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Les Brigandes - Un air réactionnaire
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Le nouveau numéro (n°80) de Terre et peuple magazine
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Pour ne pas oublier l'histoire des "petites patries" au lycée.
La rentrée qui se profile oblige à la préparation des nouveaux cours des nouveaux programmes de lycée, en histoire comme en géographie. Si l’on prend la période étudiée désormais en classe de Première, elle couvre le gros siècle qui va de 1789 à 1923, et ce n’est pas forcément une mauvaise idée au regard de ce dont il est porteur et, en partie, accoucheur : après tout, ne sommes-nous pas les héritiers, parfois infidèles et critiques, de cette période et de ses confrontations, idéologiques comme spirituelles, mais aussi économiques et sociales, voire environnementales ?
La lecture des programmes officiels et celle, conjointe, des manuels scolaires, est aussi fort révélatrice de l’idéologie dominante et des préoccupations de la République éducatrice, qui ne laisserait à personne d’autre le soin de choisir les intitulés de ces programmes destinés à s’appliquer, en bonne République « une et indivisible », à tous les coins du territoire métropolitain comme de l’Outre-Mer. Du coup, c’est une histoire qui oublie, « opportunément » et dans la droite ligne de la « jacobinisation » de la nation, les « petites patries », au risque d’échouer à l’enracinement des élèves (en particulier ceux venus d’ailleurs ou d’autres traditions d’origine étrangère) dans une France concrète et vivante. De plus, cette histoire nationale « globale » apparaît parfois peu accordée aux lieux particuliers où elle est enseignée, de la Bretagne à l’Alsace, de la Provence à l’Artois. Un collègue la définissait comme une « histoire parisienne » et, comme d’autres (et comme moi-même), s’en inquiétait, comme d’une source supplémentaire de déracinement et d’inculture.
Faut-il, pour autant, renoncer à cette formulation programmatique de l’histoire française ? Pas exactement, mais il n’est pas forcément inutile de l’irriguer, non seulement d’exemples, mais aussi de puissantes évocations locales, par exemple en combinaison ou en comparaison de l’histoire de la nation « centrale », et selon l’endroit où l’on enseigne et étudie : ainsi, en Bretagne, n’est-il pas inutile de rappeler ce que la province a espéré et perdu durant la Révolution française, et quelles furent ses réactions, parfois déçues ou insurrectionnelles, devant le triomphe de la Révolution et de sa fille préférée, la République. Mais, à bien lire les différents manuels disponibles (pas loin d’une dizaine…), rien du tout : pas un mot sur la Bretagne si ce n’est, au détour d’une carte, l’évocation schématisée d’une « révolte » dont, le plus souvent, on ne saura pas plus. Ainsi, la chouannerie, qui a laissé durant plus d’un siècle, un souvenir tenace aux Bretons, a disparu, et le terme même n’évoquera rien aux descendants de ceux qui l’ont incarnée, comme en une sorte d’amnésie organisée que, au regard des intentions des programmes, je ne m’interdis pas de nommer un « mémoricide paisible » et tout à fait officiel… Idem pour la « Vendée » qui, si elle apparaît bien sur les cartes des lieux de tension durant la Révolution et la Première République, n’est ni définie ni expliquée !
Bien sûr, le cas de la Révolution française semble le plus significatif, d’autant plus que l’esprit du programme est de valoriser la conception de la Nation telle qu’elle a été idéologiquement fondée par les révolutionnaires jacobins, et comme si l’Ancien Régime n’avait pas, par lui-même, développé une conception que l’on peut dire moins jacobine et moins centraliste, beaucoup plus plurielle et « fédérative », comme Maurras l’évoquera au début du XXe siècle. Mais les autres chapitres répercutent cette même absence des particularités enracinées, avec souvent les cartes comme seule illustration de la « nuance des choses », ce qui apparaît bien insuffisant. Ainsi, pour l’étude de la France rurale et de l’industrialisation du pays, ou pour celle de la question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et alors que la question linguistique n’est abordée que fort marginalement dans le meilleur des cas (et quand elle est abordée…), et dans le cadre de « l’enracinement de la République », les langues régionales de France étant alors présentées comme un reste du monde ancien destiné à disparaître, à l’égal du « trône et de l’autel ».
