La biographie d'Atatürk écrite par Fabrice Monnier est une grande réussite. Elle nous plonge dans ce monde turc que nous connaissons si mal sans esquiver aucune difficulté, ni le génocide arménien ni la question kurde.
Personnage violent et passionné, Mustapha Kemal dit Atatürk, littéralement le « père des Turcs », aura eu la responsabilité historique de faire passer son peuple du joug de l'Empire Ottoman à l’adhésion à une république moderne dont les acquis sont aujourd'hui largement remis en cause par la poussée islamiste de l'AKP. Pas d'alphabet latin, pas de laïcité, pas d'Ankara pour capitale (Charles Maurras tenait à ce que l'on écrive « Angora » dans L’Action Française) sans la lutte opiniâtre de cet enfant de Salonique pour l'obtention du pouvoir suprême à la tête de la nation turque. Ou comment passer de l'empire à la nation en quelques années…