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culture et histoire - Page 1213

  • États nationaux versus Oumma

    Toutes les civilisations antiques ont été fondées sur la Nation et son produit dérivé, le culte des ancêtres, avec ou sans notion de « race élue ou choisie » par une divinité pour triompher de ses adversaires.
    Dans la Chine antique, l’âme d’un défunt honorable devenait un esprit céleste (Chen) tant que ses descendants poursuivaient son culte sur Terre… leur extinction ou leur désintérêt faisant du Chen un esprit vagabond, errant et d’autant plus dangereux (un Kouei). Les Romains antiques avaient exactement les mêmes légendes, comme nombre de peuples amérindiens et africains. La Nation, comme le clan familial ou la tribu formée par l’amalgame plus ou moins réussi de clans, est une réalité universelle et diachronique. Nos bons maîtres mondialistes l’apprendront à leurs dépens.
    Toujours et partout, l’implantation d’une Nation a défini le sol national (et l’on rappelle que l’expression germanique de cette réalité « Ein Reich, ein Volk » était antérieure à la naissance d’Adolf Hitler). Certains peuples ont voulu lier la notion de « race » à celle d’un culte… mais ils confondaient race et Nation (les Yézidis du Kurdistan ne sont pas les seuls à entretenir cette croyance en notre époque).
    En opposition à cette pratique, il a toujours existé des individus pour rêver d’un projet impérial, tentant de réunir dans le même État un nombre plus ou moins grand de Nations. Certains l’ont fait au seul plan temporel et ces empires, parfois puissants et durables (5 siècles pour l’Empire romain d’Occident, dix siècles de mieux pour celui d’Orient, de 2 à 4 siècles pour les empires mongols) se sont tous effondrés, quand l’esprit de jouissance l’a emporté sur la rude austérité guerrière et administrative.
    Infiniment plus dangereux, car faisant appel à l’irrationnel, soit l’aliment préféré des foules, sont les empires spirituels. Après 2 millénaires, l’imperium chrétien demeure vivace surtout en zones de médiocres jouissances terrestres. Le bouddhisme est toujours puissant. Grâce au soutien du pétrodollar, l‘islam connaît une résurgence d’expansion – prévue dès les années 1942-45 par l’étonnant personnage cité plus haut, maudit des historiens conventionnels et des médias. Ce regain d’intérêt pour une religion médiévale est favorisé tant par la simplicité primitive de son enseignement qui, n’expliquant rien des mystères physiques et biologiques, est indémodable, que par son idéal communautaire.
    La Oumma, ou communauté musulmane, sous-entend un rêve de paradis terrestre où chaque être humain adorerait Allah et pratiquerait la Charî’a. Il est évident qu’il existe des assassins et des voleurs, des époux adultères et des violeurs, des escrocs et des menteurs en terre d’islam comme il en existe en toute société humaine (et même animale, comme de remarquables études éthologiques le démontrent à l’évidence). Mais mollahs, ulémas et autres prêcheurs rapportent ces errements à une perversion des merveilleux fidèles (muslim) par le contact des « chiens d’infidèles » et de leurs usages maléfiques.
    Les organisateurs de la féérie globalo-mondialiste ont cru trouver en ces naïfs et très brutaux sectateurs d’Allah des collaborateurs de choix pour briser les États nationaux d’une Europe peuplée d’autochtones amollis et aveulis par le bien-être et davantage encore par sept décennies de propagande pseudo-humanitaire, parfois curieusement accouplée à des résidus idéatoires marxistes… on ne se débarrasse pas aisément d’un crétinisme imposé de force par l’ambiance générale (et par une majorité d’enseignants) durant près d’un siècle.
    Les Nations européennes ont toujours su réagir aux coups du sort, dont elles étaient responsables (par leurs divisions, leur aveuglement ou leur avilissement). L’histoire nous apprend l’optimisme… du moins, en considérant les faits du point de vue de la durée. À nous, Européens, de faire en sorte que l’inévitable réaction européenne, à la fois contre l’islam médiéval et la folie niveleuse et métisseuse globalo-mondialiste, survienne rapidement.

