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culture et histoire - Page 1094

  • Lundi 7 novembre, une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

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    La construction européenne vient de connaître un nouvel échec avec le vote majoritaire des britanniques pour sortir de ce néo-empire inféodé aux puissances financières qu'est devenu l'Union Européenne. Quelles conséquences économiques et politiques pour l'Europe et le France peut-on attendre de ce Brexit annoncé comme une catastrophe par les tenants de la pensée unique ? Quelle place pour un nouveau projet européen ou pour une évasion massive de l'union ? La sortie de l'euro et de l'UE sont elles envisageables pour la France ? Le Brexit, offre finalement de nombreuses pistes de réflexions, bien éloignées des remarques acerbes de nos grands médias, elles méritent que nous réfléchissions à certaines d'entre elles pour l'avenir de la France.  •

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  • Jean Raspail et les peuples disparus. Mythe du fixisme historique ou récit désolé de la marche du monde vers sa fin ?

    Avant de s'essayer au roman, Jean Raspail consacra la première partie de sa vie active à poursuivre les peuples en voie d'extinction, notamment en Amérique.

    Raspail aux Antilles

    De ces périples naquirent plusieurs recueils, notamment Secouons le cocotier, récit paradoxal de son séjour dans les îles des Caraïbes, Antilles françaises, îles néerlandaises et britanniques, îles indépendantes. Raspail s'y fit observateur et conteur d'une réalité souvent éteinte ou subsistant dans une forme dégénérée, comme chez les peuples blancs de ces îlots de la Guadeloupe, descendants des plus vieilles familles de France, vivant entre eux, reclus, pauvres parmi les pauvres depuis deux siècles. Cette évocation douloureuse prend aussi une coloration toute spéciale sous sa plume, celle de la fixité d'un temps arrêté au milieu de la course du monde. Tout en décrivant à plaisir l'irruption de la modernité aux Antilles, avec les premiers postes de télévision ou les retombées de « l'argent braguette » sur les modes de vie, il s'arrête sur ces survivances, ces témoignages de temps éteints, d'Antilles blanches révolues. C'est avec la même affection pleine d'amertume qu'il conclut son essai avec Haïti, seul pays des Caraïbes resté à peu près pur face à l'américanisation (rappelons que ce témoignage date du début des années 1960), pur face à l'occidentalisation, pur dans son africanité libérée depuis cent-soixante-dix ans alors. Mais comme cette pureté conduit l'île dans le mur, on ne peut s'empêcher de soupirer. Le temps mental des hommes de l'île s'est arrêté, pas le temps biologique, et la démographie galopante autant que la dégradation de l'habitat laissent songeur. En lisant le Raspail d'il y a cinquante ans, on se rend compte que Haïti n'a pas changé. Ici, la confrontation entre l'immobilité de l'esprit national haïtien et la marche du monde matériel haïtien rendent un résultat explosif.

    Raspail et la Patagonie

    Ce souci de rendre témoignage de peuples lointains a trouvé, bien sûr, sa pleine expression en Patagonie. Dans Qui se souvient des Hommes ? Nous suivons pas à pas la destinée du peuple des Alakalufs, qui eux-mêmes s'appelaient les Kaweskars, les Hommes, car ils n'en connurent longtemps pas d'autres qu'eux-mêmes, dans cet univers liquide et glacé du détroit de Magellan.  Les Kaweskars, Raspail en rencontra lui-même une famille dans un canot, alors qu'il naviguait sur un bateau de guerre chilien. Il est peut-être le dernier blanc à en avoir vu. Ce peuple, authentiquement disparu, non par extermination, mais par digestion au sein des autres peuples, n'a pas laissé de traces, que quelques photos, de rares vestiges archéologiques, une poussière. Digéré va bien pour qualifier la disparition de ce peuple, plus que l'assimilation, car il s'agit de tout un processus de dégradation et de déliquescence qui a frappé ces familles au fur et à mesure qu'elles rejoignirent les civilisés en Argentine et au Chili. Certains tombèrent en telle décadence physique et morale qu'ils en moururent de langueur au milieu des prévenances empressées de toutes les charités des missionnaires, généreux en médicaments, en nourriture, en bons lits et en cabanes chauffées mais qui n'avaient plus la saveur du pays. Les Alakalufs vivaient encore à l'âge de pierre lorsqu'ils furent brutalement projetés dans la modernité occidentale qui les maltraita d'abord avant de les protéger.

