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culture et histoire - Page 1797

  • Le culte du VENT chez les Indo-Européens

     

    Il y a quelques ressemblances entre les dieux du vent et ceux du feu. Tous deux sont changeants, insaisissables, tous deux sont inspirateurs et bons artisans. De même qu'on lisait l'avenir dans le foyer, on le devinait dans la chanson des vents. De même que les flammes de l'âtre sont des âmes, le vent emporte les âmes à travers l'espace. Un méchant vent les amène, une aimable brise les éloigne (1). Il est l'ami du feu qu'il attire et dans lequel les âmes également se réfugient. Si la flamme est destructrice et bienfaisante à la fois, il en est de même du vent qui apporte la vie ou la mort, la maladie ou la prospérité. Le feu est la vie qui circule dans les arbres, les plantes, les hommes. Le vent, d'après une conception fort étendue, fertilise les champs et répand partout la fécondité. 

    D'autre part, le vent est le compagnon de l'orage et des eaux. Il vient d'une caverne, celle des eaux. Les dieux des vents ou de l'orage sont les compagnons de celui des eaux. La tempête se complique d'éclairs et de lueurs diverses. Le vent est donc “fauve”, comme on dit dans l'Inde. Il a ses flèches comme l'orage. Son chant est une musique. Il “inspire” les hommes, notamment dans les assemblées, mais il est capricieux et comme l'esprit, il souffle où il lui plaît.

    Tels sont les caractères que l'on rencontre chez les dieux du vent et chez les divinités, soit issues des génies du vent, soit contaminées avec eux.

    Dans l'Inde, il est Vâyu ou Vâta (mots tirés de la même racine que le néerl. waaien, “venter”), l'inséparable compagnon d'Indra et de Parjanya. Il allume des lueurs fauves. Il est, lui-même, fauve et traverse à toute vitesse le ciel sur des coursiers fauves “rapides comme la pensée” et munis de “cent yeux”. Il accorde la gloire, les enfants et la richesse. Il se porte capricieusement où il lui plaît. Son souffle est celui des dieux.

    Rudra et les Maruts 

    À côté de lui il y a les Maruts et il y a Rudra. Les premiers sont pour l'Inde ce que les nains et les géants de l'orage et des vents sont pour les Grecs et les Germains. Ce sont des êtres collectifs, plutôt effrayants que rassurants, formant une sorte de cortège aux dieux de l'orage. Ils apparaissent dans l'éclair, se font entendre dans le tonnerre. Le mugissement des vents est leur chant. Ils sont “les chantres du ciel”. Ce sont eux qui entonnent un hymne triomphal quand le dragon est touché. Ils sont “fauves”. Ils roulent sur des chars comme Vâyu. Ils font pleuvoir, et comme tels, ainsi que les Centaures, ils peuvent être bienfaisants et généreux mais ils sont capricieux et envoient leurs flèches où il leur plaît. Ils sont les fils de la “vache”, c'est-à-dire, de la nuée.

    Rudra réunit en lui la plupart des traits des Maruts. On l'appelle le “rouge” ou le “bruyant”. Comme les Maruts et comme les orages, il s'attarde dans les montagnes. On insiste particulièrement sur sa qualité d'archer. Ses flèches sont rapides et terribles. Il fait ce qu'il veut, envoie la mort et la maladie ou sauve et guérit ceux qu'il protège. Il est le maître du bétail animal ou humain. Malheur à ceux sur qui il envoie ses chiens hurleurs avec lesquels il rallie sa troupe. On le rencontre dans les carrefours et dans les lieux déserts. Par euphémisme et pour l'engager à se montrer sous un aspect favorable, on lui donne déjà dans le Veda le surnom de çiva (propice), sous lequel il deviendra dans l'Inde brahmanique un dieu très important.

    Il est impossible de ne pas être frappé par l'existence de nombreux traits communs entre Rudra et le dieu grec Apollon, sous sa forme la plus ancienne (2). Certes, ce dernier est beaucoup plus anthropomorphisé et il réunit dans sa personne des attributs d'origines diverses, de sorte que l'on a pu voir en lui un dieu solaire (ce qu'il fut postérieurement), un dieu du feu (3), un génie du bétail, etc. Il est vraisemblable, du reste, que des influences non grecques ont contribué à la formation de ce dieu si important de l'antiquité. Quoiqu'il en soit, dans l'appréciation de son caractère, on ne devrait jamais perdre de vue son association étroite avec Artemis. De même que celle-ci reçoit l'épithète de hekâte sous laquelle elle est parfois honorée comme une déesse spéciale, très puissante, lui, Apollon est hekatos, hekaergos, hekatêbolos.  On a longtemps, à tort, traduit ces expressions par “qui agit au loin, qui atteint au loin”.

    VentLeur sens étymologique — “qui frappe à volonté, agit comme il lui plaît” — est encore clairement conservé dans l'Hymne à Hekatê, enchâssé dans la Théogonie d'Hésiode (*). Le poète nous dit qu'Hekatê inspire dans l'assemblée “qui elle veut”, qu'elle donne gloire et victoire à “qui elle veut”, qu'elle assure bonne chasse à “qui elle veut”, qu'elle intervient dans les courses de chevaux “comme elle le veut”, qu'elle fait prospérer les troupeaux, “si elle le veut” (4). Artemis et Hekatê, comme Apollon, protègent du trépas ou envoient la mort et la maladie de leurs flèches. Ils accordent leur pardon ou le refusent. Tous trois sont invoqués pour la fécondité des troupeaux et des familles. Artemis et Hekatê mènent des troupeaux d'âmes à travers les carrefours, les forêts et les montagnes. Elles apparaissent soudainement et causent des terreurs dans les lieux solitaires. Elles parcourent les solitudes la torche à la main. Elles aiment le clair de lune et ont fini par être traitées comme des divinités lunaires, tandis qu'Apollon devint un dieu solaire. Les 3 aspects d'Hekatê, généralement interprétés comme se rapportant aux phases de la lune, sont peut-être plus anciens. On peut les comparer aux 3 naissances de Rudra, ce dieu qui a tant de points communs avec ces déesses et avec Apollon. 

    [ci-dessus : Triple Hécate, période romaine, Louvre]

    La caractéristique de ces divinités est donc d'agir “capricieusement”, comme il leur plaît, où il leur plaît. C'est là, évidemment, un trait indo-européen. Il convient particulièrement bien aux divinités des vents, surtout si l'on tient compte de ce que ces dernières donnent l'inspiration et apportent la maladie ou la prospérité. 

