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culture et histoire - Page 1546

  • Saint Louis, roi de France et prince de la paix

    Il est dommage que nos gouvernants se soient si peu intéressés au huit-centième anniversaire de la naissance de saint Louis, car - sans faire d'anachronisme - son exemple aurait pu les inspirer à l'approche des élections européennes. Il montre comment on peut être intransigeant sur la souveraineté nationale et apparaître comme un prince de la paix en Europe.

    À l'origine, rien n'était écrit : la régence de sa mère, Blanche de Castille, fut au contraire marquée par les révoltes des féodaux. À cette occasion se manifesta l'alliance du peuple et du roi : en 1227, le jeune Louis, apprenant que les barons projettent de l'enlever, est contraint de se réfugier au château de Montlhéry. Le peuple de Paris, informé par Blanche de Castille, se mobilise, s'arme, accourt à Montlhéry et, dans l'enthousiasme, escorte son roi jusqu'à Paris.

    Justice pour tous

    Pourtant ce peuple pourrait se plaindre. L'administration du royaume n'est pas exempte d'abus commis par les officiers publics. À Paris même, la prévôté, devenue une charge vénale pendant la minorité du roi, est tombée entre les mains d'un bourgeois sans scrupules. Or, du prévôt de Paris dépendent la police, la justice et la perception des impôts. « À cause des grandes injustices et des grandes rapines qui étaient faites en la prévôté, le menu peuple n'osait demeurer en la terre du roi, mais allait demeurer en autres prévôtés et en autres seigneuries », écrit Joinville dans sa Vie de saint Louis. De retour de la croisade, en 1254 Louis IX fait appel pour occuper la charge de prévôt dans sa capitale à un ancien croisé, par ailleurs ancien prévôt d'Orléans, Etienne Boileau; et l'on voit, rapporte Joinville, « la terre du roi commencer à s'amender, le peuple y venir pour la bonne justice qu'on y faisait ». C'est à cet homme d'une probité irréprochable que les corporations parisiennes devront le Livre des métiers, qui codifie leurs règlements et garantit la loyauté des rapports commerciaux. Le roi interdit en outre la spéculation par accaparement sur les matières premières et les marchandises, la surproduction, l'usure.

    Ce qui est valable pour Paris l'est pour le reste du royaume : en 1247, Louis IX lance dans tout le royaume une « Grande enquête royale », conduite par des enquêteurs pour recevoir les plaintes des populations contre les spoliations commises par les prévôts, baillis, sergents royaux, sous son règne ou celui de ses prédécesseurs ; en décembre 1254, il publie une Grande ordonnance codifiant le rôle des baillis et sénéchaux (qui, comme les prévôts, sont désormais nommés et rémunérés par le roi), qui sont chargés d'encaisser les recettes royales, déjuger en appel, de transmettre les ordres royaux et de lever l'ost. Il est interdit aux officiers royaux de recevoir des présents des justiciables ou des administrés, aux baillis d'en offrir aux auditeurs des comptes, aux membres du conseil royal ou aux enquêteurs envoyés dans les baillages et sénéchaussées pour les contrôler, aux agents du roi d'acquérir des terres et de marier leurs enfants dans leur juridiction. '"

    Un grand réformateur

    Ce saint roi est, dans son devoir d'Etat, un grand réformateur que pousse un souci constant de la justice et de la charité. Il dote la royauté des outils indispensables à l'accomplissement de ses tâches régaliennes, en matière de justice, mais aussi monétaire avec la création du gros tournois, monnaie d'argent qui a cours dans tout le royaume, à l'inverse des monnaies seigneuriales. Sous son règne apparaissent, issues de la cour du roi (Curia régis), à côté du Conseil du roi, la « Curia in parlamanto », qui donnera le Parlement, et la « Curia in compotis », qui deviendra la Cour des comptes.

