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anti-national - Page 1053

  • La Manif pour tous : dimanche 26 mai, Paris...

     

     

    la manif pour tous.jpg

    http://www.lamanifpourtous.fr/fr/

    La Manif sera divisée en 3 cortèges, qui convergeront vers le centre de Paris depuis les points de départs suivants :

    - Porte Maillot
    - Porte de Saint Cloud
    - Place Valhubert

     

  • Eric Zemmour : Bachar al-Assad, le revenant

    « C’est la défaite de Sarkozy, la défaite de BHL… »

  • Résistance et reconstruction

    Lu sur Liberté politique.com

    Le Conseil constitutionnel a tranché : la loi Taubira est conforme à la Constitution. Sans tarder, François Hollande a promulgué le texte, dans la nuit, comme si le « changement de civilisation » ne pouvait attendre.

    Cette décision n’affaiblit en rien notre détermination. Elle appelle une résistance ajustée, pour durer et reconstruire.

    La loi Hollande-Taubira est une loi illégitime. On ne peut pas retirer aux enfants le droit d’avoir un père et une mère sans trahir la vérité et la justice. « Un mensonge d’État » a dénoncé le cardinal Barbarin.

    À dire vrai, la décision du Conseil n’était guère inattendue. Roland Hureaux avait pointé l’embarras des juges de la rue Montpensier : dans une société post-moderne, relativiste, comment reconnaître la primauté d’une loi universelle non écrite ?

    Depuis que la justice ne dit plus le juste mais la règle, la démocratie n’est plus que fonctionnelle. Tout est permis, pourvu que la procédure soit respectée. Les « Sages » ne sont plus des magistrats, mais des experts, chargés de vérifier la concordance des textes. Ils décident même souverainement de ne pas répondre aux arguments qui ne leur conviennent pas, comme l’a souligné le professeur Nicolas Mathey dans son analyse de l’avis du Conseil pour Liberté politique.

    Philippe de Saint-Germain - La suite sur Liberté politique.com

    http://www.actionfrancaise.net

  • Paris : Meeting de soutien aux 4 de Poitiers, Samedi 25 Mai à 18h

    http://www.fdesouche.com/

  • « Mariage homo » : rétrospective de la violence gratuite des flics contre les manifestants

    À garder dans un coin de la tête pour le 26 mai…

  • Un collectif appelle à la manif pour tous du 26 mai

     

    Nous participerons, très déterminés, à la Marche pour tous du 26 mai contre le « mariage homo », pour y défendre l’exigence morale et politique et non politicienne, l’exigence trans-partisane d’abroger purement et simplement la loi nihiliste Hollande-Taubira de désintégration familiale et sociale.
    Nous marcherons poussés par notre fidélité aux valeurs chrétiennes et humaines du respect de la vie et de la famille.
    Nous marcherons contre le racisme véritablement anti-humain qui prétend substituer à l’humanité constituée par le couple de l’homme et de la femme une dialectique d’appartenance homosexuelle ou hétérosexuelle.¢
     

    Nous marcherons parce qu’enfin, à l’évidence, la majorité des marcheurs réprouve désormais expressément le traquenard d’une dialectique d’instrumentalisation des concepts psychiatriques de « phobie » et de « philie » qui aurait pu aboutir à un véritable détournement de la Marche. On a trop connu cela avec l’abomination des rééducations psychiatriques dans le monde soviétique.
     
    Nous marcherons dans le calme, l’amitié et la liberté, en effet pour tous, de manifester selon sa foi et sa sensibilité et non selon un carcan dictatorialement imposé.
     
    Nos amis pourront bien sûr à leur gré défiler avec leurs délégations provinciales, d’autres avec des mouvements selon leur sensibilité.
     
