Arnaud Dotézac, géopolitologue, décrypte la fracture politique grandissante en Allemagne et notamment les déclarations contradictoires sur des violences contre des migrants lors de manifestations à Chemnitz et Köthen.
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Ce sera eux ou nous
Sans trop de risque d’être contredit, le site euractiv expliquait hier à ses lecteurs que «les thèmes du Conseil européen informel » qui débutera à Salzbourg (Autriche) jeudi (Brexit, sécurité intérieure et immigration) « risquent d’entraîner des discussions animées. » D’autant est-il avancé que « le rôle de la présidence autrichienne, dont le gouvernement comprend des membres d’extrême-droite (comprendre les ministres issus du mouvement d’opposition nationale FPÖ, allié du RN, NDLR) semble ambigu » (sic). Et la journaliste Aline Robert de rapporter que «lors d’un conseil affaires générales la semaine dernière à Vienne, des réunions qui se font d’ordinaire à huis clos, le ministre de l’intérieur italien a posté sur Facebook une vidéo dans laquelle il tient des propos racistes et xénophobes. Matteo Salvini a ainsi évoqué le fait que l’Italie ne voulait pas avoir recours aux esclaves africains » et préférait développer sa natalité plutôt que d’accepter des migrants sur son territoire. Une sortie qui a exaspéré Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois. Lequel lui a rappelé que des dizaines de milliers d’Italiens étaient venus chercher du travail au Luxembourg pour nourrir leurs enfants dans le passé. Et merde alors a conclu le ministre…»
En réalité constate Bruno Gollnisch, notre camarade Salvini a tout simplement exposé une vision du devenir de son pays et de notre continent largement partagée par les Européens, il est vrai à l’opposé de celle de M. Asselborn qui expliquait alors que l’Europe avait besoin de plus d’immigration pour pallier à sa faiblesse démographique. « J’ai une perspective complètement différente » a répondu le ministre de l’Intérieur italien. « Je pense être au gouvernement, payé par mes concitoyens, pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants (…) et non pour extirper le meilleur de la jeunesse africaine.En Italie, nous ressentons l’exigence d’aider nos enfants à faire d’autres enfants. Et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus. » C’est cela que les incultes, les terroristes intellectuels, les idéologues mondialistes conspuent sous le terme de racisme. Certes, Jean Asselborn tonnait déjà en septembre 2016 contre « ceux qui, comme la Hongrie, bâtissent des clôtures contre des réfugiés de guerre, qui violent la liberté de la presse ou l’indépendance de la justice, (lesquels) devraient être temporairement, voire même définitivement, exclus de l’UE..».
Sans surprise également, l’article d’euractiv rapporte les propos entendus « dans l’entourage d’Emmanuel Macron » qui assène sans crainte du ridicule que « Matteo Salvini fait preuve de déni de réalité en affirmant comme il l’a fait récemment qu’il vaut mieux que les migrants n’arrivent pas en Europe. La réalité, c’est que les migrants arrivent, donc il faut gérer le sujet. » Et bien parlons-en! car si les migrants arrivent c’est bien justement parce que le sujet n’est pas géré correctement, que les pompes aspirantes de cette immigration-là ne sont pas démantelées; ce que la Ligue, le gouvernement hongrois, le RN en France proposent en formulant un certain nombre de mesures concrètes, pratiques, rapidement réalisables.
Marine le disait dans son discours de Fréjus dimanche, « Jamais dans l’histoire des hommes, nous n’avons vu de société qui organise ainsi une submersion irréversible et d’une ampleur non-maîtrisable qui, à terme, fera disparaître, par dilution ou substitution, sa culture et son mode de vie. » Mais en France comme ailleurs au sein de la prison bruxelloise, ce sont les lanceurs d’alerte, les vigies, qui sont poursuivis, pourchassés, persécutés, tapés au portefeuille. Hier, c’est Jean-Marie Le Pen qui était mis en examen, pour diffamation publique à caractère raciste suite à une plainte déposée par l’officine SOS racisme. Il est reproché au Menhir d’ avoir déclaré sur l’antenne de RTL en 2009 que « 90 % des faits divers ont à leur origine soit un immigré soit une personne d’origine immigrée.» Son avocat Me Frédéric Joachim, a constaté que la France «va de plus en plus vers une dictature de la pensée unique. On peut s’inquiéter pour le pluralisme. C’est étonnant que depuis neuf ans la justice n’ait rien de plus urgent que de poursuivre les propos de Jean-Marie Le Pen ».