    Equilibre politique

    Mais sa charité ne l'empêche pas d'être sourcilleux sur le chapitre de ses prérogatives et de ses droits lorsque les intérêts de la France sont en cause. Le roi Henri ni d'Angleterre, qui s'allie contre le roi de France avec de grands vassaux turbulents, l'apprend à ses dépens les 21 et 23 juillet 1242, aux batailles de Taillebourg et de Saintes. Les papes Grégoire IX, puis Innocent IV, aux ambitions théocratiques, le vérifient aussi : non seulement le roi de France refuse d'épouser la querelle qui les oppose à l'Empereur du Saint-Empire, Frédéric II, mais il refuse d'admettre que « c'est dans l'Eglise que sont déposés les deux glaives, emblème des deux pouvoirs », le spirituel et le temporel, comme le prétend Innocent IV dans une Encyclique de septembre 1245. Saint Louis refuse ainsi de profiter du différend entre le pape et l'Empereur pour agrandir ses territoires ou même, comme le lui suggère Grégoire IX, installer son propre frère sur le trône impérial. Au temporel, l'Empereur, comme le roi de France, est maître chez lui, répond le prince chrétien. Voilà qui pourrait plaire même à nos modernes laïcards !

    De même, il ne profite pas de sa victoire surHenri ni pour bouter complètement l'Anglaishors de France, mais préfère recevoir son hommage et l'avoir pour vassal. Question de justice,toujours. Louis IX agrandit le pré carré, maisn'a rien d'un faiseur d'empire : son royaumesuffit à ce sage. Le saint roi en a retiré un prestige qui a fait de lui un arbitre entre les princeseuropéens et le premier souverain de son temps.Au demeurant, il a laissé la France territorialement plus grande et la royauté beaucoup plusforte qu'il ne les avait trouvées. Il fut à n'en pasdouter l'un des plus grands constructeurs denotre pays : nos européistes y auront sans doutevu une circonstance aggravante.

    Hervé Bizien Monde&Vie mai 2014

    I. Cf. Le Roman de Saint Louis, Philippe deVilliers.Albin Michel. 

  • [Bordeaux] Le cercle Jean-Baptiste Lynch et le comité des Journées de Retrait de l’Ecole (JRE) Gironde invitent Farida Belghoul et l’abbé Horovitz à Bordeaux

     Le cercle Jean-Baptiste Lynch et le comité des Journées de Retrait de l’Ecole (JRE) Gironde invitent Farida Belghoul et l’abbé Horovitz à Bordeaux. Ils traiteront du problème de la théorie du genre à l’école, et des moyens de lutte à mettre en oeuvre !

     

     

  • [Aix] Le dernier café d’actualité aixois de l’année 2013-2014

    Le prochain café d’actualité d’Aix aura lieu comme d’habitude au « Festival » le mardi 3 juin à 18 h 45.

    Le thème de ce café sera le suivant :

    1984, C’EST MAINTENANT !

    « La crise », ou ce qu’il est convenu de baptiser ainsi, n’a fait que renforcer ses causes. Autrement dit, elle n’est que le prétexte du renforcement du pouvoir des banques et de la finance et de la disparition du politique.

    L’hallucinant projet « Tafta » nous ferait très clairement basculer dans le meilleur des mondes (immondes).

    Aucune réforme n’est possible ou même simplement envisageable. Le système est clos !

    Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire.

    Nous en discuterons mardi.

     
  • Des photos inédites des tranchées durant la Grande Guerre dévoilées

    Des clichés datant de la Première Guerre mondiale ont été rendus publics. Ils illustrent les conditions de vie des poilus dans les tranchées.

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  • Pour en finir avec l’Inquisition

    Fanatiques torturant et immolant des innocents rendus coupables d’hérésie, l’Inquisition et ses serviteurs comptabilisent à eux seuls de nombreux préjugés erronés, issus pour la plupart de la pensée des Lumières si prompte à critiquer l’Église, mais également par les historiens républicains du XIXe et jusque dans les années 1950-60, toujours dans une optique anticléricale, reprise de nos jours par la sphère bien pensante du milieu politique et journalistique pour dénoncer un événement « arbitraire », démontrant une fois de plus son ignorance et son hypocrisie totale quant à la lutte face aux préjugés. Nous avons décidé de faire la lumière sur cette justice extraordinaire que fut l’Inquisition. Par commodité, nous ne traiterons que l’origine et l’application de l’Inquisition dans le royaume de France entre le XIe et la fin du XIIIe siècle.

