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culture et histoire - Page 1822

  • Gender : objection des parents en Espagne

    Leonor Tamayo, objectrice, mère de famille nombreuse, fut la coordinatrice de la campagne contre l’Education pour la Citoyenneté (EpC), contre le gender à l'école. Elle déclare :

     

    "Notre combat contre les enseignements idéologiques de l’ Education pour la Citoyenneté (EpC), que Zapatero a imposé avec sa réforme des programmes scolaires, a commencé il y a déjà sept ans. Dès le début, nous avons clairement vu que la meilleure arme dont nous disposions pour défendre le droit des parents à éduquer leurs enfants était l’objection de conscience, et que les parents eux-mêmes devaient être les acteurs de ce mouvement. Le rôle des grandes associations nationales, des partis politiques ou de l’Eglise devait être de les soutenir mais en aucune façon de se substituer à eux dans leur responsabilité de premiers éducateurs.

    La première étape de l’engagement fut l’édition d’un Guide pour parents, sous forme de questions réponses, permettant de percevoir la gravité du danger, la nécessité de se soulever contre celui-ci, la façon de le faire, tout en incluant quelques notions juridiques élémentaires.

    Nous nous sommes mis en relation avec toutes les associations nationales parentales, familiales et de la liberté de conscience, en leur demandant de soutenir l’initiative et de collaborer à la diffusion de ce guide. Le soutien a été unanime et il englobait les principales associations familiales, les associations officielles de parents des écoles catholiques (qui en Espagne ont un poids très important dans le système éducatif), la direction des centres de l’enseignement privé (le CECE).

    [...] Nous étions loin d’imaginer que notre résistance et notre projet deviendraient un mouvement social sans précédent en Espagne et probablement en Europe, même si nous le désirions et étions prêts à tout donner. En effet, nous ne nous attendions pas à l’énergie, au courage et à la fermeté des parents qui voient la liberté, leurs droits fondamentaux et surtout la formation et l’avenir de leurs enfants menacés. Voilà la clé du succès. [Lire la suite]"

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Jacques Bainville, le traité de Versailles et le retour de l’Allemagne

    Rares sont ceux à qui le nom de Jacques Bainville évoque encore quelque chose. Ce journaliste historien surprenait déjà ses instituteurs quand, encore écolier, il livrait des analyses sur la situation internationale dépassant parfois les leurs. Malgré sa stimulante et synthétique Histoire de France et d’autres ouvrages remarquables il est (trop peu) passé à la postérité comme un prophète. En 1920, il publia Les conséquences politiques de la paix, complément autant que réponse aux Conséquences économiques de la paix de John-Maynard Keynes et sans doute un des livres dont l’insuffisante lecture donne à l’histoire des allures de tragédie racinienne. Gardant à l’esprit que  « erare humanum est, perseverare diabolicum », je vais tâcher de présenter ici l’essence de cet ouvrage avant de démontrer les apports considérables que l’on peut encore tirer de sa lecture.

    Keynes dénonçait dans son ouvrage le traité de Versailles. La sévérité des sentences économiques (réparations, confiscations, occupations…) imposées à l’Allemagne défaite devait non seulement être improductive, feu le Reich devenant insolvable car ruiné et privé de toute perspective de redressement, mais même dangereuses pour l’Europe et le monde, la perturbation des échanges et l’instabilité empêchant toute reprise sérieuse de l’économie. On lira donc avec profit cette démonstration ainsi que la critique qu’y a apportée Etienne Mantoux (La paix calomniée-les conséquences économiques de M. Keynes). Retenons ici la thèse de Keynes : la paix est mal faite car la misère allemande parasitera l’économie générale et génèrera des frustrations chez les Allemands dont les traductions sociales et politiques ne pourront que rajouter à l’instabilité.

    Bainville s’accorde sur un point : la paix est mal faite. Il ne vilipende cependant pas la dureté du traité de Versailles. L’idée maîtresse des Conséquences politiques de la paix est la suivante : pour la France, la menace germanique doit toujours être amoindrie. Le danger de l’invasion orientale remontant selon lui aux mérovingiens[i] avait été amoindri par Mazarin[ii] qui offrit une garantie française au morcellement du Saint-Empire-Romain-Germanique lors du traité de Münster en 1648 – on verra là-dessus l’article de Bernard Chalumeau. L’unité allemande, d’abord faite contre le Premier Empire, trouva à s’exprimer en détruisant le Second. La rivalité teutonne plus que millénaire pèse lourd dans les ouvrages de l’auteur (Histoire de deux peuples, Napoléon, Louis II de Bavière…) et dans l’antigermanisme de l’Action française dont il fut l’un des plus talentueux représentants. Cette menace à l’est est une hantise, quarante millions de Français étant devenus créditeurs de soixante millions d’Allemands. L’occasion pour la France de se soulager pour longtemps de ce tracas était belle, les Hohenzollern ayant abdiqué, les empires ottomans et austro-hongrois ayant été dissous (et le tsar Nicolas II ayant goûté aux joies révolutionnaires), l’Allemagne reconnue coupable n’étant pas invitée à élaborer la paix qui la concernait d’abord.

    Le problème, pour Bainville, est justement que l’Allemagne fut snobée, que l’Allemagne fut condamnée, que l’Allemagne fut défendue par Keynes, que l’Allemagne fut, tout simplement. Il fallait profiter de la situation pour défaire l’œuvre de Bismarck, soit l’unité allemande autour de la maison prussienne de Hohenzollern. Or, assommer l’Allemagne, c’était lui donner reconnaissance dans l’après-guerre, au contraire des autres empires. Certes le fonctionnement impérial était abattu mais la réunion du Wurtemberg, de la Bavière, de la Saxe, etc., autour de Berlin laissait à l’est du Rhin un bloc massif alors qu’il eut été possible d’en décider le morcellement. La paix était donc trop dure pour ce qu’elle [avait] de doux, jetant une population dans une misère stérile, et trop douce pour ce qu’elle [avait] de dur, laissant à la même population un État fédéral qui devait servir tôt ou tard à jeter contre le monde une société écorchée. Bainville, comme Keynes, exprime son inquiétude de voir l’Allemagne renforcée historiquement par un traité sensé la réduire. L’un par humanisme, l’autre par réalisme, avaient bien compris qu’un Saxon repu était moins dangereux qu’un Allemand de Saxe affamé. La perspicacité de l’auteur va plus loin que cette équation selon laquelle misère et État central amèneraient menace sur la France. En gardant à Berlin le cœur d’un espace plus grand que la seule Prusse, il fallait prévoir que le principe des nationalités allait conduire aux revendications germaniques sur les Sudètes, le Holstein, Dantzig et même l’Autriche. L’Anschluss interdite en loi allait de soi en fait. Le même principe qui guidait la geste diplomatique de Wilson devait amener au désordre dans les Balkans convoités par l’Autriche, l’Italie et la Yougoslavie. L’histoire nous apprend combien était puissante la réflexion de Bainville et combien on doit rire au nez de ceux qui lui crachent dessus parce qu’il disait « Vive le Roy ». Je ne voudrais pas priver les lecteurs du bonheur amer qu’offre la lecture de l’ouvrage. Il me semble toutefois important de souligner que sa lecture par les signataires du palais des glaces aurait pu aboutir à un entre-deux guerres très différent. Cette perspicacité ne trouva pas d’auditeurs chez ceux qui donnaient des gages aux électeurs par le fameux « l’Allemagne paiera ! ». On n’a encore jamais vu des hommes mettre au feu les assignats truqués qui les faisaient manger. On peut aussi admettre qu’une réaction vengeresse qui faisait de l’Allemagne le coupable voulait que ce fût l’Allemagne qui fut lapidée. Le sang-froid et la vision de long terme pourrissent dans le cimetière des idées depuis bien longtemps. Sachant qu’il est toujours facile de juger des faits à un siècle d’intervalle, je ne me permettrais pas de condamner les dirigeants de l’époque mais en tant que Français et en tant qu’être sensible, je trouve à mes regrets un air de légitimité. Depuis Polybe, on sait que la critique est aisée mais l’art difficile. Contentons-nous donc de voir ce que l’historien de l’Action française a à nous apporter aujourd’hui

