En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Différents échecs de l’État invitent à rechercher leurs points communs pour éviter leur réitération : Notre-Dame-des-Landes, écotaxe version Hollande, taxe carbone version Macron. Mettons des mots sur les maux : incapacité à définir avec robustesse l’intérêt général et absence d’autorité pour la mise en œuvre des décisions qui en découlent. Bref, une crise de la décision publique lorsqu’elle s’appuie, comme en l’espèce, sur des mensonges d’État et/ou une maladresse dans l’exécution.
Voilà les vérités cachées de ces trois décisions : un second aéroport à Nantes n’était pas nécessaire techniquement et il était désastreux sur le plan environnemental ; la première version de l’écotaxe (celle des bonnets rouges) visait à taxer les seuls camions étrangers, mais les règles européennes obligeaient à taxer aussi les déplacements locaux ; la seconde écotaxe n’a rien d’éco, c’était juste une taxe. Autrefois, l’État aurait réussi à imposer ces mensonges et à les transformer en vérités d’État. Son échec patent sur le plan économique et la crise d’autorité qui en découle ont permis à des fractions populaires de reprendre la main dans les trois cas, mais non sans dégâts !
Le prochain fiasco annoncé s’appelle retenue à la source. Quel est le mensonge sous-jacent ? Avec une complexité insensée pour un simple gain de trésorerie pour l’État – gain, d’ailleurs, incertain. Prochains sur la liste ? Regardez du côté du Grand Paris…
L'ancien chef d'état-major des Armées a donné au Figaro magazine (28.12)un entretien sur sonnouveau livre Qu'est-ce qu'un chef ? Une méditation sur le besoin d'autorité et le rôle de ceux qui dirigent les autres. Interrogé par Jean-René Van der Plaetsen, il s'y exprime aussi sur la situation de la France. Non pas en politicien, mais en homme de commandement et en patriote. Nous donnons ici des extraits de cet entretien, politiquement et socialement significatifs, qu'il est intéressant de connaître. Nos lecteurs relèveront aisément les réflexions et les passages les plus saillants. Lafautearousseau
(...) On a le sentiment que le pays n'a plus confiance en personne aujourd'hui. Pourquoi a-t-on perdu en route cette confiance qui existait au cours des Trente Glorieuses, par exemple?
C'est l'échange entre le chef et le subordonné qui crée et installe la confiance. La confiance, c'est à mon sens le mot-clé, celui qui donne envie d'exécuter les ordres de son chef, celui qui permet l'obéissance d'amitié, car le vrai chef aime ses subordonnés et ses équipes, et il commande d'amitié. Je crois sincèrement, compte tenu de mon expérience au sein des armées, que c'est cet échange d'amitié qui génère l'obéissance active. L'adhésion l'emporte alors sur la contrainte. Or, aujourd'hui, on obéit trop souvent par contrainte et non plus par adhésion.
Le citoyen obéit à l'Etat, représenté par l'administration, et il ne comprend pas pourquoi il est ainsi accablé de nouvelles taxes, normes et tracas par une bureaucratie tatillonne. C'est l'un des maux dont souffre aujourd'hui notre pays: l'Etat n'est plus au service de la Nation, c'est la Nation qui est au service de l'Etat. Or, c'est exactement à la relation inverse qu'il faut parvenir! L'Etat, qui n'est que l'incarnation de la Nation, a certes pour mission d'ordonner et de diriger les affaires de la Cité avec une organisation (défense, sécurité justice, éducation, etc.), mais il doit le faire au service des citoyens qui forment la Nation.
Aujourd'hui, on constate qu'un fossé s'est creusé entre l'Etat et la Nation, entre ceux qui décident au sommet et ceux qui exécutent à la base. Tout le problème de l'autorité est résumé dans ce fossé grandissant. Je crois qu'il est temps de réagir pour remettre les hommes et les femmes de notre pays au centre des décisions. (...)
Justement, pensez-vous que les élites ont pris la mesure de ce que vous décrivez, notamment depuis la révolte des « gilets jaunes » ?
