culture et histoire - Page 1197
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(4) Les Rois de France - Charlemagne
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Le Front national renonce à son défilé du 1er mai
Le parti frontiste, par l’intermédiaire de son vice-président, Florian Philippot, a annoncé qu’il renonçait à son traditionnel défilé du 1er mai en l’honneur de Jeanne d’Arc qui sera désormais remplacé par un « grand banquet national ».
Florian Philippot, lors du dernier défilé du 1er mai. Photo AFP
Une petite révolution au sein du Front national. « Le 1er mai continue, mais le 1er mai continuera sous une nouvelle forme », a expliqué le vice-président du FN sur France 2. « Évidemment le 1er mai c’est la fête du Travail et c’est Jeanne d’Arc. Donc il y a aura un hommage à Jeanne d’Arc, dans ce 1er mai innovant, renouvelé », a estimé le député européen.
Et de dessiner les contours de ce 1er mai « new-look ». « Il y aura bien sûr un hommage à Jeanne d’Arc le matin, autour de Marine Le Pen, et un grand banquet national, un grand banquet patriote où plusieurs orateurs pourront prendre la parole et évidemment la conclusion sera faite par Marine », a-t-il détaillé. « Ce sera dans une très bonne ambiance puisque nous pourrons partager ces combats que sont la défense de la patrie et évidemment la fête du Travail ».
Quid, dès lors, du traditionnel défilé ? « Non, le défilé ne sera plus dans la nouvelle version. Par ailleurs je pense que ce n’est pas mal, pour des raisons de sécurité également », a conclu Florian Philippot.
Vu sur Valeurs Actuelles
Le FN officiel n’honorera plus Sainte Jeanne d’Arc... Vous pouvez marcher aux côtés de l’Action fran9aise !
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Front-national-renonce-a-son
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20 mars : salon du livre de l'Agrif
Le dimanche 20 mars 2016 de 13h30 à 19h Espace Charenton Paris 12e 327 Rue de Charenton, 75012 Paris
Interventions de Bernard Antony, Guillaume de Thieulloy, Jeanne Smits et Jérôme Triomphe.
Environ 100 auteurs seront présents.
L'AGRIF cherche des bonnes volontés pour l'organisation sur place : vous pouvez appeler le 01 40 46 96 31.
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Le Quadrilatère maurrassien
Article paru sur a-rebours.fr et dans L’AF2000
« Oui ou non, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » Telle est la question fameuse posée par Maurras en 1900 à ses contemporains, - et particulièrement aux nationalistes français -, dans son Enquête sur la monarchie. Ces quatre adjectifs sont un excellent moyen de résumer l’ensemble de la doctrine d’Action française.
« Traditionnelle, héréditaire ». L’unité du commandement est bonne en elle-même, - « qu’un seul soit chef, qu’un seul soit roi » selon la formule homérique -, mais elle ne suffit pas. Le dictateur, le César, sorti des urnes ou des circonstances, est un ambitieux, un individu d’exception pour le meilleur mais aussi pour le pire. Napoléon par sa grandeur et par son échec final incarne parfaitement cet écueil. À l’inverse le monarque héréditaire bénéficie d’une légitimité qui dépasse sa seule personne ; il n’a pas non plus à prendre le pouvoir, à intriguer, à séduire pour l’obtenir ; surtout il est préparé à sa tâche dès l’enfance. L’Action française n’envisage donc pas d’autre monarchie que la royauté capétienne qui a fait la France. [.....]
La suite sur A Rebours
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Quadrilatere-maurrassien
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« La face cachée de l’islamisation »… un nouveau livre dans nos librairies
Ce livre, attendu, n’est pas une révélation pour qui s’intéresse aux travaux du Professeur Yassine Essid [1]. Il s’inscrit, en effet, dans le droit fil de ses ouvrages portant sur la genèse de la pensée économique chez les arabes [2].
On y retrouve une grande rigueur d’analyse fondée sur une critique approfondie des sources lui permettant d’établir une chronologie argumentée et cohérente sur laquelle il construit son sujet, présenté pour l’essentiel sous la forme d’un récit très précisément articulé et déroulé selon une logique implacable.
L’auteur nous propose dans cette recherche, publiée à Paris chez les éditions de l’Aube, d’enquêter sur ce qu’il nomme la « face cachée de l’islamisation ». Dans les trois premiers chapitres de son livre, il nous présente le contexte historique dans lequel l’idée de la finance islamique a été conçue.
Née en 1973, dans la foulée du quadruplement des prix du pétrole et de l’embargo pétrolier arabe, la Banque Islamique du Développement (IDB), basée à Djeddah, posa les jalons d’un système d’entraide fondé sur des principes islamiques comme la prohibition de l’intérêt.
Deux ans plus tard, en 1975, la Dubaï Islamic Bank (DIB), la première banque universelle privée islamique, voit le jour. En 1979, apparaît également la première compagnie d’assurances islamique, Islamic Insurance Company of Soudan.
Au cours de la décennie suivante, le nombre des institutions financières islamiques et le volume de leurs actifs croissent de manière ininterrompue et ces opérateurs commencent, pour la première fois, à étendre leur activité au-delà des frontières physiques du Moyen Orient (en Asie de Sud-Est, dans un premier temps, vers l’Afrique de Nord et les pays de l’Europe occidentale par la suite).
En France, l’Institut français de finance islamique (IFFI) a été créé en 2009 et la place de Paris dispose depuis 2010 d’un cadre juridique, fiscal et réglementaire permettant la réalisation d’opérations de finance islamique et le développement des banques du même type.
Dans les deux derniers chapitres de son livre, l’auteur nous présente une lecture critique de ce nouveau type de finance. Selon le Professeur Essid, le mélange particulier entre techniques financières et éthique religieuse que représente la finance islamique suscite de nombreuses appréhensions et polémiques.
