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Rémi Jalabert - chanteur et compositeur royaliste - Conversano, octobre 2019
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Passé-Présent n°255 : Aux origines de la République française
La corruption sous la Terreur
Enrichissements illicites, pots de vin, spéculations généralisées, détention de fonds secrets, Philippe Conrad dresse un bilan de la corruption en France dans les années 1790, incarnée par des personnages qui se drapaient pourtant de vertus romaines qu’ils se plaisaient à revendiquer publiquement.
Weygand l’intransigeant
Max Schiavon en publiant une dense biographie du général Maxime Weygand (Weygand l’intransigeant – Tallandier – 592 p. – 26,50 €) nous donne à lire, tel un roman, son long parcours (1867-1965), depuis le mystère de sa naissance définitivement éclairé, jusqu’à son accession au sommet de la hiérarchie militaire, et ce, grâce à des archives et correspondances familiales inédites dont ses descendants ont autorisé l’exploitation.
https://www.tvlibertes.com/passe-present-n255-aux-origines-de-la-republique-francaise
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Marseille, bientôt porte d’entrée de l’immigration illégale par la Méditerranée ?
Après l’Espagne, l’Italie, la Grèce et Malte, la France pourrait prochainement faire partie des pays européens d’arrivée par la mer de l’immigration clandestine (1).La possibilité que Marseille devienne un port d’accueil des bateaux des organisations non gouvernementales recueillant en mer des clandestins pourrait se concrétiser dans le cadre d’un accord – toujours en négociation – visant à une répartition automatique des migrants en Europe.Si tel était le cas, ce serait non seulement un appel d’air préjudiciable à la France, mais aussi un coup de pouce à des réseaux mafieux qui prospèrent grâce à l’immigration illégale.La seule réponse raisonnable en la matière est, comme l’ont fait l’Australie et l’Italie, de mettre un coup d’arrêt à ce business cynique.L’ampleur des arrivées en Italiepar la méditerranéeS’exprimant sur la politique d’asile fin août lors d’une réunion de diplomates français, le Président Macron a réfuté la notion d’ « appel d’air » (2).Pourtant, s’il est un domaine où cette notion est pertinente, c’est bien celui de l’immigration.Il suffit de regarder le lien entre le nombre des arrivées par la mer de migrants en Italie, les gouvernements en place et la politique menée :Année Gouvernement Nombre d’arrivées 2014 Renzi (centre) 170 100 2015 Gentiloni (centre) 153 842 2016 Gentiloni (centre) 181 436 2017 Gentiloni (centre) 119 369 2018 Conte (5 Etoiles-Ligue) 23 370 Source du nombre d’arrivées : UNHCR Operational portal, refugee situationLa chute drastique des arrivées de clandestins en Italie par la mer en 2018 a une explication : le refus du Ministre de l’intérieur Matteo Salvini (Ligue) de laisser accoster les bateaux des organisations non gouvernementales.
Autre exemple, depuis fin août 2019, la Ligue a été évincée du pouvoir.L’heure est de nouveau au laxisme.La politique du « no way », le refus d’accostage sur les côtes italiennes, est terminée.L’effet est immédiat : de plus en plus de bateaux d’O.N.G. se dirigent vers les côtes italiennes.Le nombre d’arrivées de clandestins en Italie par la mer n’a jamais été aussi important en 2019 que depuis que le nouveau gouvernement dirigé par Giuseppe Conte sans la Ligue est au pouvoir.Il y a eu 2 498 arrivées en septembre sur les côtes italiennes, alors qu’elles étaient moitié moins nombreuses en août (3).Le droit maritime, alibi facile
L’argument mis en avant par les partisans d’un accueil des clandestins dans des ports européens est le devoir d’assistance.Pourtant, les bateaux des O.N.G. qui croisent au large de la Libye ne sont-ils pas plus près des côtes tunisiennes que de celles d’Italie et a fortiori de France ?Le droit maritime distingue clairement le devoir d’assistance et l’obligation d’accueil.Reconduire les bateaux de migrants sur le continent africain tarirait sans nul doute les départs des côtes libyennes.Mais cette option n’est jamais envisagée par nos gouvernants « progressistes ».Des « réfugiés » ou des clandestins ?
