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culture et histoire - Page 552

  • Le mystère de l'« Homo » géorgien

    Le mystère de l'Homo géorgien.jpegLes représentants les plus anciens du genre Homo, qui vivaient il y a plus ou moins deux millions d'années, étaient jusqu'à présent séparés en plusieurs espèces distinctes : Homo rudolfensis, Homo abilis, Homo ergaster, Homo erectus, etc. Mais l'étude par une équipe internationale dirigée par David Lordkipanidzé d'un crâne fossile vieux de 1,8 million d'années, découvert en 2005 sous une maison du village médiéval de Dmanisi, à 100 km au sud-ouest de Tbilissi, en Géorgie, jette le doute sur cette subdivision dans la mesure où il présente à lui seul des caractéristiques de la plupart de ces espèces. Retrouvé en parfait état de conservation, ce crâne qui appartenait à un individu de sexe mâle (et dont la mâchoire avait déjà été retrouvée en l'an 2000) possède en effet une boîte crânienne assez petite (546 cm3 soit le tiers du cerveau de l'homme moderne), typique de l’Homo abilis, mais aussi un visage allongé et prognathe, comme l’Homo erectus, avec de grandes dents comparables à celles de l’Homo rudolfensis. Faut-il en conclure que ce que l'on prenait pour des espèces distinctes n'étaient que des variations d'une seule et même espèce, en l'occurrence l’Homo erectus ? C'est ce qu'ont laissé entendre Christoph Zollikofer et Marcia Ponce de Léon, de l'Institut d'anthropologie de Zurich, qui font partie des auteurs de cette étude. Mais d'autres spécialistes restent sceptiques, tel le paléobiologiste Bernard Wood, de l'Université George Washington, qui a rappelé que les plus anciennes espèces du genre Homo ne se distinguent pas seulement par leur morphologie crânienne, mais aussi par d'autres traits. Sur ce point, le débat reste ouvert.

    Mais l'hominidé géorgien, auquel on a déjà donné le nom de Homo erectus ergaster georgicus, présente aussi de l'intérêt pour d'autres raisons. On considère en effet habituellement que les premiers représentants du genre Homo ne sont arrivés d'Afrique en Europe ou en Asie qu’il y a environ un million d'années, ce qui donne à penser qu'ils étaient déjà relativement « évolués ». Cette datation n'est plus tenable, puisque le crâne de Dmanisi date de 1,8 million d'années. On peut en conclure que, contrairement à une idée reçue, ce n'est pas l'accroissement du volume du cerveau qui a été le facteur déterminant de l'expansion géographique du genre Homo.

    Sources : Science, 17 octobre 2013 The Scientist Magazine, 17 octobre 2013  World Science, 18 octobre 2013.

    éléments N°150 janvier-mars 2014

  • SORTIE PROCHAINE DU N°55 DE LA REVUE SYNTHÈSE NATIONALE

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  • Pierre Debray : Maurras et le Fascisme (6/10)

    Mussolini, 1923 

    Par Pierre Debray

    C'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

    Mussolini a justifié son attitude par un article prophétique, quand on songe qu’il date de 1915 : « Notre intervention a un double but : national et international... Elle signifie : contribution à la désagrégation de l’empire austro-hongrois, peut-être révolution en Allemagne et par un contrecoup inévitable, révolution en Russie. Elle signifie, en somme, un pas en avant pour la cause de la liberté et de la révolution...» Et le 12 juin 1914 déjà : « Nous comprenons les craintes du réformiste et de la démocratie devant une telle situation. » 

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  • Commentaires sur le projet constitutionnel de l’État français du 30 janvier 1944 par Georges FELTIN-TRACOL

    Il y a quatre-vingts ans, le 10 juillet 1940, la Chambre des députés du Front populaire et le Sénat à majorité radicale-socialiste accordaient, suite à la Débâcle, à l’armistice de juin 1940 et à l’occupation d’une grande partie du territoire métropolitain, des pouvoirs exceptionnels au Maréchal Pétain qui devenait le nouveau chef de l’État. En janvier 1941, son gouvernement désigne cent quatre-vingt-douze membres du Conseil national. Cette instance consultative s’organise en plusieurs commissions dont une sur les provinces et une autre dédiée à la rédaction d’une nouvelle constitution. Parmi les différentes moutures, regardons la plus connue, soit le projet constitutionnel du 30 janvier 1944 (1). Ce document se divise en sept titres et en quarante-et-un articles, ce qui en fait l’une des plus courtes constitutions envisagées de l’histoire politique de la France contemporaine.