Elle est ainsi parfois considérée incompatible avec une société laïque, construite sur la séparation entre le religieux et l’État. L’auteur se propose aussi d’étudier le mythe du « bon musulman » qui ferme les yeux sur la provenance des capitaux des banques considérées comme islamiques.
Puis par le truchement de l’histoire, il pose une question capitale sur le sens des slogans utilisés par ces banques. Ainsi, la mourabaha, l’un des principaux outils utilisés par les banques islamiques pour prêter de l’argent au « bon musulman » n’est qu’un intérêt déguisé puisque la marge facturée par la banque islamique au client ressemble tant à l’intérêt que certains estiment qu’il ne s’agit que d’un habillage cosmétique pour duper le client.
Là où une banque conventionnelle aurait simplement proposé un intérêt à 5%, la banque islamique obtient le même résultat à travers un montage commercial d’achat et de revente. Ici, l’interdiction de l’intérêt dans le système financier islamique est contournée par l’usage de la commission, pratiquée à des taux souvent astronomiques.
À travers cette recherche fouillée, Yassine Essid entend dénoncer la soumission déguisée au Wahhabisme à qui on donne encore plus d’emprise sur nos sociétés modernes. Il entend dénoncer aussi les fondements de la finance islamique conçue, depuis quelques décennies, comme un élément constructif du radicalisme sociétal.
Le livre de Yassine Essid est un appel aux gardiens de l’orthodoxie pour qu’ils cessent leur manipulation basée sur l’adhésion des cœurs et des esprits des simples musulmans aux normes d’une lecture primaire, littéraliste et fondamentaliste du Coran.Mohamed Arbi Nsiri – Historien
1/ Yassine Essid, est un professeur d’histoire médiévale à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. Ancien doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de Sfax. Il est également président du Groupe d’études et de recherches interdisciplinaires sur la Méditerranée.
2/ Yassine Essid est l’auteur de plusieurs ouvrages qui portent sur la pensée économiques arabes dont :
– At-tadbir/Oikonomia : Pour une critique des origines de la pensée économique arabo-musulmane, Tunis, Édition T.S, 1993
– A Critique of the Origins of Islamic Economic Thought, Leiden-New York, Brill édition, 1995
– Dictionnaire historique de la pensée arabe et musulmane (avec Youssef Seddik), Tunis, MediaCom, 1998 -
(3) Les Rois de France - Charles Martel et Pépin le Bref
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Julius Evola : « La doctrine aryenne du combat et de la victoire » deuxième partie
D’après l’enseignement des anciens, le principe est une force supra-individuelle, supérieure donc à la naissance et à la mort. Le second, le principe individualisé, conscience conditionné par le corps et le monde extérieur, est destiné selon la voie normale, à la dissolution ou à la survivance éphémère propre aux ombres. Dans la tradition nordique l’image des walkyries a plus ou moins la même signification que le démon. Elle se confond dans de nombreux textes avec celle de la fylgia (littéralement : l’accompagnatrice), entité spirituelle, agent de l’homme à laquelle est soumis son destin. Comme la kynfylgia, la Walkyrie est ─ semblable aux Lares romains ─ la force mystique du sang. Il en est de même pour les fravashi de la tradition aryano-iranienne. La fravashi, explique un éminent orientaliste, « est la force intérieure de tout être humain et ce qui le soutient et préside à sa naissance et à sa vie ». Comme les Lares romains, les fravashi sont en contact avec les forces primordiales d’une lignée et ─ comme les Walkyries ─ elles sont les déesses terrifiantes de la guerre qui concèdent fortune et victoire.
Voici la première connexion que nous devons découvrir. qu’y a-t-il de commum entre cette force mystérieuse qui représente l’âme profonde de la race et le transcendantal dans l’individu, et les déesses de la guerre ? Pour bien comprendre ce point, il faut rappeler que les antiques indo-germains avaient une conception, en quelque sorte, aristocratique et différenciée de l’immortalité. Tous n’échappent pas à l’auto-dissolution, à la survivance lémurique dont l’Hadès et le Nifflheim étaient les images symboliques. L’immortalité est le privilège de quelques-uns et, selon la conception aryenne, un privilège avant tout héroïque. La survivance ─ non comme ombre, mais comme demi-dieu ─ n’est réservée qu’à ceux qu’une action spirituelle particulière a élevé d’une nature à l’autre. Ici, malheureusement, il ne nous est pas possible de fournir toutes les preuves à l’appui de l’affirmation qui va suivre : techniquement, cette action spirituelle consistait à transformer le moi individuel de la conscience normale ─ circonscrite et individualisée ─ en une force profonde, supra-individuelle, force individualisante supérieure à la naissance et à la mort, à laquelle, avons-nous dit, correspondait l’idée de « démon ».
Mais même le démon est au-delà de toutes les formes finies où il se manifeste, non seulement parce qu’il représente la force primordiale de toute une lignée, mais aussi en raison de son intensité. Le brusque passage de la conscience ordinaire à la force, symbolisée par le démon, provoquait donc une crise destructrice, semblable à une décharge de tension trop haute de potentiel dans le circuit humain. Prenons le cas, où, à la suite de conditions tout à fait exceptionnelles, le démon pénètre dans l’individu et lui fait éprouver une transcendance destructrice : il provoquerait comme expérience active de la mort; d’où l’évidence de la seconde connexion, c’est-à-dire la confusion de l’image du double ou du démon, dans les mythes de l’antiquité, avec la divinité de la mort. Dans la tradition nordique, le guerrier voit sa Walkyrie, au moment de la mort ou d’un danger mortel.
