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culture et histoire - Page 1683

  • Jean Sévilla dédicace son "Histoire passionnée de la France"

     

    HpIdée de cadeau le jeudi 12 décembre de 17h à 19h à la librairie de l'avenue Duquesne : 

     

    "Jean Sévillia conjugue la profondeur de l'historien et l'esprit de synthèse du journaliste pour nous raconter la grande histoire de la France, des origines à aujourd'hui.

    A l'heure où certains semblent avoir honte de notre passé, il fait le choix d'insister sur ce qui nous honore et ce qui nous unit, même dans les pages difficiles de notre histoire, afin de souligner le caractère exceptionnel de notre pays, si riche en événements et en figures de proue, de Clovis à Charles de Gaulle, en passant par Charlemagne, Saint Louis, Henri IV, Richelieu, Louis XIV et Napoléon.

    Le plaisir d'apprendre en élevant l'esprit insuffle la conviction de la permanence d'un destin français, et partant, les raisons d'espérer".

     

  • Le procès Fouquet décrypté

    Le Figaro Magazine - 29/11/2013
    Un épisode de la prise de pouvoir par Louis XIV
         Le 5 septembre 1661, alors qu'il fête ses 23 ans, le roi Louis XIV, venu assister aux Etats de Bretagne, tient conseil au château de Nantes. Il y a là Colbert, Le Tellier et Fouquet. A l'issue de la réunion, le souverain fait passer des petits papiers par lesquels il donne ses ordres. Les scellés seront posés chez Fouquet. La veille, Louis XIV a prévenu d'Artagnan, le capitaine-lieutenant des mousquetaires : dès que ce dernier aura reçu le billet que Le Tellier lui remettra en mains propres, il devra procéder à l'arrestation du surintendant des finances. A la suite d'un imprévu, toutefois, Le Tellier est retenu et Fouquet quitte le château sans se douter de ce qui l'attend. Ce n'est que place Saint-Pierre, à côté de la cathédrale de Nantes, qu'il est intercepté. Emprisonné à Angers puis à Amboise, inculpé pour « péculat » (c'est-à-dire concussion), le ministre disgracié devra attendre plusieurs mois avant que s'ouvre son procès, qui durera presque trois ans.
         Alexandre Dumas, dans Le Vicomte de Bragelonne, brossera de Fouquet l'image d'une victime. On a beaucoup évoqué la jalousie que Louis XIV aurait ressentie au sortir d'une fête à Vaux-le-Vicomte, où Fouquet, maître des lieux, aurait voulu l'éblouir. Simone Bertière, à qui rien de ce qui concerne la France des Bourbons n'est étranger, relativise cet épisode devenu un mythe. L'historienne a repris le déroulement du procès Fouquet (dont le dossier original a été détruit) afin de remettre en lumière le cas de celui qui, condamné au bannissement, peine commuée en détention perpétuelle, finira sa vie, près de vingt ans après, dans la forteresse de Pignerol.
         Le procès met en scène un souverain novice découvrant les limites de son pouvoir, un magistrat (Lefèvre d'Ormesson) que la défense du droit transforme en opposant, et l'accusé Fouquet qui sauve sa tête, mais qui n'a rien d'un innocent.
    Simone Bertière analyse l'affaire comme une phase d'un processus visant à rétablir les finances de l'Etat mises à mal par le recours systématique à l'emprunt. La fuite en avant par l'emprunt ? Cela rappelle quelque chose... Hélas ! Louis XIV nous manque.
    Jean Sévillia
    Le Procès Fouquet, de Simone Bertière, Fallois, 334 p., 22 €.
    http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=304

  • Qu'est-ce que l'aliénation capitaliste?

    Le capitalisme n’est pas seulement un système économique, il est la matrice qui a engendré le monde moderne et aussi un type humain, que certains ont appelé Homo Oeconomicus, fruit d’une véritable transformation anthropologique. Il a réalisé ce que les régimes totalitaires du XX° siècle avaient rêvé de faire sans pouvoir le réaliser: donner naissance à un homme nouveau et cela à l’échelle mondiale. Armé de sa technique et de son dieu unique, l’Argent, il a conquis le monde, c’est-à-dire qu’il l’a transformé en désert. Désert autour des hommes mais désert aussi en l’homme. Pour comprendre ce nouveau monde et ce nouvel homme, pour savoir comment une telle chose a pu se produire, il faut revenir à un concept fondamental mis en lumière par Karl Marx dans son analyse du capitalisme: l’aliénation.

    L'aliénation comme une dépossession

    La définition que l’on trouve dans le dictionnaire du mot aliénation nous dit que c’est «l’état de l’individu qui, par suite des conditions extérieures (économiques, politiques, religieuses) cesse de s’appartenir, est traité comme une chose, devient esclave des choses et des conquêtes même de l’humanité qui se retournent contre lui». Le seul mot français aliénation traduit deux termes allemands utilisés par Marx: Entäusserung (v. entäussern: se défaire de; adj. äusser: extérieur, externe) et Entfremdung (v. entfremden: éloigner, détacher, détourner; adj. fremd: étranger). Ce terme traduit donc un sentiment d’extériorisation, de dépossession de soi et d’étrangeté face au monde et à soi-même. Mais pour Marx il ne peut se comprendre qu’au sein du processus de domination du capital qui passe par l’exploitation, l’aliénation, la réification.

