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culture et histoire - Page 839

  • Conférence Dextra du 18/05 : L'école libre face à la faillite de l'Education nationale, par Viktor Ober

    Chers amis, chers camarades, 
    Pour cette nouvelle conférence Dextra, 
    Nous avons la joie et l'honneur de recevoir à nouveau Viktor Ober, sur un sujet très important et d'actualité, à savoir : 
    "L'école libre face à la faillite de l'Education nationale" 
    Nous vous attendons nombreux et ponctuels pour cette nouvelle conférence. 
    A vendredi !

  • Mai 68 • Les meneurs de la « Commune étudiante » : un paradoxe français [3]

    Annie Kriegel

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    La détonante thèse de Kriegel 

    Elle avance que le choix des révolutionnaires professionnels, ces dissidents antisoviétiques de l’Ouest, mais aussi anti-américains (en apparence[1]), qui restaient fidèles à l’idéal communiste, entre le maoïsme et le trotskisme, se faisait sur la base de l’appartenance à la culture ashkénaze ou séfarade. Le maoïsme, indique-t-elle, avait les faveurs des séfarades, qui pouvaient y cultiver le tropisme oriental de leurs origines, quand les ashkénazes, par nostalgie du shttetel ou du kahal des contrées d’Europe de l’Est, retrouvaient dans la figure de Léon Trotsky un substitut à cette part d’eux-mêmes perdue à jamais après les affres des années terribles, et donc une façon de renouer les liens avec leurs ancêtres.

    « Ce n’est un secret pour personne que les étudiants d’origine juive occupent une place disproportionnée dans les groupes, mouvements et organisations, instances qui s’inscrivent dans la mouvance gauchiste »[2] et, plus spécifiquement, « le choix, qui amène chaque intéressé à donner une adhésion à tel groupe gauchiste de préférence à tel autre, semble obéir à des clivages dérivés de l’appartenance ethnique au sein de la communauté juive : car les jeunesashkenazim se retrouvent plus volontiers trotskystes, les jeunes sephardim plus volontiers maoïstes […] Adhérer au trotskisme, c’est donc comme un retour au pays légendaire, c’est retrouver le climat adorable du schttetel dont les fils en révolte s’enfuyaient vers les universités occidentales conquérir le savoir profane et préparer la Révolution »[3]. Au sujet de l’engagement prochinois, « on voit bien comment des jeunes gens, dont l’enfance se déroule au sein de sociétés traditionnelles décomposées par le traumatisme de la colonisation et leur exposition forcée à la civilisation occidentale, peuvent être touchés par la variété maoïste dont les particularités tiennent à ce qu’elle s’est développée dans le cadre d’une société également traditionnelle et également disloquée par le choc de sa confrontation aux entreprises de l’impérialisme étranger. »[4]

    Kriegel conclut en disant que « le gauchisme est un phénomène essentiellement étudiant, s’il est même un phénomène d’étudiants aisés et très aisés, il n’apparaît pas qu’il touche de manière active un grand nombre d’étudiants aisés ou très aisés appartenant à des familles de bourgeoisie classique. […] Entre les divers sous-groupes dont les particularités sont susceptibles d’orienter leurs rejetons avec le gauchisme, se détache le sous-groupe juif. »[5]

    Benny Lévy l’Egyptien choisit lʼOrient lointain et son Empire communiste du milieu, quand Alain Krivine lui préféra lʼOrient proche du Yiddishland du fondateur de lʼArmée Rouge, celui en qui les juifs de Varsovie voyaient un libérateur pendant la guerre de 1919-1921 qui opposa la Pologne à la Russie soviétique.

    Daniel Cohn-Bendit s’amusait de cela quand il pointait du doigt les difficultés qu’avaient les militants gauchistes pour se mettre d’accord : « En France, les directions nationales des groupes d’extrême gauche pourraient parler yiddish, même si elles n’étaient pas d’accord entre elles »[6].Un autre trait d’humour assez semblable est abondamment repris à propos de la direction de la J.C.R. : s’il n’y avait Daniel Bensaïd (qui est séfarade) l’ensemble des membres du bureau politique pourrait parler le yiddish pendant leurs réunions. En réalité, d’après Yaël Auron, il y avait un non-juif au sein de l’organisation affiliée à la IVème  internationale et dirigée par Pierre Franck : « Sur les douze membres du bureau politique de la Ligue à ses débuts, s’ajoutaient à Bensaïd dix autres juifs originaires d’Europe de l’Est et un seul membre non juif. »[7]   (Dossier à suivre)  •  

    [1]  À ce sujet, Morgan Sportès souligne : « Beaucoup d’idiots utiles du stalinisme sont ainsi devenus, en toute innocence, et par le biais du maoïsme, des idiots utiles de l’atlantisme botté. […] Des partis maoïstes ont été créés de toutes pièces en Hollande, en Suisse, par la CIA. Les Brigades rouges italiennes ont été, elles aussi, influencées. », ibid., p. 195. Sportès explique en outre que depuis 1945 « les services américains ont manipulé – et financé à coups de dollars – la gauche et l’extrême-gauche antisoviétiques, dans le cadre de la guerre froide. […] Dans les domaines de la pensée, de l’esthétique, du syndicalisme, de la politique, la main de la CIA a joué. […] Corruption d’intellectuels de gauche, noyautage de journaux, de maisons d’édition, de boîtes de production cinématographique », ibid., p. 194.