    Nous, avec les militants et adhérents et amis de nos organisations qui le souhaitent, vous donnerons rendez-vous [sur un point d'un des parcours dès que les tracés seront définitifs – J.S.].¢
    Le blog de Jeanne Smits

    PREMIERS APPELANTS :
     
    Bernard Antony
     
    Richard Haddad, éditeur, ancien président du Cercle National des étudiants de Paris
     
    Daniel Hamiche, rédacteur en chef de L’Observatoire de la Christianophobie
     
    Vivien Hoch, chercheur en philosophie
     
    Jacques Le Morvan, Chrétienté-Solidarité, vice-président du Centre Henri et André Charlier
     
    Cécile Montmirail, vice-présidente de l’AGRIF
     
    Abbé Vincent Ribeton
     
    Pasteur Saïd, communautés chrétiennes d’Afrique du nord
     
    Michel Seamb, Convergences Africaines
     
    Jeanne Smits, directrice de Présent
     
    Yvonne Soleil, Chrétienté-Solidarité-Persécutions
     
    Abbé Guillaume de Tanouärn, Centre Saint Paul
     
    Guillaume de Thieulloy, directeur de Riposte catholique
     
    Jérôme Triomphe, avocat de l’AGRIF
     
    François Wagner, avocat de l’AGRIF
  • 21 mai : manifestation à Bordeaux

    21 mai : manifestation à Bordeaux

     

    La Manif Pour Tous 33 (LMPT 33), appelle tous les girondins à se rendre à Paris le 26 Mai.

     

    En attendant, LMPT33 propose un tour de chauffe et donne rendez-vous à TOUS, Mardi 21 mai à 18h30, PLACE DE LA BOURSE A BORDEAUX pour une marche bruyante jusqu’à la Place Pey Berland.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La prise du Trocadéro

    PARIS (via Polémia) - Tout le monde ne parle plus que des « incidents », des « débordements » et des « dérapages » qui ont gâché la noble fête accompagnant la victoire du PSG au championnat de France, au Trocadéro. « Le Monde » du 15 mai évoque « les émeutes du Trocadéro » ; « Le Point » parle d’une répétition du futur grand soir, avec des airs tragiques. L’emballement politico-médiatique est en marche. M.G.

    Belle fête du 13 mai, en vérité, que cette célébration de la réussite d’un club de football ! Paris se devait de fêter dignement cet exceptionnel événement culturel qui traduit son rayonnement et qui améliore tant notre quotidien. On a les victoires que l’on peut

    Quel plaisir, en effet, de voir ces sportifs « parisiens » surpayés, dont une partie non négligeable d’entre eux ne connaît ni l’air ni les paroles de notre hymne national, entourés de leurs gentils sponsors, de leurs actionnaires qataris et du président du Parc des Princes, Nasser Al-Khelaïfi, sous l’œil attendri des médias et des publicitaires ! Pour un peu, tous ces héros auraient éclipsé ceux du Festival de Cannes !

    Et quel enrichissement de voir ces supporters tellement « parisiens » qu’ils brandissent les drapeaux des pays du Maghreb dans l’allégresse !

    Mais quel spectacle, en vérité, que cette exhibition d’un sport rongé par le voyeurisme, l’argent et le déracinement !

    Las,  la fête de la diversité friquée a été interrompue par de méchants hooligans ultras des banlieues. On crie à l’émeute parce qu’ils ont osé s’attaquer à ces noces du sport et de l’argent. Ils s’en sont pris aussi à l’icône de notre temps : le touriste, l’homme aux semelles de vent doté d’une carte de crédit. C’est dire s’ils ne respectent rien, les bougres !

    On trouve surtout que la police a été débordée parce que les hooligans ont commis des déprédations dans les beaux quartiers avoisinants. La tête du ministre de l’Intérieur risque même de rouler dans la sciure pour cette raison.

    Evidemment, quand de tels débordements ont lieu ailleurs, on trouve cela normal : comme quand les autos brûlent par « tradition » à la Saint-Sylvestre selon les médias. Mais ce ne sont que les autos de la France d’en bas. Au Trocadéro et sur les Champs-Elysées, c’est bien plus grave.

    Mais, après tout, si les sauvageons des banlieues se manifestent aussi de temps en temps dans les beaux quartiers, cela produit une saine pédagogie. Car s’il y a un « problème des banlieues », n’est-ce pas justement à cause des bobos de l’oligarchie ? Ceux qui ne cessent de nous expliquer que l’immigration est une chance pour la France, qu’il faut encourager la « diversité », qu’il faut toujours moins d’Etat et qu’il ne faut pas adopter une attitude « frileuse » devant la mondialisation. Et qui habitent dans les beaux quartiers, justement. N’est-il pas  juste qu’ils profitent de temps à autre des effets induits de leurs nobles  préconisations ?