    Bernard Plouvier

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVuZlkEVAxjbAtzSM.shtml

  • Albert de MUN (1841-1914 )

    C’est devenu un lieu commun que de présenter la tribune du Parlement, sous la III République, comme dominée par deux hommes, se faisant face et s’opposant dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, Albert de Mun et Jean Jaurès. N’ayant entendu ni l’un ni l’autre, nous ne pouvons comparer l’emprise de leur éloquence à celle de tel ou tel de leurs successeurs dont nous avons eu occasion d’admirer le talent. Force nous est donc de nous en remettre à l’appréciation de ceux qui furent leurs auditeurs en même temps que leurs collègues. Or, en ce qui concerne Albert de Mun, l’éloge est unanime.
    A Charles Maurras, qui lui faisait observer un jour que de Mun lui semblait manquer d’originalité dans la pensée et lui paraissait n’être qu’une voix, Maurice Barrès répondait avec l’accent d’une profonde admiration : « Oui ! mais quelle voix ! » Et, au même Barrès, le socialiste anticlérical Viviani confiait qu’il tenait de Mun pour « le plus grand orateur du Parlement, égal dans la préparation et dans l’improvisation ».
    Anatole de Monzie, qui brilla si souvent dans les débats parlementaires et qui avait le droit d’être difficile, nous le présente ainsi dans ses Mémoires de la tribune :
    « Albert de Mun avait en effet « la flamme, l’image, le mouvement, l’ampleur, la majesté et pourtant une certaine simplicité, le pathétique, l’ironie, la pureté de la forme, la rigueur de la composition qui dispose des arguments avec une logique pressante » (Cardinal Baudrillart, discours à l’Académie).
    Il possédait surtout la seigneurie de la parole, une nonchalance souveraine dans la réplique, un bienveillant dédain que soulignait le pli de sa lèvre.
    « Durant que vivait Albert de Mun, point n’était besoin de chercher une définition du gentilhomme. « Voyez de Mun », disait-on. La mince silhouette d’un officier de cavalerie, une démarche souple et ferme, un geste rare, toujours dépourvu d’emphase, conféraient à sa personne un prestige immédiat auquel les rudes démagogues ne se montraient point insensibles. A un haut degré de perfection, la politesse touche et charme les natures les plus renfrognées. Albert de Mun provoquait une contagion de courtoisie : nulle interruption ne s’élevait dans la Chambre de 1910-1914 quand il prononçait une de ces harangues où l’émotion contenue ennoblissait une pure argumentation. »
    Mais Anatole de Monzie n’avait entendu Albert de Mun qu’à la fin de sa carrière, alors que ses interventions, raréfiées par la maladie, étaient écoutées avec la déférence que les auditoires les plus hostiles ne refusent pas à celui qui apparaît condamné à un irrémédiable déclin. Trente ans plus tôt, à ses débuts à la Chambre des Députés, Albert de Mun, pour éloquent et distingué qu’il fût, n’abordait pas la tribune dans ce silence respectueux ! A travers sa correspondance avec Maurice Maignen, il est aisé de constater que sa parole soulevait, à l’occasion, autant de réserve désapprobatrice chez ses voisins de travée que d’hostilité véhémente chez ses collègues de gauche. Il n’en reste pas moins qu’Albert de Mun présente un cas exceptionnel d’orateur-né.
    Sa carrière n’avait pu lui faire soupçonner à quel point Dieu l’avait doué du don précieux d’exprimer ses sentiments et ses convictions avec une chaleur communicative. La révélation en vint, à lui comme à son entourage, de son premier discours, celui qu’il fit aux ouvriers du Cercle Montparnasse, à la demande de Maurice Maignen. Tandis que ses amis s’entreregardaient, émerveillés, sa femme, étonnée et comme inquiète, répétait à La Tour du Pin : « Mais, qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qu’il a ? ». Il avait simplement ce magnétisme qui émane des grands cœurs et des âmes généreuses, et qui transporte les auditoires lorsqu’il devient le Verbe.
    Tous ceux, si nombreux encore, qui ont entendu l’abbé Bergey, se rappellent à quel point ils étaient pris aux entrailles et au cœur par la parole fascinante du populaire curé de Saint-Emilion. Qui a vu une foule paysanne, suspendue à ses lèvres, passer, en quelques instants et à son gré, du sourire aux larmes, a su comment, à la Voix d’un Saint Bernard ou d’un Pierre l’Ermite, jadis, des hommes par milliers se faisaient coudre une croix rouge sur l’épaule droite et partaient à la délivrance du Saint Sépulcre.
    Albert de Mun était de la race des prêcheurs de croisades, et si son éloquence parut si parfaite à ses contemporains, c’est qu’elle unissait la clarté élégante de la forme à la noblesse de la pensée et à la force de la foi. Rien n’est plus payant dans l’action civique que le désintéressement dans le zèle.