    Le plus évident des apports est déjà bien connu depuis que les totalitarismes font couler de l’encre. Jamais la maltraitance économique ne permet de dompter un peuple. Elle est au contraire le plus sûr moyen de s’assurer son hostilité la plus radicale. Si les attaques portées dans Mein Kampf contre la France ont trouvé des récepteurs dans la population allemande, cela est autant une affaire d’assiettes vides que de cimetières pleins. Ni la pérennité de la paix, ni l’intérêt de la France ne se trouvèrent assurés en 1919. Il faut donc, dans la gestion des conflits, penser non seulement à vaincre mais aussi à garantir les acquis (égoïstes ou non) par une conclusion raisonnable qui préfère la justice à la vengeance et l’apaisement à la brutalité dialectique. Ce propos relève de l’évidence aujourd’hui. Ce n’était pas le cas dans l’Europe en larmes et puant la mort d’où écrivait Bainville. Ce qu’il y a d’intéressant dans l’ensemble de son ouvrage n’est d’ailleurs pas un appel au pacifisme et à la fraternité idéalisée. Il faut profiter de la paix, mais il faut le faire avec justesse, ce que ne permet pas l’étranglement économique des vaincus. Aussi propose-t-il de frapper la menace germanique au cœur sans trop compromettre le niveau de vie de la population.

    La situation se résume en fait à un dialogue violent dont on croyait s’épargner les douleurs en réduisant l’interlocuteur au silence. Bainville propose de dissoudre l’interlocuteur allemand pour que la France traite à l’avenir avec un amas de puissances mineures entre lesquelles la discorde pourrait être semée. Aujourd’hui encore, chaque candidat à la domination joue du particularisme local contre les Nations (voir notre article sur les identités régionales). C’est le sempiternel « diviser pour mieux régner ». Il y avait de bonnes raisons de miser sur cette stratégie, l’Allemagne étant fédérale depuis le Saint Empire romain germanique jusqu’à la confédération du Rhin et n’ayant été dominée par la Prusse que grâce au génie de Bismarck et au prix de l’Autriche. La proposition ne manquait donc ni de justification historique (la France ne faisant que défaire par Clemenceau ce que Napoléon avait déclenché), ni de possibilité d’application concrète. Mais comme dit précédemment, ratifier devant Lloyd Georges l’occupation de la Ruhr et la confiscation des moyens militaires, c’était insidieusement ratifier devant l’histoire la pérennité de l’Allemagne, au grand bénéfice de l’Angleterre notamment. On ne saura jamais dans quelle mesure l’application des Conséquences politiques de la paix aurait changé l’histoire. On peut toutefois les relire pour obtenir de l’avenir quelque avantage.  Il s’agira d’abord de faire preuve de méfiance envers toutes les divisions que l’on tentera d’imposer à la France, sachant désormais que la pseudo libération d’une tutelle centrale ne sert en fait que le déclassement géopolitique vis-à-vis des « libérateurs ». Cette attention portée à l’unité vaut autant pour le régionalisme (voir à ce sujet Minorités et régionalismes de l’excellent Pierre Hillard) que pour la question religieuse. La fracture avec les musulmans que les fainéants et les imbéciles prétendent inéluctable devra compter sur les musulmans patriotes des « Fils de France », de Yacine Zerkoun et de tant d’autres qui prient cinq fois par jour pour leur foi et soixante fois par heure pour le pays que nous partageons. La France a d’autant plus de raison de balayer d’un revers de main ces invitations à l’éclatement que son histoire est toute différente de celle de sa voisine.

    Passée cette prudence, il nous faut user du principe de morcellement face au prédateur composite en quête d’hégémonie et qui est le véritable adversaire. La division de l’Allemagne n’était pas souhaitable pour l’envahir avec plus de facilité mais pour laisser à la France suffisamment de forces pour continuer à jouer sa partition dans le concert des nations. La même pièce se joue aujourd’hui avec des acteurs différents.  Quelques éclatements peuvent donc jouer en notre intérêt :

    1. Une multipolarité géopolitique qui ne cède pas plus au droit-de-l’hommisme atlantiste qu’à la désertion par les puissances moyennes de la scène internationale.
    2. Un retour du politique  qui fractionne les blocs, à commencer par l’Union européenne telle qu’elle se présente aujourd’hui et pour éviter la constitution d’un État-marché mondial et uniformisé où les États-nations ne seraient plus que les législateurs de quelques grandes carcasses en quête de profits
    3. Une rupture manifeste des producteurs avec une oligarchie égoïste non pour affaiblir des États mais pour enrayer leur action dans un processus de prédation

    En somme, les ruptures verticales de Marx et les ruptures horizontales des enracinements territoriaux. Quel regret à rompre avec une femme qui vous trompe tout en détruisant votre maison avec votre argent ? En 1919, il s’agissait donc de se libérer d’une inquiétude pour être réactif et effectif dans les autres questions internationales. Aujourd’hui, il s’agit de mettre en évidence les lézardes immenses d’un système grotesque qui contredit le réel et dont l’arrogance causera la perte. Il ne s’agit plus de détacher Kiel et Berlin mais de détacher les bras et les têtes d’une exploitation généralisée et qui fait disparaître irrémédiablement les constructions culturelles qui permettent au genre humain de ne pas traverser les âges la tête baissée, enfouie dans une capuche. Puisqu’il prétend être mondial, le nouvel ordre permet de rassembler mondialement face à lui. Il ne s’agit pas de créer un ONU supplémentaire  mais de  multiplier les indépendances puissantes, appuyées sur les identités d’une part et les forces de production réelles d’autre part. On voit aussi, à la lumière de Bainville, le danger des fausses solutions. Asphyxier l’Allemagne ne menait à rien de bon durablement. Prétendre réguler par la négociation des forces qui démontrent constamment leur absence de raison et de bon sens semble tout aussi vain. Il n’y a pas de sauvegarde durable sans implosion du moloch mondialisé. Il n’a pas de frontière mais est attaquable sur des territoires que l’on connaît déjà. La machinerie complexe qui inquiétait Péguy autant que Bernanos repose sur des consentements et des soumissions. La rébellion, paradoxalement égoïste et solidaire, lui serait donc fatale mais, comme toute révolte, elle appelle vigueur et caractère, fournitures disponibles au seul magasin de l’histoire.

    Certains crieront au bellicisme, diront comme François Mitterrand que « le nationalisme, c’est la guerre » et que le modèle candidat à l’hégémonie est préférable à l’incarcération des Pussy Riot ou à l’Iran nucléaire. Je leur demanderai de bien vouloir me dire quand le monde a-t-il été pacifique et de me montrer qu’il n’y a pas de violence dans cette fonte totale de l’Homme dans le moule du facteur travail. Le plus sourd des aveugles ne pourrait voir dans l’histoire la plus récente l’action d’un bienfaiteur aux ailes blanches planqué dans le ciel d’une « skyline » quelconque. Peut-être que le retour des identités amènera de nouvelles engueulades. Est-il préférable de ne plus pouvoir parler ?

    Guillaume Enault http://www.lebreviairedespatriotes.fr

    [i]Ce continuum, développé notamment dans son Histoire de France  et dans son  Histoire de deux peuples continuée jusqu’à Hitler, relève clairement de l’anachronisme et d’une lecture téléologique de l’histoire.

    [ii]Il continua ainsi l’œuvre diplomatique du cardinal de Richelieu.