    Les Muses, déesses du vent

    Apollon a, comme Rudra et Vâyu, un cortège de chantres. Ce sont les Mousai (Muses), filles de « Zeus, le dieu du tonnerre, qui se réjouit de la douce voix de ces déesses, quand elle se répand du haut de l'Olympe » (5). Les Muses, dont le nom signifie “tourbillon, tourmente”, apparaissent dans ces vers comme des déesses du vent. L'agitation de l'esprit au moment de l'inspiration ou de la divination, est comparée à celle du vent. Apollon, comme les dieux du vent, est, par excellence, en Grèce, le dieu de la divination. Son nom est fermement attaché à l'oracle de Delphes. Quant à ce nom même, il a beaucoup intrigué les étymologistes. L'explication la plus probable est celle qui le rattache à apella (assemblée, troupe). Apollon est donc comme Teutates, Ty, etc., le dieu des assemblées. Il est celui qui inspire ceux qui délibèrent, celui qui emporte la décision. Le mot doit, sans doute, aussi se comprendre — et c'est apparemment la signification la plus ancienne — en ce sens que Apollon est non seulement le conducteur des Muses, mais aussi celui des âmes, comme Artemis et la plupart des dieux du vent. Si Apollon apparaît quelquefois comme “loup”, c'est à ce même titre, et là encore il y a une ressemblance avec Rudra et ses chiens hurleurs (6). Si Apollon est également “dauphin”, c'est peut-être par contamination avec les dieux du feu (voyez ci-dessus) ; mais c'est peut-être aussi en tant que dieu du vent favorable qui mène les marins au port, car le dauphin était connu des anciens comme annonçant le beau temps. C'est, sans doute, aussi pour cela que toutes les fêtes d'Apollon se célèbrent en été et qu'il reçoit le surnom de Phoibos, “clair”.

    Hermês 

    Un dieu jeune qui n'a pas mal de traits communs avec Apollon, c'est Hermês. Les mythologues ont longtemps soutenu qu'il était un dieu du vent. La plupart d'entre eux tendent plutôt aujourd'hui à le considérer comme un dieu local d'Arcadie, génie des troupeaux, esprit de la fécondité ou peut-être démon des bornes ou des tas de pierres. Il serait d'autant plus vain d'entrer dans une discussion à ce sujet que le caractère d'Hermês, tel que nous le connaissons, comme celui d'Apollon, est d'origine complexe. Bien des dieux locaux, souvent d'origine préhellénique, ont évidemment été absorbés par ces deux divinités au fur et à mesure que leur popularité s'affirmait. Ce qui est certain en tout cas, c'est que beaucoup d'attributs caractéristiques des dieux du vent se rencontrent chez Hermês. Il est le dieu rapide par excellence. Il parcourt sans cesse les routes, sur lesquelles il exerce son pouvoir souverain, ce pourquoi il est le guide des voyageurs et le protecteur du commerce. Il est, par excellence, le conducteur d'âmes (psychopompos), et celui qui rassemble les troupeaux sur lesquels il exerce une garde spéciale. C'est lui, comme Apollon, qui donne le succès dans la palestre. Certains mythes démontrent son origine atmosphérique. Il a capturé, le jour de sa naissance, 50 bœufs blancs aux cornes d'or et les a cachés dans une caverne. Il est argeïphontês (plein d'éclat). Il a dérobé à Apollon ses flèches. Il est inventeur de la flûte, ce qui nous rappelle que tous les dieux du vent sont chanteurs et musiciens. S'il est en même temps dieu terrestre et souterrain, cela s'explique par des contaminations. 

    Mercurius romain, Esus gaulois 

    Les Romains ont identifié Hermês avec Mercurius, un simple “dieu occasionnel”, protecteur des marchés. Ils ont ensuite appliqué ce nom à des dieux celtiques et germaniques très importants, offrant certaines ressemblances avec Hermês, en même temps que de notables différences. Le Mercure gaulois s'appelle Esus, “seigneur”. Il était un des membres de la fameuse triade mentionnée par Lucain et, au témoignage de plusieurs auteurs, son culte était le plus important en Gaule. Ses épithètes nous font deviner qu'il était un dieu généreux (Vellaunos, “le très bon”, Adsmerios, “le distributeur”) et fécondant (Magniacos, “qui fait prospérer”). Il régnait sur les chemins (Cimiacinos) (7) ? César affirme qu'il était le protecteur du commerce et l'inventeur des arts.

    Wodan 

    Le Mercure germanique est Wodan, dont le nom traduit celui du dieu romain dans angl., Wednesday ; néerl., Woensdag ; fr., Mercredi ; lat., Mercuri diem. Ce nom est parent du lat., vates, divin inspiré, et de l'all., Wut, fureur. L'inspiration, la divination sont en lui, comme chez les dieux du vent et chez les Muses, un aspect de l'impétuosité de son souffle. Wodan est un grand voyageur (Mercurius viator indefessus) et un conducteur d'âmes. Son cortège circule bruyamment dans le ciel pendant les nuits de tempête. Les éclairs nocturnes sont ses regards. Il est accompagné de deux loups et d'un cortège de corbeaux (les âmes). Comme Hermês, Wodan a un grand chapeau, que l'on interprète généralement comme représentant les nuages entourant les sommets avant un ouragan. Comme le dieu grec, il a aussi un bâton à la main. Il circule dans les airs sur un grand cheval blanc (ou noir), enveloppé dans un manteau noir. Comme Esus, il donne un vent favorable aux marins et protège le commerce. Wodan donne la richesse à ses adorateurs. D'autre part, il est le dieu de l'inspiration, de la poésie, de l'intelligence, celui qui connaît tous les secrets. Il accorde la fertilité aux champs, en raison de la croyance populaire allemande que “beau vent donne belle moisson”. Aux îles Feroë, on pense que Wodan, de son souffle, peut faire croître la moisson en une nuit (8). Comme les autres dieux du vent, il donne la victoire “à qui il lui plaît”.

