culture et histoire - Page 835
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Dimanche 13 mai, Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale, invité à prendre la parole lors des commémorations de Jeanne d'Arc
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Le mysterieux Louis XI [Au coeur de l'histoire]
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Zoom : Daniele Masson - Eric Zemmour, itinéraire d’un insoumis
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Lucien Cerise sur Radio Courtoisie : Formatage social et manipulation des radicalisés (avril 2018)
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C'est la France qui a fait la Nouvelle Calédonie, les Kanaks ne représentent qu'eux-mêmes
Alain Sanders
Rappelons que les Kanaks – et cette graphie est nécessaire pour les dissocier des Canaques, très majoritairement loyalistes – ne représentent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire pas grand monde. Les Européens et les Caldoches (les « pieds-noirs » de Nouvelle-Calédonie) sont aussi nombreux que les Canaques, et l’île compte des Mélanésiens, des Wallisiens, des Tahitiens, des Vietnamiens, des Indonésiens, des milliers de personnes originaires du Vanuatu, des Comores, des Antilles, de la Réunion, de Djibouti. Tous ceux-là, qu’on a vu manifester à Nouméa sous une forêt de drapeaux tricolores le 3 mai dernier, voteront bien sûr contre l’indépendance.
A l’occasion du déplacement présidentiel, on a entendu les habituels chiens couchés répéter que les « colons »avaient volé aux Canaques « les terres de leurs ancêtres ». Vide d’hommes (l’île de Shihoku, au Japon, compte près de 5 millions d’habitants pour une même superficie ; Chypre, deux fois plus petite, a quatre fois plus d’habitants), la Nouvelle-Calédonie pourrait, pour être réellement mise en valeur, accueillir sans problème cinq fois plus d’habitants.
Quant à une prétendue « nation canaque » (et a fortiori « kanak »), elle n’a jamais existé. C’est la France qui lui a donné un semblant de consistance en pacifiant une myriade de clans antagonistes et ennemis qui ne parlaient pas la même langue, s’étripaient allégrement et s’entre-dévoraient : il y avait des tribus dites « garde-manger »chez lesquelles les dominants allaient « faire leur marché », et le cannibalisme a été difficilement éradiqué.
Source Thomas Joly cliquez ici
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Mai 68, la bacchanale des dupes
Par Christian Tarente
Politiquement, ce fut un vrai jeu de massacre : tout au long des « événements » de Mai 1968, les gagnants ont tous fini dans les cordes.
Lancé par des groupuscules d’étudiants trotskystes, doctrinaires austères durement embrigadés, le mouvement s’amplifia à la faveur d’une vague anarcho-libertaire qu’ils vouaient aux gémonies. Et lorsque les vieilles organisations syndicales, obsolètes et minoritaires, tentèrent de reprendre la main, elles se virent doublées par la « base » qui, portée par ses rêves de bien-être, les entraîna au blocage total du pays. La gauche socialiste, enfin – avec Mitterrand et Mendès –, persuadée de pouvoir « surfer » sur la vague avant de ramasser la mise, dut assister, impuissante, au triomphe électoral du parti gaulliste. Triomphe lui-même éphémère : il préludait à la chute brutale, un an après, du général de Gaulle.
En 1974, après la parenthèse pompidolienne, cette bacchanale des dupes allait connaître son ultime prolongement : l’élection de Giscard d’Estaing consacrera l’aboutissement des valeurs intimes de Mai 68. Son programme « décomplexé » – primauté de l’économique et libération des mœurs – célébrait les noces du libéralisme et de l’idéal libertaire. Sous le signe d’un libre-échangisme généralisé, l’extrémisme libéral embrassait l’illimitation du désir. Giscard, jeune surdoué convaincu d’avoir découvert la pierre philosophale de la politique, le nombre d’or de la « société libérale avancée », entendait mettre la France sur la voie du Progrès, identifiée à sa dissolution dans le conglomérat européen. Il lui a offert un veau d’or : la déesse Consommation devenait reine de France, vouée à l’adulation des foules.
