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culture et histoire - Page 1714

  • Lorànt Deutsch : L’ « aveu » des « Historiens de garde »

    Lorànt Deutsch Hexagone

    Rédac’ FDS Histoire : Les auteurs des Historiens de garde (William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin) ont récemment publié une longue tribune sur leur site sur la prétendue offensive médiatique de Lorànt Deutsch et de ses « amis ».

    Ce passage curieux peut être relevé :

    Le comédien, lui, a pu faire la promotion de son livre, et asséner ses mensonges (notamment sur le prétendu engagement politique de ceux qui le critiquent) sur une batterie impressionnante de médias [...] Le site du magazine Historia s’est même fendu d’un curieux article (signé Vincent Mottez), qui prétendait chercher les erreurs reprochées à Deutsch dans Hexagone, alors que cela n’est en rien le fond des critiques

    http://histoire.fdesouche.com/

  • Premier Forum Polémia

    Premier Forum Polémia

    « Comment redonner confiance à nos enfants ? Les jeunes Européens face à la société multiculturelle »
    Conférence-débat avec Laurent Ozon, mardi 26 novembre à partir de 20h
    Salle ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent, Paris VII

    Pourquoi les jeunes Européens adoptent-ils si souvent des positions de soumission en environnement multiethnique ? Un sujet tabou, un sujet méconnu.

    Faut-il y voir les conséquences d’une mauvaise construction identitaire (sexe, famille, peuple) ? ou en rechercher les origines dans les abus d’une culture de la négociation et de la norme ? Faut-il aussi chercher du côté des causes sanitaires (les perturbateurs endocriniens) et biologiques (la néoténie européenne) ?

    Voici quelques thèmes qui seront abordés avec Laurent Ozon, lors du Premier Forum Polémia, mardi 26 novembre à partir de 20h, salle ASIEM.

    Une occasion pour les pères et les mères de famille de tirer des enseignements pratiques pour l’éducation de leurs garçons et de leurs filles. Car avant celle des enseignants et des éducateurs c’est la première responsabilité des familles.

    http://www.polemia.com/premier-forum-polemia/

  • Gabriel Matzneff : un dégénéré toujours honoré

    L’écrivain Gabriel Matzneff a été encore récemment honoré il y a  quelques jours, d’un prix Renaudot, pour son dernier essai.

    L’homme est parfois apprécié et cité dans certains milieux « nationaux », pour la finesse de sa plume ou certaines remarques ou fréquentations « réacs ». Il collabore d’ailleurs à la pernicieuse revue-phare de la « Nouvelle-Droite », Éléments.

     

    Or ce pervers ne cache pas son goût pour les jeunes de « moins de 16 ans », « enfants » et « jeunes gens ».
    Il y revient dans plusieurs de ses ouvrages, avec des passages autobiographiques écœurants. C’est un véritable prosélyte.
    Ci-dessous la lettre indignée de la présidente d’une association de défense des enfants.

     

    « Une insulte à tous les enfants victimes !

     

    Sous le couvert d’argumentaires littéraires, il sera relayé par les médias, invité sur les plateaux de télévision, et soutenu dans le milieu littéraire.

     

    Dans son essai, » Les Moins de seize ans », Gabriel Matzneff expose son goût pour les mineurs des deux sexes.

     

    Il use du terme « enfant » pour désigner indifféremment les enfants et les jeunes adolescents, sans évoquer la notion de puberté. Il écrit : « Ce qui me captive, c’est moins un sexe déterminé que l’extrême jeunesse, celle qui s’étend de la dixième à la seizième année et qui me semble être — bien plus que ce que l’on entend d’ordinaire par cette formule — le véritable troisième sexe. En revanche, je ne m’imagine pas ayant une relation sensuelle avec un garçon qui aurait franchi le cap de sa dix-septième année. (…) À mes yeux l’extrême jeunesse forme à soi seule un sexe particulier, unique. ».
    Gabriel Matzneff revendique pour lui-même la qualification de « pédéraste », soit un « amant des enfants ».
    Il dénonce par ailleurs le fait que le « charme érotique du jeune garçon » soit nié par la société occidentale moderne « qui rejette le pédéraste dans le non-être, royaume des ombres ». « Un enfant dit-il, appartient à ses parents et à ses maîtres. Ce sont eux qui en ont l’usage exclusif. Pourtant, c’est nous que ces nauséabonds personnages accusent de détournement de mineur ». Sommes nous donc de nauséabonds personnages, pour vouloir protéger nos enfants des gens que moi, je qualifie de prédateurs sexuel et d’abuseurs de nos jeunes enfants, naïfs de ce que représente une telle perversion?