    Wodan a remplacé graduellement en Germanie Ty, le dieu suprême, dans beaucoup de ses attributs. Il joue dans la lutte contre les géants le rôle de Zeus dans la Théogonie

    Prof. Albert Carnoy, Combat païen n°32, avril 1993. http://www.archiveseroe.eu

    (ex : Les Indo-Européens : Préhistoire des langues, des mœurs et des croyances de l'Europe, Vromant, Bruxelles, 1921, pp. 208-214)

    ♦ Notes :

    • 1) F. Krauss, Volksglaube der Süd-Slawen, p. 41.
    • 2) Louis de La Vallée-Poussin, Le védisme (1909), p. 100.
    • 3) Leopold von Schroeder, Arische Religion (1914).
    • 4) Théogonie, v. 425 à 445.
    • 5) Théogonie, v. 40-45.
    • 6) Çiva (autre nom de Rudra) s'appelle aussi Ganeça, “chef des troupes”, comme Apollon.
    • 7) Dottin, Manuel pour servir à l'étude de l'Antiquité celtique, 2ème éd., 1915, p. 304.
    • 8) Eugen Mogk, Germanische Mythologie (1907), éd. Göschen, p. 51.

    ♦ note en sus :

    * : « L'Hymne à Hécate, inséré dans l'œuvre attribuée à Hésiode, et qui est, on l'a dès longtemps remarqué, une interpolation orphique, témoigne de ce fait intéressant. D'après l'auteur de cet hymne, le domaine d'Hécate comprend à la fois la terre, la mer et le ciel étoilé : son pouvoir sans bornes s'étend à toutes les conditions et à toutes les fonctions de la vie humaine. Elle est donc une des grandes divinités de l'orphisme » (Mythologie de la Grèce antique, Paul Decharme, 1886, p. 140). Si Hécate est « la seule divinité de la Théogonie (...) en relation si directe avec les hommes » (Aurore Petrilli, « Trouver et nommer Hécate » , in Ephesia Grammatia n°2, 2008), il ne faudrait pourtant point négliger, selon Pietro Pucci, que ce passage parmi d'autres « vise plusieurs narrataires différents (...) Après les louanges à la déesse, le texte donne la liste de ceux qui reçoivent ses dons et tirent profit de sa bienveillance. Du vers 428 au vers 439, il s'agit seulement des nobles : les rois (basileis) que la déesse aide dans l'administration de la justice ou dans la guerre, les champions des agônes, et les chevaliers (hippeis) ; du vers 440 au vers 449, suit la liste des artisans et autres travailleurs : marins, pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, etc. La distinction entre nobles et non nobles est précise et absolue, et l'accent de sincérité et de foi que les lecteurs décèlent dans cet “hymne” vient en partie de cet aspect tout à fait vivant de vraie prière, adressé pour et par des hommes réels » (« Auteur et destinataires dans les Travaux d'Hésiode », in : Le métier du mythe - Lectures d'Hésiode, Presses du Septentrion, 1996, p. 203). 

  • La fierté autrichienne arch 2010

    Après le déchaînement médiatique haineux qui s'est déclenché, les Autrichiens n'ont bien sûr, absolument pas tenu compte des pressions. Et ils ont raison. Les montagnards, peuples de l'enracinement ne se laissent jamais dicter leur loi.
    C'est une véritable gifle aux mondialistes, aux forces anti-souverainistes et aux commissaires de Bruxelles qui veulent maintenant dicter ce qu'il est permis de voter.
    Quel est donc ce petit pays qui résiste encore ? Comment le comprendre dans toute son historicité ?
    L'Autriche est le résidu germanophone et germanique de l'Empire austro-hongrois qui, immanquablement comme tout ce qui a disparu suscite la nostalgie, état d'âme qui donne de la spiritualité au souvenir. On imagine encore son armée composée d'uniformes à vestes blanches, bleues ou rouges avec des boutons d'or et des galons dorés.
    Il semble évident pour toute personne avertie que cet ensemble appartient totalement à l'ensemble germanique.
    D'ailleurs avant le démembrement de l'Empire, on appelait les habitants de l'Autriche actuelle, les Allemands d'Autriche ou les Autrichiens allemands. Cette coupure actuelle est donc artificielle et les forces alliées du capitalisme et du communisme, opposées au monde germain, à sa spiritualité et sa vision du monde, l'ont créé pour que les germains ne constituent pas un ensemble trop puissant au coeur de l'Europe. Il a donc fallu créer une Constitution (inspirée par l'étranger) qui empêche cette réunification.
    S'il fallait vraiment différencier l'Autriche du sud de l'Allemagne, on pourrait dire qu'il y souffle une influence italienne comme dans la musique de Mozart.
    Il faut être allé au Tyrol pour comprendre ce que cette phrase veut dire :
    « Que la montagne est belle ! », et aussi par la même occasion admirer les belles Tyroliennes d'Innsbrück. En allant à Vienne où existent encore les palais de l'Empire, lorsque l'on aura vu les chevaux blancs (lipizzans) de l'école espagnole, danser au son de la valse, on comprendra le raffinement que l'homme européen a pu atteindre.
    Mais l'Autriche n'est pas seulement un paysage qui sert de motif pour les boîtes de chocolats ou de bonbons avec ses clochers à bulbe et ses vaches à clochettes (et qui ronronnait depuis des décennies en étant géré par des sociaux-démocrates).
    Ce pays est sans aucun doute le coeur spirituel, culturel et même racial de l'Europe, ce qu'on peut généraliser à l'Allemagne du sud au sens large. Les Autrichiens sont essentiellement composés de Germains, de Celtes et de Slaves qui sont les descendants de l'Empire austro-hongrois, habitant surtout à Vienne. Oter l'Autriche de l'Europe, pays de Mozart, Strauss, Schubert, Schrödinger et Musil semble invraisemblable.
    Ceci a été proposé par l'Européen  africain et député européen Fodé Sylla, ce qui a pour le moins choqué Otto de Habsbourg, le descendant de la prestigieuse dynastie.
    On veut sans doute pour compenser faire entrer la Turquie...
    L'Autriche a souvent été accusée d'être la patrie du nazisme.
    Certaines explications ont été données. Les habitants de l'Autriche germanique se sont toujours sentis menacés du temps de l'Empire austro-hongrois par la pression démographique slave et des juifs nombreux de l'Est. Ceci peut-être une raison même si ce n'est évidemment pas la seule (peuple enraciné dans un paysage envoûtant composé de lacs, de montagnes et de forêts).
    Mais le nazisme a été essentiellement une attitude conflictuelle dans une situation de menace, idée que l'on retrouve chez Spengler dans le déclin de l'Occident. Tout centre d'un Empire finit par se sentir menacé par les populations de son Empire ou ex-Empire et finit par avoir peur de devenir la colonie de ses ex-colonies. Actuellement on retrouve cette menace venant de l'Est avec en plus, comme pour tous les pays européens, la menace du tiers-monde. Les Autrichiens sont donc les premiers Européens à se réveiller contre le nivellement et l'uniformisation qui sont les conséquences du libéralisme sous sa forme mondialisée. Ils s'opposent au dicktat de Bruxelles et aux lobbies mondialistes. Ils défendent crânement leur pays, leur façon d'être et ne veulent pas être remplacés par d'autres populations comme l'a par exemple récemment prôné un rapport de l'ONU (et que les Français ont accepté avec une jouissance mortifère).
    Cette attitude en annoncent d'autres pour les pays d'Europe. Et quel que soit le jugement qu'on peut avoir sur la personnalité d'Haïder et de ses successeurs.
    « GRÜSS GOTT HERR AÏDER »   AUSTRIAE EST IMPERARE ORBI UNIVERSO (A.E.I.0.U.)
    (il revient à l'Autriche de commander la terre entière).
    Alles Ordreich ist Osterreich Untertan
    Patrice GROS-SUAUDEAU Statisticien-économiste 

