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  • Maurras et le Fascisme [10]

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    Mussolini - Marche sur Rome 

    Par Pierre Debray

    Cette étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions depuis quelques jours, s'achève ici. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'est étalée sur une dizaine de jours. Ceux qui en auront fait ou en feront la lecture - car elle reste disponible - en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

    Le fascisme français (suite et fin)  

    Sans doute, le fascisme se donne-t-il pour un nationalisme, mais le stalinisme, quand il sera menacé, n’utilisera-t-il pas, lui aussi, la passion patriotique du peuple russe ? C’est qu’en effet, pour l’un et l’autre, le nationalisme spontané, quasi viscéral ne représente qu’un instrument au service d’une révolution. Là-dessus, Drieu, toujours lui, s’est exprimé avec le plus de franchise ou si l’on veut de cynisme. « Le nationalisme, écrit-il, est l’axe de l’activité fasciste. Un axe, ce n’est pas un but. Ce qui importe pour le fascisme, c’est la révolution sociale, la marche lente, effacée, détournée, selon les possibilités européennes, au socialisme. S’il y avait encore des défenseurs conscients et systématiques du capitalisme, ils dénonceraient le fascisme comme usant du chantage nationaliste pour imposer le regard de l’État sur les grandes affaires. Ses défenseurs les moins inconscients et hasardeux ne sont pas loin maintenant de le faire, mais la négation furieuse des socialistes et communistes masque cette vérité. Non seulement le nationalisme n’est qu’un prétexte, mais ce n’est aussi qu’un moment dans l’évolution sociale du fascisme. » 

    Sans doute, Drieu demeurait-il un intellectuel isolé. Pourtant, certaines de 3857409247.jpgses vues les plus originales et, sur le moment les moins bien comprises, connaîtront une singulière fortune. C’est ainsi qu’il considérait le parti radical comme « un vieux fascisme sclérosé ». Le 17 septembre 1937, il remarquait, dans L’Émancipation nationale de Doriot (photo 1) qu’en 1792, « il y avait dans toute la France des soviets ou des faisceaux de combat, c’est-à-dire que dans chaque village, dans chaque quartier, il y avait un groupe de militants autour d’un meneur », et que ce meneur obéissait aux mots d’ordre décidés « dans les conseils étroits du parti unique », club des Cordeliers ou Club des Jacobins. 3182289380.jpg

    La tradition jacobine, ajoutait-il, s’est sans doute maintenue dans le parti radical, mais celui-ci, faute d’avoir pu « se constituer en parti solide, viril », n’a conservé que les inconvénients du système et pas ses avantages. Déjà, dans Socialisme fasciste, Drieu rêvait de ce grand parti du centre, rassemblant les classes moyennes, qui aurait remplacé le syndicalisme ou l’aurait rénové. Ce n’était pas une billevesée de l’imagination puisqu’il se retrouvera quelqu’un pour tenter de l’accomplir. Ce quelqu’un, ce sera Mendès (photo). Ne nous y trompons pas, en effet, l’idéologie mendésiste des années 1955 exhalait des relents fascistes dont les narines des parlementaires furent désagréablement chatouillées. Ce qui, bien plutôt que sa politique coloniale, provoqua la chute de « superman ». Par beaucoup de points, Mendès s’apparente du reste à un autre Israélite qui, celui-là, opérait en Allemagne, Rathenau, qui fut assassiné par les « réprouvés » qui devaient fournir plus tard ses cadres militaires à l’hitlérisme, mais qui n’en avait pas moins été l’un des premiers à proposer aux Allemands la formule d’un socialisme national. 

    Quoiqu’il en soit, en France comme ailleurs, le fascisme a constitué un phénomène idéologique de « gauche ». Qu’il ait su rallier un certain nombre de militants d’extrême droite qui lui fournirent d’ordinaire ses troupes d’assaut, c’est à la suite d’une double mystification qui porte sur la notion d’ordre d’une part, sur la conception de l’antiparlementarisme d’autre part. L’ordre fasciste n’est pas fondé sur l’harmonie naturelle des groupes humains, mais sur un encadrement totalitaire qui impose à la nation la discipline toute extérieure de « l’organisation industrielle » telle que la conçoit le système Taylor. Quant à son antiparlementarisme, il dissimule un attachement à d’autres formes de démocratisme, car le chef ne tient certes pas son pouvoir du suffrage, mais sa légitimité n’en repose pas moins sur la seule acclamation populaire. 

