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anti-national - Page 1049

  • C’est le coup le plus dur porté à la Syrie depuis la guerre d’Octobre 1973

    Quelle lecture faites-vous des récentes attaques israéliennes contre la Syrie ?

    Si on regarde bien les pays qui forment «les amis de la Syrie», on se rend vite compte qu’il s’agit de pays pro-USA et pro-Israël. On a décidé d’armer l’opposition et elle est donc sortie des mains des Syriens, un tiers des 120 000 combattants rebelles sont des djihadistes étrangers qui luttent pour leur propre idéologie, instrumentalisés par les pétro-monarchies. Le conflit a évolué de confrontations entre la population et le pouvoir en place pour revendiquer la démocratie en un conflit sunnites-chiites puis en un conflit international avec des puissances étrangères derrière, les Atlantistes face aux puissances émergentes. Au sein de tout cela, il y a l’extension de la guerre israélo-arabe. La déstabilisation du régime syrien, de l’Etat syrien, comme entité unie, noyau du «Front du refus» face à Israël, profite à plusieurs parties, comme Israël, les Etats-Unis, etc.

    Quel a été le véritable objectif de ces frappes ?

    Israël a profité du chaos actuel en Syrie, de la guerre dans laquelle est enlisée l’armée syrienne et de la faiblesse relative de la Syrie pour mener ces frappes au nom de sa guerre contre le Hezbollah. Or, je ne pense pas que cela a un lien direct avec le Hezbollah, car on parlait d’armes acheminées vers le Hezbollah, mais je ne vois pas du tout comment des armes destinées à la résistance libanaise seraient justement entreposées au sein du Bataillon 105 de la Garde républicaine qui est censée protéger la capitale, Damas ! ça ne tient pas du tout. Ce qui a été vraiment visé, c’est la garde prétorienne de l’armée syrienne, des unités d’élite installées dans trois bases qui n’ont pas été encore mobilisées. C’était une frappe très stratégique pour Israël et le coup le plus dur porté à la Syrie depuis quarante ans, depuis la guerre d’Octobre 1973.

    Y aura-t-il une réplique syrienne ? Sous quelle forme ?

    La Syrie va répondre en changeant complétement sa stratégie. L’accord de cessez-le-feu signé entre la Syrie et Israël en 1974, qui a établi finalement les règles du jeu, qui a instauré une situation où la frontière syrienne avec Israël a été la plus sûre et la plus bouclée de toutes les autres frontières arabes, ce cessez-le-feu est maintenant caduc. Rien n’empêche dorénavant d’ouvrir le front du Golan à la résistance, un peu sur le modèle du Hezbollah au Liban-Sud, et surtout continuer l’acheminement d’armes plus sophistiquées au Hezbollah. On connaît la force de dissuasion du Hezbollah qui a les moyens de tenir tête à Israël. Cette résistance sera renforcée, aujourd’hui, face aux violations répétées d’Israël des territoires syrien et libanais, et il s’agit, aux yeux des Syriens, d’une réponse légitime à la violation du cessez-le-feu.

    Talal El Atrache http://www.voxnr.com

    Notes :

    Talal El Atrache est un journaliste syrien, coauteur de Quand la Syrie s’éveillera aux Éditions Perrin en 2011.

    Source : El Watan :: lien

  • Le mariage anormal

    Dans Liberté politique :

    Contre toute attente, le projet de loi Taubira « ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe » a provoqué une contestation populaire inédite dans l’histoire. D’emblée, cette contestation a été présentée comme l’expression d’une minorité conservatrice résiduelle.

    Mais l’ampleur de l’opposition, son caractère pacifique, spontané et non-partisan signifie autre chose. Le noyau dur initial de la résistance s’est élargi comme si la redéfinition autoritaire du mariage ouvrait les yeux de l’opinion sur une évolution politique d’une nature inhabituelle.

    Les auteurs du projet de loi eux-mêmes ne s’en sont pas cachés. MmeTaubira a parlé du « mariage pour tous » comme une « réforme de civilisation ». Le président de la République a admis devant les maires de France que l’objection de conscience pouvait se justifier, même s’il s’est rétracté ensuite.

    Car s’en prendre au mariage au nom de la loi en disposant des principes anthropologiques qui structurent la société humaine depuis la nuit des temps, c’est révolutionner la politique elle-même. Il ne s’agit plus seulement de distribuer des droits, au gré de l’évolution des mœurs, ni même de disposer de l’individu comme on l’autorise dans le champ de la bioéthique, il s’agit de disposer de l’homme dans sa dimension sociale. Autrement dit, personne n’est épargné. [...]

    La suite sur Liberté politique

    http://www.actionfrancaise.net

     
  • “Bousculades”?

     

    Du Printemps français :

     

    "Manuel Valls, qui a le sens de la formule, parle de "bousculades et mouvements de foules" : trente blessés, vitrines saccagées, voitures brulées, car de touristes pillé… Les journalistes traqués par les casseurs (BFM TV), les fourgons de CRS retirés de la manifestation dix minutes avant (BFM TV), les policiers débordés et la Préfecture de police qui prétend ne pas avoir pu prévoir les débordements (réflexion faite, "bousculade" paraît faible), alors que le soir même de la victoire du PSG, les Champs Elysées envahis connaissaient les premiers incidents – et que la Préfecture avait interdit la descente des Champs.

    Les incidents (franchement, "bousculades"…) étaient évidemment prévisibles vu la façon dont chaque match comporte son lot de dégradations et de violence. Il est vrai qu'une cérémonie marchande à grande échelle, à la gloire d'un club de foot, ne doit pas être perturbée par des basses considérations sécuritaires, et que des casseurs avides de viols ne sont pas potentiellement dangereux pour le régime. Pourquoi aurais-je été gâcher la fête, demande désemparé le préfet de police qui n'hésite pas à ordonner aux CRS de frapper des femmes à terre et de gazer des enfants.

    Ce matin, les Français peuvent contempler comment un pouvoir légal et prétendument légitime instrumentalise les forces de l'ordre pour réprimer les opinions, et préfèrent harceler les manifestants non-violents comme les Veilleurs plutôt que de protéger les citoyens. Les dix fourgons de CRS sont partis protéger une bien autrement plus précieux, Manuel Valls, accueillis par les opposants à sa descente de train : il ne risquait rien, mais le préfet, délicat, a préféré ne pas lui infliger la vue désagréable de nos militants.