  • Nationalisme gaulois et perspectives révolutionnaires par André WAROCH

     

    Un nouveau leitmotiv revient avec insistance dans les milieux de la Droite subversive : « Les immigrés ne repartiront pas, nous ne les rejetterons pas à la mer ».

    Si on veut dire par là qu’il n’y a aucune chance pour que la France des Droits de l’Homme et de la démocratie participative procède, un jour, à l’expulsion légale de huit ou dix millions d’hommes, de femmes et d’enfants dont la plus grande partie est juridiquement française, c’est l’évidence absolue.

    Mais sinon, c’est une absurdité. Peut-être devrait-on rappeler que la population algérienne renfermait en son sein, en 1962, environ un million de Français, c’est-à-dire 10 % de la population totale de l’Algérie, et qu’il a suffit de quelques mois pour l’expulser à peu près totalement, mettant fin à 132 ans de présence française dans ce pays

    Mais revenons à la conception précédente : la République française, sous sa forme actuelle, serait politiquement, idéologiquement, moralement, juridiquement incapable de mettre fin à la colonisation de peuplement islamique en cours sur son territoire. Fort bien : si on accepte l’affirmation « les immigrés ne repartiront pas » dans ce sens-là, nous avons affaire à du vrai réalisme politique, qui se traduit en premier lieu par un constat d’évidence.

    Le problème, évidemment, c’est la conclusion que nos nouveaux génies tirent de ce constat : « Les immigrés ne repartiront pas, nous ne les rejetterons pas à la mer, donc, qu’on le veuille ou non, il faut s’accommoder de leur présence et essayer de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible ».

    Il est probable que si les mêmes s’étaient retrouvés dans le Titanic après qu’il ait heurté l’iceberg, ils auraient dit : « l’eau qui est en train de s’engouffrer ne repartira pas, nous ne la rejetterons pas à la mer, il faut s’accommoder de sa présence et essayer de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible ».

    Pourtant, cela avait bien commencé : d’abord un constat réaliste pour bien montrer qu’on est pas des exaltés, qu’on est des gens raisonnables et intelligents, qu’il y a ce qui est souhaitable et ce qui est faisable, etc. Et puis juste après, la stupéfiante, la confondante, la colossale connerie : on va essayer de faire que tout se passe bien dans la future France des 40 % de musulmans.

    Oui, selon un sondage publié par le journal Le Monde, la France comptera 40 % de musulmans à l’horizon des années 2040.

    Pour le dire plus clairement, la France sera devenue une Seine-Saint-Denis géante, en pire. L’économie du 93 repose sur deux sources principales de revenus : le trafic de drogue et les prestations sociales, c’est-à-dire l’argent du contribuable français versé généreusement à des populations totalement incapables de créer par elles-mêmes de la richesse. La police ne sert plus qu’à des opérations ponctuelles, quand par exemple un quartier entier est en état d’insurrection et que les voitures des minorités gauloises crament par dizaines. Pour le quotidien, l’État a depuis longtemps abandonné le maintien de l’ordre aux islamistes et aux trafiquants.

    Pendant très longtemps, l’État français n’a pas osé faire vraiment ce qu’il faut pour rétablir l’ordre dans les banlieues, ce qu’on a appelé « le syndrome Malik Oussekine ». Les gouvernement de droite comme le ministère de l’Intérieur de Chevènement sont restés tétanisés par la peur de la rétorsion médiatique. N’oublions pas qu’un vote à main levée au sein de la rédaction du Monde, avant les présidentielles de 2002, avait donné Olivier Besancenot vainqueur dès le premier tour avec 80 % des voix.

    Nous ne voulons pas dire, d’ailleurs, que cette « peur de la bavure » a baissé, bien au contraire. Mais s’y est ajouté une autre raison, bien plus inquiétante. C’est la crainte, en touchant à un seul des cheveux d’un de ces délinquants, de déclencher la guerre civile. Le symptôme le plus frappant de cette soumission de l’État à l’envahisseur, ce sont les propos du ministre de l’intérieur Sarkozy puis du président du même nom, respectivement à propos des émeutes de 2005, puis de l’insurrection de Villiers-le-Bel en 2007 ou, rappelons-le, plus de soixante policiers ont été blessés par balles.

    Lors des émeutes de 2005, Sarkozy s’est félicité que des policiers sur qui on avait ouvert le feu aient battu en retraite plutôt que de riposter, ce qui aurait, selon lui, aggravé les choses. On est en droit de s’interroger sur la pertinence de cette stratégie, et sur la clairvoyance de ceux qui ont accordé leur suffrage à Sarkozy pour rétablir l’ordre, puisqu’il a tenu exactement les mêmes propos au sujet des événements de Villiers-le-Bel. Comment peut-on rétablir l’ordre si les plus hautes autorités donnent comme priorité absolue à la police de ne pas faire la moindre égratignure aux émeutiers ?

    Comment pourrait-on faire confiance, pour nous protéger, à des flics qui ont comme consigne de ne même pas se défendre eux-mêmes ?

    Aux États-Unis, si un délinquant tire sur un policier, le policier riposte, sans aucun état d’âme. La mort du délinquant ne déclenche pas d’émeutes, en tout cas pas depuis que celles de Los Angeles, en 1992, ont été réprimées au prix d’un certain nombre de morts chez les dits émeutiers.