Allons plus loin. Dans l’ascèse religieuse, mortification, renoncement au propre Soi, tension dans l’abandon à Dieu, sont les moyens préférés pour essayer de provoquer la crise en question et la dépasser d’une manière positive. Nul n’ignore des expressions comme : « mort mystique » ou « l’obscure nuit de l’âme », etc. qui indiquent ces états. Par contre, dans le cadre de la tradition héroïque, la voie pour atteindre ce but est représentée par la tension active, la libération dionysiaque de l’action. Au plus bas degré de la correspondance phénoménologique, nous trouverons par exemple la danse comme technique sacrée pour évoquer et induire, à travers l’extase de l’âme, les forces latentes dans les profondeurs. Dans la vie de l’individu, libérée par le rythme dionysiaque, s’insère une autre vie, comme si en affleurait le principe. « Horde sauvage », Furies, Erinnyes et autres entités spirituelles analogues dramatisent cette force en termes symboliques. Elles correspondent donc à une manifestation du démon dans sa transcendance terrifiante et active. A un degré plus élevé, nous trouvons les jeux guerriers sacrés. Plus haut encore : la guerre. Nous nous trouvons ainsi ramenés à la conception aryenne primordiale du combat et de l’ascèse guerrière.
Quand le danger du combat héroïque atteint son maximum il y a la possibilité d’une expérience supranormale. Déjà l’expression latine « ludere » ─ jouer, combattre, semble contenir l’idée de résoudre car c’est l’une des nombreuses propriétés inhérentes au combat que de libérer des limitations individuelles et de faire surgir des libres forces cachées dans les profondeurs. Il en découle le principe de la troisième assimilation : les démons, les lares, le soi individualisant, non seulement sont identiques aux Furies, Erinnyes et natures dionysiaques déchaînées qui, par ailleurs offrent de nombreux traits communs avec les déesses de la mort, mais ils assument aussi une signification identique à celle des vierges qui mènent à l’assaut dans les batailles, aux Walkyries et aux fravashi. Les fravashi sont présentées, dans les textes, comme « les terrifiantes, les toutes puissantes », « celles qui écoutent et qui concèdent la victoire à qui les invoque » ─ ou, plus exactement, à qui les évoque en soi-même.
De là à la dernière similitude, il n’y a qu’un pas. Enfin, dans les traditions aryennes, ces entités guerrières prennent les traits des déesses de la victoire, métamorphose qui caractérise l’heureux accomplissement des expériences intérieures. De même que le démon ou le double signifient un pouvoir profond et supraindividuel à l’état latent par rapport à la conscience ordinaire, de même les Furies et les Erynnies sont le reflet d’une manifestation particulière de déchaînement et d’irruptions démoniaques ─ et les déesses de la mort, les Walkyries, les fravashi, etc., président à des situations analogues quand elles se vérifient à travers un combat héroïque ─ ainsi la déesse de la Victoire est-elle l’expression du triomphe du Soi sur cette puissance. C’est la marque d’une tension victorieuse vers une condition située au-delà du danger inhérent à l’extase et aux formes de destruction subpersonnelles. Danger qui existe toujours dans la frénésie de l’action dionysiaque et même héroïque. L’attraction d’un état spirituel, réellement suprapersonnel, qui rend libre, immortel, intérieurement indestructible, le « devenir un des deux » (les deux éléments de l’essence humaine) s’exprime par cette représentation de la conscience mythique.
Passons maintenant à la signification dominante des traditions héroïques primordiales, à la conception mystique de la victoire. Fondamentalement, c’est la conception d’une correspondance efficace entre physique et métaphysique, visible et invisible là où les actions de l’esprit manifestent des traits supra-individuels et s’expriment à travers des opérations et des faits réels. C’est sur ces bases que fut pressentie une réalisation spirituelle comme l’âme secrète de certaines actions authentiquement guerrières dont le couronnement était la victoire effective. Les aspects matériels de la victoire militaire deviennent alors l’expression d’une action spirituelle qui a provoqué la victoire, au point où extérieur et intérieur se rejoignent. La victoire apparaît comme le signe tangible d’une consécration de renaissance mystique réalisée dans ce point précis. Les Furies et la Mort, matériellement affrontées par le guerrier sur le champ de bataille, l’affrontent également sur le plan intérieur et spirituel sous forme de la menaçante irruption des forces primordiales dans son être. Dans la mesure où il triomphe d’elles, il obtient la victoire.
C’est ce qui explique, dans un monde soumis à la tradition, pourquoi toute victoire avait une signification sacrée. ainsi le dux (le général de l’armée) acclamé sur le champ de bataille témoignait de l’expérience et de la présence de cette force mystique qui le transformait. On comprend alors la signification profonde du caractère ultraterrestre attaché à la gloire et à la « divinité » du vainqueur, et que l’antique célébration romaine du triomphe ait pu assumer un caractère beaucoup plus sacré que militaire. Dans les anciennes traditions aryennes primordiales le symbolisme des Victoires, Walkyries et entités analogues guidant l’âme du guerrier vers le « ciel » ─ comme le mythe du héros victorieux, l’Héraklès dorien qui reçoit de Niké, la déesse de la victoire, la couronne qui lui confère l’indestructibilité olympienne ─ ce symbolisme se manifeste maintenant sous une lumière bien différente. De même qu’il devient qu’à ne vouloir considérer ces choses seulement comme « poésie », rhétorique et fable, est une manière de voir aussi déformée que superficielle.