    Le pouvoir n'a pas peur des casseurs, totalement aliénés, il a peur de ceux qui veulent ne plus se soumettre aux diktats de la bienpensance et qui n'entendent plus subir la violence faite aux esprits. Le pouvoir ment quand il parle des violences en marge des manifestations contre la loi Taubirator : nos bousculades n'ont pas fait un seul blessé chez les policiers, même bêtement violents, pas un scooter n'a été brulé, pas une vitrine brisée.

    Manuel Valls ne démissionnera pas car il sait que tant qu'il exercera une répression injuste contre les vrais opposants au pouvoir le pouvoir le soutiendra. Le préfet de police ne sera pas limogé (sinon pour être remplacé par un autre exécutant des basses œuvres) car il a fidèlement menti sur les chiffres, fidèlement déversé des hordes de CRS inutiles sur les manifestants, fidèlement travaillé à rogner les ailes de la contestation.

    Le pouvoir ment et les médias le savent : il n'empêche, le pouvoir et ceux qui le soutiennent n'hésiteront jamais à parler de radicalisation chaque fois que vous aurez le courage de descendre dans la rue, le courage de vous asseoir pacifiquement, le courage de crier votre volonté de ne pas céder."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le wahhabisme et sa volonté de dominer le monde arabo-musulman : une menace en Méditerranée ?

    Huntington avait tort. Le clash prévu ne concerne pas les civilisations entre elles, mais s’applique au moins, aujourd’hui, au sein même de l’islam dans le monde arabo-musulman.
    Ce sont des composantes archaïques et rétrogrades du monde musulman qui tentent d’imposer leur loi à d’autres croyants musulmans, dont la foi s’exprime de façon différente, visiblement plus sereine, ouverte et humaniste, tout en affichant leur respect des préceptes du Livre saint. Il convient de s’alarmer de cette situation soutenue par des stratégies d’influence venues d’un ailleurs étranger à la région méditerranéenne, car elle constitue une menace tant pour les pays visés que pour leurs voisins, y compris non musulmans.