    Nul ne pouvait prêter de bas calculs et des vues égoïstes à cet officier brillant, titré, bien noté, ayant devant lui la promesse de tous les succès d’une carrière militaire et mondaine, et qui prenait sur ses loisirs pour aller haranguer, dans d’obscures salles, de modestes auditoires, à qui il rappelait qu’un chrétien a plus de devoirs à remplir que de droits à revendiquer !
    Ce n’est pas lui qui eut l’ambition d’une tribune officielle plus retentissante. Lorsque, le 26 novembre 1875, il donna sa démission de l’armée, il ne songeait qu’à éviter des observations justifiées de la part de ses chefs et à pouvoir consacrer désormais tout son temps à l’Œuvre des Cercles Catholiques d’Ouvriers. Ce sont ses amis qui songèrent à utiliser au Parlement un talent oratoire capable de contrebattre les dogmes funestes semés par la Révolution et de rendre la France à sa vocation royale et chrétienne. Ainsi que nous l’avons déjà indiqué, c’est sur la suggestion de René de La Tour du Pin que le comte de Chambord demanda aux Comités royalistes de l’Ouest de réserver à de Mun une circonscription sûre en Bretagne.
    Si, en février 1876, Albert de Mun fut candidat catholique à Pontivy, il y fut aussi candidat légitimiste. Non seulement, il ne fit pas mystère de ses opinions royalistes, mais, nous dit Jacques Piou dans la biographie qu’il consacra plus tard à son collègue et ami, « il avoua hautement ses relations avec le comte de Chambord, dont il avait reçu de précieux témoignages de sympathie, un surtout, encore récent, qui lui avait été au cœur. Son dernier enfant était le filleul du couple royal ; cet honneur était rehaussé par une lettre qui l’avait rempli de gratitude».
    Non seulement, il ne taira pas ses convictions politiques, mais il en donnera les raisons avec éclat, notamment dans sa campagne électorale de 1881, à Vannes.
    Royaliste, de Mun l’est d’abord parce que la monarchie a fondé la France et qu’elle est conforme au génie français : « la forme sociale et politique dans laquelle un peuple doit entrer et rester n’est pas livrée à son arbitraire, mais déterminée par son caractère et son passé »
    Royaliste, il l’est encore parce que la monarchie, c’est l’accord harmonieux et constant de la nation et du pouvoir central. En soumettant le peuple à la loi barbare du nombre « ce souverain terrible, tour à tour esclave et tyran, sans nom, sans corps, sans responsabilité », on a tué l’autorité au profit de l’arbitraire.
    Royaliste, il l’est enfin parce qu’en France, la monarchie est chrétienne. Cela ne veut pas dire qu’elle est « un gouvernement de curés », loin de là ; mais le roi, qui l’est par la grâce de Dieu, exerce « un pouvoir soumis à la loi divine, qui fait respecter Dieu, et qui laisse l’Eglise libre dans son culte, dans sa parole, dans ses institutions et dans son gouvernement ».
    En 1881, le comte de Chambord est encore en vie, et c’est vers lui que monte l’ardent hommage des acclamations qui accueillent le cri final de l’orateur : «Dieu et le Roi ! »
    Plus tard, de Mun fera la confidence qu’à la mort du comte de Chambord, s’il y eut encore place dans son esprit pour l’opinion monarchique, il n’y en eut plus, dans son cœur, pour la croyance à la monarchie. Il nous faut bien le croire puisqu’il nous le dit, mais cela ne s’induit pas de sa conduite apparente.
    A Gôritz, nous devons le répéter, il rédigera avec La Tour du Pin la dépêche que le duc de La Rochefoucauld-Bisaccia, au nom de tous les royalistes assemblés autour du cercueil d’Henri V, adressera à Mgr. Le comte de Paris, pour saluer en sa personne le représentant incontesté du droit monarchique français.
    Bien plus tard, et non pas dans un discours électoral, mais à l’occasion du 15ème anniversaire de la fondation de l’Œuvre des Cercles Catholiques, le 22 mai 1887, il tiendra à réaffirmer avec force son attachement au Prétendant et au principe qu’il représente : « Messieurs, j’ai besoin d’ajouter un mot : je vous ai promis une explication loyale et franche ; il faut la compléter. Je crois que j’exprimerai du reste l’opinion de beaucoup d’entre vous. Chercher ainsi dans principes de l’Eglise le salut de la France, est-ce, du même coup, se désintéresser de la forme de son gouvernement et de sa constitution politique ? Je ne l’ai jamais pensé, je ne l’ai jamais conseillé, et je ne le pense pas encore aujourd’hui. Je vous ai pris pour confidents, j’irai jusqu’au bout. J’ai été profondément attaché au Prince qui a si longtemps représenté devant notre pays la splendide image de la monarchie chrétienne. (Bravos et vifs applaudissements.) Je l’ai servi avec fidélité et je suis resté depuis sa mort, je resterai toujours le serviteur du droit et de l’hérédité monarchique ».
     
