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anti-national - Page 1095

  • Pierre Jovanovic "Nous avons pris le chemin de la Grèce" - Avenir de la crise en France

  • Adoption, PMA, GPA : l’hypocrisie d’Etat Trois questions à la juriste Aude Mirkovic

    Aude Mirkovic est maître de conférences en droit privé, auteur de l’essai Mariage des personnes de même sexe. La controverse juridique (Téqui, 2013).

    Théophane Le Méné : Le projet de loi instaurant le « mariage pour tous » a été adopté par l’Assemblée nationale.

    Il est examiné depuis hier au Sénat, où il a toutes les chances d’être voté. N’est-ce pas antidémocratique de s’opposer au jugement des parlementaires ? 

    Aude Mirkovic : Antidémocratique ? Au contraire, les parlementaires ne font que représenter le peuple. Il est donc tout à fait démocratique que le peuple se fasse entendre de ses représentants, et tout à fait anormal que les représentants l’ignorent et refusent de l’écouter. Et puis, de toute façon, les parlementaires votent finalement ce qu’ils veulent. Ce qui est bel et bien anti-démocratique, en revanche, c’est la consigne de vote que subissent les députés et sénateurs socialistes, qui met sur eux une pression de nature à les priver de leur liberté, et à les empêcher de représenter le peuple pour obéir à des consignes partisanes. Quelques uns, courageux, ont annoncé qu’ils voteraient contre ce texte, ce qui est parfaitement logique car la gauche authentique ne devrait pas cautionner une vision libertaire de la famille qui sacrifie les intérêts des plus faibles, les enfants, aux désirs d’adultes qui se paient à l’étranger des enfants privés de père ou de mère, selon les cas, avant d’exiger leur fabrication ici, en France. La parenté de même sexe instrumentalise les enfants pour réaliser les désirs dont ils sont l’objet, elle est anti-écolo, c’est incompréhensible qu’elle soit promue par la gauche, et les parlementaires soucieux de protéger l’humain contre la loi du marché devraient se réveiller. [...]

    La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand Cahuzac donnait des leçons…

    Cet article a été publié par Le Point, le 07 juillet 2010 sous le titre : « Sarkozy doit changer de gouvernement ou dissoudre l'Assemblée, selon Cahuzac (PS) ». Cela faisait déjà 18 ans qu’il fraudait le fisc !

    Le socialiste Jérôme Cahuzac a estimé mercredi que pour sortir de "la crise de régime" entraînée par l'affaire Bettencourt/Woerth, Nicolas Sarkozy doit soit "dissoudre" l'Assemblée nationale, soit changer de gouvernement.
    "Le problème Woerth" dans l'affaire Bettencourt "est le révélateur de quelque chose de plus grave qui est probablement une crise de régime", a affirmé sur Europe 1 le président PS de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
     
    "Il faudrait des actes pour sortir de cette crise de régime", a-t-il ajouté, jugeant que pour cela le chef de l'État a "deux solutions" : "soit il dissout, soit il remanie le gouvernement" pour faire "un gouvernement de combat, un gouvernement resserré, moralement irréprochable".
    "S'il n'a pas les moyens d'imposer" un tel remaniement "à sa majorité, alors il faut qu'il en appelle au peuple", a insisté le député du Lot-et-Garonne.
    "C'est déjà arrivé qu'un président de la République sentant sa légitimité chanceler en appelle au peuple qui seul est souverain", a-t-il fait valoir.
    Selon lui, les anciens présidents "Jacques Chirac et François Mitterrand avaient conservé une distance au pouvoir et aux affaires de l'État que Nicolas Sarkozy n'a pas su conserver, et c'est une des origines de la crise de régime que nous connaissons".
    Gonflé, non ?...
    Le Point (Posté par Yann)
  • République bananière : la fête continue

    L’affaire Cahuzac  ne peut étonner que les naïfs ou les gogos pour la bonne raison que c’est le système lui-même qui se charge d’instruire les escrocs. Et puis, à côté des casseroles de Chirac, Cahuzac est un gagne petit et ne fait jamais partie que de la longue liste des élus pris la main dans le sac, toujours en liberté quand ils ne sont pas carrément réélus.

    Tenez, en ce moment, ça chauffe pour Jean-Noël Guérini, toujours président du conseil général des Bouches-du-Rhône – ce qui est quand même un comble – qui a, semble-t-il, largement servi ses intérêts mais aussi – et grassement – ceux de son frangin. Hormis un Montebourg, personne ne l’a sommé de démissionner, surtout pas la rue de Solférino et encore moins la mère Aubry dont il avait servi les intérêts quand elle dirigeait le parti.

    Combien d’élus, arrivés avec une valise en carton sont repartis avec un joli patrimoine ?

    Le côté marrant de l’affaire Cahuzac, c’est qu’il était aux finances depuis longtemps et qu’il donnait des leçons de bonne conduite à tout le monde alors qu’il n’était jamais qu’un petit escroc (le mot est un mot fort, car après tout, c'était son pognon qu'il planquait) parmi d’autres. Et Hollande qui nous joue les vierges effarouchées ! Lui aussi, parti de rien et qui n’a jamais bossé d’ailleurs, est à la tête d’un joli patrimoine (avec Ségolène, il est vrai, autre branleuse professionnelle). Sur le fond, c’est le système qui veut ça puisqu’en démocratie, on sert d’abord son clan et que l’on profite du pouvoir pour le faire prospérer. Les intérêts de la nation viennent après. Fatal donc que les mecs mettent les deux mains dans le pot de confiture. Ledit pot qui n’est jamais que la cagnotte du contribuable.

    Pas étonnant, dès lors, qu’ils veuillent tous faire de la politique, c’est quand même moins fatigant que de bosser à Florange. Le problème est que cette classe politique est un repère d’incompétents, surtout depuis que ces couilles molles d’énarques s’en sont mêlées. Tout ce petit monde a perdu ses repaires.