    Le constat

    Les révoltes arabes ont fait naître, dans les pays qui ont connu le renversement de leur régime politique, un grand espoir de liberté, de dignité et d’émergence de la capacité égale des citoyens de participer aux choix politiques qui président à leur destin. Dans les faits, ces révoltes ont conduit à l’accession au pouvoir de mouvements politiques islamistes qui se sont révélés répondre à une certaine aspiration des citoyens à moins de corruption, à plus d’équité ainsi qu’à un renforcement de la valorisation de leur identité arabo-musulmane. Il est certain que cette région, qui depuis les indépendances a connu la domestication du fait religieux par les pouvoirs autoritaires, éprouve une religiosité intrinsèque qui la met en résonance avec les démarches de certains pays du Golfe arabe, prônant le retour aux sources de l’islam et la rend vulnérable aux instrumentalisations extérieures. La chaîne Al Jazeera et son prédicateur vedette, Al Qaradawi, en constituent l’un des vecteurs(1).
    Deux ans après les premiers soulèvements, force est de constater que ces bouleversements ont, avec la complicité active des nouveaux gouvernements ou en raison de leur incapacité à contrôler les ailes les plus dures de leur parti, ouvert la porte à des composantes politiques le plus souvent brutales et violentes, drapées dans leur version du religieux pour promouvoir un retour à un passé idéalisé sans rapport avec les réalités actuelles. Ces composantes, sous des formes diverses(2), y compris djihadistes, se réclament toutes du wahhabisme(3), mouvement politico-religieux saoudien fondé par Mohammed ben Abdelwahhab, qui estimait que l’islam devait être ramené à sa forme originelle, selon son interprétation du Coran et des Hadiths, différant ainsi des autres doctrines de l’islam, très largement majoritaires. Les wahhabites rejettent tous les autres courants de l’islam qu’ils considèrent comme hérétiques.
    En Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, à des niveaux divers et en fonction des situations politiques, nous observons :
    - L’établissement de régimes autoritaires sous l’impulsion des islamistes prônant ou favorisant les règles et usages wahhabites et/ou lutte des milices islamistes armées contre le pouvoir, élu comme en Libye ou imposé comme celui d’Assad, tout en s’affrontant aux autres composantes laïques ou non wahhabites pour imposer leur domination.
    - L’apparition de brigades réprimant des comportements jugés non conformes aux critères wahhabites, pourchassant les attitudes jugées licencieuses entre hommes et femmes.
    - La destruction de mausolées, d’églises ou de mosquées non rattachées au wahhabisme, le squat de mosquées, la condamnation des fêtes et célébrations religieuses de rite malékite, l’agression contre les manifestations artistiques et festives sortant des codes salafistes.
    - Des actes violents allant jusqu’à l’assassinat de personnalités progressistes, des actions contre des manifestants non religieux et des incidents dévoilant l’existence d’armes et de mouvements terroristes se réclamant du djihadisme.
    -L’accroissement des actions d’intimidation et d’humiliation contre les étrangers, les chrétiens, spécifiquement les coptes, les juifs, mais également contre les chiites, les alaouites, les soufis.
    - La prolifération des conférences de chouyoukh wahhabites, la création d’associations religieuses fondamentalistes, la multiplication de prêches salafistes, la multiplication des visites de chouyoukh du Golfe, tout cela dans des régions de tradition étrangère au wahhabisme.
    Les pays n’ayant pas connu de révoltes subissent également cette volonté de domination wahhabite. Au Bahreïn, l’Arabie Saoudite et les autres Etats du Golfe conduisent une répression meurtrière contre un mouvement de protestation chiite opposé au pouvoir sunnite minoritaire. La monarchie saoudienne a volé au secours de son allié, prétextant de l’instrumentalisation de la rébellion par l’Iran chiite et craignant sans doute de voir s’exacerber l’opposition chiite dans le royaume wahhabite. Le Liban est depuis longtemps confronté à cette pression qui s’exerce le plus souvent à travers les camps palestiniens à Tripoli, bien sûr(4), mais aussi en d’autres sites.
    Au Sahel, plus précisément au Mali, ces mouvements, sous le drapeau de milices islamistes alliées à des bandes de trafiquants ou de terroristes se réclamant en partie d’Al Qaîda, ont élargi leur zone d’action. Après avoir conquis le nord du pays, le soumettant à des règles rétrogrades appuyées sur une vision de la charia interprétée dans son acception la plus archaïque, ces mouvements ont entrepris d’occuper le Sud en détruisant, au passage, les fondements identitaires et religieux des populations locales : destruction des mausolées et de documents historiques et religieux, application brutale de la charia dans une version fondamentaliste étrangère aux us locaux, etc.
    Le Maroc, peu après l’explosion des révoltes arabes en 2011, a été démarché pour rejoindre le club des monarchies arabes du Golfe : le Conseil de coopération du Golfe. La Jordanie, elle-même épargnée par ces révoltes jusqu’à aujourd’hui, plus perméable sans doute aux influences du Golfe, faisait acte de candidature spontanée au Conseil de coopération du Golfe arabe (CCEAG).
    L’Algérie, où le régime a su se préserver du mouvement des révoltes arabes, à la fois pour des raisons liées à son histoire récente mais aussi compte tenu des structures du pouvoir, semble également sous la pression de cette volonté dominatrice wahhabite. Elle se retrouve désormais avec des combattants salafistes rescapés des combats internes des années 1990, notamment dans le Sud, sur ses frontières avec le Sahel, et ceux-ci ont fait la liaison avec les mouvements opérant hors de ses frontières. Néanmoins, si des tentatives de créer un parti d’obédience wahhabite sont apparues, celles-ci ne semblent pas en mesure d’atteindre leur objectif.
    Ces divers événements ne peuvent pas être innocents et il est difficilement imaginable qu’ils ne soient pas reliés. Ils relèvent d’une même dynamique. Quelle stratégie sous-tend ces démarches ? A partir de ce constat, il est difficile de ne pas identifier une volonté stratégique qui peut s’exprimer selon les trois priorités suivantes :
    - Tout d’abord, sous couvert d’un retour à la «vraie foi», soumettre les populations à des exigences reposant sur une interprétation archaïque des textes fondamentaux et ainsi, à travers ce carcan qui règle le quotidien de tous les instants, étouffer toute velléité des individus de recherche d’autonomie, de libre arbitre et d’ouverture au monde(5). Les concepts mêmes de démocratie, de droits de l’homme, d’équité homme-femme, de liberté de conscience, d’égalité entre les êtres humains sont de facto hors la loi.
    - Ensuite, imposer la loi divine selon son interprétation wahhabite comme seule et unique référent du pouvoir. Ainsi, les autres expressions de l’islam étant écartées, le pouvoir est étroitement lié à la source du wahhabisme, ouvrant la voie à un califat musulman englobant le monde arabo-musulman, voire plus si affinités, qui assure la domination religieuse et donc politique par cette source(6). Le danger de la reproduction des révoltes nées dans des pays non féodaux est ainsi écarté(7).
    - Si les monarchies ont, semble-t-il, constitué des remparts contre les soulèvements, il convient aussi de s’assurer qu’elles ne puissent pas être contaminées par l’émergence de ce si mal nommé Printemps arabe. Pour cela, il est imaginé de rassembler ces monarchies dans une alliance(8) qui aurait pour avantage de regrouper les pays à faible démographie du Golfe avec d’autres, plus peuplés, au Maghreb ou au Proche-Orient, pour faire bénéficier l’ensemble non seulement de la disponibilité de masses humaines mobilisables, mais aussi de moyens militaires organisés et entraînés de leurs forces armées.
    Cette stratégie n’est évidemment pas affichée, d’autant plus qu’elle est l’objet d’une concurrence entre l’Arabie et le Qatar(9), qui jouent cependant la même partition pour leur bénéfice propre et pour celui des Etats-Unis : le containment de l’Iran. Ces Etats poursuivent des politiques différentes avec des partenaires parfois distincts(10) et des priorités occasionnellement divergentes(11), mais étroitement déterminées par les rapports existant entre ces pouvoirs et les oulémas qui sont sensiblement différents. Elle est d’ores et déjà dénoncée par les responsables les plus éclairés. Cela apparaît dans des travaux universitaires(12), des déclarations politiques ou sur des sites internet dont nombreux sont l’émanation de musulmans qui s’insurgent contre ce qu’ils vivent comme une violence faite à leur propre foi : « Ce groupe (les wahhabites) qui se nourrit d’ignorance dans la croyance, d’extrémisme dans le dogme et de violence dans l’action, ne réussit à diffuser sa propagande que grâce aux richesses des pétrodollars. »(13) Mais il est plus pertinent de faire référence à des hommes de religion, tel le cheikh Chemseddine Baroubi Al Jazaïri, célèbre imam algérien, qui n’hésite pas à mettre en garde les Tunisiens contre «l’invasion du wahhabisme»(14 ). Il est aussi possible d’évoquer la création, le 31 janvier 2013 à Alger, de la Ligue des oulémas du Sahel destinée à «combattre l’extrémisme, le fanatisme et la criminalité» et à «trancher les questions de la religion et éviter ainsi le recours à des canaux et des pensées qui sont loin de refléter notre ouverture sur le monde, notre pratique religieuse et nos références théologiques». Les conclusions de cette rencontre fondatrice dénoncent ainsi «les crises qui touchent le monde musulman constituent une atteinte à ses références religieuses, à son unité territoriale et à ses principes fondamentaux»(15).Une stratégie apparaît donc, visant à imposer une certaine vision obscurantiste de l’islam, une domination religieuse et donc politique par une seule source de pouvoir et enfin un modèle unique de gouvernance monarchique pour le monde arabo-musulman.

    Qui soutient ces modes d’action ?

