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culture et histoire - Page 1823

  • Obama en pèlerinage sur l’île de Gorée : mythes au service du mondialisme

    Barack Obama s’est notamment rendu en famille à l’île de Gorée, au large de Dakar, « haut-lieu de mémoire de la traite négrière et sa tristement célèbre « maison des esclaves » » (sic) où l’ont précédé deux autres présidents américains, Bill Clinton et George W. Bush.

    « C’est un moment très fort », a affirmé Barack Obama à Gorée, ajoutant : « Évidemment, pour un Africain-Américain, un président africain-américain, avoir la possibilité de visiter ce site, je pense, me donne plus de motivation pour défendre les droits de l’Homme à travers le monde ».

    L’idéologie officielle des Droits de l’homme est en effet le nouvel Evangile du Nouvel Ordre Mondial, et fallacieux, il se fonde sur des forgeries.
    Et justement, l’histoire de Gorée et cette « maison des esclaves » relève du mythe…

    Voici ce que rappelait à ce propos Robert Faurisson, évoquant un article du Monde (pour une fois attaché à la vérité) :

    « Dans cet article on lisait par exemple : « La Maison des esclaves de l’île de Gorée figure dans tous les guides. Pas un touriste ne manquera la visite de ce monument au sinistre passé. Il sera accueilli dans la cour de ce bâtiment ocre rouge par un cicerone inspiré, Joseph N’Diaye, un ancien sous-officier. Ce dernier raconte avec émotion l’histoire de cette ‘esclaverie’ construite par les Hollandais [sic] au XVIIe siècle [sic], pivot de la traite à Gorée qui vit défiler des centaines de milliers [sic] d’Africains, enchaînés vers le Nouveau Monde. – Les différentes cellules sont détaillées [par le guide] : celles des hommes, celles des femmes et celles des enfants et la porte pour le ‘voyage sans retour’ qui s’ouvre sur l’océan. Un escalier à double révolution conduit aux appartements des négriers. La Fondation France-Liberté, de Danièle Mitterrand, comme en atteste une plaque, a financé une partie de la rénovation de l’édifice. La Maison des esclaves est devenue un élément du patrimoine de l’humanité, surtout depuis que l’Unesco a classé l’ensemble de l’île dans cette rubrique. Le problème, c’est que tout est faux, ou presque, comme l’expliquent Abdoulaye Camara et le Père de Benoist, un jésuite, historien, chercheur à l’IFAN. La maison, parfaitement identifiée, n’a rien de hollandais. Elle a été construite par les Français, en 1783, pour Anna Colas, une signare – riche dame métisse – quand la traite tirait à sa fin. Les pièces du bas ont peut-être servi de logements à des esclaves domestiques mais sûrement pas à la traite. C’étaient essentiellement des entrepôts à marchandises.
    – L’esclaverie, car elle a existé, se situait non loin du port qui abrite aujourd’hui le Musée historique. Elle a disparu. Gorée n’a jamais été un centre très actif pour la traite (deux cents à cinq cents esclaves par an, si l’on en croit les chiffres du savant jésuite), par rapport aux comptoirs de la Côte des esclaves (l’actuel Bénin), du golfe de Guinée ou de l’Angola. La légende de la Maison aux esclaves doit tout à l’indéniable talent de Joseph N’Diaye qui a mis une douzaine d’années à forger un mythe qui, aujourd’hui, a force de loi. »

    NB : les trois « [sic] » sont de moi [Robert Faurisson].
    En 1997, Jean-François Forges, historien antirévisionniste, dénoncera, à son tour, le mythe de la Maison des esclaves de l’île de Gorée. Il écrira : « C’est un mythe qui dit cependant une vérité fondamentale. Encore faudrait-il en informer les touristes » (Eduquer contre Auschwitz / Histoire et Mémoire, ESF éditeur, 1997, p. 67, n. 33).
    Le dimanche 18 avril 1998, entre 9h et 10h, dans une émission de « France-Inter », on évoquera le caractère fallacieux de cette « Maison des esclaves », mais pour conclure que la charge symbolique en est telle qu’il serait indécent d’aller se soucier de la vérité historique. »

    http://www.contre-info.com

  • JEAN BOURDIER « Le combat culturel est pour nous une guerre de libération »

    Journaliste et écrivain, de formation maurrassienne, membre fondateur du Front National, jean Bourdier a été rédacteur en chef de « Minute », de « NationalHebdo » - dont il a été aussi éditorialiste - et membre fondateur du défunt mensuel « Le Choc du mois ». Nous l'avons rencontré pour nous entretenir avec lui de l'importance du combat culturel dans la prise du pouvoir politique.

    Le "politique d'abord" cher à Maurras ne s'oppose-t-il pas au nécessaire combat culturel ?
    J.B.: Je pense que, si le « politique d’abord » garde toute sa valeur et tout son sens, le combat culturel est inclus dans le combat politique. Maurras et L'Action française ont toujours d'ailleurs agi conformément à ce principe, ainsi qu'en témoignent, entre autres, leurs campagnes pour la reconquête de l'Université française et pour un enseignement de l'histoire plus conforme à la vérité que celui emprunté à Michelet par les « hussards noirs de la République ». Or, si l'on part du principe que le combat culturel représente une des formes obligées du combat politique, la question de la primauté cesse de se poser. Elle est simplement à remplacer par la question de la "priorité" et là, la réponse ne peut être dictée que par les circonstances ; on ne parle plus stratégie, mais tactique. Une remarque s'impose quand même : le monde culturel est beaucoup plus gangrené qu'il ne l'était avant la deuxième guerre mondiale - on voit, par exemple, des remises en cause qui n'auraient pu être envisagées dans les années vingt ou trente et l'on assiste souvent, de la part de prétendues élites politiques ou littéraires, à une capitulation en rase campagne consistant à accepter les postulats mis en place par les adversaires de la société et de la civilisation françaises. Cela suffit à nous confirmer que la bataille culturelle est un combat de première ligne.

