soir, sans se décider jamais à agir... » 

    Certes, l’événement justifiait Mussolini. « Mai 1915 a été, affirmait-il, le premier épisode de la révolution, son commencement. » Effectivement, l’entrée en guerre de l’Italie avait provoqué un rapide développement de l’industrie lourde et la constitution de masses prolétariennes. La fin du conflit trouvera l’Italie dans un état d’épuisement financier qui rendra impossible la reconversion de l’économie de guerre. D’où le chômage, générateur de convulsions sociales. Mussolini n’en aura cependant pas le profit. Les sociaux-démocrates joueront contre lui du pacifisme populaire. En 1919, il essuiera à Milan un terrible échec électoral, n’obtenant que 4 657 voix contre 70 000 aux socialistes orthodoxes. Il écrira dans un mouvement de découragement : « À nous qui sommes les morituri de l’individualisme, il ne reste pour le présent obscur et le lendemain ténébreux que la religion désormais absurde, mais toujours consolante de l’anarchie. » 

    Le 3 décembre 1919, c’est la grève générale. Les mouvements populaires se continueront tout au long de l’année 1920 par des occupations d’usine et des révoltes agraires. L’historien fasciste Valsecchi écrira plus tard que « le parti socialiste n’avait qu’à tendre la main vers le pouvoir d’État pour s’en emparer, mais il eut peur de le faire et montra son impuissance ». En réalité, la social-démocratie était partagée en trois tendances : réformiste qui craignait l’action violente, maximaliste, qui au contraire y poussait sans savoir l’organiser, communiste repliée sur un sectarisme que Lénine leur reprochera durement. Sa défaite ne s’explique cependant pas uniquement par sa division. Il manquait aux travailleurs en lutte un appui militaire. L’armée régulière maintenue dans une stricte discipline et les anciens combattants voyaient avec mépris et colère le désordre s’installer sans que le gouvernement semblât désireux de lutter.

    Mussolini comprit que le socialisme n’aboutirait pas sans l’union des producteurs et des soldats. Là-dessus il était d’accord avec Lénine. Les soviets de 1917 ne s’intitulent-ils pas soviets d’ouvriers et de soldats ? Les fascistes avaient commencé par encourager les occupations d’usine et même ils avaient tenté de les transformer en expropriations. Le 17 mars, la maison Franchi Grigorini de Dalminé ayant refusé un relèvement de salaire, ils s’étaient emparés de l’usine et l’avaient fait fonctionner sans le patron. Cependant les cinq premiers fascistes, pour la plupart socialistes interventionnistes et intellectuels d’avant-garde, étaient rejoints par de nombreux « arditi », anciens membres des corps francs, l’équivalent de nos parachutistes, qui ne voulaient plus du vieil ordre bourgeois, tout en se montrant écœurés par le pacifisme des socialistes officiels. L’interventionnisme de Mussolini qui l’avait isolé dans le premier temps, commençait à le servir. Il en tira les conséquences. Il lui fallait fondre les deux clientèles. Il y parvint sans rompre avec la tradition du socialisme révolutionnaire. Il engagea, en effet, la bataille contre les socialistes officiels, non pas dans les grandes villes, mais en Émilie. Cette région paysanne était l’une des plus rouges d’Italie. Les ouvriers agricoles étaient organisés en ligues qui avaient acquis un véritable monopole de l’emploi. Nul ne pouvait travailler la terre sans leur permission.     (A suivre)

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/09/09/maurras-et-le-fascisme-6-6083455.html

  • Notre distingué Président est-il ignorant, sectaire ou à la poursuite de l’islamo-pétrodollar ?

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    Bernard Plouvier

    Dans le cadre de sa très remarquée saga people, notre grandiose acteur présidentiel vient de franchir une nouvelle étape : celle de la repentance envers les traîtres à l’État français en temps de guerre. Il fallait oser ; il l’a fait !