Le mouvement des « gilets jaunes » est une manifestation de ce que je décris dans mon livre : la délégitimation de l'autorité et le fossé qui se creuse entre le peuple et ses dirigeants. Avec les « gilets jaunes », on n'assiste pas à un mouvement social, mais à une crise sociétale. Ce n'est absolument pas la même chose et il faut en avoir bien conscience. Car on ne répond pas à une crise sociétale comme à un mouvement social. Les réponses doivent être profondes. D'autant que ces forces et mouvements qui traversent le peuple français sont aussi à l'œuvre en Europe. (...)
Dans votre livre, vous rendez un hommage appuyé au maréchal Lyautey. En quoi l'enseignement de ce chef militaire est-il toujours d'actualité ?
La lecture du Rôle social de l'officier a été pour moi un événement fondateur. Ce livre a décidé en grande partie de ma vocation militaire, car sentir l'odeur de la poudre à canon n'a jamais été mon objectif. Ce livre, que j'ai relu des dizaines de fois, répond à bien des questions que nous nous posons encore aujourd'hui. Pour Lyautey, l'officier français a un rôle social à jouer - et je partage totalement son point de vue, en ajoutant cependant la précision suivante : tout chef, quel qu'il soit, a un rôle social à remplir. Lyautey avait déjà presque tout vu ou entr'aperçu à son époque. Sur le climat social, sur le fossé existant entre les chefs et les équipes, sur le désir d'autorité, sur le besoin d'humanité, son enseignement peut nourrir notre réflexion et nous éclairer. Ainsi, par exemple, sur la crise que traduit la révolte des « gilets jaunes ». Lyautey croit au creuset national ; d'une certaine façon, les « gilets jaunes » aussi.
Quand le président de la République évoque le prochain service national universel, je veux y voir une émanation de la pensée de Lyautey. Plus le temps passe, et plus je suis convaincu que ce grand soldat avait tout compris : le rôle du chef, la diplomatie nécessaire, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières. Il est allé jusqu'à nous proposer, comme s'il avait pressenti le problème à venir, une voie pour régler la question des migrations massives. Avant tous les autres, Lyautey a montré l'existence d'un lien entre la paix, la sécurité et le développement. Il est un modèle pour moi.
Et j'en reviens ainsi à l'exemplarité : je crois qu'il faut se choisir des modèles dans la vie. Je vois tant de gens qui ne sont « d'aucun temps ni d'aucun pays », pour reprendre la formule de Fénelon. Comment peut-on élever notre jeunesse vers les sommets si on ne lui donne pas de modèles ? Notre époque a besoin de modèles. Pas de contre-modèles. Et, puisque nous évoquons notre jeunesse, je voudrais ajouter que je suis, au fond, assez optimiste lorsque je l'observe. Car je ressens chez nos jeunes une aspiration à s'élever, à croire en un idéal, à ne pas baisser les bras, à vivre sur des bases solides. Si l'on y ajoute le désir d'unité et l'espérance en notre pays, la France pourra assumer sa vocation singulière dans le monde.
« Donnez-moi deux cents Beltrame et je vous gagne la guerre contre le terrorisme », a dit je ne sais plus quel officier. Vous qui avez été le chef d'état-major des Armées françaises, pensez-vous qu'il y ait aujourd'hui en France deux cents colonels Beltrame ?
Je suis très perplexe lorsque j'entends ce type de formule face à la complexité du phénomène terroriste. Je ne suis plus en situation de responsabilité, mais je suis persuadé que tous nos colonels sont aujourd'hui formés pour être des Beltrame. Permettez-moi de m'étonner, mais aussi, d'une certaine façon, de me réjouir : le grand public a découvert grâce à l'héroïsme magnifique du colonel Beltrame ce qui constitue le trésor de l'armée française. Croyez-vous qu'il y ait un seul de nos colonels qui ne soit pas prêt à mourir pour la France ? Ils sont formés pour cela.