    Introduction

    Avant de parler de l’Inquisition, nous aimerions mettre les choses au clair et apporter au lecteur une méthode de compréhension de l’événement historique sujet à caution. L’Histoire n’est pas manichéenne, elle n’est pas le récit de la lutte entre les bons et les mauvais, entre les justes et les injustes, entre le Bien et le Mal, pas plus qu’elle n’est le produit de la lutte des classes. Pour comprendre un événement ou une période historique, comme par exemple le Moyen Âge, il faut se replacer dans le contexte de l’époque et « dans la tête » d’un contemporain. Juger l’Inquisition et la lutte contre l’hérésie avec notre œil d’homme du XXIe siècle conduit forcément à une erreur d’interprétation, où l’on verrait un combat entre une Église tyrannique et intolérante combattant contre la liberté de culte et d’expression, deux notions qui, soit dit en passant, sont totalement inconnues à l’époque. De même que juger le christianisme et le dogme de l’Église au travers de la pensée païenne de la Grèce ou de la Rome antique conduit forcément à une mauvaise compréhension des faits, voire à une partialité réductrice digne des Lumières envers l’Église, faisant passer les cultes païens germaniques pour de joyeuses fêtes folkloriques, l’hérésie cathare pour un courant écologiste progressiste et non violent en plein Moyen Âge, alors que le catholicisme serait considéré comme une régression intellectuelle et un frein à une conception moderne de la liberté, inconnue au Moyen Âge.

    L’hérésie, un péril où chacun est concerné

    Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’hérésie au Moyen Âge est une déviance, due à une remise ne cause de la Trinité et du dogme de l’Église, sans lequel le salut ne peut s’excercer. Or, l’Église est universelle et son objectif ultime est d’assurer le salut des âmes des « gens des Nations » par l’unité de la foi sur Terre. Prenons comme exemple un corps humain représentant la chrétienté, dont la tête serait le Christ. Chaque partie du corps humain représente chaque chrétien. L’unité de la foi assure la bonne santé dudit corps, au nom du Christ, la tête, sans qui le Salut est impossible. Si l’une des parties du corps est malade, deux solutions sont possibles pour éviter la propagation à l’ensemble de l’organisme : 1) la guérison de l’hérésie par tous les moyens dont dispose l’Église : prédication, évangélisation, excommunication, interdit ; 2) l’ablation du membre si aucun remède ne fonctionne, autrement dit, appel au bras séculier, seul capable de mettre en œuvre la torture et la répression violente, sans quoi l’intégralité du corps sera parasité et le salut de tous sera compromis. En cela, tous les chrétiens sont acteurs de cette universalité de la foi en Christ. Ainsi, on le verra, l’Inquisition ne choquait personne et était approuvée par une large majorité de la population, car créait un sentiment d’appartenance à une même communauté, l’adversité renforçant les liens entre les membres identifiés d’une même communauté.

    L’hérésie languedocienne, définition et condamnation

    Le catharisme se développa dans le Sud-Ouest de la France, où l’Église carolingienne s’était moins bien développée que dans le reste du royaume, c’est-à-dire au Nord de la Loire (lire notre article sur le Catharisme). Comme le note Jean Chélini, les déviances religieuses s’appuyaient généralement sur des sentiments régionalistes. L’hérésie languedocienne, comme les autres déviances de cette époque, sont paradoxalement dues entre autre chose à la volonté de réforme profonde de l’Église, initiée dès le XIe siècle et connue sous le nom de « réforme grégorienne ». Cette réforme avait encouragé l’instruction des laïcs en matière religieuse et avait entrainé chez certains une curiosité spirituelle qui les a conduit à rechercher d’autres moyens d’assurer leur salut dans des formes hétérodoxes.

