culture et histoire - Page 1091
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1sur6 - Les erreurs des generaux - Les grandes erreurs militaires
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Table ronde sur "La culture, vecteur de promotion de l'identité" à la convention FN.
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Royauté et Sacré dans les civilisations
Dans l’histoire de l’humanité, politique et transcendance sont intimement liées. A la lecture du dernier essai de Christophe Levalois, on découvre même que ce lien est commun à bien des sociétés et des civilisations : de la Chine à l’Egypte, de l’Inde ancienne au Moyen-Orient jusqu’à l’Europe moderne, royauté et sacré ne font qu’un. C’est cette unicité, ce lien entre royauté et sacré que Storiavoce vous propose de découvrir. Qu’est-ce qu’un roi ? Au nom de quoi règne-t-il ? Quelles relations entretient-il avec ces autres pouvoirs que sont le clergé, l’armée, le peuple ? Et, surtout, peut-on édifier une théorie de la royauté par-delà la diversité des temps et des lieux ? S’appuyant sur les fondements et les légendes, les récits et les rites de la monarchie, mais aussi sur les faits de l’histoire, Christophe Levalois répond à ces questions avec simplicité, pédagogie et érudition.Christophe Levalois, La royauté et le sacré, Editions du Cerf, Coll. Lexio, 128 pages, 10€.En savoir plus… -
Arguments pour la Monarchie en France.
Pourquoi une monarchie en France serait-elle la plus efficace pour affronter les défis du XXIe siècle et dépasser les défauts de l'actuelle République, pourtant « monarchique » dans son esprit mais républicaine dans sa forme ?
La Monarchie « à la française », tout d'abord, n'est pas la pâle copie de celles qui peuvent avoir cours dans d'autres pays : ni simplement parlementaire, ni autocratique ou théocratique, elle est d'abord propre à la France et à son histoire, à sa tradition politique et à sa structure nationale.
Le roi, par le mode de désignation héréditaire et dynastique, ne dépend d'aucun milieu particulier, d'aucun parti ni d'aucune idéologie (même royaliste), et il n'a pas de clientèle à se faire pour devenir le souverain : il est indépendant par sa naissance, la seule chose qui ne s'achète pas et dont il n'a pas non plus la maîtrise. Le roi n'est pas choisi par des politiciens ou des hommes de parti, et il n'a pas non plus choisi de naître fils de roi et successeur du roi en place. Cette indépendance lui permet d'incarner l'unité même du pays, d'être une sorte de trait d'union entre toutes les communautés, provinces ou opinions, et, non pas d'être neutre, mais d'être un arbitre impartial, ce qui n'est pas négligeable au moment où notre société tend à présenter des fractures parfois inquiétantes.
Cela lui permet aussi de « dégager » la magistrature suprême de l'Etat de la compétition électorale, aujourd'hui si pesante et si incapacitante pour le faîte de l'Etat et son autorité : ainsi, il peut aussi incarner une continuité qui n'est pas remise en cause à chaque élection quinquennale, et qui est symbolisée par la formule traditionnelle « Le roi est mort, vive le roi », qui fait du passage d'un souverain à un autre une simple formalité, lourde de sens car elle se fait par le drame de la mort d'un roi et par la survie de l'Etat à travers le nouveau roi, et qu'elle rappelle à celui-ci sa condition humaine...
De plus, comme le signale Régis Debray, l'ancien conseiller du président Mitterrand, la Monarchie est aussi une famille royale, fort utile pour incarner la France à l'étranger comme le fait la famille royale britannique au sein du Commonwealth, et susceptible de « catalyser » sur elle « le besoin de spectaculaire » de l'opinion publique qui, de plus, peut se reconnaître dans une famille qui représente toutes les familles du pays. Sans oublier également que la dynastie s'inscrit dans une histoire longue et qu'elle assume toute l'histoire (même républicaine) de la nation que, d'ailleurs, elle a construite depuis 987 jusqu'à la Révolution française... Comme le roi Juan Carlos en son temps, un monarque restauré ou « ré-instauré » n'a pas de revanche à prendre sur quiconque mais se doit « d'être » la nation, et c'est ce qui lui permet, justement, de pouvoir dépasser les conflits anciens et de réunir les adversaires autour d'une même table quand le besoin s'en fait sentir.