Grâce au sacrifice du colonel Arnaud Beltrame, les Français ont redécouvert le don gratuit. Il leur est apparu soudain, et avec quel éclat, que la culture de vie est plus forte que la culture de mort! Il y a heureusement des hommes qui croient encore aujourd'hui au sacrifice suprême. Et, croyez-moi, les jeunes qui entrent dans l'armée possèdent cette soif d'âme, d'engagement, de don gratuit. Ils viennent chercher dans l'armée l'exemple du colonel Beltrame, et cela concerne les soldats, les sous-officiers et les officiers. Ce sont tous des colonels Beltrame en puissance parce qu'ils savent très bien, l'époque s'étant considérablement durcie, qu'ils peuvent un jour ou l'autre y laisser leur peau.
À l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux, il est judicieux de faire le point sur l’état de la nation pour dégager des perspectives de renouveau, estimant que la politique des gouvernements successifs, ces dernières années, a largement conduit à la situation d’aujourd’hui.
La France connaît une crise très grave qui confine, désormais, à une crise de régime avec son cortège de violences et de haine.
Cette crise est la conséquence de multiples facteurs :
– Crise économique, avec la politique de purge budgétaire imposée par les critères de Bruxelles, qui réduit les dépenses et les services publics, bloque les salaires et prestations sociales afin de limiter le déficit. Cette politique a conduit la Grèce au bord de la guerre civile. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Gaulois réfractaires se révoltent. Le gouvernement de Macron-Philippe n’est pas l’auteur premier de cette politique qui a commencé réellement avec Hollande, mais certaines de ses décisions – CSG pour les retraités, réduction des APL « en même temps » que la suppression partielle de l’ISF – ont été ressenties comme de fortes injustices sociales et constituent une bévue politique sans pareille !
Il convient d’y ajouter la hausse des carburants habillée faussement en taxe écologique, sans oublier des paroles quasi méprisantes du Président, qui déclenchent le feu de brousse des gilets jaunes grâce à l’utilisation des réseaux sociaux.
– Crise identitaire, qui est le résultat de divers facteurs : dérives communautaires, terrorisme islamique, insécurité croissante, flux migratoires ininterrompus ; de nombreux manifestants estiment que les migrants, ceux enregistrés comme demandeurs d’asile, sont privilégiés par rapport aux indigène.
– Crise de confiance dans l’autorité du Président, dont les petites phrases à l’emporte-pièce suscitent de multiples réactions, hostilité, voire colère, sans oublier les péripéties des liaisons dangereuses.
La combinaison de tous ces facteurs a désarçonné le pouvoir, d’autant plus qu’il n’a pas compris le sens des événements, étant sûr de lui-même, droit dans ses bottes, fort de son élection incroyable et totale. De plus, comme il avait réussi à faire passer sa réforme de la SNCF sans coup férir en mettant hors jeu les syndicats, le gouvernement était à cent lieues de penser que la brousse allait s’enflammer et, surtout, que les manifestations allaient prendre de l’ampleur et durer.
Fallait-il lancer les cahiers de doléances pendant trois mois au risque d’entretenir des demandes de plus en plus inconciliables, voire démagogiques ?
Ne fallait-il pas, plutôt, convoquer un Grenelle afin de remettre dans le circuit ces fameux corps intermédiaires tenus en marge et méprisés par le Président ? Les événements de 1968 se sont terminés par un Grenelle, ce qui a mis fin au désordre. Mais il est vrai qu’en 1968, la France avait la maîtrise de son budget et de sa monnaie, autant de facteurs qu’elle ne maîtrise plus aujourd’hui, du moins en très grande partie.
Alors, voici ce qu’il faudrait faire : retrouver la maîtrise de notre destin et, donc, de nos décisions dans tous les domaines, maîtriser nos frontières et reformer le système de Schengen, appliquer fermement les lois de la République dans tous les quartiers et expulser tous les individus qui professent l’idéologie mortifère du salafisme, au besoin après déchéance de la nationalité. Arrêtons d’être naïfs, appliquons la tolérance zéro pour les crimes et délits en expulsant les 15.000 étrangers qui peuplent nos prisons, sans compter les binationaux. Il faut refonder l’Union européenne sur les États-nations avec application de la subsidiarité. L’Union européenne doit gérer quelques politiques, celles qui concernent le continent, la très grande majorité des compétences de la Commission doivent revenir aux États. Il faut protéger nos entreprises avec une politique industrielle et revenir aux financements des États par le système des avances des banques centrales au Trésor pour rompre le diktat des marchés et investir.
