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culture et histoire - Page 1801

  • Connaître l'ennemi, c'est analyser le Plan Brzezinski !

     

    ♦ Communication de Max Steens au séminaire de Bruxelles (22/02/2001) et au colloque de Sint-Pieters-Leeuw (21/04/2001)

    blancs10.jpgAprès nos multiples études sur l'impérialisme américain en Europe et ailleurs dans le monde, nous constatons que cette puissance est la première ennemie de l'Europe.

    Mais comment articule-t-elle son inimitié à notre égard ? Les documents les plus probants pour le découvrir sont justement les écrits de Zbigniew Brzezinski, consacrés à la géopolitique et à la géostratégie. Ce stratège américain dévoile au grand jour les intentions des États-Unis, tellement ils sont sûrs de leur puissance. Les thèses de Brzezinski sont connues, publiées ; leur lecture permet de suivre les avancées de la stratégie américaine dans le monde (par ex., dans la Guerre déclenchée pour le Kosovo en 1999).

    Brzezinski a été le conseiller du Président Carter entre 1977 et 1981. Il est d'origine polonaise. Aujourd'hui, il est tout à la fois professeur d'Université (à Baltimore) et attaché au Center for Strategic and Inter-national Studies à Washington DC, bref au Pentagone et à l'OTAN.

    Les thèses géopolitiques de Zbigniew Brzezinski

    Les thèses géopolitiques de Z. Brzezinski sont également des thèses géo-économiques. Elles partent d'un double constat :

    • 1) Les États-Unis d'Amérique possèdent une suprématie mondiale et sont la première puissance globale de l'histoire ;
    • 2) Il tire bon nombre d'enseignements de sa lecture des thèses du géopolitologue britannique Halford John Mackinder [qui, en son temps, démontra que la clef du pouvoir mondial se situe en Eurasie et qui, dès lors, prévoit avec ses homologues britanniques, dont Homer Lea, le containment de toute émergence ou unification politique ou économique en Eurasie].

    Brzezinski reconnaît aux États-Unis d'Amérique le statut de puissance impériale, de puissance hégémonique et mondiale, qui, tel l'Empire romain, se doit de progresser et de durer. En ce sens, Brzezinski ne se différencie pas par rapport à de nombreux stratèges et experts de l'État américain qui étudient les conditions de la puissance passée de l'Empire romain, comme Edward Luttwak. Si Brzezinski et Luttwak comparent les États-Unis à Rome, à la Chine et aux Mongols (dont ils admirent la puissance militaire, ubiquitaire grâce à ses troupes de cavaliers nomades intervenant partout, comme la force de déploiement rapide des USA aujourd'hui), ils savent aussi que, depuis le XVIIe siècle, l'Europe n'a pas, en tant que telle, un statut d'hégémonie, vu la rivalité entre les différents États européens, surtout depuis 1648 (Espagne, Portugal, France, Angleterre, Allemagne,...). Cet intérêt de Brzezinski et de Luttwak pour l'Empire romain et pour le morcellement européen depuis 1648, doit nous induire à étudier, à notre tour, les structures de cet Empire romain et à condamner l'esprit de division de 1648.

    La puissance globale des États-Unis est unique car elle contrôle la totalité des océans et des mers, c'est-à-dire les côtes orientales et occidentales de l'Eurasie, le Golfe Persique et le Pacifique. De plus, elle a des vassaux et des tributaires sur l'ensemble des terres continentales. La puissance globale des États-Unis est prédominante, constate Brzezinski, dans 4 secteurs : l'économie, le domaine militaire, la technologie, la culture, à un point tel qu'aucune autre puissance ne peut rivaliser avec elle. Z. Brzezinski loue la rapidité de décision et de mise en œuvre du domaine militaire et cela, tous azimuts. Sur le plan métapolitique (culturel), Brzezinski constate que l'on admire et accepte dans le monde les modes américaines, comme les gestions de type démo-libéral, les créations musicales, les goûts vestimentaires et alimentaires, etc. Le terrain est donc propice à la mondialisation politique sous l'égide des États-Unis. Par ex. les programmes de cinéma et de télévision présentent des productions qui, aux trois quarts, sont d'origine américaine. Les étudiants du monde entier sont incités à aller étudier aux États-Unis, ce qui leur donne des atouts supplémentaires pour leur carrière future.

    Faire durer l'hégémonie totale des États-Unis

    arc_de10.jpgBrzezinski écrit qu'il entend faire durer cette situation d'hégémonie totale des États-Unis, même après la chute du Mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS. Le problème à résoudre pour les stratèges américains, c'est de trouver la formule qui permettra aux États-Unis de garder leur statut d'unique puissance mondiale. Le corrélat en sera la redéfinition du rôle de l'OTAN. C'est ici que Brzezinski est clairement un héritier et un continuateur de Mackinder. Il sait que le lieu de la puissance est l'Eurasie et, plus précisément, cette région centrale que Mackinder nommait le Heartland, qui permet de commander cette grande île qu'est l'ensemble constitué par l'Asie, l'Europe et l'Afrique. À la suite de la puissance anglaise du XIXe siècle, Brzezinski va vouloir veiller à ce qu'aucune puissance n'émerge sur ce territoire que ce soit la France, la Russie, l'Allemagne...

    Tout comme les géopolitologues anglais du début du siècle (Mackinder, Lea), comme Haushofer en Allemagne dans les années 20 et 30, comme notre compatriote Jean Thiriart avant son décès en 1992, ou comme notre camarade Guillaume Faye aujourd'hui, Brzezinski sait que ce territoire comporte plus de cerveaux et de matières premières (minerais, hydrocarbures, gaz) et constitue un espace géostratégique et géo-économique de première importance. En ce sens, Brzezinski redoute une unification et une intégration européennes cohérentes, comme il redoute une véritable puissance asiatique, qu'elle soit chinoise ou japonaise. De ce fait, son projet repose sur une négation voulue des grandes lignes de force de l'histoire européenne, car, à notre sens, l'histoire européenne n'est qu'une longue marche pour que ce continent devienne un sujet historique.

    Pour empêcher l'émergence de ce continent unifié, Brzezinski va :

    • 1) planifier et théoriser l'élargissement de l'OTAN, compris comme instrument de pénétration et de défense des intérêts américains dans le monde. Brzezinski reformule son rôle.
    • 2) Il élabore le fameux projet de “Nouvelle Route de la Soie” (New Silk Road), qui permet de maîtriser à terme les grandes voies de communications au cœur de la masse continentale asiatique et ses accès dans le Caucase et au Moyen-Orient. De cette façon, les États-Unis entendent placer toute l'Asie centrale sous tutelle par le biais de la mainmise américaine sur les ressources énergétiques présentes dans ces zones.

    L'Europe unifiée (l'UE) est dès lors écartée de l'exercice du pouvoir géopolitique, car ces 2 objectifs majeurs de Brzezinski feront en sorte que :

    • 1) l'Europe ne sera jamais une puissance économique auto-suffisante ni, par suite, une puissance militaire indépendante. Ces 2 critères d'indépendance (et de souveraineté) sont bien mis en exergue aujourd'hui par le Prof. Brzezinski et ne sont donc pas de simples souvenirs des théories de Carl Schmitt, de Montesquieu de Clausewitz ou de quelques sbires hitléro-nippons... De toute manière, Brzezinski avoue ses intentions : l'Europe occidentale doit se transformer en simple tête de pont des États-Unis en Eurasie.
    • 2) Par le projet “Nouvelle Route de la Soie”, les États-Unis relancent la pratique du containmentde la Russie, comme Mackinder l'avait préconisé à 2 reprises, en 1904, lors de l'inauguration du Transsibérien, et en 1919, au moment du triomphe des bolcheviques. Conclusion : ôter l'auto-suffisance énergétique de l'Europe, la réduire au rôle de simple tête de pont et contenir la Russie sont autant de stratagèmes qui seront mis en œuvre en jouant la carte islamique, surtout la carte néo-ottomane via le nouvel allié privilégié, la Turquie. Il y a donc désormais convergence d'intérêt entre le monde islamique et les États-Unis, comme l'a souligné avec brio Alexandre Del Valle.