     

  • L’Extrême-droite dans la résistance (volume 1 et 2)

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    Le volume 1
    Une légende tenace veut que les pionniers et les héros de la Résistance aient été des hommes de gauche qui avaient combattu le fascisme depuis l’arrivée d’Hitler au pouvoir et qui, le jour de la défaite, se seraient dressés contre la barbarie nazie, tandis que « l’extrême droite », accusée d’avoir préféré Hitler au Front populaire dès 1936, aurait pris sa revanche en soutenant le régime de Vichy et accepté d’emblée la collaboration avec l’Allemagne nazie.

    On oublie ainsi que le maréchal Pétain fut investi, le 10 juillet 1940, par une Assemblée nationale composée, pour moitié, de la Chambre des députés, celle-là même qui avait porté au pouvoir le Front populaire ; et que la Collaboration fut prônée par des hommes issus pour la plupart de la gauche, comme Pierre Laval, Marcel Déat ou Jacques Doriot.
    On oublie surtout que les premiers résistants venaient le plus souvent d’une droite nationaliste pour laquelle l’Allemagne, qu’elle fût celle de Bismarck ou de Hitler, était l’Éternelle Ennemie de la France et de la Civilisation. Cette germanophobie, dont on a du mal aujourd’hui à mesurer la virulence, avait trouvé en Maurras son doctrinaire le plus intransigeant, mais débordait largement les cercles d’Action française.
    Dans cet ouvrage en deux parties, Jean-Claude Valla évoque ces résistants de la première heure, dont l’amour extrême qu’ils portaient à la France s’accompagnait le plus souvent d’un total mépris pour la démocratie et d’une aversion pour les Juifs. Il démontre que la plupart d’entre eux, au moment où ils se sont lancés dans la Résistance, professaient des idées au regard desquelles un Jean-Marie Le Pen fait figure aujourd’hui de modéré.
    Certes, quelques uns d’entre eux ont évolué au cours de la guerre au point de renier parfois les idées qui les avaient poussés à se dresser contre l’occupant. Le ralliement – tardif – du parti communiste et des socialistes à la Résistance, la volonté du général De Gaulle de s’appuyer sur eux pour asseoir sa légitimité, le noyautage des organisations clandestines par l’appareil clandestin du PC et l’indignation suscitée par la déportation des Juifs expliquent cet alignement progressif sur une idéologie qui, au départ, était violemment rejetée. Il n’en reste pas moins vrai que les nationalistes – ceux que l’on ­qualifierait aujourd’hui de « xénophobes » et « d’extrême droite » – devancèrent dans la Résistance les professionnels de l’antifascisme. Une leçon à méditer.
    Jean-Claude Valla (1944-2010), journaliste et historien, a été tour à tour journaliste à Valeurs actuelles, secrétaire général du GRECE (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne), rédacteur en chef d’Éléments pour la civilisation européenne, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, de Magazine Hebdo, puis de la Lettre de Magazine hebdo, et de Minute. Collaborateur d’Historia dans les années 70 du siècle dernier, il a publié une douzaine de livres et fondé en 2000 les « Cahiers Libres d’Histoire ».