Nous avons besoin de coopération européenne, mais gardons-nous de rêvasser des chimères, nos partenaires européens sont d’abord des concurrents commerciaux qui défendent bec et ongles leurs intérêts. Nous devons retrouver l’indépendance de notre politique étrangère et, notamment, rétablir, avec vigilance, des relations de confiance avec la Russie.
La nuit de la Saint-Sylvestre s’annonçait porteuse de gros risques pour l’ordre public. Habituellement émaillée d’incidents sérieux et de nombreux véhicules incendiés, c’était, cette fois-ci, la présence ou non des gilets jaunes qui inquiétait au plus haut niveau de l’État. Il faut bien reconnaître que l’une des principales caractéristiques des dernières manifestations parisiennes fut, sans aucun doute, leur extrême violence. Pour en attester, le nombre important de blessés, plus ou moins graves, parmi les manifestants, mais aussi parmi les forces de l’ordre.
Au banc des accusés, à en croire certains médias mais surtout les réseaux sociaux, l’armement utilisé par les policiers et les gendarmes, et en particulier les Flash-Ball®. Avant de revenir sur l’utilisation de ces matériels, il convient de préciser un certain nombre de points. Tout d’abord, si certaines images se sont complaisamment appesanties sur les blessures, bien évidemment regrettables, subies par des manifestants, il aurait été tout aussi instructif de voir celles reçues par de nombreux membres des forces de l’ordre. Brûlures à l’acide ou à l’essence, fractures diverses et variées provoquées par des pavés ou des projectiles de toutes natures, traumatismes multiples suite aux coups reçus : policiers et gendarmes mobiles ont, eux aussi, payé un lourd tribut à l’ordre public. Second point : faut-il rappeler que, dès les premiers instants, et pour diverses raisons, les rassemblements, notamment à Paris, des gilets jaunes se sont révélés porteurs de hauts risques. Ainsi, celles et ceux qui participaient à ces manifestations non autorisées n’étaient pas sans savoir les dangers qu’ils couraient.
Une opération de maintien de l’ordre est potentiellement un moment particulièrement dangereux dès lors que l’usage de la force, caractérisé par les sommations de l’autorité civile, est annoncé. Enfin, le contexte général des opérations de rétablissement de l’ordre menées par les policiers et les gendarmes. Là encore, il faut souligner qu’aucune des manifestations n’était déclarée ni encadrée par des organisateurs identifiés. Par ailleurs, le noyautage par des groupes d’ultras ne pouvait qu’accentuer un danger déjà omniprésent.
Pour en revenir aux matériels utilisés par les forces de l’ordre, ils sont schématiquement les suivants. Un premier niveau constitué par les équipements individuels (bâtons de défense, casques, boucliers). Un second niveau, dit intermédiaire, constitué des principaux engins « lanceurs » (lanceurs de balles, cougar, lanceurs multi-coups et, à la marge, Flash-Ball®). Enfin, un troisième niveau, fort heureusement jamais usité, l’armement létal individuel ou collectif. L’utilisation de chacun de ces matériels fait l’objet d’une doctrine d’emploi très précise. Ainsi, le lanceur de balles en CRS ne peut être utilisé que dans trois circonstances. En réaction à une attaque disproportionnée, en légitime défense ou pour défendre un point particulier dont ils ont la garde. La particularité des manifestations des gilets jaunes, tant du fait de leur inorganisation que de leur violence, s’apparentant en certaines occasions à de véritables émeutes, a été de faire voler en éclats les procédures de maintien de l’ordre classiquement utilisées. En effet, rarement les forces de l’ordre ont été confrontées à des scènes aussi risquées pour leur vie – on se rappelle tous les actions menées autour de l’Arc de Triomphe -, ce qui les a poussées, en plusieurs occasions, à réagir dans l’urgence avec tous les moyens dont elles disposaient.