    [2]  Annie Kriegel, « Gauchisme et judaïsme », LʼArche, n° 186-187, 26 septembre-25 octobre 1972, p. 36.

    [3]  Ibid., p. 37.

    [4]  Ibid., p. 38.

    [5] Idem.

    [6]  Daniel Cohn-Bendit, Le grand bazar, Paris, Belfond, 1975, p. 11-12.

    [7]  Yaël Auron, op. cit., p. 23. 

    L'ouvrage de l'auteur ...

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    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Paris, samedi 12 mai : images du colloque Mai 68 et le bien commun : utopies, échecs et perspectives

    Quatre-cents personnes, une vingtaine d'intervenants et des échanges de qualité : le colloque Mai 68 et le bien commun : utopies, échecs et perspectives fut une réussite !

    Un grand banquet a clôturé cet après-midi de réflexion autour du thème du bien commun.

    Un compte rendu et des vidéos à venir sont annoncés.

    Prochain événement : Université d'été de l'Action Française | CMRDS 2018 

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     De nombreuses autres photos en cliquant ICI

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  • La Jeanne d'Arc parisienne

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    Dimanche 13 mai, les formations monarchistes et celles de la Droite nationale et catholique se sont mobilisées à Paris pour honorer la mémoire de Ste Jeanne d'Arc, héroïne de la Patrie. Malgré les grèves dans les transports, le calendrier émaillé de "ponts" et l'attentat de la veille, les patriotes se sont retrouvés aux différents rendez-vous en nombre respectable.

    A 10 h, la Dissidence française de Vincent Vauclin, magnifiques drapeaux claquant au vent, "ouvrait le bal". Puis ce fut l'Action française et enfin le Parti nationaliste français avec Pierre Sidos. La matinée fut donc bien remplie.

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    L'après-midi, Civitas organisait sa marche entre la statue de Jeanne d'Arc de la Place St Augustin et celle de la place des Pyramides. Là aussi, le cortège ne manquait pas d'allure. Derrière trois cavalières en tête les militants de Civitas et du Parti de la France furent applaudi par de nombreux Parisiens présents sur les trottoirs, en particulier lorsque les slogans contre le terrorisme islamiste étaient scandés. Pour être honnête, il y en avait aussi quelques-uns qui semblaient moins réceptifs à nos thèmes, mais la manifestation s'est déroulée sans incident. Ce qui tranche avec les émeutes gauchistes du 1er mai.

    Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale, est intervenu au cours des rassemblements de la Dissidence française le matin et de celui de Civitas l'après-midi. Notre revue Synthèse nationale fut aussi vendue à la criée tout au long de la journée.

    Dans les jours qui viennent, nous reviendrons sur cette journée et nous publierons d'autres photos de cette belle fête nationale de Jeanne d'Arc 2018...

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/05/13/la-jeanne-d-arc-parisienne.html

  • Histoire : Mai 68 • Les meneurs de la « Commune étudiante » : un paradoxe français [1]

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Quelque chose de contradictoire animait les passions politiques des leaders de Mai, couramment désignés par l’expression de « révolutionnaires professionnels »[1]. Cette contradiction résidait dans l’opposition entre leurs origines et leurs orientations en matière géostratégique, ces dernières étant fondées, guerre du Vietnam oblige, sur un anti-impérialisme américain radical. Ce qui explique ce paradoxe est justement le caractère mondial de leur combat : comme le souligna le président de Gaulle lors du Conseil des ministres du 5 juillet 1967 : « La jeunesse devient internationale »[2]

    Une patrie : la terre 

    Ces jeunes meneurs de Mai 68 se dépouillaient de la culture qu’ils héritaient de leur milieu familial pour se consacrer entièrement à la lutte de libération internationale. « En tant que ʽʽcitoyens du mondeʼʼ, universalistes et cosmopolites, ils étaient en quête d’une ʽʽpatrieʼʼ, des ʽʽracinesʼʼ en des lieux différents, physiquement, idéologiquement et intellectuellement éloignés : en Chine, en Amérique latine, au Vietnam ou en Algérie. »[3]

    Le groupuscule maoïste dont faisait partie Alain Geismar, l’une des figures majeures de la révolte étudiante, « était violemment antisioniste. Ses deux chefs pourtant, l’officiel comme l’occulte, Geismar et Victor (Benny Lévy), étaient juifs. Mais, à l’époque, il n’y avait rien là de paradoxal. On était ʽʽinternationalisteʼʼ. »[4]