Et les choses se déroulèrent ainsi afin que s’accomplît la parole des prophètes : Maurras dans L’Avenir de l’Intelligence (1905) – « le règne de l’or, maître du fer, devenu l’arbitre de toute pensée séculière » – et Péguy dans L’Argent (1913) – « cet automatisme économique du monde moderne où nous nous sentons toujours plus étranglés par le même carcan de fer…»
Aujourd’hui, le veau d’or est vainqueur, mais où est sa victoire ? Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve : au milieu des décombres de Mai 68, ne l’oublions pas, a aussi germé une profonde insurrection de l’esprit.
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Mai 68 : La contre-culture : ses origines, sa fonction [1]
Sylvie Vartan
Par Rémi Hugues
Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.
Dans la conscience collective, la France des Trente glorieuses est aujourd’hui devenue un âge d’or.
Époque de prospérité, de forte croissance économique, de plein-emploi, conditions vues de nos jours comme nécessaires au bonheur. Cet âge d’or a ses symboles : la casquette du Général, les gitanes de Pompidou, la gouaille des leaders communistes... Et le cul de Bardot. Filmé par Jean-Luc Godard, le chef de file avec François Truffaut de la Nouvelle Vague. Les belles « autos », aussi, font bander les mâles. Ère de prospérité, ère de liberté : routes de la liberté, merci au moteur à explosion. Les voitures se sont démocratisées. Liberté sexuelle également. Le moteur du désir, débridé, ne craint pas la panne. Ni la surchauffe. Il y a une assurance : pour ceux qui redoutent d’avoir à assumer des années durant les conséquences de leurs actes. La pilule se généralise. Elle est en vente libre.
La « libération sexuelle »
Les vœux d’Antoine, qui en 1966 chantait dans Les Élucubrations son souhait que la pilule fût mise « en vente libre dans les Monoprix », avaient été exaucés avec la loi Neuwirth. Si de Gaulle avait accepté la légalisation de la pilule contraceptive, c’était d’abord pour des raisons bassement politiciennes. À l’occasion du Conseil des ministres du 24 mai 1967, il déclare : « Lors des élections législatives, comme déjà pendant l’élection présidentielle, la ʽʽpiluleʼʼ a été l’un des sujets favoris de la gauche. La pression politique est forte et chacun comprend qu’il faut ʽʽvider la questionʼʼ.[1] […] Sur la proposition Neuwirth, la position que le gouvernement prendra doit être positive, mais entourée de grandes précautions. En tout état de cause, une loi implique une action nataliste plus accentuée, pour un ensemble de raisons nationales et internationales.[2] […] Les mœurs se modifient ; cette évolution est en cours depuis longtemps ; nous n’y pouvons à peu près rien. […] Quant à l’aspect religieux, croyez bien que j’y suis sensible. J’ai posé la question au Pape, et il m’a répondu qu’il se ferait entendre bientôt sur ce sujet qui est complexe et difficile. […] Il ne faut pas faire payer les pilules par la Sécurité sociale. Ce ne sont pas des remèdes ! Les Français veulent une plus grande liberté de mœurs. Nous n’allons quand même pas leur rembourser la bagatelle ! Pourquoi pas leur rembourser aussi les autos ? »[3]
La « révolution rockʼn roll »
En fond sonore, outre Antoine, Sylvie Vartan ou Johnny Halliday. Ces chanteurs phares de Salut les copains devenus idoles des jeunes sous l’égide de Daniel Filipacchi. Ce dernier organisa le grand événement fondateur de la « génération 68 », où elle prit conscience de son poids démographique, et donc de sa force politique potentielle. Ce moment fondateur, sorte de fête de la musique avant l’heure, a lieu place de la Nation, le 22 juin 1963. Il est bien décrit pas Hervé Hamon et Patrick Rotman : « La nuit s’annonce douce ; pour entamer l’été, la météo semble aussi de la fête. Europe n° 1 convie ses auditeurs à un grand concert gratuit et en plein air, avant le départ du Tour de France prévu pour le lendemain. Dès vingt et une heures, ils sont plus de cent mille, filles et