    Car cette dépossession est le résultat de l’exploitation capitaliste, c’està-dire du fait que dans l’entreprise capitaliste les salariés produisent une valeur équivalente à celle de la force de travail (travail concret qui leur est versé sous forme de salaire) mais aussi une valeur additionnelle (travail abstrait qui donne la plus-value, la valeur, que gardent les capitalistes). Le travail vivant (concret) est transformé en abstraction (la valeur), c’est à dire en argent. Dans le monde capitaliste l’immense majorité des individus ne possèdent pas leur outil de travail, ils sont obligés de rejoindre des entreprises qui leur fournissent les moyens de travailler. Ils en sont réduits à vendre leur seul bien, leur force de travail, c’est-à-dire eux-mêmes, pour fabriquer des marchandises. Dés lors leur travail n’est plus qu’une marchandise parmi d’autres et ils doivent agir comme des capitalistes: pour survivre ils doivent impérativement vendre leur marchandise-force de travail sur un marché du travail où les salariés du monde entier sont mis en concurrence.  Le salarié est celui qui extériorise sa propre puissance subjective (sa force de travail) en lui donnant, sous la forme d’une marchandise, une existence objective et cela dans le but de gagner un salaire lui permettant d’acquérir d’autres marchandises.

    Elle n'est pas une fatalité

    Ce que Marx a critiqué ce n’est pas le travail en lui-même mais la forme spécifique qu’il a pris dans le monde capitaliste, la forme-marchandise. Le travail n’était pas aliéné, il l’est devenu à la suite d’une transformation sociale dont on peut faire l’histoire (ce que Marx a fait dans le livre I du Capital).  Cette forme d’aliénation n’est pas une conséquence inéluctable de l’histoire humaine et elle n’a pas toujours existé comme voudraient nous le faire croire les idéologues du système. Alors que le travail avait permis à l’individu de s’affirmer en tant qu’homme, de dépasser l’animalité, la seule nécessité, pour agir sur son milieu et le maîtriser, il est devenu une forme de servitude.  Il n’est plus un but en lui-même, il est devenu un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. Ce qui devrait permettre l’affirmation de soi est devenu l’instrument de la négation de soi. Le travail qui était liberté et indépendance devient servitude et enfermement dans un processus abstrait et technique que personne ne maîtrise plus. L’individu aliéné perd toute conscience de sa force, de son pouvoir d’agir et de transformer le monde.  Il est dépossédé de la maîtrise du monde qu’il habite et de son destin.  De la naissance à la mort, en passant par l’enfance, l’école, le travail, la sexualité, la politique, les loisirs, la vieillesse, tout est laissé aux mains des experts, des techniciens, des gestionnaires.  Tout ce qui reste à l’homme, c’est vendre et acheter, c’est se vendre et consommer. La loi du commerce a remplacé les valeurs du travail. Et cette servitude est appelée à ne pas connaître de fin car dans le système capitaliste la production, rebaptisée croissance, est un moyen qui n’a d’autre fin qu’elle même.

    L’aliénation capitaliste ne touche pas seulement ceux qui travaillent, elle s’est étendue à tous les humains et au monde entier à travers la domination absolue de l’argent. L’argent est la marchandise- reine, celle qui permet d’avoir toutes les marchandises, celle qui est là pour remplacer tous les liens traditionnels que le développement du capitalisme et l’atomisation des individus ont détruits. L’argent, comme le travail dans le système capitaliste, réduit l’individu à n’être qu’une abstraction.  On ne travaille que pour en gagner car il est le signe de la puissance, qui s’appelle aujourd’hui «le pouvoir d’achat». Celui qui en possède n’a aucun pouvoir mais il offre tous les moyens d’en obtenir. L’argent est l’objet absolu de tous désirs, le Désir objectivé, matérialisé. En posséder permet de consommer, d’acquérir tous les objets techniques qui s’offrent comme le moyen d’échapper à cette solitude, à cette angoisse face à un mode devenu étranger et incompréhensible. Mais le sentiment de puissance que procurent ces objets n’est qu’éphémère et, tout comme la production de marchandises, il ne peut avoir de fin car il renforce ce qu’il est censé combattre: l’aliénation et la réification. Ce qui se présente comme un remède n’est que le renforcement du mal et ceux qui le possèdent sont tout autant aliénés que ceux qui n’en ont pas.

    Une marchandisation de l'humain

    Ainsi la particularité de l’aliénation et de la réification capitalistes ne peuvent se comprendre qu’au sein de l’exploitation.  D’un travail qui dans les sociétés traditionnelles était intégré dans la vie, le capitalisme a fait quelque chose d’extérieur, une marchandise comme une autre. L’individu aliéné en arrive à considérer le monde, les choses, les autres comme il considère son travail: un moyen pour autre chose. Le monde, la nature ne sont plus que «l’environnement», le décor plus ou moins naturel dans lequel il évolue; les choses ont acquis une vie propre: les objets techniques et les machines qui devaient le servir et l’aider l’emprisonnent toujours davantage en se transformant en prothèses indispensables entre lui et la réalité; les autres sont au mieux des amis virtuels avec qui on n’a de lien que par écran ou téléphone portable interposés mais le plus souvent ils ne sont que des objets vivants mais insignifiants pour lesquels on ne ressent ni haine, ni amour, ni aucune sorte d’empathie, juste de l’indifférence.  Enfin «libéré» des devoirs et des obligations traditionnels perçus comme des liens entravant sa liberté, persuadé de n’avoir aucun pouvoir sur ce monde où de toute façon il se sent étranger et qu’il accepte passivement tel qu’il est, il ne reste à l’individu aliéné que lui, que cet ego que la publicité flatte pour mieux l’exploiter.  Il cultive sa différence et son originalité, qui ne sont rien d’autre que le produit de l’aliénation.

    Il ne se préoccupe que de son «développement personnel» en exploitant de son mieux son entreprise: lui-même. Il considère son corps, ses capacités, ses sentiments, ses relations comme des investissements qu’il pense pouvoir gérer rationnellement, en bon manager. Il n’est plus soumis à la dictature de la marchandise, il est devenu marchandise. Il a fait siennes les lois du système capitaliste dont il n’est que le produit et il reproduit à son échelle, envers lui-même et les autres, les mécanismes de domination: exploitation, aliénation, réification. Dés lors le monde ne peut avoir comme seul sens que celui d’un grand marché où tout se vend, où tout s’achète, où tout le monde est en concurrence avec tout le monde, où rien n’est vrai et où tout est permis.