La théologie mystique enseigne que dans la gloire se réalise la transfiguration spirituelle sanctifiante ; et l’iconographie chrétienne nimbe la tête des saints et des martyrs de l’auréole de la gloire. C’est la trace de l’héritage, même affaibli, de nos traditions héroïques les plus hautes. La tradition aryano-iranienne connaissait déjà le feu céleste entendu comme gloire ─ hvarenô ─ qui descend sur les rois et sur les condottieri, les rend immortels et les témoigne par la victoire. C’est l’antique couronne royale rayonnante qui symbolisait la goire comme feu solaire et céleste. Lumière, splendeur solaire, gloire, victoire, divinité royale sont les images qui, dans le monde aryen, sont en étroite connexion, non comme abstractions ou inventions de l’homme mais comme forces et pouvoirs représente pour nous le sommet lumineux de notre conception commune de l’action, au sens traditionnel.
Nous pouvons, encore aujourd’hui, comprendre cette conception traditionnelle à condition de faire abstraction de ses manifestations extérieures et conditionnées par les temps. Si nous voulons aujourd’hui dépasser la spiritualité usée, anémique, fondée sur des spéculations abstraites ou des sentiments pitoyables, si nous voulons dépasser la dégénérescence, au sens matérialiste du mot, de l’action, où pourrait-on trouver de meilleurs points de repère que dans les idéaux de l’homme aryen primordial ?
Mais ce n’est pas tout. Les tensions matérielles et spirituelles se sont, ces derniers temps, comprimées à un tel point en Occident qu’elles ne peuvent plus se résoudre que par le combat. Avec la guerre actuelle, une époque va au-devant de sa propre fin, et voici que déferlent des forces qui ne peuvent plus être dominées et transformées dans la dynamique d’une nouvelle civilisation d’idées abstraites, de prémisses « universalisantes » ou de mythes irrationnellement conçus. Aujourd’hui, c’est une action bien plus profonde et essentielle qui s’impose, car, au-delà des ruines d’un monde bouleversé et condamné, commence pour l’Europe une ère nouvelle.
Or, dans cette perspective tout dépendra de la forme que l’individu pourra donner à l’expérience du combat ; s’il sera en mesure d’assumer héroïsme et sacrifice comme une purification (catharsis), comme un moyen de libération et de réveil intérieur. C’est dans le combat lui-même qu’il convient de réveiller et de tremper cette force qui, au-delà des tempêtes du sang et des misères, favorisera, avec une nouvelle splendeur et une paix puissante, une nouvelle création.
C’est pour cela qu’aujourd’hui il faudrait réapprendre, sur le champ de bataille, l’action pure, non seulement comme ascèse virile, mais aussi comme purification et voie vers des formes supérieures de vie, valables en elles-mêmes, ce qui, implique évidemment, un certain retour à la tradition primordiale aryano-occidentale. Et le mot d’ordre des temps révolus résonne encore : « La vie comme arc; l’âme comme une flèche; l’esprit absolu comme cible à atteindre ». Celui qui, encore aujourd’hui, vit le combat dans cette reconnaissance, restera debout, là où les autres tomberont ─ et il sera une force invincible. Cet homme nouveau vaincra en soi tout drame, toute obscurité, tout chaos, et dans l’avènement des nouveaux temps, il représentera le principe d’un nouveau développement. Selon la tradition aryenne primordiale l’héroïsme des meilleurs peut réellement assumer une fonction évocatrice, c’est à dire être susceptible de rétablir le contact, perdu depuis des siècles, entre ce monde et celui de l’au-delà. alors le combat ne sera plus une horrible boucherie, n’aura plus la signification d’un destin désolé, conditionné par la volonté de puissance, mais sera la preuve du droit et de la mission d’un peuple. alors la paix ne signifiera plus un nouvel enlisement dans la grisaille bourgeoise quotidienne, ni le relâchement de la tension opérante dans la bataille, mais sera, au contraire, son accomplissement.
C’est pour cela que nous voulons aujourd’hui refaire nôtre la profession de foi des anciens qui s’exprime en ces mots : « Le sang des héros est plus sacré que l’encre des érudits et que la prière des dévots » et qui encore à la base de la conception traditionnelle, selon laquelle, dans la « guerre sainte », bien plus que les individus, agissent les forces mystiques primordiales de la race. Ces forces des origines créent des empires mondiaux et donnent à l’homme « la paix victorieuse ».
Julius Evola
Symboles et « mythes » de la Tradition Occidentale (recueil de 1977)
Appendice : La doctrine aryenne du combat et de la victoire (publié pour la première fois vers 1940-41)
Édition Archè Milano, 1980, p. 173-182.
Source : Front de la Contre-Subversion
https://la-dissidence.org/2016/01/04/julius-evola-la-doctrine-aryenne-du-combat-et-de-la-victoire/
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Julius Evola : « La doctrine aryenne du combat et de la victoire » première partie
« Le déclin de l’Occident », selon la conception de son auteur, est reconnaissable à deux caractéristiques importantes : en premier lieu, le développement pathologique de tout ce qui est activisme ; en second lieu le mépris des valeurs de la connaissance intérieure et de la contemplation.
Par connaissance, ce critique n’entend pas rationalisme, intellectualisme ou jeux prétentieux de lettrés ; par contemplation, il n’entend pas séparation du monde, renoncement ou détachement monacal mal compris. Bien au contraire, connaissance intérieure et contemplation représentent les formes les plus normales et les mieux appropriés de la participation de l’homme à la réalité supranaturelle, suprahumaine et suprarationnelle. En dépit de cet éclaircissement, à la base de cette conception, il y a une prémisse inacceptable pour nous. Car il est tacitement sous-entendu que toute action dans le domaine matériel est limitante et que la plus haute spiritualité n’est accessible que par des voies autres que l’action.