Les migrants qui embarquent clandestinement en Libye, et de plus en plus souvent en Tunisie, sont fréquemment présentés comme des « réfugiés ».C’est passer sous silence le fait que nous sommes en présence d’une immigration illégale et souvent économique.Les migrants arrivés en Italie par la mer en 2019 sont par ordre d’importance issus de Tunisie, du Pakistan, de Côte d’Ivoire et d’Algérie.Des pays à la démographie élevée pas forcément classés parmi les dictatures les plus sanguinaires.Alors que quiconque, même issu d’un pays sûr, peut déposer une demande d’asile en France, cette démarche permet dans la quasi-totalité des cas de rester sur le territoire.Ils ne s’en priveront pas en arrivant en France.L’économie criminelle, bénéficiaire de l’immigration illégale
L’organisation de l’accueil de clandestins par l’ouverture des ports européens et une répartition automatique des migrants vont indirectement pérenniser, voire favoriser une économie criminelle.- Le recours aux passeurs pour atteindre l’Europe alimente une économie souterraine florissante. Le trafic d’êtres humains a permis aux passeurs d’empocher sur la seule année 2016 7 milliards de dollars, selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (4). C’est tout un secteur mafieux qui prospère grâce au trafic des passeurs.
- Alors que l’armée française est engagée en Afrique sahélienne dans la lutte contre les organisations islamistes, le gouvernement se tire une balle dans le pied en acceptant l’immigration illégale. Selon Wolfgang Pusztai, un colonel autrichien, analyste politique et président du conseil consultatif du Conseil national sur les relations américano-libyennes, « il existe de fortes preuves que des groupes terroristes, tels que l’État islamique (Daesh) et l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique, gagnent de l’argent en extorquant des convois de migrants sous prétexte de les protéger » (5). Sauf à être schizophrénique, tarir les flux d’immigration illégale reviendrait à tarir les sources de financement d’organisations que la France combat en Afrique.
Outre les passeurs, toute un secteur économique composé des bateaux des O.N.G., de leurs équipages et de leur personnel à terre, vit de subventions et de dons publics et privés(6).
L’immigration illégale et le business des passeurs ne s’arrêteront pas d’eux-mêmes : trop d’argent est en jeu.
Les exemples australiens et italiens
Confronté à une importante immigration illégale, le gouvernement australien a à partir de septembre 2013 catégoriquement refusé de laisser accoster les bateaux de clandestins sur ses côtes.
Cette politique, appelée « no way », a permis un arrêt brutal des arrivées.
Alors que dans la période 2012-2013, on comptait 190 arrivées illégales de bateaux en Australie avec 12 700 clandestins à bord, les flux se sont taris soudainement (7).
Une enquête réalisée en octobre 2018 met en avant le fait que la mortalité en Méditerranée a baissé en 2018 quand les bateaux des O.N.G. ont réduit leur activité suite notamment aux mesures de refoulement de l’Italie (8).
A contrario, les passeurs ont intégré l’idée qu’ils peuvent affréter des embarcations de fortune si un quasi « pont maritime » existe entre l’Afrique et l’Europe.
Dans ces conditions, on ne peut que saluer la vigoureuse dénonciation de la politique migratoire du gouvernement français par le maire du 7e arrondissement de Marseille, Stéphane Ravier, devant les sénateurs le 9 octobre (9).
La répartition automatique des migrants ne va faire qu’accroître les flux d’immigration clandestine. Marseille, une ville qui détient le record du nombre de morts par balle, où 28 % de la population est en dessous du seuil de pauvreté, où le salafisme est en pleine expansion (10)… deviendrait selon la décision de quelques dirigeants européens et avec l’accord du Président Macron, une porte d’entrée « officielle » à l’immigration illégale.
Tout un symbole.
Même l’auteur du « camp des saints », Jean Raspail, n’y avait pas pensé…
Paul Tormenen, juriste 13/10/2019(1) « Migrants : Marseille pourrait devenir un port d’accueil pour les naufragés en méditerranée ». Le Figaro. 7 octobre 2019.