    L’hérésie languedocienne est une des formes les plus virulentes et les plus dangereuses de ces déviances apparues au cours du siècle. Ses fondements remontent probablement aux premiers balbutiements du christianisme en Orient et reposent sur un manichéisme simple : selon la doctrine, l’univers serait en proie à la lutte permanente entre le Bien et le Mal, le Bien ayant créé l’Esprit, le Mal la matière, ce qui revient à dire que l’Univers a été créé non pas par Dieu, mais par Satan.

    Aux yeux de cette secte, Jésus n’est pas le fils de Dieu, mais un ange dont la vie terrestre n’était qu’une illusion. Autrement dit, les cathares ne voient en la Passion qu’une illusion, car Jésus étant un ange ; il ne peut pas mourir et ne peut donc, logiquement, ressusciter le troisième jour. De même, Marie n’était qu’une illusion également, un pur esprit. Pour les cathares, lorsque le corps meurt, il reste dans le royaume terrestre du Démon, alors que l’âme rejoint le monde des esprits.

    Les cathares se fondent sur une morale à deux étages : la majorité, appelée « croyants », n’est soumise à aucune contrainte morale ou de vie. À l’inverse, les élites de la société cathare, appelées « parfaits », forment le noyau de cette secte. Ayant rompu tout lien avec leur famille, ils vivent en communauté et s’astreignent à une vie très rude : jeûne permanent entraînant parfois des morts par inanition, interdiction de tout rapport sexuel, obligeant les « parfaits » à quitter leur conjoint et à vivre une vie de célibat. Mais, et c’est là que l’on voit que le catharisme est plus une secte qu’une Église de par la non-unité du dogme, certains parfaits ne sont pas opposés aux rapports charnels, mais critiquent l’intrusion du mariage. En somme, ils prônent la liberté sexuelle[1]. De ce fait, le catharisme, plus qu’une hérésie, est une parfaite remise en cause de l’Église et de la société féodale telle qu’elle existe à l’époque. Cette secte se développa très vite dans la région, touchant nombre de membres de la cour comtale de Toulouse.

    L’Église ne tarde pas à réagir : le concile de Latran IV de 1215 condamne l’hérésie cathare dans le canon I et réaffirme ensuite avec vigueur tous les points de la doctrine catholique contestés pas les hérétiques :

    Dieu est le seul créateur de toutes choses,

    Seul le prêtre peut donner les sacrements, alors que les « parfaits » se considéraient capables de transmettre une sorte de sacrement tout-puissant[2] par l’apposition des mains (consolamentum),

    Le pain et le vin sont nécessaires lors de la célébration du sacrifice, où se produit la transsubstantiation du pain et du vin, qui deviennent alors la chair et le sang du Christ (Matthieu XXVI, 26-30),

    Le mariage des laïcs est bon et n’empêche nullement d’atteindre le salut de l’âme.

    Le canon III, le plus important pour notre sujet, met en place les moyens de la répression que l’on appellera Inquisition par la suite : les hérétiques reconnus coupables devaient être livrés au bras séculier (la justice laïque), leurs biens devaient être confisqués. Les receleurs d’hérétiques devaient être excommuniés et bannis de toute fonction publique ; les évêques ayant au sein de leurs diocèses des hérétiques devaient mener une enquête et faire appliquer les sanctions canoniques prévues, les évêques négligents seraient déposés, on ne pouvait prêcher qu’avec l’accord écrit du pape ou de l’évêque ordinaire. Lorsque la croisade fut déclarée, les croisés recevaient les mêmes privilèges spirituels que lors des croisades en Terre Sainte. Le concile de Latran IV dépouilla officiellement Raymond IV du comtat de Toulouse ainsi qu’à toute sa famille.