     

    Saviez-vous que Matzneff estime qu’« il n’y a pas un homme normalement constitué qui lise le croustillant récit des amours de Tonton Lucien (histoire d’un quinquagénaire qui avait, au cours de « ballets roses », abusé de fillettes âgées de onze à quinze ans), sans bander et songer qu’il aurait bien aimé être à sa place ». Quand on lit ce genre d’affirmations, je me demande comment réagissent les hommes à la lecture de telles accusations et comment Matzneff, n’a pas encore eu de procès en bonne et dû forme de la part de la gente masculine. Ne peut-on pas le qualifier de consommateur du sexe quand il affirme « En outre, si violence il y a, la violence du billet de banque qu’on glisse dans la poche d’un jean ou d’une culotte (courte) est malgré tout une douce violence. Il ne faut pas charrier. On a vu pire ».

     

    Présidente de l’association La Mouette, association de défense et de protection de l’enfant, j’ai été scandalisée et je reste scandalisée par ses propos fallacieux qui ramènent l’enfant à un « prostitué potentiel », une honte diffamatoire sur la moralité et les désirs propres d’un enfant.
    Le psychiatre Bernard Cordier estimait en 1995 qu’« un écrivain comme Gabriel Matzneff n’hésite pas à faire du prosélytisme. Il est pédophile et s’en vante dans des récits qui ressemblent à des modes d’emploi.

     

    Or cet écrivain bénéficie d’une immunité qui constitue un fait nouveau dans notre société. Souvenez-vous, lorsque la Canadienne Denise Bombardier l’a interpellé publiquement chez Pivot, rappelant le « Droit à la personne ». C’est elle qui, dès le lendemain, essuya l’indignation des intellectuels.

     

    Lui passa pour une victime : un comble ! (…) On ne prétend pas que ce type d’écrits sème la pédophilie, mais il peut la cautionner et faciliter le passage du fantasme à l’acte chez des pédophiles latents. Ces écrits rassurent et encouragent ceux qui souffrent de leur préférence sexuelle, en leur suggérant qu’ils ne sont pas les seuls de leur espèce et leur donnent un statut de victimes. D’ailleurs, les pédophiles sont très attentifs aux réactions de la société française à l’égard du cas Matzneff. Les intellectuels complaisants leur fournissent un alibi et des arguments : si des gens éclairés défendent cet écrivain, n’est-ce pas la preuve que les adversaires des pédophiles sont des coincés, menant des combats d’arrière-garde ?

     

    Pour l’universitaire américain Julian Bourg, la distinction opérée ainsi par Matzneff relève d’un désir de défendre « les pédophiles bien intentionnés comme lui », ainsi tout est dit.

    C’est une insulte à tous les enfants victimes et cela me choque .

    Annie GOURGUE
    présidente de l’association la Mouette »

    http://www.contre-info.com/gabriel-matzneff-un-gros-degenere-toujours-honore#more-30067

  • Robert Schuman : Les 4 ...Vérités ?

    Dès le lundi 4 novembre, l’Action française publiait sur son site un post en réponse à un article paru sur Les 4 Vérités le 2 novembre mettant gravement en cause l’honneur de L’Action Française 2000 puisque celle-ci était accusée d’avoir publié un « article diffamatoire » à l’encontre de la mémoire de Robert Schuman dans son numéro 2869 du 5 septembre 2013 sous l’excellente plume de Guy C. Menusier, bien connue de nos lecteurs.

    Outre un historique des événements — l’article incriminé avait été relayé par Le Salon Beige —, notre post comportait à la fois une mise au point du directeur éditorial de notre journal et une réponse de Guy C. Menusier lui-même, balayant les accusations portées à son encontre.