    Cependant, le fascisme latent d’un Drieu la Rochelle, d’un Marcel Déat et des innombrables faiseurs de plans moins talentueux qui s’agitèrent aux alentours des années 30, n’a finalement débouché sur rien de concret. On peut trouver à cette solution un certain nombre d’explications. 

    1. Économiquement, le fascisme suppose, pour réussir, une industrie soumise à des rythmes tempétueux d’expansion et de récession. Ce qui était le cas dans l’Italie du lendemain de la première guerre mondiale, comme dans l’Allemagne pré-hitlérienne. Par contre, la France, à la même époque, subissait les effets anesthésiants de la politique malthusienne des dirigeants républicains. 

    2. Politiquement, le fascisme exige un climat d’humiliation nationale, un sentiment généralisé de dégoût et de lassitude, qui porte l’opinion à préférer n’importe quelle aventure à la chute sans fin dans l’abîme. À l’époque, la France conservait encore ses illusions de grande puissance victorieuse.  

    3. Idéologiquement, le fascisme a besoin de rallier autour du noyau 4243677989.jpgoriginel de doctrinaires venus de la gauche, une masse de manœuvre que seule la droite est capable de lui fournir. L’influence de Maurras (photo) a sans aucun doute empêché la fraction la plus courageuse de la jeunesse française de se lancer à corps perdu dans une désastreuse équipée, en lui révélant les conditions réelles de l’ordre, en lui montrant qu’un antiparlementarisme purement sentimental n’était qu’un attrape-nigauds, s’il ne s’accompagnait pas de la volonté de détruire le système démocratique sous toutes ses formes. Il n’est besoin que de relire les pages lumineuses consacrées par Maurras à Napoléon pour se convaincre qu’il a élevé entre cette magnifique jeunesse qui le suivait et la tentation fasciste le plus solide des remparts. Rebatet, dans sa haine furieuse, a eu du moins le mérite involontaire de mettre en pleine lumière ce magnifique service rendu par notre maître. 

    Nous en mesurons mieux aujourd’hui l’étendue, puisque nous vivons sous un régime techno-bureaucratique, qui, sans doute, a renoncé aux liturgies extérieures du fascisme comme à la construction, après l’échec du R.P.F., d’un parti unique, mais qui n’en demeure pas moins le véritable équivalent français d’un fascisme, c’est-à-dire un jacobinisme adapté à la révolution industrielle. Le caractère thaumaturgique de l’autorité de Charles De Gaulle, sa prétention d’être l’expression immédiate de la volonté nationale, son antiparlementarisme doublé d’un respect obséquieux des dogmes démocratiques, sa démagogie nationalitaire et son mépris des intérêts réels du pays, l’inscrivent dans la lignée des Césars modernes. 

    3847323545.jpgSi De Gaulle (photo) est parvenu à mystifier la révolution du 13 mai, c’est sans doute que les conditions économiques et politiques d’un fascisme se trouvaient cette fois-ci réunies, mais surtout, parce que la République, en jetant Maurras en prison, en faisant de lui le grand maudit, en démantelant pour une part le barrage qu’il dressait contre l’idée folle et fausse du césarisme, a permis que l’imposture gaullienne puisse, pour un temps, triompher. 

    Il n’est que trop certain que si De Gaulle était remplacé par un autre avatar du fascisme, celui-ci conduirait la France à d’autres désastres ou au même. C’est pourquoi il importe plus que jamais que l’intelligence politique, dont Maurras nous a laissé l’héritage, soit assez bien enracinée, en particulier dans cette jeunesse qui lutte pour l’Algérie française, afin qu’elle ne soit pas trompée une nouvelle fois. Nous n’avons pas d’autre choix qu’entre Maurras et le démocratisme – démocratisme parlementaire, fasciste ou communiste.   (FIN)

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]  [8]   [9]

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/09/13/maurras-et-le-fascisme-10-6084365.html

  • Passé Présent n°209 : Les bolchéviques au pouvoir

  • Gérard Collomb envisage de démissionner : avant qu’il ne soit trop tard ?

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    Gérard Collomb prend ses distances.

