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culture et histoire - Page 1804

  • Défense de la famille : la Russie fait des émules

    Lu sur C-Fam :

    "Les Etats européens de l’est suivent désormais l’exemple de la Russie pour protéger les enfants. Ils essaient de mettent un frein au militantisme favorable aux activités sexuelles « non traditionnelles ». Les associations d’homosexuels sont furieuses.

    Le mois dernier, Moldova a voté une nouvelle législation qui interdit la distribution d’informations « destinées à vulgariser  la prostitution, la pédophilie, la pornographie et tout autre type de relation ayant un lien avec le mariage et la famille ». La Lituanie a récemment adopté une loi similaire, et le parlement ukrainien se pencherait sur la même question.

    Les législations sont destinées à protéger les mineurs contre des informations explicites, qui pourraient les pousser à prendre des décisions qui seraient mauvaises pour eux à leur âge. La législation russe, adoptée en juin, impose des amendes aux personnes et associations qui feraient la promotion de comportements sexuels « non traditionnels » auprès des enfants. [...]

    Le mode de vie homosexuel en particulier est associé à une pléiade de risques pour la santé. Les personnes qui adoptent les pratiques homosexuelles ont 18 fois plus de risques de contracter le virus du VIH/SIDA que les autres. Ils s’exposent à plus de risques de contracter des MST, de se droguer, d’être touchés par une dépression, et de commettre des tentatives de suicide.

    Ces législations sont en vigueur dans certains Etats de la Fédération de Russie depuis une décennie environ. Les législatures nationales ont commencé à rédiger des lois similaires cette année, après l’ordre donné par Obama à ses ambassades de promouvoir les droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres, et la création d’un fonds  pour les organisations étrangères travaillant à promouvoir ces droits. [...]

    En Russie, un sondage récent du think-tank Pew Research Center a conclut que 16% seulement de la population jugeait l’homosexualité socialement acceptable.

    [...] Les pressions internationales n’ont pas découragé les pays voisins, prêts à approuver des lois similaires à celles de la Russie."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les Germains

  • Pierre Jovanovic : Présentation du livre “le retour au standard or” d’Antal Fekete

    Les raisons pour lesquelles le standard-or va remplacer l’argent-papier, et pourquoi l’économie mondiale est condamnée à exploser.

    Le professeur Antal Fekete est un théoricien de l’or depuis quarante ans et forme les spécialistes du métal jaune des banques centrales. Dans ce livre, il explique les raisons pour lesquelles le système financier mondial se dirige vers l’explosion, comme un train lancé à toute vitesse et auquel on a enlevé les freins, alors que la presse tente de vous faire croire par tous les moyens que tout va bien.

    “Les économistes actuels sont des charlatans, des bonimenteurs qui, tout en se délectant de leur propre gloire, sont totalement incapables de prévoir un effondrement financier, même quand ils le regardent fixement dans les yeux, comme l’a montré leur misérable performance de 2007. Pire encore, ils sont même totalement incapables d’admettre leurs propres erreurs. Ils sont une malédiction jetée sur le corps politique et des verrues sur le corps académique. Ils conduisent le monde vers un désastre monétaire et économique sans précédent à la minute où je vous parle“.

    Pour le Pr Fekete, le système reposant sur la monnaie-papier (euro, dollar) est arrivé à son terme, exactement comme les billets de banque de John Law ont disparu en fumée sous Louis XV.

    Il explique aussi pourquoi Nicolas Sarkozy avait vendu l’or de la France de toute urgence alors que le cours était au plus bas en 2002, il est alors Ministre du budget, puis en 2010 ds l’intérêt des USA pour soutenir le dollar ‘un acte imbécile’ dit l’auteur. Dans le même temps, les USA ne vendirent aucun gramme d’or. Cet or a disparu chez des personnes privées. Il n est plus mobilisable en cas de crise majeure comme aujourd’hui.

    Mr Fekete prédit même : un jour viendra pour N. Sarkozy de faire comme John Law avant lui qui avait tenté de fuir Paris comme un voleur et déguisé en femme.

    Dans la crise actuelle de l’or, ns retrouvons 2 acteurs centraux de la crise des produits dérivés JP Morgan et la Deutsch Bank, grandes détentrices d’or tandis que d autres banques st incapables de rembourser à terme les contreparties en or.

    Aujourd’hui, toutes les grandes banques sont insolvables et maquillent la réalité.