    Nous nous sommes fait un devoir d’envoyer ce post à la fois au Salon Beige et aux 4 Vérités. Le Salon Beige, bien qu’indirectement concerné, l’a publié lundi dans l’heure qui suivait et nous ne saurions trop l’en remercier. Nous pensions que le site Les 4 Vérités, directement concerné, lui, puisque ayant publié l’article mettant en cause notre journal, ferait de même. Considérant que ses responsables avaient été surpris dans leur bonne foi et ayant confiance à la fois dans leur honnêteté intellectuelle et leur élégance, nous n’avions pas fait parvenir ce post sous la forme d’un droit de réponse. Malheureusement, ce samedi matin 9 novembre, Les 4 Vérités n’ont toujours pas publié notre mise au point et la réponse de Guy C. Menusier, alors que l’article insultant pour notre journal est toujours en ligne.

    Les 4 Vérités nous ont simplement déçus. Nous nous faisons pour notre part une autre idée du débat intellectuel et des rapports entre confrères.

    François Marcilhac, directeur éditorial de L’Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Robert-Schuman-Les-4-Verites

  • Le silence du 11 novembre

    Face au Grand Remplacement de population que nous subissons aujourd’hui, nous avons, cette fois, le choix de ne pas nous laisser faire.
    Le 11 novembre, nous célébrerons la fin d’une guerre qui fit vingt et un millions de morts en Europe. Vingt et un millions de jeunes Européens perdirent la vie dans cette guerre, et nous pensons à eux.
    Leurs noms sont sur les monuments de nos villes et de nos villages, sur les lettres qu’ils envoyèrent à leur femme, leurs enfants, leur mère dans les coffres des greniers de nos maisons de famille. Leurs noms, ce sont les nôtres, ceux de nos amis et de nos frères partout en Europe.
    Chaque automne, depuis, ces cérémonies sont un moment éprouvant où nous, petits-enfants et arrière-petits-enfants, nous nous interrogeons sur ce que ce moment de notre histoire peut nous dire.
    Chaque année, depuis, lors de ces commémorations, ceux qui captent la parole populaire, les castes de pouvoir, cherchent à y faire entendre leur propagande et leurs petites passions intéressées tandis que nous aspirons au silence, à la communion et à la réflexion. Des moments parfois insupportables avec toujours, pour nous, le dégoût d’avoir à supporter la vue d’hommes corrompus, vaguement raidis dans des saluts au-dessus de leurs forces et parlant à notre place, d’eux, de nos pères qui étaient si durs, si vifs, si jeunes.
    Aujourd’hui, bientôt cent ans après le début de ce que nous avons décidé de nommer la Grande Guerre, il nous reste pourtant des constats simples et évidents à faire. Je les fais par ces lignes, pour mes amis et mes enfants, avec qui je suis souvent allé évoquer les mémoires oubliées de la Grande Guerre lorsque les petites foules s’étaient dispersées aux pieds des monuments. J’écris pour reprendre cette parole car nous avons bien le droit de raconter ce que nous sentons, nous aussi, à la vue de ces milliers de listes sans fin qui portent leurs noms, les nôtres.
    Cette guerre fut une guerre entre Etats. Des millions de jeunes hommes moururent, enfouis dans la boue, pour des institutions politiques qui firent converger les sommets de propagandes les plus abjectes avec la plus totale inconséquence stratégique, la plus folle absence de clairvoyance, la plus totale absence de responsabilité historique, et, c’est bien naturel pour un Etat, la plus totale absence de sensibilité.
    La Grande Guerre vit aussi l’héroïsme, la fraternité, le dévouement et le meilleur de ce que les hommes trouvent au fond d’eux dans la communauté du combat, avant de jeter leur vie dans le brasier de la guerre.
    Cette guerre ouvrit la grande porte de la dépression des peuples européens, ruinés moralement par l’effondrement symbolique de leurs valeurs ancestrales par une guerre machiniste où la valeur des hommes comptait moins que la force de l’industrie. Ils furent sidérés par le manque de clairvoyance de leurs élites, ce qui produisit bientôt le délabrement même du principe d’une hiérarchie sociale. Il furent trahis par la folie suicidaire de leurs institutions qui ne purent les protéger mais, bien pire, détruisirent finalement la vie à la racine.
    Cette guerre fut un tombeau, non seulement pour les multitudes de jeunes hommes qui moururent alors, mais pour une civilisation. Un cataclysme psychologique qui entraînera à sa suite les pires horreurs du XXe siècle.
    La Première Guerre mondiale provoqua un affaiblissement vital et moral des Européens qui, depuis, cherchent, méfiants, les élites, les institutions, les pouvoirs entre les mains desquels nous pourrons refleurir. Depuis cette guerre absurde, les Européens effrayés, puis démoralisés, méfiants et désespérés, cherchent les fondations sur lesquelles s’appuyer, des fondations qui sauront les protéger des folies idéologiques des minorités dangereuses et assurer leur survie spirituelle, culturelle et sensible.
    Ceux qui voient clair savent que le cycle ouvert en 1914 n’est pas encore refermé. Il ne se refermera que lorsque nous aurons résolu la totalité des conséquences de la Grande Guerre et assuré notre persistance dans l’histoire. Face au Grand Remplacement de population que nous subissons aujourd’hui, nous avons, cette fois, le choix de ne pas nous laisser faire, de ne pas nous laisser endoctriner et de nous révolter, ensemble, contre ceux qui mènent les Européens à l’abîme.
    C’est ce que je sens, ce dont je me souviens et ce que je vois, chaque année, dans le silence et le vent d’automne, des commémorations du 11 novembre.
     Laurent Ozon, laurent.ozon@me.com, 9/11/2013
    http://www.polemia.com/le-silence-du-11-novembre/