    Un communiste français travaille pour les rebelles algériens et se fait arrêter en 1957, en la ville d’Alger où, sur injonction du pouvoir socialiste, des soldats tentent de rétablir l’ordre. Après avoir été interrogé, le traître est abattu.

    On rappelle à celles et ceux qui l’auraient oublié que, de février 1956 au joli mois de mai 1958, le gouverneur-général des trois départements algériens et du Sahara – omnipotent et avec rang de ministre – était un ex-cacique de la CGT et ponte de la SFIO (le Parti socialiste) : Robert Lacoste.

    Si notre Grand Élyséen commence à lamenter le sort de tous ceux et de toutes celles (y compris des bébés) qui ont été illégalement tués durant notre belle histoire républicaine, il n’a pas fini de gémir, pleurer et « demander pardon ».

    Par exemple, on estime entre 15 000 et 30 000 (c’est une fourchette intentionnellement réduite) le nombre de Français abattus, en 1944-45, par des « Vengeurs Résistants » - quelques-uns authentiques, la plupart étant des « Résistants à la Popaul ». Bien des sujets sommairement exécutés n’étaient nullement d’ex-collaborateurs de l’occupant, mais des victimes de règlements de comptes personnels. Grand Président a du grain à moudre s’il veut réduire les fractures récentes entre Français.

    Si notre Glorieux Historien Présidentiel veut faire une grande œuvre de réconciliation nationale, il peut demander pardon aux descendants des 115 000 à 120 000 sujets exterminés de 1792 à 1794, dans les 773 communes du Maine-et-Loire, de Vendée, des Deux-Sèvres et de Loire-Inférieure (de nos jours : Loire Atlantique), soit la « race des Vendéens » exterminée sur ordre du gouvernement de la Ière République française.

    Évidemment, il n’y a pas de gisement de pétrole ou de gaz dans le territoire de la « Vendée militaire », donc pas de millions d’islamo-pétrodollar à glaner pour financer une future réélection… qui paraît de plus en plus problématique à mesure que s’accumulent les gaffes, les bavures, les mesures en faveur des nantis & des immigrés-envahisseurs, de façon parallèle à l’appauvrissement continu des autres Français.

    Un peu de décence s’impose. Il est des sujets plus urgents à régler que la glorification des traîtres au service des patrons de l’Internationale Communiste, très souvent criminels de masse, et moins encore celle des nervis de fellagas, dont beaucoup furent de répugnants tortionnaires et certains d’abjects terroristes.     

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/09/14/notre-distingue-president-est-il-ignorant-sectaire-ou-a-la-p-6084545.html

  • François Bousquet : « La meilleure réponse à apporter aux antifas est de se rendre à la librairie »

    Entretien avec François Bousquet, gérant de la Nouvelle Librairie, 11, rue de Médicis, dans le 6e, à Paris, menacée par les « antifas ».

    Vous venez d’ouvrir une Nouvelle Librairie (c’est son nom), située au cœur du Quartier latin. Elle a déjà été la cible de la mouvance « antifasciste ». Comment l’expliquez-vous ?

    Le procès Clément Méric a attiré dans la capitale le ban et l’arrière-ban de la nébuleuse antifasciste, les « antifas », déjà omniprésents à Paris. Ces gens-là se croient tout permis : ils entrent dans votre boutique, vous insultent, vous menacent et ressortent comme si de rien n’était. Circulez, y a rien à voir ! C’est une stratégie d’intimidation physique. Dans quelle mesure elle a été – demeure ? – tolérée. Elle fait, en tout cas, preuve de la mansuétude des médias centraux, comme si ces groupuscules détenaient le monopole de la violence physique dans les rues. Pour n’importe quelle autre organisation, on parlerait de milice paramilitaire ! Ici, non ! Au passage, comparez le nombre de gardes à vue des militants pacifiques de la Manif pour tous à celles des « antifas » qui saccagent les Abribus®, bloquent les universités, font pression sur les tribunaux et, désormais, s’attaquent aux librairies.