    Retour à l'essentiel

    On rejoint alors la deuxième définition du mot aliénation donnée par le dictionnaire: «trouble mental passager ou permanent qui rend l’individu comme étranger à lui-même et à la société où il est incapable de se conduire normalement». Dans le système capitaliste les hommes ne contrôlent pas leur propre activité productive mais sont dominés par les résultats de cette activité. Cette forme de domination prend l’aspect d’une opposition entre les individus et la société, qui se constitue en tant que structure abstraite.  Cette domination abstraite est exercée sur les individus par des structures de rapports sociaux quasiment indépendantes, médiatisées par le travail déterminé par la marchandise.  Le système capitaliste c’est cette société individualiste où se sont constitués des rapports sociaux tellement objectivés qu’ils ont pris une indépendance complète à l’égard des individus.  C’est cette domination abstraite qui amène à la domination de classe et non le contraire. Dénoncer les banques et les oligarchies financières, prendre l’argent aux riches pour le donner aux pauvres, ne changeront en rien les structures du système de domination capitaliste et ne mettront donc pas fin à l’aliénation. Comprendre l’aliénation ce n’est pas en sortir car personne n’est en dehors de ce système et ne peut s’en faire le critique en prenant une position extérieure. Mais la comprendre c’est déjà faire un effort pour en prendre conscience, comprendre que cette domination a une histoire et chercher les voies permettant de la dépasser. Car il ne s’agit pas de revenir à «un bon vieux temps» d’avant l’aliénation, il s’agit de s’approprier ou de se réapproprier ce qui s’est constitué sous une forme aliénée.

    Texte paru initialement dans le #54 de la revue Rébellion.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/12/03/temp-58a67d81167c90e76aa67d9422692a7e-5237484.html

  • Ce que taisent les médias et les politiciens sur le rapport PISA sur l’éducation

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Le PISA 2013 vient de livrer ses résultats, largement commentés par les médias. Cette étude comparative du niveau scolaire des jeunes de 15 ans issus des pays membres de l’OCDE est publiée tous les trois ans. Polémia avait déjà commenté le bilan du PISA 2010 (*) : il n’était pas glorieux. Hélas, comme on pouvait le redouter, la version 2013 ne rachète pas la cuvée précédente.
    Cette année, les résultats sont tout aussi médiocres : l’évaluation des compétences de nos potaches en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences place la France au 25e rang sur les 65 pays qui participent à l’enquête et au 18e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
    Curieusement, cette année, les médias, plutôt que s’intéresser aux causes de ces tristes résultats, se livrent à une analyse sociologique et, sans mettre en cause les acteurs de l’enseignement et de l’éducation, préfèrent mettre en évidence l’incapacité de notre système à faire réussir les élèves.
    Le site fdesouche.com a extrait du rapport PISA 2013 quelques phrases significatives à lire ci-après.
    Polémia

    Les phrases suivantes sont extraites sans aucune modification du dernier rapport PISA qui est disponible ici : rapport PISA France On y parle d’immigration, de discipline et des genres garçon fille…

    Performance en mathématiques :

    L’écart de performance en mathématiques entre les garçons et les filles en France (9 points) se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (11 points) et est resté stable depuis 2003, masquant en fait un recul similaire des résultats des garçons et des filles.

    Performance en compréhension de l’écrit et en sciences :

    En France, l’écart de performance en compréhension de l’écrit entre les sexes s’est creusé entre les cycles PISA 2000 et PISA 2012, passant de 29 à 44 points de différence en faveur des filles.

    Les améliorations en compréhension de l’écrit sont principalement dues aux résultats des filles. Ainsi, entre 2000 et 2012, la proportion d’élèves très performants a augmenté de 6 % chez les filles (contre seulement 2 % chez les garçons), alors que dans le même temps, la proportion d’élèves en difficulté a augmenté de 6 % chez les garçons (contre seulement 2 % chez les filles).

    L’égalité des chances dans l’apprentissage :

    Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté. La proportion d’élèves issus de l’immigration se situant sous le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint 43 % en France [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 27 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé  n’obtiennent pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.

    L’environnement pédagogique et l’engagement et la  motivation des élèves :

    En France, le climat de discipline est resté à peu près stable entre 2003 et 2012. Cependant, la France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée, et ceci même si la plupart des élèves en France bénéficient de classes disciplinées.

    Échelle de culture mathématique :

    En France comme dans la moyenne des pays de l’OCDE, la proportion de garçons et de filles dans le groupe des élèves en difficulté est à peu près identique (22 %), mais la proportion de garçons dans le groupe des élèves les plus performants est bien plus élevée que celle des filles (15 % pour les garçons, contre 11 % pour les filles)

     Échelle de compréhension de l’écrit :

    Les filles devancent les garçons en compréhension de l’écrit dans tous les pays et économies ayant participé au cycle PISA 2012, avec un écart de performance entre les sexes de 38 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, et de 44 points en France.

    L’égalité des chances dans l’apprentissage et l’équité du rendement de l’apprentissage :

    Le manque d’équité du système français se traduit, en termes de classement dans l’enquête PISA, par un écart de 20 places si l’on compare les performances des élèves issus des milieux les plus favorisés à celles des élèves issus des milieux les plus défavorisés.

    Les élèves issus de l’immigration représentent en France 15 % des élèves testés dans la cadre des épreuves PISA 2012 et sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants.