(2)« Macron aux diplomates : je sais que beaucoup d’entre vous ont de la défiance vis-à-vis de la Russie ». L’Opinion. 28 août 2019.
(3) « Arrivals to Europe 2019». International Organization for Migration.
(4) « Global study on smuggling ». United nations office on drugs and crime. 2018.
(5) « Non secure routes, the hidden world of illegal migration in Libya ». The Investigative journal. 1er mai 2019.
(6) « Que sait-on des bateaux qui aident les migrants en méditerranée ? ». Le Figaro. 13 septembre 2019.
(7)« SatisfiedAustralia marks six monthswith no boat people ». SBS News. 19 juin 2014.
(8) « Migrants, à qui profite le drame ? ». Causeur. Octobre 2019.
(9) « Discours de Stéphane Ravier sur l’immigration ». Polémia. 11 octobre 2019.
(10) « A Marseille, l’omniprésence d’un islam salafiste ». Le Monde. 1er février 2018.
Crédit photo : Domaine public -
Vercingétorix, le célèbre inconnu qui fit trembler César
[…] De Vercingétorix, on ne sait en fait pas grand chose. À tel point que pendant plusieurs siècles, les historiens doutent même de son existence. Vercingétorix, ce patronyme signifie “Chef ou Roi suprême des guerriers”. Était-ce un titre honorifique porté par différents personnages ? Ou le nom d’une seule et unique personne ? Il faut attendre le XIXe siècle et la découverte de monnaies frappées à l’effigie de Vercingétorix pour être certain de l’existence de ce personnage historique […].Et pour le connaître, il faut s’en référer à son pire ennemi : Jules César, et lire ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, recueil de sept livres qui racontent les campagnes victorieuses contre les Gaulois qui se déroulèrent de 58 à 52 avant J.-C. César est la seule source contemporaine qui évoque Vercingétorix. Après lui, mais parfois plusieurs siècles après, quelques autres historiens romains raconteront aussi ses combats. Ce fut le cas de Plutarque et de Dion Cassius dont les écrits complètent le portrait esquissé par César. “En lisant Dion Cassius on apprend que César et Vercingétorix avaient été amis avant de se faire la guerre” explique Laurent Olivier, archéologue et historien[…].
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L’islamisme gagne en se victimisant, par Ivan Rioufol
La démocratie française peut perdre contre l’islam politique. Ce “combat de toute une nation”, auquel a appelé Emmanuel Macron mardi dernier, vient de subir une défaite symbolique à Dijon. Parce qu’un élu du RN, Julien Odoul, a involontairement fait pleurer un enfant, consolé par sa mère voilée, vendredi lors d’une séance du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté, la présidente socialiste de la région a annoncé envisager un signalement des faits au procureur de la République.
Même le vice-président du RN, Nicolas Bay, a estimé ce lundi que Odoul avait été “inutilement blessant et agressif”. L’élu, constatant dans le public qu’une mère accompagnatrice d’une classe de CM2, avait conservé son hidjab dans l’hémicycle, avait demandé à la présidente de faire enlever ce voile, en expliquant : “Après l’assassinat de nos quatre policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautaire“.Cette mise en cause allait provoquer les larmes de l’enfant, photographié dans les bras de sa mère caressante. Dans la guerre des images, l’émotivité l’emportera toujours sur l’argument rationnel. Les islamistes ne peuvent que se satisfaire de leur victoire médiatique qui met en scène la brutalité d’un vilain membre du RN face à la douceur maternelle d’une femme arborant le voile islamique. La victimisation fait partie des armes utilisées par l’islam politique. Il sait se présenter en agneau, sous les yeux attendris d’humanistes du dimanche. Ces nouveaux collabos voient une “haine antimusulmane” dans la résistance à l’islamo-fascisme.