Sans doute les tirs de Flash-Ball® ou de lanceurs de balles ont-ils pu, dans ces circonstances, provoquer des blessures sérieuses. Pour autant, cet armement non létal constitue un outil indispensable, permettant souvent d’éviter le pire. Là encore, nous avons tous en tête l’image de ce motard de la police sortant son pistolet et se ravisant, fort heureusement, au dernier moment. Sans cet armement intermédiaire, ce ne sont pas des blessés que l’on déplorerait aujourd’hui, mais certainement des morts. Notons, pour terminer, que les actions menées par la police sont encadrées par la loi. Et que la Justice est garante du respect de cette dernière. 48 enquêtes sont actuellement menées afin de déterminer dans quelles conditions les interventions des forces de l’ordre ont été réalisées.
Il est une mode dans les milieux patriotes de céder au désespoir. Parfois même chez certains le défaitisme sert d’excuse pour l’inaction et le renoncement. En effet, si tout est perdu, à quoi bon s’engager ? Ce prétexte tient de moins en moins, il faudrait aujourd’hui être de bien mauvaise foi pour ne pas voir que la lumière est au bout du tunnel.
Bien sûr l’immigration n’a cessé de prendre de l’ampleur, l’islamisation suit son cours et progresse dans toute l’Europe. L’idéologie dominante n’a jamais été si intransigeante. Les médias à grande audience rabâchent un discours monochrome sur les questions identitaires. Il ne faudrait cependant pas considérer que l’assurance de nos adversaires politiques est gonflée par leur confiance dans l’avenir mais bien par l’idéologie qui les anime. Ils sont les promoteurs et vainqueurs de la mondialisation, ils auraient tort d’en reconnaitre les effets néfastes.
Ils ne veulent pas vivre dans un monde autre que le leur où la diversité tient lieu de quasi-religion et la repentance de culte. L’enracinement, la fermeture des frontières au déferlement migratoire, le protectionnisme économique leur font horreur. Même confrontés à l’échec de leur modèle et aux souffrances du peuple forcé de le subir, ils continueront de le défendre jusqu’à son écroulement total. Ils redoublent même d’efforts à mesure que l’issue fatale se précise.
Les premières fissures commencent à apparaitre au grand jour avec la révolte des gilets jaunes, mais les premiers signes sont perceptibles depuis de nombreuses années. Cela ne veut pas dire que l’arrivée au pouvoir de nos idées est forcément imminente, mais elle est en tout cas loin d’être improbable. Sur beaucoup de sujets, les Français partagent très largement nos options et convictions :
– 94 % des Français soutiennent la déchéance de nationalité des terroristes binationaux (Elabe, 18 novembre 2015) – Huit Français sur dix considèrent que leur pays ne doit pas accueillir d’étrangers supplémentaires. (IFOP,1er décembre 2018) – Près de trois quarts des Français trouvent que l’immigration coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte. (IFOP, 1er décembre 2018) – 83 % des Français sont favorables à « l’expulsion des étrangers fichés S ». (Odoxa, 29 mars 2018) – 88 % des Français sont favorables à l’interdiction du salafisme. (Odoxa, 29 mars 2018) – 74 % des Français jugent que l’islam « cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres ». (Ipsos, 3 juillet 2017)
L’établissement d’un Référendum d’Initiative Populaire permettrait aux Français de s’exprimer sur ces sujets. Quand on sait qu’une écrasante majorité de Français (84 %) estiment qu’il n’est pas possible d’en discuter sereinement (IFOP,1er décembre 2018), cette revendication n’est pas innocente. Il faut sans doute considérer l’insistance des gilets jaunes au sujet du RIC comme un moyen de contrer l’unanimité gouvernementale et médiatique dans ces débats ainsi que de nombreux autres.