    Les élèves issus de l’immigration sont nettement plus susceptibles (1.7 fois, en moyenne) de compter parmi les élèves peu performants dans de nombreux pays de l’OCDE. Au Mexique, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Espagne, en  France  et en Suisse, les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles d’être peu performants que les élèves autochtones (2.3 fois en France).

    La proportion d’élèves issus de l’immigration qui n’a pas atteint pas le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint plus de 40 % en Autriche, en Finlande, en  France (43%) [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent  des scores en mathématiques inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, le score en mathématiques des élèves issus de l’immigration est inférieur de 67 points à celui des élèves autochtones.  Même après contrôle du milieu socio-économique, les élèves issus de l’immigration accusent un score en mathématiques inférieur de 37 points à celui des élèves autochtones (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    Cependant, la performance en mathématiques s’améliore de 23 points en France (contre 10 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE) si l’on compare les performances  des élèves immigrés issus de la première et de la seconde génération.

    En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves immigrés de la première génération accusent des scores inférieurs de 45 points à ceux des élèves autochtones (contre un écart de 83 points enFrance). Toutefois, les élèves immigrés de la deuxième génération accusent des scores inférieurs de 30 points à ceux des élèves autochtones, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (contre un écart de 60 points en France)

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Parmi les pays de l’OCDE, l’indice PISA du climat de discipline le plus élevé (c’est-à-dire les pays où la discipline est le  plus respectée) s’observe au Japon (suivi d’Israël, de l’Autriche, de l’Estonie et de la Corée). En revanche, c’est en Finlande et en France (suivies du Chili, de la Grèce et de la Suède) que l’indice PISA du climat de discipline est le moins élevé

     Publié par Quake
    4/12/2013

     Note :

    (*) PISA 2010

    http://www.polemia.com/ce-que-taisent-les-medias-et-les-politiciens-sur-le-rapport-pisa-sur-leducation/

  • Conférence : «Crise ou offensive du capital ?» le samedi 14/12/2013 dans le Nord

    Le 14 décembre 2013, le Cercle Non Conforme et Terre et Peuple organisent dans le Nord (59) à partir de 18h30 une conférence ayant pour thème: Crise ou offensive du capital ? Les invités seront Roberto Fiorini, secrétaire général de Terre et Peuple, grand connaisseur des questions socio-économiques, et Xavier Eman, journaliste non-conforme et militant associatif.

    Informations et réservations sur le blog de Roberto Fiorini

  • La Garde nationale : institution du passé et projet d’avenir ?