Ce point de vue est influencé par une conception de la vie, essentiellement étrangère à l’esprit aryen, pourtant si profondément enraciné dans le mode de penser de l’Occident christianisé qu’on le retrouve jusque dans la conception impériale dantesque. L’opposition entre action et contemplation était totalement inconnue des anciens Aryens. Action et contemplation n’étaient pas conçues comme les deux termes d’une opposition. Elles désignaient seulement deux voies distinctes pour la même réalisation spirituelle. En d’autres mots, on pensait que l’homme pouvait dépasser le conditionnement individuel et participer à la réalité supranaturelle non seulement à travers la contemplation, mais aussi à travers l’action.
Si nous partons de ce point de vue, il faut évaluer d’une manière différente le caractère de progressive déchéance de la civilisation occidentale. La tradition de l’action, typique des races ariano-occidentales, a cependant progressivement déviée. Ainsi l’Occident moderne en est-il arrivé à ne plus connaître ni considérer qu’une action sécularisée et matérialisée, sans aucun point de contact transcendantal ─ une action désacralisée qui devait fatalement dégénérer en agitation et passion pour se résoudre dans l’action pour l’action ; ou bien une action uniquement liée à des effets conditionnés par le temps. Certes, une action conçue dans ces termes ne peut avoir pour pendant, dans le monde moderne, les valeurs ascétiques et authentiquement conteplatives, mais seulement une culture fumeuse et un credo terne et conventionnel. Tel est notre point de repère pour aborder la situation.
Si seulement le mot d’ordre de tout mouvement de renouveau est : « revenir aux sources », alors il est indispensable de reprendre conscience de la conception aryenne primordiale de l’action. Cette conception doit « agir », transformer et évoquer dans l’homme nouveau de bonne race des forces vitales. Et c’est justement dans la pensée du monde aryen primordial que nous voulons, aujourd’hui, faire un bref excursus, afin de remettre en lumière certains éléments fondamentaux de notre tradition commune, et en particulier le sens du combat, de la guerre et de la victoire.
Bien entendu pour l’antique guerrier aryen la guerre correspondait à une lutte éternelle entre les forces métaphysiques. D’un côté il y avait le principe olympien de la lumière, la réalité ouranienne et solaire ; de l’autre, la violence brute, l’élément titanico-tellurique, barbare au sens classique, féminin-démoniaque. Le thème de ce combat métaphysique revient sous mille formes dans toutes les traditions d’origine aryenne. Tout combat, au sens matériel, était toujours vécu avec la conscience plus ou moins grande qu’il n’était qu’un épisode de cette antithèse. Or, de même que l’aryanité se considérait comme la milice du principe olympien, de même les anciens Aryens éprouvaient le besoin de ramener à ce point de vue la légitimation ou la consécration suprême du droit au pouvoir et de la conception impériale, mettant ainsi en évidence leur caractère antiséculier.
Dans l’image du monde traditionnel toute réalité devenait symbole. C’était valable pour la guerre, même du point de vue subjectif et intérieur. Ainsi guerre et voie du divin pouvaient se fondre en une seule et même entité.
Nul n’ignore les témoignages significatifs que nous offrent les traditions nordico-germaniques. Toutefois il convient de signaler que ces traditions, telles qu’elles nous sont parvenues, sont fragmentaires et mélangés, ou ne représentent que la matérialisation des plus hautes traditions aryennes primordiales, rabaissées souvent au niveau de superstitions populaires Ce qui ne nous empêchera pas d’en fixer certains motifs.
Avant tout, il ne faut pas oublier que le Walhalla est le siège de l’immortalité céleste, réservé principalement aux héros morts sur le champ de bataille. Le seigneur de ces lieux, Odin-Wotan, est présenté dans la Ynglingasaga comme celui qui, par son sacrifice symbolique à l’Arbre cosmique Ygdrasil, a indiqué la voie aux guerriers, voie qui conduit au lieu divin où fleurit la vie immortelle. Car, selon cette traduction, nul sacrifice ou culte n’est aussi agréable au dieu suprême, nul ne reçoit de plus riches récompenses dans l’autre monde, que celui qui s’offre en mourant sur le champ de bataille. Mais il y a plus : derrière l’obscure représentation populaire du Wildes Heer se cache cette signification : grâce aux guerriers, qui tombant offrent un sacrifice à Odin, s’augmente la troupe de ceux dont ce dieu a besoin pour l’ultime combat contre le ragna-rökkr, le fatal « obscurcissement du divin », qui depuis les temps les plus reculés pèse, menaçant, sur le monde. Jusqu’ici le motif aryen de la lutte métaphysique est clairement mis en lumière. Dans l’Edda d’ailleurs il est dit : « Pour aussi grand que puisse être le nombre des héros rassemblés dans le Walhalla, il n’y en aura jamais assez quand le Loup se précipitera ». Le Loup représente ici l’image des forces obscures et sauvages qu’Odin, dans le monde des Ases, avait réussi à enchaîner et à soumettre.
La conception aryano-iranienne de Mithra, le « guerrier sans sommeil » qui, à la tête des Fravashi et de ses fidèles, livre bataille aux ennemis du Dieu aryen de la lumière, est tout à fait analogue. Nous parlerons un peu plus loin des Fravashi et comparerons leur ressemblance avec les Walkyries de la tradition nordique. D’autre part, nous voudrions encore éclairer le sens de « guerre sainte », à travers d’autres témoignages concordants.
Il ne faudra pas s’étonner si nous nous référons surtout à la tradition islamique. La tradition islamique est ici à la place de la tradition aryano-iranienne. L’idée de « guerre sainte » ─ du moins en ce qui concerne les éléments que nous examinons ici ─ fut transmise aux tribus arabes par la civilisation perse : elle était donc la renaissance tardive d’un héritage aryen primordial, et, à ce point de vue, on peut l’utiliser.