    Cependant, ces modes d’action nécessitent des soutiens financiers puissants, à la fois pour recruter des hommes, combattants(16) ou militants, mais aussi pour disposer de moyens logistiques, d’armes et de relais. Ces soutiens, évidemment discrets compte tenu à la fois de leurs objectifs peu avouables et de leurs méthodes d’intervention, ne dédaignant de plus ni la violence ni le terrorisme, sont délicats à identifier.
    Compte tenu des stratégies évoquées, il est aisé d’imaginer où se situent les centres fournisseurs de soutien.
    Ils sont d’ailleurs régulièrement évoqués dans la presse, tant lors des commentaires sur les attentats du 11 septembre 2001, que lors des révoltes arabes ou de l’intervention au Mali.
    De fait, les fonds mis à disposition ne relèvent pas forcément de la puissance publique officielle, mais d’initiatives prises par des hommes qui se trouvent plus ou moins proches du pouvoir (17 ).
    Ce soutien, venant du Qatar ou d’Arabie Saoudite est, par nature, très discret. Il a été régulièrement dénoncé en Tunisie, comme s’exerçant auprès des salafistes, en Libye au profit des milices de l’Est, en Egypte à l’avantage du parti Al Nour, en Syrie en appui aux Frères musulmans et à diverses autres mouvances, armées ou non, comme Jabhat Al Nosra ou Ahrar Al Sham encore plus radicaux, etc.
    Ce soutien est également observé au Mali au profit de Ançar Eddine (proche d’Al Qaîda au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). Il n’est pas inintéressant de relever que le Qatar, dont la section du Croissant-Rouge a été particulièrement active au Sahel, est l’un des rares pays à avoir déclaré officiellement son opposition à l’intervention armée française, au profit et à la demande du Mali confronté à une tentative de conquête par une alliance de circonstance de mouvements terroristes, mafieux et islamistes.
    D’autres voies, plus transparentes, permettent également ce type de soutien à travers l’aide à la construction d’édifices et de centres religieux à l’étranger, dans lesquels est souvent prêché le wahhabisme, ou le financement de chaînes de télévision pratiquant également le prosélytisme(18). Des bourses sont généreusement attribuées à des ressortissants arabes, invités à étudier la religion islamique dans les universités, dont «une fois diplômés, la grande majorité de ces étudiants, sous influence wahhabite, rentre prêcher cette version de l’islam dans leurs pays respectifs, tandis que les meilleurs d’entre eux deviennent des salariés du royaume saoudien». Même s’il est difficile d’apporter des preuves tangibles de ce soutien aux mouvements d’inspiration wahhabite, il est évident que la multiplicité des soupçons, sur des théâtres aussi divers que la Tunisie, la Syrie, la Libye ou le Mali, ainsi que les faisceaux de présomption reposant sur les prises de position officielles ou d’organismes liés aux pouvoirs, constituent des éléments convaincants étayant la crédibilité de cette volonté.

    Quel danger pour le monde euroméditerranéen ?

    Au demeurant, il est légitime de s’interroger sur l’importance que cette stratégie peut avoir sur les intérêts français et plus largement européens car à défaut de menace, voire de risques, la question pourrait apparaître aux Européens comme indifférente. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas.
    - Tout d’abord, ces soutiens financiers profitent à des acteurs qui, bien qu’éloignés de l’Europe, agissent contre ses intérêts. C’est le cas des groupuscules fondamentalistes sectaires et potentiellement violents, notamment au Pakistan ou en Afghanistan, mais aussi en Afrique subsaharienne.
    - Sur le pourtour méditerranéen et dans l’Afrique francophone, les désordres, engendrés par cette volonté d’imposer la règle wahhabite aux populations, mettent en péril les intérêts européens, mais aussi l’existence même de liens historiques, tout en créant les conditions d’un accroissement important de l’émigration qui fatalement se dirigera majoritairement vers la France. Les déstabilisations qui en découleront, y compris du fait des échecs économiques attendus, seront propices à la défaillance des Etats et donc à l’émergence de zones en déshérence ou de non-droit, traditionnellement favorables au développement de bases terroristes. La crise au Mali donne une illustration instructive de ce qu’aurait pu devenir ce pays, entraînant avec lui les pays frontaliers, vers un avenir de soumission à des règles archaïques, imposées par la violence, sans aucune tolérance pour les non-wahhabites et bien évidemment sans respect de la dignité ni des droits humains.
    - Sur le territoire français ou européen, les conséquences d’une immigration massive ne manqueraient pas de déstabiliser les équilibres sociaux déjà bien fragiles. Les liens familiaux existants avec les pays d’origine des citoyens européens arabes entraîneraient inévitablement de leur part des engagements partisans, sources de tensions internes entre mouvances immigrées, sans écarter l’accroissement du risque terroriste visant à infléchir les positions de la France dans telle ou telle direction. Enfin, l’expansion dans nos populations d’une doctrine archaïque en tous points opposée(19) aux valeurs fondamentales de l’Union européenne et de la République, au détriment de l’islam traditionnel des pays d’origine de nos concitoyens arabes, n’est pas favorable au renforcement de l’harmonie du peuple français, et plus largement européen.
    La France et l’Europe, dans une mesure assez similaire, sont directement concernées par cette stratégie visant la soumission du monde musulman africain et proche-oriental à cette volonté wahhabite. Si cette stratégie devait atteindre ses objectifs, nous aurions à faire face à un renforcement des menaces pesant sur nos intérêts tant domestiques qu’internationaux. Nous serions également confrontés à un environnement immédiat fait de pays dépendants de pouvoirs éloignés, enfermés dans des rapports sociaux frustrants, intolérants à toute présence autre que celle soumise à leurs préceptes religieux et fermés aux influences étrangères.
    Certes, il est possible de trouver des exemples de situations de ce type déjà existantes et cela sans dégât majeur sur les relations internationales... Mais ces solutions sont-elles adaptables à des pays autrement plus peuplés et dont les ressources, même en supposant une aide venant d’ailleurs, sont totalement sous-dimensionnées pour pouvoir, comme dans les pays visés, satisfaire les besoins des habitants ?
    En conclusion, il est temps d’interroger nos partenaires à l’origine de cette volonté stratégique et de leur faire valoir la nécessité de prendre en compte nos intérêts, de façon à trouver des solutions équilibrées et responsables qui nous permettent de poursuivre, dans la sérénité et sans accroître les risques auxquels nous sommes exposés, des relations sereines. Les arguments utiles à une telle négociation existent, mais mériteraient sans doute une concertation européenne, voire occidentale.
    Il est quand même paradoxal que la France entretienne un accord de défense, et des exercices d’entraînement quadriennaux fort coûteux(20), avec un certain pays qui est soupçonné d’agir contre nos intérêts. De même les Etats-Unis n’ont, semble-t-il, pas beaucoup modifié leurs relations avec l’Arabie Saoudite après les «attentats du 11 Septembre» et leurs alliances dans la région(21) sont souvent difficilement compréhensibles.
    A défaut, il suffira peut-être de s’en remettre aux sociétés du Sud. Celles-ci montrent déjà, notamment en Tunisie, Algérie et Syrie, qu’elles peuvent se dresser contre ces agissements si contraires à leurs traditions, à leurs convictions, à leur ouverture au monde et à leur foi. Avec le même souci, semble-t-il, la Turquie inquiète de la remise en cause des acquis de la révolte de la dignité, multiplie les dons et conventions visant à renforcer les moyens d’action gouvernementaux en Tunisie.
    Mais une telle indétermination occidentale conduirait sans aucun doute, à l’occasion de ces rebellions pour la dignité, à des dégâts humains moralement insupportables dans des pays qui nous sont si proches.