  • « L'Europe risque de disparaître » : entretien avec René Marchand

  • Maurras positiviste ?

    Un grand colloque intitulé L’’Église, la France et la démocratie s’’est tenu le samedi 2 décembre 2006 à l’'Institut universitaire Saint-Pie X, à l’’occasion du centenaire de la publication de La démocratie religieuse de Maurras. Nous rendrons compte prochainement de cette journée organisée conjointement par l’’Institut Saint-Pie X, dont le recteur est l’’abbé Christian Thouvenot, et par l’’Institut d’’Action française, dont le directeur est Michel Fromentoux. En attendant nous publions ci-dessous de larges extraits de la communication qu’’avait envoyée Pierre Pujo posant la question du « “positivisme »” de Maurras.
    Lorsqu’’en 1927 les sanctions de Vatican s’’abattirent sur l’’Action française, il fallut bien leur trouver une justification religieuse. Les textes qui accompagnaient ces sanctions, qu’’il s’’agisse de la lettre pastorale du cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux, d’’août 1926 ou de l’’allocution consistoriale du 26 décembre suivant, contenaient des accusations tellement aberrantes et même fantaisistes contre l’’Action française qu’’elles n’’étaient pas crédibles, par exemple l’’imputation à Maurras de la formule « Défense à Dieu d’’entrer dans nos observatoires », dont Victor Hugo est l’’auteur, ou bien le projet de restauration de l’’esclavage…
    Pour expliquer le coup de crosse pontificale contre l’’Action française, école de pensée et mouvement politique toujours respectueux de l’’enseignement de l’’Église catholique, on en venait à supposer des motivations politiques. L’’Action française était un obstacle au développement des relations entre le Vatican et la République française, un obstacle aussi à la réconciliation entre la France et l’’Allemagne après la guerre de 1914-18. Deux préoccupations qui ont effectivement joué un rôle important dans l’’esprit du pape Pie XI, comme Philippe Prévost l’'a montré dans un ouvrage sur La condamnation de l’’Action française à travers les archives des Affaires étrangères.
    “Hérésie”
    Pour justifier les décisions vaticanes, certains théologiens reprochèrent dès lors à Charles Maurras d’’adhérer à la philosophie positiviste dont le maître était Auguste Comte. Maurras était convaincu d’’hérésie !
    De fait, Maurras, faisant l’’inventaire de la pensée politique au XIXe siècle, avait été séduit par les travaux d’’Auguste Comte, dont la réflexion se situait en dehors du catholicisme et qui recherchait une explication du monde et de son évolution. Maurras dans sa jeunesse avait perdu la foi et se préoccupait de la vie et de la mort des cités, ainsi qu’’Anatole France l’’avait reconnu dans le poème qu’’il lui avait envoyé en guise de préface de son ouvrage Le chemin de Paradis. Sa pensée ne pouvait que rejoindre celle de Comte. Il mettait comme lui, à la base de sa réflexion, « l’’immense question de l’’ordre ». Il faisait siennes les fortes maximes de Comte : « La soumission est la base du perfectionnement », « L’’esprit doit toujours être le ministre du cœœur et jamais son esclave », « Les vivants seront toujours et de plus en plus gouvernés par les morts », etc.
    La politique obéit à des lois