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    Le volume 2
    Évoquant d’abord cette grande figure de la Résistance que fut Pierre de Bénouville, compagnon de la Libération, bras droit d’Henri Frenay à la tête des Mouvements Unis de Résistance (MUR) et général FFI à vingt-neuf ans, Jean-Claude Valla raconte comment cet ancien camelot du Roi devenu cagoulard a entraîné dans son sillage des jeunes gens venus des mêmes horizons politiques : Michel et Alain de Camaret, Roger de La Grandière, etc. Mais aussi comment Bénouville, au poste clé qui fut le sien, s’est opposé aux communistes et s’est appuyé sur d’anciens cagoulards engagés dans la Collaboration pour tenter de pénétrer les intentions des forces d’occupation.
    Jean-Claude Valla s’intéresse au rôle joué dans la préparation du débarquement américain en Afrique du Nord par le « groupe des cinq », dont l’histoire a été si souvent réécrite pour tenter de faire oublier que ses membres — Jacques Lemaigre-Dubreuil, Jean Rigault, Henri d’Astier de la Vigerie, le colonel Van Hecke et Jacques Tarbé de Saint-Hardouin — étaient ce qu’on appellerait aujourd’hui des hommes « d’extrême droite », trois d’entre eux au moins ayant même été cagoulards. Il les met en scène, rappelle dans quelles circonstances ils ont pris contact avec le général Giraud après son évasion de la forteresse allemande de Königstein et explique comment ils furent en partie grugés par les Américains.

    D’autres résistants tombés dans les oubliettes de l’histoire, parce qu’ils n’étaient pas conformes aux canons résistantialistes, sont également évoqués, tels le duc Joseph Pozzo di Borgo, ancien cagoulard et compagnon de tribune de Darquier de Pellepoix, ou Georges Valois, fondateur du Faisceau, le premier parti fasciste français, mort à Bergen-Belsen le 18 février 1945, ou encore le colonel de La Rocque que De Gaulle laissera interner après son retour de déportation sous prétexte de le préserver de la vindicte communiste…
    En nous entraînant dans les coulisses de la Résistance, l’auteur nous permet de mieux comprendre pourquoi l’Organisation Civile et Militaire (OCM), la plus importante organisation clandestine de zone nord, affichait encore, en juin 1942, un programme fortement teinté d’antisémitisme, cette « grande pensée politique » dont parlait Georges Bernanos, lui-même rallié à la France libre sans avoir jamais renié son maître Édouard Drumont. Les idées reçues volent ainsi en éclats. Un livre salutaire d’une grande érudition.

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  • Six février : souvenons-nous de 1934

    Jamais la république ne montre son vrai visage autant que lorsqu'elle noie une manifestation de rue dans un bain de sang. Se défendre est le souci primordial de ce régime d'arrivistes. En huit cents ans aucun de nos rois ne fit tirer sur le peuple ; l'État républicain, ce monstre anonyme et froid, se prévalant de la souveraineté populaire, n'a plus aucun scrupule.

    La caverne de brigands

    Le sacrifice de dix-neuf Français morts et de quelque deux cents autres blessés il y a quatre-vingt-deux ans, place de la « Concorde ! » en criant « À bas les voleurs ! », ne doit pas rester vain. Il nous invite à réfléchir aux conditions dans lesquelles un sursaut national peut aboutir.