    Celui qui avait joué un rôle décisif dans l’élection d’Emmanuel Macron en lui apportant le crédit du socialisme modéré et enraciné, en l’entourant du charme discret de la bourgeoisie lyonnaise, se sent de moins en moins à l’aise dans l’ombre de Narcisse-Jupiter.

    Son analyse des déboires présidentiels actuels sonnait juste. Comme la vérité blesse toujours celui qu’elle vise, Narcisse-Jupiter en a été fort courroucé. Une explication a eu lieu entre les deux personnages. Le Lyonnais souhaite redevenir maire en sa ville. Beaucoup de Lyonnais le préféraient dans ce rôle que dans celui de « premier flic » de France. Mais nombreux, aussi, sont ceux qui pensent qu’une nouvelle candidature municipale en 2020 serait celle de trop.

    Le passage au ministère de l’Intérieur a révélé un homme sur qui l’âge pesait, qui manquait du dynamisme et de l’autorité nécessaires à ce poste sur lequel Sarkozy avait construit sa réussite. Ses propos souvent hésitants et ses gaffes l’ont empêché d’être un grand ministre : lorsqu’il communique à la presse des informations sur l’auteur de l’attentat de Manchester, Salman Abidi, les Britanniques qui souhaitaient garder secrète l’identité du terroriste expriment leur surprise et leur mécontentement.

    Le sommet est atteint lors de son audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée sur l’affaire Benalla. Le locataire de la place Beauvau qui devrait être l’homme le mieux renseigné de France ne sait pas ce qui se passe dans sa maison, pourquoi le « cogneur » du 1er mai possède un port d’armes qu’il lui avait refusé. Il ne sait pas davantage ce qui se passe dans la maison d’en face, l’Élysée, et ignore tout de la fonction de l’estafier du Président qu’il a pourtant côtoyé dès la campagne présidentielle.

    L’intuition politique de Gérard Collomb est toujours assez juste. Plus ferme, en apparence, sur l’immigration que ses prédécesseurs, il a jusqu’à présent évité que le terrorisme ne réédite des attentats importants. La Loi antiterroriste a pris le relais de l’état d’urgence. Surtout, la communication ministérielle, et non celle du ministre, a été soignée. Les nombreuses attaques à l’arme blanche sont déclassées en faits divers d’origine psychiatrique. De nombreuses tentatives d’attentats auraient été déjouées. Et, cerise sur le gâteau, parmi eux, des projets venant de l’extrême droite : l’homme de centre gauche, franc-maçon sans complexe et, qui plus est, lyonnais, se plaît dans ce juste milieu, à l’abri des excès symétriques. De même, ce qu’il affectionne, c’est la police de proximité, ressortie de la naphtaline de l’ère Jospin.

    Apparemment, cette politique donne des résultats puisque ceux qui ont été publiés récemment sont plutôt positifs, sauf à Paris. Les vols, sous toutes leurs formes, sont en recul. En revanche, on observe un accroissement de la violence sexuelle et intrafamiliale. On remarquera, toutefois, l’étonnante coïncidence des chiffres avec la mode idéologique et l’intérêt du ministère : celui-ci réussit dans son domaine, mais fait face à la montée de comportements individuels qui n’ont rien à voir avec la délinquance organisée.

    Reste l’essentiel : l’importance du trafic de drogue lié à l’insécurité des quartiers sensibles, ceux qui correspondent aux « territoires perdus de la République ». Récemment, un braquage opéré dans le XVe arrondissement de Marseille à l’encontre d’un supermarché a connu une fin révélatrice : la foule qui était à proximité, sur un « marché aux puces », a lynché les deux voleurs dont l’un a réussi à prendre la fuite. On ne peut mieux résumer l’idée d’une France qui n’est plus elle-même.

    Gérard Collomb sait très bien que ses « quartiers de reconquête républicaine », malgré leur titre ronflant, ne résoudront pas la questions avec quelques policiers supplémentaires. C’est, justement, le jour de l’inauguration de l’un d’entre eux qu’il a choisi d’annoncer son départ après les élections européennes, entraînant une désapprobation chez les policiers, qui ne souhaitent pas un ministre à temps partiel. Mais lui, en bon politicien, souhaite partir à temps !