    Tout cela, Raspail en rendit compte, dans ce roman historique patagon, mais en l'élargissant à l'histoire même de la création, Dieu étant acteur passif de l'aventure. Ainsi, l'arrivée de ces Indiens sur le continent américain correspondait-elle au matin du monde, tandis que la mort du dernier Alakaluf sonnait le temps de l'apocalypse et l'entrée dans la gloire du dernier des Hommes.

    Le fixisme historique et la nécessaire frontière entre les peuples

    L'histoire des Kaweskars est éloquente ; ils sont en équilibre avec leur univers et paisibles tant que le monde les ignore et que leur société demeure statique. Mais que vienne le progrès et tout s'effondre. Raspail ne fait que constater. Mais ce constat amer de la confrontation malheureuse entre des civilisations par trop dissemblables il le transposa dans des œuvres, elles, de pure fiction ; Les Royaumes de Borée et Le Camp des saints. Dans le premier cas il s'agit de l'homme du petit peuple à la peau couleur d'écorce, vivant toujours comme au paléolithique, fuyant tout contact avec les hommes blancs, dont il connaît fort bien pourtant les agissements et dont il protège certains êtres choisis, les maîtres du bâton loup, des Pikkendorff. La raison de la protection se comprend bien d'ailleurs ; Pikkendorff respecte le petit homme et ne cherche pas à forcer ses retraites ou son territoire. Lorsqu'un des membres de la famille le tenta, il en mourut, mais d'épuisement, car cet univers n'était pas fait pour lui, et le petit homme lui donna sépulture. C'est la confrontation avec la modernité, le déboisement dans la principauté de Ragusa, puis la débandade des peuples baltiques devant les armées soviétiques en 1945 qui provoquèrent la disparition par annihilation silencieuse du petit peuple. Le dernier membre, à la recherche de ses origines, devait mourir incompris, laissant une descendance métisse ignorante des traditions que lui-même avait oubliées. Cette disparition des peuples fragiles confrontés à la modernité occidentale est un point effleuré également dans Septentrion et Le Son des tambours sur la neige.

    Mais ce que Raspail a vu et lu sur les peuples animistes primitifs de l'Asie et de l'Amérique, il le craint également pour l'Europe. Ainsi le montre-t-il dans Le Camp des saints, où l'Europe disparaît littéralement, s'écroule sur elle-même au contact de la masse des migrants pauvres, malheureux et dont la simple présence si contraire au mode de vie européen, entraîne la disparition de la civilisation de ces derniers.

    Les dernières cartouches des hussards de Bercheny sur les plages ou dans le réduit du mas provençal du narrateur sont aussi dérisoires, devant l'invasion, que les flèches de bois taillé des petits hommes, les javelots des Oumiates ou les harpons des Kaweskars. Le thème de la disparition de l'Occident confronté à sa propre décadence et à l'invasion extérieure est aussi évoqué dans Sept cavaliers qui n'est autre qu'un conte de la fin du monde européen. Les compagnons d'infortune, par leurs patronymes, leurs attitudes, leurs familles, leurs grades et leurs rangs militaires sont un condensé de l'Europe aristocratique. Leur monde s'écroule de l'intérieur, touché par un venin de mort, mais aussi de l'extérieur avec les invasions tchétchènes. Comme chez les Alakaloufs, ce qui a disparu ne laisse plus aucune trace derrière lui, sinon la sauvagerie inhumaine ; c'est la digestion d'une civilisation.

    Un monde idéal ?

    En parallèle, le monde européen idéal évoqué par Raspail est un univers de hiérarchies sociales strictes, d'honneurs chevaleresques, de discipline militaire, d'uniformes rutilants, de princes servis et obéis sans discuter, de vaillance conquérante, de traditions gaillardes, de cultes ancestraux païens perpétués par le truchement d'un catholicisme impeccable dans ses ornements liturgiques et son grégorien. C'est le monde de la principauté de Septentrion avant que ne commence la révolution, c'est l'univers idéal de l'enfance de Frédéric et Salvator dans Les Yeux d'Irène, c'est le panache du combat de Benoît dans L'Anneau du Pêcheur, c'est la dynastie des Pikkendorff dans Hurrah Zara !