    Écarter la Russie, intégrer la Turquie

    Ces stratégies et l'utilisation des cartes islamique et turque impliquent, chez Brzezinski :

    ♦ 1) Premièrement, la volonté d'isoler l'Europe de la Russie (voire du monde slavo-orthodoxe). Il s'agit, en toute bonne logique héritée de Mackinder et de Lea, d'empêcher la formation d'un grand espace stratégique eurasiatique. Pour parvenir à cette fin, les services américains vont d'abord tout mettre en œuvre pour faire éclater la Russie historique en autant de morceaux que possible. Washington joue dans cette optique la carte des républiques turcophones d'Asie centrale. Brzezinski veut y ajouter la carte ukrainienne, ce qui fait dire à Guennadi Ziouganov que la Russie d'aujourd'hui est réduite à la Moscovie du XVIIe siècle. L'Américain d'origine polonaise Brzezinski confère un rôle important à l'Ukraine et à la Pologne dans son scénario, aussi pour dissocier territorialement l'Allemagne réunifiée de la Russie mutilée. Brzezinski prévoit pour l'Europe un futur dispositif de sécurité reposant sur la France, l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine. En tablant sur les républiques musulmanes et turcophones de l'Asie centrale, il veut, en fait, réactualiser les objectifs britanniques de la Guerre de Crimée (1853-1856). Le but de cette guerre avait été d'empêcher l'accès russe au Bosphore et aux Dardannelles, c'est-à-dire à la Méditerranée orientale, et, via l'Indus, à l'Océan Indien. Bref, empêcher l'Empire russe d'atteindre les mers chaudes. Cette pratique du containment est aujourd'hui réactualisée par la création d'un glacis périphérique intérieur islamo-occidental.

    ♦ Deuxièmement 2), pour verrouiller l'accès de la Russie aux mers chaudes, pour déstabiliser l'unité européenne en devenir, pour dominer la politique et l'économie de l'Asie centrale (que Brzezinski appelle les “Balkans eurasiens”) et pour dominer les Balkans d'Europe, l'Amérique et l'OTAN possèdent un atout majeur : l'allié turc. Brzezinski actualise ainsi une stratégie déjà mise en œuvre jadis lors de la Guerre de Crimée, où l'Angleterre, dans sa campagne anti-russe, vole au secours de l'Empire ottoman moribond, en entraînant la France et la Sardaigne dans son sillage. L'objectif est d'empêcher les Russes d'avoir accès au pétrole d'Asie centrale et de la zone de la Caspienne, d'une part, d'avoir une politique d'ouverture et de collaboration avec l'Europe occidentale (l'UE), d'autre part. Cette politique s'observe clairement dans le choix américain des oléoducs : Washington opte délibérément pour le tracé turc (Bakou-Ceyhan) contre le tracé russe aboutissant en Mer Noire. En échange, notre professeur de stratégie polono-américain donne une consigne aux dirigeants de l'UE : « L'Amérique devrait profiter de son influence en Europe pour soutenir l'influence éventuelle de la Turquie au sein de l'Union européenne et mettre un point d'honneur à la traiter comme européenne ».

    Les 3 scenarii de Jacques Attali pour la Turquie

    Ce type de propos reçoit l'appui de toute une série de caisses de résonance en Europe. Je ne résiste pas à vous citer celle, ô combien pernicieuse de Jacques Attali, ex-patron de la BERD, qui, dans son Dictionnaire du XXIe siècle, traite de la Turquie. Attali imagine 3 scénarii possibles pour ce pays :

    • 1) devenir, “s'il est accepté”, un membre parmi d'autres de l'UE, “conférant à celle-ci la dimension musulmane qui lui manque (ndlr : pourquoi ?) pour retrouver sa vocation universelle” (ndlr : nos universités n'ont-elles pas déjà depuis toujours une vocation parfaitement universelle ?) ; et Attali poursuit : « c'est ce choix que les Turcs préfèreraient aujourd'hui” (ndlr : cet optimisme semble être démenti par les manifestations populaires en Turquie). Faut-il dire, merci, Monsieur Erbakan, merci, Monsieur Eçevit, grâce à vous, bientôt, je ne serai plus un barbare intolérant et je recevrai, en même temps que mon identité islamique perdue, mon certificat d'humanisme (ndlr : mais Voltaire aurait-il été d'accord avec cet humanisme-là ?), dûment estampillé par le Pentagone ? Autre question : n'y a-t-il pas d'autres islams que l'ottoman ? ;
    • 2) Deuxième scénario possible pour la Turquie : devenir le cœur d'un empire d'Asie centrale, qu'elle gèrerait pour le compte des États-Unis ou de leurs sociétés pétrolières ; Attali : « C'est ce qui se passerait, si, au bout du compte, les Turcs se résigneraient à admettre que le chemin de l'Europe leur est définitivement fermé ». C'est là, à notre sens, une fausse alternative ; car, dans le premier scénario comme dans le deuxième, les États-Unis sortent gagnants : l'Europe est balkanisée, par le truchement d'une "identité" (?) islamique parachutée, et, ipso facto, fragilisée par le risque permanent d'une guerre civile sur base religieuse ; la Turquie avance les pions américains en Asie centrale, en agissant par procuration, et l'Europe et la Russie perdent tout accès aux voies de communications essentielles qui traversent ces terres et relient notre sous-continent aux aires civilisationnelles indienne et chinoise (d'où, paradoxalement, l'Europe, censée selon Attali devenir universelle par le parachutage d'un islamisme, ne pourrait pas s'universaliser d'une autre façon au contact avec les civilisations indienne et chinoise. Il y a donc de bons universalismes (ceux que veulent les Turcs, Attali et les États-Unis) et de mauvais universalismes (ceux qui vont dans l'intérêts des Européens et des Russes) ;
    • 3) Troisième scénario : la Turquie se scinde en 3 morceaux ; un morceau européen (thrace); un morceau kurde ; un morceau asiatique (anatolien).

    Pour Jacques Attali, le premier scénario serait le meilleur pour l'Europe, qui deviendrait enfin "universelle" (?) ; le deuxième scénario serait le meilleur pour les États-Unis ; mais, à notre avis, les États-Unis visent les deux, avec la Turquie comme pièce centrale d'un grand dispositif stratégique, qui, d'une part, affaiblirait l'Europe, non pas en la rendant “universelle”, mais en la rendant “composite”, donc plus difficilement gérable ; d'autre part, cette même Turquie serait la tête de pont des États-Unis dans les zones riches en gaz et en hydrocarbures de l'Asie centrale et de la Caspienne, tout en éloignant la Russie de l'Océan Indien ; le troisième scénario serait catastrophique, selon Attali, car il génèrerait la guerre dans la région, alors qu'à notre sens, il mettrait plutôt un terme au conflit kurde, avec un Kurdistan qui renouerait avec les autres peuples indo-européens de la région : les Arméniens et les Iraniens. Il mettrait également fin au conflit latent avec les voisins arabes, la Syrie et l'Irak, auxquels l'Europe et la Russie garantiraient le droit à bénéficier des eaux du Tigre et de l'Euphrate que les Turcs pompent pour irriguer (très mal) une partie de l'Anatolie.

    À cette géopolitique boiteuse d'Attali, s'ajoute, sur la place de Paris, lieu d'émergence de tous les délires, les idées tout aussi saugrenues d'un Emmanuel Todd (qui nous avait pourtant habitués à des analyses plus fines). Pour Todd, l'intégration de la Turquie dans l'UE permettrait à la France d'avoir un grand allié jacobin dans l'Union Européenne pour lutter contre les formes de fédéralismes de facture germanique. Alors que ce fédéralisme allemand et autrichien a été imposé par les alliés en 1945 comme antidote à toute dérive totalitaire en Europe centrale ! Todd veut tout simplement restaurer, sous des oripeaux soi-disant républicains et jacobins (dont nous n'avons que faire !), l'alliance calamiteuse du félon François Ier et du Sultan contre le Saint-Empire, la Hongrie et l'Espagne. On voit tout de suite poindre la vieille haine incurable du despotisme gallo-bodinien contre les libertés populaires et symbiotiques, propres de la vertu politique germanique et matrice de toutes les démocraties véritables (Islande médiévale, Habeas Corpus anglais, Charte de Kortenberg en Brabant, Paix de Fexhe en Pays de Liège, Libertés franc-comtoises, Serment du Rütli en Suisse, etc.).

    Face à ces histrions parisiens, à ces traîtres, qui sont les alliés objectifs des traîneurs de sabre du Pentagone et du complexe militaro-mafieux turc, qui osent nous parler d'honneur, nous préférons l'honneur des grands visionnaires, des hommes d'État européens, des généraux de la trempe d'un Eugène de Savoie, qui ont œuvré à l'unité du continent et qui ont si souvent trouvé face à eux cet ennemi implacable : l'Empire ottoman, préfiguration de la Turquie actuelle, membre de l'OTAN, mixtum compositum boiteux de fierté ottomane, de rationalisme caricatural kémaliste et d'islamisme revanchard.