Bien sûr, les professeurs d’histoire pourront, d’eux-mêmes, corriger cette « amnésie », mais le feront-ils tous, pressés par la nécessité d’aller vite (épreuves de Bac dès la classe de Première obligent, sous forme d’un contrôle continu) et de ne pas trop complexifier l’histoire de la période ? De plus, nombre d’entre eux ne connaissent pas l’histoire même du territoire sur lequel ils enseignent, ce qui constituent un obstacle important, mais pas rédhibitoire. Sans doute faudrait-il prévoir, en une heure hebdomadaire dédiée (faute de mieux), un enseignement des grands traits de l’histoire locale, communale et provinciale, ne serait-ce que pour donner quelques repères concrets aux jeunes qui y vivent et, parfois, à des parents qui ne connaissent pas non plus cette histoire. Mais, le mieux ne serait-il pas d’inciter les enseignants à intégrer, au sein de leurs cours généraux, des éléments de l’histoire (y compris populaire) locale, pour montrer aussi toute l’importance de l’histoire nationale sur la construction des héritages locaux (et inversement, aussi) et, parfois, la grande difficulté d’une synthèse harmonieuse entre les décisions de l’Etat central et les aspirations provinciales ou communales ? Ce ne sont là que quelques propositions, mais elles peuvent permettre un meilleur enracinement des jeunes générations sans, pour autant, les « figer » en un seul lieu car l’histoire (locale ou nationale, ou européenne et mondiale) ne doit pas être un simple « formatage » sans conscience, mais bien plutôt un appel à la curiosité comme un outil de la « fidélité créatrice », celle qui permet de voir plus loin et plus haut sans risquer le vertige de la démesure…
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Un nouveau numéro hors-série de Présent
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la 9e Grande Fête médiévale de La Chapelle-d’Angillon les 31 août et 1er septembre 2019
La 9e Grande Fête médiévale se déroulera les 31 août et 1er septembre 2019 au château de La Chapelle-d’Angillon, dans le Cher. Il s’agit d’une forteresse qui a pour origine un donjon carré construit au XIe siècle. Des bâtiments ont été ajoutés à ce donjon initial pour former un ensemble fortifié de plan trapézoïdal. Ce château abrite un musée consacré à Alain-Fournier (l’auteur du Grand Meaulnes) ainsi qu’une collection sur l’Albanie du XIXe siècle.
Lors des festivités, des démonstrations de béhourd sont prévues : il s’agit de combats avec armures et armes médiévales, régis par des règles précises d’engagement. Les combats se déroulent en duel ou en équipe. Lors des combats collectifs, une équipe l’emporte quand elle met ses adversaires à terre. Afin d’éviter les blessures, les coups d’estoc ainsi que les coups derrière les genoux, aux pieds et à la nuque sont interdits.
D’autres divertissements seront présentés : jonglerie, lancer de haches, escrime, tir à l’arc, ainsi que les animaux de la ferme, la fauconnerie et un marché médiéval de 70 échoppes. Un accro-voile à escalader et un atelier blasons sont prévus pour les enfants. Trois buvettes et quelques échoppes proposeront des spécialités médiévales comme l’hypocras et l’hydromel.
Le samedi soir, un son et lumière exceptionnel est prévu avec un spectacle équestre et un feu d’artifice. Un banquet médiéval (les Ripailles) avec des animations aura lieu le samedi soir dans la cour du château et sous la galerie Renaissance. L’accès aux Ripailles se fait sur réservation car les places sont limitées.
L’année dernière, un spectacle sur Jeanne d’Arc avait été organisé. Cette année, les bénévoles de l’Association universelle des amis de Jeanne d’Arc distribueront des tracts pour faire connaître leur projet : il s’agit d’ériger une statue de Jeanne d’Arc à Saint-Pétersbourg. Le projet est bien avancé : le modèle de la statue est décidé et son emplacement a été validé par les Russes. Une Jeanne d’Arc brandissant un étendard devrait prendre place dans le quartier de l’amirauté à Saint-Pétersbourg en mai 2020.
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Netflix, Amazon… Vers une homogénéisation culturelle au sein du supermarché mondial ?
Prenez tout mais laissez moi la culture !