    Pourquoi cibler votre librairie ?

    Un article vipérin ou stalinien, comme on voudra, paru dans L’Express cette semaine, sous la plume de Jérôme Dupuis, nous assimilant à une librairie d’« extrême droite à l’assaut du Quartier latin » – tel est son titre –, a signalé notre librairie à l’attention des « antifas ». Il a sonné, pour ainsi dire, l’ouverture de la chasse à l’homme. Aussitôt dit, aussitôt fait. De ce point de vue, L’Expressporte bien son nom. C’est expéditif, comme la justice que le journaliste administre lui-même. Médiocre enquêteur, mais très bon indicateur. Car comment interpréter autrement la fin de son papier où il est écrit : « La proximité immédiate du Sénat, avec ses policiers et ses caméras, dissuadera-t-elle des activistes de vandaliser la librairie de la rue de Médicis ? » Jérôme Dupuis se cache derrière le point d’interrogation. Si le procédé est grammaticalement correct, il est déontologiquement scandaleux. Quel but poursuit-il en nous désignant ainsi nommément à la vindicte des nervis de l’extrême gauche ? Que notre librairie soit vandalisée ? On verra avec notre avocat, Me Frédéric Pichon, quelle suite juridique donner à cette affaire. Il a déjà enjoint L’Expressde retirer ce passage, qui est pour nous plus que litigieux. Mais le mal est fait. Dans la nuit même où le papier a été mis en ligne, des dégradations ont été commises contre la façade de la librairie. Le lendemain, une bande de cinq « antifas », casque à la main, venait nous menacer physiquement. Tant et si bien que nous avons été contraints de déposer plainte.

    Pourquoi avoir implanté votre librairie au cœur du Quartier latin ?

    Le Quartier latin abrite la plus forte densité de librairies au monde, certaines d’entre elles remarquablement achalandées, mais qui s’en tiennent, dans le meilleur des cas, à une neutralité idéologique. Rien, ou si peu, qui concerne nos idées, qui ne sont pourtant pas des maladies honteuses. Elles n’ont pas vocation à circuler sous le manteau, mais au grand jour. Il nous revient donc d’en finir avec l’invisibilité. S’affirmer, c’est s’afficher. Le combat culturel est aussi une guerre des images, une guerre des symboles. Il faut réinvestir l’espace public et le choix du Quartier latin s’est imposé à nous parce qu’il est le lieu symbolique du pouvoir intellectuel. C’est là que se trouvent les nouvelles générations d’étudiants. C’est aussi à elles qu’on s’adresse. Nous avons voulu créer un lieu susceptible d’accueillir toutes les voix du renouveau intellectuel à droite et de doter nos idées d’un outil de rayonnement. Ces idées (l’identité, la frontière, le recours au peuple) sont majoritaires dans l’opinion. Pas dans les médias. C’est tout le paradoxe de la situation historique actuelle. Le gauchisme culturel, pour reprendre le mot de Jean-Pierre Le Goff, détient à peu près tous les leviers du pouvoir et du contrôle social : médiatiques, politiques, juridiques, universitaires. C’est, pour lui, une rente de monopole. À nous, dissidents, il ne nous reste qu’à nous taire, sans cela, on nous bâillonne, au besoin par la violence. C’est le rôle des « antifas ». Nous priver de tout moyen d’expression et de circulation des idées, dont la librairie. Ce sont là les traits d’un système soviétiforme, comme on disait au temps de la gérontocratie brejnévienne, à bout de souffle. Plus il approche de la fin, plus il se crispe. Plus il est battu en brèche, plus il s’hystérise, plus il lance des fatwas et cultive un antifascisme d’autant plus incantatoire qu’il est imaginaire. Jamais le décalage entre le pays légal et le pays réel n’a été aussi profond.

    Que faire ?