    Comment définissez-vous la notion de « pouvoir culturel » ?
    J.B.: Je n'aime pas beaucoup ce terme de "pouvoir culturel" qui a, pour moi, une déplaisante consonance totalitaire, hitlérienne ou stalinienne, ce qui à mes yeux revient strictement au même. Il ne faut pas oublier que, pour nous, le combat culturel est avant tout une guerre de libération. Nous devons débarrasser la France de toutes les charges piégées déposées par l'adversaire, éliminer le conformisme freudo-marxiste qui s'est imposé dans notre pays et permettre aux voix françaises de s'exprimer librement dans la presse comme dans l'édition, au cinéma comme à la radio et à la télévision. Mais il ne s'agit pas de remplacer une dictature intellectuelle par une autre ou même un confort intellectuel par un autre. S'il est un domaine où le principe "le moins d'Etat possible" est valable, c'est bien celui de la culture. Si, par le plus grand des hasards, on me créditait du pouvoir absolu en France, l'un de mes premiers soins serait de supprimer le ministère de la Culture avec son cortège d'arbitraire, de copinage, de gabegie et subventions abusives. Les seuls devoirs de l'Etat en ce domaine sont l'entretien du patrimoine national - ce qui est déjà une lourde tâche si on veut l'accomplir sérieusement - et la défense de notre langue et de notre civilisation dans les organismes d'enseignement ou d'information dépendant de lui. Ainsi, par exemple, l'Etat pourrait et devrait obliger les journalistes des chaînes de télévision qui lui appartiennent à parler français. En revanche, il n'a pas à financer des pièces ou des troupes de théâtre "d'avant-garde", à avancer de l'argent - jamais remboursé - à des producteurs de cinéma sans spectateurs ou à subventionner de pseudo-organisations antiracistes. Au lieu d'un ministère de la Culture, les Britanniques ont un secrétariat à l'Héritage, titre que je trouve assez joli mais je crois qu'un service du ministère de l'Education nationale ferait aussi bien l'affaire. La France n'a pas besoin d'un Dr Goebbels. Le "pouvoir culturel", si l'on doit employer cette expression, ne peut être que le résultat d'un consensus. Si l'on débarrassait simplement le terrain des farceurs et des agents de propagande, il ne tarderait pas, le bon sens des Français aidant, à exister.

    La prise du pouvoir politique peut donc se faire sans avoir préalablement repris le pouvoir culturel ?
    J.B.: Bien sûr, Hitler, dont il ne faut pas oublier qu'il est arrivé initialement au pouvoir à travers des élections, en est un exemple frappant. Le pouvoir culturel était totalement entre les mains de la République de Weimar, et cela n'a strictement rien empêché.

    Où en est notre camp dans la prise en compte du combat culturel ?
    J.B.: S'il y avait une recette miracle, je serais ravi de vous la donner. On ne peut, à cet égard, que prêcher les vertus classiques que sont le courage et la persévérance. Mais il faudrait aussi qu'au sein du camp auquel nous appartenons - ce camp qui est simplement celui de la France - plus de gens se rendent compte de l'importance de l'action culturelle et lui apportent un beaucoup plus grand soutien, entre autres financier. il faut des journaux, des maisons d'édition, des radios et des écoles et, pour cela, il faut de l'argent, beaucoup d'argent.

    On peut donc parler d'une guerre culturelle ?
    J.B. : II s'agit moins hélas d'une guerre culturelle que d'un terrorisme intellectuel. Le but de l'adversaire était de nous interdire l'accès aux moyens d'expression capables de toucher le grand public, et force est de reconnaître que, la lâcheté ambiante aidant, il y est largement parvenu.

    Comment va évoluer cette guerre culturelIe ?
    IB. : Elle ne peut que s'intensifier et prendre l'aspect d'une guerre totale. La guerre totale est ce qui se produit habituellement lorsque ce ne sont pas non seulement deux Etats qui s'affrontent, mais deux visions du monde. Or, c'est bien ce qui se produit actuellement. L'affrontement de la pensée nationaliste et de la pensée mondialiste, de la pensée traditionnelle et de la pensée pseudo-progressiste se traduit immédiatement en termes de guerre culturelle.

    Il n'y a donc aucune haine dans vos propos ? 
    J.B. : Bien sûr que non. Les autres cultures sont, au contraire, des alliées naturelles. Elles sont d'ailleurs comme la nôtre, menacées et en état de lutte pour leur survie. L'ennemi, ce ne sont pas les autres cultures, c'est ce qui tend à les détruire toutes, pour arriver à l'avènement d'un monde uniforme, sans relief, sans saveur et où l'on ne verra plus une idée dépasser.

    Comment voyez-vous évoluer la situation ?
    J.B. : Là encore, ce n'est pas l'Amérique qui est un adversaire. C'est une certaine mégalomanie dictatoriale américaine - et ce sont surtout les "américanolâtres" qui hantent nos vieux pays d'Europe, et voudraient nous transformer en caricature d'une société aux puissants moyens industriels mais à l'identité intellectuelle terriblement fragile. Sur le plan littéraire et artistique, par exemple, les Etats-Unis sont restés - avec des résultats parfois brillants une colonie anglaise jusqu'à l'orée du XXe siècle. ils ont ensuite connu un essor culturel qui leur était beaucoup plus propre. Puis, à partir des années soixante et soixante-dix, on a commencé à assister à une terrible régression traduite de façon frappante par une destruction du langage. il est amusant de constater que c'est au moment où des américanismes douteux, souvent relayés par des publicitaires analphabètes, menacent notre langue, que celle de notre agresseur est en passe de se dévoyer au point de disparaître. De même, c'est au moment où, de Bush à Clinton, les Etats-Unis tendent à se vouloir le gendarme du monde et l'incarnation du « nouvel ordre mondial » qu'ils se trouvent directement menacés de perdre leur identité nationale, après avoir perdu leur identité culturelle. L'Histoire a souvent de cruelles ironies.

    Propos recueillis par François Delancourt : Français d'abord! - 2' quinzaine mai 2000

  • Paganisme et littérature française : Jacques Marlaud et le renouveau païen en France

     

     

    Ce texte pour prouver que les animateurs d'EROE étaient bel et bien partisans d'une coopération fructueuse et amicale à l'endroit du GRECE, tout en souhaitant conserver leur indépendance. Le comportement ultérieur de Jacques Marlaud, d'une balourdise et d'une goujaterie sans nom, ne s'explique pas autrement que par le fanatisme, la cuistrerie. Navrant. D'un côté, il y avait la main tendue, de l'autre, des coeurs fermés. C'est à cause de tels comportements que le fameux combat métapolitique de la ND/Canal historique a été un échec!