    Christian Vanneste

    http://www.bvoltaire.fr/gerard-collomb-envisage-de-demissionner-avant-quil-ne-soit-trop-tard/

  • Menacé de plainte, Éric Zemmour dénonce “le règne de l’émotion et de la victimisation”

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    Invité lundi soir sur BFM TV, Éric Zemmour est revenu sur son échange polémique avec Hapsatou Sy dans l’émission “Les Terriens du dimanche“.

    Une plainte va-t-elle être déposée contre Éric Zemmour? Le polémiste, invité de BFMTV ce lundi pour son livre Destin français, est revenu sur la séquence coupée au montage la veille dans Les Terriens du dimanche, sur C8. Alors que la chroniqueuse Hapsatou Sy menace de donner une suite judiciaire à un échange qu’elle aurait eu avec lui, il préfère pointer du doigt “le règne de l’émotion et de la judiciarisation“:

    C’est très révélateur de ce que deviennent les débats médiatiques“, a-t-il estimé (…) Mais c’est le risque de l’époque. L’émotion, la judiciarisation, et la victimisation. On se victimise pour se faire bien voir et après on joue l’émotion, et après on vient et on dit ‘Attention, je vais déposer plainte’.”

    Dans la partie de l’interview qu’ont pu voir les téléspectateurs, Éric Zemmour a exposé sa vision de ce que doivent être les prénoms donnés aux enfants français:

    Normalement chez moi, en tout cas depuis une loi de Bonaparte qui a malheureusement été abolie en 1993 par les socialistes, on doit donner des prénoms dans ce qu’on appelle le calendrier, c’est à dire les saints chrétiens“, a-t-il déclaré au sujet du prénom de la fille de Rachida Dati, Zohra.

    Lorsque la chroniqueuse a rappelé qu’elle s’appelait Hapsatou, le polémiste a estimé que “(sa) mère a eu tort“. Et de lui assurer que “Corinne, ça (lui) irait très bien.”

  • La République En Marche peine de plus en plus à s’accorder

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     FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Après une campagne marquée par des promesses diverses et variées, et des discours politiques qui se contredisent à force de s’adapter à divers électorats, le président Macron semble peiner à contenter sa famille politique. Forcé de ratisser dans tous les autres horizons politiques pour réussir à s’opposer au Front National en 2017, le groupe En Marche se trouve en effet à présent face à ses contradictions. Celles-ci sont notamment illustrées par les discordances entre les déclarations d’Emmanuel Macron et celles de monsieur Castaner, porte-parole de son gouvernement et de son parti. Ils se sont récemment ainsi opposés au sujet du prélèvement à la source la semaine dernière, puis des droits à la succession hier.

    Plus largement, les députés de la majorité marchent de moins en moins à l’unisson.

    La loi Asile et Immigration avait annoncé les prémices d’une possible dissension au sein de ce groupe politiquement hétéroclite. La récente élection du président de l’Assemblée Nationale, a confirmé ces désaccords, puisque désavoué par une cinquantaine de députés d’En Marche. Ceux-ci s’apprêtent à présent à s’étriper pour le poste à pourvoir à la tête du groupe parlementaire. Ainsi alors que le nombre de Français satisfaits de l’action de Macron décline sondage après sondage, n’atteignant pas même 20% lors des dernières estimations, le nombre de conflits et couacs internes au parti augmentent d’autant.

    Pour autant l’échéance des élections européennes approche

    Oui, et Emmanuel Macron tente tout de même pour celles-ci de créer un parti politique européen reprenant le modèle d’En Marche. Il unirait ainsi à nouveau des familles politiques de tous bords, à l’échelle européenne cette fois-ci. L’ennemi commun de cette alliance sera le réveil des peuples européens, qui se reprennent à rêver de nationalisme, de frontières et d’identité, et ses portes drapeaux hongrois, polonais et italiens. Reste à voir si ces peuples sauront faire front et percer cette mascarade politique, qui commence déjà à se déliter en France.

    https://fr.novopress.info/

  • Hypocrisies fiscalistes

    6a00d8341c715453ef022ad3b20060200b-320wi.jpgLa reculade du parti macronien sur la question des droits de succession ne restera peut-être pas dans les annales, et on peut le regretter. Nos politiques, une fois encore, des deux côtés, ont fait preuve, en effet, d'une hypocrisie totale, tout à fait exemplaire.

    Rappelons les épisodes précédents.