Une procédure rendue possible par la levée en juin 2017 de l’immunité de l’ex président du FN par le parlement européen suite à à la demande de la « justice » française. Il faut dire que tout refus de penser dans les clous, de débiter le catéchisme obligatoire progressiste sur les joies ineffables du vivre-ensemble condamne les dissidents , les réfractaires, les hommes libres à se voir cataloguer dans le camp des nostalgiques des années brunes.
Le site sputnik s’en faisait l’écho, le Président grec Prokopis Pavlopoulos, membre du parti «conservateur» Nouvelle Démocratie, affilié au parlement européen au Parti Populaire Européen (PPE), a hurlé lui aussi au loup la semaine dernière à Riga (Lettonie) lors du sommet du groupe Arraiolos qui rassemble les présidents de pays de l’UE qui ne représentent pas leurs Etats au sein du Conseil européen. Dans un style que ne renierait pas BHL, les éditorialistes de L’Humanité ou le porte-plume de M Macron, M. Pavlopoulos a scandé que « toutes ces formes de populisme et de néonazisme cachées derrière le prétendu patriotisme ne visent qu’à faire renaître des cauchemars passés qui ont détruit l’Europe et presque l’ensemble du monde. C’est pourquoi nous devons lutter pour que ces forces ne gagnent pas et que la construction européenne soit achevée. »
Une bouillie verbale qui a dû ravir son compatriote d’extrême gauche, Dimitris Papadimoulis, un des vice-président du parlement européen , qui siège au sein du groupe GUE/NGL, lequel se signala notamment lorsqu’il présida les débats organisés pour la levée de l’immunité de Marine Le Pen. Marine avait été visée par la police de la pensée pour avoir eu l’audace de diffuser des images des atrocités commises par les racailles de l‘Etat islamique (EI) afin de protester contre ceux qui, comme Jean-Jacques Bourdin, Mourad Boudjellal, Patrick Bruel, Renaud Dély, Gilles Kepel ou Emmanuel Macron, avaient dressé un «parallèle ignoble » entre l’EI et le FN .
Le 10 septembre rapportait euractiv , M Papadimoulis exhortait lui aussi à l’union sacrée contre les défenseurs des identités, des libertés, des souverainetés nationales: « Tous les démocrates européens (sic) devraient se réveiller, comme à Chemnitz avec l’antiracisme, et chercher la convergence sur des objectifs à la fois politiques et sociaux. » « En termes de démocratie, les alliances doivent s’élargir, non seulement avec Emmanuel Macron, mais aussi avec les démocrates néolibéraux et les modérés du Parti populaire européen. » « Au niveau européen, Emmanuel Macron pourrait faire partie d’un effort de convergence plus large pour former une majorité capable de promouvoir certaines idées d’approfondissement démocratique de l’unification européenne (…) L’Europe a vécu le drame fasciste et nazi il y a presque 80 ans (…) l’Histoire se répète, ne soyons pas aveugles.»
L’Histoire se répète en effet, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et elle est impitoyable pour les peuples et les nations qui renoncent à se défendre, perdent leur armature intellectuelle et morale, renoncent à leur génie propre, confient à d’autres la maîtrise de leur destin. La première guerre mondiale et encore plus la seconde ont fait comprendre la nécessité d’établir une entente, des coopérations, des échanges, des dialogues réguliers entre nations européennes pour garantir la paix sur notre continent. Mais certainement pas de laisser nos nations dépérir pour obéir aux injonctions d’idéologues qui combattent l’essence même de ce qu’est la civilisation européenne.
En 1916, à Verdun, la terrible guerre civile européenne atteignait les sommets de l’horreur. Un siècle plus tard le taux de naissance des populations originaires du continent africain en Île-de-France dépassait les 72%, conséquence directe d’une politique mondialiste d’effacement du peuple français. Est-ce pour en arriver là que nos poilus ont fait le sacrifice de leur vie ? D’un génocide l’autre ? les Français, les Européens refusent leur mort programmée, leur disparition plus ou moins douce par substitution. Alors oui, n’en déplaisent aux pleureuses progressistes, aux totalitaristes sournois, cette question VITALE sera bien au cœur des élections européennes de mai prochain. Ce sera eux ou nous.