  • LE SECRET C’EST DE TOUT DIRE


    Pièces et Main d’Oeuvre, atelier de bricolage pour la construction d’un esprit critique à Grenoble, agit depuis l’automne 2000 de diverses manières : enquêtes, manifestations, réunions, livres, tracts, affiches, brochures, interventions médiatiques et sur Internet, etc.
    Pièces et Main d’Oeuvre n’est pas l’enseigne d’un collectif, mais d’individus politiques. Nous refusons la bien-pensance grégaire, qui n’accorde de valeur qu’à une parole réputée "collective", pour mieux la réduire au conformisme, à la paresse et à l’incapacité, dans l’anonymat du groupe. Nous ne souhaitons pas de gens "qui fassent partie", mais - au contraire - nous allier chaque fois que possible et nécessaire avec d’autres "qui fassent " par eux-mêmes.
    De même que nous refusons de nous identifier autrement qu’aux anonymes, ceux qui n’ont jamais la parole, nous refusons l’expertise, cette ruse du système technicien pour dépolitiser les prises de décisions et déposséder les sociétaires de la société de leur compétence politique. Ce refus vaut pour la "contre-expertise", cette ruse du système technicien pour infiltrer et retourner les oppositions à la tyrannie technologique.
    En bref : nous considérons que la technologie - non pas ses "dérives"- est le fait majeur du capitalisme contemporain, de l’économie planétaire unifiée. La technologie est la continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens. Si la police est l’organisation rationnelle de l’ordre public - de la cité - et la guerre un acte de violence pour imposer sa volonté à autrui, cette rationalité et cette violence fusionnent et culminent dans la technologie, par d’autres moyens. La technologie, c’est le front principal de la guerre entre le pouvoir et les sans-pouvoir, celui qui commande les autres fronts. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres fronts, mais que chaque innovation sur le front de la technologie entraîne en cascade une dégradation du rapport de forces entre le pouvoir et les sans-pouvoir sur tous les autres fronts.
    Quant à notre pratique, nous savons qu’on ne gagne pas toujours avec le nombre, mais qu’on ne gagne jamais sans lui, et moins encore contre lui. Nul à ce jour n’a trouvé d’autre moyen de transformer les idées en force matérielle, et la critique en actes, que la conviction du plus grand nombre. Nous soutenons que les idées sont décisives. Les idées ont des ailes et des conséquences. Une idée qui vole de cervelle en cervelle devient une force d’action irrésistible et transforme le rapport des forces. C’est d’abord une bataille d’idées que nous, sans-pouvoir, livrons au pouvoir, aussi devons-nous être d’abord des producteurs d’idées.
    Pour produire des idées, nous nous appuyons d’abord sur l’enquête critique, aliment et condition première, quoiqu’insuffisante, à toute action. Si la critique fait feu de tout bois, ce bois c’est l’enquête qui l’amasse. Si nous avons semé quelques doutes, par exemples sur les nanotechnologies et les technologies convergentes, sur la biométrie, les RFID et les neurotechnologies, sur le téléphone portable et nombre de sujets connexes, sur la destruction du territoire, la cannibalisation de "l’écosystème" par le système technicien, c’est à force d’enquêtes, de harcèlement textuel, d’interventions lors d’occasions officielles.
    Une critique dont on peut énoncer quelques lignes élémentaires : Anticiper. Contester à propos, avant coup plutôt qu’après coup - les nanotechnologies par exemple. Etre offensif plutôt que défensif. Faire la différence en se concentrant sur le point aveugle de la critique, plutôt que faire nombre en clabaudant en choeur des évidences. S’emparer des symptômes d’actualité pour remonter à la racine des maux. Instruire à charge, en laissant au système qui en a plus que les moyens le soin de sa défense. Ne jamais dénoncer les malfaisances sans dénoncer les malfaiteurs. Ne jamais répondre à leurs manoeuvres de diversion et de récupération. Ne jamais lâcher le front des nécrotechnologies.
    Ainsi formons-nous l’espoir qu’à Grenoble et ailleurs se multiplient les enquêteurs et les enquêtes, liant le local au global, le concret à l’abstrait, le passé au futur, le particulier au général, afin de battre en brèche la tyrannie technologique, et d’élaborer de technopole à technopole une connaissance et une résistance communes.

