Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

divers - Page 275

  • Victoire sportive, victoire de la nation

    Le sport est éminemment politique même si la politique ne peut se résumer au sport ni le sport à la politique, et c'est tant mieux ! La dernière coupe du monde de balle-au-pied nous le démontre à l'envi, et il n'est pas inintéressant de s'y intéresser, sans pour autant bouder notre plaisir du spectacle et de la victoire finale, surtout pour ceux qui en sont passionnés ou qui, simplement, y recherchent des côtés festifs ou conviviaux. Peut-on dire que le sport est né de la politique, comme l'évoquent quelques historiens de l'Antiquité en évoquant celui-ci comme le moyen d'une confrontation pacifique entre cités grecques au moment des Jeux olympiques et comme instrument de la Cité pour se représenter à elle-même et aux autres, pour se distinguer et s'identifier ? Qui y a-t-il de vraiment nouveau sous le soleil, si ce n'est le glissement du caractère politique vers les enjeux économiques et la contemporaine prégnance de l'Argent dans le sport devenu industrie et symbole de la concurrence capitaliste parfois la plus violente et la moins noble ? En cela aussi et paradoxalement, le sport est politique, mais plus idéologique que proprement civique. 

    C'est aussi et plus particulièrement dans la victoire que le sport, et de prime abord celui de la balle-au-pied, très populaire dans nos contrées et nos quartiers, renoue avec ses racines les plus anciennes et politiques, au sens historiquement premier et civique de ce dernier terme, comme élément d'identification à la Cité et d'unification ou, plutôt, d'union des individus et des communautés autour d'une équipe qui porte les couleurs de la nation, forme contemporaine et « générale » de la Cité que, dans notre pays, l'on nomme parfois République, dans le sens de la « Res publica », c'est-à-dire la Chose publique-civique, plus que dans le sens d'un régime politique particulier et toujours discutable, voire contestable... 

    Ainsi, le soir de la finale victorieuse pour l'équipe de France, à Rennes comme ailleurs, la rue débordait et exultait, et, aux premières loges et au milieu des foules bruyantes et, parfois, enivrées de bien d'autres breuvages que celui du succès sportif, j'ai constaté et participé à ce grand moment d'unité nationale et de fraternisation, sans avoir regardé plus que quelques minutes de la rencontre elle-même entre les équipes de France et de Croatie... Bien sûr, c'était de l'excitation, de l'hystérie parfois, un désordre des êtres et un débordement festif et parfois excessif, en particulièrement au niveau sonore et démonstratif ! C'était une sorte d'immense carnaval qui oubliait, voire renversait, toutes les conventions sociales habituelles, mais aussi mêlait toutes les catégories et toutes les différences en une sorte de grande fusion et confusion, avec le drapeau tricolore comme signe de reconnaissance, parfois accompagné du Gwenn ha dude la Bretagne et de ceux d'anciennes provinces ou d'anciens protectorats français, pourtant depuis longtemps « décolonisés »... Vieux comme moins vieux et comme très jeunes, chevelures féminines au vent comme longues tenues couvrantes, cadres supérieurs comme ouvriers automobiles de La Janais, professeurs comme étudiants, communistes comme royalistes... : toute la pluralité française s'exprimait là, et se trouvait bien d'être là, dans cette sorte de communion autour d'une équipe qui s'appelait « de France », et qui symbolisait, mieux que le monde des politiciens, la fameuse définition de la France par Jacques Bainville : « Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation. »

    Ce soir-là, c'était la reconnaissance du fait national ou, plus exactement, sa démonstration vitale : alors que l'individualisme semble triompher dans et par la mondialisation, que les communautarismes fleurissent comme une réaction vénéneuse aux solitudes contemporaines, que la convivialité concrète cède le pas aux amitiés numériques, que les personnalités s'effacent devant le conformisme et le « politiquement correct », le mouvement festif des foules du dimanche 15 juillet, cette grande vague qu'aucun politique et qu'aucune révolution ne peuvent désormais provoquer et orienter, marque la résilience de la nation comme élément fédérateur des peuples de France, non dans une négation de ceux-ci mais plutôt dans une sublimation dans le corps commun de la nation qui reste, qu'on le veuille ou non (même si cette volonté me semble justifiée et nécessaire) le plus vaste et le plus complet des cercles communautaires dans lequel les communautés constitutives et les personnes puissent se reconnaître sans renoncer à être eux-mêmes et à leur histoire.