    Quelle vision a le sieur Hollande de la France, de l’Europe, du monde ? Aucune. Est-il au fait des problèmes des Français en matière d’insécurité, d’immigration ? Guère plus. En revanche, il s’amuse à foutre le bazar dans la société avec son mariage pour tous, d’envoyer valdinguer le socialisme (paraît que ça existe quand même) pour donner à fond dans l’américano-libéralisme. L’avenir ? Quel avenir ? Quel avenir quand, comme sous Chirac ou Sarko,   on ne fait que coller des rustines en espérant, bon an mal an, que le système tiendra encore un bon bout de temps faute d'avoir d’autres solutions à proposer.

    La seule annonce qui nous a bien fait rigoler, c’est l’application de la taxe de 75%  aux footeux dont on espère qu’ils vont tous se barrer. On n’a rien à foutre de cette bande de débiles au QI James bondesque (007).

    Que pourrait-on inventer qui fasse se barrer la classe politique ?

    http://lejournalduchaos.hautetfort.com/

  • Ce que ne veulent pas savoir les journalistes…


    Emmanuel Ratier - Révélations suite à l'affaire... par Homme-Mayonnaise

    Très intéressante émission de Ratier qui révèle toute la nébuleuse qui gravite autour de  Cahuzac et la parfaite porosité existant entre le PS et l’UMP. Comment se fait-il également que la déclaration fiscale de Hollande et de sa concubine ne soit pas commune, contrairement à ce que demande la législation française ? Nous est également expliqué le rôle que joue Plenel. L’homme n’a rien d’un journaliste d’investigation, il se tient au cœur d’un réseau ( magistrats, homme politique, CIA) qui fait remonter vers lui des documents, des pièces à charge dans le cadre d’opérations de déstabilisation dont il n’est qu’un rouage.

    Dans leur livre,  La Face Cachée du Monde,  Pierre Péan et Philippe Cohen rappellent que Plenel ( alias Krasny du temps où il était trotskyste affiché dans les années 70) a été dénoncé par François Mitterrand comme un agent à la solde des Usa sans que jamais Plenel ne le conteste. «  Il faudra tout de même qu’on sache qui est vraiment ce monsieur Plenel. (…) Il parlera moins haut quand on saura qu’il travaille pour une puissance étrangère  »( propos de François Mitterrand rapporté par Gérard Colé à Pierre Péan), dans une interview que François Mitterrand à Pierre Favier le 25 septembre 1995, l’ancien président de la République déclara «  Plenel ? Il ne m’a pas lâché pendant 10 ans et j’ai fini par penser qu’il travaillait lui aussi pour les Américains ». Il n’était plus président alors et pouvait être poursuivi pour déclarations calomnieuses par Plenel, ce que ce dernier ne fit jamais.

    Ce qui est plus que jamais confondant, à l’heure de l’emballement frénétique des révélations qui emportent le monde politique français, et avant que ne déferle d’autres révélations tirées du dossier gigantesque ( Offshore leaks) remis par on ne sait qui à un consortium de journalistes, c’est de constater que ces derniers ne se demandent jamais d’où proviennent ces documents, et si leur divulgation ne s’inscrit pas un projet de déstabilisation générale des élites occidentales. Certes,  c’est un fait acquis pour nous, sur Eschaton, que les élites occidentales politiques sont largement  disqualifiées moralement, corrompues et soumises, mais pourquoi soudainement leur arrêt de mort semble-t-il avoir été prononcé ? Quel plan tout ce déballage sert-il ? Personnellement j’y vois l’intention du premier cercle du pouvoir mondialiste d’accélérer le processus de chaos en cours. Ce premier cercle du pouvoir mondialiste sait pouvoir compter sur la médiocrité de l’essentiel du personnel journalistique,  empressé de se refaire une virginité et de se présenter comme les sauveurs de la démocratie. Sur la Radio romande, hier, dans les émissions Médialogue et la Libraire francophone, nous avons donc eu droit   à une orgie d’autosatisfaction journalistique: nous assisterions à la naissance d’un nouveau type de journalisme, résolu à mener un travail d’investigation sans faille, garant de la démocratie et du droit des citoyens à être informés. Mais dans les affaires actuelles, tout est fourni clé en main sur un plateau aux journalistes qui ne manifestent aucun intérêt, comme un journaliste l’a clairement reconnu dans Médialogue,  pour connaître qui leur sert leur pâtée. Comme des petits chiots ils se ruent sur l’écuelle qui leur est présentée en frétillant de la queue et ne font qu’en régurgiter le contenu. Si mon hypothèse est la bonne, la question est donc de savoir pourquoi le premier cercle du pouvoir mondialiste lâche maintenant des élites qui l’avaient pourtant bien servi  jusque-là ? Pour ma part je pense que le but est double. Il s’agit de faire plonger l’euro et de fragiliser l’Ue pour lui rappeler qui est le maître, qui tient le gourdin et pour permettre au dollar de survivre encore un un certain temps à leur dépens. Conjointement l’objectif est également de modeler les esprits  encore davantage  en faveur d’un système global de contrôle des économies et des finances mondiales.  L’horizon immédiat est le grand marché transatlantique dominé par les Usa. Nous vivrions en somme  une sorte de perestroïka du capitalisme –  qui serait le fin mot de la perestroïka communiste – qui doit déboucher sur la forme quintessentielle du communisme: un gouvernement mondial entièrement sous la botte des grandes familles oligarchiques qui le dirige via une classe politique renouvelée.  Un système de domination et de réglementation économique et financier régi hors de tout contrôle des peuples, mortifère pour la classe moyenne et la  petite entreprise, promouvant les idéologies les plus perverses ( gender, métissage, constructivisme pédagogique)  et  se mettant en place au nom de la défense des peuples contre leurs élites corrompues. Mais concrètement, le contrôle de l’économie et des finances par le biais d’un appareil d’Etat mondial et d’une administration technocratique obèse  combiné à  un égalitarisme idéologique forcené  étendront à toute la planète  les standards de vie des pays les plus pauvres.

    http://www.eschaton.ch

  • À quand l’armée française au garde à vous sur un terrain de tennis ?