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/

  • L’’énigme Louis XVI

    Reste-t-il encore à dire, à raconter, à comprendre, deux cent treize ans après sa mort, sur le destin de Louis XVI ? Oui, à n’en pas douter, puisque deux biographies du Roi, ouvrages majeurs l’un et l’autre, sont parues en quelques mois. Après celle, magistrale, lucide, implacable, synthèse remarquable d’intelligence du professeur de Viguerie (Le Rocher, 2004), voici celle de Jean-Christian Petit-fils, non moins brillante, non moins précieuse, non moins forte, mais qui aborde l’homme, privé et public, ainsi que la période, sous un autre angle et avec plus d’ampleur.
    Impénétrable et déroutant
    Le fait est qu’il existe un malentendu profond, puis tragique autour de la personnalité du roi-martyr, et que ce malentendu, qui contribua à le conduire à sa perte, ne s’est nullement dissipé au fil du temps, même si l’historiographie tend désormais à lui rendre justice.
    Louis XVI fut et demeure, pour ses proches, pour ses contemporains, pour la postérité, une irritante ou douloureuse énigme. Il existe un malaise flagrant autour de ce grand garçon maladroit et sans charme, que l’ordre de succession ne destinait pas à régner, ou du moins pas si jeune. Son entourage, ses parents, son grand-père Louis XV, ses gouverneurs, la Cour, ce pays sans pitié, ne virent, pour la plupart, pas plus loin que les apparences, et le jeune prince, condamné d’emblée sur la foi de son physique dénué de prestige, de sa maladresse et de sa timidité, ne se vit pas accorder la confiance et les soutiens dont il avait un cruel besoin. Quoi d’étonnant, alors, à ce que cet adolescent, dont Jean-Christian Petit-fils souligne les hautes qualités et aptitudes intellectuelles, se soit replié sur lui-même et n’ait pas eu l’audace de révéler au grand jour une intelligence et des capacités que les autres ne lui découvraient pas ?
    Le duc de Berry joua de malchance en ce domaine dès son enfance. La beauté et la grâce de son aîné, le duc de Bourgogne, mort à dix ans de tuberculose, l’avaient éclipsé, et la disparition de son frère, au lieu de lui donner sa chance, prêta à des comparaisons pénibles. Les trépas rapprochés de ses parents, en le livrant au désastreux éducateur que fut le duc de La Vauguyon, fâcheux mélange d’ambition insatiable et de bigoterie effrénée, le privèrent de la formation dont il avait besoin ; il tenta de pallier seul, par la suite, les lacunes criantes, et Petit-fils souligne qu’en maints domaines, il y parvint brillamment. Ce rattrapage était loin d’être achevé lorsque la variole emporta Louis XV et Louis XVI pas assez mûr encore, ni d’un caractère assez affirmé pour oser, connaissant ses failles, mettre en valeur ses forces. Ce n’est point anecdotique, car, ainsi que le souligne le biographe, cette mauvaise image, fausse au demeurant, du jeune roi, lui colla à la peau jusqu’à la fin et lui aliéna les sympathies. Ne pouvant montrer ce qu’il valait, Louis XVI s’enferma alors dans un personnage impénétrable et déroutant, comme il l’avoua à Malesherbes : « J’aime mieux laisser interpréter mes silences que mes paroles. » Ce choix d’introverti n’était pas le bon.
    Apparence trompeuse
    L’un des axes du livre de Petit-fils est en effet cette dichotomie entre la vraie personnalité du roi, pour autant qu’il soit possible de l’appréhender dans sa complexité et ses mystères, et l’image que les autres s’en font, et qui est injustement très négative. Or, au bout d’un certain temps, Louis XVI, victime d’une espèce de dégoût, de dépression, ne cherchera plus à corriger cette apparence trompeuse. Manque de volonté, comme ses professeurs le lui reprochaient déjà en son enfance, que la fatigue aggrava au mauvais moment, le laissant désarmé face aux crises. Cependant, et c’est le pire, même au sommet de ses succès, au lendemain de la victoire américaine, quand il devait être au faîte de sa popularité, le souverain ne sut pas, ou ne comprit pas, la nécessité de gérer son image, de s’imposer dans ce personnage de triomphateur qui l’aurait tant aidé. Comme il ne sut ni ne put, alors que son voyage à Cherbourg lui avait prouvé le lien persistant et puissant qui l’attachait encore au pays réel, à défaut du pays légal, se servir de cet amour du peuple et de sa facilité de communication avec les humbles pour redresser la situation en sa faveur.
    À la différence des biographes qui l’ont précédé, Petit-fils ne cède pas à la compassion, pas plus qu’il ne condamne abruptement tous les faits et gestes royaux. Il les analyse, avec finesse et humanité, arrivant à un portrait aussi ambivalent, du reste, que toute la personnalité royale. Louis XVI, homme privé, apparaît admirable en bien des domaines, attachant, plein de vertus profondes. Louis XVI, roi de France, en dépit de ses talents et de ses facultés, se révèle toujours en dessous de son rôle, bien qu’il soit tout à fait apte à le remplir magnifiquement…
    Contradictions
    De là procèdent les échecs successifs. Conscient des défis de l’heure, de l’urgente nécessité de moderniser, à l’approche du XIXe siècle, les structures de l’État et de la monarchie, souvent d’une grande ampleur de vues qui ferait de lui, s’il réussissait, un réformateur prodigieux, Louis XVI, quand il veut passer à l’acte, ne sait imposer ni ses choix, ni ses idées, ni les hommes qu’il a nommés pour les mettre en œuvre. Il abandonne Turgot, puis Calonne, dont dépend pourtant l’ultime espoir d’une « révolution royale » qui nous aurait épargné l’autre, se laisse imposer le lamentable Loménie de Brienne, et court enfin à la catastrophe. En parallèle des analyses psychologiques et des scènes d’intimité, Petit-fils peint en ces chapitres-là une galerie de portraits de ministres et de grands commis, parfois au vitriol, parfois tout en nuances, en même temps que de grands tableaux de la France, de l’Europe, de la société de l’époque, de l’évolution de la pensée et des mœurs d’une clarté parfaite.
    Ces contradictions qui semblent faire partie intégrante de la personnalité royale se retrouvent encore dans l’attitude de Louis XVI face à la Révolution. Prêt à des concessions assez larges et assez nombreuses, qui dressent contre lui les partisans de la Contre-Révolution immédiate, le roi s’y prend cependant si mal qu’il incarne, aux yeux de la gauche révolutionnaire, le défenseur de la réaction… Ainsi se met-il tout le monde à dos par ses incertitudes, ses hésitations, ses revirements. Son attitude dans l’affaire de la constitution civile du clergé en est l’illustration, qui lui aliène sans retour les ennemis de l’Église sans lui concilier les catholiques, échaudés en dépit de sa rétractation après avoir eu connaissance de la condamnation romaine. Au-delà de l’aspect politique, et des difficultés qu’une telle décision entraînerait auprès des autorités de la République, c’est bien cette première approbation de l’acte schismatique qui, depuis la Restauration, a fait systématiquement écarter par Rome toute possibilité d’une béatification du roi, sa mort sur l’échafaud ne semblant pas suffire à effacer une faute contraire à la vertu de force dans sa plénitude…
    Quoi qu’il en soit des erreurs, des imperfections et des faiblesses du roi, Jean-Christian Petit-fils, dans une conclusion argumentée, souligne combien le malaise de la France vis-à-vis de Louis XVI, en deux siècles, ne s’est pas apaisé. Le crime du 21 janvier n’a fait que l’amplifier. Nous n’avons pas fini d’en payer les conséquences.
    Commissaire au Châtelet
    Le roman historique, par les libertés qu’il accorde, permet d’approfondir des aspects interdits à l’historien, et de brosser des tableaux de genre. Jean-François Parot excelle ainsi à faire revivre la Cour et la ville des années 1770 à travers les enquêtes de Nicolas Le Floc’h, commissaire au Châtelet, et légitime héritier du marquisat breton de Ranreuil. Tandis qu’une précédente aventure du héros, Le crime de l’hôtel Saint-Florentin, paraît en édition de poche, un nouveau volume, Le sang des farines, vient de sortir en librairie. Toutes deux se déroulent au commencement du règne de Louis XVI. Dans la première, en mai 1774, Le Floc’h, en mauvaise posture depuis la mort du Bien-Aimé et la disgrâce inattendue de Sartine, se voit prier d’enquêter, avec toute la discrétion requise, sur un crime épouvantable commis dans la propre demeure du duc de La Vrillière, nouveau ministre. Or, tous les indices concordent pour faire porter les soupçons sur ce puissant seigneur. De quoi faire d’emblée trembler le trône d’un roi de vingt ans éperdu de timidité envers lequel Le Floc’h se sent une tendresse quasi-paternelle.
    Printemps 1775 : l’un des plus froids du siècle, venant après un hiver interminable qui a réveillé toutes les vieilles craintes populaires de famine, et ce alors que Louis XVI, régnant depuis un an, connaît déjà sa part de soucis. Les réformes de Turgot, en particulier son projet de libéralisation du commerce des grains, sont mal reçues et provoquent des émotions dans les villes et les campagnes, peut-être dirigées en sous-main par l’Autriche, dont les bureaux semblent avoir cassé les codes du Secret du Roi… Seul Le Floc’h est assez fiable pour enquêter sur ces diverses menées et démasquer leurs agents. Mais, aux pièges qu’on lui tend, aux fausses pistes multipliées autour de lui, aux périls incessants qui n’épargnent plus ses proches, Nicolas comprend qu’il a levé le plus gros lièvre de sa carrière, et que la sécurité même de la France et du trône sont en jeu.
    S’il convient de saluer, dans le travail de Parot, la talentueuse reconstitution de l’époque, et un étonnant travail d’écriture, c’est au personnage de Le Floc’h qu’il faut surtout s’attacher, car le romancier n’hésite pas à le peindre honnête homme, catholique fervent, et tout donné à son roi en sa fidélité constante. On a rarement si bien dit ce qu’était et ce que n’aurait jamais dû cesser d’être un Français.
    Un fascicule, Le Paris de Nicolas Le Floc’h, accompagne Le sang des farines, et propose plans de la capitale en 1770, recettes de cuisine, glossaire et gravures.
    Anne BERNET L’Action Française 2000 du 19 janvier au 1er février 2006
    * Jean-Christian Petitfils : Louis XVI, Perrin. 1115 p., 27 euros (177,11 F).
    * Jean-François Parot : Le crime de l’hôtel Saint-Florentin, 10-18. 500 p., 9,30 euros (61 F).
    * Le sang des farines, Lattès. 450 p., 16,50 euros (108, 23 F).

  • Brève histoire des royalistes français depuis la restauration

    Des ultras à l'Action Française de Charles Maurras, les monarchistes français ont marqué l'histoire politique française des deux derniers siècles.

    Les royalistes français apparaissent comme la gauche et la droite au début de la Révolution française, au moment où, pour la première fois dans notre histoire de France, se pose la question de la nature du régime. Après la tourmente de la Révolution et de l'Empire, des penseurs d'envergure comme Joseph de Maistre et Louis de Bonald alimentent la réflexion contre-révolutionnaire. Les royalistes « ultras » soutiennent la monarchie restaurée, sans toutefois se priver d'en critiquer les gouvernements.

    En 1830, la révolution qui chasse Charles X et l'avènement de la branche cadette des Orléans, avec l'accession au trône de Louis-philippe 1er, roi des Français (et non plus roi de France) donnent naissance au légitimisme, dont les défenseurs se retranchent politiquement dans les provinces françaises. Cette parenthèse est très justement évoquée dans l'œuvre de Jean de La Varende.

    Après la chute du Second Empire et la fin de la guerre contre la Prusse, une restauration semble possible au profit du petit-fils de Charles X, Henri V, qui porte le titre de Comte de Chambord. Cependant, les royalistes, majoritaires à la Chambre des députés et au Sénat, se divisent entre légitimistes et orléanistes. En 1872, le comte de Chambord se réconcilie avec les Princes d'Orléans, mais l'affaire du « drapeau blanc » met fin en 1873 aux espoirs des légitimistes, leur prétendant refusant le drapeau tricolore - dont l'adoption signifierait son ralliement à une monarchie parlementaire telle que l'envisageaient les milieux orléanistes. « Ma personne n'est rien, mon principe est tout », répond Henri V. Paradoxalement, c'est un député monarchiste, Henri Wallon, qui, par un amendement voté en 1875, fera inscrire dans la loi la forme républicaine du régime ; et le premier président de la  République, le maréchal de Mac-Mahon, sera lui aussi monarchiste !