    Il note que “la destruction de l euro, puis celle du marché commun vont appauvrir tous les européens. Il y aura toujours plus de chômage, de faillite, moins d’ordre et de respect des lois et envisage une guerre civile“. Pour lui, l’or est un formidable extincteur de dettes mais les gouvernements interdisent son utilisation.

    Antal Fekete est né à Budapest en 1932. Diplômé en mathématiques de l’Université Lorant Eötvös de Budapest en 1955, il a quitté la Hongrie dans le sillage du soulèvement de 1956 réprimé par les forces d’occupation soviétiques. Émigré au Canada, il a été nommé en 1958 professeur à la Memorial University de Terre-Neuve, poste qu’il occupa jusqu’en 1993. Dans ce cadre, il a également été « professeur invité » à Columbia ( 1961 ), au Trinity College de Dublin ( 1964 ), Acadia University Wolfville Nouvelle-Écosse ( 1970 ) et à Princeton ( 1974 ) où il a rencontré Paul Volcker, futur patron de la Fed. Depuis 2000, il a été professeur au Intermountain Institute for Science and Applied Mathematics, Montana et a donné des cours dans le cadre de sa Gold University, afin d’expliquer au monde entier que le système économique va à sa ruine si on ne réinstalle pas une forme de standard or au plus vite. À partir de 2009, il a commencé à enseigner à Munich à la New Austrian School of Economics. Ses séminaires privés sont suivis par les responsables des plus grandes banques centrales et hedge funds qui utilisent l’or comme investissement.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • La réciprocité : une boussole dans le choc des civilisations et des États ?