    Une analyse de Richard Roudier et de la Commission Armée-Défense du Réseau identités (Antoine C, Marceau A, Marc A ) sur la crise de l’armée

    Dans une période où les questions de Défense font l’actualité (guerre au Mali, nouveau Livre blanc, future loi de programmation militaire, affaire Louvois…), la saute d’humeur d’une dizaine de jeunes officiers, se faisant appeler le « Mouvement Marc Bloch » (1) est un véritable pavé jeté dans la mare. Ce groupe composé de lieutenants et de capitaines venant des différents corps de l’Armée Française et ayant en moyenne, trois ans de service, lance un signal d’alarme que nos politiques ne doivent en aucun cas ignorer car il reflète admirablement bien l’état d’esprit qui règne au sein des militaires actuellement. Cet acte de désobéissance collective (les militaires sont soumis au sacro-saint « devoir de réserve ») unique depuis 1961, se base sur un constat qui est, hélas, bien réel, à savoir la destruction d’un formidable outil militaire au profit de sombres intérêts. Pourtant les questions que soulèvent le Mouvement Marc Bloch ne sont pas nouvelles et certaines ont été l’objet d’importants débats au sein de la communauté des acteurs de la Défense au sens large. Dès 2009, l’ADEFDROMIL (Association de défense des droits des militaires) réclamait la suppression de la fameuse « deuxième section » et la réduction du nombre d’officiers recrutés par la voie directe.

    La crise économique qui ravage notre pays depuis des années, pousse l’État à réduire ses dépenses publiques en limitant globalement les attributions budgétaires des différents ministères. Faisant intégralement partie du service public, l’armée n’échappe pas à cette logique d’austérité mais force est de constater que dans le cas de la “Défense”, cette politique a des conséquences désastreuses qui risquent à court terme de faire ce qu’aucune armée adverse n’a réussi à faire depuis Dien Bien Phu, à savoir détruire le corps de bataille de l’Armée Française. Déjà une grande partie du parc de chars Leclerc est entreposée dans des hangars faute de moyens pour les faire fonctionner. Si la guerre en Afghanistan a permis une certaine modernisation de l’équipement individuel, cette démarche est loin d’être généralisée. D’ailleurs, celle-ci s’est faite au coup par coup, par des achats “sur étagère” (2) imposée par l’urgence opérationnelle et non par de véritables programmes d’armement établis sur le long terme d’où une certaine “hétéroclité” de l’équipement et de l’armement en fonction des unités et des déploiements. Et même ces achats « urgence opération » sont soumis aux impératifs budgétaires comme on a pu le voir en 2011 avec le déploiement en Afghanistan de missiles Javelin de fabrication américaine et dont la formation des servants en France, s’est résumée en grande partie à de l’entrainement sur simulateur, seul les meilleurs éléments étant autorisés à effectuer un tir réel faute de budget.

    Ce genre de «dysfonctionnement » peut paraître parfois anecdotique, mais il s’agit malheureusement d’une réalité qui est généralisée au sein de l’armée. Si la « rusticité » est une des grandes qualités de nos militaires habitués depuis longtemps à faire beaucoup de choses avec peu de moyens, les réductions budgétaires qui touchent essentiellement les capacités opérationnelles de la troupe sont désormais à la limite du supportable. Pourtant, il y a des réformes qui sont plus que nécessaires au sein de la Défense et qui permettraient à terme de dégager des moyens financiers importants. C’est le cas notamment dans l’administration qui est encore trop fragmentée et qui doit d’urgence être mutualisée et devenir inter-armée dans les service[s] où cela est possible comme les ressources humaines. Il est temps également, de « dégraisser le mammouth » et de mettre un terme à cette armée mexicaine qui a pris possession des services administratifs au sein du ministère de la défense. Il y a en France, selon des chiffres arrêtés au 31 décembre 2012, 498 officiers généraux en activité dont 173 pour l’armée de terre, 74 pour l’armée de l’air et 52 pour la marine… et 5 500 en section II, c’est-à-dire en pré-retraite, sans affectation…

    Un colonel doit commander un régiment d’un millier de soldats, pas un bureau d’une dizaine de fonctionnaires. De plus, pourquoi mettre un militaire à un poste administratif « non-stratégique » alors qu’un civil pourrait faire le même travail pour un coût plus faible. Si encore l’administration faisait preuve d’une véritable efficacité pour soutenir l’effort de nos troupes, on pourrait faire preuve d’une certaine indulgence mais c’est loin d’être le cas et le ministère de la défense est, aujourd’hui, une véritable usine à gaz. L’affaire Louvois résume à elle seule cette situation. Voila deux ans que le nouveau logiciel informatique inter-armées de paiement connait de graves dysfonctionnements rendant très aléatoire le versement des soldes. Deux ans que cela dure et toujours pas de solution! Pourtant les bugs avaient été diagnostiqués avant la mis en place de ce logiciel mais les différents services concernés se sont renvoyés la balle, refusant d’en prendre la responsabilité et d’engager le personnel nécessaire (5 informaticiens) pour résoudre le problème alors qu’il en était encore temps.