     Michel  Geoffroy http://fr.novopress.info

  • Loi Fioraso : Lettre ouverte d’Albert Salon à Mme Yamina Benguigui, ministre chargée de la francophonie

     

    Madame le Ministre

    Nos associations pour le français et la Francophonie vous ont, depuis la fin de janvier, fourni tous les éléments pour vous opposer, de toute la force de votre ministère et de vos propres convictions et personnalité, à l’éventuelle adoption du funeste article 2 du projet de votre collègue Mme Geneviève Fioraso.

     

    Funeste, vous le savez, malgré toutes les déclarations lénifiantes du "MESR"...

    Avec, peut-être, Mme Aurélie Filippetti, responsable, elle, de la langue française en France, vous pouvez contribuer à sauver l’honneur de la France, qui ne peut ainsi abandonner sa langue et passer au globish, et gifler tous les francophones et francophiles du monde. Vous pouvez contribuer à éviter au Président de la République et à son gouvernement la forfaiture - et le déshonneur - d’avoir creusé la tombe du français et de la Francophonie.

    Madame, vous ne pouvez pas laisser commettre ce crime.

    Des rumeurs sur la Toile vous mettent en cause, tout comme Mme Filippetti, et vous accusent d’inaction totale, craintive, en cette circonstance dramatique.

    Je ne veux pas le croire.

    L’honneur vous commande de vous manifester maintenant avec force, publiquement !

    Qu’avez-vous à perdre, réellement ?

    Que seraient quelques mois de plus, jusqu’au prochain remaniement, d’une morne durée, à la tête d’un ministère dont vous n’auriez pas tout tenté pour sauver la raison d’être ?

    Madame, nous vous en prions : criez votre désaccord.

    Rangez-vous du côté des vraies élites de la gauche qui ont refusé le déshonneur : les Pouria Amirshahi, Jacques Attali, Jean-Pierre Chevènement, Antoine Compagnon, Claude Hagège, sans parler du Canard Enchaîné...
    - Du côté des Académies et de Bernard Pivot.
    - Du côté de M. Abdou Diouf et de votre partenaire O.I.F.
    - Du côté de tels chefs d’Etat et de gouvernement* de pays francophones qui téléphonent peut-être en ce moment même au Président et au Premier Ministre.

    Vous serez estimée, citée, révérée.

    Comme les 80 députés qui, en juillet 1940, avaient refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

    Vous savez que la France, lorsqu’elle était trahie par une partie de ses élites, a toujours trouvé, pour la défendre et la relever, à la fois d’humbles bergers sortis des profondeurs de son peuple, ainsi que de grands esprits et de personnages venus d’une immigration ou adhésion récente, de Léon Gambetta au M.O.I.(main d’oeuvre immigrée dans la Résistance), de Max Gallo de parents italiens et Léopold Sédar Senghor né en Casamance, de Romain Gary et André Makine nés en Russie, à Pouria Amirshahi né en Iran.

    Vous d’abord, et peut-être Mme Aurélie Filippetti, pouvez, au poste en vue où vous êtes, marquer un coup d’arrêt salutaire à la descente aux enfers, en tout cas : marquer les esprits, marquer un sursaut de fierté partagée.

    Vous serez alors dans l’estime et le coeur de beaucoup de Français qui tiennent à leur langue et à ce qu’elle porte, à leur pays, à sa vocation de voix originale dans le monde, à tout le potentiel d’humanité que la Francophonie représente.

    Au secours, Madame !

    Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, président d’associations de promotion du français et de la Francophonie.

    http://www.actionfrancaise.net/

  • Les premiers pas du courage civique : refuser le mensonge

    Par A. Soljenitsyne, à Moscou, le 12 février 1974.