    Jean-François Coustillière http://www.voxnr.com

    Notes :

    1 - Revue Politique internationale – n°138 – Naoufel Brahimi El Mili - Tous les chemins mènent à Doha : « Le cheikh Youcef Al-Qaradawi, qui n’a pas son pareil pour haranguer les foules et conspuer les régimes en place, se révèle l’un des socles de cette stratégie médiatique visant à «promouvoir» le printemps arabe»
    2- Revue Politique internationale n°138 – Entretien avec Khairat Al Shater, membre du bureau de la guidance des Frères musulmans égyptiens : «Q- Vos alliés naturels, a fortiori au Parlement égyptien, ce sont les salafistes. On ne comprend pas toujours en Occident ce qui vous distingue d’eux. Réponse de KAS - Il n’y a pas de grandes différences entre les doctrines…»
    3- Sur Sunna Info «les principaux points qui fondent le dogme wahhabite sont au nombre de quatre»
    4-Depuis des années Tripoli est une imara salafiste sous protection et financement saoudo-haririen» in «Le Liban dans le contexte convulsé du Proche-Orient » de Georges Corm, dans Afkar/Ideas 36 – janvier 2013
    5 - Georges Corm dénonce ce constat dans la revue «Moyen Orient», n°17 de janvier 2013, page 12, dans les termes suivants : «Pour maintenir l’autoritarisme dans toutes les sociétés musulmanes, on a trouvé commode cette interprétation wahhabite de l’islam qui fait appel aux écoles les plus radicales, tel un adjuvant extraordinaire pour maintenir le contrôle sur les populations.»
    6- «Son but final [AlQaïda], sera d’éradiquer tous les mécréants et de répandre le wahhabisme partout pour l’avènement du Grand Califat avec à sa tête le «Serviteur des deux Lieux saints», titre que se donne le gardien des lieux saints de l’islam : le roi Ibn Saoud qui sera auréolé du titre envié d’Amir El Mou’minin, Commandeur des croyants - in «La peste noire ou le wahhabisme triomphant » de Rachid Barnat, sur
    El Kasbah News, 18 janvier 2013
    7- Hala Kodmani «les pays du Golfe ne veulent probablement pas que les transitions arabes réussissent. Ils préfèrent maintenir un désordre maitrisé pour ne pas être atteints par de bons exemples » confirme Hasni Abidi. » - In Confluences Méditerranée n°84 – L’implication du Qatar dans les révolutions arabes.
    8 - Le CCG vient de faire un choix politique et stratégique important mais douteux, pour ne pas dire aventureux : aller vers sa logique utltime, soit devenir une sorte de sainte alliance (La Tribune du Sahara 17 mai 2011).
    9 - Hala Kodmani, l’incapacité du Qatar à entretenir son influence propre et la convergence de ses opinions wahhabites avec l’Arabie Saoudite (Confluences Méditerranée n°84)
    10 - Georgio Kafiero : en misant sur des chevaux différents en Egypte et en Tunisie, l’Arabie Saoudite et le Qatar sont devenus rivaux (site Epoctimes, 10 octobre 2012)
    11 Gilles Kepel : «Soutenus par le Qatar, les Frères veulent s’emparer du pouvoir par le haut en prenant le pays par les urnes» (Liiberté du 6 avril 2012)
    12 - Karim Sader : «Le minuscule émirat tire les pleins bénéfices de cet affaiblissement et entend s’imposer comme le nouveau pôle d’attraction islamique du XXIe siècle) (Confluences n°84)
    13- Qui sont les wahhabites ? - http://www.sunna.info/wahhabite/wahhabites/_CadreWah.php
    14 - Kapitalis – 25 janvier 2013 – «Un imam algérien avertit les Tunisiens contre l’invasion du wahhabisme »
    15 - El Watan 31 janvier 2013 «Imams érudits et prédicateurs du Sahel se rencontrent à Alger - Une ligue pour combattre le fanatisme religieux »
    16 - «Par la diffusion de leur doctrine, les wahhabites sont l’origine de toutes sortes de groupes qui, au nom de la légitimité de l’individu à être indépendant pour interpréter les textes, se permettent les assassinats, le terrorisme, la formation de groupes entrainés aux meurtres, aux pillages et aux viols. Ils considèrent effectivement qu’hormis eux, tout le monde est mécréant, à maltraiter et à abattre.»
    17 - «Traditionnellement, le canal de financement de ces mouvances salafistes se fait par le biais d’organisations humanitaires et caritatives islamiques, ou présentées comme telles, ou via des membres de la famille royale, de Samir Amghar, in «Comment la mouvance salafiste carbure aux pétrodollars saoudiens» France 24 – 27 septembre 2012
    18 - de Samir Amghar, in «Comment la mouvance salafiste carbure aux pétrodollars saoudiens» France 24 – 27 septembre 2012
    19 - Sur le site du Monde, le 13 mars, article «Berlin interdit 3 groupes salafistes»
    20 - Voir «Fin de l’exercice Gulf Falcon 2013 au Qatar» sur le site Défense
    21 - Georges Corm, Afkar/Ideas : «(...) les 3 piliers des alliances américaines, en dehors du Japon et du monde occidental, sont l’Arabie Saoudite, le Pakistan et Israël»

    Source :

    El Watan :: lien

  • Les héritiers de mai 68 ne peuvent plus se déplacer sans être protégés par des pelotons de police

    Jean-Pierre Maugendre constate l'ambiance de fin de règne :

    "Les enfants de mai 68 ont la gueule de bois ! Pourtant ils ont aujourd'hui entre leurs mains tous les pouvoirs. Il y a quarante-cinq ans, un monôme d'étudiants boutonneux imposait de nouveaux paradigmes à une France étriquée et réduite, modeste hexagone sans gloire malgré les rodomontades de son Guide. Une civilisation plusieurs fois millénaire, fille d'Athènes, Rome et Jérusalem ployait sous les assauts d'une jeunesse désireuse d'enfin « jouir sans entrave ». Les épousailles, fort peu mystiques, du libertarisme moral et de la finance apatride ont produit les fruits que chacun peut observer : Dominique Strauss-Kahn, à la fois président du FMI, candidat du PS à l'élection présidentielle française et amateur de « parties fines », Jérôme Cahuzac ministre socialiste du budget, pourfendeur de la fraude fiscale et… fraudeur en délicatesse avec le fisc, le pouvoir exécutif détenu par un homme qui ne s'est jamais marié, a eu quatre enfants de sa compagne de trente ans pendant qu'il en concevait un autre avec sa maîtresse d'alors avant d'en imposer une nouvelle encore à l'Élysée. Pingouin peut-être, chaud lapin sûrement.  [...]