    Voila où en est, aujourd’hui avec l’Armée Française : une administration défaillante, une organisation des ressources humaines inégale et des réductions budgétaires qui nuisent directement aux capacités opérationnelles . Et pourtant les militaires démontrent chaque jour, leur professionnalisme exemplaire que se soit en Afghanistan, au Mali ou encore en Libye en 2011. Face à ce constat alarmant, l’opposition se développe de plus en plus. Elle fut d’abord le fruit d’initiatives individuelles puis collectives mais externe à l’armée comme la révolte des « Gauloises », une association de femmes de militaires, dont les maris, militaires du rang ne sont plus payés… Certains mettent en cause les dysfonctionnements du système informatisé Louvois, qui gère -enfin qui devrait gérer- les paies, mais d’autres accusent les coupes budgétaires dans la “Défense” qui devraient se situer à moins 1 milliard en 2014 et 2 milliards en 2015 avec pour objectif de faire descendre à terme le budget à moins de 1% du P.I.B. Décidément depuis Léon Blum en 1936 les socialistes font le lit des prochaines défaites de la France. Les militaires avaient coutume de dire que l’armée française combattante pouvait tenir au garde à vous sur la pelouse du stade de France, désormais, il faudra leur proposer un terrain de tennis.

    Désormais, avec le mouvement Marc Bloch, la contestation se fait à l’intérieur même de nos forces armées. Aussi, est-il grand temps que nos dirigeants politiques prennent conscience de la portée de leurs actes, il est encore possible de faire marche arrière mais il ne faut pas attendre car, malheureusement dans ce domaine qu’est la Défense, les erreurs se paient en vie humaine.

    http://liguedumidi.com/
    (1) du nom d’un officier mort en 1944 qui imputait la défaite de 1940 aux plus hauts niveaux de commandements
    (2) achats non programmés réalisés dans l’urgence

  • Entretien avec Jean-François Mayer « Les minarets de la discorde »

    Spécialiste des religions à la bibliographie abondante, directeur de l'Institut Religioscope et du site www.religion.info, Jean-François Mayer était tout désigné pour nous éclairer sur la dernière votation helvétique, d'autant qu'il est lui-même suisse. Décryptage.

    Le Choc du mois : L'ampleur du « non aux minarets » a surpris tout le monde, à commencer par ceux qui ont été à l'initiative de cette votation. Comment expliquez-vous cela ?
    Jean-François Mayer: J'ai été surpris moi aussi, même le gouvernement l'a été! Seuls quelques partisans chrétiens évangéliques de l'initiative semblaient y croire vraiment. Invité ces derniers mois à donner des conférences sur l'islam en Suisse, j'avais certes rencontré beaucoup de gens favorables à l'interdiction des minarets. Mais les sondages semblaient presque sans appel. Je ne crois pas à un retournement de dernière minute : la plupart des Suisses votent d'avance, par correspondance. Seule explication: les sondés n'avouaient pas leurs intentions de vote. Vote honteux ? Plus maintenant : depuis le vote, bien des gens ne font plus mystère de leur choix, même face aux médias.

    Quels sont les partis qui en ont été à l'initiative ?
    Au départ, pas des partis, mais quelques hommes politiques de deux partis : l'Union démocratique du centre (UDC), le plus grand parti de Suisse avec 64 députés (les socialistes suivent avec 50), et l'Union démocratique fédérale, un parti chrétien (évangélique) conservateur. L'initiative a eu pour source des tensions locales autour de projets de minarets. Des politiciens ont réfléchi ensemble et ont décidé de lancer cette campagne. Très habile du point de vue de la propagande : autour d'un symbole, le minaret, se sont cristallisées toutes les critiques, interrogations ou craintes face à l'islam. Il suffisait d'assister à des réunions organisées par les deux formations pour noter les différences de style. Du côté de la petite mais active UDF, la dimension religieuse transparaissait fortement : l'opposition à l'islam est liée à des convictions bibliques, et pour beaucoup d'entre eux à des croyances « chrétiennes sionistes ». L'existence de l’État d'Israël est interprétée comme la réalisation de prophéties bibliques. Mais cette motivation reste celle d'un petit milieu, pas de la population en général.

    Comment expliquez-vous ce décalage entre le discours des élites (y compris les Églises) et le peuple, entre cette Suisse d'en haut et la Suisse d'en bas ?
    Même si le taux de soutien semble avoir été plus élevé dans les milieux populaires, ils n'ont de loin pas été les seuls à voter pour l'initiative: cette vague traverse les classes sociales et les camps politiques, avec des nuances. L'analyse la plus pertinente est celle du journaliste Michel Audétat dans L'Hebdo (3 décembre) : on a trop fait peser sur les débats liés à l'islam une pression moraliste, écrit-il, avec « un puissant effet d'intimidation ». La notion d'islamophobie jouerait ici le même rôle que le mot de racisme pour jeter un discrédit sans appel sur des opinions ou des préoccupations. Celles-ci s'expriment avec d'autant plus de force dans le secret des urnes. Ce phénomène se manifeste ailleurs en Europe, mais sans exutoire de vote.
    D'un côté, des milieux, très relayés par les médias, qui chantent les vertus du multiculturalisme; d'autre part, des préoccupations qui montent sans trouver beaucoup d'occasions de s'exprimer de façon articulée dans le débat public, et dont les tenants ont l'impression d'être incompris et stigmatisés.
    Des mesures comme l'interdiction de l'affiche anti-minarets dans certaines villes ont probablement conforté plus d'un votant dans sa décision. Et assuré à l'affiche une publicité inespérée : il en a été question dans toute la presse, elle a été montrée de façon répétée dans les journaux télévisés.

    Cette affiche justement, qui a fait scandale, présente les minarets comme des symboles de conquête. Est-ce cela que les électeurs suisses ont sanctionné, la visibilité d'un islam envahissant dans le paysage suisse ?
    Pour l'instant, le paysage suisse n'est guère envahi, l'islam y reste quasiment invisible. Derrière la crainte symbolique de la transformation du paysage, c'est bien celle de toute la société qui est en jeu. Pour autant, d'autres tensions, non seulement dans l'affaire suisse, mais en Europe, sont en effet liées au développement de sa visibilité.