    Par-delà les continents et les frontières – des États ou des quartiers – le choc des civilisations provoque des incompréhensions. Les musulmans sont axés sur la défense de leur religion contre des propos ou des images qu’ils considèrent comme des « blasphèmes ». Les Européens et les Occidentaux sont, eux, davantage attachés à la défense de la liberté d’expression. Au-delà des tensions actuelles, il serait bon d’avoir une boussole dans les relations entre États, religions et civilisations. Une boussole aussi vieille que les relations en société : la réciprocité.
    Ainsi, il est étrange que les musulmans réclament – et obtiennent – la construction de grandes mosquées en Europe alors qu’aucune église nouvelle ne peut être construite aujourd’hui dans les pays musulmans, y compris et surtout dans les pays du Golfe arabo-persique qui accueillent de nombreux travailleurs catholiques (philippins notamment). Et dans les vieilles terres chrétiennes d’Irak, de Syrie (dans les zones rebelles) ou d’Égypte, la situation des chrétiens est de plus en plus délicate.
    De même, s’il est jugé normal que les femmes européennes se voilent dans les pays d’islam, il est alors inacceptable que le voile islamique crée des problèmes récurrents dans le fonctionnement des services publics européens (hôpitaux, écoles, administrations). Respecter les coutumes du pays qui vous accueille fait partie de la bonne éducation !
    Enfin la cohabitation sur les mêmes lieux (de vie ou de travail) d’hommes et de femmes de différentes religions débouche sur des mariages mixtes. Mais quand une chrétienne (ou une agnostique) épouse un musulman, elle doit devenir musulmane. Et quand un chrétien (ou un mécréant) épouse une musulmane, il doit lui aussi devenir musulman. La conversion est toujours à sens unique. C’est l’intolérance musulmane qui rend la réciprocité impossible.
    Dans un autre domaine, il est régulièrement demandé que la France reconnaisse des torts à l’égard de l’Algérie. Il est possible qu’il y en ait eu. Mais alors, que l’Algérie reconnaisse aussi ses fautes : l’enlèvement d’Européens transformés en esclaves par les barbaresques d’Alger, la disparition de 3.000 Européens à Oran en 1962 et les massacres de Harkis, le tout pour clôturer une guerre ouverte par l’assassinat d’un couple d’instituteurs (les Monnerot lors de la Toussaint 1954). S’il devait y avoir « repentance », celle-ci ne saurait être à sens unique.
    Le principe de réciprocité doit aussi régir les relations entre Etats et leurs ressortissants. Pourquoi envisager de donner le droit de vote en France à des ressortissants de pays où nos compatriotes qui y séjournent n’ont aucun droit équivalent ? Pourquoi accorder des services sociaux et médicaux à des étrangers sans contreparties ? Un Français qui voyage à l’étranger doit s’assurer avant de partir, ou payer sur place ses soins médicaux ; est-il équitable qu’il finance aussi par ses impôts les soins médicaux des étrangers présents en France lorsqu’ils sont sans ressources (CMU), voire clandestins (AME) ?
    Ce principe de réciprocité pourrait aussi être utilement rappelé dans la vie cultuelle française. Il est étrange d’adopter des attitudes différentes sur le blasphème selon que sa victime est catholique, musulmane ou juive. Le blasphème anticatholique (Piss Christ, Golgota Picnic) est soutenu par les autorités, protégé par la police et subventionné ! Le blasphème antimusulman est toléré mais condamné moralement. Le blasphème antijuif est vigoureusement condamné et fait l’objet de poursuites policières et judiciaires, au titre de la loi Gayssot (la « Shoah ») ou de la loi Pleven (l’antisémitisme). Ce « trois poids, trois mesures » ne facilite pas la bonne entente des uns et des autres et sert à nourrir la revendication musulmane. Ainsi Mahmoud Gozlan, porte-parole des Frères musulmans égyptiens, a-t-il déclaré : « Quiconque doute de l’Holocauste est emprisonné, mais si quelqu’un insulte le prophète, ses compagnons ou l’islam, le maximum que fasse (la France) est de présenter ses excuses en deux mots. Ce n’est ni juste ni logique. »
    Bien entendu, ce principe de réciprocité pourrait aussi servir à éclairer la vie politique française. A gauche, il fonctionne à plein : socialistes, communistes et Verts se soutiennent mutuellement et se désistent les uns pour les autres lors des élections. A droite, il n’en va pas de même ! Pour la gauche l’UMP ne doit jamais voter pour le Front national, ni accepter ses voix. Pour l’UMP, il est naturel que les électeurs FN votent pour ses candidats mais la réciproque est exclue. En ce domaine l’UMP entend recevoir sans jamais donner ; c’est nier le principe de réciprocité.
    La réciprocité doit aussi servir de ligne de conduite en matière de commerce international. Est–il raisonnable d’ouvrir les appels d’offres publics français au monde entier alors que, de la Chine à l’Allemagne, nos partenaires privilégient leurs propres entreprises nationales ?
    Le principe de réciprocité doit aussi conduire à se mettre à la place des autres. Posons-nous la question : trouverions-nous acceptables des ingérences militaires des pays arabes en Europe ou sur le continent américain ? Non ! Voilà qui devrait pousser les pays occidentaux à une certaine retenue dans leurs équipées guerrières au Proche-Orient ou au Machreck !
    Beaucoup des problèmes français et européens viennent d’une perte de discernement des dirigeants politiques et économiques. Le retour à des principes simples pourrait permettre d’éviter bien des difficultés et de rendre les choix plus cohérents et plus intelligents. Le principe de réciprocité est l’un d’entre eux !
    Jean-Yves Le Gallou http://www.polemia.com
    21/09/2012

  • Introduction à l’économie moderne de Georges Sorel

    Georges Sorel (1847-1922) est un philosophe et sociologue français. Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, il publie différentes études sur des questions de météorologie, d’architecture, de physique, mais aussi d’histoire politique et religieuse. Ce n’est qu’assez tardivement, à 46 ans, que, démissionnant de son poste à Perpignan, il s’installe à Paris et que, prenant appui sur ses lectures de Proudhon, Marx et Bergson dont il suit les cours au Collège de France, il affirme son engagement socialiste et marxiste.

    Dans son Introduction à l’économie moderne, édité pour la première fois en 1903, Georges Sorel s’arrête sur différentes thèses, présente les penseurs et précurseurs de la science économique, prend parti dans leurs controverses, livre ses réflexions. Il ne s’agit donc pas tant d’une simple introduction à l’économie que d’une introduction commentée à l’économie moderne.