    Rappel : les rapports conflictuels entre l'Europe et le monde ottoman

    Othman, chef d'une tribu turque fuyant les cavaliers de Gengis Khan, s'installe au XIIIe siècle au Nord-Ouest de l'Asie mineure et se convertit à l'Islam. Ses successeurs feront tomber Byzance (en 1453, Constantinople est prise) et entraveront le commerce des Vénitiens et des Génois qui perdent définitivement leurs comptoirs en Méditerranée orientale (Rhodes), en Mer Noire et en Mer d'Azov. À partir de ce moment fatidique, comme l'a démontré Fernand Braudel, l'Occident fut contraint de se tourner vers l'Atlantique, car l'Europe fut bel et bien étranglée par la Sublime Porte qui interdisait la fluidité et le développement des échanges avec l'Extrême-Orient et l'Inde, qui avaient été constants depuis Alexandre et depuis l'Empire romain.

    L'Empire ottoman se fit le champion de l'invasion militaire et politique de l'Europe. En 1389, après la bataille du Kosovo (Champ des Merles), la puissance ottomane atteint le Danube, pièce maîtresse de la fluidité du trafic commercial en Europe, reliant la Mer du Nord au Golfe Persique. En 1453, Constantinople tombe. En 1526, à la bataille de Mohacs, la Hongrie et la Croatie indépendantes, unies depuis la Pacta Conventa de 1102, s'effondrent et cessent d'exister en tant qu'entités politiques.

    En 1529, Charles-Quint, se pare en dernier des gibelins, et veut restaurer le Saint-Empire romain de la Nation germanique ; il est prit en tenaille entre la France félonne de François I, allié à la Turquie qui fait le siège de Vienne. Une trahison que nous ne pouvons pas oublier, quel que soit le cénacle dans lequel nous militons et œuvrons, à “Terre & Peuple/Wallonie”, à “Synergies Européennes / Section de Bruxelles ou de Liège”, au “Bloc wallon” ou ailleurs, dans les colonnes des multiples revues qui existent dans notre ville (Devenir, Occident 2000, Le Bastion, Breuklijn, etc. ; nous devons jurer, tous, comme Philippe le Bon lors du Vœu du Faisan, en fidélité à l'Empereur Maximilien et aux aspects gibelins du règne de Charles-Quint, de la venger un jour, car c'est elle qui a permis à la monarchie puis à la république françaises de grignoter nos frontières légitimes, en commençant par nous enlever les 3 évêchés de Metz, Toul et Verdun en 1552. Plus tard, ce seront l'Artois, le Hainaut méridional, la Flandre gallicane et le Westhoek, puis la Lorraine tout entière.

    Tout cela nous a été arraché parce qu'il y avait l'alliance entre la France et les Turcs. Sans la pression des Turcs à l'Est, nos troupes impériales auraient marché sur Paris, sous la conduite du Comte d'Egmont, et aurait mis un terme définitif aux menées anti-impériales et anti-européennes de l'Ouest gaulois, rebelle et parjure, mettant fin à un particularisme inutile et séditieux. Et garantissant à l'Europe des siècles de paix. Si la restauration impériale de Charles-Quint avait pu avoir lieu, nous n'aurions pas connu le désastre de 1648, que nos historiens ont appelé à juste titre le “Siècle des malheurs”, ni les guerres de Louis XIV, ni les crimes de la révolution française et du bonapartisme, ni les 2 guerres mondiales.

    De Lépante à Potemkine et Catherine II

    À la fin du XVIe siècle, nous avons connu une période de répit, surtout grâce à la victoire magistrale de Don Juan d'Autriche à Lépante en 1571, où Cervantès fut fait prisonnier. Par cette victoire, l'Espagne de Philippe II et l'Europe coalisée reprennent Rhodes et la Méditerranée orientale, mais l'opposition franco-anglaise à la puissance espagnole changent la donne. Le XVIIIe siècle sera le théâtre de l'affrontement russo-turc. Catherine II, Impératrice énergique de la "Troisième Rome" et consciente des enjeux géostratégiques vitaux pour son Empire et pour ses débouchés économiques exprime nettement la volonté, avec son ministre Potemkine, de récupérer la Mer d'Azov et les embouchures du Don et du Dniepr. C'est dans le même ordre d'idée que la fin du XVIIIe siècle connaîtra une alliance porteuse d'Empire, s'il en est, l'alliance entre l'Autriche et la Russie contre l'Empire ottoman (1788-1790), afin de récupérer leurs zones d'influence sur le Danube et la Mer Noire. Mais cette alliance si prometteuse fut ruinée par les troubles révolutionnaires de la populace parisienne, entraînant tout l'hexagone dans son tourbillon de sang et d'horreur. Ces troubles étaient téléguidés par les services de Pitt, afin de menacer nos frontières, d'empêcher la réouverture de l'Escaut, la prise de Constantinople par les armées russes, la prise de Salonique par les troupes autrichiennes, hongroises et croates, le contrôle austro-russe de la Méditerranée orientale, cauchemar de Londres. Au XIXe siècle, les peuples des Balkans se soulèvent eux-mêmes ; la lutte sera âpre de 1821 à 1840, avec pour épopée mémorable la libération de la Grèce, où s'est illustré Lord Byron (contre l'allié principal de l'Angleterre !). La Guerre de Crimée (1853-56) a été, elle, une véritable guerre anti-européenne, qui s'est soldée par la perte des positions russes sur le Danube et l'entrée de l'Angleterre dans les jeux complexes des Balkans.

    En réalité, cette pénétration anglaise dans les Balkans vise à protéger Suez et l'Égypte et empêcher que ces positions clefs ne tombent aux mains d'une autre grande puissance européenne. Les petites puissances balkaniques alliées à l'Angleterre ont toujours été des avant-postes permettant à Londres de conserver l'Égypte. L'inclusion de Chypre dans l'Empire britannique n'avait d'ailleurs pas d'autre objectif. Mais cette présence anglaise provoque l'éclosion de la seule alliance euro-ottomane intéressante pour l'Europe en tant qu'entité civilisationnelle unitaire potentielle. Il s'agit de l'alliance entre l'Allemagne de Guillaume II et l'Empire ottoman. Celui-ci est dès lors satellisé par l'alliance austro-allemande et neutralisé. La puissance germanique, dominante dans cette alliance, impulse une direction géopolitique nouvelle à l'Empire ottoman : vers le Sud, en direction de Bassora et du Golfe Persique, de l'Océan Indien. Ipso facto, l'Empire ottoman abandonne sa volonté de pousser vers Vienne et de s'emparer de tout le cours du Danube, comme l'avait fait l'Empire romain en sens inverse, comme avait voulu le réaliser Byzance au départ de la même base territoriale anatolienne et thrace, mais cette volonté de l'Empire ottoman ne s'appuyait pas sur une logique européenne, eurocentrée, mais se faisait le fer de lance, la pointe avancée, d'une fabrication religieuse universaliste, déterritorialisée dans ses principes, née dans le désert d'Arabie, qui considérait, de ce fait, l'Europe et ses peuples comme un ramassis d'incohérents auxquels il convenait d'apporter la "vraie foi".

    Ce rôle subalterne est inacceptable pour nous. L'objectif de toute impérialité européenne est de se donner les moyens militaires et économiques pour dégager notre territoire de toute emprise hégémonique ou religieuse venue des steppes d'Asie ou des sables du Nedjed. Telle a été de toute façon la logique unique de l'histoire européenne, avant la décadence que nous subissons aujourd'hui. L'alliance de Guillaume II avec le Sultan visait à transformer l'Empire ottoman en fer de lance, non plus d'une fabrication religieuse d'origine arabique, mais de la culture et du savoir-faire germaniques, dont les peuples d'Anatolie, de Mésopotamie et de la péninsule arabique seraient les heureux bénéficiaires, notamment sur les plans économique et médical, la structure politique ottomane sur le déclin n'ayant plus été capable de développer de solides infrastructures pour le transport des personnes ou des biens ni un système hospitalier moderne.

    Binôme fleuves-fer : Guillaume II sur le Chatt El 'Arab

    En 1898, Guillaume II effectue un voyage triomphal au Proche-Orient (Syrie, Palestine, Turquie). En 1903, il obtient du Sultan Abdul Hamid la création du tracé de chemin de fer Hambourg — Berlin — Byzance — Bagdad — Bassora. Caractéristique géopolitique et stratégique majeure de cette alliance et de ce voyage triomphal : on prend en compte le trafic fluvial, que l'on cherche à combiner à un réseau de chemin de fer, pour créer une double fluidité terrestre. Comme le Transsibérien en 1904, la mobilité ferroviaire est, à l'époque, la grande angoisse des Britanniques, qui craignent de perdre l'atout majeur de leur empire : la mobilité maritime. Les puissances continentales, grâce aux chemins de fer et à l'organisation des fleuves et des canaux, cessent d'être des masses territoriales enclavées, à mobilité réduite. En l'occurrence, dans le tandem germano-turc en Mésopotamie, le port de Bassorah, terminus de la ligne Hambourg-Golfe Persique, se situe sur le Chatt El 'Arab, qui unit les arrière-pays irakien et perse et constitue une formidable fenêtre sur l'Océan Indien, espace maritime que les Britanniques considéraient comme leur chasse gardée. En asseyant leur présence dans le Golfe, les Allemands disposaient d'une bonne base de départ pour aborder le marché indien. À ce titre, l'Allemagne de Guillaume II encadrera le personnel dirigeant ottoman et enverra en Mésopotamie de nombreux ingénieurs et des instructeurs militaires (la Belgique, dans cette synergie, formant la gendarmerie et l'artillerie ottomanes). Une collaboration identique se mettra sur pied, à l'époque, avec la Perse (dont les troupes d'élite seront, elles, formées par des officiers suédois).