On lui doit certainement nos plus beaux chefs d’oeuvre mais on la méconnaît. Voici, l’exception culturelle. Qui affirme que la culture n’est pas une marchandise comme les autres. Qui place notre production audiovisuelle hors de griffes de la libéralisation continue.L’idée a permis au cinéma français d’exister malgré la force de frappe des majors d’Hollywood. Mais face aux géants Netflix, Amazon et consorts et à l’orée d’une nouvelle ère d’hyperoffre audiovisuelle, le risque d’homogénéisation culturelle se fait à nouveau sentir. Les industries américaines voudraient nous faire croire que la culture se résume à un catalogue de produits.
Que le plus compétitif gagne ! Laissons le choix au consommateur ! Mais souhaitons-nous vraiment que des marchandises envahissent nos imaginaires ? Peut-on accepter que les créations audiovisuelles ne deviennent qu’un article sur les étagère d’un supermarché mondial ?
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Il faut sauver nos campagnes !
Il n’y aura pas de “gilets verts” après les “gilets jaunes” », affirme Christiane Lambert, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Les agriculteurs ne monteront pas de barricades à la rentrée, pas plus qu’ils ne viendront, sur leurs tracteurs, dire leur colère à Paris. Et pourtant. Les difficultés s’accumulent et la matière à explosion sociale existe. L’inquiétude est là, qui grandit et trouvera en son temps une forme d’expression, qui surprendra les politiques et les Français dans leur ensemble. Comme toutes les incompréhensions, mal perçues, mal analysées, mal traitées. Ou trop tard.
Le climat dans les campagnes s’est considérablement détérioré. Et pas seulement la météo. Les relations sociales entre agriculteurs et leurs voisins atteignent parfois des niveaux d’exaspération encore peu connus.
Les intrusions dans les exploitations agricoles, les actes de vandalisme, les insultes, les discussions houleuses qui tournent mal et qui vont jusqu’à l’agression physique se multiplient. Parfois sur la base de mauvaises interprétations des activités auxquelles se livrent les agriculteurs, violemment attaqués parce que leurs voisins pensaient qu’ils étaient en train d’épandre des pesticides. Des cartes stigmatisant les élevages de porc en attente de feu vert à leur agrandissement ont été publiées sur Internet. Les mises en cause verbales se font aussi dans les magasins ou sur les marchés.
Climat délétère
Sécheresse et canicule sont arrivées dans ce climat délétère. Des mois sans eau ont jauni les campagnes, asséché les réserves d’eau et engagé les éleveurs dans une course épedue à la recherche de fourrage pour le bétail. Au total, 86 départements ont été frappés par le manque d’eau. Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a autorisé 69 départements à utiliser les jachères pour nourrir les bêtes. « Tout cela arrive trop tard, commente Christiane Lambert. Les prairies sont marron. Cela casse le moral des éleveurs. » Le déficit hydrique et le manque de nourriture ont ralenti la croissance des animaux. La mortalité des volailles dans les poulaillers a atteint des niveaux très élevés. Les trésoreries souffrent.
Des aides viendront. Mais à quelle hauteur ? Et quand ? Dans le meilleur des cas pas avant des mois, car les arbitrages ne seront rendus qu’en octobre. Les agriculteurs réclament moins de rigidité dans les règles de l’irrigation et de la création de réserves d’eau. La Hongrie et la Pologne ont accru leurs capacités de stockage de 13 %. L’Espagne de 29 %. En France de... 1,9 %. Les exploitants ne comprennent pas l’acharnement de l’administration tricolore à toujours exiger plus que ne le demande l’Europe.
Les distorsions de traitement au sein de l’UE sont ressenties comme autant d’injustices et de freins inopportuns alors que l’agriculture française perd en compétitivité. Tout comme l’ouverture des frontières à des centaines de milliers de tonnes de viande en provenance du Canada, via l’accord du Ceta, et du Brésil, via le Mercosur. L’idée que la France accepte de faire entrer des denrées si lointaines produites dans des conditions très différentes des attentes des consommateurs, en matière de pesticides, de farines animales, de bien-être, est d’autant plus difficile à admettre pour les agriculteurs que cela intervient en plein débat sur la taxe carbone.
Source : Les Echos 26/08/2019
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Laurent, sa vie d'expatrié au Québec et en Hongrie - Daniel Conversano (août 2019)
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La France est-elle de moins en moins intelligente ?