Et de deux ! Plus que trois. Normalement. Emmanuel Macron vient donc de présenter ses vœux aux Français pour la deuxième fois. D’abord, une innovation : le Président n’était pas assis derrière un bureau mais debout, sans pupitre. Presque en marche, histoire, peut-être, de repartir du bon pied. Et, il faut bien l’avouer, le chef de l’État avait l’air plutôt en forme : l’air marin de Brégançon, sans doute…
Pas le genre reine d’Angleterre à geindre sur l’année horrible qui vient de s’écouler parce que son château a brûlé et que sa famille part en sucette. Quelqu’un qui serait resté coupé de toute information durant cette année 2018 – au fond d’une thébaïde, sur une île déserte, que sais-je – n’aurait pas pu deviner que ce Président venait de passer plus de six mois à ramer contre les éléments : affaire Benalla, démissions en chaîne de ministres (et pas des moindres), gilets jaunes, re-affaire Benalla et toutes sortes d’autres choses. Donc, sur ce coup-là, chapeau bas, l’artiste ! Et, en plus, il n’en a pas trop fait, pour une fois.
Sur le fond, maintenant ? Emmanuel Macron a récité son credo européen tout comme il faut, en langue vernaculaire. La mondialisation qui peut être pour beaucoup « incompréhensible » : toujours, derrière, cette idée que les gens ne comprennent rien et qu’il faut donc leur expliquer. Bien sûr, « les partis extrémistes » qui prospèrent partout en Europe et les migrations « instrumentalisés par les démagogues » (les populistes et les nationalistes étaient restés au vestiaire, ce soir !). On notera une pique contre le capitalisme ultra-libéral. Comme disait Bossuet, « Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes… »
Pour conclure, Emmanuel Macron a formulé trois vœux qui ne manquent pas de sel si l’on n’a pas passé l’année 2018 dans une thébaïde ou sur une île déserte.
Des vœux de vérité, tout d’abord. « On ne bâtit rien sur des mensonges », a assené le Président. C’est vrai ! Et Emmanuel Macron a raison de rappeler qu’on ne peut pas travailler moins et gagner plus. Mais cette exigence de vérité trouve un écho, disons bizarre, au moment où l’affaire Benalla rebondit, une affaire dont le fil conducteur semble avoir été le mensonge ou, tout du moins, la dissimulation. Bien évidemment, dans ce couplet sur la vérité, le Président n’a pas pu s’empêcher d’évoquer les fausses informations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Ça devient une manie.
Des vœux de dignité, ensuite. L’occasion, pour le chef de l’État, d’évoquer ces mères de famille seules, ces retraités, ces agriculteurs qui n’arrivent pas à vivre dignement. Mais aussi de stigmatiser, sans les nommer, les gilets jaunes en insistant longuement sur « l’inacceptable » qui s’est exprimé durant ce mouvement : « les portes-voix d’une foule haineuse [qui] s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels ». Une promesse, tout de même, dans ces vœux : « L’ordre républicain sera assuré sans complaisance », a martelé Emmanuel Macron. Est-ce à dire que la « conquête républicaine » va se mettre en branle sur tout « l’Hexagone », pour reprendre cette expression technocratique utilisée par le Président au début de son allocution ? On a comme un doute.
Enfin, des vœux d’espoir. Et cet espoir, pour Emmanuel Macron, cela n’étonnera personne, vient de l’Europe. Je proposerai, dans les prochaines semaines, un « projet européen renouvelé », nous dit le président de la République française. Rien de nouveau, donc, dans le macronisme. On sait ce que c’est : il suffit de relire le discours de la Sorbonne.
Pour terminer, Emmanuel Macron nous a fait son provincial débarqué à Paris. Non pas Rastignac mais presque « Petit Chose » : « J’ai grandi en province et je connais ces terres qui ont été bousculées durant ces dernières décennies et qui parfois doutent. » Parfois ? Ces dernières semaines, c’est Emmanuel Macron qui a été bousculé par ces terres. Mais Emmanuel Macron ne doute de rien.
Lu le 21 décembre sur le site du Télégramme : « Le radar de Ploudaniel, au bord de la D770, entre la RN12 et le centre-bourg, a été volontairement incendié dans la nuit de jeudi à vendredi. Des pneus ont été disposés autour et des individus y ont mis le feu. Le radar est hors d’usage. L’équipement permettait de réduire la vitesse aux 80 km/h réglementaires sur cet axe particulièrement accidentogène. Cinq personnes (dont trois enfants) y ont perdu la vie en 2018. »
D’après l’illustration de l’articulet, c’est un radar de campagne comme tant d’autres. Autrement dit, un gangster qui dévalise les ploucs, les culs-terreux, les Gilets jaunes du coin. Depuis le passage aux 80 km/h, plus personne ne supporte le racket d’État. Alors le radar, comme nombre de ses semblables, ramasse quelques coups.