    La leçon à tirer de l'alliance (éphémère) entre l'Allemagne de Guillaume II et l'Empire ottoman, c'est qu'une collaboration avec la Turquie, quelle qu'elle soit, ne peut se faire que selon un axe nord-sud, selon une logique longitudinale, comme l'a expliqué magistralement Haushofer, dans un de ses derniers articles en 1943.

    Il s'agit d'être intraitable concernant toutes les pénétrations américano-islamiques, qui entendent briser toute unification hégémonique sur le continent eurasiatique. Il s'agit de s'opposer à la ceinture verte, à la ceinture mise en place par les États-Unis qui se profilent derrière leur allié turc, parce qu'un tel verrou territorial est en totale contradiction avec la vision de Karl Haushofer, qui pensait en terme globaux, mais non globalitaires, dans le sens où son monde idéal reste multipolaire, alors que le Plan Bzrezinski poursuit le rêve d'un monde unipolaire sous la domination des États-Unis.

    Or nous savons, au moins depuis Carl Schmitt, que le monde n'est pas un universum politique mais un pluriversum, une juxtaposition plus ou moins bellogène plus ou moins pacifique d'entités de dimensions diverses ou de sphères hégémoniques. Ensuite, nous savons aussi, à la lecture de Carl Schmitt, qu'un pluriversum est finalement moins bellogène qu'en apparence, parce que les puissances s'équilibrent et parce que, dans un jeu pluriel, l'adversaire d'hier peut devenir l'allié de demain et vice-versa (comme Sun Tsu nous l'a enseigné par ailleurs). Et surtout, un pluriversum est moins injuste, car chacun agence son territoire comme il l'entend, comme le lui dictent son passé et ses traditions. En dépit de ce constat pertinent, qui part de Sun Tsu dans l'antiquité chinoise, pour aboutir à Carl Schmitt et à ses disciples, la force de persuasion de Bzrezinski (ou d'Attali) réside :

    • 1) dans l'apparente finesse de leur discours, en réalité un tissu de simplismes sommaires, face à des masses de télé-consommateurs complètement abruties et incultes ;
    • 2) dans l'alternative qu'ils nous proposent et qui fait peur aux belles âmes écervelées sans mémoire historique : soit la domination US (le paradis de la consommation) soit l'anarchie (avec de méchants dictateurs en uniforme).

    Nous, nous vous exhortons à refuser ce Charybde et Sylla otanesque ; retrouvons plutôt l'héroïsme inhérent à l'Europe depuis Homère. Battons-nous sur tous les fronts. Faisons feu de tous bois. N'oublions pas que la force d'une civilisation se mesure à sa capacité de renaître.

    http://vouloir.hautetfort.com

  • Démondialisation ?

    La démondialisation devrait être le nouveau concept vendeur de la campagne électorale qui a été lancée lundi dernier par M. Strauss-Kahn, directeur général du FMI devant les étudiants de la George Washington University. Le Marché doit le céder aux Etats. On peut cliquer ici pour lire l'original : "Le schéma ancien de la mondialisation a beaucoup apporté, en sortant des centaines de millions de gens de la pauvreté, mais a aussi un côté obscur, qui est un écart vaste et croissant entre les riches et les pauvres". Et M. Strauss-Kahn sait de quoi il parle, il ne reconnaît plus personne, place des Vosges !
    Dans l'expression "démondialisation" vous avez "démon" et "mona lisa", autrement dit le Diable au sourire niais. C'est ce que vient vendre aux Mercredis¹ de la NAr le doux mélenchonien Sapir : le libéralisme est un désordre, la revanche des bureaux d'ordre est en marche, vive le Plan revenu avec sa cohorte de médiocres aux doigts gourds qui tranchent et coupent pour tous. Cent types pour diriger la France, fermez les frontières, le rêve soviétique accompli !
    Il est des gens très diplômés qui refusent que la globalisation de la planète soit le vecteur d'une nécessaire entropie, à défaut de quoi le choc intercontinental sera encaissé sous forme d'une guerre mondiale. Plutôt que d'affronter les empires émergents par notre inventivité, notre créativité, notre intelligence, les économistes au petit pied qui jugent celle d'autrui à l'aune de la leur, préfèrent au foisonnement des libertés économiques seules créatrices de richesses pérennes, les schémas simples facilement compréhensibles et surtout explicables par l'histoire. Or l'entropie des conditions socio-économiques des pays du monde est un phénomène nouveau. Tout le monde y passe, c'est au tour de la nation arabe ces temps-ci d'avoir ce fol espoir.

    Le Yoda de Chongqing qui connaissait l'âme humaine, avait parfaitement compris en reprenant les rênes derrière les gérontes calcifiés de la Longue Marche qu'il valait mieux faire droit à la fortune contre la justice pour enrayer le déclin de l'Empire. Il a réussi, la Chine est sur les rails d'un premier prix d'économie, la justice arrive tranquillement derrière. La fortune ? Elle est en France ciblée, le succès puni, la confiscation va de soi. La presse fait ses choux gras de l'argent des autres et les partis ont enfin accès à un discours simplifié au niveau de l'entendement de l'électeur moyen, musulman ou juif. Le bouclier fiscal est une honte, l'ISF un principe, le chômage un complot. Merci madame Le Pen, vous leur facilitez la tâche, ils n'ont plus à se creuser les méninges pour organiser la complexité de nos dépendances et révéler la vitalité résiduelle de la race qui peut encore tout sauver. Il leur suffit de vous répondre, de vous parler, c'est nul ! Le programme économique du FN est nul. Et c'est pour cela que M. Sapir l'a compris et le promeut en revenant à l'Etat ermitique dont on ne peut donner d'exemple sur terre sans frémir.
    Le futur est-il ailleurs ?
    Pas encore. Il faut faire un sort d'abord à la science molle² pour couilles éponymes.
    La mondialisation heureuse n'est pas un mensonge, le doux commerce se substituant aux conflits guerriers n'est pas un mythe, mais pour voir cela il faut poser les bésicles doctrinales et demander ce qu'en pensent les pays qui y ont réussi et non pas ceux qui l'ont subie. Que disent le Brésil, l'Inde, la Chine et les dragons asiatiques, la Malaisie... de la mondialisation ?
    Elle les a sauvés du pronostic fatal répandu à longueur d'année scolaire dans les classes de géographie des années cinquante où il n'y avait d'avenir que pour les pays communistes stricts à démographie contrôlée et dans les pays neufs et vides ! On n'intégrait pas le fantasque humain, sa résilience par l'imagination et le travail et les tendances lourdes de l'espèce à s'enrichir ; on comptait l'humain, comme du steak, au poids ! Les masses laborieuses.

    L'insuccès du programme académique fut si éclatant qu'il a fait le lit d'une énième théorie du complot, c'est la faute aux gros cigares, et les économistes en chambre de construire aussitôt les digues contre la subversion libérale en chargeant de tous les maux les... entrepreneurs, sale race qui n'obéit à personne. Les initiatives dérèglementées avaient donc ruiné les cadres d'une société policée, convenablement fliquée, docile et raisonnablement consommatrice. Quel mal se donne un Chavez à remonter le paradis bolivarien !
    Au lieu d'accumuler les thèses et les "honoris causae", ces économistes coupés du monde auraient été bien inspirés de faire quatre ou cinq ans dans une maison de commerce extérieur pour apprendre et comprendre avant de théoriser. Par exemple, il ne leur serait pas venu l'idée de sortir de l'Eurogroupe, mais ils se seraient battus pour forcer la convergence vertueuse des politiques publiques, et l'ensemble avec leur concours aurait été assez fort pour affronter la créativité financière de la City.
    Les puissances dominantes (celles du début de la globalisation, pas les Sages de Sion !) ont-elles usé de leur force pour s'ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l'échange ? A part la guerre de l'Opium sino-britannique et la guerre du Soja Franco-américaine, je ne connais pas d'échanges de force. Les flux commerciaux et leurs retours financiers ont été modifiés et continuent de l'être au fur et à mesure de la modernisation des productions humaines par tout le globe, qui ne sont figées dans aucun schéma simple. Le tourbillon ne s'arrêtera pas, le défi chinois sera demain le défi indien et -je le leur souhaite - le défi africain plus tard, pour faire place à un autre. Les moles de résistance se scléroseront et verront fuir leurs élites entrepreneuriales. Oui, cette idée est carément fatiguante et ne nous resteront que les "penseurs" qui ne nourrissent personne.
    Le GATT était-il un fétichisme ou plutôt la facilitation des échanges entre les continents par l'abaissement concerté des droits et quotas douaniers ? Quand le GATT est devenu OMC, tous les pays du monde ont posé leur candidature ! Même des pays malades comme la Russie. A preuve donc qu'ils en attendent une amélioration de leur sort. Mais bien sûr ils n'ont pas lu nos avertissements protectionnistes.

