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culture et histoire - Page 588

  • Robert STEUCKERS : Relire Soljénitsyne 3/3

    De la démarche ethnocidaire

    Soljénitsyne dénonce le processus d’ethnocide qui frappe le peuple russe (et bon nombre d’autres peuples). La démarche ethnocidaire, pratiquée par les élites dévoyées par l’idéologie des Lumières, commence par fabriquer, sur le dos du peuple et au nom du « pluralisme », des sociétés composites, c’est-à-dire des sociétés constituées d’un mixage d’éléments hétérogènes. Il s’agit de noyer le peuple-hôte principal et de l’annihiler dans un « melting pot ». Ainsi, le système soviétique, que n’a cessé de dénoncer Soljénitsyne, cherchait à éradiquer la « russéité » du peuple russe au nom de l’internationalisme prolétarien. En Occident, le pouvoir actuel cherche à éradiquer les identités au nom d’un universalisme panmixiste, dont le « républicanisme » français est l’exemple le plus emblématique.

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  • Robert STEUCKERS : Relire Soljénitsyne 2/3

    Les ouvrages des années 90

    Pourquoi l’indubitable fascination pour la glèbe russe ne doit pas nous inciter à considérer la pensée politique de Soljénitsyne comme un pur tellurisme « thalassophobe » ? Dans ses ouvrages ultérieurs, comme « L’erreur de l’Occident » (1980), encore fort emprunt d’un antisoviétisme propre à la dissidence issue du goulag, comme « Nos pluralistes » (1983), « Comment réaménager notre Russie ? » (1990) et « La Russie sous l’avalanche » (1998), Soljénitsyne prendra conscience de beaucoup de problèmes géopolitiques : il évoquera les manœuvres communes des flottes américaine, turque et ukrainienne en Mer Noire et entreverra tout l’enjeu que comporte cette mer intérieure pour la Russie ; il parlera aussi des Kouriles, pierre d’achoppement dans les relations russo-japonaises, et avant-poste de la Russie dans les immensités du Pacifique ; enfin, il évoquera aussi, mais trop brièvement, la nécessité d’avoir de bons rapports avec la Chine et l’Inde, ouvertures obligées vers deux grands océans de la planète : l’Océan Indien et le Pacifique. « La Russie sous l’avalanche », de 1998, est à cet égard l’ouvrage de loin le mieux construit de tous les travaux politiques de Soljénitsyne au soir de sa vie. Le livre est surtout une dénonciation de la politique de Boris Eltsine et du type d’économie qu’ont voulu introduire des ministres comme Gaïdar et Tchoubaïs. Leur projet était d’imposer les critères du néo-libéralisme en Russie, notamment par la dévaluation du rouble et par la vente à l’encan des richesses du pays. Nous y reviendrons.

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  • Robert STEUCKERS : Relire Soljénitsyne 1/3

    Conférence tenue à Genève, avril 2009, et au « Cercle de Bruxelles », septembre 2009

    Pourquoi évoquer la figure d’Alexandre Soljénitsyne, aujourd’hui, dans le cadre de nos travaux ? Décédé en août 2008, Soljénitsyne a été une personnalité politique et littéraire tout à la fois honnie et adulée en Occident et sur la place de Paris en particulier. Elle a été adulée dans les années 70 car ses écrits ont servi de levier pour faire basculer le communisme soviétique et ont inspiré, soi-disant, la démarche des « nouveaux philosophes » qui entendaient émasculer la gauche française et créer, après ce processus d’émasculation, une gauche anti-communiste, peu encline à soutenir l’URSS en politique internationale. Après cette période d’adulation presque sans bornes, la personne d’Alexandre Soljénitsyne a été honnie, surtout après son discours à Harvard, essentiellement pour cinq motifs : 1) Soljénitsyne critique l’Occident et ses fondements philosophiques et politiques, ce qui n’était pas prévu au programme : on imaginait un Soljénitsyne devenu docile à perpétuité, en remercîment de l’asile reçu en Occident ; 2) Il critique simultanément la chape médiatique qui recouvre toutes les démarches intellectuelles officielles de l’Occident, brisant potentiellement tous les effets de la propagande « soft », émanant des agences de l’ « américanosphère » ; 3) Il critique sévèrement le « joujou pluralisme » que l’Occident a voulu imposer à la Russie, en créant et en finançant des cénacles « russophobes », prêchant la haine du passé russe, des traditions russes et de l’âme russe, lesquelles ne génèrent, selon les « pluralistes », qu’un esprit de servitude ; par les effets du « pluralisme », la Russie était censée s’endormir définitivement et ne plus poser problème à l’hegemon américain ; 4) Il a appelé à la renaissance du patriotisme russe, damant ainsi le pion à ceux qui voulaient disposer sans freins d’une Russie anémiée et émasculée et faire main basse sur ses richesses ; 5) Il s’est réconcilié avec le pouvoir de Poutine, juste au moment où celui-ci était décrié en Occident.