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L'après Hidalgo n'est pas encore gagné
Le 17 septembre l'annonce de la démission de Bruno Julliard, premier adjoint PS, chargé de la culture à la mairie de Paris aurait pu faire l'effet d'un électrochoc. Pourtant cet événement ne saurait être ni présenté comme le premier coup dur infligé à Hidalgo, ni, encore moins envisagé comme le dernier. Il ne fait que marquer un peu plus l'effritement d'une coalition et le désastre d'une gestion.
L'échec de cette mégère remonte en fait au premier jour de son mandat. Dès le succès immérité, qu'elle remporta en 2014 face à une opposition municipale maltraitée par la présidence de la république, elle suscita une sorte de détestation irrationnelle.
Déjà, de 2001 à 2014, l'arrivée de Delanoë, dans l'ombre duquel elle rongea son frein et couva sa hargne pendant deux mandatures, correspondait à un calcul tant soit peu machiavélique du pouvoir : les chiraquiens ont été payés pour savoir qu'un maire de Paris devient une sorte de candidat naturel à la présidence, disposant par ailleurs, de moyens matériels exceptionnels.
Et en 2014, cette incapable notoire, fut favorisée par le choix imposé à la droite d'une candidate nullissime et grotesque appelée Kosciusko-Morizet. Là aussi un beau cadeau de la présidence.
L'accumulation des désastres signés Hidalgo et des dossiers affreusement mal gérés par l'heureuse élue était depuis lors devenue un sujet, trop facile peut-être, de moqueries des chansonniers.
Hélas, tant que le bilan chiffré et les comptes réels, plus que désastreux, de la municipalité n'auront pas été clairement publiés et resteront camouflés, elle peut tenter de faire illusion.
Tout l'accable en effet et on hésite presque à récapituler la liste interminable de ses erreurs, de ses fautes, des produits de son sectarisme, et de celles de son équipe. Dans son désastreux personnel laquelle on n'oubliera pas le Brossat, petit homoncule communiste. Du Velib aux Autolib, de la saleté aux embouteillages, des berges de la Seine, ce lieu unique au monde, aurait mérité mieux, et dont le blocage n'a servi qu'à aggraver la pollution, à la stagnation des transports en commun, tout a été souillé par leur médiocrité, leur désordre et leur gabegie.
Si elle n'était elle-même envahie par un panier de crabes, l'opposition municipale n'aurait qu'à se baisser pour ramasser la mise. Les ambitieux se bousculent au portillon, oubliant toujours que l'élection au Conseil de Paris combine en réalité 20 élections différentes.
Parmi les candidats à la candidature, outre le Benjamin Griveaux, qu’on voit venir à des kilomètres, chouchou du chef de l'État, dont les dents rayent le plancher, se profilent déjà de nombreux ambitieux qui, croyant leur heure venue, se montreront prêts à tout. Mounir Mahjoubi, par exemple, actuel secrétaire d'État chargé du numérique et ancien député macronien du 19e arrondissement se verrait bien dans le fauteuil. "Je peux être, n'hésite-t-il pas à proclamer, ce bon apôtre, un bon candidat pour Paris." Tu parles, Charles. Mais ce n'est pas un bon candidat qu'il faut à la Ville et à ses habitants : c'est un bon maire, entouré d'une bonne équipe compétente, portée par un bon projet !
À cet égard, nous demeurons loin du compte et, si incompétente soit-elle, Hidalgo peut, elle aussi, jouer sur la division de ses adversaires en se targuant aussi d'un soi-disant prestige international. Cauchemar ! pensera-t-on légitimement de l’hypothèse de sa réélection.
Sa campagne osera prétendre qu'elle agissait au bénéfice de la partie la plus pauvre de la population. Et nul n’osera lui reprocher le fait que cette ville dispose, en effet, d'une cohorte impressionnante de mendiants. Au-delà des ratios auxquels l'occident s'est accoutumé, l'avalanche des faux réfugiés, des vrais manouches, des punks à chiens, des voyous poisseux et feignants, des revendeurs de drogue, des détrousseurs de touristes et des pickpockets du métro, compose une nouvelle Cour des Miracles. L'addition des bobos, des gogos et des cocos ne la nettoiera pas. Et l'on aimerait entrevoir quel intendant La Reynie y mettra de l'ordre.