Ceci dit, on distingue dans cette tradition, deux « guerres saintes » : la « grande » et la « petite guerre sainte ». Cette distinction se fonde sur un hadîth du Prophète qui au retour d’une expédition guerrière affirma : « Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte ». Dans un tel contexte la grande guerre sainte appartient à l’ordre spirituel. La petite guerre sainte n’est que le combat physique, matériel, la guerre faite dans le monde extérieur. La grande guerre sainte est la lutte de l’homme contre les ennemis qu’il porte en soi-même. Et pour être plus précis, c’est la lutte dans l’homme de l’élément supranaturel contre tout ce qui est instinct, lié à la passion, chaotique, sujet aux forces de la nature. C’est également l’idée qui apparaît dans l’antique traité de la sagesse guerrière, la Bhagavad Gîtâ : « L’ayant donc reconnu comme étant plus grand que la Raison et ayant harmonisé le Soi par le Soi Divin, ô puissamment armé, tue l’ennemi dans la forme du désir, difficile à surmonter ». Car pour accomplir l’œuvre intérieure de libération, la condition indispensable est d’anéantir l’ennemi, et définitivement.
Dans le cadre d’une tradition héroïque, la petite guerre sainte ─ la guerre en tant que lutte extérieure ─ n’est que la voie qui permet, précisément, de réaliser la grande guerre sainte. C’est pour cette raison que « guerre sainte » et « voie de Dieu » sont souvent synonymes. « Que ceux qui sacrifient la vie du monde à la vie future se rangent sous les étendards du Seigneur, et soit qu’ils succombent en combattant ─ c’est-à-dire pour la guerre sainte ─ soit qu’ils sortent victorieux du combat, ils recevront une récompense glorieuse ». Plus loin dans la sourate du Combat : « … La récompense de ceux qui mourront en combattant pour la foi ne périra point. Dieu sera leur guide ; il rectifiera leur intention. Il les introduira dans le jardin de délices dont il leur a fait la peinture ». Il est question ici de la mort physique pendant la guerre ; la mors triumphalis (la « mort victorieuse ») qui trouve une correspondance parfaite dans les traditions classiques. Cette doctrine peut aussi recevoir une interprétation symbolique. Celui qui a su vivre dans la « petite guerre » une « grande guerre sainte » a créé en soi une force qui lui permet d’affronter la crise de la mort. Mais, même sans avoir connu la mort physique, il est possible, à travers l’ascèse de l’action et de la lutte, d’expérimenter la mort, d’être intérieurement victorieux et de réaliser un « plus-que-la-vie ». En effet, ésotériquement, « Paradis », « Royaume des Cieux » et autres expressions analogues ne sont que des symboles et des représentations, forgés pour le peuple, d’états transcendants d’illuminations sur un plan plus élevé de vie ou de mort.
A partir de ces considérations nous chercherons les mêmes significations que nous allons trouver sous le manteau du christianisme dont la tradition héroïco-occidentale fut obligée de couvrir les croisades pour se manifester extérieurement. Car, beaucoup plus qu’on ne le croit en général, dans l’idéologie des croisades, la libération du Temple, la conquête de la « Terre sainte » avaient des points communs avec la tradition nordico-aryenne qui se réfère à la cité mystique d’Asgard, à la lointaine terre des Ases et des héros où la mort n’a aucun pouvoir sur les habitants qui y jouissent d’une vie immortelle et d’une paix supranaturelle. La guerre sainte se présentait comme une guerre totalement spirituelle, au point que les prédicateurs pouvaient, à la lettre, la comparer à une « purification comme le feu du purgatoire avant la mort elle-même ». « Quelle gloire plus grande pour vous que de sortir couronné des lauriers de la bataille. Mais combien est plus grande la gloire de conquérir sur le champ de bataille une couronne immortelle », affirmait Bernard de Clairvaux aux Templiers. La « gloire absolue » ─ identique à celle que les théologiens attribuent à Dieu dans les cieux (in excelsis deo) ─ était également ordonné au croisé. Sur ce fond, s’élevait la « Jérusalem sainte » : ville de la terre et cité céleste, et la croisade devenait une élévation qui conduisait réellement à l’immortalité.
Les hauts et les bas militaires des croisades provoquèrent d’abord émerveillement, confusion et firent même vaciller la foi, mais par la suite elles n’eurent d’autres effets que de purifier de tout résidu matérialiste l’idée de la guerre sainte. Le résultat désastreux d’une croisade fut comparé à la vertu persécutée par l’infortune dont la valeur ne peut être jugée et récompensée qu’en fonction d’une vie non-terrestre.
Un enseignement identique se trouve dans le célèbre texte indo-aryen ─ la Bhagavad-Gîtâ ─ mais élevé à des hauteurs métaphysiques. La compassion et les sentiments humanitaires qui paralysent le guerrier Arjuna et l’empêchent d’attaquer l’ennemi, sont jugés par le Dieu « honteux découragement indigne d’un Aryen et fermant les portes du ciel ». Le Dieu ajoute : « Tué, tu obtiendras le ciel ; victorieux, tu jouiras de la terre. Relève-toi donc, ô fils de Kunti, résolu à combattre ». La disposition intérieure qui peut transmuter la petite guerre en grande guerre est clairement décrite par le dieu : « Me consacrant toutes les actions, et concentrant toutes les pensées sur le Soi suprême, libre de tout espoir et d’égoïsme, guéri de la fièvre de la fièvre mentale, jette-toi dans le combat. » Quant à la pureté de cette action, elle aussi est mise en valeur : elle doit être désirée pour elle-même, au-delà de toute fin matérielle, de toute passion, de toute impulsion humaine : « Ayant reconnu comme égaux le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la victoire et la défaite, prépare-toi pour le combat ; ainsi tu ne commetras pas de péché ».