    À la fin de l'année 1933, la France était en crise : crise économique venue d'outre-Atlantique et qui rongeait le tissu social du pays ; crise politique, conséquence d'un système parlementaire facteur d'instabilité ministérielle ; crise morale révélée par les multiples scandales qui éclaboussaient régulièrement la classe politique de la république ; crise de civilisation enfin, à l'heure où les démocraties et les régimes forts se faisaient concurrence et où technique et consommation installaient de plus en plus le règne de l'Argent au détriment des cultures et des personnes...

    C'est dans ce contexte que le 24 décembre 1933 un article publié dans L'Action Française évoquait une affaire d'escroquerie découverte à Bayonne et l'arrestation du directeur du Crédit municipal de cette même ville, coupable d'avoir émis de faux bons pour des sommes importantes. En quelques jours le scandale de Bayonne allait prendre des proportions inquiétantes pour le monde parlementaire. Chaque jour amenait son lot de révélations et la liste des escrocs et des corrompus s'allongeait. Ainsi L'AF reproduisit-elle les lettres du radical Albert Dalimier (1875-1936), ancien ministre de la Justice» conseillant de se procurer les fameux bons du Crédit municipal de Bayonne et mettait-elle en cause le magistrat Pressard, beau-frère du président du Conseil, Camille Chautemps... En janvier, les colonnes des journaux fourmillaient d'accusations et d'explications sur la vaste escroquerie mise en place par un certain Alexandre Stavisky (1886-1934), juif polonais en fuite depuis Noël...

    D'une banale affaire d'escroquerie, l'« Affaire Stavisky » devenait un scandale politico-financier qui touchait tous les milieux de la république établie, en particulier le parti radical et la franc-maçonnerie, l'inspiratrice du régime. Léon Daudet "exécutait" les "voleurs" de sa plume trempée dans le vitriol. Il évoquait « une bande de traîtres, de voleurs, d'assassins » qu'il s'agissait de poursuivre jusque dans « la caverne des brigands », c'est-à-dire le Palais-Bourbon.

    La magistrature et la police complices

    C'est justement ce qu'allaient faire les Camelots du roi et les militants d'Action française à partir du 9 janvier, jour de la rentrée parlementaire mais aussi de l'annonce de la mort assez très étrange de Stavisky, retrouvé par la police de Chamonix "suicidé" avec deux balles dans la tête... Dès le 9 janvier, jour de la rentrée parlementaire et de l'annonce de l'étrange disparition de Stavisky, ils prirent l'habitude de descendre dans la rue avec des objectifs très précis, dont celui de déclencher « une réaction nationale ». Maurice Pujo publia le 7 janvier un appel aux Parisiens dans les colonnes de L'Action Française : « Un scandale éclate montrant que la pauvre épargne publique dont le régime prétendait assurer la protection à si grands frais, est livrée par les pouvoirs mêmes qui en avaient la garde aux rafles colossales d'un métèque escroc. Il n'y a plus, pour les honnêtes gens dépouillés, de recours auprès d'une magistrature et d'une police complices de malfaiteurs. Il faut que pour défendre leurs biens avec la propreté du pays, ces honnêtes gens se dressent pour faire eux-mêmes la tâche. »

    À la suite de quoi les Camelots du roi manifestèrent boulevard Saint-Germain le 9 janvier, alors que d'autres manifestations avaient lieu place de la Concorde et au carrefour Richelieu-Drouot. Les jours suivants, les manifestations furent de plus en plus nombreuses et de plus en plus motivées. La chambre des députés était particulièrement visée, et l'antiparlementarisme revigoré par le scandale qui touchait de nombreux élus et d'anciens ministres, ou pire, des ministres en exercice. Le président de Conseil lui-même, Camille Chautemps (1885-1963), était éclaboussé : il crut pouvoir s'en tirer en concoctant un projet de loi sur la diffamation ; L'AF lui répondit en le traitant d"'étrangleur" de la liberté d'expression et de "camoufleur" de la vérité.