    La meilleure réponse à apporter aux « antifas » est de venir soutenir la librairie en s’y rendant ou en y commandant des livres. Nous ne devons pas nous demander : jusqu’à quand tiendrons-nous ? Mais jusqu’à quand tiendront-ils ? Il faut retrouver le geste des dissidents soviétiques, et de Soljénitsyne en particulier, qui disait en substance : « Non, le mensonge ne passera pas par moi ! » Geste de refus individuel, début de la libération collective. Il en coûte souvent beaucoup, je l’admets volontiers, tant la pression sociale est forte. Certes, les risques encourus ne sont pas, aujourd’hui, les mêmes : nous ne finirons pas, comme les dissidents soviétiques, au goulag. Il n’empêche : on a vite fait de nous condamner à la mort sociale. Il appartient à chacun de nous de trouver la force mentale, la force spirituelle de dire : non, le mensonge ne passera pas par moi ! Et Dieu sait si le mensonge a acquis, dans notre monde, un caractère systémique. On pourrait presque dire que le Système dans son ensemble est une immense « fake news ».

  • Européennes: “Face à Macron, Mélenchon donne de la voix et Le Pen rafle les voix”

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    L’éditorialiste de BFMTV Christophe Barbier a estimé ce vendredi que “face à Macron, Mélenchon donne de la voix et Le Pen rafle les voix“, après la publication d’un sondage mettant le Rassemblement national au coude à coude avec LaRem en vue des élections européennes.

    https://fr.novopress.info/211906/europeennes-face-a-macron-melenchon-donne-de-la-voix-et-le-pen-rafle-les-voix/

  • Franco : le « camp du bien » ne s’embarrasse ni de la vérité historique ni de la décence

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    Sylvain Pérignoncontributeur du Cercle Aristote

    Polémia cliquez ici

    Lorsque De Gaulle quitta le pouvoir en 1969 il rendit visite deux chefs d’Etat : l’irlandais Eamon de Valera, l’espagnol Francisco Franco. Deux hommes qui étaient parvenus au pouvoir à l’issue d’une guerre civile. Et qui avaient su faire la paix et entreprendre la réconciliation.
    40 ans plus tard le gouvernement mondialiste espagnol veut déterrer la dépouille du Général Franco et certains en France demandent que lui soit retiré à titre posthume la légion d’honneur. Contributeur du blog du Cercle Aristote, juriste et essayiste Sylvain Pérignon fait le point. Et dénoncent les délires mémoriels du « camp du bien ».
    Polemia.

    L’indécence du camp du Bien

    Les guerres mémorielles menées par le camp du Bien ne s’embarrassent plus ni de la vérité historique, ni de l’honnêteté intellectuelle, ni de la décence commune.

    En témoignent les récents épisodes de l’inlassable combat pour imposer une vision de plus en plus caricaturale de l’histoire espagnole, non seulement de la guerre civile mais aussi de ce qu’il est convenu d’appeler la transition démocratique, après la mort de Franco en 1975.

    On sait que Franco avait été nommé officier de la Légion d’honneur par décret du 22 février 1928, puis commandeur par décret du 26 octobre 1930, au vu de son action décisive lors du débarquement d’Al Hoceima, opération combinée franco-espagnole qui mit fin en septembre 1925 à la guerre du Rif, et qui lui valut d’être promu le plus jeune général d’Europe.

    Il s’est trouvé un militant, fils d’un républicain espagnol, pour demander au grand chancelier de la Légion d’honneur de proposer au président de la République de retirer à Franco la distinction de la Légion d’honneur, et pour ensuite demander au juge administratif de prononcer l’annulation de la décision de refus du grand Chancelier. Par jugement du 16 février 2018, le tribunal administratif de Paris a rappelé que l’article R.135-2 du code de la Légion d’honneur rend possible de retirer à un étranger cette distinction « si celui-ci a commis des actes ou eu un comportement susceptibles d’être déclarés contraires à l’honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France à l’étranger ou aux causes qu’elle soutient dans le monde ». Mais, sans qu’il soit besoin de statuer sur l’application de cet article, le tribunal a rappelé qu’en tout état de cause un retrait post-mortem de la décoration ne saurait être prononcé en l’absence de dispositions expresses le prévoyant. Il est en effet difficile à un mort de présenter sa défense et de faire ainsi respecter le principe du contradictoire…

    Le général De Gaulle, soutien de Franco ?