    Maurras trouvait surtout chez Comte l’’idée que les phénomènes sociaux et politiques ne relèvent pas du hasard ni même des seules volontés humaines, mais qu’’ils obéissent à des lois que l’’homme d’’action a tout intérêt à connaître pour pouvoir agir utilement sur les événements. On peut découvrir ces lois par l’’observation des faits et l’’étude de l'’histoire. Maurras tire du positivisme des « des doctrines de constatation » et non des « doctrines d’’explication ». Il écrit ceci dans Le dilemme de Marc Sangnier : « Les dissidences de l’’esprit peuvent porter sur les doctrines d’’explication. Les doctrines de constatation recensent les faits et dégagent les lois, refont une véritable unité mentale et morale entre tous les esprits sensés. Le positivisme est une doctrine de constatation. » Des croyants dans une vérité révélée et des non-croyants peuvent se trouver d’’accord sur les doctrines de constatation, même s'’ils divergent sur l’’explication à donner aux phénomènes sociaux et politiques. Par exemple, croyants et positivistes reconnaîtront ensemble que « l’’individu n’'est pas une unité sociale ».
    “Chrétienne avant tout”
    Maurras écrit encore : « La pensée politique d’un monarchiste peut être “chrétienne avant tout”. Cela veut dire qu’’avant toute autre justification de la monarchie il fera valoir la volonté et les desseins de Dieu ou parlera du droit divin. En quoi ce monarchiste persuadé du droit divin peut-il être gêné d’’entendre dire à tel autre royaliste qui ne croit pas en Dieu que le droit des rois vient de la nature et de l’’histoire ? Il lui suffira de gémir de l’’irréligion de son frère. En quoi ce dernier monarchiste, ce monarchiste libertin, peut-il être offusqué de voir un ami politique qui croit en Dieu rattacher à Dieu l’’institution qu’’il trouve naturelle ? L’’un dit : Voici la loi de nature. L’’autre : Voici la loi de Celui qui a fait la nature. Divisés sur l’origine des choses, ils conservent le texte de la loi qu’’elles ont reçues. Pour des raisons diverses, nullement inconciliables, ils adhèrent aux mêmes vérités historiques et politiques qu’’ils ont observées ou découvertes en commun. »
    [...] Maurice Pujo, de son côté, dans son ouvrage Comment Rome est trompée approfondit la notion de lois politiques : « « “Lois statiques »”, “doctrines de constatation établies sur ce qui a été et ce qui est, et non sur ce qui sera, lois relatives comme les sciences que nous fondons sur elles : elles n’’escomptent le futur que dans la mesure où le permettra la grande Loi dynamique et absolue qui est hors de notre portée et que les croyants appellent la Volonté de Dieu. Toutes les conditions réunies, toutes les lois observées, il arrivera souvent que l’’effort de l’’homme soit brisé, que de beaux monuments soient ruinés, que des civilisations, des sociétés, des États naguère constitués et administrés soient anéantis. Toute œœuvre humaine est précaire, aux mains de la Providence ou du Destin [...] Mais les lois n’auront pas tort pour cela : l’’intervention de causes nouvelles, inconnues et plus fortes, annihilant leur effet n’’aura pas détruit la vérité, la nécessité du rapport qui les constitue ». Maurice Pujo considère que « cette distinction de la Loi et des lois est ce qu’’il y a de plus essentiel, de plus fondamental dans la pensée de Maurras. »
    Maurice Pujo précise encore que « le positivisme de Maurras ne se fixe pas seulement ses limites en étendue mais aussi en profondeur. L’’empirisme peut établir des “doctrines de constatation” et de prévision. Il peut constater ou prévoir que si un homme néglige les préceptes de l’’hygiène, il tombera malade et que si un peuple se livre à la démocratie, il dépérira. Mais il ne peut empêcher cet homme de préférer sa paresse à la santé ni ce peuple ses passions à son salut. La connaissance des lois naturelles trouve assurément une certaine sagesse qui, dans la mesure possible, écartera le malheur de celui qui la possède et le rapprochera du bonheur ; mais aucune nécessité morale si ce n’’est l’espoir et la crainte auxquels il peut n’’être pas sensible ne l’’inclinera à la pratiquer. »
