
C’était astucieusement cousu. Macron souhaitait s’adresser aux Français pour parler « de la situation internationale et de ses conséquences pour notre pays et pour l’Europe ». On attendait le fameux plus d’Europe, accroché par un élastique à toutes les difficultés de la construction-destruction du continent : il est venu après tardivement, plutôt rapide, discret. On attendait le Macron chef de guerre, il est aussi venu, mais habillé d’humilité, camouflé sous la hauteur de vue, après la raclée subie. On attendait le danger survendu, il est venu aussi (« Qui peut croire que la Russie s’arrêtera à l’Ukraine ? »), mais plus subtilement qu’on aurait pu le redouter. Les Français ont vu un Macron débarrassé de ses réflexes égotiques et emphatiques, masquant ses obsessions européennes et mondialistes avec une certaine efficacité. Voilà pour la forme. Le fond est plus révélateur.