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  • Sur le cinquantenaire du 13 mai 1958 : les fossoyeurs

    Le 6 mars 1958, trois mois avant le retour du général De Gaulle au pouvoir, l'écrivain et journaliste Pierre-Antoine Cousteau, dans un article prophétique, dont la fermeté de pensée n'a d'égale que la qualité du style, la clarté de l'analyse et la radicalité du propos, prédit dans Rivarol (n° 373) le largage de l'Algérie par l'homme de Colombey et l'inexorable décomposition du monde blanc. Cousteau, emporté par un cancer foudroyant en décembre 19S8, n'a pu voir la réalisation de ses prophéties mais, à lire ce texte prémonitoire, on s'aperçoit qu'il n'est pas d'expression plus stupide que « nul n'est irremplaçable » : Cousteau n'a pas été remplacé.

    Le 31 mars 1942, le général Alan Brooke (depuis maréchal lord Alan Brooke), chef de l’État-Major Impérial britannique, notait dans son journal intime : « Ainsi s'achève ce premier trimestre d'une année cruciale, au cours de laquelle nous avons déjà perdu une grande partie de l'Empire britannique et sommes en bonne voie pour en perdre bien plus encore. Il y a des moments où je souhaiterais de n'être pas à la barre d'un navire qui semble foncer irrésistiblement sur les récifs…»

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  • La Petite Histoire : Le jour où le drapeau blanc a tué la monarchie

    En 1873, toutes les planètes étaient alignées afin qu’Henri V, comte de Chambord, monte triomphalement sur le trône de France, restaurant ainsi la monarchie. L’Assemblée nationale n’avait jamais été si monarchiste, légitimistes et orléanistes s’étaient réconciliés, la République était discréditée et l’Empire à terre. Et pourtant, par un entêtement aussi incompréhensible que mystérieux, l’enfant du miracle laissera son destin lui échapper. La faute, selon lui, à un drapeau tricolore qu’il se refusera toujours à revendiquer. Ainsi Henri V fut-il l’un des principaux fondateurs de la IIIe République. Comment expliquer cette terrible obstination ? Ce grand refus qui sera le dernier clou au cercueil de la monarchie française ? Retour sur l’énigme insoluble du comte de Chambord.


    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-le-jour-ou-le-drapeau-blanc-a-tue-la-monarchie

  • Avec Knut Hamsun Sur les sentiers où l’herbe repousse... 2/2

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    Dans un passage particulièrement pénétrant de son analyse, Michel d'Urance décrypte la démarche de cet étranger vêtu de jaune, qui va progressivement semer la panique sociale dans une bourgade jusque-là trop tranquille, simplement parce qu'il veut en «cerner le conditionnement» : « Évoquer ce conditionnement, c'est moins questionner l'urbanité sur son potentiel totalitaire que tenter l'appréhension des caractères spécifiques d'une ville singulière, voir quelle est la mise en condition du déploiement de l'homme dans l'urbain, les maillons qui peuvent s'assembler, et les ressources secrètes des souterrains. […] Dans la ville, Nagel représente le révolté, jamais mené par les autres mais doutant parfois du bien-fondé de sa quête solitaire. Nagel sait la difficulté d'être vraiment compris et l'impossibilité de communiquer sa vie intérieure, mais tente constamment d'exprimer son ressenti intime. Il agit comme s'il était enfermé dans une catacombe où existeraient seulement les résonances  disharmoniques de ses propres contraintes et requêtes, sûr et dogmatique dans l'attente d'être un jour compris. »

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  • Avec Knut Hamsun Sur les sentiers où l’herbe repousse... 1/2