    Les autorités françaises ne veulent surtout pas qu’un policier, même en état de légitime défense, tue une « racaille » puisque, étant moralement incapables, pour les raisons déjà évoquées, d’employer les moyens adéquats pour mater la rébellion, leur seule stratégie consiste à attendre que les insurgés se lassent et de ne surtout rien faire qui puisse de nouveau attiser leur colère, telle une femme battue avec son mari violent. Il s’agit en fait d’un véritable abandon de souveraineté sur des portions de plus en plus grandes du territoire de l’Hexagone.

    La question doit être posée : que se passerait-il si une force politique vraiment résolue à rétablir le droit français dans ces zones de peuplement islamique arrivait au pouvoir ?

    Il est en fait fini le temps où un peu de fermeté à l’américaine aurait suffi à remettre les choses en place.

    Ce ne sont pas de lointains descendants d’esclaves, convertis au christianisme, en grande partie européanisés, auxquels nous avons affaire. Que peuvent proposer, aux États-Unis les Noirs américains comme alternative politique ? Les mouvements soixante-huitards comme les Black Panthers apparaissent aujourd’hui comme à peu près aussi sérieux que le « Parti indépendantiste auvergnat ». Les problèmes que posaient les Noirs américains étaient du domaine de la délinquance, et aussi, il faut le dire, de la violence raciste gratuite, mais sans aucune organisation ni idéologie suffisamment ancrée dans la population pour être un jour autre chose que cela.

    Les émeutiers de la France actuelle sont, eux, en même temps l’étui et la gâchette d’une véritable arme de guerre politique et idéologique, l’islam. Historiens, islamologues et théologiens se disputent sans cesse à son sujet. Est-ce une religion, une loi, un mode de vie ? C’est tout cela à la fois, mais aussi tellement d’autres choses.

    On ne comprendra jamais rien à l’islam si on ne commence pas par dire qu’il s’agit en fait du totalitarisme le plus parfait, le plus implacable qui ait jamais existé de toute l’histoire de l’humanité.

    Bien des peuples, dans l’histoire, sont devenu musulmans alors qu’ils étaient auparavant, et souvent farouchement, chrétiens, hindous, bouddhistes. Aucun n’a pu repasser la barrière de l’apostasie. Sur le plan individuel, évidemment, il arrive qu’un musulman se convertisse à une autre religion, quasiment toujours d’ailleurs le christianisme. Il a intérêt ensuite à courir très vite. Il sera obligé en général de couper tous les ponts avec sa famille.

    L’islam punit l’apostasie (uniquement si elle a lieu dans ce sens, évidemment) par la mort. Bien des musulmans en France ne le savent d’ailleurs pas, mais l’imprégnation inconsciente est très forte sur les esprits. Il est d’ailleurs un peu fastidieux de tout expliquer par les préceptes coraniques et les hadith, comme si les musulmans les connaissaient tous par cœur et les appliquaient en toute connaissance de cause. On juge un arbre à ses fruits, disait le Christ. Il est aussi prévu, dans le judaïsme, de lapider la femme adultère. Quand la théorie est là mais qu’elle est, dans les faits, abandonnée depuis des siècles et des siècles, elle ne peut plus poser problème à qui que ce soit.

    Dans le même ordre d’idées, nous pouvons considérer que la fameuse directive coranique « aucune contrainte en religion » est nulle et non avenue, ayant été systématiquement contredite par tous les États musulmans. La règle absolue en islam est le ravalement au rang de sous-homme de tous les non-musulmans. La plupart des conversions s’expliquent de cette façon.

    Les peuples musulmans, ou qu’ils soient, ne se se convertirons ni au christianisme, ni au bouddhisme, ni à aucune autre religion ou idéologie désobéissant aux préceptes islamiques. Si un parti politique vraiment décidé à agir, autant que le lui permet le légalisme républicain et plus largement les préceptes de la démocratie libérale à l’américaine (cadre mental qui constitue depuis 1945 l’essentiel de notre horizon politique), arrive, disions-nous, aux commandes, cela ne changera pas grand-chose. Il pourra, en durcissant la législation, faire baisser les violences. Mais il ne pourra rien contre la sécession de territoires entiers devenus majoritairement islamiques. Et d’ailleurs, comment croire qu’en constituant 40 % de la population, les musulmans ne disposeront pas d’une partie essentielle du pouvoir politique, voire de la totalité de celui-ci dans des villes devenues religieusement homogènes où la charia sera, dans les faits, appliquée scrupuleusement par les autorités locales ? La population ne laisse déjà pas sortir les filles sans leur voile…

    Le problème est donc, en apparence, insoluble, et c’est pourquoi un certain nombre de gens, y compris dans le camp nationaliste, commencent à prêcher un « réalisme » qui n’est en fait qu’un renoncement total au combat pour la souveraineté, l’identité et la survie, physique comme spirituelle, des peuples européens sur leur propre sol. Révolutionnaires en peau de lapin qui considèrent qu’à partir du moment ou un individu réussit à se faire naturaliser, lui et ses descendants seront à jamais « chez eux chez nous », que l’islam, devenue religion majoritaire, de la France d’abord, de l’Europe ensuite, est une fatalité contre laquelle il ne sert à rien de lutter, et qu’il faut entamer dès maintenant une politique de collaboration. Si les croisés savaient que leur descendants sont devenues des femmes soumises, dont le plus grand acte de résistance consiste à essayer de trouver leur place dans le harem du nouveau Sultan…

    En réalité, ces gens qui se disent rebelles à l’ordre établi, à partir du moment ou ils sont incapables de transgresser le cadre mental du légalisme républicain, à commencer par le caractère quasiment sacré de la naturalisation, c’est-à-dire l’acquisition d’un bout de plastique qui vous dit que vous êtes juridiquement français, ces gens, disions-nous, sont en fait totalement dans la dépendance du système qu’ils prétendent combattre.

    Nous considérons, quant à nous, que la présence de l’islam, et donc des musulmans, sur le sol de l’Europe est, au sens strict du mot, intolérable. Que les dirigeants qui non seulement les ont fait entrer, mais leur ont octroyé la citoyenneté française (ou belge, ou allemande…) ont commis, à l’égard de leur peuple, un crime de haute trahison. Et que ceux qui tiennent la présence musulmane non comme un problème, mais comme un fait contre lequel il ne sert à rien de lutter, sont les continuateurs fidèles des collabos des années quarante, qui considéraient eux aussi la colonisation allemande comme une force irrésistible que rien ne pourrait déboulonner, et que le mieux à faire était de commencer à apprendre Gœthe et Schiller dans le texte.