Base métaphysique que le dieu éclaire par la différence qui existe entre spiritualité absolue ─ et comme telle indestructible ─ et élément corporel et humain n’ayant qu’une existence illusoire. D’une part il y a la révélation du caractère d’irréalité métaphysique de ce que l’on peut perdre comme vie et corps mortel, ou dont la perte peut-être conditionnante pour les autres, de l’autre Arjuna est conduit à l’expérience de la manifestation du divin, puissance bouleversante dans un absolu irrésistible. Devant la grandeur de cette force, toute forme conditionnée d’existence apparaît comme une négation. Là où cette négation est activement niée, c’est-à-dire, où toute forme conditionnée d’existence est prise d’assaut ou détruite, cette force atteint des manifestations terrifiantes. On peut ainsi saisir l’énergie capable de réaliser la transformation héroïque de l’individu. Dans la mesure où le guerrier peut agir dans la pureté et l’absolu, il brise les chaînes de l’humain, évoque le divin en tant que force métaphysique, attire cette force active sur lui, trouve en elle illumination et libération. Dans un autre texte, de la même tradition, il est dit : « La vie comme un arc ; l’âme comme une flèche ; l’esprit absolu comme cible à atteindre. S’unir à cet esprit, comme la flèche décochée se plante dans la cible ».
Si nous savons découvrir ici la forme la plus haute de la réalisation spirituelle du combat et de l’héroïsme, alors il est significatif qu’un tel enseignement soit offert par la Bahgavad-Gîtâ, en tant qu’héritage aryano-solaire primordial. En effet, il fut donné par le « Soleil » au premier législateur des Aryens, Manou, et conservé par une dynastie de rois sacrés. Perdu au cours des siècles, cet enseignement fut à nouveau révélé par la divinité, non à un sacerdote, mais à un représentant de la noblesse guerrière, Arjuna.
Ceci nous permet de comprendre la signification la plus profonde d’un autre groupe de traditions classiques et nordiques. Il ne faut pas oublier que, dans ces traditions, certaines images symboliques précises reviennent fréquemment. Ce sont les images de l’âme comme démon, double, génie et analogues ; l’image des présences dionysiaques et de la déesse de la mort, enfin celle d’une déesse de la victoire qui se confond souvent avec une déesse de la guerre.
Pour bien saisir ces rapports, il faut avant tout préciser la conception de l’âme comme démon, génie ou double. C’est une force latente dans les profondeurs qui est, pour ainsi dire, la vie de la vie, dans la mesure où elle guide généralement les évènements corporels et spirituels où la conscience normale n’entre pas et qui conditionnent cependant au maximum l’existence contingente et le destin de l’individu. Entre cette entité et les forces mystiques de la race et du sang, il existe un lien très étroit. Ainsi, par exemple, le démon apparaît sous de nombreux aspects semblables aux Lares, les entités mystiques d’une race ou d’une lignée, dont Macrobe disait : « …que les Pénates sont les dieux par lesquels nous respirons, par lesquels nous avons un corps, par lesquels nous possédons la raison ». On peut dire qu’il existe entre le démon et la conscience normale un rapport comparable à celui qui existe entre principe individualisant et individualisé.
À suivre
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"Veuillez laisser l'Etat dans les wc où vous l'avez trouvé en entrant" (sentence d'extrême gauche)
Nous vivons désormais depuis un demi-siècle dans une période que les spécialistes appellent postmodernité (1). Celle-ci se caractérise – entre autres – par ce que Marcel Gauchet appelait le désenchantement du monde (2). « Bof génération », « génération désenchantée », « soft ideology » sont autant de mamelles qui nourrissent bien mal les aspirations légitimes de l'Homme.
Là où les consommateurs compulsifs – voir l'exemple de la généralisation du crédit à la consommation, inconcevable auparavant – trouvent un plaisir dont on sait depuis le Maréchal qu'il n'est pas Joie (3). L'hédonisme et son corollaire sexuel que l'on nomme sexualisme, par opposition à l'Amour (4), sont tellement répandus qu'ils frustrent ceux qui s'y adonnent. Où trouver donc un tabou dans une société qui permet presque tout.
Cependant, pour ceux qui méritent encore le qualificatif d'Hommes, c'est à dire ceux qui veulent oeuvrer pour l'honneur du genre humain, la postmodernité est facteur d'engagement. Que l'on songe par exemple à la victoire qui fut la nôtre, contre le communisme voici environ un quart de siècle. Remarquons que les millions de communistes armés à l'époque furent autrement plus dangereux que les quelques 30 000 ou 40 000 combattants de Daesh. En clair, si nos gouvernants occidentaux l'avaient voulu, il en serait déjà fini de ces hommes au drapeau noir. Il a fallu d'ailleurs que la Russie rentre dans la danse pour que la situation inquiétante commence à s'inverser. Et on peut remarquer que les pays qui s'opposent réellement à Daesh ont pour particularité de ne pas appartenir au camp occidental. Ce dernier est allié aussi bien à l'Arabie Saoudite qu'au Qatar. Alors même que Bachar el Assad constitue un rempart incontestable à l'islamisme, les occidentaux font tout – le gouvernement français est tristement en première ligne – pour faire chuter le souverain syrien.
Dieu merci, le monde en tant qu'il est multipolaire est désormais un fait incontestable. Il est loin le temps où en effet où certains prévoyaient la victoire planétaire des Etats-Unis, c'est à dire de l'occidentalisation du monde. Et si l'ofce ou l'ocde n'annoncent pas des résultats fameux tant pour la Russie que pour les Européens pour les prochaines décennies, elles indiquent une Asie très probablement irrésistible à l'avenir. A surveiller de près.