    Il fut un temps où nous n’osions piper mot, fût-ce d’un chuchotement. Maintenant, voyez, nous écrivons pour le Samizdat, nous le lisons ; réunis dans les fumoirs d’un institut de recherche, nous ne nous lassons pas de nous plaindre : qu’est-ce qu’ils ne vont donc pas encore aller chercher, où ne vont-ils pas encore nous entraîner ! Et cette vantardise cosmique inutile, quand on n’a rien dans son propre pays à se mettre sous la dent, et ces régimes barbares qu’ils renforcent aux antipodes, et les guerres civiles qu’ils attisent, et Mao qu’ils ont fait grandir (à nos frais), et c’est encore nous qu’ils vont jeter contre lui, et il faudra bien marcher. Où aller, d’ailleurs ? Et ils font un procès à qui ils veulent, et les gens bien portants, qu’ils transforment de force en débiles mentaux, toujours et toujours eux, et nous, nous sommes impuissants.

    C’est déjà le fond de l’abîme, la mort universelle de l’esprit est imminente, la mort physique aussi dans le brasier qui nous engloutira tous, nous et nos enfants. Et nous continuons, comme devant, de sourire peureusement et de balbutier indistinctement :
    — Mais comment pourrions-nous bien nous y opposer ? Nous sommes sans forces.

    Nous sommes si irrémédiablement déshumanisés que pour toucher notre modeste ration de nourriture aujourd’hui, nous sommes prêts à sacrifier tous nos principes, notre âme, tous les efforts de nos ancêtres, toutes les espérances de nos descendants, tout, pourvu qu’on ne touche pas à notre chétive existence. Nous avons perdu toute fermeté, toute fierté, toute chaleur du cœur. Nous ne craignons même plus la mort atomique, nous n’avons plus peur d’une troisième guerre mondiale (on trouvera bien toujours un recoin pour se cacher), nous avons peur simplement de faire les premiers pas du courage civique ! Ah ! ne pas s’écarter du troupeau, ne pas faire un pas solitaire, pour risquer de se retrouver tout d’un coup privé de petits pains blancs, privé de chauffe-eau, interdit de séjour à Moscou !
    Or, nous pouvons tout ! Mais nous nous mentons à tiques, et cela est bien entré en nous, cela nous fait une existence commode, cela suffit pour toute la vie : le milieu, les conditions sociales, impossible d’y échapper, la réalité objective détermine la conscience, que sommes-nous, nous autres, là-dedans ? Nous n’y pouvons rien.

    Or, nous pouvons tout ! Mais nous nous mentons à nous-mêmes pour nous tranquilliser. Ce n’est pas leur faute à eux, c’est la nôtre, la nôtre SEULEMENT !

    Objection : mais, de fait, que pourrions-nous bien inventer ? Nos bouches sont bâillonnées, on ne nous écoute pas, on ne nous demande pas notre avis. Comment les contraindre à nous écouter ?

    Les convaincre qu’ils ont tort ? Impossible.

    Le plus naturel: les soumettre à de nouvelles élections, mais cela n’existe pas dans notre pays.

    En Occident, les gens connaissent les grèves, les manifestations de protestation, mais nous, nous sommes trop abattus, cela nous fait peur : comment ? Comme cela, brusquement, refuser de travailler ! comme cela, descendre dans la rue !

    Quant aux autres voies, ces voies fatidiques dont l’histoire russe, au siècle dernier, a fait l’amère expérience, à plus forte raison, elles ne sont pas pour nous. Sincèrement, on ! Aujourd’hui que toutes les haches ont fini de faire leur travail, que tout ce qui avait été semé a levé, nous voyons dans quelle erreur étaient tombés, dans quelles fumées s’étaient égarés ces jeunes gens si sûrs d’eux-mêmes qui pensaient au moyen de la terreur, d’un soulèvement sanglant et de la guerre civile, apporter au pays la justice et le bonheur. Non, merci, ô dispensateurs de lumières ! Car maintenant, nous savons que l’infamie des méthodes se multiplie dans l’infamie des résultats. Que nos mains restent pures !
    Ainsi, le cercle est fermé ? Et, de fait, il n’y a pas d’issue ? Et il ne reste plus qu’à attendre, les bras croisés, que quelque chose arrive de soi-même ?…

    Mais ce qui nous colle à la peau ne se détachera pas de soi-même si nous continuons, jour après jour, à l’admettre, à l’encenser et à l’affermir, si nous ne nous arrachons pas à ce qui lui est le plus sensible.

    Au MENSONGE.