    Le 20 mars 2012, le groupe Janus a fait paraître dans la revue Le Point une lettre ouverte appelant à la création d’une « garde nationale » aux missions citoyennes multiples : réserve de l’armée, auxiliaire des forces de l’ordre et partenaire des unités de Sécurité civile et des organisations humanitaires (1). Mais cette idée n’est pas neuve, elle figure notamment au programme du Front national, ou émane d’associations (Anciens des Missions extérieures), de personnalités politiques (Philippe de Villiers) ou de militants (Laurent Latruwe).
    L’intérêt porté sur cette question témoigne d’un désir de réformer les moyens de défense de notre pays. Il mérite aussi d’être examiné avec attention, car ce projet est porté par un parti politique susceptible (et il est bien partie pour) de remporter les prochaines élections présidentielles. Il ne s’agit pas de faire du neuf avec de l’ancien, mais au contraire d’innover. Si la Garde nationale, première version, a été dissoute en 1871, c’est parce que cette institution était intimement liée à une conception ancienne de la citoyenneté associant le droit de vote et de porter une arme : elle était intrinsèquement liée aux processus insurrectionnels et révolutionnaires. Aussitôt cette institution dissoute, la contestation sociale et les procédés du maintien de l’ordre vont peu à peu évoluer.
    Cet « échec » ne doit pas remettre en question la pertinence de la résurgence d’une telle institution sous une forme moderne et dépolitisée. La nature même des conflits contemporains l’exigerait : la guerre ne connaît plus de limites, et le rôle des acteurs sociaux, économiques et politiques est aussi prépondérant que celui des forces de l’ordre et de l’armée. La Garde nationale serait une solution d’avenir pour assurer la défense et la cohésion sociale de notre pays. Historiquement, elle a été créée en 1789 et s’est éteinte sur les barricades de Paris en 1871 : elle est l’héritière des milices de l’Ancien Régime. Les hommes qui y étaient enrôlés ont rempli selon les périodes d’agents du maintien de l’ordre ou soldats de réserve de l’armée de ligne. C’est surtout la mission de sûreté intérieure et son impact dans la vie politique française qui intéresse en premier chef cet article, c’est pourquoi nous attardons à présent et brièvement sur sa compétence en matière de défense du territoire national.
    Une force de réserve imparfaite, parce que mal préparée à la réalité de la guerre
    Quelques semaines avant le vote de la loi constitutive sur la Garde nationale (14 octobre 1791), les 11 et 13 juin précédents, alors que le roi Louis XVI est en fuite, une première conscription libre de 110 000 gardes nationaux de bonne volonté a été décrétée par l’Assemblée pour répondre à l’imminence d’un conflit avec les monarchies européennes. Cet appel, prémisse à la levée des bataillons de gardes nationaux volontaires de 1792, est l’acte fondateur du rôle militaire de l’institution. Ultérieurement, en 1809, les gardes nationales seront mobilisées pour contrer l’expédition britannique dans l’île hollandaise de Walcheren. Plus tard, en 1832, sera voté le principe des corps détachés pour le service de guerre, mais cette idée théorique n’aura aucune réalisation concrète.
    L’armée s’appuie encore sur la conscription par tirage au sort et ce procédé unique ne sera pas remis en question jusqu’en 1868. C’est sous le Second Empire, en réponse au danger que représente la Prusse et ses alliés, que s’impose l’idée d’une armée auxiliaire. Se remémorant peut-être la défaite de son oncle face à la Prusse en 1813, Napoléon III reprend à son compte le principe de la Landwehr. Le 1er février 1868, la loi Niel crée une Garde nationale mobile. Celle-ci regroupait tous les citoyens ayant échappé au service militaire lors du tirage au sort et sa mission consisterait en la défense des villes fortifiées des frontières (mais aussi de l’intérieur) et de force de réserve. La Garde nationale mobile qui se battra avec héroïsme pendant l’« Année terrible », formera une armée auxiliaire aux côtés des gardes nationaux mobilisés (2) à compter du 14 octobre 1870. Dans la capitale, la Garde nationale mobile sera dissoute après l’armistice de janvier 1871 et bon nombre de gardes intégreront les bataillons sédentaires et se battront sur les barricades pour défendre la Commune.
    Cette succession de mobilisations dictées par l’urgence, et en particulier la dernière (1870) démontre l’utilité d’un tel corps de troupes permanent et régulièrement entraîné : c’est par l’amalgame avec les unités de ligne que les volontaires nationaux se sont formés et aguerris, au point de devenir l’ossature des armées révolutionnaires puis napoléoniennes. L’échec relatif des levées de « moblots » en 1870 et 1871 s’explique par la carence de leur formation militaire, mais ces faiblesses se sont estompées pour les unités ayant eu une expérience du feu. La garde nationale fédérée, servant d’armée à la Commune, a été vaincue en raison de son manque d’entraînement et des dysfonctionnements internes (le refus d’un commandement unique, pouvoir excessifs des chefs de légions et une tendance à l’insubordination, etc.) : l’idéal politique s’est avéré insuffisant face à une armée de ligne, mieux entraînée et idéologiquement conditionnée. En un mot, le garde national raisonnait et actait comme un civil et le soldat comme un militaire.
    La Garde nationale : une institution entre conservatisme et contestation révolutionnaire
    Fille de la Révolution française, la Garde nationale disparaît avec la Commune de Paris. Son histoire est une succession d’implications dans les processus révolutionnaires, suivies de courtes étapes de transition, où l’outil insurrectionnel se mue progressivement en force publique active de maintien de l’ordre. Aussitôt la paix sociale acquise, elle opère ensuite, lorsqu’elle n’est pas dissoute, en qualité de force publique représentative et symbolique. Pendant ces périodes, les plus longues, elle est momentanément réactivée lorsque surgissent de nouveaux désordres intérieurs ou des périls extérieurs. Selon l’historien Louis Girard, deux tendances centrifuges animent la milice. Ces orientations opposées reposent sur l’acceptation ou la contestation de la loi. Force est de constater que la Garde nationale n’est radicalement impliquée dans le processus révolutionnaire que lorsque son recrutement se démocratise, s’élargit à tous les citoyens mâles en âge de porter une arme. C’est pourquoi, la limitation ou l’élargissement des engagements revêt une importance politique. Le flux du recrutement est matériellement réduit par le critère financier. La rémunération du garde réquisitionné facilite le recrutement populaire, voire d’individus nécessiteux. Les convulsions révolutionnaires de 1792 – 1793, de 1848 – 1851 et de 1870 – 1871, avalisent totalement cette assertion. La stabilité de la milice ne semble garantie que par le contrôle quantitatif et qualitatif des inscrits. La théorie du citoyen-propriétaire est rémanente de 1791 à 1870. La distinction entre les citoyens actifs et passifs se traduit au sein de la Garde nationale par le distinguo entre gardes nationaux en service ordinaire et gardes nationaux de réserve. Cette différenciation civique vise à éloigner du bulletin de vote et du maintien de l’ordre les classes perçues comme dangereuses. Même le décret de l’Assemblée législative du 30 juillet 1792 qui autorise l’admission des « citoyens passifs » dans la Garde nationale – décret préliminaire à celui du 11 août 1792 supprimant totalement la « citoyenneté passive » – est certes « inclusif » pour l’ensemble des citoyens mâles sédentaires de 21 à 60 ans, mais toujours « exclusif » pour les populations flottantes et le personnel ancillaire. Les conceptions de l’engagement civique dans la milice et du droit électoral se rejoignent par leur rejet des mêmes catégories sociales, d’âge et de sexe; mais s’opposent radicalement sur l’exclusion d’une partie des individus se considérant comme partie intégrante du corps social, sans pour autant appartenir aux groupes sociaux jugés « infamants ». Cette lutte devient le programme des Républicains jusqu’en 1848. Avec l’avènement du suffrage universel, l’accès du citoyen à la Garde nationale se généralise. Entre 1852 et 1870, l’empereur Napoléon III, ancien président de la Deuxième République, ne pourra plus porter atteinte à l’universalité de la citoyenneté. Il optera seulement pour une organisation sélective des bataillons. Tous les citoyens deviennent des gardes nationaux potentiels, seul le nombre des bataillons est sensiblement réduit. Ce mode de recrutement coïncide totalement avec l’esprit du régime. Napoléon III estime puiser la source de son pouvoir par l’acceptation de son peuple. Mais, son mode de gouvernement – autoritaire – n’est officiellement qu’un moyen mécanique de gestion de l’État. Seul le caractère exceptionnel de la crise politico-militaire de 1870 favorisera le retour d’une garde nationale républicaine et démocratique.