C'est aussi le monarque qui peut écouter tous les premiers ministres et les accueillir, y compris en cas d'alternance politique, tout en garantissant la permanence de l'Etat : que le gouvernement soit de droite ou de gauche, le roi, de par sa position, peut tout écouter et tout entendre, sans, par ailleurs, dévoiler ce qui peut lui être dit par les uns ou les autres. En Europe, les souverains sont réputés pour leur discrétion et un secret ou un doute confié par un ministre au monarque reste un secret, quand, dans le même temps, le monarque peut conseiller, en toute liberté, le ministre reçu.
Dans le modèle français de la Monarchie, le roi n'est pas inactif, loin de là, et son rôle d'arbitre peut être appréciable en cas de conflit ou de blocage politique. Un rôle d'autant plus important que, constitutionnellement, le roi est le garant de la Constitution de la nation elle-même, et qu'il est le Chef de l'Etat, autant pour les Français que vis-à-vis des autres nations du monde.
Alors que nous sommes, en République quinquennale, toujours en campagne électorale, la Monarchie « libère » la Première place du joug de ceux qui « font » les élections, puissances d'argent ou partis politiques : ce n'est pas anodin et c'est plutôt rassurant car cela force tous les acteurs de l'Etat et du gouvernement à « servir et non se servir »... Dans le même temps, la Monarchie permet de faire des économies importantes et, même, lors des fêtes familiales (mariage royal, naissances, etc.), de rapporter à l'Etat quelques revenus supplémentaires tandis que l'image du pays est valorisée par la couverture médiatique de l'événement ! La Monarchie, à bien y regarder, est moins coûteuse et plus profitable que la République aux campagnes présidentielles onéreuses (tous les cinq ans) et au train de vie souvent fastueux, parfois scandaleux...
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Histoire: Quelle est l'origine du marquisat et des marquis? HDF#5
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Témoin de l'enfer
Chaque année, au mois de novembre, le Piéton du roi lit ou relit un ouvrage sur la Grande Guerre en souvenir de ses grand-pères qui la firent et en revinrent, l'un comme infirmier, l'autre comme chasseur alpin (au 7). J'ai connu d'autres anciens combattants de 14-18 dans la famille et j'ai retenu des récits qu'il fallait leur arracher l'étroitesse de la vision qu'ils en avaient rapportée. La guerre les dépassait et continuait à les dépasser après qu'ils en eurent franchi le terme par un hasard extraordinaire, seuls restaient les souvenirs de l'effroi, l'horreur et la camaraderie, le séisme des pilonnages, l'extermination de compagnies entières en une ou deux nuits, les salles immenses de blessés et mourants, le concert ininterrompu des gémissements de douleurs. On n'imagine pas ! Cette année, j'ai lu les mémoires d'un simple soldat des transmissions au 162è RI de Verdun. Il écrit bien. C'est un étudiant en médecine de Bordeaux, mobilisé dans l'infanterie qui manquait de "chair". La guerre est vue de la même façon, comme à travers une meurtrière très fine qui ne permettrait de ne voir qu'un angle étroit de l'espace et ce pour une raison technique assez simple : toute la pose des lignes de communications devait se faire de nuit à peine de déclencher un barrage d'artillerie destiné à les couper. Le jour, l'escouade s'enfouissait en espérant que rien ne tombe pile sur le poste, ce qui arrivait malgré tout. La nuit, on travaillait dans la terreur. Pas le temps de prendre du recul sur la stratégie de la guerre !