    Toutes les tentatives de diabolisation absolue de Franco, pour le réduire à n’être qu’une sorte de Hitler ibérique, se heurtait à un obstacle gênant : la visite que De Gaulle rendit au Caudillo le 8 juin 1970 et la lettre qu’il adressa ensuite à ce dernier, remerciant de son accueil « l’homme qui assume, au plan le plus illustre, l’unité, le progrès et la grandeur de l’Espagne ». On devine les réactions à cette démarche et à ces mots. Il fallait venger l’affront. Claude Sérillon s’y est récemment attelé dans un court roman intitulé Un déjeuner à Madrid, publié aux éditions du Cherche midi.

    Après un prologue relatif au voyage espagnol de De Gaulle, l’auteur invente de toutes pièces un dialogue entre les deux hommes, sur lequel rien n’avais jamais filtré. Mais cette liberté du romancier cache mal un véritable pamphlet qui reprend sans nuances toute la légende noire du franquisme, et se termine par une violente attaque contre De Gaulle : « Le héros était donc faillible. Il n’a pas tenu la distance… De Gaulle a flanché ». Il n’est pas venu à l’idée de Claude Sérillon que De Gaulle, au soir de sa vie, avait pu jeter un regard d’homme d’Etat sur le bilan du franquisme et estimer que celui-ci était globalement positif.

    Déterrer un mort au nom de la concorde nationale ?

    Mais tout ceci n’est que broutille. Le nouveau premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, apparatchik socialiste arrivé au pouvoir par effraction et ne disposant pas d’une incontestable légitimité, a proclamé d’emblée sa volonté de retirer sans délai la dépouille de Franco du mausolée où il repose, et de faire de « El valle de los caidos *» un mémorial des victimes du fascisme. L’église espagnole, responsable de la Basilique Sainte-Croix où est inhumé Franco, a fait courageusement savoir qu’elle s’en lavait les mains.

    La gauche espagnole ne saurait trop conseiller à Pedro Sanchez de ne pas jouer petit bras et de faire incinérer les restes de Franco, les cendres étant dispersées en mer, au-delà des eaux territoriales, afin de ne pas souiller le sol espagnol !

    Cette démarche exemplaire, déterrer un mort pour assurer la concorde nationale, ne devrait pas rester sans inspirer d’autres démarches. Que fait le cercueil de Napoléon, tyran et esclavagiste, sous le dôme de l’hôtel des Invalides ? L’en expulser est le rêve du groupuscule qui s’intitule sobrement « Conseil représentatif des associations noires de France » (CRAN). On pourrait penser également aux tombeaux des rois de France, mais l’exhumation a déjà eu lieu en octobre 1793, lors de manifestations populaires particulièrement festives.

    Pedro Sanchez prévoit également le même sort à la dépouille voisine de celle de Franco, celle de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole **. Apparemment, l’avoir fusillé le 20 novembre 1936 ne suffit pas à la gauche espagnole pour solder les comptes.

    Nous sommes entrés dans une phase de régression intellectuelle

    On imagine aisément ce que sera le « mémorial des victimes du fascisme » où l’on emmènera les écoliers et collégiens apprendre ce qui sera devenu l’histoire officielle de la guerre civile. Franco sera présenté comme un tyran génocidaire, et nul doute que Paul Preston constituera la seule source autorisée en la matière. On mesure l’objectivité de cet « historien » lorsque l’on sait que son œuvre majeure, récemment traduite en Français sous le titre Une guerre d’extermination, s’intitulait, dans sa version originale anglaise The Spanish Holocaust. Inquisition and extermination in Twentieth-Century Spain(HarperCollins, 2012). L’indécence du titre éclaire toute la démarche.