JG Malliarakis
http://www.insolent.fr/2018/09/lapres-hidalgo-nest-pas-encore-gagne.html
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LA NATION FRANÇAISE (Cercle Richelieu compléments)
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Réponse à Nous Voulons Vivre. Questions aux royalistes! Venez participer!
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Questions aux Royalistes ⚜️
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SORTIE PROCHAINE DU NOUVEAU LIVRE DE GEORGES FELTIN-TRACOL : LA TROISIÈME VOIE SOLIDARISTE (collection IDÉES)
POUR LA TROISIÈME VOIE SOLIDARISTE :
Au début du XXIesiècle, dans une France à la fois bloquée par des syndicats officiels minoritaires, défigurée par de hauts-fonctionnaires bureaucrates et soumise aux injonctions voraces des firmes transnationales, la question sociale reste d’une brûlante actualité et se découvre complémentaire avec l’enjeu écologique et l’impératif identitaire.
Pendant qu’un étatisme collectivisant gaspille les ressources nationales et les offre aux oligarchies cosmopolites, les prescripteurs d’opinion valorisent toujours l’horreur libérale et célèbrent un étatisme néo-libéral largement intrusif dans la vie privée des habitants.
Georges Feltin-Tracol récuse autant le mirage collectiviste que le remède étatiste et les illusions libérales. Il propose au contraire de renouer avec la vieille tradition française de la troisième voie. Celle-ci se présente sous différentes facettes (le gaullisme de gauche, les solidarismes, l’approche socio-économique du frontisme à certains moments de son histoire, etc.).
À la fois ouvrage d’histoire des idées politiques contemporaines et approche raisonnée de certaines solutions d’ordre coopératif, Pour une troisième voie solidaristeremet à l’honneur des réflexions économiques et sociales plus que jamais anticonformistes.
Table des matières :
Quelle troisième voie pour le XXIesiècle ?
Saluons le Bastion social de Lyon !
Que fleurissent mille Bastions sociaux !
Quand le socialisme n’était pas la gauche
Sur le socialisme européen de Jean Mabire
Positions tercéristes entre marxisme et libéralisme
Socialisme, libéralisme ou troisième voie ?
La troisième voie selon Bruno Mégret
L’entreprise au-delà des ruines
Qu’est-ce que le solidarisme ?
Aux sources russes du solidarisme
Le grand retour du solidarisme
Notes sur le gaullisme de gauche
L’ergonisme de Jacob Sher
L'AUTEUR :
Collaborateur à la revue Synthèse nationale, aux Cahiers d’histoire du nationalisme et au magazine nationaliste-révolutionnaire Réfléchir & Agir, Georges Feltin-Tracol dirige aussi le site Europe Maxima. Ses plus récents ouvrages sont Éléments pour une pensée extrême(Le Lore, 2016), L’Europe, pas le monde(Le Lore, 2017) et Elementos para un pensamiento extremo(Fides, 2018).
170 PAGES, 20 € + 4 € DE PORT)
Les Bouquins de Synthèse nationale (Collection IDÉES)
Sortie : le 10 octobre 2018
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Les nouveaux masques du progressisme
Le groupe parlementaire macronien s'effrite. Non seulement il a officiellement perdu 2 députés avec le départ vers l'UDI de Frédérique Dumas, députée des Hauts-de-Seine, aprés celui, au printemps, de Jean-Michel Clément, mais 59 membres sur 313 avaient refusé de voter pour Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée.
De ce fait et pour la première fois dans l'Histoire de la cinquième république le quatrième personnage de l'État, désigné par 254 parlementaires sur 577 n'a pas été élu par une majorité, encore moins par un consensus.
L'électorat risque à son tour de faire lourdement défaut en mai, au point que le Rassemblement national, lui-même pourtant devenu débandade, peut encore rêver de progresser encore au sein de l'assemblée de Strasbourg, y réduisant d'autant l'audience effective de la France, de la France officielle, au sein des instances de décisions.