     

     

    lereno10.jpgLe néo-paganisme européen est une jungle de concepts ; pour le comprendre sous tous ses angles, il faut une connaissance approfondie des mythologies européennes, des théologies qui, sous une couverture chrétienne, renouent avec le non-dualisme anté-chrétien (Sigrid Hunke), des littératures populaires et romantiques qui traduisent de manière romanesque ou poétique des fragments de cette vision inépuisable de l'immanence du divin. La tâche n'est pas mince et l'on n'est pas prêt de découvrir, à l'étal des libraires, une encyclopédie définitive de ce monde foisonnant de diversité.
    Heureusement, Jacques Marlaud vient de combler cette lacune, partiellement seulement (mais c'est une première étape),  avec son livre, Le Renouveau païen dans la pensée française. La démarche de Marlaud débroussaille la partie française contemporaine de ce continent oublié qu'est le paganisme. Sa démarche est ainsi limitée dans le temps ("la pensée contemporaine") et dans l'espace (la France). Son point de départ est la mise en évidence d'une antithèse philosophique : celle de l'idée païenne contre la pensée rationalisante. Aux schémas des rationalismes, Marlaud oppose le retour du mythe, donc d'un polythéisme, plus apte à saisir la multiplicité du réel. Pour lui, l'utopisme et la désacralisation du monde sont les produits de l'individualisme, avatar idéologique du principe religieux judéo-chrétien du "salut individuel". À l'ère post-rationnelle, le substrat païen resurgit, à travers la croûte, le superstrat judéo-chrétiens. Les modes de vie imprégnés de christianisme, le moralisme rigide, les normes sociales sont désormais battus en brèche et ne créent plus de consensus. Et si le consensus de demain en venait à se référer au "substrat" plutôt qu'au "superstrat" ?
    Le résultat de ce grouillement néo-païen, c'est l'émergence progressive d'une « philosophie de l'affirmation inconditionnelle du monde », dit J. Marlaud. Elle se repère chez Clément Rosset, mais seulement dans le chef de l'individu et non à l'échelle collective, non chez ceux qui ont volonté de bâtir une autre Cité, imperméable aux absolus étrangers au substrat, aux absolus moribonds du superstrat d'hier.
    Après avoir esquissé les grandes lignes de ce néo-paganisme, Marlaud passe en revue les écrivains contemporains qui se situent dans cette mouvance : Montherlant, Gripari (père d'un nihilisme déculpabilisateur qui se gausse avec espièglerie des rationalisations moralisatrices), Pauwels le Faustien qui a "vacillé" à cause de la reaganite affligeant les médias parisiens et, enfin, Jean Cau l'anti-bourgeois qui a donné un visage enchanteur à cet existentialisme que Camus et Sartre avaient rendu si lugubre.
    Marlaud survole alors la littérature française et y repère les germes de paganisme. Dans ce survol, il n'omet pas le divin Rabelais. Et pour terminer, il passe en revue le travail de la "Nouvelle Droite" qui a popularisé, en France, les thématiques du paganisme et des racines indo-européennes. Un livre à lire pour fonder le consensus de demain... 

     

     

     

     

  • Charlemagne impose la monnaie unique à l’Europe (781)

    Depuis la chute de l’empire romain le commerce s’est anémié. Les échanges sont réduits, l’économie tourne au ralenti. Les souverains francs et mérovingiens se contentent d’imiter la monnaie romaine, d’ailleurs de plus en plus délaissée au profit du troc. Il faut attendre Charlemagne pour que l’Occident retrouve enfin une monnaie forte.

    Les Germains avaient adopté le système monétaire de l’Empire Romain, dont la monnaie de référence était le sou d’or, c’est à dire le solidus d’or créé par l’empereur Constantin. Cependant, le précieux métal étant rare en Europe occidentale, c’est en Orient que les Francs se le procuraient.

    Les conquêtes de l’Islam au VIIème siècle rendirent l’approvisionnement de plus en plus difficile. Dès la fin du VIIème siècle, le sou d’or n’est presque plus frappé en Occident, mettant ainsi le système bi-métallique (or-argent) en faillite. Charlemagne arrive au pouvoir, la situation s’est encore dégradée. Le droit de monnayage n’est plus alors un droit royal : il a été accaparé par les Eglises et les particuliers. Seul le denier d’argent (40 deniers pour un sou d’or au VIIème siècle), reste en circulation. La disparition du numéraire oblige la population à faire le plus souvent usage du troc : en grains, en chevaux, en bétail, en volailles. Dans certaines régions, on compte en grains de poivre pour calculer de petites valeurs !

    Une fois son pouvoir affirmé et son royaume unifié sous sa seule autorité, Charlemagne limite la frappe de monnaie à l’usage royal et impose en 781 une monnaie uniquement constituée d’argent. Décision qui lui permet de contourner la pénurie de métal jaune.

    Le roi des Francs change également la présentation des pièces : d’un côté son monogramme entouré du nom de la ville où il a été frappé, de l’autre son titre “Carolus rex” (puis imperator) entourant une croix.

    Dans la livre de 491,179 grammes qu’il a choisie comme étalon (et qui correspondait au poids qui servait aux moines du mont Cassin à peser le pain) il taille 240 pièces et non plus 264 comme le faisait son père, Pépin le Bref. Un denier valait donc 1/240e de la livre. Même si la livre disparaît concrètement, tout comme le sou, ces deux monnaies subsistent comme monnaie de compte. Toutefois, pour faciliter les échanges les plus usuels (il faut payer l’indispensable sel en monnaie et non plus en grains de poivre ou en dizième de vache), Charlemagne impose le demi-denier qu’on appelle obole et même des quarts de denier (encore appelés pistes). Il arrive même à l’empereur d’être obligé de vendre ses manuscrits les plus précieux pour trouver de la monnaie, comme le veut la coutume, à distribuer aux pauvres.

    En revanche , l’argent est abondant depuis que les mines d’argent de la montagne du Harz (en Allemagne) produisent du minerai de grande qualité, fondu sur place. Et surtout, depuis que le souverain victorieux a fait main basse en 795 sur le trésor des Avars, dont l’empire couvrait une partie de l’actuelle Hongrie et de l’Autriche.

    La monnaie est enfin saine, abondante, unique, donc honnête ce qui ne signifie pas qu’elle ait été acceptée aussitôt. On ne saura jamais comment les gens ont vécu cette réforme. Interdiction est faite de recevoir les vieux deniers. Obligation d’utiliser les nouvelles pièces “acceptées” par tous, en tout lieu, toute cité, tout marché. L’homme libre qui désobéira paiera 15 sous l’amende. L’esclave fraudeur perdra sa marchandise et sera fouetté nu devant le peuple. Si l’esclave a agi sur ordre de son maître, celui-ci paiera l’amende de 15 sous.

    Une seule exception à la dictature de l’argent métal : les pièces d’or frappées à Uzès, qui sont si belles et si rares que l’on a longtemps cru que c’étaient des médailles.

    chrisagde.free.fr   fortune.fdesouche.com

  • Alors l'histoire, vous imaginez...

    Alors l'histoire, vous imaginez... Un bien triste constat effectué dans le cadre d'un article du Figaro (1) en date du 26 juin 2013 quant à l'effondrement du niveau des élèves des collèges et lycée en histoire-géographie. Le fait me touche d'autant plus que très jeune, ce fut pour moi la discipline de prédilection, avant de m'orienter par la suite, vers les sciences pures. Je n'ai jamais par la suite abandonné mon premier coup de cœur, continuant de m'instruire, surtout, tout au moins à l'origine, en histoire.