    La condamnation récurrente de la Ploutocratie cosmopolite est lassante. Ces gens existent et mangent certes plus que leur part et on peut brider leurs intentions en évitant d'abord de les mettre au pouvoir par le jeu électoral débile auquel nous sommes conviés ; mais trois milliards de gens ont accédé à l'espérance par le démon de la mondialisation ! Non pas l'espérance en bondieuseries - ils l'avaient déjà - mais plus prosaïquement aux catalogues de voitures, aux magazines de décoration, aux cours de bourse et à la presse féminine ! On commence par ça. Teillard de Chardin, c'est juste après car ce bas-monde est imparfait !
    Faut-il nourrir les laboratoires d'idées en leur commandant un bilan de la mondialisation comme on l'exige aujourd'hui à gauche afin d'en exemplifier les méfaits, et s'en extraire ? Je pense que la Chine ou l'Inde ont les moyens d'aller au fond des choses et de synthétiser ce travail utile d'analyses. Seront-ils de parti-pris ? Pas plus que nous. Que le Parti communiste chinois qui ne nous a pas attendu, s'investisse dans cette étude, ne devrait pas déplaire à M. Sapir et à ses amis d'extrême-gauche.
    A temps perdu, on parcourra avec bénéfice le rapport du Guangming Daily "Comprendre et évaluer correctement le modèle chinois" (Beijing’s Research Center for Theories of Socialism with Chinese Characteristics) - 10 Jan 2011. C'est le canard intellectuel de Zhongnanhai.
    On y apprend des trucs côté vainqueur qui ne laissent de surprendre de ce côté-ci du Rhin. Comme par exemple, There are multiple formats for income distribution, with the main mode being distribution according to work performed. Factors of production including labor, capital, technology, and management receive returns according to their contribution. Some people and people in some regions are encouraged to become wealthy first. They, in turn, lead the entire society to become affluent. Besancenot, Chavez et Mélenchon au seuil de l'AVC. Deuxième couche : Ideological education focuses on patriotism, socialism, and collectivism, and also cares about personal interests, so as to bring initiative and creativity into full play. A quoi a-t-il servi que Chou-En-Laï ait été OS chez Renault Frères ? Troisième couche, le modèle "global" chinois prévaut : Through different forms of struggle, most developing countries became liberated after World War II. For these countries, because they are economically and culturally backward, their primary task is to develop. Recently, the economic globalization led by the Western countries has widened the North-South gap, prompting these countries to seek a good development model and path. Many developing countries have said that the China model is an inspiration.
    La mise en autarcie de la France qui perd du terrain les fait bien rire, mais ils ne nous le montrent pas toujours depuis qu'ils savent que ça nous blesse. En revanche, la régulation sarkozienne même soft les blesse, eux. Qui aura gain de cause au G20 ? A suivre...

    Malgré tout, le paradis de la mondialisation n'existe pas
    Restons sur terre. Il y a des problèmes à régler quant à la financiarisation de l'économie et à la responsabilisation des économies dominantes dans des secteurs stratégiques pour l'homme, mais les émergents commencent juste à goûter à leur souveraineté et la limiter leur est désagréable. Laissons-leur le temps de s'habituer. Ils viendront à collaborer plus rapidement qu'ils ne le pensent car ils vont affronter à brève échéance les mêmes problèmes que nous, à savoir la concurrence sauvage de pays cherchant à leur tour à émerger sur financements internationaux et commandes industrielles délocalisées. Dongguang a tué les maquiladoras mexicaines, mais les zones industrielles de Saïgon, de Manille l'attaquent à leur tour. La spirale tourne indéfiniment. Il faut être niais pour croire mettre un doigt qui la stoppera. L'indienne Hopi attend beaucoup de la globalisation.
    http://royalartillerie.blogspot.fr

    Note (1): aujourd'hui mercredi 6 avril à 20h
    Note (2): Science molle : l'économie politique est une science molle, manière de dire qu'elle n'est pas du club. Une science peut être définie comme une complexité formulée et prédictive. Prédictifs les économistes ? c'est justement cette carence qui leur est le plus souvent reprochée. Formulée ? L'enfumage était si évident que l'Ordre Distingué a inventé l'économétrie pour faire sérieux, le bons sens n'étant pas assez complexe. Complexité ? oui, artificielle. Revenir à Bastiat et ses harmoniques.
  • Frédéric Schiffter contre la bien-pensance par Pierre LE VIGAN

     

    Frédéric Schiffter, professeur de philosophie, est plus un penseur qu’un philosophe si on retient le mot de Cioran comme quoi « les philosophes écrivent pour des professeurs, les penseurs pour des écrivains ». Frédéric Schiffter n’est pas un homme de concept, c’est un homme dont le propos est de renouveler l’étonnement d’être au monde, et l’étonnement devant le monde. Si Frédéric Schiffter a une thèse à défendre, c’est l’absence de toute illusion sur l’homme. D’où sa polémique avec Guy Debord (quelque chose d’aussi sacrilège dans la dictature médiatique que les objections de la chanteuse Lio à l’excès de compréhension empathique du microcosme parisien vis-à-vis du violent Bertrand Cantat).

     

    Selon Frédéric Schiffter, ce n’est pas le capitalisme c’est l’homme lui-même qui s’invente sans cesse de nouveaux besoins. « En cela le capitalisme, mieux que l’esclavage antique ou le servage féodal, accomplit la vérité de l’humain » (p. 93).  Après les catégories du chichi et du blabla développées dans un ouvrage précédent (Sur le blabla et le chichi des philosophes, P.U.F., 2002), Frédéric Schiffter introduit la catégories du « gnangnan ». Ce dernier est pétri d’ « éthique », de « tolérance », et, mieux, de l’« éthique de la tolérance ». La pensée gnangnan est attentive au « respect » de l’« autre », à « l’enrichissement des différences » et elle prône l’« engagement citoyen » contre toutes les « stigmatisations » de « minorités visibles ». L’homme de la pensée gnangnan, courageusement engagé contre l’extrême droite et l’intolérance (c’est d’ailleurs généralement la même chose), est pour le « développement durable », le « commerce équitable », le tri sélectif des ordures, la création en ville d’« espaces civilisés ».

     

    Le parlé gnangnan est ainsi un blabla politiquement correct. Ces catégories s’appliquent-elles à la philosophie ? Vu l’instrumentalisation de celle-ci, on ne peut éluder la question. Est-ce dans ce registre du blabla que se situe Emmanuel Lévinas, ou dans le registre du chichi ? Toutes choses égales par ailleurs, c’est la question que Frédéric Schiffter ose poser. Blabla plutôt que chichi ? J’incline à penser blabla pour Lévinas, à la différence de Schiffter. Voici pourquoi. Partons de l’autre coté des choses, donc du chichi. Le chichi relève des fausses questions, d’une remontée vaine aux causes ultimes, ou d’une marotte telle un projet de synthèse impossible. Paul Ricoeur, ainsi, relève du chichiteux, du moins quant à ses travaux après sa Philosophie de la volonté des années cinquante. Chichiteux par sa recherche de synthèse entre Freud et la phénoménologie, qui aboutit au mieux à une négation réciproque des fécondités intellectuelles de chaque domaine. Emmanuel Lévinas, de son côté, est à mon sens plutôt blablateux. Son obsession de l’Autre, du Visage de l’Autre, relève d’une hystérie triste, bénigne assurément, qui en a fait le porte-drapeau d’une monomanie stérile certes, mais inoffensive (et l’inverse).