L'urgence de retrouver un nouveau souffle idéologique ne peut donc pas échapper au chef de l'État. Lorsque Laurent Fabius, alors présenté pour jeune, fut nommé Premier ministre par François Mitterrand, pour remplacer le pue-la-fritte Mauroy, sac à bière usagé, les flatteurs s'employaient à faire mine de saluer en lui le talent et la fraîcheur. Pensez donc : il allait fêter, en effet, quelques jours plus tard, son 38e anniversaire, âge auquel Jules César était déjà Pontifex Maximus, Robespierre renversé et guillotiné, Thémistocle vainqueur à Marathon et Bonaparte assassin du duc d'Enghien.
Macron, à peine plus âgé, aspire, sans doute, à un destin européen. Il lui faut donc frapper fort. Il lui échoit de renouveler, pense-t-il, les vieux clivages et les vielles étiquettes afin de créer, autour du nouveau monde auquel il aspire, un souffle majoritaire à l'échelle du Continent.
Ne croyons pas à son irréflexion. Il a longuement pesé et soupesé le pour et le contre, les avantages et les inconvénients : une ligne pro-Merkel d’abord, puis une ligne anti-Merkel, et même, avec les textes chèvre-chou de son ministre de l’Intérieur, l’hypothèse de paraître un Salvini avant Salvini, etc.
Mais le vent a tourné. On se rend compte que le vieux truc de Mitterrand pour diviser la droite marche encore, avec la diabolisation du Hongrois Orban. Et les élections en Suède ont prouvé que les adversaires de l'immigration même s'ils obtiennent 26 % des voix en Autriche, 21 % au Danemark, 19 % avec Jobik en Hongrie, 17 % en Italie ou même 29 % en Suisse, hors union européenne, etc. ne disposent encore d'une majorité absolue dans aucun pays.
Dès lors, la décision de Jupiter semble prise : il lui faut apparaître comme le rassembleur de la gauche européenne, et, en même temps, celui qui en renouvelle le contenu, les programmes, les étiquetages, etc.
Un mot est en train de faire florès celui de progressisme. Les derniers en date à l'avoir essayé n'ont pas très bien fini. L'union des jeunes pour le progrès fondée en 1965, organisation des jeunes gaullistes s'est ralliée au chiraquisme et à ses avatars. L'Alliance républicaine pour le progrès créée en 1966 par Tixier-Vignancour ne donne plus guère de ses nouvelles, etc.
Le mot semblait définitivement démonétisé. Mais la ligne de partage qu'il prétend reprendre se rattache à des dialectiques bien plus anciennes. Il s'agit de réintégrer, nous confirme-t-on ainsi gravement, dans l'espace progressiste tout ce qui s'oppose au nationalisme.
Y compris les vieux rogatons du stalinisme ? Et pourquoi pas ? Avant 1956, Khrouchtchev ne parlait-il pas de Staline comme du "phare et guide de l’humanité progressiste".
N'étaient-ils pas fièrement certifiés progressistes[1] les compagnons de route des années 1950 ?
Progressistes d'hier les chrétiens de gauche qui sont si bien parvenus à vider les églises de leurs fidèles.
Progressistes, encore plus, ceux qu'on appelait les porteurs de valise du FLN, et qu'il était si urgent de réhabiliter en la personne de Maurice Audin.
Seront réputés progressistes par conséquent tous ceux qui aujourd’hui encouragent la migration vers l'Europe. C'est sans doute sur cette base que l'on entend rassembler et donner un nouveau souffle à ce quinquennat qui s'écoule comme un sablier sans que se concrétisent les réformes promises.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] On lira dans Sociologie du communisme de Jules Monnerot la réfutation de cet étiquetage
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Rassemblement National : Petite trésorerie et gros sondages, par Caroline Parmentier
Marine Le Pen peut-elle arriver tout en haut de la vague populiste aux prochaines européennes, si tant est qu’elle parvienne à sortir du tunnel du fisc et de la justice (et du choix de la tête de liste) ou bien court-elle le risque de rater le spot ?
Les européennes sont traditionnellement une bonne élection pour le Front national. On a vite oublié qu’en 2014 le FN de Marine Le Pen était arrivé en tête de tous les partis (devenant ainsi le premier parti de France) avec 25 % des voix devant l’UMP (20,6 %) et le PS loin derrière (14 %). LREM n’était même pas une petite étincelle dans les yeux de son futur ministre de papa, Emmanuel Macron.