    Mais à y regarder de plus près ce monde est figé ; figé dans des séparations civilisationnelles strictes qu'il est bon de maintenir pour la survie des peuples auxquels la rencontre serait insupportable ; figé aussi dans des époques. Si les Kaweskars sont bien dans leur paléolithique, les Européens des romans de Raspail ne semblent jamais aussi bien que dans une belle époque fin XIXe siècle, ultime avatar d'un grand et bel occident avant le chambardement suicidaire de la première guerre mondiale. Regardez le détail des uniformes des cavaliers, celui de la décoration des trains, des salles d'apparat, de la vaisselle, des voitures, tout cela est à mi-chemin entre les derniers feux du XIXe siècle et l'extrême limite du début des années 1950. Là, nous sommes dans un idéal, figé, et pour lequel la modernité est une catastrophe engendrant la disparition sous forme de mort lente.

    Sous la forme du roman et pour les peuples indiens d'Amérique ou de Sibérie, Raspail a un peu tenu le même rôle que Georges Dumézil dans le domaine de l'essai historique pour les peuples indo-européens, celui d'un passeur de mémoires, de chroniqueur ultime de races éteintes ou de civilisations amnésiques.

    Mais ces récits doivent être pris pour ce qu'ils sont, des contes, des méditations littéraires et non des manifestes ou des pamphlets comme le font parfois hardiment certains lecteurs de Raspail. Prendre ces histoires pour des manifestes et non des témoignages littéraires nous amènerait à rêver d'un monde mensonger, qui n'a jamais existé, celui de divisions fixes entre des peuples bloqués dans leur évolution. Au temps de la cité grecque, où chaque peuple avait son propre culte et par cette barrière sacrée était radicalement différent de son voisin, les passerelles et les unions existaient déjà, la confrontation ou l'alliance se fit souvent et l'évolution ne cessa jamais. Il n'en est pas différent aujourd'hui.

    Jean Raspail, romancier de génie, s'il se désole de ces disparitions, les sait inéluctables et n'en est que le témoin navré. Avec lui pleurons sur les peuples éteints comme on pleurerait sur les premiers morts d'une innombrable fratrie. Mais sachons-le, c'est un phénomène inévitable de la vie du monde.

    Gabriel Privat

    Du même auteur :

    -          Publié le 20 septembre 2016 : Jean Raspail. A la découverte d'un univers litteraire

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/litterature-cinema/2221-jean-raspail-et-les-peuples-disparus-mythe-du-fixisme-historique-ou-recit-desole-de-la-marche-du-monde-vers-sa-fin

  • La théorie de la conspiration n’est pas fasciste

    Nicolas Bonnal

    EuroLibertés cliquez ici

    1002027237.jpgOn confond dans nos médias subtils néonazisme et théorie de la conspiration, croyant ainsi condamner ceux qui, venus de droite, de gauche, du gaullisme ou du communisme, ne supportent plus ce système et son information.

    Au lieu d’écouter les experts, on ferait mieux de s’adresser au monstre directement. Voici ce qu’Hitler écrit de la conspiration et des conspirateurs (Mein Kampf, pp. 253-255) : « Seuls, de tout petits groupements, après des années de filtrage, pourraient acquérir le caractère de véritables organisations secrètes. Mais l’exiguïté même de pareilles formations leur enlèverait toute valeur pour le mouvement national-socialiste. »

    Le bric-à-brac ésotérique sur Thulé et le nazisme est arrivé après la guerre, destiné sans doute à diaboliser intellectuellement l’objet de toutes les haines postmodernes. Mais voici en tout cas ce que veut Hitler : des militants et pas des conspirateurs : « Ce dont nous avions besoin, ce n’étaient pas de cent ou deux cents conspirateurs audacieux, mais de centaines de milliers de militants fanatiques épris de notre idéal. Il fallait travailler non pas dans des conciliabules secrets, mais par de puissantes démonstrations de masses, et ce n’était point par le poignard ou le poison ou le revolver que le mouvement pouvait vaincre, c’était seulement par la conquête de la rue. »

    La théorie de la conspiration vide la rue, remplit les boîtes aux lettres, empêche la prise du Pouvoir. C’est pourquoi elle est encouragée par le Pouvoir qui la met en vedette en mimant la sévérité professorale.