    Antiparlementarisme

    Les autres ligues nationalistes participaient amplement à la montée en puissance de la contestation, notamment les Jeunesses Patriotes de Pierre Taittinger, conseiller municipal de Paris, et un mouvement d'anciens combattants, les Croix de Feu, dirigé par le colonel de La Rocque, lequel cherchait à récupérer le mécontentement des classes moyennes dans le respect de la légalité républicaine. C'est dire que tous les manifestants de janvier 1934 ne partageaient pas la foi royaliste des Camelots du roi : leur diversité aurait pu être une richesse, mais elle entraîna alors trop de concurrence et de rivalités, voire de jalousies, et il ne fut guère facile de les faire marcher pour des objectifs communs, dont l'essentiel eût été la mise à bas de la république. Avec cela, L’A.F, dont le tirage avait augmenté sensiblement en janvier, était handicapée par la condamnation vaticane de 1926 qui n'allait être levée qu'en 1939 - ce qui la privait du soutien effectif de beaucoup de ceux qui auraient pu aider au changement de régime. Quant à la province, s'il y avait eu quelque agitation à Lille, Nantes, Marseille, Bordeaux, elle ne semblait guère vouloir bouger, les instituteurs de l'école laïque ayant accompli leur misérable besogne, tout au long des décennies précédentes...

    Les dirigeants de l'AF ne se découragèrent pas pour autant. Le 27 janvier, une grande manifestation, fortement encadrée par les Camelots du roi, bouscula le service d'ordre policier en de multiples lieux de Paris, malgré l'arrestation préventive de deux cents militants près des différents locaux du journal et du mouvement. Le lendemain 28 janvier L’Action Française pouvait chanter victoire et titrait : « Paris soulevé a chassé le ministère Chautemps ». Chautemps hors-jeu fut remplacé par Edouard Daladier (1884-1970), le « taureau du Vaucluse », surgi lui aussi de ce parti radical lourdement compromis et assisté d'un faux nouveau venu dans le jeu politique, l'énigmatique Eugène Frot (1893-1983), lequel devenait ministre de l'Intérieur. Les manœuvres de couloir indiquaient le désarroi des parlementaires, effrayés d'être ainsi assiégés dans Paris.

    Les royalistes cherchaient toujours qui pourrait être un "Monk »(1) susceptible de faire basculer la France de république en monarchie. Ils avaient fondé quelques espoirs en Jean Chiappe (1878-1940), le si populaire préfet de police de Paris, lequel entretenait avec Maurice Pujo des relations très cordiales. Mais Chiappe fut révoqué par Daladier le 3 février. Cela n'empêcha pas l'Action française de maintenir la pression comme s'il s'agissait d'une répétition grandeur nature de ce qui pourrait arriver le jour où un nouveau "Monk" se présenterait et assumerait son rôle historique...

    Morts sous les balles de la république 

    Une grande manifestation était annoncée pour le mardi 6 février « contre le régime abject », comme titrait L'AF. Les dirigeants royalistes savaient bien que, malheureusement, cette démonstration, faute d'union des patriotes autour d'une même idée, ne ramènerait pas la monarchie, mais il n'était pas question pour eux de renoncer à montrer la malfaisance du régime.

    Les cortèges partant de l'Hôtel de Ville,du Châtelet, du Grand Palais ou du Quartier latin devaient tous converger vers la chambre des députés. Les barrages des forces de « l'ordre » étaient donc en place tout autour du Palais-Bourbon bien décidés à ne pas laisser approcher la foule. Avaient été mobilisés la police parisienne, la garde républicaine à cheval, les pompiers avec leurs lances, aux ordres du tout nouveau préfet de police, le franc-maçon Adrien Bonnefoy-Sibour (1881-1966). Tout était en place pour qu'une manifestation de masse dégénérât en drame.

    Les affrontements furent rugueux vers le Quai d'Orsay, violents boulevard Saint Germain, mortels place de la Concorde. Le 7 février au matin, Paris comptait ses morts, ses blessés par centaines : treize manifestants avaient été tués ; deux autres allaient mourir des suites de leurs blessures ; quatre autres allaient s'éteindre dans les jours suivants : dix-neuf morts au total(2) tombés sous les balles de la république ! Les forces de l'ordre ne comptaient qu'un seul mort, un garde républicain tombé de son cheval. À la mi-journée, la foule applaudit à l'annonce de la démission de Daladier, alors que les curieux se pressaient sur les boulevards où deux autobus avaient été brûlés. Les casseurs et les voyous venus de banlieue brisaient les vitrines et dévalisaient les étalages. L'Action Française du 7 février pouvait titrer « Après les voleurs, les assassins ».