    Cette fête que l'on peut qualifier, au sens premier du terme, de « nationale », n'est évidemment qu'un moment, et l'équipe française de balle-au-pied n'est pas toute la France, car la France n'est pas qu'une équipe ni un simple moment : elle est une histoire, une fondation ancienne et toujours en construction, parfois en rénovation, elle est « une longue habitude de vie en commun », une « tradition critique ». Elle est le résultat d'une suite de siècles et de générations qui ne se sont pas toujours couverts de bleu-blanc-rouge, et elle est aussi, plus qu'une culture unique, une civilisation qui s'exprime sous des formes diverses et avec des accents particuliers.

    N'oublions pas ce qu'est la France, et ne boudons pas notre plaisir quand, à travers ce qui peut sembler futile ou « distractionnaire », pour reprendre l'expression de Philippe Muray (et qui l'est aussi, mais qui n'est pas que cela comme je l'ai évoqué plus haut), elle retrouve, le temps d'une soirée victorieuse, le goût de la fête et le sens de la convivialité, la joie d'être une nation et de se reconnaître comme une « amitié » entre ses membres souvent fâchés les uns contre les autres en politique ou souvent en « dissociété », partagés entre « pays réel des contribuables » et « pays légal des experts » si l'on en croit certains discours ou affirmations, qu'ils soient libéraux/progressistes ou populistes/nationalistes... Cette euphorie n'aura qu'un temps, mais elle rendra le sourire à nombre de nos concitoyens, et c'est déjà cela !

    Bien sûr, cet épisode aura aussi été l'occasion pour le Pouvoir politique de regagner quelques points de popularité et de profiter du grand moment de distraction sportive pour avancer quelques réformes dont l'impopularité est, elle, certaine de durer. Bien sûr, la vieille formule romaine « Du pain et des jeux » aura été une fois de plus vérifiée... Le savoir et ne pas l'oublier, et le royaliste que je suis le sait et ne l'oublie pas, n'empêche pas de profiter aussi de ce plaisir de voir flotter, aux yeux du monde et au grand dam des partisans de la désaffiliation nationale, les couleurs de la France, qu'il n'est pas interdit de conjuguer avec les lys royaux, en attendant qu'ils retrouvent leur place légitime au cœur des Français et sur les pavillons tricolores...

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Blaise Matuidi s’est signé, Caroline Fourest n’a pas aimé. Moi, si !

    397px-Matuidi_PSG-397x475.jpg

    Il ne suffit pas d’être issu de la diversité pour plaire à la gauche. Il faut encore rester dans les clous fixés par sa doxa.

    Dans un tweet lapidaire, Caroline Fourest a exprimé, au cours du match de la victoire, son mécontentement de voir le joueur Blaise Matuidi se signer sur le terrain : « Signe de croix de Matuidi vraiment pas nécessaire… c’est quand même mieux de pouvoir communier tous ensemble sans afficher ses croyances. Allez les bleus. Vive la République, vive la France ».

    Deux heures plus tard, ce tweet disparaissait. Peut-être le « bad buzz » avait-il fait comprendre à son auteur que plus que le geste de Matuidi, c’était en réalité sa remarque qui n’était pas vraiment nécessaire et même parfaitement mal venue.

    Dévote – pour ne pas dire bigote – laïque, Caroline Fourest, qui s’élève de temps à autre avec un certain courage contre la montée de l’islamisme, pense qu’il faut renvoyer dos-à-dos toute foi, comme si le danger résidait dans LA religion, comme si pour pouvoir demander à l’islam de la mettre en veilleuse, il fallait d’abord intimer l’ordre au christianisme de montrer l’exemple en se terrant.

    Un raisonnement spécieux et surtout dangereux, car pour rester dans le registre sportif, on ne joue pas sur un terrain de tennis avec un club de golf, et c’est bien sur le terrain spirituel, laissé en friche par le reflux du christianisme en France, que progresse l’islam dans sa forme la plus radicale. Ce n’est donc pas en le désertant un peu plus qu’on gagnera.

    Le geste de Matuidi est au contraire un signal sympathique, qui vient s’ajouter à quelques autres bonnes nouvelles de cette coupe du monde, différente à bien des égards de celle de 98.