    À la même époque s'élabore, autour de René de La Tour du Pin et d'Albert de Mun, deux représentants du légitimisme, la doctrine du catholicisme social.

    Après la mort du comte de Chambord, en 1883 en Autriche, la grande majorité des légitimistes se rallient au prétendant orléaniste, le comte de Paris, qui devient à leurs yeux le nouveau chef de la Maison de France. Celui-ci est exilé de France en 1886, après le mariage de sa fille avec l'héritier du trône portugais.

    En 1893, le « Ralliement » des catholiques à la République à la demande du pape Léon XIII semble condamner politiquement le royalisme en France, des personnalités importantes comme Albert de Mun abandonnant alors le combat monarchiste. Il va pourtant renaître de ses cendres une décennie plus tard.

    L'Action Française

    En 1899, quand l'Action française est fondée par Henri Vaugeois et Maurice Pujo en pleine affaire Dreyfus, elle n'est pas royaliste mais veut pallier les insuffisances de la Ligue de la Patrie Française. Ce n'est que quelques années plus tard que, sous l'influence de Charles Maurras et de son Enquête sur la Monarchie, l'ensemble de ses dirigeants prône le retour du roi comme élément essentiel de salut public. Maurras, qui se lie alors au duc d'Orléans, arrière-petit-fils de Louis-Philippe, défend une monarchie héréditaire, traditionnelle, anti-parlementaire et décentralisée, qui a peu de traits en commun avec l'orléanisme proprement dit. En 1908, L'Action française devient un quotidien dont l'influence se fait sentir bien au-delà des milieux royalistes.

    En 1914, l'AF, mettant en sourdine sa critique du régime républicain, défend l' « Union sacrée » contre l'Allemagne. Après la Première Guerre mondiale, le mouvement parvient à faire élire à l'Assemblée nationale, comme député de Paris, l'écrivain Léon Daudet, fils de l'auteur des Lettres de mon moulin. L'expérience durera de 1919 à 1924.

    Là condamnation de l'AF par le Pape XI en 1926, puis la brouille avec le comte de Paris en 1937, portent deux rudes coups à l'organisation royaliste. L'excommunication ne sera levée qu'en 1939, par Pie XII.

    L'AF joue néanmoins un rôle important dans l'insurrection parisienne avortée du 6 février 1934. Suite à des incidents en marge du cortège funèbre de l'historien Jacques Bainville, ses organisations, les camelots du roi, la Ligue et les Étudiants d'Action française, sont dissoutes par le Front populaire en 1936.

    Pendant l'Occupation, si beaucoup de royalistes rejoignent la France libre ou la Résistance, Maurras et ses proches se réfugient à Lyon, en zone libre, soutenant le maréchal Pétain, ce qui vaudra au vieux lutteur germanophobe d'être absurdement condamné à la prison en 1945 pour collaboration avec l'ennemi, avant d'être gracié en 1952. Le journal quotidien ayant cessé de paraître à l'été 1944, les militants d'Action Française se regroupent alors autour de l'hebdomadaire Aspects de la France.

    Le principal penseur royaliste de l'après-guerre est le philosophe Pierre Boutang, disciple de Maurras. Dans son hebdomadaire La Nation Française (1955-1967), celui-ci réhabilite la notion de légitimité politique. Une longue suite de scissions affaiblit progressivement le mouvement d'Action Française, qui voit périodiquement refleurir en son sein de nouvelles générations d'étudiants royalistes. De l'une de ces scissions naît la Nouvelle Action Française, qui prendra par la suite le nom de Nouvelle Action Royaliste (NAR) et dont le meneur, Bertrand Renouvin, appellera à voter pour Mitterrand en 1981 !

    Parallèlement aux mouvements issus de l'AF, on constate à partir des années soixante un développement de plus en plus important d'un courant monarchiste qui reconnaît la légitimité des princes de la branche aînée de la maison de Bourbon, descendant de Louis XIV par son petit-fils Philippe V, roi d'Espagne.

    Une nouvelle querelle de légitimité divise donc de nouveau les milieux royalistes, non sans passerelles entre les deux tendances. Par ailleurs, le développement des nouveaux moyens de communication, en particulier d'internet, rend quelque peu caduques les formes traditionnelles de militantisme. À côté des anciens mouvements qui, comme l'Action française, continuent cependant d'exister, la mouvance royaliste, toujours riche d'individualités, fonctionne aujourd'hui en réseaux, parfois appuyés sur des associations qu'inspirent les princes eux-mêmes.

    Jacques Cognerais monde&vie . 14 mai 2011

  • Communisme : La fin des mensonges

    En 1992 parut en Allemagne un livre qui fit l’effet d’une petite bombe : Das Ende der Lügen [La fin des mensonges], signé par l’historienne juive russe Sonia Margolina. L’auteur, qui ne cache pas qu’elle est la fille d’un bolchevik russe, faisait une description honnête et réaliste de la participation juive massive dans les atrocités bolcheviques, un sujet habituellement tabou.


    Extraits choisis :


    « Si l’officier, l’officiel aristocrate ou le bureaucrate en uniforme étaient typiques du régime tsariste, ensuite sous le nouveau pouvoir révolutionnaire bolcheviste, le commissaire juif avec sa veste de cuir et son pistolet automatique, qui parlait souvent mal le russe, devint un spectacle courant dans la rue. »

    « Mais en tous cas, des débordements de potentiels destructeurs, criminels et pathologiques, qui s’étaient accumulés à l’intérieur de la communauté juive, se mirent en mouvement dans les premières années de la Révolution Soviétique… Le problème était que les Juifs avaient pris le pouvoir pour la première fois dans l’histoire russe. Et pour la première fois ils apparaissaient non comme des victimes, mais comme des agresseurs… Quoi qu’il en soit, les horreurs de la révolution, de la guerre civile et des répressions qui s’ensuivirent ne peuvent pas être séparées du règne de la terreur instauré par les commissaires juifs.

    Tout à fait typiques étaient les révolutionnaires juifs comme Jakov Bljumkin, un socialiste de gauche, qui tua l’ambassadeur allemand von Mirbach en 1918. Cet aventurier névrosé avait été accepté par la Tcheka en récompense de ses services rendus aux bolcheviks. Nadesha Mandelstam raconta dans ses mémoires que dans un café de Kiev Bljumkin montrait à une foule horrifiée des formulaires en blanc de condamnation à mort. Il se vantait qu’il pouvait inscrire tout nom qu’il voulait sur les formulaires de mort imprimés à l’avance. Mandelstam le décrivit comme un mélange de meurtrier et d’intellectuel – pas un personnage typique de cette époque. »

    « Pour une personne impartiale comme l’historien Boris Paramanov, qui vit à New York, la présence juive dans le pouvoir était si frappante qu’il se demandait si la promotion des Juifs à des postes de direction n’avait pas été une ‘gigantesque provocation’ envers le peuple russe. »

    « Les Juifs du monde entier soutenaient le pouvoir soviétique, et restaient silencieux face à toute critique venant de l’opposition. »

    « La participation enthousiaste des Juifs bolcheviks à la subjugation et à la destruction de la Russie fut disproportionnée. Ce fut un péché historique qui était porteur de sa propre punition. Le pouvoir soviétique serait confondu avec le pouvoir juif, et la haine furieuse contre les bolcheviks deviendrait de la haine contre les Juifs… Il y avait maintenant des Juifs partout et à tous les niveaux du pouvoir. Le peuple russe voyait les Juifs à la tête de la Ville du Tsar, Moscou, où le nouveau pouvoir soviétique était concentré, et aussi comme commandants de l’Armée Rouge… »

    « Le citoyen russe ordinaire avait une bonne chance d’avoir affaire à un interrogateur et à un exécuteur juif. Partout où le Russe allait, il rencontrait un Juif dans un poste supérieur. Ce n’est pas une surprise, quand les Russes d’aujourd’hui comparent leur situation avec celle du passé, s’ils arrivent à la conclusion que le pouvoir actuel [de Eltsine] est à nouveau juif et donc si horrible. »

    « Le peuple était révolté par le fait que des communistes juifs participent à la destruction des églises russes. »