    Quand la violence fait irruption dans la vie paisible des hommes, son visage flamboie d’arrogance, elle porte effrontément inscrit sur son drapeau, elle crie : « JE SUIS LA VIOLENCE ! Place, écartez-vous, ou je vous écrase ! » Mais la violence vieillit vite. Encore quelques années et elle perd son assurance, et pour se maintenir, pour faire bonne figure, elle recherche obligatoirement l’alliance du mensonge. Car la violence ne peut s’abriter derrière rien d’autre que le mensonge, et le mensonge ne peut se maintenir que par la violence. Et ce n’est ni chaque jour, ni sur chaque épaule que la violence pose sa lourde patte : elle n’exige de nous que notre obéissance au mensonge, que notre participation quotidienne au mensonge et c’est tout ce qu’elle attend de ses loyaux sujets.

    Et c’est là justement que se trouve, négligée par nous, mais si simple, si accessible, la clef de notre libération : LE REFUS DE PARTICIPER PERSONNELLEMENT AU MENSONGE ! Qu’importe si le mensonge recouvre tout, s’il devient maître de tout, mais soyons intraitables au moins sur ce point : qu’il ne le devienne pas PAR MOI !

    Et cela, c’est une brèche dans le cercle imaginaire de notre inaction, pour nous : la plus facile à réaliser, pour le mensonge : la plus destructrice. Car lorsque les hommes tournent le dos au mensonge, le mensonge cesse purement et simplement d’exister. Telle une maladie contagieuse, il ne peut exister que dans un concours d’hommes.

    Nous ne sommes pas appelés à — nous ne sommes pas mûrs pour — aller sur la place publique et proclamer à grands cris la vérité, et dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Ce n’est pas pour nous, cela fait peur.
    Mais refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas !

    Voilà donc notre voie, la plus facile, la plus accessible, étant donné notre couardise organique et enracinée, c’est une voie bien plus facile (chose terrible à dire) que la, désobéissance civique à la Gandhi.

    Notre voie : NE SOUTENIR EN RIEN CONSCIEMMENT LE MENSONGE ! Conscient de la frontière au-delà de laquelle commence le mensonge (chacun la voit de façon différente), reculer en deçà de cette frontière gangrenée. Ne pas renforcer au moyen des baleines de corset ou des écailles de l’idéologie, ne pas coudre de loques pourries, et nous serons frappés de voir avec quelle rapidité, quelle absence de résistance le mensonge tombera à terre, et ce qui doit être nu apparaîtra au monde dans sa nudité.

    Ainsi donc que chacun d’entre nous, au travers de notre pusillanimité, que chacun d’entre nous fasse son choix : ou bien demeurer un serviteur conscient du mensonge (oh ! bien sûr, pas par penchant naturel, mais pour nourrir sa famille, pour élever ses enfants dans l’esprit du mensonge !), ou bien considérer que le temps est venu de se secouer, de devenir un homme honnête, digne d’être respecté et par ses enfants et par ses contemporains. Alors, à dater de ce jour :
    — il n’écrira plus désormais, ni ne signera, ni ne publiera d’aucune façon aucune phrase constituant, selon lui, une déformation de la vérité ;
    — des phrases de ce genre, que ce soit au cours d’une conversation privée ou publiquement, il n’en prononcera ni de lui-même, ni en répétant une leçon, ni en qualité de propagandiste, de professeur ou d’éducateur, ni sur scène dans un rôle de théâtre ;
    — que ce soit picturalement, sculpturalement, photographiquement, musicalement, il ne représentera, n’accompagnera, ne diffusera la moindre idée mensongère, la moindre déformation qu’il aura distinguée de la vérité ;
    — il ne produira ni oralement, ni par écrit, aucune citation « directive », par désir de plaire, à titre de contre-assurance, pour assurer le succès de son ouvrage, s’il n’est ,pas entièrement d’accord sur la pensée citée ou bien si elle n’est pas exactement pertinente à son propos ,
    — il ne se laissera pas contraindre à aller à une manifestation ou à un meeting contre son gré ou sa volonté. Il ne prendra, il ne portera aucune banderole, s’il n’est pas entièrement d’accord sur le slogan qui figure sur elle :
    — il ne lèvera pas la main en faveur d’une motion à laquelle il ne se rallie pas sincèrement ; il ne votera ni publiquement ni à bulletin secret pour une personne qu’il tient pour indigne ou douteuse ;
    — il ne se laissera pas entraîner de force à une réunion où il peut s’attendre à voir discuter une question de façon coercitive, déformée ;
    — il quittera sur-le-champ toute salle de séance, de réunion, de cours, de spectacle, de cinéma, dès qu’il aura entendu un orateur y proférer un mensonge, une ineptie Idéologique ou des phrases de propagande impudente ;
    — il ne s’abandonnera pas (ni n’achètera au numéro) à un journal ou à une revue qui déforme l’information ou passe sous silence des faits essentiels.
    Notre énumération, cela va de soi, ne recouvre pas tous les cas possibles et nécessaires où il faut s’écarter du mensonge. Mais quiconque sera entré dans la voie de la purification n’aura aucune peine à discerner d’autres cas avec une clairvoyance nouvelle.