    On voit ainsi qu’elles sont les limites du positivisme de Maurras. Il ne prétend pas y trouver une explication de la marche de l’’univers. Il ne demande pas au positivisme la définition d’’une morale qui découlerait de l’’explication du monde. Maurras puise chez Auguste Comte l’’idée qu’’il existe des vérités d’’expérience qui peuvent guider l’’homme politique pour orienter son action.
    Empirisme
    En revanche, Maurras récuse les élucubrations métaphysiques d’’Auguste Comte. La religion de l’’humanité et le culte du Grand Fétiche sont traités par lui de « rêveries fort belles » Il refuse la division des intérêts entre altruistes et égoïstes tout comme la loi des trois états où Comte a exprimé sa conception générale de l’’homme. Ajoutons qu’’Auguste Comte, bien que né dans une famille royaliste, n’’envisageait pas d’’autre système politique que républicain...
    Récusant les théories de Comte et ne retenant de son œœuvre que la méthode empirique, Maurras souligne que le catholicisme accomplit ce qu’’il a de plus solide dans sa démarche. Son enseignement confirme les conclusions de la politique expérimentale. Il en résulte sous la plume de Maurras le plus bel éloge de l’’Église qui ait été formulé par un agnostique. Apologiste du dehors, Maurras loue l’’Église d’’avoir assimilé la sagesse gréco-romaine : « L’’Église est partout un ordre » écrit Maurras. Dans chaque homme elle discipline les sensibilités, elle hiérarchise les pensées. Elle jette les bases d’’un ordre social et politique véritable, bien qu’’elle se garde d’’en fixer les modalités qui relèvent de la science et de l’’art politiques.
    Correspondance
    C’’est cela qui avait conduit Maurras, comme plusieurs de ses compagnons, à se mettre à l’’école d’’Auguste Comte, tels Henri Vaugeois, fondateur de l’’Action française, Lucien Moreau, Jacques Bainville, qui sont morts dans la foi catholique de leurs ancêtres.
    Avec Maurras, Léon de Montesquiou, autre fondateur de l’’.A.F., s’’appliqua à montrer la correspondance entre la méthode positive d’’Auguste Comte et celle de Maurras. Léon de Montesquiou publiera en 1906 un ouvrage sur Le système politique d’'Auguste Comte sur lequel il avait professé des cours à l’’Institut d’'A.F. Paul Ritti, exécuteur testamentaire de Comte, en rendit compte dans les colonnes de L’’Action Française en janvier 1907 dans les termes les plus élogieux. L’’Action française a recueilli le meilleur de l'’héritage intellectuel d’’Auguste Comte en le replaçant dans le mystère catholique. Là où Comte parlait de la religion de l’’Humanité, Maurras a célébré la religion de la patrie, non pour faire de celle-ci un absolu mais pour souligner la dimension religieuse de nos liens avec la patrie française, le caractère médiateur de celle-ci avec la divinité supérieure, et les devoirs que nous avons envers elle.
    [...] Du grand débat sur le positivisme, l’’Action française et la religion catholique, est sortie la justification de l’’existence d’’une science politique autonome s’’appuyant sur l’’expérience des siècles. La légitimité de cette science politique, tout comme celle de la géopolitique, a été reconnue en 1965 dans la constitution pontificale Gaudium et Spes. La méthode positiviste de Maurras ou, si l’’on préfère son empirisme organisateur, est de nature à venir à bout des idéologies qui font de nos jours le malheur des peuples et à rétablir le sens du réel dans notre monde déboussolé.
    Pierre PUJO L’’Action Française 2000 du 1er au 14 février 2007