    La fatalité qui conduit beaucoup de nationalistes à abdiquer sur l’immigration et l’islamisation, et qui les conduit à s’aligner, peu ou prou, sur les positions des médias du Système, est une erreur gravissime, parce qu’elle considère le cadre juridique, politique et mental dans lequel nous évoluons depuis 1945 comme immuable. Ce n’est en aucun cas notre position.

    Les nationalistes du F.N. ont cru qu’ils pourraient arriver au pouvoir par des voies légales. Cette possibilité, qu’elle ait été vraie ou pas à un moment donné, semble aujourd’hui appartenir à une époque révolue, pour des raisons qu’il serait ici fastidieux d’évoquer.

    Mais, répétons-le, l’impasse n’existe que pour ceux qui refusent de grimper au-dessus du mur pour scruter l’horizon.

    Lénine n’a jamais dit aux bolcheviques d’arracher le pouvoir des mains du tsar. Il savait pertinemment que c’était impossible. Que s’est-il finalement passé ? Le pouvoir en Russie s’est effondré sur lui-même, victime de ses errements, du désastre de la guerre contre l’Allemagne, de l’incompétence de ses dirigeants, du discrédit de la famille impériale « envoûtée » par Raspoutine. Non, les bolcheviques n’ont jamais pris le pouvoir en Russie. Ils n’ont jamais tenté de cueillir le fruit encore vert. Ils se sont contenté d’attendre qu’il pourrisse tout seul et tombe de l’arbre. Ils savaient aussi qu’à ce moment-là, ils ne seraient pas les seuls à vouloir le ramasser. C’était cela, le moment décisif, cette période d’anarchie totale ou un souffle de vent pouvait faire basculer l’histoire.

    L’exécution du tsar et de la famille impériale signifia le basculement de la Russie dans un autre univers, où les anciennes règles n’avaient plus cours. Le meurtre du tsar, comme celui de Louis XVI et de Marie-Antoinette, était fait pour adresser au monde le message suivant : il n’y a plus de retour en arrière possible.

    Ces assassinats étaient, pour les révolutionnaires russes comme français, une étape obligée. Souvenons-nous de cet axiome : la légitimité prime la légalité. Ni les bolcheviques ni les jacobins ne détenaient la moindre légitimité. Jamais les masses ne les suivirent dans leur entreprise de destruction de la dynastie de droit divin dont elles étaient, depuis des siècles, les sujets. Sans la terreur, sans les meurtres de masse exercés sur leur propre peuple, les révolutionnaires ne pouvaient espérer tenir bien longtemps, parce qu’aux yeux de ce peuple, ils n’étaient rien. On ne leur devait aucun autre respect, aucune autre déférence que celle inspirée par la peur.

    Ils ne purent commettre régicides et tsaricides que parce que les hommes qui occupaient cette fonction l’avaient déjà, aux yeux de la population, largement trahie.

    De quelle légitimité pourraient bien se doter les nationalistes, qui pourrait leur éviter, s’il leur arrivait de prendre le pouvoir à l’occasion de la guerre civile ethnico-religieuse dont nous pensons l’éclatement inéluctable, d’avoir à passer leur propre peuple par les armes, comme ont été obligés de le faire les bolcheviks, ce qui d’ailleurs, contrairement à nous, ne contredisait en rien leur idéologie ?

    Pour nous, il ne fait guère de doute que la légitimité doit être d’abord ethnique.

    Le mot « Gaulois » n’est pas seulement un nom utilisé dans les banlieues pour désigner les ancêtres de Vercingétorix, c’est aussi ce qui se cache, historiquement, derrière le pseudonyme de « Français ». Est-il, dans cet optique, plus important de se réclamer de Jeanne d’Arc que de Charles Martel ? Tous ces personnages symbolisent la résistance du peuple gaulois à l’envahisseur.

    Cette conscience d’appartenir au peuple gaulois, même si on l’appelle encore « français » en lui donnant un sous-entendu ethnique évident alors que les médias du Système y voient juste la possession de papiers d’identité, est une des choses les plus profondément ancrées dans la conscience de notre peuple.

    C’est une légitimité qui s’impose d’évidence, nous pourrions même dire, maintenant que la tradition monarchique a été rompue, qu’il n’y a plus que ça, tout en se posant la question de savoir s’il y a eu un jour autre chose. La monarchie, au fond, n’était peut-être qu’un système de gouvernement comme un autre. L’essentiel est de continuer l’histoire, d’écrire un nouveau chapitre d’une odyssée prodigieuse, celle des Gaulois. De Vercingétorix à de Gaulle, c’est le même cœur qui bat, parce que c’est le même peuple qui se bat.

    Nous vivons certainement le moment le plus critique de notre histoire. Ni la conquête romaine, ni les invasions barbares, ni les deux guerres mondiales n’ont menacé l’existence physique du peuple gaulois (ou français, bien que cette appellation, du fait de sa dualité ethnico-juridique, pose problème) sur son propre sol. Nous sommes minoritaires, comme l’étaient tant d’autres révolutionnaires qui, finalement, l’ont emporté. Les principes de défense du peuple gaulois dont nous nous réclamons seront le point de ralliement obligé, dans quelques années, de ceux qui ne voudront pas choisir entre la mort, l’exil ou l’assimilation par l’envahisseur.

    Quand les émeutes de 2005 se répéterons tous les jours, que les kalachnikov auront remplacé les cailloux et les fusils de chasse, que Paris, c’est-à-dire le centre du pouvoir, sera totalement encerclé par des banlieues complètement islamisées, et que les voitures et les bus commenceront de flamber en série dans la capitale, que se passera-t-il à ce moment-là ? Personne ne peut encore le prévoir. Mais, à tous ceux qui n’ont pas envie de léguer à leurs enfants une France dont le drapeau tricolore s’ornera d’un croissant, nous nous contenterons de rappeler ce mot d’Hannah Arendt : « la plus grande prophétie est une promesse que l’on tient ».

    André Waroch http://www.europemaxima.com

    • Mis en ligne le 5 janvier 2008.

  • La France malade de sa médecine – Eléments N°148, juillet-septembre 2013

     

    La France malade de sa médecine – Eléments N°148, juillet-septembre 2013

    Présentation du dossier : Dans l’Antiquité, la maladie était considérée comme le résultat d’un déséquilibre de l’harmonie présidant aux combinaisons formelles de la nature. Aujourd’hui, l’être humain devient un assemblage de pièces détachées et d’organes à réparer qu’on surveille et qu’on change en attendant de pouvoir les modifier. La médecine pratique en quelque sorte l’autopsie des corps vivants, des vivants transformés en matériau biologique recyclable dans une structure d’échanges commerciaux infinis.