    Eh oui, les premiers temps seront difficiles. Il en est qui se retrouveront momentanément sans travail. Les jeunes gens qui voudront vivre selon la vérité se verront fortement compliquer les premiers pas de leur jeune existence : jusqu’aux leçons qu’il faut réciter à l’école, tout est truffé de mensonges, il faut choisir. Mais pour quiconque veut être honnête, il n’existe pas d’échappatoire : il ne se passe pas de jour où chacun de nous, fût-ce dans les matières scientifiques tiques et techniques les plus exemptes de danger, ne soit contraint à faire l’un ou l’autre des pas que nous venons de dire, du côté de la vérité ou du côté du mensonge ; du côté de l’indépendance spirituelle ou du côté de la servilité spirituelle. Celui qui manquera de courage au point de renoncer à défendre son âme, que celui-là n’aille pas s’enorgueillir de ses idées d’avant-garde, se targuer d’être académicien ou « artiste du peuple », personnalité émérite ou général, qu’il se dise : je suis un veau et un poltron, je n’ai besoin que d’une chose : avoir mangé et être bien au chaud.

    Cette voie elle-même, la plus modérée des voies de la résistance, sera difficile à suivre pour les hommes encroûtés que nous sommes. Combien plus facile, tout de même, que de faire la grève de la faim ou de s’arroser d’essence, le corps enveloppé de flammes, les yeux éclatés sous l’effet de la chaleur ; nous autres, nous trouverons toujours du pain noir et de l’eau claire pour notre famille.

    Trahi par nous, trompé par nous, ce grand peuple d’Europe, en vérité, le peuple tchécoslovaque ne nous a-t-il pas montré qu’une poitrine sans défense peut tenir même contre un char, s’il bat en elle un cœur digne ?

    Une voie difficile ? La moins difficile, pourtant des voies possibles. Un choix difficile pour le corps, le seul choix possible pour l’âme. Une voie difficile, certes, mais Il y a d’ores et déjà chez nous des hommes et des femmes, par dizaines même, qui tiennent bon DEPUIS DES ANNÉES sur tous nos points, qui vivent selon la vérité.

    Il ne s’agit donc pas d’être les premiers à s’engager dans cette voie, mais de SE JOINDRE AUX AUTRES ! La route sera d’autant moins longue et pénible que nous serons plus unis, plus nombreux à nous y engager ! Si nous sommes des milliers, personne ne pourra venir à bout de nous. Des dizaines de milliers, et notre pays deviendra méconnaissable !

    Mais si nous cédons à la peur, cessons alors aussi de récriminer contre ceux qui ne nous laissent pas respirer librement : c’est nous-mêmes qui nous en empêchons ! Courbons l’échine, attendons encore, et nos frères biologistes ne tarderont pas à trouver le moyen de lire dans nos pensées et de modifier nos gènes.

    Si nous cédons là aussi, nous prouverons que nous sommes des nullités, des irrécupérables et c’est à nous que s’applique le mépris de Pouchkine :

    Que sert à des troupeaux d’être libres ?
    Le lot qui leur échoit est d’âge en âge
    Un joug, des grelots et un fouet.

    http://www.printempsfrancais.fr