    Le 14 septembre, Christophe Castaner, délégué général du parti de La République en marche déclarait vouloir "ouvrir une réflexion sans tabou" sur la fiscalité des successions afin de lutter contre la "progression des inégalités de naissance". Propos typiquement, et sans doute inconsciemment, marxiste de la part de cet ancien député du Parti socialiste[1].

    Il n'a pas fallu 3 jours de rumeurs et d'interrogations pour que, le 17 septembre, le chef de l'État siffle la fin de la récréation. Le Président "a formellement exclu toute modification des droits de succession sous sa présidence", ont fait savoir les services du Palais de l'Élysée. "On a demandé des efforts aux retraités, mais maintenant arrêtez de les emmerder !", aurait même, selon BFMTV, déclaré en privé Emmanuel Macron. Conclusion "on n'y touchera pas tant que je suis là." Ce qui, soit dit en passant réduit encore le pouvoir du parlement.

    L'hypocrisie fondamentale du fiscalisme consiste à tenir un discours civique autour de la fiscalité alors que 53 % des ménages ne payent pas l’impôt sur le revenu.

    En matière de fiscalité des successions, mais aussi de droit civil en général il existe une contradiction totale entre l'aspiration majoritaire des Français et l'action constante des législateurs qui se font un devoir de détruire économiquement la famille, la propriété. C'est à cela que tendait en fait la proposition de Castaner, cependant que Macron a su mesurer les ravages qu'elle aurait provoqués dans la partie populaire de son électorat. Car contrairement à ce que l'on cherche à nous faire croire les premiers adversaires de la fiscalité successorale ne se recrutent pas chez les gens particulièrement riches, mais plutôt dans les classes moyennes attachées à la petite propriété familiale.

    Ah mais dira-t-on, Castaner parle – autre hypocrisie - d'une réflexion "sans tabou". Pourquoi y renoncer ? Pourquoi se féliciter, provisoirement, de ce que le calife de l'Élysée ait ainsi fermé la porte à toute nouvelle interprétation ?

    Répondons à ces deux questions par deux autres questions.

    Première question : qui réfléchit ? On ne sait que trop la réalité que recouvre en fait le concept de société de pensée. Il ne s'agit même pas de la franc-maçonnerie en tant qu'institution mais de cette partie des loges, notamment celles du grand-orient, qui se sont investies dans l'action politique. Eux seuls se reconnaissent le droit à un débat, à l'intérieur d'un périmètre sectaire et autosatisfait. Les autres, les profanes, autant dire les niais sont priés de se taire.

    Deuxième question : puisque vous dites "sans tabou", celui de l'égalitarisme peut-il être surmonté ?

    Qu'on se rassure cependant. À défaut de s'en prendre à nouveau aux retraités, ou plutôt à leurs héritiers, le fiscalisme a aussitôt trouvé un nouvel os à ronger avec les ventes des particuliers sur internet.

    Au-delà de ces tristes péripéties, l'égalitarisme niveleur et ruineux des partisans du fiscalisme appelle réfutation.

    Dans mon petit Livre Bleu paru en 2012, Pour une Libération fiscale[2]en réponse au Livre Rouge de 2011, Pour une Révolution fiscale de Piketty, votre chroniqueur a osé tenter de s'exprimer sur un tel terrain. Le problème qui se posait alors demeure entier.

    Le fiscalisme d'hier, le fiscalisme de toujours, ne renonce pas, ne renoncera jamais, à taxer. Toujours plus d'impôts, sous des formes différentes, représente la seule réponse qu'il connaisse aux problèmes que posent les dépenses excessives et les déficits.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Sans craindre le ridicule le même personnage, le même jour, avait d'ailleurs accusé les sénateurs de constituer "une menace pour la république". Bigre.

    [2] "Pour une Libération fiscale" par JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Benalla face au Sénat – Journal du mercredi 19 septembre 2018

    Politique / Benalla face au Sénat
    Il aura tout tenté pour ne pas y passer… Alexandre Benalla était entendu par le Sénat ce mercredi matin… Un grand nombre de questions sont restées inexpliquées malgré les efforts de l’ancien chargé de mission de paraître précis…

    Social / Enseignement : Avec Blanquer rien ne change
    Il était attendu comme le Messie… et puis finalement flop ! Après 16 mois passés au ministère de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer se met à dos les enseignants sans pour autant avoir opéré de réforme structurelle.