    C'est donc quelque chose de plus profond, non pas le minaret, mais la communauté qu'il abrite ?
    Les partisans de l'initiative ont pris soin de dire qu'ils n'avaient rien contre les musulmans eux-mêmes : leur problème est celui de l'islam, présenté comme idéologie de domination, avec le minaret transformé en symbole de pouvoir politico-religieux pour marquer l'occupation progressive et irréversible d'un territoire. (En réalité, les significations d'un minaret peuvent être multiples : pour ceux autour desquels la controverse a commencé, il s'agissait de donner une allure de mosquée à d'anciens locaux industriels ou commerciaux reconvertis.)
    L'opposition à la présence musulmane elle-même a joué un rôle. Nombre de gens s'inquiètent de la croissance de la population musulmane: 16000 musulmans en Suisse en 1970, environ 400000 aujourd'hui - un islam d'origine d'abord balkanique, puis turque, donc très différent de celui présent en France. Depuis des années, circule l'argument que, si rien n'est fait, l'Europe sera islamisée dans quelques décennies: des publicités de l'UDC avaient déjà utilisé ce thème dans le passé.

    Si l'on s'en tient aux forums, commentaires et autres sondages à chaud sur le Net, en France ou en Allemagne, on retrouve la même réaction de rejet. Un sondage réalisé par l'IFOP pour Le Figaro vient de montrer que 41 % des Français se prononcent, non pas contre l'édification de minarets, mais de mosquées (et seulement 19 % pour). Cela vous surprend-il ?
    Oui, parce que l'interdiction de la mosquée est quelque chose de bien plus sérieux : elle implique de dire aux musulmans qu'ils n'ont tout simplement pas de place en France. Peu de monde en Suisse, même parmi les partisans de l'initiative, ne proposerait d'interdire les mosquées - ce qui n'empêche pas qu'un projet de construction soulèverait des vagues d'opposition locale, comme autour de mosquées en Allemagne.

    Peut-on comparer le non suisse aux polémiques récurrentes sur le voile en France ?
    En partie. Plusieurs politiciens suisses (y compris socialistes) voudraient d'ailleurs surfer sur la vague de l'initiative pour proposer localement des mesures sur le voile dans les écoles, ou sur la burqa, décalque des débats français. Avec des accents locaux qui varient, les controverses suivent des arguments qui se retrouvent d'un pays à l'autre : d'autant plus que, à travers Internet, des réseaux internationaux de critiques de l'islam se constituent et s'épaulent.

    Jamais la crispation autour de l'islam n'a semblé aussi forte ? Y aurait-il un « problème musulman » en Europe ?
    Difficile de ne pas le penser après le vote du dimanche 29 novembre... Mais un « problème » ne se joue pas seulement autour d'éléments objectifs, factuels : les perceptions, exactes ou erronées, sont cruciales. Je voyage à travers le monde pour mes recherches: je constate que, partout ou presque, les mouvements migratoires suscitent des réactions. Mais les questions autour de l'islam vont plus loin que les débats autour des flux migratoires. Ils sont liés à une image de l'islam et des musulmans. Impossible de ne pas mentionner l'impact du 11-Septembre et de ce qui l'entoure: le vote suisse n'aurait pas été le même avant 2001. Toute analyse de la question devrait, pour aller au fond des choses, examiner aussi les motivations et le rôle des réseaux de critiques de l'islam, qui peuvent se trouver liés à des intérêts politiques ou géopolitiques variés.

    Concrètement, comment les choses vont se passer dans les mois et les années qui viennent ?
    Une intensification des controverses et débats autour de la présence musulmane, mais peut-être aussi des réponses plus articulées de celle-ci face au choc du vote. En Suisse, dans l'immédiat, presque tous les partis s'empressaient dès le soir du vote de vouloir récupérer une partie de cette vague : le président du Parti démocrate chrétien reprenait ses idées d'interdiction de la burqa (le niqab, en fait, guère porté en Suisse que par les riches touristes saoudiennes qui viennent dépenser leur fortune dans des palaces et magasins genevois), le président du Parti socialiste insistait sur la nécessité de s'affirmer plus sur les droits des femmes musulmanes...
    Pas sûr que l'UDC ou des formations proches engrangeront un nombre beaucoup plus élevé de voix lors de prochaines élections : le vote anti-minarets ne représentait pas un simple vote UDC.
    Quant aux musulmans, dans la pratique, le vote ne change rien pour eux. Les quatre minarets existants resteront en place, la pratique du culte musulman ne connaîtra aucune entrave. Et le gouvernement encouragera sans doute plusieurs projets dirigés vers les communautés musulmanes, en pensant à la fois aux répercussions internationales et aux préoccupations que le vote a exprimées.
    Propos recueillis par François-Laurent Baissa LECHOCDU MOIS janvier 2010
    À lire : Les minarets de la discorde. Éclairages sur un débat suisse et européen, sous la direction de Patrick Haenni et Stéphane Lathion, éditions Infolio-Religioscope, 2009,112 p., 8 euros.
    À consulter : www.religion.info

  • Les Femen contre les femmes

    Les Femen contre les femmes
    Les années trente, avec leur atmosphère politique pourrie, leurs affaires tordues, leurs suicides suspects et un ressentiment populaire qui a pu se traduire par la journée du 6 février 1934 ou les grèves festives de juin 36, ont été largement évoquées pour rendre compte de la montée en puissance actuelle des frustrations collectives et du discrédit d’une caste politique qui semble avoir fait son temps. Mais qui eût cru que les années 68 allaient se rappeler à notre mémoire ? Les temps se télescopent, et c’est bien là peut-être l’un des traits du postmodernisme, dont le mode de fabrication événementielle, bien qu’éphémère et crispé vers l’injonction novatrice, s’apparente à un patchwork, à un montage de signes historiques. L’éclatement sociétal a entraîné un jeu idéologique bariolé plein de réminiscences, comme si ce vintage performatif était susceptible d’engendrer autre chose qu’une répétition dérisoire. C’est ainsi que la faillite d’un Etat annoncerait quelque divine surprise, quand elle n’est qu’une volatilisation, une vaporisation dans la brume opaque de la mondialisation marchande, et, de ce fait, un fantôme irréductible à toute résurrection, du moins nationale, et que les mouvements contestataires miment, même ironiquement, l’agitprop et les grandes manifs, que l’on croyait remisés dans les greniers de l’Histoire récente.