    Or : « Nous devions faire comprendre au marxisme que le national-socialisme était le maître futur de la rue, et qu’il serait un jour le maître de l’État. »

    Hitler insiste sur les dégâts moraux de la théorie et surtout de la pratique de la conspiration : « Le danger des organisations secrètes est encore actuellement dans le fait que leurs membres perdent souvent toute notion de la grandeur de leur tâche, et qu’ils croient que le sort d’un peuple peut être décidé par un meurtre. »

    Opération JFK mal vue, donc…

    Pour Hitler, le problème est simple : la conspiration est réservée aux flemmards et la grandeur réside dans le mouvement social actif qui a disparu aujourd’hui, du côté des partis au Pouvoir comme du côté des contestataires.

    « Pour préserver aussi le militant de toutes les tentations de nourrir son activité par de petites conspirations, on devait, dès le début, l’initier complètement à la grande idée du mouvement et l’entraîner si entièrement à la tâche de la défense de cette idée, que son horizon s’élargirait aussitôt… De cette façon, la lutte contre l’État actuel était élevée au-dessus de l’atmosphère de petits actes de vengeance et d’activités de conspirateurs. »

    De ce point de vue, on pourra dire que la théorie de la conspiration, et sa pratique par nos légistes n’est pas « fasciste » : avis à nos nuées d’experts TV donc. Elle reflète nûment l’involution d’une société repue, ludique et fatiguée.

    Sur la théorie de la conspiration, lire Protocoles des sages de Sion : un paradoxe politique, théorique et pratique : « C’est un faux, c’est pour une très faible part un plagiat, c’est surtout un extraordinaire ouvrage de politique, théorique et pratique. Cet ouvrage comprend quatre textes : « Réflexions sur les « Protocoles » des Sages de Sion » de Bernard Plouvier, suivi des Éditions définitives des textes intégraux des livres de Serge Nilus (« « Protocoles » des sages de Sion »), Maurice Joly (« Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu »), suivi d’une victoire de Me Éric Delcroix (« L’abrogation de l’article 14 de la loi du 29 juillet 1881 »). Pour en savoir plus, cliquez là

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Tocqueville face à la théorie du complot

    Personne n’a expliqué le monde dit moderne et les siècles démocratiques mieux qu’Alexis de Tocqueville. On peut se demander alors ce que ce grand esprit terrassé par le césarisme plébiscitaire de Badinguet (qui stérilisa l’esprit français, en particulier l’esprit aristocratique) pouvait penser de la théorie du complot pour expliquer l’histoire. Or il n’y a pas à se le demander, car il a bien répondu sur ce point dans sa correspondance, à un ami, le sympathique marquis de Circourt, qui lui parlait de l’inévitable et fastidieux jésuite Barruel, auteur du pensum sur les conspirations maçonniques et illuminées pendant la révolution (dans le genre je préfère Robison ou le Napoléon de Walter Scott).