    « A la fin des années 20, on vit pour la première fois un nombre appréciable de communistes juifs investis d’un pouvoir de vie ou de mort dans les campagnes. C’est pendant la collectivisation que se fixa définitivement l’image du Juif comme ennemi implacable du paysan – jusque dans les endroits les plus reculés où personne n’avait jamais vu un Juif en chair et en os. »

    « Les Juifs constituèrent l’élite de la révolution, ils étaient dans le camp des vainqueurs. »

    « Il y a, dans cette histoire, des pages que l’on ne peut ouvrir sans frémir. Et ce sont précisément ces pages qui ont été sciemment et systématiquement occultées dans la conscience des Juifs. »

    Sonia Margolina ose même remarquer :

    « Le solide capital moral amassé par les Juifs après Auschwitz semble aujourd’hui épuisé. »

    Nous laisserons la conclusion finale à Soljenitsyne, dans le second volume de son livre Deux siècles ensemble (édition française, Fayard 2002) : à l’argument habituel des Juifs d’aujourd’hui qui éludent (assez lâchement) la question en disant que les Juifs bolcheviks étaient des Juifs non-religieux, donc « renégats », Soljenitsyne répond : « les nations peuvent-elles renier leurs renégats ? ». Comme chacun sait, c’est une chose interdite aux Allemands.

    VOXNR.com le 06/09/08 via Gaëlle Mann

  • Il était une fois dans l’Ouest ou le suicide d’une civilisation, par Frédéric Lafrenière

    Il y a quelques années, la mort de la civilisation occidentale semblait être l’apanage de quelques extrémistes de droite à l’imagination malade. S’il y avait certains signes inquiétants qui ne pouvaient être niés par les sources d’informations officielles, on passait bien vite par-dessus ce qui pouvait devenir une menace aux dogmes judéo-maçonniques.

    Aujourd’hui, les choses sont différentes, nos élites politiques semblent avoir atteint un point de non-retour. Trois exemples suffiront pour démontrer que la classe politique occidentale est plus que jamais incapable de gérer les situations de crise. Cependant, l’ange de la mort commence à frapper de plus en plus fort à la porte de l’Occident. La disparition des nations de race blanche n’est plus une notion abstraite. Nous assistons à des signes de plus en plus inquiétants de faiblesse, d’autisme et d’incompétence de la part de nos gouvernements et de nos élites.

    Le manque de testostéron

    Le vingt-deux mai dernier, un jeune soldat britannique, Lee Rigby, a été tué en pleine rue à Londres. Les deux meurtriers étaient vraiment à l’image du monde voulu par les mondialistes comme Jacques Attali. De parfaits nomades apatrides, d’ascendance africaine, nés en Colombie et vivant à Londres. Ces deux beaux spécimens du village global ont écrasé, poignardé, tailladé et décapité le soldat Rigby. Si les attaques à la machette et au couperet à viande sont monnaie courante au Libéria et en Sierra Leone, elles seraient supposées nous choquer lorsqu’elles se déroulent dans la ville la plus branchée du monde. Face à ce meurtre sordide, le Premier ministre David Cameron a prévenu virilement les soldats britanniques qu’il était «probablement préférable de ne pas apparaître en uniforme dans les rues de Londres». Ouf ! Visiblement, François Hollande a de la concurrence…

    La bonne conscience et l’autisme

    Dans le même ordre d’idées, des émeutes ont éclaté à Stockholm le dix-neuf mai dernier. Le vingt-huit mai, la police a annoncé la fin des violences dans la capitale suédoise. En effet, les forces de l’ordre n’avaient plus qu’à déplorer «quelques» incendies de voitures, ce qui est considéré comme normal… Les bonnes âmes n’ont pas raté l’occasion d’accuser de racisme la police et les résidents de Stockholm qui se sont plaints des dégâts causés par les émeutiers. La Suède est-elle un pays raciste ? C’est certain ! Peu importe le fait que la Suède occupe le quatrième rang dans le monde dans le nombre de demandeurs d’asile et qu’elle soit la deuxième terre d’accueil par rapport à sa population. Il faut savoir que la démocratie est exigeante et demande un oublie de soi complet. La ministre suédoise de la justice, Beatrice Ask, l’a bien compris. Elle a évoqué l’«exclusion sociale» comme la «cause de problèmes très sérieux.»

    Simplement de l’incompétence

    Le trente mai, le Washington Post publiait en première page, une photo d’Ibragim Todashev, professionnel des arts martiaux et surtout ami de Tamerlan Tsarnaev, qui, avec son frère Dzhokhar, a déclenché les bombes durant le marathon de Boston. Todashev, lui-aussi tchétchène, avait été abattu par des agents du FBI, après avoir avoué son rôle et celui de Tamerlan dans le triple assassinat de Waltham, au Massachusetts, en septembre 2011. Cet article avait quand même laissé beaucoup d’Américains pantois.

    Bien que Tamerlan Tsarnaev ait été en contact avec des radicaux musulmans depuis des années et que Moscou ait demandé des renseignements à son sujet, les autorités américaines n’ont rien vu de suspect. Même après un séjour de six mois dans le Caucase où il en a profité pour rencontrer d’autres terroristes tchétchènes, Tamerlan a pu rentrer aux Etats-Unis sans problèmes. Le Homeland Security n’a vu que du feu alors que Tamerlan Tsarnaev avait créé une chaîne Youtube sur laquelle il a posté des vidéos djihadistes. Quant à Djokhar, son frère, il a posté sur Twitter, peu avant les attaques de Boston, des messages montrant clairement son hostilité envers la société occidentale.

    Conclusion

    Depuis les années soixante, les politiques d’immigration ont été dirigées par des gens qui détestent l’Occident. La franc-maçonnerie a décidé de créer une nouvelle société, une nouvelle population plus conforme à ses vues libérales. Fini les liens du sang, l’attachement au terroir et les héros ! Place à la haine de soi pour les populations de race blanche. L’immigration sauvage amène de partout des populations qui n’ont pas renoncé à leurs liens raciaux, religieux, ethniques et culturels. Si le racisme chez les blancs est combattu avec acharnement, même où il n’existe pas, les nouvelles populations immigrées ont, au contraire, beaucoup de comptes à régler avec nous. Les gestes hostiles sont légitimés par un colonialisme dont chaque blancs porte l’odieuse tache originelle. La rhétorique haineuse et la guerre culturelle est encouragée plus que jamais chez les populations immigrantes. Comment pensons-nous que tout cela va se terminer ?

    Source

    http://lacontrerevolution.wordpress.com

  • Alphonse Toussenel le découvreur du pouvoir israélite

    Tout ce qui nuit à la royauté et au peuple profite au trafiquant.

    Ce sera un peu long, mais je pense un peu passionnant. Donc pas d’inquiétude, et profitez des sautes d’humour des intertitres !

    En 1846, Toussenel publie son fameux pamphlet  Les Juifs rois de l’époque (réédité au éditions Déterna). Le mot juif désigne moins pour lui le « peuple » que le comportement bancaire et financier moderne ; d’où un malentendu qui a desservi le livre (ou l’a diabolisé, ce qui est une manière d’être servi…). Il n’y a par exemple que dix ou douze références sur les Juifs (surtout Rothschild bien sûr, qui tient les chemins de fer ruineux et dangereux), mais cent sur l’Angleterre méphitique. Or, tout ce qui a été dit après lui a été recopié sur lui, ou adapté de lui, ou répété de lui. Toussenel est l’homme qui a décrit le premier pour la modernité les « extrémistes ». C’est le rasoir d’Ockham de la réflexion historique : l’explication la plus simple est toujours la meilleure !

    Son style lyrique est d’une grande précision et le grand penseur fouriériste a su mieux que tout le monde comprendre à quelle sauce l’Europe, puis l’homme, allaient se faire manger ici ou là.

    On n’avait qu’à lire la Bible, que Toussenel déteste et cite plus intelligemment que tous nos curés et grands pasteurs yankees. Je cite ces passages (on vend sa fille, on tond les peuples…) que j’ai piochés moi-même dans mes lectures émerveillées de la Feinte Écriture !!!