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    Jamais avant l'oeuvre du grand écrivain norvégien Knut Hamsun, Prix Nobel 1920, le Nord n'avait été décrit avec tant d'ampleur bruissante et mystérieuse, celle des fjords, des amours enfiévrées et de la fidélité aux forêts. Une œuvre immense, dont la trajectoire et l'orientation intime inspirèrent de nombreuses littératures. Knut Hamsun est plus que jamais à lire, car ses livres nous parlent de l'identité européenne nordique avec simplicité et avec sincérité. Le « Qui suis-je ?» qui lui est consacré approche et interprète cette destinée unique et cette œuvre incomparable. À découvrir !

    Si l'on excepte les articles que lui consacra le spécialiste des lettres nordiques Régis Boyer et le dossier spécial de la revue Nouvelle École en 2006, Knut Hamsun demeure l'un des plus remarquables oubliés de la critique littéraire française. Cette occultation - si longue qu'elle pourrait passer pour du mépris pur et simple - avait déjà été déplorée en 1894 par André Gide, qui n'hésitait cependant pas à faire figurer La faim parmi les meilleurs romans européens de son temps.

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  • "Démaquiller l'histoire : chiche !"

    - Voici le dernier éditorial du troisième directeur de Rivarol, Maurice Gaït, rédigé quelques heures avant sa mort et publié le 18 novembre 1983 sous le titre « Démaquiller l'histoire ? Chiche ! » Nous pensons d'autant plus utile de reproduire dans ce numéro spécial consacré aux soixante ans de l'hebdomadaire de l'opposition nationale et européenne ce « testament » que Gaït y évoquait ce qui fut l'un des grands « scoops » de RIVAROL (avec les révélations du député poujadiste Pesquet sur le faux attentat de l'Observatoire monté par Mitterrand en 1959 pour tenter de redorer son blason) : le récit par le colonel Branthôme des tentatives désespérées faites par De Gaulle, dès le 19 juin 1940, de revenir en France pour... y faire allégeance aux autorités légales !

    - L’enseignement de l'histoire est en passe de devenir le serpent de mer d'une Education rebaptisée par antiphrase « nationale ». Les média, qui n'ont eux-mêmes, pour la vérité historique, qu'un respect fragmentaire, accordent au sujet une place de choix et il est arrivé qu'au-delà des contingences scolaires, le problème soit transcendé : l'histoire - même correctement enseignée et assimilée - sert-elle à quelque chose ou freine-t-elle, au contraire, les initiatives ? Tel fut dans les années 25 - mais qui s'en souvient ? - le thème d'une controverse entre le poète Paul Valéry (procureur) et le ministre Anatole de Monzie (avocat) celui-ci refusant à celui-là dans « Pétition pour l'histoire », le droit de tenir cette discipline pour le produit le plus nocif que la chimie de l'intellect ait jamais élaboré : « Nous entrons dans l'avenir à reculons », avait déploré Valéry.

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  • « C’est la France qu’on déboulonne » Et de la France enfin quand sera-t-il question ?, par Bérénice Levet.

    La philosophe Bérénice Levet Photo: Hannah Assouline

    Source : https://www.causeur.fr/

    Plus encore que la rage destructrice des manifestants identitaires, c’est notre incapacité à y répondre qui inquiète. Nous devons mobiliser notre héritage pour promouvoir le modèle universaliste français. Emmanuel Macron aura-t-il le courage de le faire?

    Nous avions quitté un monde où les féministes assiégeaient les salles de cinéma qui avaient l’audace de programmer le J’accuse de Roman Polanski et battaient le pavé contre une France qui, en honorant le cinéaste d’un César, confirmait, selon eux, sa complaisance envers les violeurs et les assassins de femmes ; et à peine sortons-nous du confinement que nous assistons à une nouvelle salve d’offensives contre la France, sa police, ses statues, ses noms de rues et d’institutions. Parmi ces cibles, Colbert, véritable abcès de fixation des associations antiracistes et indigénistes, déjà visé en 2017 dans le sillage des événements de Charlottesville, dont les militants ne savent et ne veulent savoir qu’une chose : qu’il fut l’instigateur du Code noir, et d’un Code noir lui-même réduit à sa plus sommaire expression.

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