    Discipline quelque peu bâtarde au motif que les étudiants en histoire apprécient rarement la géographie et réciproquement, elle n'en est pas moins essentielle à la compréhension du monde, qu'il soit présent, passé ou futur. Contrairement à Nietzsche, je ne considère pas que «l'homme de l'avenir est celui qui aura la plus grande mémoire». Les écrits du penseur suisse sont souvent motif à contresens, probablement parce que beaucoup de ses lecteurs n'ont pas de formation solide en philosophie. N'oublions pas que pour Nietzsche, la mémoire est un défaut, au motif que c'est une chaîne qui paralyse le Volonté – Wille en allemand, comprendre pulsion - au sens philosophique du terme. Comme aux yeux de Nietzsche, l'homme de l'avenir sera représentatif de la catastrophe qu'il avait prévue, l'expression est nécessairement péjorative.

    Ce qui fait mon désaccord total avec Nietzsche, outre le fait que je sois schopenhaurien – un Nietzsche « renversé » - , c'est que je considère que l'apologie de la pulsion n'est pas à célébrer. Après tout, le monde contemporain que nous appelons Système, joue aussi principalement sur cet état d'esprit et le favorise. Compte tenu de ce qu'est la nature humaine, que l'on connaît davantage l'âge aidant ou suite à la lecture des moralistes, je pense qu'il vaut mieux tempérer l'homme que de le célébrer. Ainsi que l'écrivait Cioran, « l'homme secrète du désastre. » et la connaissance de l'histoire nous le fait savoir.

    Il est des disciplines intellectuelles qui reposent sur l'apprentissage par cœur. Si ce n'est pas souvent le cas en sciences où les documents, cours et exercices, sont fréquemment acceptés durant les épreuves, le fait advient dans des disciplines comme médecine, droit ou histoire dont le fondement repose sur les capacités mémorielles. Bien sur, l'apprentissage par cœur est, que cela soit pour connaître la table de multiplication ou les dates en histoire, «prise de tête», pour reprendre une expression contemporaine. D'où le fait qu'aujourd'hui la plupart des élèves de terminale ne connaissent pas leur table de multiplication par cœur, y compris ceux qui suivent des études menant à un baccalauréat scientifique, alors que je la connaissais à l'âge de 11 ans.

    Je me méfie beaucoup, et je crois à juste raison, des interprétations générationnelles de l'histoire. On évoque assez souvent celle de 68, comme si ses membres étaient responsables de leur état d'esprit. Ce n'est pas du tout le cas au même titre que ceux qui ont moins de 45 ans n'ont nullement décidé d'être libéraux dans l' âme: prétendre le contraire, ce serait postuler l'apparition de générations successives spontanées, disposant chacune d'un patrimoine génétique spécifique, les conduisant à telle ou telle prise de position. Objectivement, les hommes sont formatés par l'environnement qu'ils vivent et ne font que réagir aux stimuli qui leur sont imposé. Si les hommes tinrent durant quatre ans dans les tranchées, ce n'est pas parce qu'ils étaient plus courageux qu'on ne l'est maintenant: c'est simplement parce que leur existence avant le déclenchement du conflit, était autrement plus rude que celle que nous vivons aujourd'hui. Il y a fort à parier que si les conditions de cette guerre venaient à être imposées à nos contemporains, le front ne tiendrait plus.

    Voilà qui me permet d'affirmer que les jeunes ne sont nullement responsables de ce que l'on pourrait appeler leur bêtise. Les enseignants non plus. Ce sont les décideurs qui portent la responsabilité de la catastrophe réelle dans le domaine de l'éducation nationale. En aucun cas, les enfants ou les enseignants n'ont décidé de la lecture globale ou syllabique, pas plus que de méconnaître les primitives. La télévision que j'ai connue, ne fonctionnant que de 11h à 24 h, n'est plus. Elle fonctionne désormais en permanence et bien souvent, l'enfant y est placé devant, presque dès son réveil, les adultes étant tranquilles durant ce temps. Les programmes tôt le matin sont d'ailleurs destinés aux jeunes et étudiés pour que ça leur plaise. On comprendra ainsi que l'enfant, arraché de l'écran pour aller suivre ses cours, s'y rend forcément contre son gré puisque l'émission télé le passionne. Voilà qui, avant même le début des cours, pénalise l'enseignant...

    La civilisation (?) dans laquelle nous vivons, parce qu'elle est imprégnée par le positivisme comtien (2), célèbre les sciences considérées, à juste raison au demeurant, comme utiles et efficaces. Souvenons nous par exemple de l'abandon progressif de l'apprentissage du grec puis du latin, probablement parce qu'il ne « sert à rien ». Fatalement, le français et l'histoire – la prochaine catastrophe va peut être toucher l'enseignement de la philosophie en terminale, devenant becquée de «moraline» (3) - devaient être les cibles suivantes. Ce n'est certes pas moi qui ai décidé, qu'orthographe, grammaire et conjugaison ne devaient plus compter et j'ai le souvenir qu'en terminale, la grande majorité des élèves de ma – bonne – classe faisaient déjà beaucoup d'erreurs en la matière. C'était voici plus de trente ans et la situation, déjà grave à l'époque, ne s'est pas améliorée. Décision majeure et essentielle que d'avoir postulé l'entrée au collège, puis une vingtaine d'années plus tard en lycée, pour presque tous les jeunes, mais il eut fallu donner à chacun la possibilité d'une réelle réussite, passant par l'octroi d'un budget majeur au ministère de l'éducation nationale. Proclamant la volonté d'amener 80% d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat, on a fait l'inverse, faute de moyens financiers: c'est ainsi qu'on a amené le baccalauréat au niveau de 80% des individus... Depuis, l'écran a joué en plus, son rôle dévastateur. Outre le cinéma, ce fut par la suite la télévision, puis l'ordinateur et le téléphone portable utilisant les très fameux sms, catastrophiques pour l'apprentissage de la langue française. Bien des personnes considèrent que les règles du français ne servent à rien, considérant qu'il faudrait presque en arriver à une écriture phonétique. Pourtant, toute personne intéressée par la neurologie sait très bien que ces règles sont essentielles dans la mesure où elles structurent le raisonnement.

    Donc paradoxalement, l'étude sérieuse du français, « sert ».

    Autre problème majeur, la distinction entre matières premières et secondaires dont l'histoire-géographie est l'une des principales victimes. Les jeunes comprennent très tôt que les mathématiques sont elles, sérieuses, ce qui pénalise alors bien d'autres disciplines.