En dépit d’éventuelles apparences, cet article est sans lien avec la conférence de presse de E. Macron de ce 25 avril 2019. E. Macron, parfait produit et agent du système, est simplement le révélateur d’un certain abaissement collectif de l’intellection occidentale qui a commencé il y a bien longtemps. Et son idée, toute symbolique, et encore floue, de supprimer l’ENA ne sera pas en soi suffisante.
Il y a quelques mois plusieurs médias, dont quelques uns de bon niveau, débattaient de la question de l’abaissement du QI, mesuré, selon certaines études académiques, dans les écoles. Les causes en seraient environnementales, consuméristes, génétiques, médicales, sociologiques . Vraie ou fausse la démonstration inquiète ; mais moins toutefois que les autres menaces, bien réelles sur l’intelligence. Si pour Teilhard de Chardin (Le phénomène humain) le monde en général, et l’homme en particulier, évoluent vers toujours vers plus de perfectionnement (une sorte de création permanente dans le projet divin), les paléontologues sont moins optimistes qui nous disent que l’homme de Cro-Magnon, obligé de résoudre en permanence bien plus de problèmes importants que chacun d’entre nous, aurait eu plus de capacités et d’aptitudes intellectuelles . Tant sa capacité céphalique supérieure que ce que l’on comprend de ses circonvolutions cérébrales le feraient croire.
Mais il y a bien pire que la dégradation possible du »hardware » cérébral : celle de son »software ». C’est à dire la façon que nous avons, individuellement ou collectivement, de réfléchir et de décider. Qu’on ne se méprenne pas sur ma démarche : il m’a fallu de très longues années de recherche, d’enseignement, de pratique, d’expériences (parfois cuisantes), d’observation et de réflexion pour aboutir à cette conclusion. De plus je suis bien loin d’être le plus compétent à exprimer cette idée.
La première cause de la régression intellectuelle c’est le système éducatif : non pas par la faute des enseignants qui font de leur mieux dans un cadre difficile, tendu ou coercitif, mais en raison des normes éducatives, imprégnées d’idéologies désastreuses : le pégagogisme, le relativisme, le superficialisme, l’internationalisme, l’utilitarisme professionnel, le technologisme, la négation du réel et de l’histoire. Ils sont nombreux ceux qui ont dénoncé cette décadence, de Jacqueline de Romilly à Brigehlli, de Michéa à Antoine Prost, sans oublier les enquêtes sur la baisse du niveau des élèves, PISA et Pirls. Mais ce qui parait être le plus grave ce n’est pas tant la baisse cognitive, aisément mesurable, que la baisse »intellective » non-étalonnable . Du Moyen Age, héritier de l’Antiquité, jusqu’au XIXe siècle, la base pédagogique se fondait essentiellement sur les disciplines du trivium et du quadrivium . Ces disciplines de base comportaient la grammaire, la dialectique (aristotélicienne, et donc la sémantique), et la rhétorique. Maîtriser le sens des concepts et des mots, et la façon de les associer logiquement selon la méthode de raisonnement de Descartes (ou encore de Spinoza, Stuart Mill). Rien de tout ceci n’est plus enseigné, même pas dans les facultés de droit, ni même désormais -nous dit un haut magistrat- à l’ENM qui privilégie à présent le »technico-juridisme » au détriment de »l’intelligence, le doute, l’humanité, l’écoute… » Supprimer l’ENA et l’ENM ne seraient pas, en soi, la solution : mais les réformer pour y privilégier le sens critique, l’observation du réel, le raisonnement (personnel), le sens du bien commun, la créativité seraient les urgences. On pourrait ajouter que le passage par l’ENA devrait interdirait aux serviteurs de l’état de faire de la politique ce qui conduit inévitablement au conflit d’intérêts, au carriérisme. Et que l’ENM n’accueillerait que des avocats ayant 20 ans de barre ; et que ces derniers devraient faire un stage de deux ans en tribunal avant d’exercer l’avocature. En définitive ce sont tous les concours de recrutement et l’accès aux postes de responsabilités qui sont à révolutionner tant la France est seule à les pratiquer avec les lamentables résultats que l’on voit.