    « Et si un homme vend sa fille pour être servante, elle ne sortira point comme sortent les serviteurs.  Si elle déplaît aux yeux de son maître qui se l’était fiancée, il la fera racheter ; il n’aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger, après l’avoir trompée » (Exode, 21, 7).

    « Et prenez votre père et vos familles, et venez vers moi ; et je vous donnerai ce qu’il y a de meilleur au pays d’Égypte, et vous mangerez la graisse du pays » (Genèse, 45, 18).

    « Car l’abondance de lamer se tournera vers toi… Les richesses des nations viendront vers toi. Et les fils de l’étranger bâtiront tes murs, et leurs rois te serviront  » (Isaïe, 60, 5-10).

    Drumont, c’est du Joly !

    J’en profite pour recommander à mon lecteur la lecture ou la relecture du Dialogue aux Enfers entre Machiavel et Montesquieu de Maurice Joly, l’inspirateur décrété des protocoles (republié dans Protocoles des sages de Sion : un paradoxe politique, théorique et pratique aux éditions Déterna) . Comme on voit, ce journaliste qui se serait suicidé un beau jour de 1877 n’y allait pas avec le dos de la cuiller non plus sous le second empire, et comme on voit l’époque est froidement immobile : « De la lassitude des idées et du choc des révolutions sont sorties des sociétés froides et désabusées qui sont arrivées à l’indifférence en politique comme en religion, qui n’ont plus d’autre stimulant que les jouissances matérielles, qui ne vivent plus que par l’intérêt, qui n’ont d’autre culte que l’or, dont les mœurs mercantiles le disputent à celles des juifs qu’ils ont pris pour modèles. Croyez-vous que ce soit par amour de la liberté en elle-même que les classes inférieures essayent de monter à l’assaut du pouvoir ? C’est par haine de ceux qui possèdent ; au fond, c’est pour leur arracher leurs richesses, instrument des jouissances qu’ils envient. »

    Voici ce que dit Drumont de l’essai magnifique de Toussenel, son inspirateur et modèle : « Pamphlet, étude philosophique et sociale, œuvre de poète, de penseur, de prophète, l’admirable livre de Toussenel est tout cela à la fois et ma seule ambition, je l’avoue, après de longues années de labeur littéraire, serait que mon livre pût prendre place près du sien dans la bibliothèque de ceux qui voudront se rendre compte des causes qui ont précipité dans la ruine et dans la honte notre glorieux et cher pays. »

    Waterloo est bien sûr une grave défaite, mais ce n’est pas tout à fait la défaite, la « Fin de l’Histoire » au sens hégélien. On peut dire que la fin de la France, plus que 1815, c’est 1830. Et l’Europe va suivre. En ce livre éloquent repasse tout le régime philippiste, plus décent d’apparence que notre République, au fond presque aussi pourri qu’elle, écrit Drumont.

    Et Toussenel : « La révolution de juillet, c’est la victoire d’Hastings de la féodalité financière. De ce jour-là, celle-ci a commencé à se douter un peu de sa puissance. »

    Pourquoi la Bible ne fait pas le moine

    Je reprends sur Toussenel et le Bible. Attention, ce qu’il écrit est choquant, vraiment.

    « Satan, le dieu des armées, le dieu du carnage, le dieu méchant, le dieu jaloux, le dieu inique qui punit la femme de Loth du crime de ses filles, qui commande à Abraham le meurtre de son fils. Le vrai Dieu, le Dieu de l’Évangile, celui qui se révèle par l’amour, celui qui a mis au cœur du père la tendresse paternelle, n’a jamais commandé à un père d’égorger son enfant ; car cet abominable crime serait une offense à sa loi.

    Non, le Dieu de l’Évangile, qui a prescrit aux hommes de s’aimer comme des frères, et dont la sainte loi est gravée dans nos cœurs à tous, n’est pas le même qui a dicté au sombre législateur du Sinaï l’exécrable formule œil pour œil, dent pour dent, et qui ordonne à ses fidèles d’exterminer sans pitié tous ceux qui ne prononcent pas purement schibboleth. »

    La banque, l’argent, la dette et l’hypothèque : rien de nouveau ! La domination financière est avant tout, comme celle de Joseph dans la Genèse, psychologique. Joseph un expert et donc il embobine le pharaon par son interprétation préfreudienne des rêves. Idem aux temps modernes, explique Toussenel : « Si bien que le juif a frappé tous les États d’une nouvelle hypothèque et d’une hypothèque que ces États ne rembourseront jamais avec leurs revenus. L’Europe est inféodée à la domination d’Israël. Cette domination universelle que tant de conquérants ont rêvée, les juifs l’ont en leurs mains. Le dieu de Juda a tenu parole aux prophètes et donné la victoire aux fils de Macchabée. Jérusalem a imposé le tribut à tous les empires. La première part du revenu public de tous les États, le produit le plus clair du travail de tous les travailleurs, passe dans la bourse des juifs sous le nom d’intérêts de la dette nationale. Et notez bien que pas un juif n’a fait œuvre utile de ses mains, depuis le commencement du monde. »

    Quant au pape Toussenel avait compris bien avant les cathos intégristes qui ramènent tout à Vatican II de quoi il en retournait (je dois dire que Céline aussi dans Bagatelles)…

    Il y a longtemps que le Dieu de l’Évangile n’a plus de vicaire ici-bas ! Le vicaire du Christ, c’est un vieillard qui emprunte aux juifs, qui proteste contre les chemins de fer et qui donne sa bénédiction aux bourreaux de la Pologne catholique.

    Encore le pontife n’avait-il pas publié un affreux bouquin avec le rabbin Skorka et reçu Shimon Peres en premier lieu !

    La nouvelle féodalité arachnéenne

    Toussenel comme Tocqueville voit avec effroi la nouvelle féodalité apparaître. Sa fonction de crétiniser l’humanité : « La féodalité industrielle, plus lourde, plus insatiable que la féodalité nobiliaire, saigne une nation à blanc, la crétinise et l’abâtardit, la tue du même coup au physique et au moral. Son despotisme est le plus déshonorant de tous pour une nation généreuse.

    Le travailleur, réduit à l’état de bête de somme bien nourrie, perd bientôt sa dignité d’homme, et accepte le joug du capital pour un temps indéterminé. »

    On croirait du Céline !

    Toussenel le premier en France utilise l’image de l’araignée, cet arthropode aux pouvoirs surnaturels, pour décrire le rôle du banquier dans la vie moderne : « C’est surtout l’araignée, cet admirable et saisissant emblème du boutiquier. Un insecte hideux, toutes griffes, tout yeux, tout ventre, mais sans poitrine, c’est-à-dire de place pour le cœur ! —L’araignée tend sa toile comme le trafiquant sa boutique, dans tous les lieux, dans tous les passages où il y a des mouches ou des chalands à prendre. »

    Le monde moderne est un monde d’intermédiaires, de médiatiques, de middle men (le nom de la nouvelle princesse Windsor) ; c’est l’époque de la pub dans la presse, et de l’agence Reuters, créée à l’époque de Balzac par un juif alaman.

    Tous ces gens-là vivent de privilèges, et leur fortune est basée sur la misère et les discordes publiques. Il est évident que les avocats, les avoués et les journalistes périraient si les citoyens ne se querellaient pas entre eux, et si les gouvernés étaient d’accord avec les gouvernants.

    Les lois minables et bâclées votées un peu partout ne choquent que les idiots ; elles ont un but démocratique bien précis : « Les avocats qui vivent des obscurités et des imperfections de la loi, ne peuvent pas raisonnablement travailler de bon cœur à éclaircir les textes et à perfectionner les Codes. Ils ont, à la conservation des mauvaises lois, le même intérêt que les louvetiers à la conservation des loups. »

    L’horreur historique anglaise

    Toussenel traite beaucoup aussi dans son livre de la malédiction anglaise, cette nation maudite qui est responsable de la défaite française, puis allemande, puis européenne, blanche puis même humaine, et qui est au service de la Bête depuis Bacon ou bien Cromwell. Je cite Léon Bloy au passage et son journal – c’est au moment de la guerre des Boers : « L’univers entier fait des vœux pour la défaite des Anglais. C’est la première fois, je pense, qu’une pareille unanimité s’est vue. Je ne me lasse pas d’admirer qu’un grand homme à peu près sans Dieu, Napoléon, ait eu l’intuition prophétique de la délivrance du monde par l’humiliation ou la destruction de l’Angleterre. »

    Voici Toussenel ; c’est bien épique aussi l’anglophobie des familles.