Il est aisé de reprocher à Odoul son manque de délicatesse. Mais Le Point pose la bonne question cette semaine : “Face à l’islamisme, sommes-nous devenus lâches ?“. La réponse est oui. Le chef de l’Etat vient d’inviter “à bâtir une société de vigilance” contre “l’hydre islamiste”. Or il est paradoxal d’accabler un élu, fut-il RN, pour avoir alerté sur un signe évident de radicalisation dans un espace public. Le voile islamique, porté par les mères accompagnatrices de sorties scolaires, peut être vu comme un uniforme affirmant un séparatisme culturel et une allégeance à une idéologie d’essence totalitaire. Il a certes été autorisé par le Conseil d’Etat. Mais Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, a dit ne pas “souhaiter encourager le phénomène“.
Ce lundi, le nouveau président LR, Christian Jacob, s’est prononcé pour son interdiction lors des sorties scolaires. Quand à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, il a été jusqu’à lister, l’autre jour, les “signaux faibles” de la radicalisation : “Le port de la barbe, le fait de ne pas faire la bise (aux femmes) ou plus, la pratique régulière et ostentatoire de la prière rituelle, la tabaâ (marque) au milieu du front (…)”. Toutefois, tout ceci reste des mots. Lutter contre l’islamisme conduit inévitablement à mettre en cause ses militants. Ceux-ci savent que la République a la main qui tremble. Elle est prête à reculer à la première larme d’un enfant. Qui ne serait pas ébranlé ? Mais c’est ainsi que les combats se perdent.
Ivan Rioufol
Texte daté du 14 octobre 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol
https://fr.novopress.info/215810/lislamisme-gagne-en-se-victimisant-par-ivan-rioufol/
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Pompiers en colère !
Notre sympathie, notre estime et notre solidarité à l'égard des sapeurs pompiers qui manifestent ce mardi sont acquises, totales et absolues.Leurs revendications en termes de renumérations, de prime au feu et de renforcement des effectifs sont, sans nul doute, légitimes et doivent être satisfaites.Mais le seraient elles que le drame national auquel sont confrontés les soldats du feu, comme le sont les policiers, les médecins, les instituteurs, les professeurs, les commerçants de nos banlieues et de plus en plus souvent de nos villes et même de nos campagnes, resterait entier.Ce drame national est celui de l'ensauvagement de la France, conséquence d'un demi siècle de politique laxiste et immigrationniste. -
Levons le voile sur la stratégie de l’islam politique
En 2000, un prêtre et une religieuse avaient dû retirer leur croix et leur voile pour s’asseoir dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
Selon Guillaume Bernard, dans la tradition occidentale, se cacher les cheveux signale la volonté se retirer de la sphère politique: c’est le cas des religieuses. Le voile islamique signifie l’exact inverse: la prétention (sous le prétexte de pudeur) de transformer l’ordre public.
Ces deux éléments doivent permettre de comprendre, loin des polémiques gauchistes, l’intervention de l’élu RN Julien Odoul, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté :
Julien Odoul a donc demandé à ce qu’une mère de famille voilée sorte de la salle. Lundi matin, sur Europe 1, l’élu RN a assumé :
« Dans le contexte où nous sommes, où nous avons subi le 18e attentat depuis 2012, où notre pays a été endeuillé par 263 morts tout de même, que nous avons perdu quatre des nôtres la semaine dernière à la préfecture de police de Paris ; dans ce contexte aussi où il y a des divisions sur ce sujet du voile, venir dans une enceinte démocratique avec un voile islamique, je considère que c’est une provocation communautariste ». « Soit cette personne est naïve et n’a pas compris — mais dans ce cas c’est à l’autorité légale, c’est aux élus de la République, de lui faire savoir —, soit cette personne est dans la provocation ».
La présidente (PS) du conseil régional, Marie-Guite Dufay, a refusé et les élus RN sont sortis.
Même à droite, des voix s’élèvent pour critiquer « l’humiliation » d’une mère devant son fils. La journaliste Eugénie Bastié, du FigaroVox, twittera ainsi : « Même à la guerre on n’humilie pas les mères. » L’eurodéputé RN Nicolas Bay déclare que « dans l’état actuel du droit, il n’est pas interdit pour une femme de porter le voile », et qu’il s’agit de la part de Julien Odoul d’« une maladresse d’un jeune élu régional ». De fait, si la loi interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école, la mesure n’est étendue à l’ensemble de l’espace public que dans le cas du voile intégral.