    La répression de l’hérésie par l’Inquisition

    L’Inquisition est officiellement créée en 1231 par le pape Grégoire IX au travers de la bulle Excommunicatus. Cependant, l’Église n’a pas attendu cette date pour lutter contre l’hérésie. On l’a vu, le rôle de combattre les hérétiques échoit aux évêques, qui depuis les premiers siècles du christianisme ont cette mission. Nous allons ici pouvoir casser la légende noire de l’Inquisition : il n’a jamais été dans les habitudes de l’Église de rafler les hérétiques de manière arbitraire et de tous les livrer au bûcher. En réalité, le meilleur moyen pour lutter contre les hérésies et contre le paganisme en son temps, fut, comme le disait saint Bernard de Cîteaux, par les arguments et non par la violence. Ainsi, la prédication, le débat public pour confronter les hérétiques à leurs erreurs fut la première arme de l’Église contre les cathares. Si les légats pontificaux envoyés par Innocent III dès 1198 dans le Midi échouèrent, ce fut moins le cas de Dominique de Guzman, jeune chanoine castillan qui traversa le Languedoc où il constata les ravages que provoquait le catharisme. Avec l’accord de son évêque, Diègue d’Ozma, Dominique parcourut la région pendant dix ans afin de prêcher la vraie foi parmi les hérétiques, afin de les ramener dans le droit chemin. C’est là qu’il fonda l’ordre des dominicains, qui regroupait d’anciens cathares ayant abjuré.

    Si, comme on l’a vu, l’Inquisition nait officiellement en 1231, ce n’est en réalité que l’aboutissement d’un processus que certains font remonter au traité de Paris, mais qui, selon Jean Chélini, remonte au concile de Vérone de 1184, où le pape Lucius III condamne pour la première fois l’hérésie néo-manichéiste (les cathares) ainsi que d’autre courants hérétiques. Il est décrété que le pouvoir civil doit assistance pleine et entière aux évêques pour lutter contre l’hérésie (ce qui n’est qu’un rappel de la tradition de l’appui du bras séculier) sous peine d’excommunication. De même, les populations civiles sont invitées à dénoncer les hérétiques aux évêques.

    Le concile d’Avignon de 1209 décrète que chaque paroisse comportera désormais un tribunal composé d’un laïc et d’un religieux chargé de démasquer les hérétiques et leurs complices, disposition confirmée par le canon III du concile de Latran IV de 1215. Les ordres mendiants vont être chargés de traquer l’hérésie et de l’éradiquer, ils formeront le fer de lance de l’Inquisition.

    L’Inquisition à sa création sous le pontificat de Grégoire IX (1227-1241) possède un caractère indépendant. Reflet des ambitions théocratiques de Grégoire, l’Inquisition se place directement sous la juridiction du pape, et ne dépend d’aucune juridiction civile ou ecclésiastique autre. L’Inquisition est une justice extraordinaire, qui supplante toute forme de droit ou de coutume. Elle est « la manifestation et l’instrument du pouvoir pontifical »[3]. C’est une justice rationnelle, qui élabore des manuels, précis et pratiques. L’Inquisition tient des registres de toutes les personnes accusées d’hérésie. Elle repose sur la procédure d’enquête (inquisitio en latin). Le but est de recueillir l’aveu de l’accusé, car cet aveu permet le pardon et la repentance. Le recours à la torture, uniquement utilisée lorsque les accusés refusaient d’avouer malgré les preuves, car les preuves étaient nécessaires, était utilisé, même s’il restait exceptionnel. En réalité, les peines et les moyens utilisés par l’Inquisition étaient loin de ce que l’on veut nous faire croire aujourd’hui : l’inquisiteur, arrivé sur place, décrète deux édits, l’un ordonnant la dénonciation des hérétiques par la population, si celle-ci est ostentatoire[4] sous peine d’excommunication, l’autre ordonnant aux hérétiques d’abjurer sous un délai de 15 à 30 jours pour être pardonné. En cas de refus, les récalcitrants font l’objet de poursuites.