     

    La pensée sans double, et questionneuse de Frédéric Schiffter le rapproche bien sûr de Clément Rosset. Et Schiffter souligne avec une grande justesse combien le récit autobiographique de Rosset (Route de nuit) a mis en lumière la fragilité et en même temps l’évidence de la force majeure qu’est l’élan de vivre. Une  pensée ne se réduit pas à la griserie de l’enthusiasmos (être inspiré des dieux). Frédéric Schiffter critique une conception purement négative de la mélancolie qui fait d’elle une « langueur d’esthète ». Il écrit : « La mélancolie modère sans doute l’enthousiasme d’exister, mais, au contraire de la joie, elle ne paralyse pas le désir d’écrire, de peindre, de composer et autres exercices de lucidité. Tout entier dans la durée, l’homme joyeux ignore le passage du temps. Le voit-on s’abîmer dans l’écriture de l’Odyssée, de l’Éthique, ou du Zarathoustra ? La jubilation interdit la conscience de soi sous peine de se volatiliser aussitôt. Le rêveur qui s’avise qu’il rêve comprend qu’il ne dort plus. Captif de sa vigilance insomniaque, ne perdant jamais une goutte du flux du devenir, le mélancolique, quant à lui, contemple l’inconsistance des choses de sa vie, et, mieux que l’homme joyeux, il sait que l’éternité de chaque instant est menacée – savoir ombré de tristesse, peut-être, mais inséparable d’une volupté dont il refuse de guérir » (pp. 129 – 130). On objectera à Frédéric Schiffter qu’à l’inverse, il n’y a certainement pas d’écriture sans une certaine allégresse.

     

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com

     

    • Frédéric Schiffter, Le philosophe sans qualités, Flammarion, 2006, 142 p., 13 €.

  • L'Europe en phase finale d'américanisation

     

    Ex: http://zentropaville.tumblr.com

    Les évènements se précipitent. Peu d’européens en sont encore conscients. D’autant plus que pour s’en apercevoir il faut un minimum de culture stratégique, afin de déchiffrer des évènements qui autrement paraissent anodins.
    Appelons américanisation de l’Europe le fait pour celle-ci d’acquérir le statut non d’un nième Etat de l’Union – ce qui peut conférer quelques droits constitutionnels et civiques - mais d’un Etat complètement subordonné, colonisé pour reprendre un ancien terme, sur le modèle des ex-colonies africaines de la France.
    Cette américanisation est en cours depuis la seconde guerre mondiale, sinon la première. Ces guerres ont vu l’Europe, emportée par ses divisions internes, perdre une grande partie des éléments faisant son ancienne puissance. Ceci au profit des Américains. Face à l’URSS d’abord, face aux puissances émergentes d’Asie, principalement la Chine aujourd’hui, l’Amérique a su convaincre les européens qu’ils devaient lui confier leur défense, quitte à lui livrer en échange tout ce qui leur restait de souveraineté.
    On peut avec un certain optimisme estimer qu’au cours du dernier demi-siècle et aujourd’hui encore, 100.000 européens au maximum ont toujours voulu refuser ce marché de dupes. Pour eux, l’Europe avait les moyens de se défendre et de se développer sans rien abandonner de ses atouts scientifiques, économiques, militaires. Sous le gaullisme en France, quelques 50.000 Français avaient accepté de tenir le pari. Aujourd’hui encore, ils sont peut-être 50.000 à tenter de résister, provenant de diverses horizons. L’Airbus A350 qui vient de réussir son premier vol à Toulouse est un des derniers descendants de ce rêve héroïque.
    Mais ces réfractaires à l’américanisation, en France comme en Europe, se heurtent en Europe, dans chaque Etat comme au sein même de l’Union européenne, à des résistances formidables. Il y a d’abord l’inertie de centaines de millions de citoyens qui pensent que tout ira bien pour eux s’ils suivent les modes de vie et modèles américains, s’ils obéissent aux consignes implicites venues d’outre-atlantique. Mais il y a aussi ceux qui ont mis toutes leurs cartes dans la servilité à l’égard des intérêts américains, afin d’en être grassement récompensés. L’actuel président de la Commission européenne en est un bon exemple.
    Comme ceux-là détiennent au sein de l’Union européenne à peu près tous les leviers de commande dont l’Amérique a bien voulu leur confier l’emploi, ils constituent une barrière infranchissable aux tentatives des 100.000 européens évoqués ci-dessus qui voudraient reprendre leur indépendance.

    Une accélération brutale de l’américanisation
    Tout ceci, diront les lecteurs, n’a rien de nouveau. Or ce n’est plus le cas. La conquête de l’Europe par le Big Brother américain s’accélère brutalement. Divers évènements ont mis en évidence ces derniers mois, sinon ces dernières semaines, trois mécanismes qui se conjuguent pour accélérer de façon exponentielle la domination de l’Amérique sur l’Europe.
    Le premier mécanisme est d’ordre sociétal. Il découle de la numérisation continue de l’Europe, au sein notamment de l’Internet, qui en est la partie visible. L’Internet et plus généralement l’informatisation des outils et contenus de création et d’échange en découlant n’auraient que des avantages, y compris pour les Européens, si ceux-ci s’étaient donné des gouvernements et des entreprises capables de faire jeu égal avec la concurrence américaine. Or ce ne fut pas le cas. Non seulement l’informatique et les télécommunications ont été depuis les origines monopolisées par les américains, mais aussi les serveurs et entreprises du Net qui recueillent et mémorisent, dans leurs bases de données, l’ensemble de la production intellectuelle des Européens.
    L’exemple le plus visible en est Google. Les Européens, par facilité, profitant de la dimension mondiale que Google a réussi à prendre, lui confient dorénavant le soin de recueillir, transporter, utiliser et vendre les valeurs ajoutées de tout ce qu’ils produisent, sans parler de leurs « données personnelles », c’est-à-dire de tout ce qui représente, non seulement la citoyenneté européenne, mais aussi la civilisation européenne.
    Pour capter tout cela, Google et ses homologues américains ont mis en place des centres serveurs informatiques immenses, et développé les milliards d’instructions permettant de naviguer dans les données ainsi mises en mémoire. Ils sont de ce fait seuls à pouvoir réutiliser ce qui mérite de l’être dans les cerveaux européens et les produits de ceux-ci. Ce n’est rien, dira-t-on, nos cerveaux nous restent. Quelle erreur. Laisser Google et ses homologues dominer et progressivement diriger le contenu de nos cortex associatifs, de la partie noble de nos cerveaux, aboutit au pire des esclavage, esclavage soft, mais néanmoins esclavage.
    Le deuxième mécanisme confirmant la soumission de l’Europe à l’Amérique est politique. Il était soupçonné depuis longtemps par quelques spécialistes, mais vient d’éclater avec ce que l’on a nommé le scandale PRISM-Snowden. Inutile d’y revenir ici. Non seulement nous acceptons de confier à Google et ses homologues, pour exploitation commerciale, nos données personnelles et le contenu de nos créations intellectuelles, mais nous acceptons de les livrer sans aucune protection aux services secrets américains. Ceux-ci s’en servent, disent-ils, pour lutter contre les supposés ennemis de l’Amérique. Ce faisant, disent-ils aussi, ils nous protègent contre des ennemis intérieurs ou extérieurs, car les ennemis de l’Amérique sont nos ennemis. Que ces ennemis existent ou pas n’est pas la question. La question aurait été de dire à nos amis américains que nous préférons nous protéger nous-mêmes de nos ennemis. Car pour le moment, qui nous protégera de nos amis américains, de leurs intrusions, des mécanismes politiques de surveillance et de contrôle qu’ils ont dorénavant la possibilité de déployer à notre égard. Quis custodes custodiat.
    Les services secrets américains disposent pour ce faire, comme l’a révélé le scandale PRISM-Snowden, non seulement du contenu des immenses centres serveurs de la NSA, conçus pour mémoriser tout ce qui circule sur les réseaux numériques, non seulement des milliards de dollars de logiciels développés par des sociétés assermentées pour exploiter ces données, mais aussi de l’ensemble des contenus des serveurs commerciaux tels que Google, précité. La NSA et les autres agences de renseignement ont dorénavant une porte ouverte, un « open bar », une « back door » sur les contenus de ces serveurs. C’est-à-dire, répétons le, sur les contenus de nos cerveaux.
    De plus, ces services secrets et, en arrière plan, l’ensemble des moyens militaires du ministère de la Défense américain, ont davantage de possibilités d’intervention que les équipes de Google et de ses homologues. Ils ont de fait sinon de droit, pouvoir de vie et de mort, par destruction physique ou annihilation virtuelle, à l’encontre de tous ceux qu’ils déclarent être des ennemis de l’Amérique, ennemis déclarés ou ennemis potentiels. Ecrivant ceci, je suppose que je dois en faire partie, comme vous qui me lisez, comme tous les Européens qui voudraient devenir indépendants de l’Amérique.
    Ajoutons que les équipes du général Keith Alexander, directeur de la NSA et chef du Cyber Command du Pentagone, ne sont pas seules à pouvoir utiliser ces moyens. Elles sont doublées ou remplacées par des milliers de contractuels affrétés par l’US Army auprès de sociétés privées. Ces contractuels, bien qu’assermentés, peuvent se livrer en toute impunité à toutes sortes d’activités personnelles voir criminelles. Certains peuvent même, horresco reférens, trahir leur employeur pour motifs éthiques, au risque de leur vie, Comme Edwards Snowden, dont on est sans nouvelles à ce jour.
    Un troisième mécanisme est à considérer, dans la perspective d’un futur proche. Il s’agit d’un élément capital, le cerveau global capable de conscience artificielle. Ceux qui connaissent le développement rapide des neurosciences et de l’intelligence artificielle savent que dans quelques années verront le jour un ou plusieurs cerveaux artificiels répartis sur l’ensemble des réseaux numérisés. Or Ray Kurzweil, qui est le meilleur technicien capable de développer de tels cerveaux, a rejoint comme nul n’en ignore les équipes de Google. Il a sans doute ce faisant la totale bénédiction de la NSA.
    Mais, direz-vous, les Européens n’ont-ils pas l’intention d’étudier la mise en place pour leur compte d’ un tel cerveau. Il s’agit du Human Brain Project européen, qui vient de recevoir la promesse d’un financement s’élevant à 1 milliard d’euros. Ce serait naïf de le croire. L’US Big Brother veille depuis le début de cette initiative. Le responsable en chef de ce projet est un Suisse, tout dévoué aux intérêts américains. De plus, IBM, qui avait déjà fourni le super-ordinateur nécessaire aux premiers pas du projet, vient d’ajouter de nouveaux moyens.
    Je cite:
    IBM Blue Gene/Q memory enhancements (14/06/2013)
    The Blue Brain Project (c’est-à-dire le projet suisse/IBM initial, repris dans le projet européen) has acquired a new IBM Blue Gene/Q supercomputer to be installed at CSCS in Lugano, Switzerland. This machine has four times the memory of the supercomputer used by the Blue Brain Project up to now…
    Est-il besoin de traduire ? Quant à ceux qui ignoreraient qui est IBM, je rappellerai que ce fut dès les origines du Plan calcul français l’adversaire principal contre lequel s’était battu Charles de Gaulle. Après avoir réussi à monter une entreprise européenne (Unidata, avec CII, Siemens, Philips) capable de tenir tête au géant, les promoteurs de celle-ci ont été trahis par un européen, un certain Giscard d’Estaing.
    Ce sont d’autres Européens de même calibre, dotés d’une vision stratégique aussi pénétrante, qui se battent aujourd’hui pour que l’Europe s’engage dans les négociations avec les Etats-Unis en vue de réaliser un grand marché transatlantique. On apprend aujourd’hui 15 juin que la décision en ce sens vient d’être prise. Victoire cependant pour la France. Le culturel devrait en principe être exclu. Cela nous laissera toutes latitudes afin de financer des intermittents du spectacle qui distrairont les touristes américains et chinois quand ils nous feront la grâce de dépenser leurs devises en France. Ce sera tout ce qui nous restera à vendre.
    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 15 juin 2013) http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • La revanche de l’Orient barbare par Claude BOURRINET