Le FN envoie alors 24 députés au Parlement européen parmi lesquels Marine et Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch, Florian Philippot, Louis Aliot, Nicolas Bay, Marie-Christine Arnautu, Aymeric Chauprade… Ça semble remonter à des siècles, tant il y a eu de bouleversements et de séismes au mouvement national depuis, là aussi on a l’habitude.
Quatre ans après, partout en Europe, en Hongrie, en Pologne, en Autriche, en Italie, les nationalismes gagnent du terrain et sont devenus une force politique majeure. Parfois ils accèdent directement au pouvoir. Si le pouvoir a changé de mains en France (de tête plus exactement) la situation elle, n’a pas changé. Rien n’a été fait pour inverser le processus de l’invasion migratoire, de l’islamisation, de la menace terroriste, de l’insécurité et des coups de couteau hebdomadaires. Après avoir été à l’avant-garde de ce mouvement depuis des années, le mouvement national pourrait-il paradoxalement rater le train du populisme ? Selon le directeur du département Opinion de l’Ifop, Jérôme Fourquet, « la montée des populismes européens n’est pas une garantie de victoire pour le RN : « L’effet domino d’un pays à l’autre n’existe pas. Chaque élection nationale est liée à un contexte propre, d’autant plus qu’il n’existe pas véritablement d’homogénéité entre tous ces partis. Il n’y a pas d’internationale nationaliste. »
Autre handicap de taille, la situation financière du parti, après la saisie en juin de deux millions d’euros de subventions publiques décidée par les juges d’instruction qui enquêtent sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires. Le RN espère une annulation en appel mercredi prochain, le 26 septembre, mais en attendant, il est asphyxié. « Petite trésorerie, gros sondages », commente le trésorier, Wallerand de Saint Just, qui s’inquiète de n’avoir aucune « visibilité » sur l’avenir financier.
Dans le dernier sondage Odoxa, le Rassemblement national arrive en deuxième position, avec 21 % des voix, pour le scrutin des élections européennes du 26 mai prochain, au coude à coude avec La République en marche. Galvanisée par ces prévisions, Marine Le Pen était à l’offensive lors de son discours de rentrée à Fréjus dimanche. Elle que les commentateurs et éditoriaux s’accordaient à dire démonétisée, définitivement finie après le débat de l’entre-deux-tours, reste le principal adversaire d’un Emmanuel Macron en perte de vitesse, très loin devant un Mélenchon que l’on nous a longtemps vendu en chef de l’opposition. Et si c’est Daniel Cohn-Bendit qui prend la tête de la liste LREM comme il l’avait laissé entendre au moment de la démission d’Hulot et comme le réclame 55 % des sympathisants macronistes dans ce même sondage, ce n’est pas 21 % que fera le RN mais dix ou vingt points de plus.
Caroline Parmentier
Article paru dans Présent daté du 18 septembre 2018
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Ce n’est pas l’Europe de l’est qui profite des fonds européens mais les multinationales
Par Ferenc Almássy, responsable du Visegrád Post à Budapest
Le Parlement européen a réclamé des sanctions contre la Hongrie, coupable de vouloir défendre son identité et ses libertés et par-delà celle de tous les peuples européens. Relayé par la majorité du Parlement européen (socialistes, libéraux, « droite » modérée), le point de vue des oligarques bruxellois est le suivant : si les gouvernements d’Europe de l’est ne se soumettent pas, coupons leur les crédits. Un chantage aussi injuste qu’ignoble. Car dans les faits l’argent du contribuable ouest-européen est transformé en profits pour des actionnaires de multinationales. Responsable du Visegrád Post à Budapest, Ferenc Almássy fait le point. Polémia
L’Europe centrale, en particulier les pays du groupe de Visegrád (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie) sont des bénéficiaires nets des fonds structurels européens. Cela signifie qu’ils reçoivent plus d’argent de l’Union européenne qu’ils ne lui en donnent. En gros, les Occidentaux donnent plus que les centre-européens, et ces derniers reçoivent donc de l’argent des Occidentaux pour le développement de leurs contrées. À ce stade, considérant ce fait, on aurait tendance à hurler avec les loups de la presse mainstream occidentale et à affirmer – les chiffres sont clairs ! – que “les pays de l’Est profitent de l’argent européen !”