    « Défense républicaine »

    Alors la gauche, absente de la rue durant les semaines qui avaient précédé le 6 février, se mit à dénoncer le « coup de force fasciste » et à agiter le drapeau de la « défense républicaine », voyant dans les événements de quoi remobiliser ses troupes autour d'un thème "consensuel" pour ses partisans, d'ordinaire si divisés. Dans La Montagne, de Clermont-Ferrand, le député socialiste Alexandre Varenne éructait : « Le régime républicain traverse les heures les plus graves qu'il ait vécues en temps de paix depuis sa fondation. Le gouvernement légal [de Daladier] a été renversé hier par l'émeute. Le palais de la représentation nationale, assiégé par une masse énorme de manifestants furieux, a failli être envahi par l'insurrection [...] Ce sont les ennemis de la République, en particulier les royalistes, qui mènent l'opération. Le véritable chef des émeutiers en furie, c'est M. Charles Maurras, apôtre de la monarchie et théoricien de l'assassinat. » C'étaient les forces de police qui avaient tiré, mais ce furent les manifestants qui furent traités d'assassins !

    Arrivé de Toulouse, le 8 février au matin, pour succéder à Daladier, l'ancien président de la République Gaston Doumergue (1863-1937) composa immédiatement son gouvernement. Y figuraient entre autres le maréchal Pétain, Pierre-Etienne Flandin, Pierre Laval, Louis Barthou, André Tardieu...

    L'agitation ne se calma pas pour autant, mais elle fut d'une autre nature. La gauche se mobilisait contre la droite. Socialistes et communistes lançaient la campagne qui leur permettrait d'écarter la droite du pouvoir et d'envoyer en 1936 au Palais-Bourbon la chambre du Front populaire. Puis un incident lors des obsèques de Jacques Bainviile (13 février 1936) permit au gouvernement de signer la dissolution de toutes les ligues réputées de droite, puis d'emprisonner Charles Maurras quelques mois plus tard...

    La république avait connu une grande frousse ; affolée, elle avait fait couler le sang français. Aujourd'hui, les "affaires" d'enrichissement personnel et de détournements de fonds publics appartiennent toujours à la vie politique et ce, malgré le financement des partis aux frais des contribuables. Elles sont inhérentes au système électif ! Elles ne font plus descendre les foules dans la rue, le terrorisme intellectuel ayant grandement émoussé dans le pays toute aptitude à la colère, mais les Français sont de plus en plus indifférents au sort d'hommes politiques déconsidérés. Un grand soulèvement national se produira-t-il un jour ? Il faudrait alors que les organisations nationalistes, renonçant aux illusions d'une « bonne république », s'unissent alors au service de la seule France.

    Michel Fromentoux. Rivarol du 4 février 2016

    1) George Monk, général anglais qui contribua, sous la dictature de Cromwell, en changeant de camp, à la restauration du roi catholique légitime Charles II.

    2) Pierre Pellissier : 6février 1934. Perrin, 2000.

  • Parution du nouveau numéro de "Salut public", la revue dirigée par Serge Ayoub

    Salut public, la revue dirigée par Serge Ayoub

    Erreur

    N°19 (Hiver 2015 - 2016), avec des contributions de :
    - Georges Feltin-Tracol
    - Kali Yuga
    - Anthonin Lamoureux
    - Jean-Claude Rivière

    La commander en ligne cliquez ici
    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/02/05/parution-aujourd-hui-du-nouveau-numero-de-salut-public-la-re-5755752.html
  • Action française [Marseille] Cercle du 5 février

    Conférence sur les liens entre l’Eglise catholique et l’AF ce vendredi. Beaucoup de questions sur un sujet qui revient.