Évidemment, le régime et ses complices essaient d’enfumer les bouseux si peu subtils et si peu intelligents en prétendant que, grâce à ce radar, les accidents seraient moins nombreux. Pensez, une route où il y aurait eu cinq morts (dont trois enfants) et des blessés à foison. Sauf que lorsqu’on étudie les causes des accidents (qui n’ont pas tous eu lieu dans le secteur du radar), on s’aperçoit qu’il s’agit d’un suicide, d’alcoolisme massif, d’un important dépassement de vitesse, d’une crise cardiaque au volant. Radar ou pas, le résultat aurait été le même.
Les mensonges radaristes de l’État et de ses collabos ne nous offusquent plus. Mais lorsque Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, fait à son tour la morale à la France périphérique des beaufs, des abrutis, des sans-dents qui en ont marre de se faire assommer dès qu’ils prennent le volant, en lançant sur une chaîne d’État : « Qui dit vandaliser dit les Français vont devoir payer », « vandaliser ne sert à rien, c’est une évidence », en faisant des voleurs au flash un bien public, là on se dit que le bonhomme est en train de se castrer à coups de cric.
Un air de Brassens nous envahit : Les péquenots qui détruisent le bien public, Bien public, bien public, En s’foutant pas mal du r’gard oblique Des flashballeurs malhonnêtes, Ont des p’tites gueul’s bien sympathiques
Pierre Chasseray, ne copinez pas avec Choupinet le maquillé, ne jouez pas au poker avec Castaner qui ne tardera pas à nous dire que les radars sont des êtres humains comme les autres, n’absolvez pas les flics qui, pour une obole, retourneront au turbin sans états d’âme (d’âne) pour protéger les détrousseurs de nos routes vicinales.
Dire que les radars sont des biens publics comme les bancs du même adjectif, c’est du foutage de gueule. Protéger les bandits manchots postés sur les accotements de nos routes, les vicelards qui tirent le portrait de nos plaques d’immatriculation sans notre consentement, revient à vouloir sauvegarder les voyous, les voleurs à la tire, les maîtres-chanteurs sous prétexte qu’ils font partie de notre patrimoine national. Demain – à moins que ce ne soit déjà le cas – les égorgeurs, les “Allahu akbar” qui nous fichent la trouille, qui embrouillent notre vie, seront aussi des espèces protégées.
Les radars ne sont pas un bien public mais des monstres métalliques, des bactéries géantes qui prolifèrent parce qu’un État, en manque perpétuel de fric, nous les impose, les payant avec notre argent pour nous en soutirer encore plus.
« Où va le pognon ? »
Une partie va dans les voyages de Choupinet à Saint-Martin, une autre sert à engraisser Benalla, une autre à accueillir des “zartistes” sur le perron de l’Elysée pour une Fête de la musique qui restera dans les annales (voire les anus) de la décadence, une autre est utilisée pour acheter des VBRG servant à mater, comme dans toute bonne dictature, une révolte populaire, une autre encore à acheter les R2-D2 qui nous matraquent pécuniairement parce qu’on a dépassé de 2 km/h les sacro-saintes limitations de vitesse. Visiblement, à constater sa dégradation, le pognon n’est pas utilisé pour entretenir notre réseau routier. Être citoyen, c’est aussi avoir la force de dire NON aux casse-bonbons photographes dont les clichés servent à ponctionner régulièrement nos maigres comptes en banque, c’est admirer le courage de ceux qui peinturlurent en putes de cinéma ces robots à 100 000 €, la bravoure de ceux qui jouent au nacklacing(supplice du pneu ou collier de feu en Afrique du Sud) avec les collabos en ferraille du régime.
Les radars sont les nouveaux outils du servage aux mains des seigneurs de la cour du p’tit Cron et de ses mignons, ils sont les nouveaux instruments de la domination de populations taillables et corvéables à merci.