Mais cette affaire de voile au conseil régional pourrait avoir été mise en scène par les musulmans : la mère porte un voile noir, d’obédience salafiste et wahhabite. Nisrine Zaïbi, conseillère régionale PS qui est accourue au secours de l’accompagnatrice, avait, en 2015, cosigné une tribune au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), avant de participer, en 2016, à une réunion organisée au Bourget par l’UOIF. Le même CCIF s’est fendu d’une annonce aussitôt la polémique étalée sur les unes, mettant à la disposition de la “victime” son « soutien psychologique et juridique » devant ce que l’association appelle, le plus sérieusement du monde, « les premiers signes d’un apartheid assumé ».
La stratégie de l’islam politique est perverse : agresser notre culture et nos vies et, dans une incroyable inversion accusatoire, présenter notre légitime réaction comme une agression contre les musulmans qui seraient victimes d’un nouvel apartheid.
https://www.lesalonbeige.fr/levons-le-voile-sur-la-strategie-de-lislam-politique/
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Élections LR : « Tout le monde s’en fout… »
Christian Jacob est le nouveau président des LR. Les élections des 12 et 13 octobre 2019 ont réuni 62.401 militants, c’est à dire 47 % des militants à jour de cotisation. Ne mâchons pas nos mots : c’est un échec. Dans les colonnes de Boulevard Voltaire, François Falcon a cependant considéré que ce résultat était une réussite qui permettrait, à condition d’une union des trois candidats, à LR de repartir du bon pied : une « bonne surprise pour la démocratie ». Pour donner un autre son de cloche, permettons-nous une autre analyse.
Il a été dit dans la presse que les candidats n’étaient pas des « poids lourds » du parti. En ce qui concerne leur personnalité, ce n’est pas leur faire injure que de dire qu’ils ne sont pas des « fauves », des « ténors » ou encore des « poids lourds ». Julien Aubert, Guillaume Larrivé – et même Christian Jacob – ne sont pas, à proprement parler, des tempéraments à mobiliser les foules par un mot furieux, un verbe sec ou une tournure flatteuse. Cela ne gâte pas leur bilan personnel : sur ce point, nous rejoignons François Falcon, ces trois candidats sont des personnalités intéressantes et nouvelles. Le problème est le manque d’envergure politique (sans leur faire offense, encore une fois) qui dessert la force du parti.
Qui plus est, la nouveauté ne fait pas tout. Un parti est une structure qui compte sur une base de militants et d’adhérents, un maillage électoral, une hiérarchie solide et des têtes d’affiche connues. Qui sont les têtes connues du parti ? Comment se porte sa structure ? Le maillage électoral est-il toujours fiable ou certains ont-ils déjà prévu leurs bagages pour partir à droite ou à gauche ? Quid des militants ?
« Cette élection, tout le monde s’en fout ! » a affirmé un ancien cadre du parti. Les résultats lui donnent raison. Depuis 2017, LR a perdu plus de la moitié de ses adhérents. Parmi les grognards qui demeurent, un peu moins de la moitié se sont déplacés ce week-end. Les prévisions envisageaient une participation de 30.000 personnes : 62.401 est un bon résultat, de ce point de vue… La belle affaire !
Les Républicains : combien de divisions pour être une alternative crédible à Emmanuel Macron ? Entre l’attraction du Rassemblement national, l’attraction de La République en marche, les velléités de certains pour créer une nouvelle droite conservatrice libérale (Erik Tegnér et l’organisation de la Convention de la droite), difficile de ne pas constater l’effacement progressif du plus vieux parti de la Ve République qui semble rejoindre un autre vieil astre aux oubliettes : le Parti socialiste.
La droite LR meurt par là où elle a péché : elle a voulu unir deux camps qui n’ont jamais pu s’entendre en essayant d’en être le liant tempérant et modéré… Elle meurt aujourd’hui par écartèlement !