    Sorel s’interroge sur les interactions entre le droit et la propriété, de ces dernières avec la liberté, la constitution de la famille ou l’héritage. Ces questions fondamentales s’articulent avec celles concernant les rapports de la production et de la consommation : coopératives paysannes ou coalitions commerciales, mais aussi caisses de secours et de retraite. Surtout, au-delà des considérations économiques, il pose la question de la place de l’homme : « ce n’est point pour les artisans que cette socialisation est faite, mais pour les forces de travail, pour des abstractions d’hommes. »

    ll faut, nous dit-il « séparer la production et tout ce qui se rapporte à l’échange » car sinon, « au lieu de changer l’organisme vivant on se borne à améliorer l’appareil mécanique dont il se sert ; - on passe de la transformation par le changement du principe fondamental au perfectionnement empirique de ce qui est étranger au principe de la société.  »

    Il ne peut se résoudre à ce dévoiement et fustige les philanthropes qui ne cessent de répéter « qu’il faut rendre à la consommation son pouvoir directeur  ; de pareils sentiments sont naturels chez ces personnes qui, recevant des rentes, des traitements ou des honoraires, vivent en dehors du pouvoir productif  ; elles ont pour idéal la vie de l’oisif lettré. Tout autre est l’idéal socialiste. »

    Plus d’un siècle après lui nous pourrions dire de même, à une nuance près : par cette logique de la consommation, l’oisif est devenu illettré.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/

  • La démocratie, instable dans son principe car révolutionnaire dans son essence

    « Il y a de certaines habitudes, de certaines idées, de certains vices qui sont propres à l’’état de révolution, et qu’’une longue révolution ne peut manquer de faire naître et de généraliser, quels que soient d’’ailleurs son caractère, son objet et son théâtre. Lorsqu’’une nation quelconque a plusieurs fois, dans un court espace de temps, changé de chefs, d’’opinions et de lois, les hommes qui la composent finissent par contracter le goût du mouvement et par s’’habituer à ce que tous les mouvements s’’opèrent rapidement à l’’aide de la force. Ils conçoivent alors naturellement du mépris pour les formes, dont ils voient chaque jour l’’impuissance, et ils ne supportent qu’’avec impatience l’’empire de la règle, auquel on s’’est soustrait tant de fois sous leurs yeux. Comme les notions ordinaires de l’’équité et de la morale ne suffisent plus pour expliquer et justifier toutes les nouveautés auxquelles la révolution donne chaque jour naissance, on se rattache au principe de l’’utilité sociale, on crée le dogme de la nécessité politique, et l’’on s’’accoutume volontiers à sacrifier sans scrupule les intérêts particuliers et à fouler au pied les droits individuels, afin d’’atteindre plus promptement le but général qu’’on se propose ».
    Alexis de TOCQUEVILLE
    La Démocratie en Amérique, 1835