    Il y a cet entraîneur, humble et rugueux, dont le patronyme bucolique fleure bon la France périphérique et, dont le sourire, sur une dentition qui n’a visiblement jamais croisé la route d’un orthodentiste, réchauffe les cœurs.

    Il y a ce drapeau bleu blanc rouge brandi aux quatre coins de la France, pour une cause dérisoire, peut-être, mais que l’on réapprend à aimer.

    Il y a le mot France, qui n’a jamais été autant prononcé, et dont Griezmann, avant la finale, a exhorté les jeunes à être fier.

    Il y a donc enfin ce geste de Matuidi, qui s’inscrit dans une longue tradition chrétienne sportive et même guerrière – depuis Constantin, « par ce signe tu vaincras » – dont les grincheux pourront dire qu’il n’est que superstition, ou théologie de la rétribution, mais qui devant des millions de jeunes téléspectateurs, notamment des banlieues, dont Matuidi est le héros, a renvoyé le foot dans ses buts et remis l’église au centre du village : au dessus du joueur, il y a un Dieu, qui le dépasse et dans les mains duquel il se remet. Et ce Dieu-là n’est pas celui des salafistes.

    C’est tout aussi tranquillement qu’Olivier Giroud a expliqué sur TF1 qu’il ne se raserait pas les cheveux tout de suite après la victoire, comme il en avait fait le pari, mais après… le baptême de son fils, le 22 juillet.

    Alors évidemment, il y a les insupportables exactions de la nuit. Mais sont-elles imputables à la coupe du monde ou à l’impéritie du gouvernement ? N’assiste-t-on pas au même triste spectacle le soir du réveillon ?

    Alors bien sûr, il y a les tentatives de récupération : « L’Afrique aussi championne du monde de foot », titre le site de Paris Match. N’est ce pas au contraire une cinglante défaite de tout un continent ? Celui-ci ne possède-t-il pas les mêmes richesses humaines sur son sol ? Ne sont-ce pas plutôt à ses gouvernants corrompus, incapables de développer ces talents, de se poser les bonnes questions ?

    Alors naturellement, il y a les saillies de la Licra (antenne parisienne) opposant une équipe française black, blanc, beur à une équipe croate par trop uniforme. La couleur de peau serait donc l’essence de chaque homme ? Son origine, une marque indélébile ? Et si le chrétien Matuidi se sentait plus proche d’un Croate que d’un Benzema ?

    Gabrielle Cluzel

    http://www.bvoltaire.fr/blaise-matuidi-sest-signe-caroline-fourest-na-pas-aime-moi-si/

  • Kolinda, loin de Jupiter

    C’est à bord d’un simple vol commercial que Kolinda Grabar-Kitarović, (première) présidente de la République croate élue à la surprise générale contre le sortant Ivo Josipović, s’est rendue à Moscou pour la finale opposant les Vatreni au Onze tricolore. Pour le match Croatie-Angleterre, la blonde Kolinda, qui a pratiqué le foot dans sa jeunesse, avait partagé en toute simplicité le charter des supporters croates.

    https://present.fr/2018/07/16/kolinda-loin-de-jupiter/

  • L’Intelligence artificielle rappelle à l’homme la grandeur de son destin et l’urgence d’une immortalité qui ne soit pas purement matérielle

    6a00d83451619c69e2022ad35b5c77200c-250wi.jpgArnaud de Beauchef est professeur à Imperial College (Londres), où il enseigne les mathématiques. Par ailleurs, il dirige un groupe privé de recherche en Intelligence artificielle, avec des applications dans le domaine financier. Il a été interrogé dans le dernier numéro de Monde & Vie sur l'intelligence artificielle, qui est aussi au programme de la révision des lois de bioéthique :