    L'immense majorité des médias soutient sans états d'âme le Gouvernement dans ses mensonges sur les nombres des manifestants, renchérissant sur la « radicalisation » des opposants… À ce propos, combien de policiers ont été blessés depuis le début des manifestations il y a six mois ? À ma connaissance, pas un seul ! La gauche hurle au « complot fasciste », multiplie les interpellations et les gardes à vue pour « délit de bonne gueule », gaze les femmes et les enfants comme si une manifestation de dix mères de famille avec leurs poussettes était le prodrome d'une nouvelle marche sur Rome !

    Le pouvoir en place ne contrôle plus que l'appareil d'État et ses relais médiatiques, ou l'inverse. Ce qui reste de classe ouvrière vote Front National. Les entrepreneurs qui assurent la prospérité, relative, de notre pays découvrent à l'occasion du strip-tease patrimonial de nos ministres que pas un seul n'a souhaité investir de manière significative dans des actions qui financent le développement des entreprises. Les héritiers de mai 68 ne peuvent plus se déplacer sans être protégés par des pelotons de gendarmes mobiles ou des compagnies de CRS. Heureusement, le ridicule ne tue plus.

    Si l'autorité légitime est celle qui, en fait, assure le bien commun d'une manière durable dans l'ordre et dans la paix, il faut bien convenir que les autorités politiques en place répondent de moins en moins à cette définition. L'autorité morale de l'État laisse de plus en plus la place à la simple contrainte. Le gouvernement de droit est en train de devenir un gouvernement de fait, une dictature totalitaire au service d'oligarchies aussi minoritaires que sectaires. [...]

    Une jeunesse s'est levée qui n'hésite pas à remettre en cause l'esprit de mai 68 et à vivre des valeurs de la loi naturelle et de l'Évangile. Pierre Bergé, milliardaire et homosexuel, copropriétaire du Monde et donc arbitre des élégances intellectuelles, incarne à la caricature une gauche qui meurt, sans enfant, crispée sur ses avoirs, alors que se dresse contre cette vieillesse du monde (il a 82 ans) une jeunesse qui parle, elle, d'être et non d'avoir. Les « veilleurs » veillent et, dans le silence de leurs cœurs, résonnent à leurs oreilles les seuls mots qui donnent un sens à une vie : honneur, patrie, fidélité, famille, amour, dévouement, valeur, autorité, travail… C'est autre chose qu'un discours de fin de banquet républicain ! Inconsciemment unis dans une même compassion pour la France, ces jeunes aux parcours différents font voler en éclat les cloisons, voire les barrières, que leurs parents avaient bâties entre eux. Au-delà de leurs différences, ils se sentent unis sur l'essentiel, habités des mêmes idéaux. Une communauté d'agir se crée, porteuse d'espérance pour notre patrie, même si les vieux crocodiles, les professionnels de la politique, droite et gauche confondues, unis par les mêmes complicités maçonniques, ont organisé au Sénat, comme aux meilleurs temps du bolchevisme, le vote à main levée le 12 avril de la loi dénaturant le mariage. 

    Cette insurrection bénéficie de l'allant de la jeunesse et de la force de la vérité, mais elle doit aussi, pour porter tout le fruit espéré, s'astreindre à une connaissance approfondie de cette vérité. La conscience n'est pas la lumière, elle est l'œil qui regarde la lumière. Cette jeunesse généreuse, ardente et courageuse, profondément marquée par les charismes différents de Jean-Paul II et de Benoît XVI, mérite de trouver et de rencontrer les pasteurs spirituels, les maîtres intellectuels, les chefs temporels qui étancheront sa soif d'absolu dans la radicalité de l'Évangile et la fidélité à sa loi d'amour et de vérité. « C'est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. » (Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune.)"

    Michel Janva http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • "Taubira, fais ton sac, inspire toi de Cahuzac"

    12 personnes suffisent à énerver Taubira. À sa sortie du collège Victor Schoelcher à Lyon 9eme, un gradé a demandé aux manifestants LMPT, suite à un caprice du ministre de se positionner derrière un mur :

    "elle ne veut plus vous voir, elle a poussé une gueulante!! Mais faite un max de bruit svp !"


    Accueil de Christiane Taubira à Lyon 13/05 par Le_Salon_Beige

  • Esclavage : ils salissent la France pour un peu de fric !

    Le CRAN récidive. Une nouvelle fois, il cherche à humilier la France en lui réclamant des réparations, non pour les victimes de l’esclavage mais pour les descendants des victimes de l’esclavage. À ce titre, la Caisse des dépôts a été assignée en justice.

    Taubira, de son côté, va encore plus loin dans le grotesque en évoquant des réparations foncières.

    Si tout cela est une aberration juridique — en droit, seule la victime peut réclamer, en justice, réparation pour le préjudice qu’elle a subi — le plus insupportable est l’ingratitude incroyable dont la France fait l’objet sur cette question. Car il est tout de même temps que la chose soit dite : la France est le premier pays de l’histoire de l’humanité à avoir aboli l’esclavage.

    En effet, par un édit du 3 juillet 1315, Louis X le Hutin abolit l’esclavage sur le sol de France, au motif que « selon le droit de nature, chacun doit naître franc ». De ce principe est né l’adage : « Le sol de France affranchit l’esclave qui le touche. » Dès lors, il suffisait de faire un pas sur le sol de France pour que sa condition d’esclave soit aussitôt anéantie. Ainsi, en 1571, sur le fondement de l’édit de 1315, des esclaves sont affranchis à Bordeaux après avoir mis pied à terre. Les magistrats du Parlement de Bordeaux exigeront leur libération, concluant dans leur arrêt que « jamais une terre française ne connaîtra cet odieux trafic ». [...]