garçons, qui piétinent, pressés les uns contre les autres. […] Alentour, l’affluence ne cesse de croître, les bouches de métro vomissent un flot ininterrompu. Le cours de Vincennes est entièrement bloqué. La marée, comme une lave, gagne inexorablement, grimpe sur tout ce qui permet de prendre de la hauteur. Des arrivants, par paquets de vingt ou trente, se sont juchés sur les branches des arbres qui menacent de casser. Quelques audacieux ont les trois camions aux couleurs d’Europe n°1. D’autres, plus inconscients, sont allongés sur les auvents des cafés, qui frôlent la déchirure. […] Même sur le poteau du feu rouge, juste en contrebas, ils sont une demi-douzaine, accrochés comme des singes à un cocotier, par un bras, une jambe, une main. Tous les réverbères, tous les panneaux de signalisation ont subi le même sort. Les toits des maisons avoisinantes sont à leur tour conquis. Les responsables du service d’ordre s’affolent. Deux mille agents sont dépêchés en renfort pour tenter de contenir la foule. […] Daniel Filipacchi, lui-même, est surpris. Ils escomptaient vingt à trente mille personnes : elles sont cinq fois plus nombreuses. »[4]
Jean-François Sirinelli souligne à cet égard que « le grand concert organisé par Europe n°1 pour fêter le premier mensuel Salut les copains passa, jusqu’à mai 1968, pour l’événement à la fois fondateur et identitaire de la classe d’âge montante. »[5]
Le yé-yé, expression née sous la plume du philosophe Edgar Morin, est une imitation, un produit importé. C’est la transposition française du rockʼn roll, d’origine anglo-saxonne. C’est ce style musical qui faisait danser et s’évader la jeunesse des années 1960, les baby-boomers.
L’historien Sirinelli insiste sur ce point : le monde anglo-saxon diffuse une culture nouvelle destinée spécifiquement à la jeunesse. Il montre en effet que « la culture de masse juvénile, d’abord politiquement paisible durant le premier versant des années 1960, se teinte de contestation multiforme, davantage inspirée au demeurant par l’effervescence culturelle de la Grande-Bretagne du milieu de la décennie puis par le mouvement de sécession socioculturelle, bientôt largement médiatisé et baptisé du terme générique de hippie, touchant de jeunes Américains de la côte ouest des États-Unis. »[6]
Le rockʼn roll est le pendant frivole et distrayant de l’occupation de la France par des militaires américains. L’un est la conséquence de l’autre. Au tournant des années 1960, fait observer Kristin Ross, une « mutation […] instaura en France une culture de masse à l’américaine »[7]. Celle-ci forme, en quelque sorte, un culte de l’abondance et du progrès : « Immédiatement après la guerre, les États-Unis exportèrent vers une Europe dévastée […] les gadgets, les techniques et les experts du capitalisme américain, mais aussi et surtout un fantasme spécifique : celui d’une croissance équitable, illimitée et régulière. »[8]
Or ce que Kristin Ross omet de dire alors que c’est un élément crucial, elle fait également l’éloge de la transgression. Cette culture de masse des sixties est contestataire. En un mot c’est une « contre-culture ». (Dossier à suivre)
[1] Alain Peyrefitte, Cʼétait de Gaulle, III, Paris, Fayard, 2000, p. 234.
[2] Ibid., p. 244.
[3] Ibid., p. 247.
[4] Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 121-122.
[5] Jean-François Sirinelli, Mai 68. L'événement Janus, Paris, Fayard, 2008, p. 80.
[6] Ibid., p. 136.
[7] Kristin Ross, Rouler plus vite. Laver plus blanc. Modernisation de la France et décolonisation au tournant des années 1960, Paris, Flammarion, 2006, p. 22.
[8] Ibid., p. 21.
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[Vidéo] Colloque ILIADE 2018 – Jean-François Gauthier : “Ce que nous devons aux Européens”
Allocution de Jean-François Gauthier, docteur en philosophie et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la musique et aux sciences, musicologue et étiopathe, lors du colloque « Fiers d’être Européens » le 7 avril 2018.