    Tocqueville, auditeur au tribunal de Versailles, était un jeune homme de vingt-cinq ans lorsqu’’il partit, en 1831, pour les non moins jeunes États-Unis d’’Amérique aux fins, officiellement, d’’y enquêter sur « le système pénitentiaire pratiqué avec succès dans les États du Nouveau Monde ». Inclassable, irrécupérable par la gauche humanitaro-marxiste comme par la droite molle, libérale-libertaire, Tocqueville échappe à toute tentative systématique de classification. La Démocratie en Amérique est à la fois l’œ’œuvre majeure d’’un observateur avisé de la situation politique et sociale de la France de son temps, autant que le miroir de la société politique contemporaine. L’’ouvrage valut à son auteur de rentrer à l’’Académie française à l’’âge de trente-six ans accompagné de la comparaison flatteuse avec un illustre prédécesseur : Montesquieu.
    Démocratie et révolution
    L’’extrait publié ci-dessus est révélateur de l’orientation générale de l’ouvrage. Exposé magistral sur la démocratie, il présente également les critiques les plus radicales que l’on peut adresser à un régime dont l’instabilité congénitale est la principale des caractéristiques. À ce titre il est un utile complément du De Démos à César de Maurras, déjà commenté dans nos colonnes.
    Opérant fort justement le lien entre révolution et démocratie, Tocqueville prophétise avec une noirceur et un réalisme qui font rétrospectivement froid dans le dos, ce que sera le XXe siècle émaillé de ces “révolutions démocratiques : la révolution russe de 1917, l’’avènement d’Hitler et de Mussolini, les guerres révolutionnaires de libération nationale. On n’’oubliera pas les guerres messianiques comme la pseudo libération de l’’Irak en 2003. Tout cela avec la démocratie comme oriflamme, les droits de l’’homme en bandoulière.
    La critique tocquevillienne de la révolution démocratique (l’interchangeabilité des termes démontre bien leur indissociabilité) se poursuit par la mise en avant et en accusation de la dimension profondément totalitaire de la démocratie. De l’’instabilité de ce régime et à cause de sa nature intrinsèquement révolutionnaire, il résulte une absence notoire de légitimité. Partant, faisant le pari antinaturel du changement perpétuel d’’hommes, d’’institutions et de lois, la démocratie se condamne à ne plus perdurer que par la force de l’’idéologie, ce poison qu’’elle contient en elle, comme le serpent son venin et qu’’elle sécrète insidieusement mais implacablement.
    La neutralité démocratique se transforme alors inévitablement en religion d’’État, pour devenir ce que Maurras appelait « la démocratie religieuse ». L'’idéologie, ce système rigide et dogmatique de pensée in abstracto, devient le moteur du régime et toute politique devient ainsi servile car subordonnée (à l’’économie, à l’’éthique laïciste, au prétendu universalisme des droits de l’’homme, aux révoltes et éructations de la rue, etc.).
    Démocratie consumériste
    Tocqueville stigmatise également « le mépris pour les formes », cette arrogance vis-à-vis des règles. Comble du paradoxe pour un régime qui se veut celui du respect de la loi, « expression de la volonté générale », selon le mot bien connu du citoyen Jean-Jacques, et du parallélisme des procédures. Emprisonnés dans la dictature du “moment, qui fait que ce qui existe aujourd’’hui est périmé demain, les sociétés démocratiques, nous dit l’’auteur, « ne supportent qu’’avec impatience l’’empire de la règle, auquel on s’’est soustrait tant de fois sous leurs yeux ».
    Les peuples démocratiques se lassent rapidement de leurs gouvernants. La vertu de la patience autant que le goût de la durée et de la permanence ont déserté les esprits de ces masses informes, incultes et imbéciles. Car si la politique est asservie à l’’idéologie, les peuples sont avilis par la société de consommation, avatar de la démocratie. En outre, il est illusoire de croire, comme le pensait Lacordaire, qu’’entre le faible et le fort, c’’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. En effet, eu égard à l’’antagonisme structurel des différents droits de l’’homme (droits politiques, droits sociaux, droits économiques, droit de propriété, tous inconciliables mais de valeur plus ou moins égale), la démocratie ne peut que « sacrifier sans scrupule les intérêts particuliers et à fouler au pied les droits individuels, afin d’’atteindre plus promptement le but général qu’’on se propose ».
    Les « nouveautés auxquelles la révolution donne chaque jour naissance » sont à ce point vecteurs d’’insécurité, à tous égards, qu’’elles engendrent nécessairement l’’anarchie et le désordre. Les gouvernants, autant que ceux dont ils ont la charge, pourtant noble, de conduire la destinée, se vouent une haine mutuelle. L’”’affaire” du CPE en est l’illustration la plus éclatante.
    Démocratie et totalitarisme
    La démocratie est une révolution permanente, une tyrannie renouvelée, presque plébiscitée, qui conduit toujours à la division et au règne temporaire de la faction momentanément la plus forte mais certes pas la plus compétente. Tocqueville montre que le régime démocratique érige la violence en mode de gouvernement. Il administre la preuve, tout aristocrate libéral éclairé qu’’il fût, que la nation française se défait sans roi et qu’’une société politique ne peut subsister indéfiniment en reposant sur des mythes et des utopies. Le démos” n’’est rien moins que ce démon incarné dans la révolution et que Joseph de Maistre vouait justement aux gémonies.
    Aristide LEUCATE L’’Action Française 2000 du 4 au 17 mai 2006