    Mais à quoi bon argumenter, rappeler que l’histoire écrite par les vaincus ne vaut pas mieux que celle écrite par les vainqueurs, évoquer plusieurs décennies de travaux d’historiens soucieux d’impartialité et de rigueur, dont Stanley Payne a donné une synthèse magistrale (***). Nous sommes maintenant dans une phase de régression, qui ne connait plus que l’exorcisme, l’instrumentalisation et la manipulation.

    Cette phase de régression avait été puissamment encouragée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui fit voter en 2007 une « loi sur la mémoire historique » qui, sous couvert de motifs honorables, visait avant tout à discréditer la transition démocratique des années 70, et notamment la loi d’amnistie du 15 octobre 1977. Cette loi de pardon réciproque, adoptée par la quasi-totalité de la classe politique, et qui n’avait pas été remise en cause par les gouvernements socialistes de Felipe Gonzales****, actait le partage des responsabilités s’agissant de la guerre civile et de ses horreurs. Mais elle visait profondément à exclure du champ politique toute instrumentalisation du souvenir et des séquelles de la guerre civile au profit de jeux politiciens. C’est ce qui a été insupportable à la génération des actuels socialistes espagnols, qui veut déterrer la hache de guerre civile, au nom bien évidemment de la réconciliation nationale.

    Sylvain Pérignon
    06/09/2018

    * Sur la construction de cet imposant complexe monumental, de 1940 à 1959, la thèse de doctorat du professeur Alberto Barcena Perez , Los presos del Valle de los Caidos, (Madrid, San Roman, 2015), fait définitivement justice des outrances polémiques décrivant un enfer du travail forcé pour les prisonniers républicains qui y ont contribué. Ces derniers, volontaires pour ce chantier, bénéficiaient du même traitement que les autres travailleurs, et voyaient leur peine réduite dans des proportions particulièrement avantageuses.

    ** [Précision de Javier Portella à la lecture de cet article] : Ce serait fort logique, mais ils en ont déjà assez avec la dépouille de Franco. Pedro Sánchez a en effet déclaré qu’il n’allait pas enlever celle de José Antonio, pour la bonne raison qu’il est, lui, une “victime de la guerre”. Il a seulement menacé de la déplacer hors du grand-autel où elle se trouve à présent. Or, ils n’ont pas les moyens juridiques de le faire, l’agencement intérieur de la Basilique étant évidemment du ressort des seuls moines bénédictins du monastère, lesquels s’y opposent. C’est là, d’ailleurs, une des raisons qui rendent compliquée pour le gouvernement l’exhumation de Franco lui-même.

    *** Stanley Payne, La guerre d’Espagne, l’histoire face à la confusion mémorielle, préfacé par Arnaud Imatz, Les éditions du Cerf, 2010, paru en Espagne en 2006 sous le titre original 40 preguntas fundamentales sobre la guerra civil.

    **** Felipe González, alors Président du gouvernement espagnol, déclarait en 1985 : « Il faut assumer son histoire… Je suis personnellement capable d’affronter l’Histoire de l’Espagne… Franco… est là… Jamais je n’aurais l’idée de renverser une statue de Franco. Jamais ! Je pense que c’est stupide d’aller faire tomber les statues de Franco… Franco fait désormais partie de l’Histoire d’Espagne. Nous ne pouvons pas effacer l’Histoire… J’ai toujours pensé que si quelqu’un croyait que c’était méritoire de renverser Franco de son cheval, il devait le faire de son vivant » (Juan Luis Cebrian, “Entretien avec Felipe González”, El País, Madrid, 17 novembre 1985) . Il a par la suite nettement manifesté son hostilité à la « Loi sur la mémoire historique », y voyant à juste titre une remise en cause de la transition démocratique dont il avait été l’un des acteurs.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/