Les livres de combattants racontent tous les mêmes scènes de la vie quotidienne : l'alimentation difficile, les marches de nuit, les gaz, la soif, le courrier, les bombardements, les assauts, les cadavres pourris, les blessures, les copains morts, les rats, les ordres pas toujours compréhensibles. Quatre faits font exception à cette routine dans les mémoires du simple soldat¹ :
(i) Le colonel commandant le cent-six-deux, qui tout seul et par deux fois mate la révolte de ses troupes en juin 1917 ;
(ii) La saleté repoussante des abris et tranchées allemandes reprises, et en 1918 l'abandon systématique de matériel et armement par les Boches qui retraitent volontairement, signalant un effondrement moral des armées impériales ;
(iii) Le travail de formation d'unités américaines composées de bleus que les Poilus appelaient "les Sioux", qui suscitaient un immense respect pour avoir traversé l'océan afin de défendre une terre qui n'était pas la leur ;
(iv) Le renfort décisif des tirailleurs sénégalais à la bataille du Matz (29è BTS, Compiègne, juin 1918) qui colmatent la brèche ouverte par les Boches dans les lignes du 162è, du 66è et du 32è RI, donnant l'assaut à la baïonnette sur deux cents mètres et sauvant les meubles.
Nous allons finir sur l'engagement des Sioux entre Meuse et Moselle à Flirey en mai 1918. Le 162 et le 151è RI sont montés de Toul pour relever un régiment de zouaves de la Division marocaine qui a fait un carnage dans les rangs ennemis. Les accompagnent des régiments de la 26è "Yankee" Divison du Massachussets qui ont fini leur instruction et ont été exposés au feu pour une première fois au Bois Brûlé de la forêt d'Apremont et à Seicheprey. Laissons parler Cuvier qui relate ses souvenirs sans pathos commercial (p.158):
Les Boches ont voulu "tâter" les Américains et connaître leur valeur exacte. Une forte attaque par des stosstruppen³ s'est déclanchée de nuit, sur notre gauche, après un fort marmitage. Les heures d'écoute à l'ampli, où parviennent toutes les conversations téléphoniques du secteur, sont très édifiantes. Dès la première alerte, le général américain appelle le colonel Bertrand. Dans son français spécial, il lui tient en substance ce langage : « Nous sommes vos élèves, nous agissons sous votre direction, vous pouvez compter sur nous pour tenir ». En effet, les premières lignes sont emportées, mais les secondes résistent et, en fin de compte l'ennemi est arrêté. Le lendemain notre Bataillon de réserve part à la contre-attaque, reprenant le terrain perdu. Les Boches tentent de « remettre ça », mais la surprise passée, les Sioux se cramponnent, et peu à peu le secteur redevient calme. Des téléphonistes qui travaillèrent dans la zone du combat, ont vu le bled parsemé d'Américains tués, la baïonnette au canon de leur fusil, témoignant de leur résistance et de leur courage.
Le soldat Cuvier termine ses mémoires par une prière de Louis Mercier² avec laquelle nous finirons aussi, avant de nous retirer sur la pointe des pieds ; ils sont tous morts maintenant, ou presque tant que vivront ceux qui les ont connus, puis à notre propre mort, ils entreront dans l'histoire, la grande, celle qui fait les géants !
Seigneur, nous vous prions pour ceux d'entre nos frères
Qui sont vivants ce soir et seront morts demain.
Donnez à leur départ le temps d'une prière
Et prenez doucement leurs âmes dans vos mains.(1) La Guerre sans galon de Georges Cuvier aux Editions du Combattant, Paris
http://royalartillerie.blogspot.fr/
(2) Prières de la tranchée de Louis Mercier à la Librairie Lardanchet, Lyon 1917 (clic)
(3) Bataillons de choc allemands -
Mathieu Bock-Côté : la crèche et la nation
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Ce mercredi, le Conseil d’État rend sa décision relative à la place des crèches dans les bâtiments publics. Pour Mathieu Bock-Côté, si toutes les convictions sont égales devant la loi, toutes les traditions religieuses ne le sont pas devant la mémoire.
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l’auteur d’Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.