  • Turquie : le réveil alévi

    Ils sont entre 10 et 15 millions et forment une minorité mystique singulière et sympathique. Les humiliations répétées qu'ils subissent, les provocations qu'ils endurent, expliquent leur mobilisation dans la vague de contestations récentes qui fait vaciller le pouvoir en place à Ankara.
    L'islam ayant régné en maître exclusif pendant plus de mille ans sur l'Anatolie, on aurait pu croire qu'il effacerait toutes les autres influences religieuses. Il n'en a rien été. Un certain nombre de descendants des tribus turques qui envahirent l'Empire romain d'orient (empire byzantin) ont conservé plus ou moins intacte la foi de leurs ancêtres. Ce sont les Alévis, des monothéistes qui n'observent aucun des cinq piliers officiels de l'islam. Enfin ils utilisent dans leur liturgie la langue turque et non l'arabe. Tout cela exaspère les bien-pensants et les heurts sont fréquents entre Alévis et sunnites.
    Peut-on considérer les Alévis comme des musulmans ?
    Les Alévis se démarquent nettement de l'islam officiel parce qu'ils ne vont pas à la mosquée, ni à La Mecque, ni ne respectent le sacro saint jeûne du ramadan. Les femmes Alévis ne se voilent pas, ces impudentes assistent au culte, assises à côté des hommes. Les Alévis ne respectent pas les ablutions prescrites par l'islam et ne voient aucun mal à consommer de l'alcool ou à avaler une tranche de jambon. Enfin, leur religion est mêlée d'innocentes pratiques animistes (danse de la pluie) ou superstitieuses (par exemple, donner à manger aux pauvres lorsqu'on rêve d'un mort).
    Outrés, les traditionalistes musulmans considèrent l'alévisme comme « immoral » et comme un obstacle à leur idéal de créer une société pieuse reposant sur le coran. Naturellement ces parangons de tolérance considèrent que les Alévis ne sont pas des musulmans, opinion que partagent certains Alévis quand, loin des oreilles sunnites, ils osent se confier. En un mot, en Turquie, ils sont, depuis toujours, un objet permanent de soupçon et de méfiance : le pouvoir central (ottoman autrefois, républicain aujourd'hui) s'identifie à la tradition sunnite et pour les accabler les accuse de former une cinquième colonne du chiisme.
    Les Alévis et Mustapha Kemal Ataturk
    Au XXe siècle, les Jeunes Turcs qui recherchent leurs racines redécouvrent les communautés rurales alévi. L'entreprise de réhabilitation de la langue turque démotique (par opposition à l'Osmanli officiel) conduite par Ataturk (photo) s'appuie en partie sur les patois alévi. Les coutumes des nomades dont certaines remontent au passé pré-islamique du peuple turc sont réhabilitées. La poésie traditionnelle alévi est portée aux nues par les intellectuels de la capitale. Après des siècles de persécution les Alévis, ces quasi parias de la société ottomane, ont à nouveau droit de cité.
    En pratique sa reconnaissance de la culture alévi s'est bornée à encourager le retour aux traditions antérieures aux Ottomans mais seulement dans la mesure où elles étaient susceptibles de contribuer à la construction d'un Etat authentiquement turc. Folkloriser les particularismes locaux et les mettre au service de son projet républicain et laie, est l'objectif d'Ataturk qui au fond préfère un islam sunnite soumis à son pouvoir, ou plus exactement par tradition soumis au pouvoir central, à un islam alévi réputé frondeur et indiscipliné. En choisissant la solution la plus confortable pour son régime il a peut-être laissé échapper une chance extraordinaire de changer les mentalités. Car le moment était favorable : les Turcs, marqués par les épreuves de la Grande Guerre et écœurés par la trahison arabe, l'auraient peut-être plus volontiers suivi sur la voie d'une véritable réforme religieuse inspirée des principes de « l'alévisme » que sur celle d'une occidentalisation à outrance.
    Une provocation d'Erdogan a mis le feu aux poudres
    Toujours est-il que les Alévis, même manipulés par un Ataturk uniquement soucieux de construire un État-nation fort, sont très attachés à l'héritage kémaliste et se méfient du parti AKP au pouvoir, à raison semble-t-il.
    Le 29 mai dernier (1), le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a posé en grandes pompes la première pierre du troisième pont sur le Bosphore qu'il a baptisé du nom de « Sultan Yavuz Selim ».
    Ce choix de Selim I (1512-1520) n'est pas anodin. Il est le petit-fils de Mehmet le conquérant et le père de Soliman le Magnifique, son surnom «Yavuz » signifie « le terrible ». Et pour cause, ses huit années de pouvoir furent marquées par une série de conquêtes suivies de massacres. Le résultat en fut la domination ottomane sur la Syrie, la Palestine, l’Égypte, et surtout sur les lieux saints de l'islam, les villes de Médine et La Mecque. C'est à cette époque que le sultan ottoman devient également calife, le chef religieux suprême de l'islam. Il le restera jusqu'à l'abolition du califat par Ataturk en 1924. Aux yeux de la communauté alévi, Selim I était un être sanguinaire, responsable d'épouvantables massacres, qui a tenté, sans y parvenir, d'éradiquer leur communauté, pour imposer partout l'islam sunnite.
    C'est donc très logiquement que deux jours après cette inauguration, des milliers de jeunes Alévis, républicains et laïques, apolitiques ou non, se sont joints aux manifestations contre le pouvoir, à Istanbul et dans tout le pays. Et ils y jouent un rôle clef. Leur mobilisation est révélatrice de la détermination de cette importante minorité de Turquie à défendre son identité face à l'islam sunnite.
    Henri Malfilatre monde & vie 2 juillet 2013
    1).Ce jour marque le 560e anniversaire de la conquête de Constantinople par le sultan Mehmet II, dont le nom officiel (« Fatih Sultan Mehmet », le conquérant) a été donné au deuxième pont. Certains y voient là un nouveau signe de « l'ottomania » des islamo-conservateurs de l'AKP qui dirigent la mairie d'Istanbul depuis 1994 et le gouvernement turc depuis 2002.