    Sur la gesticulation politique au XIXe siècle, Debord avait écrit dans ses beaux Commentaires :
    La « conception policière de l’histoire » était au XIXe siècle une explication réactionnaire, et ridicule, alors que tant de puissants mouvements sociaux agitaient les masses (1). »
    Tocqueville n’a donc pas lu le légendaire et sulfureux Barruel ; et d’expliquer pourquoi :
    « J’en ai toujours été détourné par l’idée que celui-ci avait un point de départ essentiellement faux. Sa donnée première est que la révolution française (il est permis de dire aujourd’hui européenne) a été produite par une conspiration. Rien ne me paraît plus erroné (2). »
    Il fait immédiatement une concession rhétorique d’usage (relisez Schopenhauer et son Art d’avoir toujours raison, qui est, dirait Allais, à se tordre) :
    « Je ne dis pas qu’il n’y eût pas dans tout le cours du dix-huitième siècle des sociétés secrètes et des machinations souterraines tendant au renversement de l’ancien ordre social. Au-dessous de tous les grands mouvements qui agitent les esprits se trouvent toujours des menées cachées. C’est comme le sous-sol des révolutions. »
    Mais Tocqueville rappelle l’essentiel. L’essentiel est qu’il n’y a pas besoin de théorie de la conspiration quand la théorie de la constatation fonctionne. Les Français voulaient que ça saute, comme aujourd’hui ils veulent que Juppé succède à Hollande, trop timide pour accueillir les réfugiés et faire la guerre à la Russie (ce sera leur manière d’être cool et révolutionnaire en 2017 aux bobos).
    « Mais ce dont je suis convaincu, c’est que les sociétés secrètes dont on parle ont été les symptômes de la maladie et non la maladie elle-même, ses effets et non ses causes. Le changement des idées qui a fini par amener le changement dans les faits s’est opéré au grand jour par l’effort combiné de tout le monde, écrivains, nobles et princes, tous se poussant hors de la vieille société sans savoir dans quelle autre ils allaient entrer (3). »
    Mais… Car il y a un mais.
    Nous ne supportons pas cependant ce déclin séculaire de l’histoire, mise au service de ce que Bernanos nomme le « gueuloir de la presse ». Nietzsche parle lui dans la deuxième considération inactuelle du carnaval et de trivialité du présent appliquée au passé ; c’est déjà la fin des humanités.
    La crise de la science historique n’échappa pas à notre auteur – et là je cite la bible américaine du maître, quand Tocqueville souligne les limites de la science historique contemporaine :
    « Les historiens qui vivent dans les temps démocratiques ne refusent donc pas seulement à quelques citoyens la puissance d’agir sur la destinée du peuple, ils ôtent encore aux peuples eux-mêmes la faculté de modifier leur propre sort, et ils les soumettent soit à une providence inflexible, soit à une sorte de fatalité aveugle (4).»
    Et Tocqueville ajoute, inquiété par cette vision tronquée de l’histoire qui dénie à l’homme son rôle sur sa vie, homme conditionné par Darwin puis par les sciences sociales :
    « On dirait, en parcourant les histoires écrites de notre temps, que l’homme ne peut rien, ni sur lui, ni autour de lui. Les historiens de l’Antiquité enseignaient à commander, ceux de nos jours n’apprennent guère qu’à obéir. Dans leurs écrits, l’auteur paraît souvent grand, mais l’humanité est toujours petite. »
    Notre écrivain ajoute dans le même chapitre :
    « Si cette doctrine de la fatalité, qui a tant d’attraits pour ceux qui écrivent l’histoire dans les temps démocratiques, passant des écrivains à leurs lecteurs, pénétrait ainsi la masse entière des citoyens et s’emparait de l’esprit public, on peut prévoir qu’elle paralyserait bientôt le mouvement des sociétés nouvelles et réduirait les chrétiens en Turcs (5). »
    Aurait-il prévu l’islamisation euphorique et surtout volontaire de notre vieille Europe ? C’est l’historien de l’Espagne Stanley Payne qui, désespéré par l’anesthésie de cet ancien grand peuple, dénonça la torpeur de ces temps post-historiques. Raison de plus pour rendre hommage à la nouvelle révolution américaine menée par Rocambole Donald Trump !!

    Nicolas Bonnal

    1. Debord, Commentaires, XX
    2. Tocqueville, correspondance, A M. LE COMTE DE CIRCOURT, Tocqueville, 14 juin 1852.
    3. Ibid.
    4. De la Démocratie en Amérique II Première partie CHAPITRE XX
    5. Ibid.

    http://philippedelbauvre.blogspot.fr/

  • France Télévisions : trop de salaires élevés et trops de cadres

    Ce rapport de la Cour des Comptes va faire réaliser aux Français à quoi sert la redevance :

    6a00d83451619c69e201bb094bbe67970d-200wi.png"La Cour des comptes aimerait bien savoir ce que font réellement les 550 personnes les mieux payées de France Télévisions (...)

    Passée relativement inaperçue, la sixième des 23 recommandations des magistrats enjoint la direction à passer en revue "le contenu effectif des postes occupés par les salariés les mieux rémunérés de l’entreprise". Cette évaluation, jugée "indispensable", concernerait 550 salariés percevant un salaire supérieur "à 8.000 euros brut par mois", précise l'institution. Citant un travail similaire entrepris par la BBC, cet audit permettrait d'évacuer les doutes et "interrogations", précise la Cour des comptes à Business Insider France.