    La marchandisation de la santé va de pair avec la médicalisation de l’existence, qui fait de la santé une sorte de nouvelle religion laïque, où le corps s’est définitivement substitué à l’âme dans le droit fil de la « biopolitique » dont parlait Michel Foucault. Cette idéologie médicale, d’origine américaine, relève d’un hygiénisme dogmatique qui, exploitant l’hypocondrie des individus, se traduit par une surveillance toujours plus grande des styles de vie, en conciliant puritanisme moral et homogénéisation conformiste des conduites avec l’acceptation de dispositifs politico-économiques nocifs.

     

    Elle prescrit socialement des conduites normalisées, cherchant ainsi à domestiquer tous les modes de vie, toutes les façons d’être, qui se dérobent aux impératifs de surveillance, de transparence et de rationalité. Les grandes croisades contre l’alcool, le sexe ou le tabac, ou encore la vitesse au volant, qui s’appuient sur les textes sacrés de l’expertise sanitaire, font partie de cette biopolitique qui répond au « droit au bonheur » en cherchant à normer les conduites, tout en continuant de les inscrire dans une logique de consommation et de publicité pour le seul profit du marché.

    Ce numéro est paru en kiosque le 29 juillet. On peut également commander ce numéro ou s’abonner sur le site de la revue.

    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial
    Bilan de santé par Robert de Herte

    Dossier : la France malade de ses médicaments
    La médicalisation, du berceau à la tombe par Jean-François Gautier
    Un enseignement sous influence par Jean-François Gautier
    Représentant de laboratoire pharmaceutique par François Delussis
    Un cinéma muet sur l’extrême médicalisation par Ludovic Maubreuil
    Léon Daudet contre les doctrinaires du scalpel par Olivier François

    L’entretien
    David Engels: “L’Europe ne peut échapper à son destin impérial”

    Cartouches
    L’actualité des idées, des sciences, du cinéma, des arts et des lettres
    Carnets de lectures par Michel Marmin
    «Le bureau» par Xavier Eman

    Romans noirs par Pierric Guittaut
    «Confessions d’un dragueur» par Ludovic Maubreuil
    Économie, religions, philosophie …
    «Alarme citoyens!» par Laurent Schang
    Sciences par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Mort d’un samouraï par François Bousquet
    L’éthique comme un sacerdoce par Michel d’Urance
    Dominique Venner par Alain de Benoist
    Une fable par Jacques Vergès
    Cornelius Castoriadis, le « germe grec» par Jean-Louis Prat
    Edouard Berth, le syndicaliste révolutionnaire par David L’Épée
    Guerres justes au service de la «paix perpétuelle» par Félix Morès
    Là où bat le cœur celte des Appalaches par Pierric Guittaut

  • Symbolisme du cochon chez les Indo-Européens

     

    PorcLes termes pour désigner le porc domestique nous apprennent beaucoup de choses sur notre lointaine antiquité. Dans la langue italienne, il y a 3 substantifs pour désigner l’animal : maiale, porco et suino (en français : suidé ; en néerlandais : zwijn ; en allemand : Schwein et Sau). Le dernier de ces termes, en italien et en français, sert à désigner la sous-famille dans la classification des zoologues. L’étymologie du premier de ces termes nous ramène à la déesse romaine Maia, à qui l’on sacrifiait généralement des cochons. L’étymologie du second de ces termes est clairement d’une origine indo-européenne commune : elle dérive de *porko(s) et désigne l’animal domestiqué (et encore jeune) en opposition à l’espèce demeurée sauvage et forestière ; on retrouve les dérivées de cette racine dans le vieil irlandais orc, dans le vieil haut allemand farah (d’où le néerlandais varken et l’allemand Ferkel), dans le lituanien parsas et le vieux slavon prase, dans le latin porcus et l’ombrien purka (qui est du genre féminin). Ces dérivées se retrouvent également dans l’aire iranienne, avec *parsa en avestique, terme reconstitué par Émile Benveniste, avec purs en kurde et pasa en khotanais. Quant au troisième terme — suino — il provient de l’indo-européen commun *sus, dont la signification est plus vaste. La plage sémantique de ce terme englobe l’animal adulte mais aussi la truie ou la laie et le sanglier. Les dérivés de *sus abondent dans les langues indo-européennes : en latin, on les retrouve sous 2 formes, sus et suinus ; en gaulois, nous avons hwch ; en vieil haut allemand sus, en gothique swein (d’où l’allemand Schwein), en letton suvens, en vieux slavon svinu, en tokharien B suwo, en ombrien si, en grec hys, en albanais thi, en avestique hu et en sanskrit su(karas). Dans la langue vieille-norroise, Syr est un attribut de la déesse Freya et signifie “truie”.

    Comme l’a rappelé Adriano Romualdi, « le porc est un élément typique de la culture primitive des Indo-Européens et est lié à de très anciens rites, comme le suovetaurilium romain, ainsi que l’attestent des sites bien visibles encore aujourd’hui ». Les Grecs aussi sacrifiaient le cochon, notamment dans le cadre des mystères d’Éleusis. Chez les Celtes et aussi chez les Germains (notamment les Lombards), nous retrouvons la trace de ces sacrifices de suidés. Le porc domestique est de fait l’animal le plus typique de la première culture agro-pastorale des pays nordiques. Parmi d’autres auteurs, Walther Darré nous explique que cet animal avait une valeur sacrée chez les peuples indo-européens de la préhistoire et de la protohistoire : « ce n’est pas un hasard si la race nordique considérait comme sacré l’animal typique des sédentaires des forêts de caducifoliés de la zone froide tempérée (…) et ce n’est pas un hasard non plus si lors des confrontations entre Indo-Européens et peuples sémitiques du bassin oriental de la Méditerranée, la présence du porc a donné lieu à des querelles acerbes ; le porc, en effet, est l’antipode animal des climats désertiques ». 