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Dimanche 13 mai, Paris rend hommage à Jeanne d'Arc
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Mai 68 – Mai 2018
Par Hilaire de Crémiers
Dans la foule des 15 000 manifestants du défilé du 1er mai à Paris, la police a dénombré 1 200 « casseurs », venus dans l’unique intention d’en découdre, de régler leur compte avec la société et de causer le plus possible de dégâts. Les forces de l’ordre plus spécialement chargées de contenir et d’arrêter ces émeutiers ultra-violents se montaient à environ 1 200 hommes, des CRS, soit le même nombre que les « casseurs ». Pour le reste, en quelque sorte, la police habituelle suffisait.
Il n’est pas douteux que la Préfecture de police et le ministère de l’Intérieur ont donné des ordres pour éviter au mieux ce qu’il est convenu d’appeler « les dommages collatéraux ». C’est-à-dire des passants, autrement dit des manifestants « honnêtes » (!) ou des « curieux » se hasardant sur les lieux, qui pourraient être bousculés ou blessés à l’occasion de charges policières ou de heurts frontaux. Ce qui provoquerait aussitôt des hurlements d’indignation, l’indignation ne fonctionnant comme toujours qu’à sens unique ! La grande voix de Libération, entre autres, ne manquerait pas de se faire redoutable : le bourgeois anarchiste et gauchard adore le désordre, tant, bien sûr, que les coups ne l’atteignent pas.
Donc, les cortèges se rassemblent librement. Il est connu d’avance par les réseaux sociaux et par les renseignements que l’ultra-gauche sera de la partie et mènera la danse. Le petit monde cagoulé du black bloc est au rendez-vous sans problème. Pas question de procéder à des arrestations préventives, contrairement à tous les usages de naguère. Et voitures de brûler, devantures d’exploser, magasins et établissements d’être saccagés, pillés, détruits. Et policiers et gendarmes d’être blessés : s’ils pouvaient être massacrés, ils le seraient.
Le bon vieux défilé syndical, où le service d’ordre de la manifestation faisait lui-même la police, n’existe plus. C’est la raison pour laquelle, en dehors de la CGT et de Sud, il ne se pratique presque plus. Les risques de débordements sont trop importants. L’heure est à l’affrontement brutal. Des minorités s’essayent de plus en plus à créer soit des zones de non-droit, soit des journées insurrectionnelles. Jeux plus ou moins infantiles, plan concerté, excitation de l’imagination, désir d’un « jusqu’auboutisme » qu’on croit libérateur ; mélange de tout cela, sans doute. Jeunesse désœuvrée et livrée à toutes les propagandes ; société éclatée, privée d’autorités naturelles, toutes systématiquement détruites par la loi elle-même ; « communautarismes » flagrants qui s’étendent sur des villes entières et qui refusent la nation, qui récusent la France et tout ce qu’elle représente, et où l’islamisme règne en maître ; enseignement et médias qui ne cessent d’inspirer le mépris de l’histoire, de l’ordre, de la vraie famille, de la société traditionnelle…
Bref, tous les fruits gâtés de mai 1968 s’accumulent en pourritures, du bas en haut de la société, en ce mois de mai 2018.
Facultés, bientôt lycées, quartiers, villes – même avec leur maire et leur député de gauche, d’archi-gauche qui ont l’inconscient culot de s’en étonner ! –, maintenant zones entières de départements et de régions en sécession pratique où aucune police et aucun service d’Etat ne peut pénétrer. La aucun service d’État ne peut pénétrer. La situation est tenue en main, dit-on dans les hautes sphères pour se rassurer. Voire ! La fameuse convergence des luttes souhaitées par le bourgeois Mélenchon qui se fait plaisir à jouer le tribun de gauche, se feront tout autrement que ce que des imaginations politiciennes croient inventer. Qui, dans les banlieues, croit encore dans la République bourgeoise ?
Pour le moment, Macron, en rappelant à l’ordre, pense ramasser une fois de plus la mise à son profit. C’est le calcul républicain. Mais chacun devine que tout peut échapper. A force de glorifier la révolution comme principe même de gouvernement, tous, de droite comme de gauche, ne font que rendre la France complice de sa propre destruction. Jusqu’où ?