    Relativement à cette question, Maurice Szafran relate le fait suivant : « Dès 1967, au lendemain de la guerre des Six-Jours, Tony Lévy, le frère de Benny, avait fondé à la Cité universitaire un comité des étudiants juifs antisionistes. Le terreau idéologique était on ne peut plus simple. Il tournait autour d’une de ces ʽʽévidencesʼʼ qui fondent le gauchisme : Israël n’est qu’un instrument de l’impérialisme américain. […] Les frères Lévy comptent parmi les premiers responsables gauchistes à comprendre que la cause palestinienne peut leur être utile. Et sur deux plans : faire apparaître de nouveaux héros au firmament de la révolution, s’adresser, par ce biais, aux ouvriers immigrés d’origine arabe. Au fellagah du FLN et au vietcong du FNL doit succéder le fedayin du Fath. »[5] Méprisés par les ouvriers français, les militants de lʼUJC(ml) étaient contraints de se tourner vers les travailleurs immigrés, essentiellement d’origine maghrébine, afin de pouvoir espérer recruter de nouvelles ouailles. 

    Ce groupuscule prochinois fut dissous avec d’autres après les élections législatives de juin 1968 : il fut rebaptisé Gauche prolétarienne. Cette organisation s’attelait notamment à diriger son action militante autour du thème de la défense de la cause palestinienne. Par exemple avec la tenue d’un meeting en 1970 : « Hautparleurs, musique orientale, grands discours en arabe, en français. Drapeaux palestiniens déployés, vert, blanc avec croissant rouge. Portraits de Yasser Arafat. Banderoles... On distribue des tracts du Comité Palestine : En Palestine tout le monde se bat pour la liberté. Pas seulement les feddayin mais aussi les femmes et les enfants. Ils se battent pour reprendre la terre que l’occupant sioniste leur a volée. »[6]

    La même année la GP organisait une manifestation en faveur de la cause arabe en rendant hommage à son avocat le plus célèbre. « Le 28 septembre 1970 Nasser meurt. Ses funérailles auront lieu le 1er octobre. Les maos flairent là ʽʽun bon coupʼʼ. La mort du président égyptien, le Raïs, a déclenché en effet une émotion immense dans le monde arabe, et bien entendu chez les immigrés... Porte Zola, dès avant six heures du matin, on installe des panneaux : portraits du Raïs, d’Arafat, photos de feddayin, kalachnikov au poing. En célébrant Nasser, les chefs maos mettent de l’eau dans leur vin. Ils le méprisent en fait. C’est un larbin de Brejnev, se disent-ils en aparté. Il bouffe à la fois au râtelier du KGB et de la CIA ! Il trahit les Palestiniens... L’Egypte est soutenue par l’URSS. Et la Chine joue contre l’URSS au Moyen-Orient. Mais avec les immigrés arabes, qu’on veut séduire, on n’entre pas dans ces considérations...

    – Pour les funérailles de Nasser, on n’a été que deux cents, au départ, à débrayer dans lʼîle Seguin, raconte un mao maghrébin, surtout des Arabes. […] Régulièrement des camarades prenaient la parole. Et puis on est allé déjeuner à la cantine. Pendant le repas et après, on n’a pas arrêté de discuter. Porte Zola, à la sortie de l’usine, les discussions se poursuivent. […] On argumente, on sʼengueule :

    - Un État palestinien ? On n’en veut pas. Qu’est-ce que ça serait ? Un grand camp de réfugiés surveillé par des flics sionistes ! Non... Il faut poursuivre la révolution, renverser les sionistes et tous les États arabes réactionnaires !

    - On libérera aussi les Juifs de Palestine de la dictature sioniste !

    - Pour les immigrés, ici, en France, il est clair que la seule solution ce sont les armes !

    - Les Français ont trop tendance à vouloir régler les choses pacifiquement. Nous, les maoïstes arabes, quand nous luttons ici contre les patrons, nous luttons en même temps contre les réactionnaires arabes. Notre combat est mondial !...

    Un Maghrébin, portant un paquet de journaux, se glisse dans le groupe, criant :

    - Lisez Fedaï, journal antisémite.

    Un lieutenant de Victor le rabroue. Le vendeur corrige alors le tir :

    - Lisez Fedaï, journal antisioniste ! »[7] 

    Cette anecdote illustre bien les ambiguïtés auxquelles étaient confrontés les gauchistes, dont les maoïstes en particulier, dans leur combat antisioniste.  (Dossier à suivre)  •   

    [1]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 313.

    [2]  Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, III, Paris, Fayard, 2000, p. 250.

    [3]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 278.

    [4]  Morgan Sportès, Ils ont tué Pierre Overney, Paris, Grasset, 2008, p. 121.

    [5]  Maurice Szafran, Les juifs dans la politique française de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 1990, p. 188.

    [6]  Morgan Sportès, op. cit., p. 121.

    [7]  Ibid., p. 141-142.

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  • Paris 15 mai, Gérard Leclerc parlera de Mai 68 aux Mardis de Politique magazine, une soirée à ne pas rater !

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    Rendez-vous à partir de 19 h 00 - Conférence à 19 h 30 précises
    Participation aux frais : 10 euros -  Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen, 3 rue de la Trinité  Paris 9° - Métro La Trinité, Saint-Lazare

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    Renseignements : Politique magazine, 1 rue de Courcelles Paris 8° - T. 01 42 57 43 22