Rares sont ceux, probablement, qui n’abordent pas avec une certaine perplexité la querelle entourant la place accordée ou non à la crèche dans les bâtiments publics. Non pas qu’elle soit sans intérêt : au contraire, cette querelle pose la question du rapport de la nation française avec le catholicisme, qui l’a marqué d’une profonde empreinte, et qui est encore agissant en elle, malgré la sacralisation de la laïcité républicaine. N’est-il pas légitime que l’identité historique d’une nation s’inscrive de différentes manières au cœur de ses institutions ? En fait, on se demande comment on peut voir dans la présence publique de ce symbole un scandale, à une époque où le catholicisme n’a plus rien de conquérant et semble surtout demander qu’on reconnaisse sa valeur patrimoniale. Faut-il vraiment s’offusquer de cette trace visible de la religion du pays dans ses institutions ? La crèche compromet-elle sérieusement la laïcité ? Qui s’imagine vraiment que le catholicisme français témoignerait ici d’un fantasme de la restauration ? […]
La suite sur Le Figaro
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Mathieu-Bock-Cote-la-creche-et-la
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La Guerre de Cent Ans
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I MEDIA S03E38 France Télévisions : De plus en plus chère et de moins en moins d’audiences
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La pensée royaliste : La Providence et la Révolution (2ème partie)
La Foi de Maistre en la Providence que nous exposions précédemment n’en fait pas un fataliste, un impassible qui excuse tout aux révolutionnaires sous prétexte qu’ils avançaient dans le sens de l’histoire ou qui se résigne aux ordres du destin. Non, il n’est pas de ceux qui louent les principes de la révolution et en blâment les prétendus abus et prétendent que la mort du roi est triste mais qu’elle était nécessaire ! Pour lui, la révolution est à rejeter tout entière : « Ce qui distingue la révolution française et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement. »
Pourtant le catholicisme enseigne que Dieu aime les hommes et ne veut pas leur mort, qu’Il n’est l’auteur du péché. Comment donc la Providence a-t-elle pu mener un événement aussi détestable ? La réponse se trouve pour Joseph de Maistre chez saint Thomas d’Aquin : Dieu est l’auteur du mal qui punit, non de celui qui souille. Cette phrase est bien dure à entendre pour nous mais il ne faut pas se voiler la face : les Français ont mérité un tel châtiment d’abord parce qu’ils ont applaudi Voltaire et Rousseau, ensuite parce qu’ils ont favorisé les débuts de la révolution et parce qu’aujourd’hui ils sont fiers d’être le peuple des droits de l’homme et de la laïcité. Et nous en sommes d’autant plus coupables que Dieu nous avait destinés à une mission beaucoup plus haute : « La France s’est servie de son influence pour contredire sa vocation et démoraliser l’Europe » écrit Joseph de Maistre dans sa prose sublime. La sainte Vierge elle-même n’a pas hésité à descendre du ciel pour nous le dire à La Salette en 1846 : « La France a perverti l’univers, elle sera punie ». Les malheurs qu’a subis la France à l’époque de Maistre et qu’elle subit aujourd’hui ne sont que des avertissements de la divine Providence pour nous détourner de nos idoles et nous ramener à notre Dieu et à la dynastie qu’Il nous a donnée.
Avec de telles observations, d’aucuns pourraient sombrer dans un pessimisme stérile, pas Joseph de Maistre : il croit que la souffrance des innocents n’est jamais vaine. « Il n’y a point de châtiment qui ne purifie, il n’y a point de désordre que l’amour éternel ne tourne contre le principe du mal. » Il annonce que le clergé français ne trouvera dans les persécutions qu’un plus grand zèle et une plus grande sainteté pour les décennies futures. Comment ne pas lui donner raison lorsque l’on compare les abbés de cour, les moines paillards et les gallicans du XVIIIe avec le saint Curé d’Ars, dom Guéranger et Mgr Pie au siècle suivant ? La pensée providentialiste est donc une pensée pleine d’espérance, de cette sainte espérance que nous garderons quoiqu’il advienne.
Julien Portal
NDLR : vous pouvez retrouver la première partie de l’article sur ce lien : 1ère partie