    Jean Sévillia nous explique dans Historiquement correct, que l’Inquisition était une justice tempérée et paperassière. Nous pouvons aller en ce sens, mais émettre quand même une critique : contrairement à Sévillia, Jean-Louis Biget, spécialiste reconnu de l’Inquisition et de l’hérésie cathare, affirme que l’accusé n’avait aucun recours en appel ni la possibilité de produire de témoins ou d’avoir un défenseur. Cependant, les faux témoignages étaient également poursuivis, ceci étant un péché mortel (Exode XX 16).

    Cependant, tous deux vont dans le même sens en ce qui concerne les peines : alors que les manuels scolaires dépeignent des hérétiques persécutés voués aux pires châtiments, la réalité est encore une fois dépassée par le mythe. Les chiffres montrent que sur les 930 sentences que prononce par exemple l’inquisiteur Bernard Gui à Albi entre 1308 et 1323 on compte : 139 acquittements, 286 pénitences religieuses (imposition de croix, pèlerinage ou service militaire en terre Sainte), 307 incarcérations, 156 sentences diverses (allant de l’exposition au pilori à la destruction de maison ou à l’exil) et seulement 42 condamnations au bûcher. À noter qu’en ce qui concerne la torture et la mise à mort, seul le pouvoir civil possédait cette capacité jusqu’en 1252, où Innocent IV l’autorise pour les tribunaux ecclésiastiques à condition que le prisonnier ne soit ni mutilé, ni que son sang ne coule. De même, la papauté veille au grain : les abus des inquisiteurs sont réprimandés.

    Conclusion

    Certes, l’Inquisition ne fut pas toujours tendre envers les hérétiques, mais il faut se replacer dans le contexte de l’époque pour concevoir le fait que ce tribunal n’était en rien un instrument de tyrannie, mais bien un outil pour rétablir la paix et l’unité de la chrétienté. L’hérésie cathare disparut presque totalement du Sud-Ouest dans les années 1320, ses adeptes revenus dans la foi catholique ou bien exterminés (au sens latin du terme : ex terminis : « hors des frontières », c’est à dire contraints à l’exil en Allemagne ou en Italie). Il n’y a en effet jamais eu de massacres de cathares : la célèbre phrase attribuée au légat Amaury en 1209 : « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », a en réalité été écrite cinquante ans après le sac de Béziers où fut théoriquement prononcée cette fameuse harangue, par un moine allemand, Césaire de Heisterbach, dans son œuvre Le livre des miracles.

    Bibliographie

    GAUVARD Claude (dir.), Dictionnaire de la France médiévale, paris PUF, 2011

    CHELINI Jean, Histoire religieuse de la France médiévale, Paris, Pluriel, 2010, 663 p.

    SEVILLIA Jean, Historiquement correct, Paris, Tempus, 2003 (rééd. 2013), 510p.

    source Le Bréviaire des patriotes 

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EupEVkVkypFJuYTUQO.shtml

  • Voilà ce qui arrive quand les Royalistes sont au pouvoir :

    Les origines de la législation sociale en France by G.A.R.

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/les-revues-sociales-asc/1363-voila-ce-qui-arrive-quand-les-royalistes-sont-au-pouvoir-

  • Découvrez le site de Marion Sigaut :

    Bravo Marion pour la création de ton site dont voici l'adresse :http://www.marionsigaut.fr/index.html Nous devons te remercier pour ta présence répétée lors de nos banquets. ta sympathie et le clin d'oeil à notre structure (http://www.marionsigaut.fr/html/Pedagogie.html#cinq). Oui Marion les lois sociales furent le travail des Catholiques sociaux royalistes, durant tout le XIXeme siècle contre l'opposition libérale et la gauche révolutionnaire (http://youtu.be/mHYe9WZyMkU)...