    Le positivisme comtien, que chacun ou presque méconnaît, a cependant imprégné les têtes. A quoi bon dans ces conditions étudier l'histoire puisque c'est du passé ? A quoi bon distinguer accents circonflexe, grave et aigu puisque tout le monde comprend ? Cette attitude positiviste détruit totalement l'idée de civilisation et de raffinement. Au motif de l'efficacité, on formate les individus – c'est à dessin que je n'ai pas utilisé le terme de « personnes » - de telle façon qu'ils ne soient «qu'another brick in the wall». (4) Je ne sais si l'on apprend toujours aujourd'hui ce qu'est la littérature à l'eau de rose dont la collection Harlequin est une des plus célèbres mais je crains que la leçon n'ait pas été assimilé: qu'est ce que le film «Titanic» (5) si ce n'est un film à l'eau de rose ? Et l'on ne fera pas accroire que les salles bondées, ne l'étaient que par le sous-prolétariat. En ce sens, la plupart des Français n'ont absolument pas compris ou plus exactement assimilé le savoir qui, par les enseignants, leur furent transmis. Et le sociologue Renaud Camus de ne pas se tromper en écrivant que « les riches sont des pauvres qui ont davantage d'argent » : rien ne distingue vraiment un cadre d'un ouvrier parce qu'on forme désormais des « hommes unidimensionnels », ce au point que certaines entreprises ont décidé que les nouveaux cadres recrutés à niveau bac+5, devaient commencer par suivre un séminaire d'orthographe et de grammaire au motif de leur ignorance.

    Alors l'histoire, vous imaginez...

    Alain Rebours http://www.voxnr.com

    Notes :

    1) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/26/01016-20130626ARTFIG00449-college-le-niveau-des-eleves-s-effondre-en-histoire-geographie.php
    (2) Auguste Comte (1798,1857).
    (3) expression nietzschéenne.
    (4) Pink Floyd. Ils n'ont pourtant pas compris du tout ce que devait être l'enseignement et sont imprégnés par la postmodernité. Néanmoins le constat du formatage de briques, plus ou moins interchangeables à destination du mur, est juste.
    (5) Presque un phénomène de société que le film Titanic avec quasi unanimité quant à sa valeur: un signe du déclin.

  • Quand Delanoë détruit le patrimoine historique de Paris

    Lorsque le maire socialiste d’une des plus grandes capitales culturelles du monde détruit le patrimoine des parisiens, il y a peu de journalistes pour dénoncer un scandale qui pourtant devrait défrayer la chronique. Champion toute catégorie de la culture dans les années 80 et 90, le Parti socialiste s’était forgé une image de défenseur des arts et d’ami du patrimoine.

    A travers le très controversé Jack Lang, le parti avait imposé comme une constante incontournable le volet culturel, devenu une véritable arme politique, un relai entre socialisme, patrimoine et citoyens français. Mais aujourd’hui, les temps changent… mais dans une autre direction que celle annoncée par le célèbre slogan du président François Hollande. Le « maintenant », c’est en effet la destruction de façades datant de l’époque du plus célèbre préfet de Paris, Georges-Eugène Haussmann, qui avait remodelé sous le Second Empire la ville de Paris. Ainsi a disparu sur une centaine de mètres un pan du patrimoine architectural de Paris, sans compter une maison datant de l’époque de Louis XVI, rasée pour permettre à d’autres de faire fructifier leurs affaires. Le plus étonnant est que cette destruction va profiter au groupe LVMH, dont le patron n’est autre que M. Bernard Arnault. Pour mémoire, c’est un des hommes les plus riches du monde, sa fortune étant la première de France et d’après le classement du magazine Forbes, à la 10e position mondiale en 2013… soit la bagatelle d’environ 29 milliards de dollars, rien que cela. L’homme est aussi connu pour être l’un des amis proches de Nicolas Sarkozy dont il fut en 1996 l’un des témoins lors de son premier mariage avec Cécilia Sarkozy. Il fit même partie des invités du tristement célèbre « banquet de la victoire » au Fouquet’s un soir d’élection présidentielle en 2007.

    En avalisant la destruction de ce patrimoine rue de Rivoli, Bertrand Delanoë montre bien que derrière les batailles médiatiques, les clivages politiques entre la droite et la gauche n’existent plus depuis de nombreuses années. Le projet aurait toutefois dû attirer l’attention du maire et de son équipe. En détruisant irrémédiablement ce patrimoine historique, la mairie de Paris démontre qu’une porte a été ouverte, une ouverture très dangereuse vers un non-respect total des intérêts immédiat de la ville de Paris et de ses habitants. Cette ville, nous le rappelons, est la plus visitée au monde… son patrimoine est donc son plus précieux capital. Dans un pays qui accueille plus de 80 millions de touristes chaque année, nous pouvons sérieusement nous demander : « mais comment peut-on raser des pans de notre histoire à l’heure actuelle ?

    La suite dans  La voix de Russie   http://www.actionfrancaise.net

  • Ces intellectuels qui pensent à contre-courant

    Le Figaro Magazine - 25/05/2013

    Ils sont de gauche ou de droite. Rien ne les réunit, si ce n'est qu'ils ont en commun d'affronter les préjugés dominants, et parfois ceux de leur propre famille d'idées.

    SYLVIANE AGACINSKI

    Contre l'homoparentalité
    Agrégée de philosophie, elle est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages. Les derniers tournent autour d'une réflexion sur les rapports entre les sexes, question pour laquelle les médias la sollicitent fréquemment. Mais Sylviane Agacinski est aussi de gauche. Comme son mari, épousé en 1994 : Lionel Jospin. Dans Politique des sexes, en 1998, elle a pris position pour la parité : normal, pour la femme d'un Premier ministre socialiste. Mais depuis 2012, on l'a entendue répéter sur tous les tons son hostilité à la gestation pour autrui (GPA) et à l'adoption par les couples homosexuels, incriminant les « intérêts catégoriels » et la « pression militante » qui ont pesé sur l'élaboration de la loi Taubira. Rue de Solferino, il y en a qui ont toussé.

    ALAIN FINKIELKRAUT

    Le philosophe qui pèse ses mots
    Invité à la télévision, le 8 avril dernier, alors que l'on venait d'apprendre la mort de Margaret Thatcher, Alain Finkielkraut n'hésitait pas à affirmer que les réformes de la Dame de fer « avaient sans doute sauvé l'Angleterre d'un déclin inexorable », tout en regrettant son « extrême brutalité ». Et tout en s'avouant choqué par l'affaire Cahuzac, le philosophe insistait : il ne se joindrait pas à un emballement grégaire contre l'ancien ministre. Qu'il s'agisse de l'école, de l'effondrement de la culture générale ou des échecs de l'intégration, « Finkie » est comme ça : il pense à contre-courant, il pense bien, et il pense loin. Mais même s'il lui arrive, pour notre plus grand bonheur, de se mettre en colère, il veillera toujours à employer le mot juste, et à ne jamais perdre le fil de la raison.