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  • Colette Beaune, sur les traces de la France très chrétienne

    Colette Beaune, sur les traces de la France très chrétienne.jpegColette Beaune, qui termine sa carrière universitaire, nous a offert de magnifiques ouvrages sur le le Moyen-Âge chrétien.

    À la fin d'une carrière universitaire, le professeur qui part en retraite est généralement honoré par plusieurs de ses collègues qui travaillent dans la même discipline et la même spécialité. Ces derniers rédigent ce qui est appelé communément un « mélange » de textes traitant de point précis d'histoire. Cette tradition de l'université française honore la recherche et ses exigences. Dans un ouvrage accessible, plus d'une vingtaine d'historiens (maîtres et élèves) ont souhaité rendre hommage à l'historienne Colette Beaune en lui offrant un recueil de communications sur le royaume de France du XIIe au XVe siècle(1). On y retrouve le spécialiste de la fameuse bataille de Marignan, Didier Le Fur, Lydwine Scordia, honorée très récemment du prix Provins pour l’édition du magnifique Livre des Trois âges(2), mais aussi Martin Aurell, grand spécialiste de la littérature arthurienne, ou encore Murielle Ferragu, jeune chercheuse qui vient de terminer un travail sur les funérailles royales dans le royaume de France. L’ouvrage collectif « Une histoire pour un royaume (XIIe-XVe siècle » constitue ainsi une remarquable approche de la réalité et de la diversité des temps médiévaux. Mais dire la richesse de l’époque serait enfoncer une porte déjà ouverte plusieurs fois dans cette chronique littéraire. Souligner l'apport et l'influence de l'œuvre de Colette Beaune dans l'historiographie me semble plus important, afin de montrer pour certains, révéler pour d'autres, la spécificité de son œuvre.

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  • Soljénitsyne : « La Providence a envoyé un message aux Russes »

    Soljénitsyne la providence a envoyé un message aux Russes.jpegVéronique Hallereau est historienne de formation. Après avoir soutenu un mémoire de maîtrise sur la médiatisation de Soljénitsyne en France, elle écrit sur l'écrivain son premier ouvrage publié, Soljénitsyne, un destin, aux éditions de L'œuvre. En mars 2009, elle organise avec Nikita Struve un colloque international sur l'écrivain au collège des Bernardins, dont les actes ont été publiés récemment chez F.-X. de Guibert. Son site http://www.vhallereau.net

    1 - Véronique Hallereau, vous venez de publier aux éditions de L'œuvre une biographie de Soljénitsyne. Comment une jeune femme française s'éprend-elle d'un auteur russe aussi austère ? Quelle est l'histoire de ce livre ?

    C'est une longue histoire. J'ai rencontré l’œuvre de Soljénitsyne à l’adolescence, à la fin des années 80. Il m’a ouvert tout un monde, celui de la littérature russe qui, plus que toute autre, est recherche de la vérité et cri de justice. Quand, presque dix ans plus tard et alors que l'URSS n’existait plus, je me suis replongée dans son œuvre pour un travail universitaire, je me suis rendu compte qu’elle me passionnait toujours autant. J'ai eu envie de comprendre pourquoi, et j'ai commencé à écrire ce livre, qui est donc le résultat d'une recherche… Elle a été longue, beaucoup plus que je ne l'imaginais au début, puisqu'elle m'a pris près de dix ans, et elle m'a menée jusqu’en Russie.

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  • Le jour où les fleurs de lys flottèrent sur Alger

    Le jour où les fleurs de lys flottèrent sur Alger.jpeg

    Même avec quelques mois de retard, il n'est pas trop tard pour saluer l'anniversaire de la prise d'Alger par les troupes du maréchal de Bourmont, le 5 juillet 1830, voilà 170 ans.

    « Nous reviendrons ! » avait promis le MM chevalier de Malte français Pons de mm Balaguer en plantant sa porte dans la porte Bab-Azoun lorsque Charles-Quint avait tenté de s emparer d Alger en 1541. Trois siècles plus tard, le 5 juillet 1830, le maréchal de Bourmont, tenant cette promesse, y entrait en vainqueur, réalisant une autre prophétie qui prédisait que la ville blanche serait conquise par des soldats vêtus de rouge, couleur du képi et des pantalons - garance - des fantassins français.

    Plusieurs raisons avaient déterminé le roi Charles X et son gouvernement à décider de l'expédition contre la régence turque d'Alger.

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