    Peuple et roi font un. Saches que nous sommes à chaque fois honorés par ta présence, à bientôt!

    http://www.actionroyaliste.com/articles/actualites/1361-decouvrez-le-site-de-marion-sigaut-

  • TV Libertés : édition spéciale sur l'idéologie qui n'existe pas

    Edition du 30 mai 2014. Programme :

    1. Entretien avec Alain de Benoist
    2. Benoît Hamon relance la Ligne Azur
    3. Échec des « ABCD de l'Égalité »
    4. Alliance Vita Versus SOS Homophobie
    5. Le guide de la gay-drague
    6. Les associations LGBT envahissent l'école
    7. Rejet de la pétition « One of Us »
    8. JRE, Manif Pour Tous : la riposte associative
    9. L'actualité en bref
    10. Entretien avec Marion Sigaut

     

    Michel Janva

  • DSK, Anne Sinclair, Israël,… Et si « Welcome to New York » disait vrai ?

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    Le film «Welcome to New York», inspiré de l’affaire DSK, n’en finit pas de faire parler de lui. Alors qu’il est distribué en Espagne, en Allemagne et en Italie, le long métrage d’Abel Ferrara n’est à l’affiche d’aucun cinéma français et c’est un choix délibéré des producteurs ! Depuis le 17 mai, «Welcome to New York» est disponible sur les services de vidéos à la demande pour un tarif unique de 7€. Choisir, pour la France, de s’en remettre uniquement à une diffusion par un circuit alternatif, c’était prendre un sérieux risque.

  • Pierre-Guillaume de Roux : « Le conservateur se défie de l'homme livré à lui-même »

    Editeur, Pierre Guillaume de Roux a créé sa propre maison d'édition. Il a bien voulu répondre à notre enquête sur la droite.

    Pierre-Guillaume de Roux, pensez-vous qu'en politique, la distinction entre gauche et droite ait encore une signification ?

    Il me semble qu'à l'heure actuelle, républicains libéraux et sociaux-démocrates communient dans la même croyance au grand schéma progressiste de la modernité. De là vient la difficulté, pour la droite politique, de se dissocier véritablement de la gauche dans sa surenchère anti-conservatrice. Cette droite politique, qu'incarne l'UMP, n'a plus de vraie proposition à faire, et finalement la frontière qui la sépare des sociaux-démocrates est très poreuse, puisqu'elle a fini par s'aligner sur la plupart des dogmes imposés par la gauche.

    J'opérerai donc plutôt une distinction entre conservateurs et progressistes. Il existe entre eux une différence capitale : le conservateur, dans la grande tradition qui va de Joseph de Maistre à Donoso Cortes, se défie de l'homme livré à lui-même; alors que les progressistes, que l'on retrouve à gauche comme à droite, sont fondamentalement rattachés à l'idée, issue des Lumières, que l'on peut faire émerger une humanité perfectible, et prônent en même temps un individualisme radical: d'où la culture du narcissisme, dénoncée par Michéa. La vision conservatrice suggère que l'homme est d'abord une créature avant d'être un sujet et qu'il ne peut accéder par ses seules forces à sa propre dignité. Nous sommes tous marqués par le péché originel.

    Dans quelle mesure le « politiquement correct » règne-t-il au sein de l'édition? Est-il imputable à une hégémonie culturelle de la gauche ?