Mais le contexte social est aussi en cause : »Comment sommes nous devenus si cons ? » s’interroge de façon crue le linguiste Bentolila. Citons le : »Nous sommes devenus cons parce que nous avons renoncé à cultiver notre intelligence commune comme on cultive un champ pour nourrir les siens. Oubliés le questionnement ferme, le raisonnement rigoureux, la réfutation exigeante ; toutes activités tenues pour ringardes et terriblement ennuyeuses. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : nous sommes devenus – parents, enseignants, politiques – incapables de mener les batailles nécessaires : celles dont on accepte de ne pas voir l’issue, en étant heureux que d’autres – nos élèves, nos enfants, nos rivaux d’aujourd’hui – les poursuivent parce qu’elles sont essentielles. Du » à quoi bon ! » au » après moi le déluge ! » il n’y a qu’un pas que nous franchissons chaque jour allégrement en nous vautrant dans la prévisibilité d’un audiovisuel débile, en nous abandonnant à l’aléatoire dangereux du web, en acceptant que notre école devienne une machine de reproduction sociale, en tolérant que nos politiques insultent quotidiennement notre intelligence, en laissant enfin abîmer le sacré jusqu’à en faire un masque hideux. Et nous livrons ainsi nos propres enfants à l’inculture et à la crédulité »… La plupart des médias, préoccupés des intérêts de leurs maîtres financiers, ou de l’audimat (ce qui est la même chose), entretiennent cet abaissement généralisé.
Enfin il y a, dans les services publics et les entreprises, des structures décisionnaires qui pratiquent des processus de travail et de décision, archaïques et très contre-productifs, ainsi que l’expliquait Michel Crozier (La crise de l’intelligence).
Il est certain que »l’esprit soixante-huitard », les apories de la prétentieuse prétendue »french theory » , les déconstructivismes et contextualismes fumeux, d’Althusser, Beauvoir, Derrida, Foucault, Lacan, ont engendré, par un effet de meute, une pensée unique, autarcique et stérile, quand elle n’est pas menaçante. Quand elle n’a pas suscité aussi sa police de la pensée, une inquisition avec procès d’intention, précédant le bûcher médiatique et éditorial, que les plus obscurs zélateurs traduisent par de simples invectives allant du : »facho ! » (indémodable depuis 50 ans), au plus récents mais tout aussi intolérants, diffamatoires, creux et dangereux, issus du phobophobisme : (euro- xéno- homo-) ou les grands classiques en »isme » (rac-,popul-, national-, protectionn-). Une pensée rétrécie au slogan. Et des attaques ad hominem qui traduisent la faiblesse et la lâcheté.
Pourtant la planète, l’Europe, la nation, demeurent affrontées à des questions majeures rémanentes et, à présent, urgentes et nouvelles, dont la solution exige que l’intelligence les aborde et les résolve de façon rationnelle, pénétrante, généreuse et vigoureuse. En plus des problèmes politiques économiques et sociaux traditionnels, en effet, nos sociétés sont, à présent confrontées à des questions graves et urgentes : comment organiser les territoires et les droits des peuples qui y vivent ? Peut-on laisser faire tout ce que la technique rend possible ? La surpopulation planétaire, les migrations de masse, le gigantisme urbain, la sur-pollution, l’épuisement des ressources naturelles, le mondialisme, la spéculation commerciale, sociale, financière, le transhumanisme…
Développer la planète et l’humanité a demandé des siècles de progrès incessants de l’intelligence et des sciences . Désormais, au moment où l’intelligence recule, n’est-il pas temps de se demander comment redevenir intelligents ? Et comment valoriser cette intelligence retrouvée ? Certainement avant tout en respectant le sens des mots de même que les mathématiciens respectent les valeurs des chiffres. La querelle des universaux fait rage depuis 2500 ans et recommence perpétuellement. Pourtant Platon (et aussi Confucius à 8 000 km) l’avaient – pensait-on – tranchée une bonne fois, il y a 25 siècles : ne pas respecter le sens des mots accroît les malheurs du monde. Encore faut-il commencer à réhabiliter ce sens des mots : qu’est ce qu’une nation ? Le vivre ensemble ? Qu’est-ce que l’économie, la monnaie, la finance, l’entreprise, ? Qu’est-ce que la famille, l’instruction, la science ? Qu’est-ce que la démocratie ?
Inversement, retrouver et respecter le sens des mots et des réalités qu’ils définissent ne pourrait-il pas rendre possible le bonheur du monde ?http://reveil-francais.fr/2019/05/la-france-est-elle-de-moins-en-moins-intelligente/