    ÉLISABETH BADINTER

    Bas les voiles
    Agrégée de philo elle aussi, admiratrice des Lumières et chantre du féminisme, l'épouse de Robert Badinter est tout le contraire d'un esprit réactionnaire. Aujourd'hui, par exemple, elle plaide pour la GPA, jugeant le statut de mère porteuse aussi naturel qu'un autre. Mais la philosophe est aussi la marraine de la crèche Baby-Loup. Alors, au mois de mars dernier, quand la Cour de cassation a annulé le licenciement de l'employée de cette crèche qui avait refusé d'ôter son voile islamique, Elisabeth Badinter a vu rouge : « Les Français, a-t-elle déclaré, ont le sentiment qu'on leur demande de tolérer l'intolérable et de changer radicalement les us et coutumes du pays. » Des mots qui font du bien quand ils viennent de la gauche.

    ÉLISABETH LÉVY

    Et en plus elle cause
    A la radio ou à la télévision, elle fait partie de la petite escouade de journalistes qui ne pensent pas comme les autres. C'est assez pour lui valoir de solides inimitiés, ce qui ne l'effraie pas une seconde, au contraire. N'ayant jamais oublié qu'elle vient de la presse écrite, et aimant sa liberté, façon diplomatique de dire qu'elle n'aime pas recevoir les ordres d'un patron, Elisabeth Lévy a fondé, en 2007, un site internet (causeur.fr) où elle rassemble une belle brochette de chroniqueurs qui résistent au terrorisme intellectuel. Depuis le mois dernier, tout en maintenant son site, Causeur est devenu en plus un mensuel vendu en kiosque. Dans son dernier édito, Elisabeth Lévy déplore que la postmodernité ait réinventé le délit d'opinion.

     OLLIVIER POURRIOL

    Dans les coulisses de Canal+
    En 2011, Ollivier Pourriol, agrégé de philosophie quadragénaire, est recruté par Canal+ comme chroniqueur littéraire au « Grand Journal », l'émission phare (diffusée en clair) de la chaîne cryptée. Un bon salaire pour apporter « de la hauteur, un éclairage différent, un truc intelligent, un point de vue sans compromis » : comme job, il y a pire. Au bout d'un an, où on l'a peu vu à l'écran, le vacataire tombe de sa chaise : il n'est pas reconduit pour la saison suivante. Dans On/off (Nil), Pourriol brosse un portrait sans pitié de Michel Denisot (« un super-prédateur ») et raconte les coulisses de l'émission, la « promo people » en guise de critique cinéma ou les livres qu'on n'a pas lus mais dont il faut parler parce que l'auteur est un copain. On peut lire ce témoignage comme un règlement de comptes peu élégant, ou comme une dénonciation salubre de la pire face de la télévision.

    MICHÈLE TRIBALAT

    Les chiffres qu'on nous cache
    Cela fait plus de trente ans que Michèle Tribalat s'est spécialisée dans l'étude des flux migratoires. Longtemps la question n'a eu aucun caractère polémique, jusqu'à ce que le Front national entre dans l'arène. Un jour, la démographe a été accusée de « racisme » par un collègue de l'Institut national d'études démographiques (Ined) parce qu'elle utilisait, dans ses travaux, les catégories d'« appartenance ethnique » et d'« origine ethnique ». Elle s'est défendue devant la justice et a poursuivi son chemin. Michèle Tribalat n'appartient à aucun parti. Elle se contente de traduire en courbes et en tableaux la réalité de qui naît, vit et meurt en France. Mais comme les chiffres qu'elle dévoile sont effarants, cette experte dérange. Ces jours-ci, elle travaille à son prochain livre, Assimilation, la fin d'un modèle, qui va bientôt paraître aux Editions du Toucan.

    ROBERT MÉNARD ET DOMINIQUE JAMET

    Les empêcheurs de penser en rond
    Journaliste, cofondateur de Reporters sans frontières, Robert Ménard a commencé sa carrière à gauche. Et puis il a changé... Ces dernières années, à force de défier le politiquement correct, il s'est fait successivement débarquer de RTL, de Sud Radio et d' i-Télé. Un chroniqueur sans moyen d'expression étant comme un cavalier sans cheval, il a fondé Boulevard Voltaire (www.bvoltaire.fr), un site de débats, en octobre 2012, avec Dominique Jamet, essayiste et ancien journaliste au Figaro et au Quotidien de Paris. Ce tandem garantit la pluralité de leur site.

    MALIKA SOREL-SUTTER

    L'intégration, grande cause nationale
    « Même s'il s'élève dans l'échelle sociale, un enfant de l'immigration ne sera à terme adopté par la communauté nationale que si, et seulement si, il est perçu par les Français comme partageant leur conception de principes fondamentaux tels que la liberté individuelle, l'égalité homme-femme, la fraternité, la laïcité, la liberté d'opinion. » Ces lignes, parues dans Marianne le 9 mars dernier, sont signées de Malika Sorel-Sutter. Née en France de parents algériens, diplômée de l'école polytechnique d'Alger, cette femme courageuse, membre du Haut Conseil à l'intégration, tient sur l'éducation, la famille et l'immigration un langage qu'on aimerait entendre plus souvent dans le monde politique.

    LAURENT OBERTONE

    Alerte à l'ensauvagement
    Sortie au mois de janvier, La France Orange mécanique, de Laurent Obertone, était en rupture de stock le jour même de sa mise en librairie. Cet essai a mené son auteur dans la liste des best-sellers et devant les caméras de Ruquier. Le message du livre est symbolisé par trois données : 13 000 vols, 2 000 agressions et 200 viols sont commis chaque jour en France. Les citoyens le savent et l'éprouvent quotidiennement, tandis que les élites détournent les yeux : nous assistons à « l'ensauvagement » de notre société. Cet indispensable constat dressé, il reste à trouver la solution pour s'en sortir.