    Société / Les employés de l’abattoir bio de Mauléon face aux juges

    International / Idlib : une ultime libération complexe
    C’est le dernier bastion syrien occupé par les djihadistes, Idlib est en passe d’être libéré. Située à la frontière turque, la région est scrutée par le monde entier et sera libérée par étape… sous les yeux accusateurs de la communauté internationale.

    Serveur TVL

    Lien dailymotion
    https://www.tvlibertes.com/2018/09/19/25844/benalla-face-senat-journal-mercredi-19-septembre-2018

  • Torture en Algérie : Jean-Pax Méfret répond au président de la République

    Torture en Algérie : Jean-Pax Méfret répond au président de la République

    Sur Valeurs Actuelles :

    Oui, comme l’a confirmé Emmanuel Macron, Maurice Audin, 25 ans, est mort à Alger, le 21 juin 1957, au cours d’un interrogatoire conduit, sous la torture, par un officier de la 10e division parachutiste. Mais, notre président de la République aurait pu préciser que, depuis le 7 janvier 1957, les militaires agissaient en toute liberté, forts des pouvoirs de police que leur avait octroyés le gouvernement socialiste, avec l’accord des communistes, pour mener la bataille d’Alger contre le Front de libération nationale. « L’Algérie, c’est la France ! », tonnait déjà, aux premiers signes de rébellion, le jeune ministre de l’Intérieur François Mitterrand.

    La population européenne vivait dans une angoisse collective. Une terreur permanente. Le FLN tuait au hasard. À la grenade, au pistolet, au couteau, au rasoir. Dans la rue, sur les plages, aux terrasses des brasseries. L’attentat déjoué, en novembre 1956, contre l’usine à gaz d’Alger où un militant communiste s’apprêtait à déposer une bombe à retardement avait fait prendre conscience aux autorités que le terrorisme était désormais partout. D’où cet appel à l’armée et les excès qui ont pu en résulter.

    Macron n’a pas dit, non plus, que le jeune Audin, fils de gendarme, ancien enfant de troupe devenu brillant mathématicien et père de trois enfants, était membre du Parti communiste algérien et qu’il participait activement aux réseaux de soutien des terroristes dont les bombes — fabriquées par des militants de ce sinistre PCA — ensanglantaient la ville. Quelques jours avant son arrestation, des attentats avaient fait 10 tués et 80 blessés, dont une majorité d’enfants, à des arrêts d’autobus, et 8 morts et 92 blessés au casino de la Corniche, un dancing de Bab el-Oued, surtout fréquenté par la jeunesse juive d’Alger. Audin avait contribué à l’exfiltration du responsable du carnage. Le militant communiste avait choisi le camp des ennemis de la France. Il méritait un jugement sévère. Mais sûrement pas cette mort expéditive longtemps enfouie dans les poubelles de l’histoire de cette guerre d’Algérie dont Emmanuel Macron semble oublier les principales victimes : les pieds-noirs et les harkis.

    Avant le terrible exode de l’été 1962, les Français d’Algérie ont connu, eux aussi, les fouilles dégradantes, les perquisitions sauvages, les arrestations arbitraires, les camps d’internement, les interrogatoires musclés, les tortures. Dans les derniers mois de l’Algérie française, la caserne de la gendarmerie mobile, aux Tagarins, sur les hauteurs d’Alger, était devenue un centre clandestin d’interrogatoire de suspects arrêtés dans la lutte anti-OAS. Sous l’autorité du colonel Debrosse, gendarmes mobiles, policiers ou barbouzes venus de Paris y pratiquaient la question poussée à l’extrême. Des femmes, des hommes, sympathisants de l’Algérie française, furent martyrisés aux Tagarins par des représentants de l’autorité française qui reprenaient les méthodes utilisées contre certains terroristes du FLN pendant la bataille d’Alger. Mais cette fois, il ne s’agissait pas de savoir où étaient les bombes qui pouvaient à tout instant déclencher des massacres. Aucun de ces détenus n’était soupçonné, et encore moins coupable, de crimes de sang. Ils étaient retenus illégalement. Jusqu’aux aveux ou jusqu’à l’agonie.