    « Je ne sache pas qu’aucune autre nation ait pesé sur le monde d’un poids aussi écrasant que la nation anglaise, ait coûté à l’humanité autant de larmes, ait motivé autant d’accusations contre la justice de Dieu.

    Le Normand, le plus féroce de tous les barbares, a fait croire à l’existence de l’ogre. L’Europe continentale du Moyen Âge n’était pas éloignée de prendre les guerres civiles de l’Angleterre pour les convulsions d’un peuple de damnés. La croyance générale était au XVe siècle, que Dieu seul pouvait quelque chose contre cette engeance de Satan. Un des plus grands rois de l’Angleterre, le même qui a doté sa patrie d’une religion, et qui s’en est fait pape, le roi Henri VIII prit cinq femmes et en fit assassiner trois par la main du bourreau. Les persécutions religieuses ordonnées par la vierge Elisabeth et par le puritain Cromwell, dépassent en raffinements d’atroce cruauté, tout ce que l’histoire des empereurs de Rome et d’Istanbul nous avait laissé de plus édifiant dans le genre. »

    Les horreurs de pensée anglaise sont toutes présentes à cette époque. On laisse Toussenel nous décrire l’avortement et le contrôle des naissances : « Malthus, effrayé du problème de l’exubérance de population, déclare positivement que la société peut refuser à l’enfant le droit de vivre. Ses disciples vont plus loin et développent sa thèse. Ils demandent en plaisantant qu’on décerne des récompenses nationales aux mères qui ont bien mérité de la patrie, en immolant le fruit de leurs entrailles; ils veulent que l’on dépose les restes des tendres victimes dans de somptueux cimetières patriotiques, où ces mères lacédémoniennes puissent venir respirer l’âme de leurs enfants dans le parfum des roses!… Cette théorie de la prime à l’infanticide, a obtenu quelques succès près de la population des districts manufacturiers d’Angleterre. Beaucoup de mères, dans ces pays-là, allaitent leurs enfants avec du laudanum, pour se débarrasser de leurs caresses importunes, et le procédé, assure-t-on, réussit à merveille. »

    Comme s’il pensait au crétin libéral Bastiat, Toussenel règle leur compte d’un trait de plume aux économistes libéraux : « Laissez faire nos économistes de France, et ils en arriveront bientôt à de semblables théories. Il ne se dit pas une sottise en Angleterre qui ne trouve son écho chez nous. »

    Et il comprend que le « complot Illuminati » ou cabalistique ou des Lumières a plusieurs siècles déjà : « Ah! Que Voltaire et Montesquieu savaient bien ce qu’ils faisaient, quand ils allaient en Angleterre pour voir des hommes libres ! II n’y a que cette Grande-Bretagne protestante pour produire des Hudson-Lowe et des maîtres philanthropes qui interdisent à leurs serfs le boire et le manger ! »

    Il traite très bien de l’affaire de la guerre d’opium, 1843, motivée par un certain Sassoon d’origine très certaine : « L’Angleterre a armé pour défendre les intérêts de ses marchands; elle a réduit l’empereur, qui voulait sauver ses peuples du poison, à opter entre ce poison et la destruction de toutes ses villes…. L’Angleterre achetait du thé à la Chine chaque année pour des sommes énormes. Le commerce de la compagnie des Indes avait besoin d’un objet de retour pour balancer cette dépense de numéraire. Elle trouva ce précieux moyen d’échange dans l’opium. Mais l’opium est un poison, et l’empereur de la Chine prohiba à l’entrée de ses États la denrée vénéneuse. »

    J’ai cité Chateaubriand, j’y reviens. Notre dernier grand homme politique et littéraire a bien compris le rôle subversif et méphitique de l’île sorcière : « Ainsi ces Anglais qui vivent à l’abri dans leur île, vont porter les révolutions chez les autres ; vous les trouvez mêlés dans les quatre parties du monde à des querelles qui ne les regardent pas : pour vendre une pièce de calicot, peu leur importe de plonger une nation dans toutes les calamités.

    On ne nous dira pas que l’on n’avait pas été prévenus, et en français encore. Le génie français fut celui de la lucidité, et il l’est resté. Mais comme Toussenel est considéré comme mineur, j’en remets une, de citation de Chateaubriand avant qu’on ne brûle ou caviarde ses bouquins » (Mémoires, T.II, L.20, ch. 6).

    Remueur de tout, Napoléon imagina vers cette époque le grand Sanhédrin : cette assemblée ne lui adjugea pas Jérusalem ; mais, de conséquence en conséquence, elle a fait tomber les finances du monde aux échoppes des Juifs, et produit par là dans l’économie sociale une fatale subversion.

    Nicolas Bonnal. http://francephi.com

  • École ou propagande ?

    De l’importance de s’émanciper des programmes scolaires

    L’enseignement est sans aucun doute, avec les médias de masse, un des meilleurs relais de l’idéologie dominante. Les programmes scolaires, drapés dans l’objectivité républicaine, permettent de distiller dans les esprits les plus jeunes des « acquis » clôturant par avance certains débats, imposant certaines vérités.

    L’actuel ministre de l’Éducation Vincent Peillon s’est parfaitement illustré dans cet exercice, avec sa proposition de « cours de morale laïque » (devenu depuis morale « civique » pour rendre la ficelle moins grosse) [1], ou encore avec l’arrivée discrète d’une documentation à l’attention des enseignants visant à promouvoir la théorie du genre, sous sa forme la plus absolue, en vue d’une adoption générale dans les programmes [2].

    La géopolitique et la question de la gouvernance mondiale sont elles aussi des sujets à travers lesquels la pensée unique s’impose, pas à pas, via les postulats établis et le vocabulaire employé. Dans les documents servant de ressources pour l’enseignement [3], la mondialisation économique et l’accroissement des interactions géopolitiques sont présentés par des réalités factuelles et statistiques qu’on ne saurait certes contester. Cependant, en ce qui concerne les causes, la mondialisation et toutes ses caractéristiques sont présentées comme un phénomène endogène, une voie historique inévitable. Assez logiquement, la question de la gouvernance mondiale est alors approchée comme une « nécessité » indiscutable, pour assurer des relais au marché et le réguler.

    Les auteurs cités, qu’ils soient des défenseurs du libéralisme ou inspirés par la tradition « interventionniste » (Stiglitz, Krugman, ou le fondateur d’ATTAC Liêm Hoang-Ngoc, aujourd’hui député européen PSE, etc.) auront en commun de considérer l’État-nation comme enterré, au profit du « laisser faire » ou de structures de régulation d’échelles supranationales.

    L’avenir de la gouvernance se trouverait donc dans les firmes internationales, garantes de l’optimisation des ressources, les ONG, garantes d’une démocratie participative, le G20, garant d’un pouvoir multilatéral, ou l’Europe, garante des intérêts occidentaux…

    En bref, tous les débats existant autour de la légitimité de la gouvernance mondiale et de son caractère irrémédiable sont ainsi évincés de l’enseignement. Ainsi, toute défense de l’intérêt national bien compris est reléguée au niveau de passéisme ringard. On notera d’ailleurs que l’apprentissage de l’histoire de France s’est vu récemment considérablement élagué, tout comme celui de la langue française [4]. Ces phénomènes trouveront sans aucun doute une continuité dans la politique de Vincent Peillon, qui déclare par exemple souhaiter « alléger » les programmes du primaire [5].

    L’enseignement contemporain présente le monde comme les tenants du pouvoir souhaitent qu’il soit vu. Sur ces bases, il est primordial de s’intéresser aux travaux exclus par l’école de la République. Après quelques lectures réellement alternatives, la très « démocratique » gouvernance mondiale qui nous avait été promise prend alors un tout autre visage.

    Léon Saint-Quay http://www.egaliteetreconciliation.fr