    Dans le détail, 547 salariés ont bénéficié en 2015 d’une rémunération de plus de 96.000 euros annuels bruts, dont 191 une rémunération supérieure à 120.000 euros annuels bruts (...)

    La Cour des comptes relève un sur-encadrement chez France Télévisions. Selon les magistrats, ce taux s'est élevé à 79 % chez les personnels techniques et administratifs (PTA) en 2014,  soit 4746 des 6013 permanents.

    Les journalistes ne sont en pas en reste : le nombre de journalistes affectés à des fonctions de coordination et d’encadrement est de 26 % en 2015 par rapport aux journalistes "de terrain", c’est-à-dire affectés aux reportages et au contenu de l’information. 

    "Cette disproportion est encore plus marquée au sein de la direction de l’information où ils atteignent 40 %, dont 149 rédacteurs en chef ou rédacteurs en chef adjoint", précisent les magistrats dans leur rapport (...)

    En partant des deux taux relevés par la Cour des comptes, les cadres représentaient 62,77 % des effectifs en 2014.

    Il y  a donc trois fois plus de cadres chez France Télévisions que dans les entreprises françaises, la moyenne se situant entre 17 % et 18 % de la population active française"

    La propagande politique d'Etat coûte cher au contribuable...

    LogoFTV_chaineVol

    Philippe Carhon

  • De la guerre (John Keegan)

    De-la-guerre.jpgSir John Keegan (1934-2012), historien de la guerre, a enseigné pendant vingt-six ans à l’Académie royale militaire de Sandhurst.

    Ce volumineux ouvrage regroupe Anatomie de la batailleL’Art du commandement et Histoire de la guerre, trois livres fondamentaux pour quiconque s’intéresse à l’art de la guerre.

    Anatomie de la bataille, paru en 1976, modifia considérablement l’approche classique de l’étude des grandes batailles de l’Histoire en ne s’intéressant plus uniquement aux analyses d’état-major mais aussi à la façon dont les événements sont vécus par les soldats. A travers l’examen minutieux des batailles d’Azincourt, de Waterloo et de la Somme, l’auteur décrit les évolutions techniques, stratégiques et tactiques mais aussi les aspects liés au traitement des blessés lors de chacun de ces conflits, avant d’entamer une réflexion sur les batailles de demain. 

    L’Art du commandement évalue les qualités de commandement qui font le succès sur le champs de bataille. John Keegan présente les différentes facettes de l’âge héroïque du commandement militaire à partir du cas d’Alexandre le Grand, le compare à Wellington, à Grant et à Hitler avant de conclure sur l’âge posthéroïque du commandement dans le monde nucléaire.

    Histoire de la guerre passe en revue la guerre dans l’histoire de l’humanité, à travers les âges et les civilisations. Il apparaît ainsi que la culture reste ce qui détermine en premier la nature de la guerre. La guerre orientale est différente de la guerre européenne. L’auteur examine ces aspects culturels, anthropologiques et juridiques, les caractéristiques des armées, les questions liées au ravitaillement et à la logistique ainsi que les évolutions de l’armement.

    Cet ensemble forme une somme utile aux officiers comme aux amateurs d’histoire militaire.

    De la guerre, John Keegan, éditions Perrin, 1248 pages, 30 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/de-la-guerre-john-keegan/63315

  • Les Brigades Internationales ? Arte reprend les mensonges les plus éhontés de la propagande marxiste-léniniste

    Ce mardi 25 octobre, Arte a présenté, en début de soirée, une émission sur les Brigades internationales. En soi, en tant que documentaire, une telle émission est forcément extrêmement intéressante. Mais, comme l'annonçaient les magazines de programmes télé, le parti-pris « pro-Brigades » était évident. Pour résumer : à ma gauche, les tout gentils, les tout bons, on n'ose pas dire les saints mais c'est l'idée : j'ai nommé, les Brigades internationales ; à ma gauche, le grand méchant loup, la bête immonde, l'horreur absolue : comprenez, Franco. 

    Que les marxistes - ou ce qu'il en reste - pensent cela, au fond, ce n'est pas surprenant. Mais qu'une grande chaîne de télévision, avec le recul que donnent les quatre-vingts ans qui nous séparent de la Guerre d'Espagne, reprenne ce schéma faux, tout simplement « historiquement faux », voilà qui dépasse l'entendement. On veut bien que, pour vulgariser - au bon sens du terme - les chaînes fassent des choses simples et accessibles au grand public ; c'est le but de la manœuvre. Mais, là, on passe directement du simple au simplisme, et carrément au simplet.

