Dans son livre « Histoire des guerres romaines », Yann Le Bohec indique que la légion romaine fut un redoutable outil de conquête de par l’excellence dont elle faisait preuve dans tous les domaines : encadrement, entraînement, logistique, tactique… Il est impossible d’en détailler tous les points forts en quelques lignes. Aussi, n’en retiendrons nous que deux, illustrés ensuite par deux batailles emblématiques.
Une organisation polyvalente, souple et évolutive
A la fin du VIe siècle av JC, lorsque Rome n’est encore qu’une toute jeune République, son armée est directement inspirée du modèle grec et s’appuie sur la phalange hoplitique constituée des citoyens les plus riches, seuls à même d’acquérir casque, cuirasse intégrale (le thorax) et jambières en bronze. Deux siècles plus tard, sous la menace des incursions permanentes des tribus celtes de la plaine du Pô, le dictateur Camille fait évoluer l’organisation en créant une nouvelle unité, la manipule, composée de deux centuries (soit 200 hommes). Au IIe siècle av. JC, la légion évolue encore en se regroupant en dix cohortes composées chacune de trois manipules afin d’agir de façon plus compacte.