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Le PiS vainqueur des élections polonaises : quelle leçon pour Bruxelles et les libéraux ?
Il ne s’agit, certes, encore que de sondages de sortie des urnes, mais tout indique que le PiS va pouvoir continuer à gouverner seul la Pologne pendant encore quatre ans. Dans un contexte de participation record pour la Pologne, à 61 %, le parti Droit et Justice de Jarosław Kaczyński parvient à obtenir 44 % environ des votes, contre 37,5 % en 2015, quand la participation avait été de 51 %. En nombre d’électeurs, il est donc passé, dans ce pays de 38 millions d’habitants, de 5,7 millions, aux législatives de 2015, à 6,2 millions, aux européennes de mai dernier, et à quelque 8 millions, aux législatives de dimanche. Il peut donc compter, selon les premières estimations, sur 239 sièges à la Diète, soit 9 de plus que la majorité absolue.
Dans la dernière ligne droite de la campagne électorale, la plupart des commentateurs étaient d’accord pour dire que le PiS menait une campagne bien ficelée, avec un programme lisible et des propositions concrètes, tandis que les libéraux de la Coalition civique (KO), menés par la Plate-forme civique (PO) de Grzegorz Schetyna, semblaient méconnaître eux-mêmes leur programme fluctuant et ont perdu leur reste de crédibilité en cherchant à concurrencer les sociaux-conservateurs du PiS sur le terrain des promesses sociales.
Parallèlement à sa politique sociale généreuse par rapport à celle des gouvernements précédents, le PiS a su, par une lutte efficace contre une fraude fiscale très mal maîtrisée sous les gouvernements de Donald Tusk, réduire les déficits publics. La catastrophe financière annoncée par les libéraux au début des gouvernements du PiS n’est donc pas arrivée, et tous les voyants économiques sont, au contraire, au vert.
Mais ce qui a permis au PiS d’étendre son emprise sur l’électorat polonais, c’est aussi la radicalisation de l’opposition. Après la défaite cuisante de la Coalition européenne qui rassemblait les libéraux et la gauche sociale et sociétale contre le PiS pour les élections européennes de mai, il y avait, pour ces législatives, trois blocs d’opposition : les libéraux et les libéraux-libertaires de la Coalition civique, renforcés par les Verts, la gauche post-communiste alliée à l’extrême gauche sociale et sociétale, et enfin le parti agraire PSL revenu à un discours plus conservateur après l’expérience douloureuse de la Coalition européenne qui avait vu son électorat rural se tourner massivement vers le PiS en mai dernier.
Du coup, le PSL réussit son pari en obtenant environ 9 % des voix, juste derrière le bloc de gauche, à environ 12 %. À en croire les sondages de sortie des urnes, les nationalistes et les libéraux-conservateurs alliés au sein de la Confédération réussissent, eux aussi, leur pari en dépassant le seuil minimum des 5 % des voix.
La leçon à tirer de ce scrutin pour les libéraux et pour Bruxelles est double :
D’abord, les discours de l’opposition sur la fin de la démocratie et les attaques menées depuis Bruxelles contre la majorité et le gouvernement que se sont choisis les Polonais au travers d’élections libres et transparentes sont contre-productifs. Mercredi dernier, à quatre jours des élections, la Commission européenne lançait une nouvelle procédure contre la Pologne à propos des réformes du système judiciaire par le PiS. L’opposition s’en félicitait, mais les électeurs polonais, blasés par quatre ans de manœuvres du même genre, ne se sont pas laissés impressionner.
Ensuite, l’électorat polonais, composé en grande partie de catholiques, est majoritairement conservateur, pro-famille et pro-vie. En adoptant, comme la gauche, les postulats du lobby LGBT, même s’ils n’ont pas encore osé remettre en cause la loi plutôt restrictive sur l’avortement, les libéraux ont permis au PiS de récupérer l’électorat modéré du centre qui est celui qui permet de gagner les élections en Pologne.
Du même auteur, pour en savoir plus sur les politiques du PiS et sur les sources du conflit avec Bruxelles :