    Qu'on nous permette donc, en deux mots, de remettre les choses à l'endroit...

    En 1936, le féroce Staline règne sans partage sur l'Union soviétique ; et, avec lui, sa dictature sans pitié, la pire horreur qu'ait connu le monde depuis les origines de l'humanité. Et il a son plan, dont il ne fait pas mystère : étendre le Paradis soviétique à l'Europe entière, d'abord, puis au monde entier, ensuite. Il arrivera, en 45, par la faiblesse et la nullité politique de Roosevelt, à s'emparer de la moitié de l'Europe, et on sait ce qu'ont souffert les peuples d'Europe de l'Est - en plus du peuple russe qui, lui, la subissait déjà depuis 30 ans - de la part de cette monstruosité sans nom qu'était le marxisme-léninisme.

    Mais, en 36, Staline ne martyrise « que » la Russie, devenue Union soviétique. Et il voit dans la guerre civile espagnole l'occasion rêvée de prendre l'Europe de l'Ouest à revers, par l'Espagne. Le Komintern triomphant de l'époque jette toutes ses forces - par la propagande et par les armes - dans cette bataille pour s'emparer de l'Espagne et, forcément, du Portugal : la possession de la péninsule ibérique, c'est le début de la conquête de l'Europe, du monde...

    Mais - car il y a un « mais » - Staline va tomber sur un obstacle majeur : Franco. Franco va être le premier, et le seul, à vaincre militairement, sur le champ de bataille, les armées de la sinistre révolution. « En campo abierto y buena lid », comme on dit en castillan ; c'est-à-dire, "à la loyale", sur le champ de bataille, et « Cara al sol », face au soleil... 

    Cela, bien sûr, ne sera jamais pardonné à Franco. En dépit du simple bon sens, de la simple observation des faits, la propagande effrénée du Komintern va déverser une telle quantité de mensonges que sa grossière propagande va devenir une vérité, « la » vérité officielle. Et le reste, même quatre-vingts ans après, du moins pour ceux qui ont des oreilles pour entendre mais ne veulent pas entendre ; et des yeux pour voir, mais en veulent pas voir : Arte, en reprenant à son compte tous les clichés les plus faux sur le sujet, a dignement représenté le camp du mensonge révolutionnaire soviétique, ce mardi soir, et elle n'a vraiment pas de quoi en être fière... 

    Franco a écrasé la révolution marxiste-léniniste, car c'est de cela qu'il s'agit lorsqu'on parle de cette horreur que fut la République espagnole. Et il a bien fait.  

    Il a rendu service à son pays, d'abord, à qui il a évité les Stasi, les Ceaucescu, les désastres écologiques, les goulags et autres abominations qui furent le lot de ce que l'on a osé appeler les « démocraties populaires » !

    Il a rendu service à la France, ensuite, lorsque, Hitler ayant écrasé les troupes d'une république qui n'avait su ni préparer ni éviter la guerre, il refusa à ce même Hitler, lors de son entrevue avec lui, à Hendaye, le passage des troupes nazies par l'Espagne : elles auraient alors fondu sur nos forces libres d'Afrique du Nord, et l'on imagine aisément la suite... 

    Il a rendu service à l'Europe et au monde, enfin, en hâtant la fin de la guerre,refusant à Hitler toutes ses demandes, n'entrant pas en guerre à ses côtés, ce qui équivalait à agir dans le sens des intérêts de la paix - en refusant une extension encore plus grande du conflit - des intérêts de l'Europe et de la Civilisation.  

    Constatant son échec complet, et conscient de s'être fait berner, Hitler devait d'ailleurs déclarer, en substance, qu'il préférerait se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer une négociation avec un homme pareil...  

    En face de Franco, et contre lui, les Brigades internationales : ces hommes, jeunes pour la plupart, qui ont mis leur fougue, leur courage, leur héroïsme au service de l'Empire du Mal ; qui l'ont d'ailleurs amèrement regretté (au moins, cela, on le montre bien dans l'émission...) mais qui ont droit à tous les éloges sur Arte. 

    Chacun choisira son camp !... 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/