    Ce qui semble marcher, à savoir l’écho, sur la Toile, d’actions visant la communauté immigrée en France, succès d’ailleurs relatif, mais réel, en tant qu’il rencontre une réelle souffrance de la part des Français d’origine, conduit à une somme d’erreurs d’appréciations à terme très dangereuses, dont il sera difficile de se relever. C’est non seulement notre intégrité physique qui est en jeu (la destruction de l’Europe en tant que civilisation n’étant pas improbable, la Seconde Guerre mondiale étant en l’occurrence une préfiguration de ce qui nous attend), mais c’est aussi, et surtout, notre liberté en tant que peuple. En soutenant, avec une frénésie qui augure mal sur les capacités à se remettre en question, les partisans d’un atlantisme conquérant et sûr de soi, les « Identitaires » contribuent au déclin de notre patrie européenne.

    Je ne pense pas qu’un « pôle » plus clairvoyant sur la nature des liaisons dangereuses entre droite extrême et sionisme aurait quelque poids. Quand Zeus veut perdre un homme, il le rend fou et aveugle. Malheureusement, je ne vois pas la solution. Autant que j’aie pu comprendre quelque chose à l’histoire confuse de l’extrême droite, une grande partie du mouvement Occident appuyait déjà Israël, y voyant soit une arme contre l’invasion arabe, et l’avant-garde occidentale en terre de conquête, soit, plus cyniquement, un habile dérivatif pour déverser au Proche-Orient le trop plein israélite qui pesait trop, selon elle, sur la France et l’Europe. La seconde hypothèse était pour le moins naïve (les Juifs n’étant pas si stupides pour abandonner une carte majeure, et jouant d’ailleurs efficacement sur les deux plans), et la première est en voie de se concrétiser pleinement, avec l’occupation néo-coloniale de l’Irak, de l’Afghanistan, et demain peut-être de l’Iran, et la domestication de l’Égypte et d’autres puissances moins importantes de la région.

    Il faut se rendre à l’évidence que la France et l’Europe ont perdu toute capacité à mener une lutte autonome face aux défis de la nouvelle donne géopolitique, par manque de lucidité, mais aussi par manque de courage. Il n’est pas si aisé de devoir affronter la tragédie, inévitable comme toute tragédie, et d’assumer un destin qui nous sommerait d’être nous-mêmes.

    L’Europe, historiquement, s’est constituée à partir d’une réaction défensive face à la déferlante musulmane. C’est à l’occasion de la victoire de Charles Martel à Poitiers que le terme « Européens » a été employé pour la première fois. L’Empire carolingien exprime politiquement la prise de conscience d’un basculement économique du Sud méditerranéen vers le Nord. La civilisation helléno-latine avait pour centre la Méditerranée (mare nostrum, disaient les Romains). L’humanisme de l’Urbs concevait l’expansion impériale sur un mode universaliste, dans une visée intégratrice des vieilles civilisations antiques, singulièrement celles de l’Orient, des Perses, des Égyptiens et d’autres identités culturelles. Cela fit dire à Juvénal que les eaux de l’Oronte se déversaient dans celles du Tibre. Mais c’est là un phénomène qui dépasse la logique assimilatrice de la cité romaine. Déjà, les Grecs devaient beaucoup aux civilisations du Proche- et du Moyen-Orient, bien qu’ils aient pu asseoir leur particularisme non seulement sur leur langue, mais aussi sur ce qui les distinguait de leurs dangereux voisins. Il n’est qu’à lire Hérodote pour s’assurer que l’esprit de liberté caractérise l’Hellène, et que ce trait politique et culturel perdure même dans l’avènement des monarchies hellénistiques (à commencer par les récriminations des soldats macédoniens devant les tentations despotiques d’Alexandre), et, par delà, chez les Romains. Octave Auguste n’a-t-il pas instrumentalisé cette crainte d’un abandon de l’esprit civique face à un Marc-Antoine trop orientalisé à son goût ? Combien le paradigme marathonien, sursaut d’un Occident pris à la gorge, agit encore dans notre sang et notre conscience ! La crainte du « barbare » hante encore nos gènes !

    Les États-Unis d’Amérique se sont réclamés hautement de cette liberté pour échafauder un projet civilisationnel qui, pour une bonne part, malgré les apparences, doit moins aux Grecs et aux Romains qu’aux Carthaginois et aux Hébreux. L’adoption de structures politiques copiées de l’Antiquité, et jusqu’à l’architecture même des bâtiments publics, cachent mal les racines d’une société fondée sur l’argent, la marchandise, et le culte vétérotestamentaire d’un Dieu résolument moralisateur. La réplique française de la Révolution américaine intègre davantage les schémas républicains antiques, grâce notamment aux penseurs tels que Montesquieu et Rousseau, mais sa sanglante parodie de l’Histoire romaine, via la Terreur et l’Empire, n’est qu’un geste théâtral insuffisant pour cacher sa véritable fin, qui est la tentative d’inscription dans la société humaine des visées eschatologiques contenues dans la Bible, à savoir l’égalité et la fraternité. Les deux courants, religieux et « laïque, se conjugueront d’ailleurs étrangement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, pour légitimer la colonisation, au nom d’une civilisation considérée comme supérieure.

    La montée en puissance de l’Amérique au XXe siècle n’a fait que consolider cette tendance. Certes, les U.S.A. ont pu utiliser le ressentiment des peuples colonisés pour démanteler les Empires mondiaux de la Vieille Europe. Mais c’était pour reprendre le flambeau sur d’autres bases, moins fondées sur le peuplement que sur le contrôle.