Le gouvernement français s'est couvert de ridicule en raison de ses positions extrémistes concernant la Syrie. L'arrêt des bombardement pour cause de stock de bombes épuisé en dit long sur l'état de délabrement de notre pays. Ce n'est guère mieux en politique intérieure où les ministres rivalisent d'incompétence. Jusqu'à des fautes d'orthographe qui auraient empêché certains d'entre eux d'entrer en sixième, faute de certificat d'études, naguère. Certains ne verront là qu'un détail mais on m'accordera qu'on a fait du chemin depuis Malraux. Pas dans la bonne direction.
Le fait migrant, fait se juxtaposer politiques intérieure et étrangère. Si la chancelière allemande fait la part belle aux migrants qu'elle accueille sans compter, c'est pour des raisons économiques, la natalité posant outre-Rhin problème. La natalité française se porte beaucoup mieux mais elle est le fait de l'immigration récente (5). Rien de rassurant donc. J'insiste sur le fait économique parce qu'il est la clef du problème. Ils parlent « droits de l'homme » mais pensent « pognon ». Quand je pense aux très nombreux régiments ou bataillons, y compris les plus prestigieux (je pense à l'instant au 6ème Rpima), je l'associe au fait migrant qui, très probablement ne pourra être militairement contré, parce que le tissu militaire qui ornait notre cher pays, n'est plus. Encore une fois pour des raisons économiques.
Il existe tout un pan de la population qui fustige l'Etat. C'est se placer dans la continuité de Hayek et Friedman (nobelisés) mais aussi de Thatcher et Reagan. Autrement exprimé de l'occidentalisme. Rappelons (tiens, tiens) que le reaganisme écrasa via l'impôt les classes moyennes et que le bonheur de son american way of life ne satisfit qu'une petite minorité. Quant à la dame de fer, il lui fallut bien reconnaître (le fait est certes assez récent) que le modèle pluri-communautaire constituait un échec. Nous l'affirmâmes avec la plus grande lucidité depuis un demi-siècle.
L'Etat, c'est la tête. Il doit sous peine d'anarchie larvée jouer un rôle majeur. Un Français, lointain descendant des Rois du 13 èmè siècle comme de Colbert le sait très bien. Et ce sont justement les occidentalistes qui trouve toujours qu'il y a trop d'Etat. Laissons donc le libéralisme au tandem umps. J'ai toujours prôné l'économie mixte. Je passais du coup à l'époque où le plan quinquennal soviétique avait les faveurs de bien des étudiants pour droitier. On va de façon similaire, me faire maintenant passer pour communiste puisque le tout-venant est devenu libéral. En fait, je reconnais que ce n'est, tout comme hier, pas facile aujourd'hui de défendre l'économie mixte alors même qu'elle apparaît comme le juste milieu : ni trop, ni trop peu d'Etat. Et les localistes de constater aujourd'hui que les dotations de l'Etat diminuant, les collectivités locales sont touchées. C'est donc bien des services de proximité qui vont disparaître. Et l'école par exemple, dans certaines contrées, de ne plus être gratuite. Faudra t-il que le libéralisme fasse au final autant d'erreurs que le communisme, pour qu'il soit enfin disqualifié. Le public doit contrebalancer le privé et réciproquement. Si l'on est hegelien, on pense que l'histoire est l'établissement progressif de la raison sur terre. Mais je ne suis pas hegelien et m'attends donc à la catastrophe à venir ...
Il faudra un Etat, et qui soit fort, pour affronter les défis du 21 ème siècle. Ce n'est pas le manque de vigueur de l'Etat actuel qui permettra de résoudre le fait migratoire. Pas plus que le libéralisme « laissez faire » qui permettra de remettre de l'ordre dans la maison, l'immigration n'étant qu'un des problèmes parmi tant...
Philippe DelbauvreNB : cet article est dédié au docteur Bernard Plouvier
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Postmodernité
(2) http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-des-Sciences-humaines/Le-desenchantement-du-monde
(3) « Le plaisir abaisse, la joie élève » Maréchal Philippe Pétain
(4) http://www.civitas-institut.com/content/view/229/69/ :http://www.ichtus.fr/products-page/ouvrages-fondamentaux/amour-ou-sexualisme-jean-ousset-et-michel-creuzet/
(5) Les journalistes contestent le fait ; pas les démographes …. -
Colloque à Paris le samedi 19 mars
19 mars 2016 après-midi au Forum de Grenelle, colloque sur le thème :
“De la guerre au Proche-Orient à l’immigration et au terrorisme en Europe”
avec notamment
. Introduction (Roberto Fiore, ancien député européen)
. “Le plan mondialiste de remodelage des frontières du Moyen-Orient” (Pierre Hillard, géopolitologue, ancien professeur en relations internationales)
. “Ce que nous vivons en Syrie aujourd’hui” (Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure du monastère de Qara en Syrie)
. “L’étincelle libanaise” (Elie Hatem, avocat à la Cour, docteur en droit et chargé d’enseignement à la Faculté Libre de Droit, d’Economie et de Gestion de Paris)
. “Le rôle du wahhabisme” (Jean-Michel Vernochet, journaliste et géopolitologue)
. "Le terrorisme : instrument du Choc des civilisations au service du sionisme" (Youssef Hindi, écrivain et historien marocain)
. “L’engagement russe contre le terrorisme” (Alexandre Marchenko, Conseiller de l'Ambassade de la Fédération de Russie en France)
. “Chaos au Proche-Orient et en Europe : Les responsabilités du gouvernement français” (Damien Viguier, avocat aux barreaux de l’Ain et de Genève, docteur en droit privé et sciences criminelles, chargé d’enseignement à l’université)
. “Les conséquences migratoires” (Jean-Marie Le Pen, député européen)
. Conclusion (Alain Escada, président de Civitas)
+ Stands de livres et séances de dédicaces
Outre les intervenants, Marion Sigaut et Claire Séverac y dédicaceront leurs livres.