    Les Femen se présentent apparemment comme un archaïsme. Le mouvement féministe, au sortir des années soixante, avait pris des formes provocatrices et festives. Puis il n’avait eu d’autre ambition, dans les années quatre-vingt, que la femme devînt un homme comme les autres. Les revendications, attachées au corps et aux enjeux spécifiquement féminins, ou du moins concernant les femmes au premier chef, comme la contraception, l’avortement, la sexualité etc., paraissaient avoir été entendues, et s’étaient déplacées sur d’autres terrains, comme le travail ou la violence. Cependant, ce qui demeurait, c’était le statut victimaire, commun à d’autres catégories présentées comme des martyrs de la société patriarcale, blanche, occidentale, hétérosexuelle, les immigrés, les homosexuels, les gens de couleur, les enfants etc.

    Le resserrement du maillage planétaire a rapproché les ressentiments, qui ont constitué une espèce d’internationale informelle des frustrations. La revendication fédératrice de tous ces mouvements à caractère identitaire est paradoxalement l’individu. En effet, ces groupes, souvent associés en lobbies ou en minorités agissantes et médiatiques, ont moins pour ambition de transformer solidairement la société que d’octroyer à chacun la liberté absolue dont il serait censé être doté de droit. Le « mariage pour tous » est de fait une noce pour chacun, tant traditions et arguments anthropologiques sont balayés au nom du désir sacré de l’individu.

    C’est peut-être, du reste, ce qui sépare les Femen des féministes des années héroïques, qui se plaçaient volontiers sur un terrain civique, collectif et politique. L’agitation de ces « guerrières » qui nous viennent de l’Est, à l’origine manipulées pour nuire à la Russie et à l’Ukraine, coupables de porter ombrage à la stratégie conquérante des USA, reprend des mots d’ordre anciens, comme la libre disposition de son corps, mais sans la perspective d’ensemble qui donnait à leurs devancières un but apparemment hautement politique, mû par la dynamique réformatrice de la gauche de l’époque.

    Quoiqu’en fait les Femen actuelles soient la vérité des féministes d’antan, et qu’elles achèvent leur trajectoire dans une sorte de cul de sac nihiliste, elles n’affichent pas une appartenance politique bien certaine, sinon, celle, partagée aussi bien par la droite que par la gauche libérale, du mouvement à tout prix. Leur seule logique n’est plus l’avènement d’une société juste, mais l’attribution d’une juste place, c’est-à-dire entière, à ce qu’elles considèrent être leur identité, si tant est que la liberté absolue puisse en être une.

    L’action entreprise dernièrement par trois Femen - deux Françaises et une Tunisienne – devant l’ambassade de Tunisie à Paris, où elles ont brûlé un drapeau prétendument « salafiste », en réalité un drapeau noir barré de la «chahada», la profession de foi des musulmans, en soutien à une jeune Tunisienne, Amina, qui a tenté témérairement d’imiter ces amazones sur la terre africaine, dévoile sans doute plus que ce qu’une telle frénésie provoque sur le moment. Certes, des « répliques » ont eu lieu un peu partout en Europe devant des mosquées ou des représentations diplomatiques tunisiennes, à Berlin, devant la mosquée Ahmadiyya, où six Femen ont scandé "Freedom for women", ou "Fuck islamism", à Kiev, à Milan, à Bruxelles, où cinq Femen, devant la Grande Mosquée, ont crié "Fuck your morals!". L’une de ces dernières a peint sur son corps l’inscription d’Amina : "Mon corps m'appartient, il n'est l'honneur de personne".

    Ce qui frappe d’emblée n’est pas tant un « érotisme », dont on saisira vite les limites, non seulement parce que les seins nus sont devenus, par le truchement de l’industrie pornographique, pour ainsi dire monnaie courante, mais parce que les femmes qui les brandissent en guise d’arme médiatique efficace ont perdu le sens de l’humour qui animait les féministes des années « héroïques », et manifestent une agressivité, qui n’est somme toute que le reflet de la violence dépressive qui s’est emparée de l’ensemble de la société libérale.

    Un autre phénomène, hautement emblématique, est l’usage majoritaire qui est fait de slogans en langue anglaise. Nous l’avons vu avec les exemples d’agitprop cités plus haut. D’autres slogans sont tout aussi symboliques : « Poor because of you » (pauvres à cause de vous); « In gay we trust » (aux gays, nous croyons) ; « nudity is freedom » (la nudité, c’est la liberté) ; « Saudi Arabia take off your clothes » (Arabie saoudite, déshabille-toi). Ce trait linguistique seul suffirait à désigner dans quelle sphère s’enchâsse le mouvement. Un autre slogan attire l’attention d’un Français : « laïcité, liberté ». Il n’est sans doute pas fortuit que le troisième terme de la trinité républicaine : « fraternité », soit absent, comme le premier, « égalité », pour être remplacé par « laïcité », c’est-à-dire, par la haine de la religion et de la tradition sacrée.