    "[...] Si l’Intelligence artificielle fait peur, ce n’est pas en elle-même, c’est parce qu’elle peut conférer à certains hommes une puissance et un contrôle sur leurs semblables qui est sans précédent. En Chine, le système de reconnaissance faciale permet de reconnaître un homme en très peu de temps dans une foule dense. Une fois de plus, c’est l’hybris, c’est la démesure qui guette l’être humain. On a toujours tendance à se dire que la créativité va nous donner la Puissance. Mais quand on contemple les Personnes trinitaires, on retrouve à la source de chaque personne divine une tension entre humilité et puissance, qui représente la véritable perfection de l’être personnel. La gestion du désir et de l’union pour aller vers quelque chose de plus fondamental n’effleure pas la machine, parce qu’elle n’a pas de finalité. D’où la démesure toujours possible. Prenons l’exemple du corps: le corps humain n’est pas une machine, mais selon la perspective dite hylémorphique, il est indivisiblement un mélange de matérialité et d’esprit. Ainsi il n’a pas sa fin en lui-même mais dans ce que l’esprit comprend pour lui. Ce qu’apporte l’Intelligence artificielle au corps, est de l’ordre de la chirurgie esthétique. Elle peut donner l’illusion de la perfection physique, mais la perfection elle-même reste inaccessible. Ce que l’on appelle le cyborg, cet homme soi-disant augmenté et connecté, représente des réalisations comparables à ce que pourrait faire une chirurgie esthétique high-tech, rien de plus. Disons qu’en montrant les ressources de la machine, l’Intelligence artificielle rappelle à l’homme la grandeur de son destin et l’urgence d’une immortalité qui ne soit pas purement matérielle – comme l’est, nous l’avons dit en commençant, l’immortalité d’un programme informatique – mais qui soit vraiment vitale. On est aujourd’hui dans une phase d’émerveillement devant les ressources de la cybernétique. Mais leur pauvreté va apparaître très vite. Il n’y a qu’un seul dépassement qui est Dieu et la connaissance de l’Absolu.

    Nous vivons donc selon vous un moment crucial dans l’histoire de l’humanité?

    Il me semble qu’on entre dans la troisième phase de l’histoire de l’humanité. On a d’abord analysé les objets comme autant de situations dans lesquelles l’homme se trouve. Ainsi le philosophe présocratique Thalès de Milet se montre capable de prédire une éclipse, en montrant que l’univers n’est ni irrationnel ni terrible mais qu’il obéit aux lois de la raison: l’homme se trouve devant ce que les Grecs appellent un cosmos, un ordre. La modernité nous apprend ensuite à nous centrer sur le sujet humain. Les philosophies de Descartes et de Kant sont caractéristiques de cette réflexion sur le sujet humain, qui prend toujours plus conscience de ses pouvoirs. Aujourd’hui, on observe le système joint sujet-objet, le sujet étant devenu son propre objet, et l’objet étant fabriqué sur le modèle du sujet à travers des recherches biotechnologiques. Le sujet avait longtemps fait écran, cela a été le drame de la modernité. À travers les progrès des sciences, on a maintenant dépassé la fracture entre le sujet et l’objet, ce qui amène à la perspective ultime qui est, au-delà du sujet-objet, l’Esprit lui-même, le Créateur."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Coupe du monde : De la liesse à la guérilla – JT TVL 16 juillet 2018

    1) Coupe du monde : De la liesse à la guérilla

    La France a vibré au rythme des scènes de liesse après la victoire de l’équipe de football en finale de coupe du monde. Une “joie collective” qui a vite laissé place aux violences.

    2) Immigration / Russie : la fin de la tolérance pour les clandestins

    3) International / Premier tête à tête entre Poutine et Trump

    C’était une séquence diplomatique cruciale. Vladimir Poutine et Donald Trump se rencontraient ce lundi à Helsinki. Entre la Syrie, l’Iran, et l’Ukraine, les dossiers chauds ne manquaient pas…

    4) L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/2018/07/16/24321/coupe-monde-de-liesse-a-guerilla-jt-tvl-16-juillet-2018

  • Football : une unité nationale en trompe-l’œil

     

    De Constance Prazel sur Liberté Politique, alors que la liesse d'hier soir a provoqué la mort de 2 personnes :

    "[...] Le problème, c’est que l’enthousiasme de la Coupe du Monde est un fusil à un coup.

    « On a gagné », mais on ne sait pas très bien ce que l’on a gagné. Aujourd’hui le cours de la vie reprend, avec les mêmes misères, les mêmes médiocrités, les problèmes non résolus, et la décharge d’adrénaline ne peut les masquer très longtemps. Les cloches sonnent faux, car il n’y a pas d’unité, et pas vraiment de communauté à célébrer. L’unanimisme est feint et faussé, car il n’est soutenu par aucun idéal, et l’enthousiasme débordant ne résout rien, car en dehors du foot, il n’a pas de relais social ni politique, chez des gens épuisés de vivre ensemble.