    Adrien Abauzit - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • Considérations sur la violence suscitée par la loi Taubira

    Apparemment le consensus pour condamner les violences est général. Pourtant on se souviendra de la parenté de « violence » et de « vie », les deux mots ayant la même étymologie : « bios »". D’ailleurs violentia chez les Romains voulait dire « force » (la vertu de force) et non brutalité excessive.

    Et la force de la réaction au mariage homo a surpris tout le monde, y compris ses organisateurs. Ceux qui appelaient à la manifestation des indignés ne s’attendaient pas à cette indignation-là...

    On se souviendra encore, comme l’ont montré la plupart des philosophes de l’histoire, que la violence est au fondement de tout ordre nouveau : aucun régime dans le monde ne s’est institué sans violence.

    Dès lors, comment interpréter les incessants discours sur la violence que l’on attribue aux adversaires du "mariage pour tous" ?

    « Sommes-nous en 1789 ? » titre Le Point en couverture. Les années 30, mai 68 sont les références des hebdomadaires pour interpréter la situation. Le député UMP Philippe Gosselin parle « d’incitation à la guerre civile ».

    De François Hollande à Frigide Barjot on dénonce presqu’unanimement la violence des opposants incontrôlés au « mariage » pour tous.

    Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a quant à lui parlé de « groupes fanatisés, de groupes fascisants, devant être fermement condamnés ». Rodomontade du rhéteur de meetings ? Oui certainement, mais les plus anciens perçoivent que cette rumeur de révolution ressemble à celle de 1958, de 1961 et de 1968. [...]

    Michel Michel - La suite sur Le rouge et le noir

  • De la Manif pour tous au printemps français

    Il est sans doute trop tôt pour dresser l'histoire du mouvement d'opposition à la loi Taubira dénaturant le mariage et ouvrant l'adoption aux couples homosexuels et pour en tirer les leçons, d'autant que cette histoire n'est pas close et que la bataille continue. Mais il n'est pas inutile, pour comprendre les ressorts de ce mouvement de contestation, d'en considérer les prémices.
    Peut-on prévoir en voyant surgir une petite source qu'elle deviendra un grand fleuve ? Et qui aurait prédit que la réunion organisée le 5 septembre 2012 à Paris donnerait naissance au plus grand mouvement de contestation que la France ait connu depuis près d'un demi-siècle ?
    À cette réunion participent alors une soixantaine de personnes, appartenant à diverses associations, pas seulement catholiques ; Leur but : créer une « coordination 2012 » qui doit permettre aux différents mouvements opposés à la loi Taubira de s'accorder sur la base d'un double dénominateur commun : la revendication d'États généraux de la famille, de la filiation et du mariage, et la demande d'un référendum. La coordination fonctionnera sur un principe de subsidiarité, chacun conduisant ses actions de manière autonome et selon sa propre sensibilité.
    Sont entre autres présents à cette réunion initiale Guillaume de Prémare, qui deviendra le premier président de la Manif pour tous, Virginie Tellenne, alias Frigide Barjot, déjà connue pour avoir lancé le mouvement « Touche pas à mon pape » en 2009, Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l'Enfance, l'essayiste souverainiste Roland Hureaux, Philippe de Roux, des « Poissons roses » (catholiques socialistes) ; Jean-Luc Tesson, président du Cler, Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita, et aussi Alain Escada, président de Civitas.
    Coordonner des associations et des personnalités aussi diverses n'est pas chose facile et un point d'achoppement apparaît dès le mois d'octobre, sur la pertinence d'organiser une manifestation en novembre.
    De son côté, immédiatement après la réunion du 5 septembre, Civitas appelle à manifester le 18 novembre, inquiétant ceux qui, comme Frigide Barjot, Ludivine de La Rochère (responsable du marketing de la Fondation Lejeune) ou Guillaume de Prémare, craignent que cette initiative ne donne au combat une tonalité confessionnelle, alors qu'eux voudraient lui donner un tour essentiellement politique, « axé sur la défense de la Cité et du code civil, en insistant sur la suppression du père et de la mère et suri 'aspect universel du mariage civil », nous explique Guillaume de Prémare. À cette dissension s'ajoute un désaccord, au sein de la coordination, entre les partisans de la manifestation (Frigide Barjot, Ludivine de La Rochère, Guillaume de Prémare) et la plupart des responsables associatifs, comme Jean-Luc Tesson, Béatrice Bourges, les AFC, qui doutent du succès de ce type d'action. Tugdual Derville, pour sa part, s'est mis en retrait après la réunion du 5 septembre.
    Un succès au-delà des espérances
    « C'est alors qu'arrive un petit groupe de jeunes - parmi lesquels Albéric Dumont et Serge Ignatovitch - qui, fort d'une expérience acquise au sein de la Marche pour la Vie, nous proposent leur aide et nous apportent un réseau déjeunes, de volontaires, une organisation et des connaissances logistiques dont nous étions dépourvus, raconte Guillaume de Prémare. Contre l'avis des acteurs associatifs, nous avons alors créé, à une dizaine, l'association La Manif pour tous. La manifestation du 17 novembre a donc été organisée à contre-courant et de manière un peu artisanale. Nous étions considérés comme des francs-tireurs et beaucoup pensaient que nous allions nous "planter"... »
    Quinze jours avant le grand rendez-vous, pourtant, la pression est sensible sur Facebook, les réseaux sociaux, les mails. Répondant aux attentes de leur base, les différentes associations appellent alors à manifester. Du côté de l’Église, alors que par principe, Mgr Vingt-Trois n'était jusqu'alors pas très favorable, des paroisses relaient le mouvement et une semaine avant le jour J le site Internet du diocèse de Paris lui-même informe de la manifestation, ce qui est perçu comme un encouragement.
    En définitive, le succès dépasse de beaucoup les espérances des organisateurs : ils attendaient 30 000 personnes, il en vient 100 000. Le 17 également, à Lyon, une marche solidaire, décidée avant la manifestation parisienne, est organisée par des associations comme Pour l'Humanité durable, représentée par François Lafaye, ou Cosette et Gavroche, menée par Gaultier Bès. Quant à la manifestation de Civitas, le lendemain - agressée par les Femen avec la complicité de Caroline Fourest - elle n'a rien de ridicule non plus.
    Cette fois le mouvement est lancé, dans la perspective d'une nouvelle manifestation, nationale, prévue le 13 janvier. Tugdual Derville rejoint le comité de pilotage de la Manif pour tous et se charge de la mobilisation nationale en s'appuyant sur le réseau d'alliance Vita. Des Manifs pour tous sont ainsi créées dans les départements. Les représentants associatifs sont désormais convaincus et leurs représentants -Tugdual Derville, Béatrice Bourges, Antoine Renard rejoignent les porte-parole initiaux de la Manif pour tous - Frigide Barjot, Xavier Bongibault, Laurence Tcheng, Lionel Lumbroso. Les paroisses, elles aussi, relaient efficacement le mouvement.
    Le 13 janvier, le succès de la manifestation est énorme et le nombre des manifestants - n'en déplaise aux compteurs de la préfecture de police - dépasse le million.
    Le président de la République refusant de regarder la réalité en face, une nouvelle manifestation nationale est organisée le 24 mars. « C'était plus risqué, explique Guillaume de Prémare. Nous avions plus de mal à évaluer la mobilisation et la capacité des gens à revenir défiler à Paris. Nous avions déjà mis la barre très haut et nous étions obligés de la mettre encore plus haut. La décision était difficile à prendre, mais la prise de risque caractérise toute notre action depuis octobre. »
    L'éclosion du Printemps français
    Nouveau succès : plus de 1,5 million de personnes répondent à l'appel. Mais cette fois le discours de Frigide Barjot passe moins bien, en particulier lorsqu'elle se désolidarise des manifestants, accompagnés d'enfants, qui se font gazer et frapper dans les avenues alentour par les flics de Manuel Valls, qui y gagne le triste sobriquet de « Manuel Gaze ». Par ailleurs, elle se prononce pour l'union civile, et se déclare prête à accepter l'adoption simple - mais non pas plénière - par les couples homosexuels.
    Ces positions, notamment sur l'union civile, ont provoqué quelques ruptures - avec Christine Boutin récemment, auparavant avec Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français, qui affirme que « l'union civile, c 'est le mariage à terme. C'est un mariage sans la filiation, et le mariage sans la filiation n'est pas tenable, notamment en raison de l'Europe. »
    Il s'ensuit une diversification du mouvement avec l'éclosion du Printemps français, le 24 mars aux Champs-Elysées. « J'avais déposé le nom antérieurement, parce que je sentais, au cours des réunions auxquelles je participais à travers la France, que quelque chose était en train de naître », explique Béatrice Bourges.
    Le Printemps français était en effet déjà en gestation avant le 24 mars, un certain nombre de militants et d'opposants à la loi Taubira ne se retrouvant pas totalement dans le ton donné par Frigide Barjot à la Manif pour tous et estimant que l'action de l'association pouvait être complétée par un mouvement un plus politique et plus offensif. Au demeurant, le Printemps français ne se pose pas en concurrence de la Manif pour tous. « C'est un état d'esprit, pas une organisation », dit Béatrice Bourges.
    Par rapport à la Manif pour tous, qui veut inscrire son action dans une stricte légalité, le Printemps français entend « aller plus loin dans la transgression. Quand une loi n 'est pas légitime, elle doit être transgressée. Il faut trouver les bons moyens pour cela et, pour moi, c 'est la résistance non-violente et sans compromission. »
    La complémentarité des actions et l'importance de l'enjeu l’emporteront-ils sur les divergences de points de vue et de stratégie ? Il faut l'espérer pour toute la jeunesse qui s'est levée pour défendre la famille et qui se soucie peu des querelles d'états-majors.
    Hervé Bizien monde & vie 30 avril 2013