    Du potentiel symbolique et légitimant du garde national au rôle politique des fédérations de gardes nationaux
    Le garde national a, comme l’écrit Pierre Rosanvallon (dans son ouvrage Le sacre du Citoyen), « hâté l’avènement de l’individu citoyen ». Le garde national, devenu le citoyen-soldat, peut jouir de ses droits civiques en contrepartie de sa contribution à la défense de la Nation. Cette nouvelle équation, individu-citoyen, plutôt du citoyen en armes, est à l’origine du potentiel symbolique de l’institution qui représenterait la Nation tout entière : or, les critères d’exclusion d’une partie des résidents français et indigènes atteste de l’inexactitude de cette assertion. Cette transformation renforce le rôle politique de la milice initié lors de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Ce pacte entre l’Assemblée constituante et 14 000 gardes nationaux venus de tout le pays, servît grâce à la propagande officielle, d’acte fondateur de l’identité nationale. Les délégations des bataillons de province vinrent apporter au Champ de Mars, leur soutien au gouvernement révolutionnaire, le légitimant de leur potentiel militaire et politique. Toutefois, cette cérémonie masque une toute autre réalité : elle est un détournement des initiatives locales de fédérations de municipalités et de gardes nationales, qui sont l’expression d’un réflexe d’autodéfense consécutif à la « Grande Peur » et d’un désir d’affirmation d’une appartenance communautaire à l’échelon local. Cette méfiance est partiellement infondée puisque dans certains départements la Garde a été le vecteur du développement de l’idéal révolutionnaire, grâce à la crainte répressive qu’elle inspirait. Le mouvement des fédérations fût d’ailleurs précoce : la première eut lieu à l’Étoile près de Valence le 29 novembre 1789 et réunît 12 000 gardes du Vivarais et du Dauphiné. Les Constituants, après avoir constaté l’ampleur du mouvement, le fédère au bénéfice de la représentation nationale siégeant à Paris. En outre, cette cérémonie a également mis en évidence neuf années avant le coup d’État de Napoléon Bonaparte, la menace du césarisme (3) et souligne l’existence de deux légitimités : celle des représentants élus et celle du chef, ou du parti, appuyé par la communauté des citoyens de la Garde nationale. Deux légitimités, presque équivalentes en valeur représentative – en raison du caractère charismatique de l’élection selon l’expression de Max Weber. En 1815, 1830 et surtout en 1871, de nouvelles fédérations, certes d’une moindre ampleur, viendront valider, a posteriori, la légitimité des nouveaux gouvernements. Le phénomène fédératif, propre aux périodes révolutionnaires, est la manifestation du potentiel légitimant de la Garde nationale. Dans la capitale, lors des périodes de paix sociale, la Garde nationale a aussi une fonction de renforcement de la légitimité du Souverain. Cette propension a été particulièrement décrite pour la période de la Monarchie de Juillet (thèse de doctorat de Mathilde Larrere-Lopez) : pendant ce règne, les cérémonies parisiennes auxquelles participe la milice ont pour fonction de symboliser la cohésion du peuple autour du roi-citoyen Louis-Philippe, dont la légitimité est contestée (comme en témoigne les multiples tentatives d’attentats contre sa personne).
    Surtout, l’héritage républicain et démocratique de la Révolution française a perduré au sein de la Garde nationale parisienne. La vie politique et délibérative a continué, même pendant les périodes des régimes autoritaires, la monarchie constitutionnelle et les deux empires. Les fonctions électives et délibératives légales internes à la Garde, principalement les conseils de famille, ainsi d’ailleurs que les réunions informelles et les tours de garde – favorisaient la circulation des opinions et servent d’appui à l’opposition républicaine, notamment sous la monarchie de Juillet, mais aussi très probablement entre 1789 et 1792. Organisme interne, le conseil de famille participe à cette vie. Ces structures, établies vraisemblablement depuis la Révolution, sont chargées de l’administration à l’échelon des compagnies. Traditionnellement présidés par le capitaine de la compagnie, ces conseils veillent au règlement des affaires courantes, au paiement de la solde et à la sanction des infractions légères. L’implication directe des gardes aux décisions du conseil fait de cette structure un lieu de sociabilité pouvant être politique. Parfois, les foyers d’opposition se regroupent au sein d’une compagnie, ou dans les batteries d’artillerie, réputées républicaines (1830-1831) (4). Ces structures sont les embryons permanents du modèle organisationnel des Gardes nationales démocratiques. Celles-ci ont leurs caractéristiques propres. Fruits de l’amoindrissement de l’étreinte du pouvoir central, elles ont une forte tendance à la décentralisation et, comme l’écrit Richard Cobb, au fédéralisme populaire et jacobin, et conduisent à la constitution d’un contre-pouvoir. Ce phénomène est récurrent pour les formations citoyennes du modèle que nous pourrions qualifier de « communal », c’est-à-dire celui des formations citoyennes formées lors des deux Communes de Paris. Le modèle communal de la Garde nationale est historiquement impliqué au processus de démocratisation et surtout de radicalisation prononcée de ces événements, ce qui donne, à l’échelle macro-historique, l’impression d’une ressemblance entre les armées révolutionnaires et la garde nationale parisienne de 1870-1871. Le modèle communal révèle l’ambiguïté de la Garde nationale de Paris. Le rôle unique de la capitale donne à cette formation de maintien de l’ordre territoriale une ambiguïté et un potentiel politique considérable : elle est la convergence du national et du parisien. Nous reviendrons sur cet aspect dans notre analyse. Enfin, soulignons qu’un recrutement populaire ne coïncide pas mécaniquement avec le processus révolutionnaire et insurrectionnel : le contre-exemple le plus significatif est celui des gardes nationaux mobiles de 1848. La Garde nationale mobile du ministère de l’Intérieur créée le 25 février 1848, était une unité de 25 000 baïonnettes, répartie en 24 bataillons. Ses hommes étaient jeunes (les volontaires avaient entre 16 et 30 ans) et soldés (1,50 F/jour). Ces jeunes gardes étaient, selon l’expression du préfet de police Caussidière, chargés « de faire de l’ordre avec le désordre ». Les mobiles recrutés parmi les hommes les plus pauvres de la capitale et majoritairement dans le monde ouvrier feront néanmoins le feu contre les insurgés de juin 1848. Le clivage reposait sur un antagonisme préexistant entre les jeunes provinciaux et les Parisiens. Moins payés tout en étant parfois mieux qualifiés et premières victimes du chômage, ils étaient fréquemment déconsidérés par les autres ouvriers ou artisans plus âgés et résidant à Paris depuis plusieurs années. Ce contre modèle souligne ici l’importance du réseau des sociabilités de quartier et de l’enracinement de la population insurgée, dans les révolutions parisiennes. L’appartenance aux classes populaires n’était donc pas l’unique facteur insurrectionnel.