    « On a gagné », mais qui a gagné ? Une équipe de 23 joueurs, qui aiment à se dire fiers d’être Français, mais sur le mode de la répétition, de l’incantation. C’est quoi, être Français, au juste ?A l’issue de la coupe du monde, on ne le sait toujours pas, et il ne faudrait surtout pas s’aviser de donner du contenu à tout cela : terrain bien trop glissant. Le mythe du Black-Blanc-Beur ne convainc plus personne ; plus personne ne se risque à le convoquer ouvertement, mais l’on n’a rien trouvé à mettre à la place.

    Et puis l’on juge un arbre à ses fruits. Et quels sont-ils ? Hier soir, vandalisme, pillages, vols et destructions étaient au rendez-vous sur tout le territoire. Un cortège de maux qui accompagne un sport gangrené par l’argent, montant à la tête d’une jeunesse qui ne croit pas à grand-chose et qui serait bien en peine de dire ce que c’est que la France. Quelle image donnons-nous de nous-mêmes à l’étranger, incapables que nous sommes de fêter dignement une belle victoire sportive ?

    Une amie me confiait hier : j’aime la Coupe du Monde, car pour une fois les gens se parlent, se disent bonjour, s’interpellent dans le métro. Et elle ajoutait : la dernière fois que c’est arrivé, c’était pour le Bataclan. Curieux destin que celui de la France, dont le pouls bat à l’étroit entre les attentats et les pillages.

    On juge un arbre à ses fruits, et ceux de la coupe du monde sont malheureusement bien amers."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le crépuscule de leur monde

    Coucher_de_soleil_950-300x118.jpg

    Georges Feltin-Tracol

    « Ce que nous devons redouter, s’inquiète Jean Daniel dans L’Obs du 7 juin 2018, c’est le renoncement de l’Europe. Son agonie serait la fin de notre monde. » L’éditorialiste de l’hebdomadaire officiel de la Deuxième Gauche a raison : la construction européenne décidée par les cénacles bancaires, atlantistes et cosmopolites a perdu toute valeur et se retrouve maintenant contestée par tous. Il faut s’en réjouir à la condition impérative d’exiger une autre Europe reconquérante.

    La crainte de Jean Daniel fait écho à l’alarme lancée dès avril 2016 par Anne Applebaum dans le Washington Post. « Nous sommes à deux ou trois mauvaises élections de la fin de l’OTAN, de la fin de l’Union européenne et, peut-être, de l’ordre libéral du monde tel que nous l’avons connu. » Oui, son désordre libéral mondial chéri fléchit enfin et emporte avec lui un Occident déclinant.

    Les résistances à cette mutation historique demeurent toujours vives. En dépit de récents et fréquents coups qui la bousculent, l’« Hyper-Classe » transnationale ne se rendra pas aussi facilement. Elle se trouve néanmoins sur la défensive et voit les nouvelles générations se détourner de ses lubies multiculturalistes. Le Figaro du 20 juin 2018 présente les résultats d’une étude prouvant que « les jeunes Européens tendent vers les valeurs conservatrices ». Plus de la moitié d’entre eux pensent que « pour certains crimes, la peine de mort est la condamnation la plus appropriée ». À peu près le même pourcentage (45 % en France) estime que leur pays « devrait être gouverné par un dirigeant fort qui n’aurait pas à se soucier du parlement ou des élections ». Le modèle illibéral inauguré en 1994 par le président bélarussien Alexandre Loukatchenka et repris depuis par Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan, Jaroslaw Kaczynski et Viktor Orban semble convaincre les électeurs ouest-européens de demain…

    Le responsable général de l’enquête, Séraphin Alava, conclut fort désabusé. « Cinquante ans après 1968, au lieu de dire “ ni dieu ni maître ”, la jeunesse clame tout le contraire. Elle dit qu’elle veut un Dieu, un maître, et même qu’il est permis d’interdire. » Le bourrage de crânes scolaire, gratuit et obligatoire ne serait finalement guère pertinent.