    Aussi voyons-nous que l’« Occident » puise paradoxalement ses raisons d’agir sur un singulier mélange de peur et de sentiment de supériorité. Et nous constatons que, contrairement à la vulgate rationaliste, qui définit le progrès humain comme une libération face à l’emprise religieuse, de vieux archétypes, surtout tirés des strates antiques du judaïsme, continuent à officier dans nos comportement politiques et guerriers.

    L’alignement sur une ligne occidentaliste est-elle pour autant justifiée ?

    S’il n’était question que du problème posé par la main mise des États-Unis d’Amérique sur le camp occidental, dont elle constitue l’hégémon, ce serait un pis allé; car pourquoi ne pas reconnaître la puissance là où elle est, quand elle exprime les aspirations de tous, l’orgueil dût-il en être bafoué ? L’armée des Achéens acceptait Agamemnon comme primus inter pares, parce qu’il était le plus puissant, nonobstant son infériorité personnelle par rapport à Achille, Ulysse et d’autres héros. Cependant, les Hellènes étaient unis par le sentiment d’une origine commune (même s’ils appartenaient à des branches différentes des Grecs), en tout cas faisaient état d’une même vision du monde. Or, comme chacun le sait, l’Amérique du Nord s’est réclamée d’une rupture radicale avec une Europe qu’elle considéra comme une seconde Babylone. Pour elle, l’Ancien Continent était condamné par Dieu et l’Histoire. Le comportement actuel des U.S.A. ne peut se comprendre qu’à cette aulne : l’entreprise étatsunienne est au fond une utopie, une tabula rasa, une subversion radicale d’un ordre ancestral perçu comme l’héritage du « vieil homme ». Là où l’on croit déceler une avidité matérialiste (qui existe, bien sûr !), il s’agit surtout d’une volonté religieuse qui est à l’œuvre. C’est l’Orient qui rapplique par l’Occident ! La revanche du barbare sur une Europe qui avait résisté longuement. L’Amérique porte en elle le fanatisme, le moralisme, le simplisme niveleur des divinités sémitiques. Sa vision binaire de l’Histoire heurte l’esprit grec et sa subtilité rationnelle, ainsi que le génie politique de Rome, si respectueux des réalités humaines.

    C’est pourquoi, au-delà du jeu pervers des réactions en chaîne qui nous dépossèdent de notre autonomie (comme si nous devions absolument choisir entre la burqa et la kippa !), les Européens doivent prendre conscience de la nature du combat. Cela n’enlève rien à la nécessité de nouer des alliances tactiques (pour moi, il faut soutenir les Palestiniens pour des raisons géopolitiques, et subsidiairement, éviter de trop désigner l’immigré comme l’ennemi principal, ce qui fait trop l’affaire de certains !). Mais sachons au moins où est notre véritable identité, et qui sont nos principaux ennemis !

    Claude Bourrinet http://www.europemaxima.com

     

    • D’abord mis en ligne le 7 juillet 2010 sur le site Vox N.R.

  • Défense de la famille : la Russie fait des émules

    Lu sur C-Fam :

    "Les Etats européens de l’est suivent désormais l’exemple de la Russie pour protéger les enfants. Ils essaient de mettent un frein au militantisme favorable aux activités sexuelles « non traditionnelles ». Les associations d’homosexuels sont furieuses.

    Le mois dernier, Moldova a voté une nouvelle législation qui interdit la distribution d’informations « destinées à vulgariser  la prostitution, la pédophilie, la pornographie et tout autre type de relation ayant un lien avec le mariage et la famille ». La Lituanie a récemment adopté une loi similaire, et le parlement ukrainien se pencherait sur la même question.

    Les législations sont destinées à protéger les mineurs contre des informations explicites, qui pourraient les pousser à prendre des décisions qui seraient mauvaises pour eux à leur âge. La législation russe, adoptée en juin, impose des amendes aux personnes et associations qui feraient la promotion de comportements sexuels « non traditionnels » auprès des enfants. [...]

    Le mode de vie homosexuel en particulier est associé à une pléiade de risques pour la santé. Les personnes qui adoptent les pratiques homosexuelles ont 18 fois plus de risques de contracter le virus du VIH/SIDA que les autres. Ils s’exposent à plus de risques de contracter des MST, de se droguer, d’être touchés par une dépression, et de commettre des tentatives de suicide.

    Ces législations sont en vigueur dans certains Etats de la Fédération de Russie depuis une décennie environ. Les législatures nationales ont commencé à rédiger des lois similaires cette année, après l’ordre donné par Obama à ses ambassades de promouvoir les droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres, et la création d’un fonds  pour les organisations étrangères travaillant à promouvoir ces droits. [...]

    En Russie, un sondage récent du think-tank Pew Research Center a conclut que 16% seulement de la population jugeait l’homosexualité socialement acceptable.

    [...] Les pressions internationales n’ont pas découragé les pays voisins, prêts à approuver des lois similaires à celles de la Russie."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les Germains

  • Pierre Jovanovic : Présentation du livre “le retour au standard or” d’Antal Fekete

    Les raisons pour lesquelles le standard-or va remplacer l’argent-papier, et pourquoi l’économie mondiale est condamnée à exploser.

    Le professeur Antal Fekete est un théoricien de l’or depuis quarante ans et forme les spécialistes du métal jaune des banques centrales. Dans ce livre, il explique les raisons pour lesquelles le système financier mondial se dirige vers l’explosion, comme un train lancé à toute vitesse et auquel on a enlevé les freins, alors que la presse tente de vous faire croire par tous les moyens que tout va bien.

    “Les économistes actuels sont des charlatans, des bonimenteurs qui, tout en se délectant de leur propre gloire, sont totalement incapables de prévoir un effondrement financier, même quand ils le regardent fixement dans les yeux, comme l’a montré leur misérable performance de 2007. Pire encore, ils sont même totalement incapables d’admettre leurs propres erreurs. Ils sont une malédiction jetée sur le corps politique et des verrues sur le corps académique. Ils conduisent le monde vers un désastre monétaire et économique sans précédent à la minute où je vous parle“.

    Pour le Pr Fekete, le système reposant sur la monnaie-papier (euro, dollar) est arrivé à son terme, exactement comme les billets de banque de John Law ont disparu en fumée sous Louis XV.

    Il explique aussi pourquoi Nicolas Sarkozy avait vendu l’or de la France de toute urgence alors que le cours était au plus bas en 2002, il est alors Ministre du budget, puis en 2010 ds l’intérêt des USA pour soutenir le dollar ‘un acte imbécile’ dit l’auteur. Dans le même temps, les USA ne vendirent aucun gramme d’or. Cet or a disparu chez des personnes privées. Il n est plus mobilisable en cas de crise majeure comme aujourd’hui.

    Mr Fekete prédit même : un jour viendra pour N. Sarkozy de faire comme John Law avant lui qui avait tenté de fuir Paris comme un voleur et déguisé en femme.

    Dans la crise actuelle de l’or, ns retrouvons 2 acteurs centraux de la crise des produits dérivés JP Morgan et la Deutsch Bank, grandes détentrices d’or tandis que d autres banques st incapables de rembourser à terme les contreparties en or.

    Aujourd’hui, toutes les grandes banques sont insolvables et maquillent la réalité.

    Il note que “la destruction de l euro, puis celle du marché commun vont appauvrir tous les européens. Il y aura toujours plus de chômage, de faillite, moins d’ordre et de respect des lois et envisage une guerre civile“. Pour lui, l’or est un formidable extincteur de dettes mais les gouvernements interdisent son utilisation.

    Antal Fekete est né à Budapest en 1932. Diplômé en mathématiques de l’Université Lorant Eötvös de Budapest en 1955, il a quitté la Hongrie dans le sillage du soulèvement de 1956 réprimé par les forces d’occupation soviétiques. Émigré au Canada, il a été nommé en 1958 professeur à la Memorial University de Terre-Neuve, poste qu’il occupa jusqu’en 1993. Dans ce cadre, il a également été « professeur invité » à Columbia ( 1961 ), au Trinity College de Dublin ( 1964 ), Acadia University Wolfville Nouvelle-Écosse ( 1970 ) et à Princeton ( 1974 ) où il a rencontré Paul Volcker, futur patron de la Fed. Depuis 2000, il a été professeur au Intermountain Institute for Science and Applied Mathematics, Montana et a donné des cours dans le cadre de sa Gold University, afin d’expliquer au monde entier que le système économique va à sa ruine si on ne réinstalle pas une forme de standard or au plus vite. À partir de 2009, il a commencé à enseigner à Munich à la New Austrian School of Economics. Ses séminaires privés sont suivis par les responsables des plus grandes banques centrales et hedge funds qui utilisent l’or comme investissement.

    http://fortune.fdesouche.com/