    Nous subissons cette hégémonie culturelle de la gauche depuis le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. La gauche s'est affirmée sur les ruines d'une droite qui ne s'est pas remise de 1945 et qu'elle est parvenue à culpabiliser. Par ailleurs, la droite est obsédée par l'économique et commet la faute de mépriser la culture, tandis que la gauche, au contraire, a compris depuis longtemps que la dimension culturelle était un élément capital de sa conquête du pouvoir et son hégémonie s'est ancrée depuis la guerre. Aujourd'hui, nous assistons, dans l'édition, à une formidable uniformisation qui se réalise par le biais de grands groupes qui ont avalé au cours des vingt ou trente dernières années les maisons de taille moyenne. C'est le cas de la Table ronde, fondée en 1945 par Roland Laudenbach, qui fut longtemps une maison de droite affichée comme telle, ouverte et libre, parfaitement intégrée au paysage éditorial. Rachetée par Gallimard, elle a été standardisée et uniformisée. On assiste ainsi à une homogénéisation du politiquement correct : la plupart des éditeurs offrent le même type de livres, proposent le même type d'essais, défendent le même type de valeurs et l'on a fait en sorte que, progressivement, tout ce qui pouvait apparaître comme différent s'efface. Il subsiste quelques petites maisons d'édition indépendantes, comme la mienne. Je tente d'en faire un lieu de débat, où des courants auxquels on ne donne plus la possibilité de s'exprimer puissent de nouveau le faire.

    Vous avez édité Richard Millet, qui a été mis au pilori. Comment se crée le consensus qui aboutit à la condamnation des auteurs «incorrects »?

    Il existe dans ce pays des sujets tabous, sur lesquels on n'a pas le droit de réfléchir, ni de s'interroger. On l'a encore vérifié lorsqu'Alain Finkielkraut a publié l'Identité malheureuse : ses réflexions n'étaient pas très éloignées de celles de Millet ou de Renaud Camus. Son essai a provoqué une levée de boucliers, comme en avaient suscité la parution du livre de Richard Millet Langue fantôme, suivi de Eloge littéraire d'Anders Breivik, ou les réflexions de Renaud Camus. Dès que l'on aborde les questions de l'immigration, du communautarisme, ou que l'on réfléchit en termes de nation, on n'a plus le droit de s'exprimer et l'on est marginalisé. Ces sujets sont tabous parce qu'ils remettent en cause l'unique principe du grand marché. Pour que celui-ci puisse se développer, il faut faire en sorte de réduire la nation à néant, mettre dans la tête des gens que les frontières n'ont plus d'importance et que toutes les notions de tradition, de coutumes, d'héritage, de religion, d'ordre social, qui, liées à une histoire commune, fondent notre identité à chacun au sein d'un peuple, doivent être rejetées. C'est l'ennemi absolu de la modernité telle qu'elle se définit et veut promouvoir sa vision du monde, celle que prône la gauche, avec la complicité de la droite politique. S'y ajoute la volonté de faire advenir l'Individu intégral, car nous sommes dans l'ère de l'individualisme qui doit déboucher sur une sorte d'homme universel, c'est-à-dire sur le règne de la « mêmeté » : tout ce qui est différent est banni.

    Entre culture du marché et renouveau

    Dans le cas de Richard Millet, l'objectif était de le contraindre à quitter un heu de pouvoir, à savoir le comité de lecture de la maison Gallimard, le saint des saints de l'édition française. D n'était même pas besoin de lire le livre, il a suffi de s'arrêter sur une partie du titre : Eloge littéraire d'Anders Breivik. On a eu vite fait d'oublier « littéraire » pour ne retenir qu' « Eloge d'Anders Breivik », alors que les crimes de celui-ci y étaient condamnés dès les premières lignes et à quatre reprises dans un texte de 17 pages !

    Malgré ce climat délétère, il existe quand même un renouveau. Je pense que si l'affaire Millet a été si violente, c'est parce que les gens qui tiennent le pouvoir culturel savent qu'ils sont en train de le perdre et deviennent minoritaires, ce qui les rend d'autant plus méchants. C'est pourquoi il importe de casser cette ligne d'uniformisation où l'on ne nous propose que les mêmes livres, la même manière de penser, les mêmes dogmes, et que, chacun à notre place, par les livres que nous publions ou par les articles qui paraissent dans des journaux où l'on peut réfléchir et s'exprimer en toute tranquillité, nous puissions montrer à une nouvelle génération qu'il existe une autre manière de penser le monde, de réfléchir et surtout de débattre. Nous arrivons peut-être à un tournant, un moment complexe où la situation peut s'inverser.   

    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie mai 2014