Sauf que cette assertion – très discutable ; nous y reviendrons – est souvent accompagnée d’une autre affirmation qui elle est scandaleusement fausse : “sans rien donner en échange !”
Lorsqu’il s’agit de politique internationale, il est facile de tromper un public non initié. Quelques règles de bon sens devraient toutefois permettre de ne jamais se laisser avoir. La première règle consiste toujours à garder à l’esprit que la politique est une lutte d’intérêts, et que si les pays occidentaux ont proposé quelque chose qui ressemble à une “aide”, c’est qu’ils considèrent y gagner plus qu’ils n’y perdent. On repensera au Plan Marshall, par exemple… les Etats ne sont pas des structures humanistes ou caritatives, et les Etats ne donnent pas des sommes conséquentes et de manière régulière, par gentillesse, compassion ou pitié. Seulement par intérêt, bien pesé, bien mesuré, bien compris.
Une seconde règle consiste à toujours regarder d’où vient l’information. Qui est derrière sa diffusion ? Quel prisme est appliqué à l’information ? Et il est toujours préférable d’aller également voir ce que disent ceux qui, le cas échéant, sont accusés. Lorsque les médias aux mains des oligarques de France ou certains politiciens qui ont à gagner dans le désordre européen avancent certaines thèses, mieux vaut chercher également d’autres points de vue.
Alors, qu’en est-il de cette histoire de fonds européens et d’Europe centrale parasite ?
Voyons, point par point, ce qu’il en est.
Oui, les pays d’Europe centrale sont des bénéficiaires nets des fonds structurels européens
La chute du régime socialiste a été précipitée par une partie de ces élites à des fins de profits personnels. Les entreprises d’Etat et les usines ont été privatisées, bradées, pillées, – essentiellement par des entreprises occidentales – et les pays d’Europe centrale en sont sortis déstructurés, affaiblis. Mais surtout massivement dépossédés de leurs moyens de production.
Dès lors, les capitaux et les entrepreneurs étrangers et en particulier allemands affluent en Europe centrale. Cette Europe centrale ayant fraîchement rejoint l’économie de marché, traumatisée par le socialisme d’Etat, croit alors candidement que le libéralisme intégral et son zèle lui permettront, comme ça lui a été promis, de rattraper le niveau de vie de ses frères européens de l’Ouest.
Mais le deal en haut lieu est le suivant : investissements contre salaires bas. L’Allemagne en particulier se reconstitue un Hinterland dans les pays du groupe de Visegrád. Proximité géographique et culturelle, qualité d’une main-d’oeuvre disciplinée, fiable et hautement formée font de l’Europe centrale un met de choix pour l’ogre berlinois cherchant à prendre le dessus dans l’Union européenne depuis la réunification.
Entrés dans l’Union européenne le 1er mai 2004, les pays d’Europe centrale ont depuis bénéficié des fonds structurels. Ces fonds se subdivisent en trois catégories, qui ont pour but de “renforcer la cohésion économique et sociale au sein de l’UE”, “soutenir l’emploi et le bien-être économique” et “”réduire les difficultés économiques et stabiliser les économies”.
Traduisons ces belles phrases : adaptation des marchés émergents au profit des marchés occidentaux, développement de leur capacité d’absorption des productions occidentales, délocalisation au profit des multinationales.
Transfuges socialistes locaux et prédateurs occidentaux ont main dans la main désindustrialisé l’Europe centrale pour la remodeler selon les besoins de l’économie de marché ouest-européenne, ou plus exactement, selon les désidératas de ses multinationales.
L’économiste Thomas Piketty l’écrivait il y a quelques mois, les capitaux occidentaux et essentiellement allemands “sont graduellement devenus propriétaires d’une part considérable du capital des ex-pays de l’Est : environ un quart si l’on considère l’ensemble du stock de capital (immobilier inclus), et plus de la moitié si l’on se limite à la détention des entreprises (et plus encore pour les grandes entreprises)”.