    Le déplacement, ou pour mieux dire, le dénivellement du combat politique qui, du terrain sociale, a glissé sur celui des mœurs et des questions sociétales au sens large : écologie, consommation, sexualité, conflits de générations etc., a accompagné, propulsé le nouveau capitalisme, et en a extrait, du moins dans sa modalité spectaculaire, tout ce qui portait la marque de la lutte de classe et des utopies révolutionnaires. La marchandise est devenue le seul horizon pensable, et tout doit s’y adapter, à savoir le désir individualiste et l’intérêt désinhibé. Les distinctions traditionnelles n’ont plus cours, les rôles complémentaires dévolus aux hommes et aux femmes, la différence hiérarchique entre enfants et adultes, entre élèves et maîtres, et l’autorité même du politique sont mis en cause. Reste cette monade contractualisée, prétendument autogérée, libre, alpha et oméga de son sens, s’engendrant seule, se construisant et se déconstruisant.

    Avec une certaine distance, les esprits critiques ont saisi ce qu’avait de perverse la « libération des femmes », comme du reste celle des « jeunes », et de tous ceux qui croyaient détenir quelque légitimité à être un monde à soi-seul. L’ironie a voulu que les femmes, devenant ainsi des hommes comme les autres, eussent à le montrer, c’est-à-dire à partager l’exploitation que subissaient leurs conjoints, et tout ce contre quoi leur condition d’antan, ainsi qu’une législation appropriée, les prémunissaient. La liberté s’est payée bien cher, et tous les tracas, toutes les angoisses, les tribulations abjectes d’une société de plus en plus fondée sur le travail et la consommation se sont abattus sur leurs épaules. La « libération » du corps s’est aussi achetée par le triomphe de la publicité aliénante, de la pornographie envahissante, de la multiplication des viols, des agressions en tous genres, dont les femmes, délivrées des codes, des conventions, des normes qui, malgré tout, les garantissaient généralement, font les frais.

    Cette liberté amère, transformée en aliénation, en domination certes différente de celle d’antan, mais sans doute plus hypocrite, est une revendication stérile, car elle ne débouche que sur les impératifs marchands et individualistes. Le slogan "Mon corps m'appartient et il n'est l'honneur de personne" est un non-sens absolu. Tous les anthropologues, les sociologues, les ethnologues, les psychologues auraient vite fait de démolir une telle prétention à s’appartenir, à être maître et possesseur de son corps, pour peu que le concept de « corps » signifie encore quelque chose. Il serait trop long d’analyser toutes les acceptions d’une notion fluctuante, relative, dépendante des visions de l’homme et du monde qui ont guidé la perception que les hommes, depuis l’aube des temps, avaient de leur moi physique et psychique. Mais une chose est certaine, c’est que nulle part, et quand bien même la supercherie publicitaire laisserait croire le contraire, le corps et l’être des membres d’une société ont correspondu au rapport que voudrait légitimer ce slogan. Si la société actuelle considère qu’il en est autrement, sous couvert d’un « progrès » hautement problématique, c’est qu’elle est l’aboutissement d’une dissolution qui a détruit tout lien viable entre les personnes, et n’a réussi qu’à isoler, comme les déchets qui subsistent quand l’océan pollué s’est retiré, des individus qui se crispent agressivement sur ce qui leur paraît leur seul bien, leur pauvre chair travaillée par les pulsions les plus animales.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • COLLOQUE "IMMIGRATION ET ÉLECTIONS" : LA DROITE PEUT-ELLE ENCORE GAGNER ?

    L’association NCI (Nationalité Citoyenneté Identité), en partenariat avec l’IGP (Institut géopolitique des populations) vous convie à un colloque, le samedi 13 avril 2013, de 9h à 18h, dans le VIIe arrondissement parisien.

    Le titre du colloque, volontairement provocateur ("immigration et élections : la droite peut-elle encore gagner ?") invite les participants et les orateurs à réfléchir sur les graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur la société française.

    Du droit de vote des étrangers aux naturalisations massives, en passant par l"ouverture des frontières et l’explosion démographique liée essentiellement aux populations extra-européennes, la droite a elle encore un avenir en France ?

    Est-il encore possible d’inverser aujourd’hui le cours des choses ? Pour avoir le programme détaillé du colloque, cliquez ici Pour vous inscrire, cliquez-ici

    Association Nationalité Citoyenneté Identité (NCI) BP17 - 30127 Bellegarde www.nationalite-citoyennete-... nationalite.nci@gmail.com

  • L’invasion silencieuse de l’Afrique et les mensonges de Hollywood

    Une invasion à grande échelle est en train de se dérouler en Afrique. Les Etats-Unis sont en train de déployer des troupes dans 35 pays africains, en commençant par la Libye, le Soudan, l’Algérie et le Niger. Signalée par l’agence de presse Associated Press le jour de Noël, cette information était absente de la plupart des médias anglo-américains.

    L’invasion n’a pratiquement rien à voir avec « l’Islamisme », et presque tout à voir avec la mainmise sur les ressources, notamment les minerais, et une rivalité croissante avec la Chine. Contrairement à la Chine, les Etats-Unis et leurs alliés sont prêts à employer la violence, comme démontré en Irak, Afghanistan, Pakistan, Yémen et Palestine. Comme lors de la Guerre Froide, une certaine division du travail stipule que c’est au journalisme occidental et à la culture populaire de fournir une justification à la guerre sainte contre « l’arc de menace » islamiste, semblable en tous points à la soi-disant « menace rouge » d’une conspiration communiste mondiale.

    A l’instar de la Ruée vers l’Afrique à fin du 19eme siècle, l’African Command (Africom) des Etats-Unis a créé un réseau de partenaires parmi les régimes africains compréhensifs et avides de pots-de-vin et d’armes américains. L’année dernière, Africom a organisé l’opération African Endeavor, commandée par l’armée US, avec la participation des forces armées de 34 pays africains. La doctrine « de soldat à soldat » d’Africom consiste à placer des officiers US à tous les échelons de commandement, du général au sous-officier. Il ne manque plus que les casques coloniaux.

    C’est comme si le fier passé historique de libération de l’Afrique, de Patrice Lumumba à Nelson Mandela, était condamné à l’oubli par une nouvelle élite coloniale noire dont la « mission historique », avait averti Franz Fanon il y a un demi-siècle, était de servir de courroie de transmission à « un capitalisme acculé au camouflage ».