    Geneviève Salasc, 36 ans, épouse d’un professeur de médecine d’Alger, mère de cinq enfants, fut arrêtée en même temps que sa mère âgée de 68 ans, par les gardes mobiles du colonel Debrosse. Elle était accusée d’avoir hébergé des réunions de l’état-major de l’OAS. Pour la faire parler, gendarmes et policiers utilisèrent les méthodes les plus effroyables. De l’humiliation aux coups jusqu’au supplice de la baignoire avec électrodes. Dénudée, garrottée, cravachée, la pauvre femme a vécu l’enfer pendant plusieurs semaines avant d’être finalement relâchée, sans poursuite, et transférée moribonde dans une clinique où les médecins constatèrent l’horreur des sévices. Une autre femme, confrontée aux mêmes tortionnaires, tenta de se suicider en s’ouvrant les veines pour abréger ses souffrances. Découverte baignant dans son sang, elle aussi fut transportée, le visage tuméfié, le corps meurtri, dans un hôpital. Une femme encore, mais militaire celle-là, une ancienne d’Indochine, le capitaine Noëlle Luchetti, de l’entourage de Salan, a connu les mêmes souffrances.

    À la caserne des Tagarins, les suspects étaient suspendus par les jambes ou les mains à des anneaux scellés au plafond. Ils avaient parfois les pieds grillés au chalumeau ou étaient empalés sur des bouteilles. Ils passaient la nuit sur des lits de camp, enchaînés dans la position d’écartelé.

    Il n’y avait pas de barreaux aux fenêtres et c’étaient des individus dangereux, dira, plus tard, pour se justifier le colonel Debrosse, promu général et sous-directeur de la gendarmerie, au procès de Yan Ziano, autre victime des tortionnaires de la caserne des Tagarins. Ziano, 40 ans, venait d’expliquer son calvaire au tribunal. « Ça a duré quatre heures… J’ai été suspendu, à la façon vietnamienne, recroquevillé, un bâton sur les genoux. On m’a mis des électrodes aux oreilles, au coeur, à l’anus. On m’a empalé. On voulait me faire dire où était le général Salan. »Les experts confirmeront les sévices constatés sur le corps de Ziano : « Des ecchymoses lui couvraient tout le corps. Il en avait de plus profondes aux poignets et sur les membres ; des plaies saignantes. En outre, il présentait deux lésions. L’une génito-rectale et l’autre dans la charnière dorso-lombaire. »

    https://www.lesalonbeige.fr/torture-en-algerie-jean-pax-mefret-repond-au-president-de-la-republique/

  • Les revendications occidentales sur la Syrie

    Alors que sur le terrain, la guerre se termine et qu’il ne reste qu’Idleb à libérer des terroristes, les Occidentaux repartent en campagne. Ils viennent de présenter leurs revendications à l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura. Sans surprise, les États-Unis refusent le processus conduit par la Russie pour la seule raison qu’ils n’y ont pas participé, tandis que le Royaume-Uni et la France entendent imposer des institutions qui leur permettraient de contrôler le pays en sous-main.

    L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a reçu à Genève une délégation du Groupe d’Astana (Iran, Russie, Turquie), puis le 14 septembre, une autre du Petit Groupe (Arabie saoudite, Égypte, États-Unis, France, Jordanie et le Royaume-Uni).

    Côté occidental, l’ambassadeur James Jeffrey et le colonel Joel Rayburn conduisaient la délégation US, tandis que l’ambassadeur et ancien directeur du Renseignement extérieur (DGSE 2012-16), François Sénémaud, présidait la délégation française.

    Chaque délégation a remis aux Nations unies un document secret sur ses revendications, en vue de peser sur les négociations intra-syriennes en cours. Russia Today a fait fuiter le document occidental [1], comme Kommersant avait fait fuiter il y a deux semaines les directives internes de l’ONU [2].

    - Première remarque, le point 3 du document du Petit Groupe reprend la directive interne de l’ONU : « Il n’y aura pas d’assistance internationale à la reconstruction dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien en l’absence d’un processus politique crédible conduisant inéluctablement à la réforme constitutionnelle et aux élections supervisées par l’ONU, à la satisfaction des pays donateurs potentiels. » [3].