    L’histoire nous donne un enseignement : une garde nationale politisée et armée sans un contrôle étroit est un réel danger pour l’ordre public, même en période de crise majeure.
    Quelques projets de création d’une milice citoyenne : entre recherche de cohésion sociale et efficacité opérationnelle en matière de défense et de sécurité civile
    Le groupe Janus serait un groupe de réflexion informel de militaires et de chercheurs. Leur idée est la création d’une garde nationale, composée de cadres d’active et de réservistes. Cette Garde nationale interarmes de 75 000 hommes et femmes seraient subordonnée à ‘état-major des armées ayant autorité sur des « divisions territoriales » commandées par des officiers généraux issus des trois armées : les gardes nationaux bénéficieraient d’avantages sociaux (5) et de possibilités de formation, c’est-à-dire autant de moyens de lutte contre le chômage, la précarité et le désœuvrement. Sa finalité est avant tout sociale et vise « à répondre à la demande des jeunes Français volontaires pour des actions au profit de la collectivité, à valoriser ce volontariat, à compenser les pertes en effectifs des armées, à avoir une organisation et les forces effectives pour de nouvelles missions comme la protection civile (catastrophes naturelles, accident nucléaire, sauvetage en mer, etc.), les actions humanitaires de tous types, l’assistance aux forces de sécurité en cas d’événements importants et l’opération Vigipirate. Les gardes seraient, si nécessaires, armés. Éventuellement, cette force pourra être considérée comme un vivier de forces disponibles pour des opérations militaires ». Comme jadis, la Garde nationale aurait une base territoriale : elle serait organisée en divisions territoriales de 10 000 hommes pour le Nord-Est, le Sud-Est, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays (avec pour cas particuliers, la région parisienne 20 000 hommes et l’Outre-mer de 15 000 hommes). Le groupe Janus propose l’intégration de la brigade franco-allemande à cet ensemble. La Garde nationale n’empiéterait pas sur les compétences spécifiques des forces de l’ordre ou de la défense nationale, elle les renforcerait numériquement en cas de nécessité. L’engagement serait volontaire, d’une durée libre de 1 à 2 ans, à temps partiel, serait réquisitionnables une durée fixée à la discrétion des autorités (la durée d’une mission spécifique) et seraient rémunérées (avec possibilité de cumul avec les prestations sociales ou des indemnités de chômage).
    L’association des Anciens des Missions Extérieures défend également l’idée de résurrection d’une garde nationale, et propose une réforme en profondeur, qui réorganiserait l’armée française sur un modèle amalgamant le modèle contemporain suisse et l’armée française d’Ancien Régime. Le président William Navarro précise que « chaque militaire ayant achevé son obligation de servir son pays se doit d’emporter à son domicile son équipement personnel » et que son « arme doit être remisée, soit à la caserne, soit au Commissariat, soit à la gendarmerie ». La durée du service serait de 260 jours (ou de 300 jours, si les recrues décident d’effectuer leur temps en une seule fois) et ouvert aux hommes déclarés aptes au service et âgés de 18 à 35 ans; les femmes seraient retenues sur le critère du volontariat. L’association insiste sur la formation permanente des gardes nationaux. Laurent Latruwe (6) propose un projet avec une dimension sociale : les volontaires, sélectionnés sur leurs aptitudes physiques et leurs motivations, bénéficieraient d’aides sociales ou des déductions d’impôts en contrepartie de leur service. Le projet est particulièrement intéressant, puisqu’il propose en sus d’unités de sécurité civile la constitution d’unités de gardes nationaux des trois armes avec des missions de défense stricto sensu (infanterie, infanterie mécanisée, un corps de défense sol-air au service de batteries lance-missiles, une flottille d’aviation tactique légère et des gardes frontières).
    La Garde nationale française du XXIe siècle serait une institution citoyenne sous tutelle et dépolitisée
    Toutes ces propositions vont dans le sens d’une Garde nationale française qui serait une institution citoyenne sous tutelle et dépolitisée.
    Une institution citoyenne par son recrutement (participations aux scrutins électoraux, casier judiciaire vierge, un désir de servir sans être un assisté social, etc.), mais aussi et surtout dans les missions assignées à ces unités. Les gardes nationaux partageraient leur temps entre la vie civile et leur engagement citoyen. Ce recrutement donnerait une légitimité supérieure aux interventions des forces de l’ordre et de l’armée, en particulier en cas de trouble intérieur (émeutes dans les banlieues) ou de menace extérieure majeure (actions terroristes). Il paraît important d’assurer une formation régulière des volontaires, car les services qui leur seront demandés répondront à des besoins spécifiques. Leur action en matière de sécurité civile, en particulier, symboliserait un désir citoyen d’assistance mutuelle (que renforcerait, entre autre idée, l’instauration d’une épreuve de secourisme obligatoire pour l’obtention du baccalauréat).
    Une institution sous tutelle des pouvoirs civils (et du préfet de police pour la région parisienne) : les gardes nationaux dépendraient d’un point de vue opérationnel des Zones de Défense et de Sécurité dont les compétences administratives recouvrent les domaines et ressorts administratifs qui seraient dévolues aux formations citoyennes.
    Enfin et surtout, une institution dépolitisée : les gardes seraient assermentés, soumis aux droits et devoirs des militaires pendant la durée de leur service; l’appartenance à un parti politique (tous horizons confondus), à un groupement religieux radical ou à une association à l’origine de troubles publics pourrait être un critère d’exclusion du port de l’arme en cas de crise majeure.
    La Garde nationale a de l’avenir, si les décideurs politiques en prenaient conscience en évitant les écueils du passé.
    Rémy Valat
    Notes
    1 : Cf. sa mise en ligne sur le site du Point, Jean Guisnel, 20 mars 2012.
    2 : La Garde nationale sédentaire mobilisée est créée le 29 septembre 1870. Son recrutement est élargi à tous les hommes de 21 à 40 ans, mariés ou veufs sans enfants. Ces hommes font partie de la nouvelle armée républicaine levée en masse contre les alliés allemands.
    3 : La Fayette, commandant général des Gardes nationales de France a tenté de bénéficier du capital symbolique et politique de la milice dans la perspective de s’assurer le pouvoir personnel. Dans la réalité, les coups d’État ne furent jamais le fait de la Garde nationale, mais de l’armée (à l’exception de la tentative avortée du général Malet en 1812).
    4 : Ces dernières seront d’ailleurs dissoutes sous le règne de Louis-Philippe et le Second Empire. Les canonniers et le canon, symbolisent pour les républicains radicaux, le pouvoir des sections du Paris révolutionnaire de 1792 – 1793.
    5 : « Les gardes nationaux, non d’active, auront un statut de civils faisant des périodes entre 30 et 100 jours par an rémunérés au taux de leur grade. Ils pourront bénéficier de certains avantages fiscaux, de stages et d’emplois “ réservés ”, mais aussi de possibilités d’intégration rapide au sein des forces d’actives. Dans tous les cas, cette activité pourra être considérée comme un emploi même temporaire et sera un outil supplémentaire de lutte contre le chômage, des jeunes particulièrement. »
    6 : Nous n’avons pas reproduit d’extraits du texte de Laurent Latruwe,« Projet de Garde nationale : l’élite de la France au service de la nation », soumis à une autorisation pour la reproduction ou la citation d’extraits. Le texte est logé à l’adresse suivante : http://uniondespatriotes.hautetfort.com/files/La_Garde_nationale.pdf
    http://www.europemaxima.com/?p=3478

