Fait inédit, une promotion de l’ESM Saint-Cyr doit être « débaptisée » Le motif ? Son parrain, résistant et déporté, mort en 1955, était un officier de droite nationaliste.
« Quels sont vos nom, prénom, âge, adresse et qualité ? » « Loustaunau-Lacau, Georges. Né le 17 avril 1894. Déporté politique. Habitant à Oloron-Sainte-Marie ».
30 juillet 1945, huitième jour du procès Pétain. Cette franche voix pyrénéenne résonnant devant la Haute Cour, est celle d'un témoin discrétionnaire. Les magistrats veulent en savoir plus sur les liens existant entre le résistant nationaliste Loustaunau-Lacau et le Maréchal. Ce saint-cyrien béarnais, héros de deux guerres, est connu pour ses opinions anti allemandes - cela va de soi - mais aussi anticommunistes. C'est plus délicat, surtout dans la France de 1945. Loustaunau-Lacau est un homme de droite nationale. Sa déposition, prêtée sous serment, transpire de ses opinions. Les magistrats rendent la justice; ils sont vêtus de pourpre et d'hermine. Loustaunau, lui, s’affiche en complet sombre, s'aidant d'une canne. Fondateur du réseau Alliance, il revient de Mauthausen, camp autrichien de sinistre réputation où la Gestapo l'a envoyé en octobre 43. Il y est resté jusqu'à la fin, survivant même aux terribles marches de la mort imposées, onze jours durant, par les geôliers nationaux-socialistes.