    L’Allemagne, qui a participé à des réunions du Petit Groupe, ne semble pas avoir été représentée à celle-ci. La veille, son ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, s’était désolidarisé de ce point. Juste avant de rencontrer son homologue russe, Sergeï Lavrov, il avait tweeté que son pays était prêt à participer à la reconstruction « s’il existe une solution politique menant à des élections libres » [4] [5]. Pour le Petit Groupe et pour l’ONU, la reconstruction ne commencera pas tant que les pays donateurs potentiels n’auront pas atteint leurs objectifs de guerre, pour l’Allemagne, elle peut accompagner le processus de réconciliation politique.

    - Deuxième remarque : les différents interlocuteurs internationaux font référence à la résolution 2254 du 18 décembre 2015 [6]. Cependant, le Petit Groupe extrapole le sens du texte. Alors que la résolution du Conseil de sécurité pose que la rédaction de la Constitution est l’affaire des seuls Syriens entre eux, le Petit Groupe affirme qu’elle ne doit être rédigée que par un Comité placé sous les auspices et contrôlé par l’ONU.

    Il s’agit évidemment de casser les décisions de Sotchi, c’est-à-dire à la fois de détruire ce qui a été fait dans les derniers mois et de s’opposer au rôle de la Russie dans la solution de la crise [7]. Les États-Unis veulent conserver leur statut de puissance indispensable, tandis que le Royaume-Uni et la France entendent poursuivre leur projet colonial.

    - Troisième remarque : le Petit Groupe n’entend pas seulement transférer la responsabilité de la rédaction de la Constitution de Sotchi à Genève, il a déjà son idée sur ce qu’elle doit être. Il s’agirait de reproduire le modèle que Washington a imposé à l’Irak et qui y maintient une crise permanente pour le plus grand bénéfice des Occidentaux. Les pouvoirs du Président seraient exclusivement protocolaires ; ceux du Premier ministre seraient inexistants au niveau régional ; et ceux de l’armée devraient être limités.

    Les puissances coloniales maintiennent leur pouvoir au Proche-Orient derrière des apparences de démocraties. Elles parviennent toujours à constituer des gouvernements non-représentatifs de leurs peuples. Depuis 1926 au Liban et depuis 2005 en Irak, les institutions ont été conçues pour surtout empêcher que ces pays redeviennent des États-nations. Le Liban est divisé en communautés religieuses et l’Irak en régions distinctes à prédominance d’une communauté religieuse. Israël, quant à lui, n’a pas plus de gouvernement représentatif, non pas à cause de sa Constitution – il n’en a pas –, mais de son système électoral.

    - Quatrième remarque : alors que la résolution 2254 édicte que les élections devront avoir lieu sous la supervision de l’ONU, le Petit Groupe considère que l’organe syrien chargé de l’organisation des élections devra travailler quotidiennement sous les ordres de l’ONU, notamment en ce qui concerne d’éventuelles plaintes pour fraude.

    Ainsi, les Occidentaux se conservent la possibilité d’annuler des résultats qui ne correspondraient pas à leurs attentes : il suffira de faire déposer une plainte pour fraude et de la déclarer fondée. Le peuple syrien aurait le droit de voter pourvu qu’il tombe dans le piège qui lui est tendu, et encore à la condition qu’il vote pour ceux que l’on a choisis pour lui.

    En Europe, les citoyens cherchent leur souveraineté, en Syrie ils se battent pour leur indépendance.

    Thierry Meyssan

    Notes

    [1] « Déclaration de principes du Petit Groupe pour la Syrie », Réseau Voltaire, 18 septembre 2018.

    [2] « Paramètres et principes de l’assistance des Nations Unies en Syrie », par Jeffrey D. Feltman, Réseau Voltaire, 3 septembre 2018.

    [3] “There will be no international reconstruction assistance in Syrian-governement-held areas absent a credible political process that leads unalterably to constitutional reform and UN-supervised elections, to the satisfaction of potential donor countries”.

    [4] “Wenn es eine politische Lösung in #Syrien gibt, die zu freien Wahlen führt, sind wir bereit Verantwortung beim Wiederaufbau zu übernehmen”

    [5] « L’Allemagne se positionne contre la directive Feltman », Réseau Voltaire, 14 septembre 2018.

    [6] « Résolution 2254 (Plan de paix pour la Syrie) », Réseau Voltaire, 18 décembre 2015.

    [7] « Consensus entre Syriens à Sotchi », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 février 2018.

    https://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-revendications-occidentales-sur-la-Syrie-52228.html