  • Mariage homosexuel : comme partout en France, les Nantais ne lâchent rien

    Mariage homosexuel : comme partout en France, les Nantais ne lâchent rien

    Aujourd’hui, dans la “patrie des droits de l’homme”, le simple fait de porter ce tee-shirt peut conduire au poste de police.

    NANTES (NOVOpress Breizh) – Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision jeudi prochain, les opposants à la loi sur le mariage homosexuel ne désarment pas. Bien au contraire.

    Ainsi à Nantes, La Manif Pour Tous annonce pour ce lundi une « opération klaxons pour tous ». Rendez-vous à 19 heures devant la clinique Jules Vernes, 2 Route de Paris, en direction de la Préfecture. Fin de la manifestation prévue vers 20h30.

    Mercredi 15 mai, les opposants se retrouveront à 20h30 place Viarme pour une marche en direction de la préfecture, où se tiendra un « dîner pour tous » – repas tiré du sac – suivie d’une opération « Camping Pour Tous ». L’objectif est de soutenir les mères veilleuses qui seront présentes ce soir-là.

    Alors que ces manifestations pacifiques se déroulent dans toute la France depuis maintenant plusieurs mois, la répression diligentée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls – surnommé « Manuel Gaz » – est désormais dans le collimateur du Conseil de l’Europe. Selon Le Figaro (11/05/2013), le président du Parti populaire européen, Luca Volontè, vient en effet de saisir cette instance européenne à propos de « la répression croissante et inquiétante » des opposants au mariage homosexuel. « Le mouvement social de défense de la famille qui anime actuellement la France fait l’objet d’une répression croissante et inquiétante, inacceptable de la part d’un État membre du Conseil de l’Europe », écrit le parlementaire italien.

    Il est vrai qu’aujourd’hui, dans la « patrie des droits de l’homme », le simple port d’un tee-shirt de la Manif Pour tous peut conduire illico au poste de police. C’est la mésaventure qui est encore arrivée le 8 mai dernier à un groupe d’une vingtaine d’amis qui s’étaient donné rendez-vous sur les Champs-Élysées pour boire un verre. Mauvaise idée apparemment : une centaine de CRS les a aussitôt interpellés et conduits au poste pour « manifestation interdite » ! Motif invoqué par la préfecture de police : «Avec nos caméras de surveillance, nous avons repéré un jeune portant le sweat-shirt de La Manif pour tous». Un délit de faciès, en quelque sorte.

    Crédit photo : DR. http://fr.novopress.info/