    Un exemple frappant est celui du Congo occidental, une région stratégique en minerais, contrôlé par un groupe atroce connu sous le nom de M23 et qui est lui-même contrôlé par l’Ouganda et le Rwanda, tous deux à la solde de Washington.

    Planifié depuis longtemps comme une « mission » pour l’OTAN, sans parler des zélés Français dont les causes perdues coloniales sont restées à travers de la gorge, la guerre en Afrique est devenue urgente en 2011 lorsque le monde arabe semblait se libérer des Moubaraks et autres serviteurs de Washington et de l’Europe. L’hystérie provoquée dans les capitales impériales ne doit pas être sous-estimée. Des bombardiers de l’OTAN furent expédiés non pas à Tunis ou au Caire mais en Libye, où Kadhafi régnait sur les plus grandes réserves de pétrole en Afrique. Une fois la ville de Sirte réduite en poussière, les commandos d’élite britanniques ont dirigé les milices « rebelles » dans une opération qui depuis a été révélée et qualifiée de « bain de sang raciste ».

    Le peuple indigène du Sahara, les Touaregs, dont les combattants berbères étaient protégés par Kadhafi, se sont enfuis à travers l’Algérie vers le Mali, où les Touaregs réclament depuis les années 60 un état indépendant. Comme l’a fait remarquer Patrick Cockburn, toujours attentif, c’est ce contentieux local, et pas al-Qaeda, que l’Occident craint le plus dans cette région de l’Afrique… « bien que pauvres, les Touaregs sont souvent assis sur d’immenses réserves de pétrole, de gaz, d’uranium et d’autres minerais précieux ».

    Comme conséquence de l’attaque France/US contre le Mali le 13 janvier, une attaque contre un site gazier en Algérie s’est terminée dans un bain de sang, provoquant chez (le premier ministre britannique) David Cameron des réactions aux relents de 11 Septembre. L’ancien chargé des relations publiques de la chaîne de télévision Carlton s’est emporté sur une « menace globale » qui requiert « des décennies » de violences occidentales - c’est-à-dire la mise en place du modèle économique prévu par l’Occident pour l’Afrique, ainsi que le viol d’une Syrie multi-ethnique et la conquête d’un Iran indépendant.

    Cameron a envoyé des troupes britanniques au Mali, et un drone, tandis que son chef des armées, l’expansif Général Sir David Richards, adressait « un message très clair aux djihadistes du monde entier : ne venez pas nous chercher des noises. Nous riposterons avec vigueur. » - exactement ce que les djihadistes avaient envie d’entendre. La trainée sanglante laissée par les victimes (toutes musulmanes) du terrorisme de l’armée britannique, et les affaires de torture « institutionnalisée » qui sont portées devant les tribunaux, apportent la touche d’ironie qui manquait aux propos du général. J’ai eu un jour à subir la « vigueur » de Sir David lorsque je lui ai demandé s’il avait lu la description faite par la courageuse féministe afghane Malalaï Joya du comportement barbare dans son pays des occidentaux et leurs alliés. « Vous êtes un défenseur des Taliban » fut sa réponse. (Il s’en excusa plus tard)

    Ces sordides personnages sortent tout droit d’un roman d’Evelyn Waugh et nous font ressentir tout le souffle de l’histoire et l’hypocrisie. Le « terrorisme islamique » qui est leur excuse pour perpétuer le vol des richesses africaines est une de leurs propres inventions. Il n’y a plus aucune excuse pour avaler les histoires débitées par BBC/CNN et ne pas connaître la vérité. Lisez le livre de Mark Curtis, Secret Affairs : Britain’s Collusion with Radical Islam (Serpent’s Tail) [affaires secrètes : la collusion de la Grande-Bretagne avec l’islam radical – NdT] ou celui de John Cooley Unholy Wars : Afghanistan, America and International Terrorism (Pluto Press) [guerres impies : afghanistan, amérique et le terrorisme international – NdT] ou The Grand Chessboard [en français « le grand échiquier », chez hachette – NdT] par Zbigniew Brzezinski (HarperCollins) qui joua le rôle de sage-femme dans la naissance du terrorisme fondamentaliste moderne. En effet, les moudjahidin d’Al-Qaeda et des Talibans ont été créés par la CIA, son équivalent Pakistanais l’ISI, et le MI6 britannique.

    Brzezinski, qui fut le Conseiller à la Sécurité Nationale du Président Jimmy Carter, décrit une directive présidentielle secrète de 1979 qui devint le point de départ de ce qui est aujourd’hui présenté comme une « guerre contre le terrorisme ». Pendant 17 ans, les Etats-Unis ont délibérément formé, financé, armé et lavé le cerveau de djihadistes qui « entrainèrent toute une génération dans la violence ». Le nom de code de l’opération était Operation Cyclone, et faisait partie du « grand jeu » destiné à faire tomber l’Union Soviétique mais qui a fait tomber les tours jumelles.

    Depuis, l’information que des gens intelligents et éduqués ingurgitent et régurgitent est devenue une sorte de journalisme de parc d’attraction, épaulée comme jamais par Hollywood et son permis de mentir, et de mentir encore. Il y a le film en préparation sur Wikileaks de Dreamworks, un tissu de mensonges inspiré par le livre perfide de deux journalistes du Guardian devenus riches ; et il y a le film Zero Dark Thirty, qui promeut la torture et l’assassinat, dirigé par l’Oscarisée Kathryn Bigelow, la Leni Riefenstahl des temps modernes, qui diffuse la voix de son maître comme le faisait jadis le metteur en scène chéri du Führer. Tel est le miroir sans tain qui donne à peine un aperçu de tout ce que le pouvoir commet en notre nom.

    John Pilger  http://www.voxnr.com