    Jean Sévillia  http://www.jeansevillia.com

  • Hollande et Valls ont 1700 ans de retard

    Il semble bien que la police politique du pouvoir socialiste ait reçu des ordres imbéciles, pour lancer une vague de persécutions contre les catholiques, lesquels refuseront toujours de s'incliner devant ce chiffon de papier qu'est la loi sur le mariage des invertis, cette moderne idole. Tout se présente comme au temps des grandes persécutions : une belle et pacifique détermination, mais sans faille, du côté des victimes - agents provocateurs mêlés aux forces dites de l'ordre - affolement toujours croissant des bourreaux furieux de voir qu'ils perdent la partie - volonté de minimiser l'adversaire chrétien voire de l'amalgamer avec les casseurs que les mêmes forces de d'ordre n'ont pas su combattre quelques jours plus tôt dans une bagarre pour une équipe de foot. Il suffit de voir sur internet les images de quelques combats de rue de ces derniers jours pour être écœuré des missions que le pouvoir avait confiées aux policiers contre des personnes de tous âges, parfois des enfants, qui se contentaient de clamer leur foi catholique et leur amour de la famille avec un papa et une maman et dont la seule arme était le chapelet. Certains furent arrêtés seulement parce qu'ils portaient un tee-shirt de la Manif pour tous. La plupart des Veilleurs, le soir du dimanche 25 mai sur les Invalides, ont été raflés, jetés dans des charrettes ou plutôt des camions de police, puis emmenés au poste où, débordées, les autorités n'eurent plus qu'à les entasser à vingt ou trente dans des locaux crasseux et nauséabonds prévus pour dix.
    Comment ne pas se souvenir des persécutions de jadis, dont Jésus-Christ nous a prévenus : « Si le monde vous hait, savez que, Moi, il m'a pris en haine avant vous. Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait, mais parce que vous n'êtes pas du monde, puisque Mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison le monde vous hait. Rappelez-vous la parole que Je vous ai dite : le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils M'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront (1) ». Mais François Hollande n'a pas la taille d'un empereur romain, et Manuel Gaz (pardon : Valls) n'est qu'un minable petit flic gazeur, comparé aux gouverneurs et aux préfets romains : leur répression est caricaturale, et à trop jouer avec les nerfs des catholiques, ils pourraient le regretter un jour amèrement. En cette année 2013, il se trouve justement que nous commémorons le 1700e anniversaire de la fin des persécutions romaines : constatant enfin que, selon le mot de Tertullien, « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » - ce dont Hollande et Valls ne semblent pas encore avoir pris conscience -, les autorités païennes elles-mêmes avaient deviné l'inutilité des persécutions. C'est ce qui permit à l'empereur Constantin de signer au printemps 313, avec son co-empereur Licinius, le fameux édit de Milan qui reconnaissait pour la première fois la liberté de conscience à tous leurs sujets.
    Notons que l'édit de Milan intervint au moment où la haine du christianisme semblait devoir redoubler. Il est instructif d'étudier comment Dieu s'y prend pour diriger les événements lorsque tout semble perdu et que les hommes l'implorent désespérément.
    CONSTANTIN, L'HOMME QUI FAILLIT BIEN NE JAMAIS ÊTRE EMPEREUR
    On était alors en très Bas-Empire, l'Empire étant gouverné par deux Augustes et deux Césars - on appelait ce régime à quatre têtes la tétrarchie (2). Le César Constance Chlore devint Auguste en 305, son pouvoir s'étendant sur l'ouest européen, l'Espagne, la Gaule et sur la Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne). Constantin, fils de Constance Chlore et de sa première épouse Hélène (une chrétienne !), né en 272, faillit bien n'être jamais empereur car Maximien Galère, gendre de l'empereur Dioclétien, obtint de celui-ci, très fatigué, que les futurs Césars fussent, non point, comme on s'y attendait, les fils des deux Augustes, Constance Chlore et Maximien Hercule, soit, respectivement, Constantin et Maxence, mais Sévère et Maximin Daïa, neveu de Galère. Si   VAuguste   d'Occident,   Constance Chlore, semblait bien décidé à arrêter les poursuites contre les chrétiens gaulois, bretons ou espagnols, et si le César Sévère aligna sa position sur celle de son Auguste, il n'en fut pas de même en Orient, où l'Auguste Galère multiplia les mises à mort et les noyades de chrétiens. Son César Maximin Daïa, quant à lui, essaya d'imiter Constance et Sévère et d'apaiser les violences exercées à rencontre des chrétiens, pensant que la douceur ferait revenir ceux-ci à la religion des dieux. Puis en 306, soudain, Maximin se remit à infliger les pires souffrances aux chrétiens d'Orient, raffinant encore leurs supplices, si bien que Galère, ne voulant pas voir que l'exemple des martyrs enflammait les esprits généreux et suscitait toujours de nouvelles vocations, se prit à espérer bientôt voir la persécution rétablie dans l'empire tout entier. Car Constance Chlore était très malade, du reste, il expira le 25 juillet 306, mais en accomplissant un dernier exploit : celui, au risque de mécontenter Galère, de faire introniser par ses troupes son fils Constantin César. Galère explosa de colère mais, ne pouvant risquer une nouvelle guerre civile, il donna finalement son approbation, puis se vengea en renforçant la législation d'exception contre les chrétiens en Orient. Et Maximin Daïa fit régner la terreur à Antioche.
    On semblait oublier le jeune Maxence, fils de l’Auguste à la retraite Maximien Hercule. Il ne rêvait que d'imiter le jeune Constantin rentré dans ses droits de César le glaive à la main. Galère, accumulant les erreurs et humiliant les Romains qu'il privait de leurs privilèges ancestraux, lui fournit l'occasion de se manifester. En octobre 306 Maxence se proclama empereur à son tour, et son père, sortant de sa retraite, accula au suicide le César Sévère, venu les déloger...
    Le pouvoir, non reconnu officiellement, de Maxence s'exerçait sur l'Italie et les provinces africaines de plus en plus menacées par Domitius Alexander. Pour l'instant, mieux valait ménager Constantin à qui fut promise une alliance avec Fausta, fille d'un second lit de Maximien, donc demi-sœur de Maxence. Or l’Auguste Galère déçu par le comportement de Maximin Daïa, venait de nommer son ami illyrien Valerius Licinius Auguste, puis il dut aussi faire proclamer, de peur de le voir entrer en dissidence, Maximin Daïa Auguste en Orient. Celui-ci, avec Galère, entreprit de restaurer les cultes païens ; les deux hommes rédigèrent un édit de persécutions plus cruel que jamais. Licinius, quant à lui, avait reçu les provinces danubiennes et s'était mis au diapason de ses collègues orientaux persécuteurs.