  • 14-18 et l'Europe

     

    par Paul-Marie COÛTEAUX, Président fondateur de Souveraineté, Indépendance Et Libertés (SIEL) - Géopolitique d’abord - La Nef N°254 de décembre 2013

    8 novembre 2013. – Prenant autant de distance que possible avec les réalités du jour à mesure qu’il sent qu’elles lui échappent, le Président de la République lance le « centenaire de 1914 ».

     

    Curieuse chose ! Il nous faut rappeler dès 2013 un événement qui ne commença qu’en août 1914, et insister sur la panique initiale plutôt que de célébrer Verdun ou la victoire de 1918 – dans quatre ans certes, lorsque le bonhomme aura disparu dans les tréfonds d’une histoire qui, aussi pompeuses soient les révérences qu’il lui ménage, l’oubliera de toute façon...

    Pourquoi prendre ainsi les devants ? L’explication est idéologique, donc inconsciente : l’européisme dominant craint la constante géopolitique que la guerre de 14-18 rappelle de tous côtés, que ce ne sont pas les nations qui font les guerres mais leur exact contraire, les empires. Il y eut le fol impérialisme issu de la Révolution française qui bouleversa l’Europe plus de vingt ans durant ; il y eut, après le demi-siècle qu’assurèrent l’équilibre de Vienne et la sage vision d’une Europe des États, un impérialisme allemand qui, répondant au français, tourmenta l’Europe pendant quatre-vingts ans, et finalement la détruisit. Telle est la leçon que devraient mettre en lumière ces commémorations si elles n’étaient pas manipulées : la grande Allemagne voulue par Bismarck s’est construite sur le modèle impérial, le IIe Reich de Guillaume aussi, comme le IIIe Reich d’Hitler. Il y a une parfaite continuité entre ces séquences, et 1914 n’est en somme qu’une date au milieu du long défilé ouvert par Sadova et Sedan, puis la blessure des provinces perdues, les provocations de Guillaume II, les batailles de 14 à 18 suivies d’un faux « entre-deux-guerres » où le conflit ne cessa jamais, des Dardanelles à l’Occupation de la Ruhr, de celle-ci aux menaces d’Hitler, l’avènement de l’impérial (et non national) socialisme n’étant que l’apothéose d’une politique de conquête par laquelle, en voulant « faire l’Europe », l’Allemagne l’aura finalement mise à genoux. [...]

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  • Qui n'aime pas la France ?

    L’histoire se répète et c’est souvent bien triste.

    Hier, les révolutionnaires s’emparaient de la notion de « patrie », accusant les royalistes de trahir la France au motif que ceux-ci avaient pris les armes contre une révolution régicide et déicide.

    Hier, ces mêmes révolutionnaires décrétaient, non sans suffisance, qu’eux seuls représentaient la France, voire « qu’ils étaient » la France. Toute honte bue, ils accusaient leurs adversaires - lesquels appartenaient pourtant à des familles qui avaient servi le pays durant des siècles dans les institutions comme sur les champs de bataille - d’être des apatrides. S’arrogeant un magistère insupportable, ils refusaient l’idée que des hommes pussent encore défendre un système à leurs yeux archaïque, alors que les « philosophes » avaient su faire passer la France des ténèbres à la lumière. Ils oubliaient qu’avant eux, la France était le pays phare de l’Europe, le pays qui rayonnait, que tout le monde enviait, que tout le monde s’efforçait d’imiter. [...]

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