Les fonds structurels, eux, proviennent essentiellement de la poche des contribuables occidentaux, et non des actionnaires. Sur le papier, il s’agit d’utiliser ces fonds pour homogénéiser l’Europe d’un point de vue infrastructurel et économico-social afin que tous en tirent profit. Les pays d’Europe centrale en reçoivent ainsi plus qu’ils n’en payent.
Logique libérale appliquée : les fonds structurels doivent à terme développer les marchés… et transformer les sociétés conservatrices en “sociétés ouvertes”, plus propices à l’épanouissement libéral.
Ces fonds européens ne vont pas dans la poche des centre-européens ; ce sont essentiellement les entreprises occidentales qui en tirent bénéfice
C’est là que ça se complique, car on doit prendre un peu de hauteur : ces fonds publics que sont les fonds structurels ne vont pas dans la poche des centre-européens – dont les salaires sont toujours 3 à 4 fois inférieurs à ceux des Français, tandis qu’ils sont aux 40 heures hebdomadaires et avec beaucoup moins d’avantages sociaux.
Dans les faits, les multinationales occidentales touchent d’ailleurs directement un certain nombre de ces aides. Sur ce point, la Roumanie est certainement l’exemple le plus scandaleux. La chaîne Lidl, bénéficiant de financements publics de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) – dont le premier président n’est autre que Jacques Attali – qui a la même mission que les fonds structurels, a pu développer une situation de monopole dans un certain nombre de régions, tuant la concurrence locale – enracinée et qualitative.
Et si on se penche de nouveau sur les travaux de Thomas Piketty, qu’apprenons-nous ? Que la balance de l’Europe centrale entre les fonds publics entrants et les profits sortants est nettement déficitaire pour elle. Ainsi, les pays d’Europe centrale, lorsqu’ils reçoivent 1 euro de Bruxelles, voient partir 2 à 4 euros sous forme de profits et autres revenus de la propriété.
Voilà comment, à la sueur du travailleur centre-européen – suffisamment fiable, travailleur et bien formé pour que sa production soit estampillée Made in Germany – l’argent du contribuable ouest-européen est transformé en juteux profits pour des actionnaires de multinationales.
Bien sûr, cela ne s’arrête pas là. Les multinationales s’organisent également pour ne pas payer les impôts. Ou pour satisfaire la novlangue, je devrais parler d’optimisation fiscale. La Roumanie, encore, est sans doute l’exemple le plus extrême : alors que l’an passé la Roumanie a connu une croissance de son PIB de presque 6%, les rentrées fiscales de l’Etat roumain au titre de l’impôt sur le profit des sociétés ont elles diminué de 7%.
Les bénéfices des entreprises occidentales en Europe centrale ne restent pas en Europe centrale… mais ne retournent pas non plus dans la poche des contribuables occidentaux
En fin de compte, le contribuable occidental est à son insu au bout d’une chaîne – chaîne pas très éloignée d’une sorte de système de Ponzi. L’Allemagne dominante assure la priorité à ses citoyens qui s’en tirent plutôt bien (sur ce point). Les Français, eux, y perdent plus qu’ils n’y gagnent.
Ainsi le sentiment d’injustice d’un nombre grandissant d’Occidentaux et en particulier de Français est légitime. Oui, l’argent du contribuable français part à l’Est… mais cet argent n’y reste pas. Sous le travail du centre-européen dominé économiquement par l’Allemagne principalement, cet argent se multiplie et quitte l’Europe centrale maintenue artificiellement dans une relative pauvreté par rapport aux Européens de l’Ouest. Et cet argent atterrit dans les poches des actionnaires des multinationales.
Il ne faut donc pas se tromper d’ennemi. Non, Orbán et ses homologues centre-européens ne sont pas des profiteurs, ni des parasites. Leurs politiques responsables dès le début de la crise migratoire le prouvent : ce sont des Européens convaincus qui cherchent à œuvrer pour le bien commun de la civilisation européenne. Leur attente est d’offrir à leurs peuples le niveau de vie occidental que l’ouest leur a fait miroiter il y a un quart de siècle. Atteindre cet objectif passera par la mise à mort du système néo-colonial actuellement en place. Et le groupe de Visegrád est le meilleur outil pour cela, agissant comme un syndicat face au patron berlinois.
Ferenc Almássy 17/09/2018
Crédit photo : Domaine public, via PixaBay
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