    Il nous paraît dès lors naturel que les patriciens des tribus indo-européennes, lors des cérémonies matrimoniales, continuaient à souligner les éléments agraires de leur culture, en sacrifiant un porc, qui devait être tué à l’aide d’une hache de pierre. Nous avons donc affaire à un sens du sacré différent chez les Indo-Européens et chez les Sémites, qui considèrent les suidés comme impurs mais qui, rappelle Frazer, ne peuvent pas le tuer : « à l’origine — explique-t-il —, les juifs vénéraient plutôt le porc qu’ils ne l’abhorraient ». Cette explication de Frazer se confirme par le fait qu’à la fin des temps d’Isaïe, les juifs se réunissaient secrètement dans des jardins pour manger de la viande de suidés et de rongeurs selon les prescriptions d’un rite religieux. Ce type de rite est assurément très ancien. En somme, conclut Romualdi, « la familiarité de la présence de porcins est un des nombreux éléments qui nous obligent à voir les Indo-Européens des origines comme un peuple des forêts du Nord ».

    Dans sa signification symbolique, le porc est associé à la fertilité et son sacrifice est lié à la vénération due aux dieux et à la conclusion des pactes et traités. Avec la prédominance du christianisme dans l’Europe postérieure à l’antiquité classique, le porc a progressivement hérité de significations que lui attribuaient les peuples sémitiques, notamment on a finit par faire de lui le symbole de l’impudicité, des passions charnelles, de la luxure, avant de l’assimiler au diable. Dans la Bible, en effet, le “gardien de cochons”, image de l’Indo-Européen agropastoral des premiers temps, est une figure méprisée et déshonorante, comme le fils prodigue de la parabole, réduit à garder les porcs d’un étranger.

    ► Alberto Lombardo, article paru dans La Padania, 30 juillet 2000. (tr. fr. : Robert Steuckers)  

    http://www.archiveseroe.eu

  • La France et la monarchie, des remparts au libéralisme ?

    Une conférence d’Alain Soral, Marion Sigaut et Stéphane Blanchonnet à Bordeaux

    E&R Aquitaine et l’Action française Bordeaux ont le plaisir de vous présenter la vidéo en 4 parties de la conférence donnée par Alain Soral (président d’Égalité & Réconciliation), Marion Sigaut (historienne et écrivain) et Stéphane Blanchonnet (président du Comité directeur de l’Action française), le 1er juin 2013 à Bordeaux.


    France - Monarchie: Remparts au libéralisme... par ErAquitaine


    France - Monarchie: Remparts au libéralisme... par ErAquitaine


    France - Monarchie: Remparts au libéralisme... par ErAquitaine


    France - Monarchie: Remparts au libéralisme... par ErAquitaine

  • L’esprit Français : hommage à Jean Madiran

     

    madiran

    Publié dans l’édition de ce vendredi 2 août 2013 du quotidien Présent

    Ce mercredi soir, rentrant de l’aéroport d’Orly, je trouve sur mon téléphone le message de mon vieil ami Jean-Claude Absil, relayé quelques instants plus tard par un appel de Caroline Parmentier : « Jean Madiran est mort ». Jean Madiran, que j’avais connu par Bernard Antony, dans les temps déjà anciens de la fondation de Présent, souvent revu, et toujours suivi, par la lecture de ses articles, de ses éditoriaux, de ses billets…

    La nouvelle m’a frappé d’étonnement presqu’autant que de tristesse. Il faisait tellement corps avec la défense de nos convictions que nous avions fini par le croire immortel. « Immortel », surnom dont on affuble les membres de l’Académie Française…il y aurait bien eu sa place, en effet, si cette institution était restée ouverte aux plus brillants représentants de la tradition nationale, ce qui n’est plus le cas depuis un demi-siècle…

    Mais qu’importe ! Ce qui continuera de vivre, ce sont les valeurs que Jean Madiran a défendues toute sa vie, avec une fidélité exemplaire et une héroïque obstination, qui forcent l’admiration. C’est son œuvre, considérable, c’est son style, concis, précis, bel exemple de la rigueur et de l’élégance qui sont une part de l’esprit français. Aventure intellectuelle, avant tout, dont les expressions principales se trouvent sans doute dans les milliers de pages d’Itinéraire et de Présent. Mais au-delà de la rédaction proprement dite, sait on quelles difficultés surmontées,  quel travail harassant, quels talents d’animateur, quels efforts d’organisation, quelles angoisses financières, quelles tracasseries administratives, quelles persécutions judiciaires, forment le lourd tribut dont se paye le maintien si nécessaire de telles tribunes, dans un contexte général d’hostilité ? Jean Madiran fut à la fois philosophe, écrivain, journaliste, conférencier, éditeur, directeur de presse : un publiciste dans le sens le plus complet du terme.

    Les commentateurs d’aujourd’hui, dont la fonction consiste bien plus à mettre des étiquettes sur les gens, afin de les classer ensuite dans les petites cases de leurs esprits étriqués et conformistes, plutôt que de débattre sans a priori de leurs idées, diront –au mieux !- que Jean Madiran fut à notre époque l’une des personnalités les plus représentatives de l’école de philosophie politique contre-révolutionnaire. Des esprits chagrins ou mal informés en concluront hâtivement que sa pensée était essentiellement critique, voire négative. Conclusion absurde ; dirait-on qu’un médecin est « négatif » parce qu’il se consacre à combattre le cancer ou la tuberculose ? La Révolution que combattait le thomiste et maurassien Madiran, ce n’était pas je ne sais quel changement brutal ou soudain de régime politique ; c’était la terrible prétention consistant à faire croire que l’Homme est lui-même  le créateur des valeurs auquel il décide d’obéir, au lieu de reconnaître qu’elles existent en dehors de lui, et qu’il n’en est pas le maître. Péché contre l’Esprit d’où découlent toutes les erreurs contemporaines, et qui, de la Terreur robespierriste au goulag, de l’esclavage socialiste à l’esclavage capitaliste, n’ont pas fini de faire des ravages. Jean Madiran en avait parfaitement compris et analysé les formes contemporaines, plus subtiles, mais tout autant perverses, lorsqu’il stigmatisait notamment ce qu’il appelait les « DHSD » : les Droits de l’Homme Sans Dieu.

    Le scalpel acéré de ce chirurgien de la pensée n’avait pas son pareil pour disséquer l’erreur ; son ironie mordante pour la ridiculiser ; son insistance pour la mettre en lumière. Il était de ceux dont la plume vaut cent épées. Il fut un beau défenseur de la tradition catholique, de l’identité française, et de la Vérité. Nous partageons la peine de  son épouse et de sa famille.  Et quand nous disons « famille », nous y incluons bien sûr toute l’équipe de Présent. Il a mené le bon combat. Il nous reste à recommander son âme à son Créateur, à nous inspirer de la pensée et du souvenir de ce grand seigneur, et à poursuivre son juste effort.

    Bruno Gollnisch http://www.gollnisch.com