“Exterminate”, crient les extraterrestres daleks dans le feuilleton anglais Doctor Whoquand ils affrontent leurs ennemis. Chaque fois que je vois une de ces boîtes de conserve grises plantée sur le bas-côté, je pense un peu comme eux.
Avec ironie, Pierre Cassen s’interroge sur la présumée fatigue des policiers, et cité plusieurs exemples montrant que jusqu’au bout de l’année, certains d’entre eux seront demeurés de zélés serviteurs de Macron.
Par Eric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain ♦ Le référendum d’initiative populaire ou citoyenne est devenu la première des revendications des Gilets Jaunes. Reste que la mise en place de ce référendum – si elle a lieu un jour – obligera ses défenseurs à considérer la problématique du pouvoir démesuré des juges du Conseil constitutionnel. Pour Eric Delcroix, une réforme radicale de cette institution est une obligation.
Les grands médias audio-visuels ont, à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes, facilité la tâche des Insoumis et autres scories communistes pour passer, sous le couvert de cette colère de la France périphérique, leurs propres mots d’ordre. Le meilleur et le pire donc, mais nous retiendrons au titre du meilleur la proposition d’inclure dans la Constitution le référendum d’initiative populaire (dite « citoyenne », la mutation du substantif citoyen en adjectif étant une marque du gauchisme contemporain).
Cette bonne idée avait été dévoyée, il est vrai, en référendum d’initiative partagée, machinerie improbable concoctée par Nicolas Sarkozy de manière à n’être en aucun cas opérationnelle (nécessité de réunir un cinquième des membres du Parlement et un dixième des électeurs inscrits – cf. art. 11 modifié de la Constitution).
De la difficulté de faire valoir ses prérogative avec une justice orientée
A très juste titre, Éric Zemmour, favorable à ce que les Suisses appellent « votations » imposées par le peuple, s’est inquiété du contrôle que pourrait exercer en amont le Conseil constitutionnel qui, depuis 1971, par un véritable coup d’État juridictionnel dit du « bloc de constitutionnalité », s’arroge le droit de juger en fonction des proclamations déclamatoires et moralisatrices empilées dans le préambule de la Constitution. « Cela fait des années que le Conseil ’’ré-écrit la constitution’’ » constate le professeur Jacques Krynen. Aussi le publiciste met-il en garde contre un filtrage captieux par le Conseil constitutionnel, juridiction très politiquement orientée car émanant directement de la classe dirigeante, et souhaite donc que le Conseil soit mis, dans ce cas, hors du jeu.
Toutefois, il est peu vraisemblable que puisse être mise en place une pareille institution référendaire sans un contrôle formel, au moins préalable, de la recevabilité des demandes de scrutin. Et c’est bien là que le bât blesse…
Pour un Conseil constitutionnel axiologiquement neutre
Une nouvelle réforme de ce qui subsiste de la constitution de 1958 pour instaurer le référendum d’initiative populaire devrait être accompagnée d’une réforme corrélative du Conseil constitutionnel. En effet, il convient de le rendre, autant que faire se peut, axiologiquement neutre, en gage d’impartialité. Un tel principe de neutralité passé de mode révulse, il est vrai, les tenants des droits de l’homme et de l’État de droit, ce système de gouvernement des juges dont les historiens du droit savent qu’il est en France l’antonyme d’État républicain…
Cette réforme salutaire devrait :
1°- Interdire au Conseil constitutionnel de s’appuyer sur le préambule de la Constitution et se cantonner à juger en fonction de la lettre des seuls 89 articles de la Constitution elle-même et des lois organiques subséquentes. Bref, refaire de cette juridiction un collège aussi impartial et technique que possible ;
2°- Assurer cette impartialité en révoquant tous les membres actuels du Conseil constitutionnel et en les remplaçant par neuf citoyens tirés au sort, dont trois au moins gradués en droit, et renouvelés très fréquemment, peut être même tous les ans.
Faudra-t-il la révolution pour en arriver là et voir aussi des Gilets jaune au Conseil constitutionnel à la place de nos vieux politiciens placé par la faveur abusive de nos présidents ?