    Les médiacrates ont raison d’avoir peur. Gramsci expliquait que « la crise consiste justement dans le fait que le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Ces nouveaux « monstres » s’appellent la jeunesse d’Europe, qu’elle soit identitaire, islamiste ou néo-gauchiste. Exclue par les retraités soixante-huitards, elle trépigne plus que jamais de colère. « À mon avis, l’atmosphère aujourd’hui est très similaire à 1968 en Europe, déclarait au Monde du 18 juillet 2015 le président du Conseil européen Donald Tusk. Je sens un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire mais d’impatience. Mais quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution. » Qu’il soit au plus vite entendu !

    Bonjour chez vous et excellentes vacances d’été !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°87, diffusée sur Radio-Libertés, le 13 juillet 2018.

  • I-Média n°209 – Les Bleus : équipe de France ou équipe africaine ?

    Les Bleus : équipe de France ou équipe africaine ?
    « Vive la France, la sixième équipe africaine du Mondial ». A l’occasion de la coupe du monde de football, la presse française et étrangère se réjouit des « origines migratoires » des joueurs de l’équipe de France.

    Le Zapping d’I-Média
    Russia Today répond au CSA : le gendarme français de l’audiovisuel reproche à la chaine d’information russe de ne pas avoir reflété avec fidélité dans sa traduction les propos de témoins syriens. La chaine d’information conteste tout traitement déséquilibré de l’information et reconnait une « erreur technique » : le texte prononcé par le doubleur avait bien été dit par les personnes interrogées mais ne correspondait pas au l’extrait passé en antenne.

    Bataille au parlement européen : droit d’auteur ou liberté d’expression ?
    La réforme du droit d’auteur au Parlement européen cristallise les tensions entre éditeurs de presse et de produits culturels d’un côté, partisans de la liberté sur internet de l’autre. Devinez quel camp a choisi la presse !

    Les tweets de la semaine
    « Devant quels programmes télés abandonner ses enfants cet été pour avoir la paix ». C’est le titre de l’article ubuesque publié par 20 minutes. Alors que toutes les études montrent les ravages causés par la télévision particulièrement chez les jeunes enfants, le journal gratuit insiste à « abandonner » ses enfants pour « avoir la paix ». Demain, peut-être, le journal titrera : « quel poison donner à ses enfants pour avoir la paix ? »

    Daphné Bürki reine de la boboïtude
    C’est une des animatrice les plus prisées du moment, enchainant les émissions et les plateaux bobos, portrait piquant de Daphné Bürki, la parisienne trentenaire tatouée et libérée.

    https://www.tvlibertes.com/2018/07/13/24271/i-media-n209-bleus-equipe-de-france-equipe-africaine

  • La planète foot

    bff22.jpg

    Il y a semble-t-il une planète foot. Il y a vingt ans on nous avait fait le coup du « black, blanc, beur » censé venir à bout des problèmes de racisme et autres xénophobies sociales et nous faire accroire qu’on vivait en bonne harmonie dans une France multiraciale et multiculturelle. Que nenni ! Les chiffres de la délinquance ont rapidement mis en évidence le contraire et le Front national n’a pas baissé d’un iota aux élections. 

    La presse bourgeoise voudrait nous refaire le coup. Sauf que cette année, l’équipe de France est « black » de haut en bas avec une touche de Blancs qui finiront par se demander ce qu’ils foutent là.  On notera que cette équipe de France est la seule parmi les autres équipes européennes à afficher un tel taux de Noirs. Si le meilleur d’entre eux, Mbappé, est Guadeloupéen, les autres sont tous issus de familles subsahariennes immigrés.

    On remarquera par ailleurs, que tous ces amoureux du foot qui soutiennent cette équipe de France ont des tronches de prolétaires plus portés à voter facho que socialiste. Non pour les beaux yeux de Marine Le Pen, dont ils se foutent allègrement, mais parce qu’ils appartiennent à cette France d’en bas, périphérique qu’ignore la France d’en haut et qu’ils restent attachés aux valeurs ancestrales issues du terroir et de la longue mémoire. C’est d’ailleurs un curieux paradoxe de ces supporters patriotes qui vont applaudir une équipe qui n’est ni de leur race ni de leur culture. Il y a là un mystère qui s’appelle football. Ce qui ne les empêchera pas à la première occasion, de balancer des bananes et tenir des propos que condamnent les droits de l’homme !

    Au final ce sont moins les joueurs qui gagnent que le jeu lui-même. Et c’est le jeu qu’aiment nos supporters. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, telle est au final la devise de ce sport populaire.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/