  • « La Zone du dehors », par Alain Damasio

    2084. La démocratie règne sur Cerclon, un petit paradis de social-démocratie, astéroïde de Saturne. Souriez, vous êtes gérés ! Au milieu de ce confort perpétuel naît un mouvement : la Volte. Mathilde Parsimperi présente La Zone du dehors, un livre de science-fiction d’Alain Damasio.
    « Ce livre a été écrit dans un but, unique : comprendre en Occident, à la fin du vingtième, pourquoi et comment se révolter. » C’est ainsi que commence la postface d’Alain Damasio. Clairement dédié aux forces de l’extrême gauche, La Zone du dehors est un passionnant bouquin de science-fiction où s’alternent les scènes d’action, les digressions philosophiques et la description d’un monde finalement pas si éloigné du nôtre. Tout le monde y vit paisiblement, tout est automatisé, facilité. Le pouvoir agit sur les cinq sens de l’homme. La norme est le confort. Ne pas avoir faim ni froid, ne rien ressentir de fort. Juste la douceur ouatée du consensus.
    « Nous sommes face à un gros bloc de gélatine et de glu », explique Capt, un des meneurs de la Volte à ses militants. A travers des actions coups de poing, parfois brutales, souvent symboliques, le mouvement de contestation finit par devenir force de propositions. La relation avec le pouvoir est au centre de l’intrigue, ponctuée par les discours philosophiques de Capt.
    L’auteur nous livre ses points de vue sur la conception même du pouvoir dans une société de contrôle, l’acceptation qu’en font les citoyens, qui deviennent à leur tour acteurs du système, et le rôle que joue le capitalisme dans l’égalisation et la normalisation des hommes. Ça, c’est l’inspiration de Deleuze et Foucault. Nietzsche n’est pas bien loin non plus : « Change, plutôt que tes désirs, l’ordre du monde ». Et de la volonté, il en faudra pour prendre d’assaut la Tour Panoptique, sortir du Cube et fonder Anarkhia, première polycité de l’Univers. Et se heurter à la réalité. Mais tout vaut mieux que la vie paisible pour la Volte qui rejoint Montherlant : « Pitié, stop à la perpétuité du fromage mou ! » Cela vous semble irréel ? Surnaturel ? Pourtant c’est si proche de notre univers, de notre mode de vie et la ressemblance n’est pas fortuite.
    Un roman avec du fond, donc, mais pas ennuyeux pour un sou. Le rythme est soutenu, l’écriture limpide et le style affuté, novateur.
    C’est le premier ouvrage d’Alain Damasio. Il en a écrit un autre, La Horde du Contrevent, histoire d’une troupe d’élite, formée dès le plus jeune âge pour remonter jusqu’à l’origine du vent, jusqu’à l’Extrême-Amont. Le roman est polyphonique au sens propre du terme : les paragraphes se suivent, racontant l’histoire suivant le point de vue de Golgoth, chef charismatique de la Horde, ou de Sov le scribe ou de Caracole le troubadour ou d’un des autres membres de la Horde. Ensemble, le groupe va contrer le vent durant plusieurs dizaines d’années pour essayer de percer le mystère de l’inconnu, irrésolu depuis huit siècles. Un nouvel univers, une logique propre à une philosophie particulière, celle de la volonté, de l’action, du vent et de toutes ses significations, le tout avec un style percutant qui vous déstabilise dans les premières pages avant de vous accrocher jusqu’au dernier mot.
    Mathilde Parsimperi  http://www.polemia.com/
    26/10/2012
    Avec l’aimable autorisation de http://livr-arbitres.com/
    Alain Damasio, La Zone du dehors, Folio 2009, 656 pages