    Cette surabondance d'Augustes dévalués ne pouvait s'éterniser. Le vieux Maximien, toujours fâché avec son fils Maxence, tenta d'assassiner celui-ci mais il fut "suicidé" à Marseille en 310 dans des circonstances... suspectes. Le tour de Galère n'allait pas tarder à venir : atteint d'un cancer en phase terminale, il se tourna alors vers les dieux et, très superstitieux, il prit peur : se pourrait-il que, ses dieux semblant l'abandonner à son triste sort, il pût marchander avec le Dieu des chrétiens la vie et la santé contre l'arrêt des persécutions ? Dès l'automne 310 il mit en chantier un édit qui permettrait aux chrétiens d'exister sans qu'il pût être soupçonné de se repentir. L'édit parut le 30 avril 311, avec sa signature suivie de celles de Licinius et de Constantin. Manquaient celle de Maxence, toujours usurpateur, et celle de Maximin Daïa, lequel publia un rescrit annonçant la suspension des persécutions mais n'accordant pas aux chrétiens la reconnaissance officielle, le droit de réunion et de propriété, comme le prescrivait l'édit de Galère. Il y avait encore de quoi inciter à la méfiance, tandis qu'en mai 311 Galère finissait de mourir.
    Dès le printemps 312 les mesures du rescrit furent révoquées et la police religieuse se surpassa, les mutilations redevinrent le lot des fidèles du Christ. Mais ceux-ci, en pleine famine et épidémie de peste, prenaient soin d'enterrer les morts et de soigner les malades ; même les plus fanatiques des païens en furent émus ; leurs préventions tombèrent d'un coup. Maximin, lui, se battant à la frontière arménienne, fut vaincu : le Ciel se rangeait-il du côté des chrétiens ?
    En Occident, Maxence interrogeait les augures en parfait païen. Il en déduisit qu'il était temps pour lui de triompher de Constantin qui, de Trêves, lui faisait de l'ombre en Occident. Constantin, pour sa part, para au danger en contractant accord avec Licinius, auquel il promit la main de Constantia, une de ses sœurs, fille de Constance Chlore et de Théodora. Puis chacun se prépara à passer à l'action.
    L'expédition se présentait sous les plus noirs auspices pour Constantin, pendant qu'il fonçait vers les Alpes avec les troupes de Gaule, de Bretagne et d'Espagne, soit vingt à trente mille hommes, peut-être cent mille avec les supplétifs celtes et germaniques, alors que Maxence réunissait le double de guerriers bien entraînés et était sûr que les dieux marchaient avec lui.
    IN HOC SIGNO, VINCES !
    Alors Constantin, se souvenant de sa mère, Hélène, et de l'éducation chrétienne qu'il avait reçue d'elle, sentit que son destin se jouait dans ce combat : terrifié, il pria le Christ et attendit un signe : en entrant dans Rome, il vit dans le ciel une croix gigantesque, ruisselante de lumière, accompagnée d'un banderole sur laquelle apparaissaient les lettres : « In hoc signo, vinces ! » (Par ce signe tu vaincras). Tous les soldats présents furent témoins de l'apparition et en éprouvèrent une stupeur horrifiée. La nuit suivante, il vit en rêve l'archange saint Michel tenant la Croix et lui ordonnant d'en dresser une semblable aux enseignes de son armée. Ce que Constantin fit aussitôt. Quand le 28 octobre 312 les légions constantiniennes se heurtèrent à celles de Maxence sur la via Flaminia, au pont Milvius, elles jetèrent la panique et Maxence, qui ne s'attendait pas à un tel sauve-qui-peut, fut entraîné par sa cuirasse an fond du Tibre.
    L'incroyable venait de se produire en quelques minutes. Constantin entra dans Rome en triomphateur. L'Auguste Licinius rejoignit son nouvel ami et beau-frère à Milan, et l'Auguste Maximin Daïa fut sommé d'appliquer en Orient l'ultime édit de Galère.
    Constantin et Licinius, au printemps 313, signèrent l'édit de Milan reconnaissant la liberté de conscience à tous les sujets de l'empire, le libre accès des chrétiens à toutes les fonctions, et restituant toutes les propriétés ecclésiastiques confisquées. Encore fallait-il imposer l'édit de Milan dans l'ensemble de l'empire. Maximin, poursuivi par Licinius, dut abandonner ses troupes en perdition devant Héraclée, puis s'enfuit en Thrace où il s'empoisonna. Il ne restait donc que deux empereurs, Constantin et Licinius ; ils parurent d'abord s'entendre, mais Licinius prenait en Orient des mesures vexatoires pour les chrétiens : en septembre 323, vaincu devant Chrysopolis, il dut se soumettre à Constantin qui le fit discrètement étrangler. L'unité de l'empire était enfin rétablie...
    PONT MILVIUS, TOLBIAC, ORLÉANS...
    On n'assista point pour autant au triomphe éblouissant du christianisme ; vivre en paix était le seul vœu des chrétiens, et l'empereur Constantin lui-même ne voulait pas persécuter à leur tour les rites païens ! Seule comptait pour lui la sauvegarde de l'unité de l'empire. Sa politique fut très favorable aux chrétiens, et il intervint dans la vie de l'Église, qu'il voulait unie, comme un rouage de l'État, notamment en présidant le concile de Nicée en Bithynie qui condamna l'arianisme et définit la doctrine du Fils consubstantiel au Père, que Vatican II a balayée. Mais lui-même ne fut baptisé que sur son lit de mort en 337, et, semble-t-il, par un évêque arien.
    Mais Pont Milvius illustre bien la manière de Dieu, supplié par une prière confiante et insistante des fidèles, d'utiliser un homme bien placé pour mettre sa force au service du bien des âmes. Constantin invoqua le Dieu d'Hélène, comme un peu plus tard Clovis invoquerait le Dieu de Clotilde, et comme le roi de France légitime Charles VII fut bien inspiré d'écouter sainte Jeanne d'Arc victorieuse à Orléans. Mais nous, avons-nous assez prié pour être délivrés de Hollande, de Valls, et de la démocratie tout simplement ?
    Michel FROMENTOUX. Rivarol Juin 2013
    1) - Évangile selon saint Jean, XV, 18-20.
    2) - Nous empruntons la documentation qui suit au remarquable ouvrage d'Anne Bernet : Les chrétiens dans l'empire romain. Des persécutions à la conversion (Ier- IVe siècle) Perrin 2003, réédité en 2013 par Tallandier, Collection Texto.

  • Novlangue, LQR : La propagande du quotidien

    De modernité à gouvernance en passant par transparence, réforme, crise, croissance ou diversité : la Lingua Quintae Respublicae (LQR) travaille chaque jour dans les journaux, les supermarchés, les transports en commun, les «20 heures» des grandes chaînes, à la domestication des esprits. Comme par imprégnation lente, la langue du néolibéralisme s’installe : plus elle est parlée, et plus ce qu’elle promeut se produit dans la réalité.

    Créée et diffusée par les publicitaires et les économistes, reprise par les politiciens, la LQR est devenue l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre. Ce livre décode les tours et les détours de cette langue omniprésente, décrypte ses euphémismes, ses façons d’essorer les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens, son exploitation des «valeurs universelles» et de la «lutte antiterroriste».

    Désormais, il n’y a plus de pauvres mais des gens de condition modeste, plus d’exploités mais des exclus, plus de classes mais des couches sociales. C’est ainsi que la LQR substitue aux mots de l’émancipation et de la subversion ceux de la conformité et de la soumission.


    Novlangue - LQR - La propagande du quotidien par rikiai

    http://fortune.fdesouche.com